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mardi, 05 janvier 2016

La boucloucle va boucler

Un moment comme tant d'autres.

Ce matin, dans le tramway, je lis la très belle nouvelle de Christian Garcin, “Les muets” (dans La neige gelée ne permettait que de tout petits pas). J'ai décidé de découvrir Christian Garcin suite à une vidéo enthousiaste de François Bon. Presque simultanément, notre ami lillois — à qui nous avons rendu visite début mai — nous envoie ses vœux électroniques. Or, la nouvelle se passe à Lille, se nourrit de la ville.

Plus tard, je lis, sur Facebook, la belle chronique d'André Markowicz sur la neige tombée dans la nuit du 3 janvier à  Petersbourg. Comme cela me fait penser au célèbre “Souvenir de la nuit du 4”, je cherche, comme ça, au hasard, une traduction anglaise.

Après avoir trouvé une paraphrase d'une étonnante platitude, je trouve, sur Wikisource, une magnifique traduction. Elle est de Toru Dutt... Toru Dutt, je la connais, sous un autre versant, grâce au travail de Chandani Lokugé, autre écrivaine que j'ai pu côtoyer — comme André Markowicz et François Bon — lors de son séjour de travail à l'université de Tours.

 

dimanche, 08 novembre 2015

De mande en bombe

Ce matin, tôt, j'ai cherché le mot “calemande” dans le Robert culturel, et ne l'y ai pas trouvé, non plus que dans le Littré. Une brève incursion dans le Web m'a permis de retrouver ce terme, emprunté à l'italien calamandra, et qui existe de fait sous plusieurs orthographes, celle choisie par Diderot étant plutôt singulière, guère attestée.

Le plus simple m'a semblé être de faire une capture d'écran de la page Calmande du CNRTL.

callemandre.png

 

En revanche, en feuilletant le Robert culturel, je suis tombé sur l'article calbombe/calebombe, mot que je ne connaissais qu'au sens argotique de tête et que j'associais du coup au plus courant “caboche”. Le Robert culturel ne propose nullement cette acception, et ne retient que les sens de “chandelle” et “lampe”, avec deux citations de Georges Duhamel et San Antonio respectivement. Je me suis alors demandé si cet usage de “calbombe” pour désigner plaisamment et familièrement la tronche (j'ai mal à la calbombe) était un régionalisme, voire une dérivation audacieuse particulière à une poignée d'irréductibles landais.

Une rapide recherche Google mal à la calbombe sans guillemets confirme le sens de lampe dans de nombreuses occurrences (y compris dans un Léo Malet *) mais aussi le sens de “tête”, notamment sous la plume de San Antonio (encore lui) :

Maintenant la salle est vide, et tout le monde est beurré, y compris moi-même. J'ai la calbombe qui s'est déguisée en turboréacteur. (San Antonio chez les gones, références non précisées)

 

On trouve aussi des usages récents, courants, du mot :

« Et ce matin… j'ai un peu mal… un peu mal à la calbombeun peu aux raticheset finalement j'aurais du rester maison…  » (“Une dent contre les dentistes”)

« On avait prévu de se goupiller un 45t avec les moyens du bord et de se faire un petit single familial, quoi, pas trop prise de calbombe…  » (“Interview de Nasty Samy pour le split fanzine Cool Death”, octobre 2010)

« Après mure réflexion, j'adresse des remerciements émus au Nouvel Obs, qui, grâce aux commentaires, qui, pour la majorité d'entre eux, sont le reflet des brimés, des extrémistes de tous bords, des coincés du bulbe, des oubliés de la promotion, des brimés sexuels, des perturbés permanents de la calbombe mirifique, etc. » (commentaire d'un lecteur à la suite d'un article du Nouvel Obs [oui, vous avez bien lu : il y a deux relatives, dont la première reste inachevée])

 

* Je donne tout de même, histoire d'être complet et de pallier une lacune du Robert culturel (objectif de la rubrique Mots sans lacunes) une de ces citations de Léo Malet : « Le couloir, mal éclairé par une calbombe anémique, dégageait un remugle composite de parfum à bon marché et de sueur axillaire. » (Drôle d'épreuve pour Burma, page non précisée)

 

samedi, 14 mars 2015

Autre questionnaire

[Le questionnaire se trouve ICI.]

Je ne me fais habituellement pas une opinion très rapide des gens, ou alors il s'agit d'une opinion favorable, parfois démentie par la réalité, hélas.
 
Je suis entré une fois en conflit avec un de mes enseignants: le professeur de philosophie fou, alcoolique et feignasse qui pontifiait sur n'importe quoi en khâgne, et dont j'ai décidé, avec un ami, de sécher intégralement les cours lorsque j'ai “khûbé”. L'année précédente, suite à un ramdam, l'inspecteur général était venu et, à la fin du cours totalement bidonné, avait dit à haute voix que nous avions “une chance infinie d'avoir un tel maître”. Deux ans plus tard, après une crise de delirium tremens, le dit professeur était démis de ses fonctions et placé sous curatelle de sa fille (21 ans).
 
Pour chanter Fernande, je pourrais être gardien de phare.
 
Je ne parle presque plus jamais à voix haute quand je suis seul. Je trouve ça flippant, comme phénomène.
 
La dernière fois où je me suis particulièrement senti étranger, c'est quand l'acteur de Star Trek est mort et que je n'avais jamais entendu parler de lui.
 
Il m'arrive rarement de penser que l'herbe est plus verte chez le voisin, alors que l'herbe est plus verte chez le voisin.
 
Un endroit qui me permet de me ressourcer ? Les Landes.
 
Mon orientation scolaire n'a pas posé de problème particulier.
 
Je n'ai pas forcément eu de grand-parent “préféré”, mais dans mes ascendants, mon arrière-grand-mère materno-maternelle — que j'ai bien connue (elle est morte en 1993) — a beaucoup compté.
 
Je n'ai de téléphone portable que depuis décembre 2011. À part pour gagner du temps dans la consultation des courriers électroniques, il ne m'a jamais vraiment servi à grand chose.
 

mardi, 27 janvier 2015

Saltykov-Chtchedrine

Aujourd'hui, nous fêtons le cent quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance de Mikhaïl Saltykov-Chtchedrine, écrivain russe dont je vois régulièrement, et depuis longtemps, passer le nom.

J'ai donc décidé de lire enfin un livre de cet écrivain, dans la traduction de Luba Jurgenson : Le Bon vieux temps.

En anglais comme en français, la récolte est mince sur les sites d'archivage de textes électroniques :

Trois contes russes (sur Wikisource, traduction d'Alfred Léo)

A Family of Noblemen (traduction anglaise, par A. Yarmolinsky, de son roman le plus célèbre, Господа Головлёвы, généralement connu sous le titre de Famille Golovleff)

Les lecteurs russophones ou russisants pourront en revanche se régaler ici.

lundi, 05 janvier 2015

Réponse à une enquête sentimentale (janvier 2015)

Le questionnaire se trouve ici.

 

  1. Mon groupe sanguin : O+
  2. Ma chanson d'amour préférée est Même en hiver de Dick Annegarn.
  3. Il m'arrive rarement d'être gêné par mes voisins, sauf dans le bus ou le tramway.
  4. Par vengeance, oui, j'ai déjà agi, sans doute — hélas.
  5. Si je reçois un cadeau qui ne me plaît pas, je ne fais rien de spécial. Je garde, finis par remiser ou par m'en débarrasser, des années plus tard.
  6. Je dis rarement “Je ne l'ai pas fait exprès”.
  7. J'aimerais voyager plus, et j'aime voyager pour les paysages, la photographie, l'écriture qui renaît, l'imaginaire.
  8. Comment me consoler moi-même d'un chagrin ? Aucune idée.
  9. La dernière fois que j'ai écrit quelque chose sur ma main afin de ne pas l'oublier, je devais avoir douze ans.
  10. Ma manière préférée de manger des œufs → au plat, avec du paprika.

mardi, 09 décembre 2014

Questionnaire

(questions ICI)

  1. Souvent.
  2. Quand je marche en ville, je fais attention aux visages et aux tags.
  3. Quand je marche à la campagne, je ne fais attention à rien de particulier (sauf oiseaux peut-être).
  4. Monty Python's The Holy Grail. Une quinzaine de fois, sans doute, over the years.
  5. Ça dépend de la définition. Je porte actuellement encore un certain nombre de vêtements de mon beau-père, qui est mort en 2007.
  6. Est-ce une question routière ou sexuelle ?
  7. J'aime bien les chansons engagées allemandes, et certaines folk songs américaines dans cette veine-là aussi. Mais le tout sans plus.
  8. Il est notoire que je n'ai d'indulgence à l'égard de personne.
  9. Une fourmigale.
  10. Oui, hélas.

 

dimanche, 23 novembre 2014

Horreur & extase

Hier, c'était, en Ukraine, le jour annuel de commémoration de la tentative de génocide des Ukrainiens par les Soviétiques, Holodomor (mot ukrainien qui signifie “extermination par la faim”), 1932-33. Cette tentative de génocide, qui a tout de même tué entre 2,5 et 4,5 millions de personnes selon les sources, fait évidemment l'objet d'un négationnisme spécifique, et particulièrement véhément dans la "Grande Russie" de notre époque.

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Belle journée toutefois, enthousiasmante, notamment si tu vois enfin Marie-Aude danser en vrai la kalbeliya, avec le plaisir de discuter avec elle après, et avec son percussionniste du jour, Teepu Khan. Bref, quelque chose qui se passe dans les corps, les gestes, la sonorité et la voix, et c'est une belle journée. — Je comprends la danse, quand elle est, ainsi, allégresse, apparence de spontanéité un peu dingue par-dessus l'extraordinaire maîtrise de gestes beaux en soi. Quand j'écris des textes très rapides en m'inspirant de compositions jazz (comme celui-ci), je pense que je finis par m'imaginer un corps à moi qui danse dans la pièce à côté de moi qui écris.

jeudi, 20 novembre 2014

Bricoles du jeudi matin

Avant de commencer vraiment la journée de vraie travail (jusqu'ici : allers-retours aux écoles, mails, concert de clarinette de Reicha, bricoles), je note que j'ai bientôt terminé de lire le dernier roman de Romesh Gunesekera, The Prisoner of Paradise, qui me laisse un peu sur ma faim, quoique Gunesekera demeure un extraordinaire styliste et un explorateur hors pair des drames de l'âme humaine. Je vais donc pouvoir commencer de lire les différents livres reçus en cadeau le week-end dernier :

  • Anarchy & Old dogs de Colin Cotterill (mon ami et collègue Éric R. a obtient sans aucun doute le prix de l'originalité pour ce choix)
  • Lupus de Frederik Peeters
  • Terminus radieux de Volodine (j'en suis tout de même à la page 56 — je ne résiste pas au plaisir d'avoir 4 fers au feu simultanément)
  • Entre fous de Jean-Luc Coudray

J'ai lu quelques poèmes de l'édition française des poèmes de Carlos Drummond de Andrade. Par ailleurs, notre ami libraire à La Rochelle m'a apporté l'édition française du roman de K. Sello Duiker, La sourde violence des rêves, ce qui m'a rappelé, très entre autres, que j'avais encore laissé en plan les conseils de lecture de Mathilde, qui datent de juin dernier (notamment Ivan Vladislavic et Marlene van Niekerk).

 

dimanche, 02 novembre 2014

Nuruddin & Valérie

Lu le dernier Farah pp. 79-159, avant de recevoir pour le thé Valérie, que je n'avais pas vue IRL depuis 2007, et son mari, qui est un gars super. On a regretté de ne pas les avoir invités à dîner, mais nous sommes notoirement des ours. Next time...

Farah & Valérie, donc... Or, quand Valérie a fini par créer un blog, en 2006, un de ses premiers billets porta sur la journée Nuruddin Farah à l'EHESS. C'est ce jour-là que je fis sa connaissance en vrai de vrai.

 

(Et dans le tout nouveau Farah il y a un personnage qui se prénomme Valerie, sans accent aigu, et qui n'est pas un cadeau. Ça, c'est juste pour la notation de coïncidence antinomique.)

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En bonus : le billet relatif à ce week-end tourangeau.

samedi, 01 novembre 2014

Rond-point de la Chaise. Lundi 27 octobre 2014.

J'ai donc fini par me lancer et par proposer un pâle hommage au très beau projet de François Bon, Tours en 80 ronds-points / la littérature se crie dans les ronds-points.

Bien sûr, mon hommage reste cela, donc pas un strict décalque, notamment parce que je n'ai pas le quart du talent de François Bon, et pas le dixième de son énergie.Très entre autres, je ne proposerai pas la plupart de ce qu'il fait, lui, dans son dispositif : pas filmé la circulation depuis le rond-point, pas inhumé de livre, etc.

Cela faisait quelque temps que me trottait dans la tête l'idée d'un petit tournage sur le rond-point de Chalosse, à Hagetmau, ainsi dénommé bien qu'il soit désormais connu sous son autre nom, rond-point de la Chaise. Prenant cette chaise géante comme point d'ancrage, j'avais d'abord songé à lire un extrait de Gargantua, ou, différemment, à lire un extrait d'un des plus grands formats ici présents (Géographie de Reclus, Vie de Saint Louis, ou certains Dumas dans le format relié sous pleine peau qui nous viennent d'on ne sait où).

À ce stade, une précision : la maison de Hagetmau est une demeure de vacances, où nous n'avons ni téléphone ni télévision ni connexion Internet. Nous n'y avons qu'un assemblage hétéroclite de livres, pas mal de laissés-pour-compte, des délaissés, des entassés, odds and ends – de sorte que je n'ai pas, très entre autres, la moindre ligne de Rabelais. Je me suis dit qu'au fond cela faisait partie des contraintes et ai jeté mon dévolu sur un Sarraute resté ici parce que le Pléiade étant à Tours, celui-ci faisait doublon. Et surtout parce que, en fin de compte, me filmer à Hagetmau en train de lire un texte – quel qu'il soit – à haute voix revient à célébrer ce hic et nunc ; constatez-le par vous-mêmes, combien de fois déjà ai-je, ici même, écrit « ici » ?

Donc Ici s'imposait.

 

Quelques mots sur le rond-point.

Il n'est orné de cette gigantesque chaise que depuis huit ou neuf ans. L'objectif était de célébrer l'activité industrielle qui symbolise la cité de Hagetmau, et qui a employé jusqu'à 1.400 personnes ; ironie, la quasi totalité des usines ont mis depuis la clé sous la porte, faisant même de cette commune d'à peine cinq mille habitants la commune la plus sinistrée de l'ère Sarkozy-Fillon, et celle avec la plus forte augmentation du taux de chômage. À en croire la quantité de maisons à vendre, entre autres signes, la sinistrose n'a pas dit son dernier mot.

L'extrait que j'ai choisi de lire n'est pas seulement un de mes textes préférés de ce volume écrit par Sarraute à presque cent ans (et je songe à ma grand-mère paternelle, qui aura 100 ans, justement, dans douze jours), mais aussi parce que le nom d'Arcimboldo offre ce subtil mélange entre la nature (agricole, fruitière) censée caractériser la Chalosse et la τέχνη, l'œuvre humaine, dont on voit, sur la série de photographies prises autour du (et depuis le) rond-point, qu'elle est ici (et en fait, partout dans les Landes, une des régions de France les plus salopées par le foisonnement des hangars et des panonceaux les plus dégueulasses) omniprésente. On le voit nettement. Ce que j'ai choisi de montrer, aussi, c'est que les déchets vont par deux, qu'il s'agisse de bananes ou de canettes de bière : là encore, nature et τέχνη — je n'ai rien manigancé.

Tandis que, à peine parvenu sur le rond-point lui-même, je posais au sol, près d'un des tapis de galets, la chaise en plastique rouge dont je comptais me servir pour poser l'appareil photographique (on ne fait pas plus amateur que moi), un type, la soixantaine, qui passait sur le rond-point, vitre baissée, m'a lancé ce qui me semble être la quintessence de l'humour gascon : « Eh, faut garder la chaise rouge, là, hein, l'autre elle vaut rien ! » — J'étais parti pour assumer ma lecture à la face du monde (!), ἕξις plutôt qu'ὕϐρις.

Toussaint 2014.3 599.JPG.

...

Ensuite, pendant les presque six minutes de lecture filmée, j'ai constaté qu'il y avait facilement trente poids lourds (ce qui pourrait faire une moyenne de 300 par heure, pas mal pour de prétendues « zones rurales ») mais n'ai pas remarqué qu'on me hélât ou tentât de me déconcentrer. Les champignons, en revanche, sur le tronc près duquel j'avais garé ma voiture, proposèrent un point final provisoire à cet échange entre le siège géant et l'arcimboldo miniature.

 

 

(En bonus : les 33 photographies en tous formats sur ma galerie Flickr.)

 

 Ajout du 3 novembre : mon père au pied de la Chaise, l'été dernier, et saisi par ma mère en train de la photographier (la Chaise, pas ma mère (aaaaaaargh)).

vendredi, 06 juin 2014

Gnop-gnip

Il y a neuf ans, donc, je débarquai dans la blogosphère (comme on disait). Ce genre d’anniversaire est l’occasion d’un bilan.

 

Pendant quelques années, avec des hauts et des bas, mes deux blogs (Touraine sereine, fondé le 6 juin 2005, et MuMM, fondé le 8 février 2006 après un incident de type trollesque assez flippant survenu sur l’autre) m’ont permis d’échanger avec un certain nombre d’autres blogueurs, ou avec de “simples lecteurs”, on va dire.

 

 

 

Ce temps est, depuis belle lurette, révolu. D’une part, beaucoup de blogs ont cessé d’exister – je ne vais même pas en donner la liste, on n’est pas dans un cimetière. D’autre part, avec l’exceptionnelle vitalité qu’ils permettent, les réseaux sociaux semblent avoir éliminé, peu ou prou, les échanges par le biais des commentaires ou des rétroliens ; ainsi, les billets de blogs continuent de trouver des lecteurs, mais de manière plus discontinue, en dents de scie, et surtout, les rares réactions qui surviennent ne figurent jamais en-dessous des billets mais en accompagnement des statuts Facebook ou Twitter qui ont permis le “partage” du dit billet.

 

Rien à déplorer → au contraire, il est plutôt amusant de voir que ce qui semblait être le summum de l’excitation électronique créative en direct il y a moins de dix ans a désormais rejoint l’ère des brontosaures : les blogs (ou, en tout cas : les miens) sont devenus un espace de lenteur, de retenue, un lieu en marge, absolument. En fin de compte, neuf ans après la première pierre, le débarquement, le bilan est presque parfait, puisque l’objectif premier était de me forcer à écrire régulièrement, beaucoup, etc., à combattre – d’un bloc et par la publication – la page vierge et les penchants velléitaires.

Bilan chiffré : 3327 billets ici, 2159 là, soit 5486 en tout, sans compter les publications éparses, ailleurs, comme le recueil Prime Time of Poesy, dont je suis très fier. (C’est « mon » anniversaire, j’ai le droit d’être arrogant, what a pompous ass.) — Donc, même si je suis resté très feignant pour tout ce qui est sérieux (notes de lecture, comptes rendus de concerts etc.), je me suis attablé, il en reste des traces, voilà, contrat rempli, au moins vis-à-vis de moi-même.

 

║ Vous avez le droit de ne pas être d’accord, et de l’écrire ici, en commentaires, à l’ancienne, cf supra ↑ Vive le débat. ║

 

 

 

Comment célébrer alors (dignement) ce neuvième anniversaire ?

 

J’ai pensé à un petit exercice d’écriture croisée, un jeu de ping-pong entre les deux carnétoiles, justement. 248 jours séparent le 9ème anniversaire de l’un du 9ème anniversaire de l’autre.

Pendant ces 248 [un nombre qui n’est pas multiple de 9] jours, je me propose donc d’écrire, au sein de rubriques respectivement intitulées Ping-pong et Pong-ping, des textes qui se répondront. Le genre de ces textes reste à définir, et le rythme de publication n’est pas déterminé à l’avance (en effet, je me connais, sur une période aussi longue, si je fixe des publications quotidiennes, ça va tomber à l’eau).

 

▄–▄–▄–▄–▄–▄ De surcroît, je suspens, pour une seule journée, et afin de marquer le coup, la publication des limericks casse-couilles meurthois▄–▄–▄–▄–▄–

samedi, 22 mars 2014

DIY

Restless Romans telling me there is no blemish on my Flemish. DIY is double Dutch, a sleepless nightmare. Teabrew and shy knees.

Yes, she mollied with her apostrophe.

dimanche, 22 décembre 2013

10 & 29, deux listes

N’étant pas du genre à refuser les défis, surtout idiots et littéraires (ce n’est pas incompatible), je réponds donc à ceux de mes contacts Facebook qui proposaient une liste de dix ouvrages les ayant le plus marqués, dans l’ordre chronologique de lecture.

Toutefois, je me permets à la fois de tricher et d’approfondir le jeu, en donnant ci-après deux listes, en l’occurrence celle des dix premiers ouvrages à avoir vraiment compté dans ma vie de lecteur, puis celle des 29 ouvrages m’ayant tant et si bien marqué que : a) je serais foncièrement différent sans eux ; b) j’en recommande plus que chaudement la lecture à tous mes amis. Cette liste de 29 ouvrages [pourquoi 29 ? allez, je vous laisse deviner] laisse sur le bord de la route un nombre invraisemblable d’auteurs extrêmement importants, mais bon, je ne peux pas aller au-delà de 29…

 

Les 10 premiers ouvrages qui ont vraiment compté pour moi

  • 1.      Olé France (un livre sur l’équipe de France de football, offert par un grand-oncle à l’été 1982, lu et relu des dizaines de fois entre 1982 et 1989)
  • 2.      Exercices de style (offert par mes grands-parents quand j’étais en CM1, je crois)
  • 3.      la collection complète des revues La Hulotte
  • 4.      La Fée des grèves (lu vers 1983 ?)
  • 5.      Topaze (lu et relu des dizaines de fois entre 1983 et 1987 – jamais vu au théâtre – découvert le film avec Fernandel beaucoup plus tard)
  • 6.      Cyrano de Bergerac (lu et relu des dizaines de fois entre 1984 et 1987)
  • 7.      le tome 1 des Œuvres complètes d’Éluard (mon premier Pléiade, pour mes 10 ans)
  • 8.      Les Misérables (acheté en 1985 à Saintes d’occasion dans la 2e édition Hetzel, dévoré)
  • 9.      le théâtre de Hugo (les 2 Pléiade, entièrement lus en 4ème)
  • 10.  L’Île verte de Pierre Benoît (circa 1986)

 

Les 29 ouvrages primordiaux, par ordre chronologique de découverte

  • 1.      Exercices de style (Queneau)
  • 2.      la poésie de Guillevic
  • 3.      le théâtre de Corneille
  • 4.      Les lubies d’Arthur (Guibert)
  • 5.      Les Regrets (Du Bellay)
  • 6.      Le pur et l’impur (Jankélévitch)
  • 7.      L’Inquisitoire (Pinget)
  • 8.      la poésie de Donne
  • 9.      Marin mon cœur (Savitzkaya)
  • 10.  Memory of Snow and of Dust (Breyten Breytenbach)
  • 11.  Macbeth
  • 12.  La voix d’Orphée (Maulpoix)
  • 13.  Great Expectations (Dickens – indissociablement de l’essai bouleversant que Belletto lui a consacré)
  • 14.  Les Démons (Dostoïevski)
  • 15.  la poésie de Cummings
  • 16.  The Web and the Rock (Thomas Wolfe)
  • 17.  la trilogie de Céline
  • 18.  Blood in the Sun (la 2e trilogie de Nuruddin Farah)
  • 19.  Der Untergeher (Bernhard)
  • 20.  Boomerang (Butor)
  • 21.  la trilogie de Beckett
  • 22.  L’Inauguration de la Salle des vents (Renaud Camus)
  • 23.  Wittgenstein’s Mistress (David Markson)
  • 24.  Le Voyage vertical (Vila-Matas)
  • 25.  les textes en prose de Woody Allen
  • 26.  les Microgrammes de Walser
  • 27.  L’Invention du beau regard (Nganang)
  • 28.  Kotik Letaiev (Biély)
  • 29.  The Enigma of Arrival (Naipaul)

mercredi, 11 décembre 2013

Les Polysoliloques

Facebook, tu crois être au centre de plusieurs boucles, t'es dans un trou de souris. Twitter, tu crois soliloquer, eh bien tu soliloques.

Quelqu'un a-t-il songé à faire un Brèves de Twitter ? Bien sûr, pas besoin de googler.

En fait, ce n'est pas dit.

Pheed, tu es dans une oubliette, avec tout de même trois repas par jour. Expérience renversante et contradictoire. Ne pas abuser.

jeudi, 06 juin 2013

Débarquement, fin d'an VIII

 

Nous y voici, donc, à ce huitième anniversaire.

Peut-être est-ce sous l’influence durable – sa découverte, puis la lecture de tous ses romans et chroniques aura été, pour moi, un des chocs les plus essentiels – de Robert Pinget que je résiste ainsi, et atteins un certain niveau de persistance dans le dérisoire.


(je cite de mémoire)


Reprendre joyeusement l’affreux harnais écrit Monsieur Songe. Puis il biffe l’affreux. Puis il biffe harnais. Reste reprendre joyeusement.


(je cite de mémoire)

mercredi, 22 mai 2013

Les enfances Chino

Ce texte foisonnant, fait de redites, de reprises et d'élucubrations assumées (entre un marquage esthétique hérité du premier surréalisme et un travail formel plus élaboré), creuse, sans craindre prolifération ni prolixité, le motif de la rencontre entre une enfance briochine et de nombreuses œuvres (gravées ou peintes) de Goya. Nombreuses phrases brèves, abus des ruptures. Tel quel, et malgré son côté massif, le “roman” se prête, sans autre tripatouillage qu'un choix, la sélection, à un opéra, ou toute autre mise en voix : jouant sur des registres croisés complexes (populacier, puéril, savant, sportif, médiéval, litanique, latiniste, etc.), le “récit” appelle la scène et l'art lyrique.

Prigent semble tenter, non de circonscrire, mais, au contraire, de laisser déraper (halluciner) la parole du monde minuscule dont il fouille les recoins. Ce monde minuscule (petite communauté bretonne, enfance difficile à « faire parler » (j'en reviens toujours à ce qui est, pour moi, le modèle absolu, Kotik Letaiev (or, je m'avise, en mettant en forme aujourd'hui [22 mai] les notes manuscrites à l'encre rouge [du 13 mai], que Prigent a préfacé l'édition française de Glossolalie))) s'avère colossal parce que la langue doit, a pour tâche de, proliférer.

Educuntur

Pour l'hallucination, bien sûr, Goya se pose là.

Tenter de dire une enfance d'après-guerre et le monde pré-postmoderne au miroir des pointes de Goya, c'est ouvrir sciemment une boîte de Pandore.

D'ailleurs, dans l'adverbe sciemment, le français constitue le savoir sur la faille entre une découpe (qui fait gicler la parole) et le mensonge (qui explose ou cèle). — Explosion-dissimulante et giclure se retrouvent (trop) abondamment dans les (trop) nombreuses explorations scatologiques du texte. La surabondance scatologique ne m'a pas dérangé (ce qui serait accorder trop de poids à son caractère transgressif, devenu tout à fait trivial et inutile), mais elle me semble déséquilibrer le texte, le faire basculer trop souvent ou trop massivement dans le puéril/carnavalesque, aux dépens des autres voix qui travaillent ces enfances au pluriel.

 

 

Au cours de ma lecture, j'ai noté, comme à l'accoutumée, plusieurs références à telle ou telle page, pour telle ou telle incursion dans mon Livre des mines, ou d'excursions dans le texte des bords de Loire. J'espère ne pas les laisser décanter trop longtemps, en général cela se traduit par un ensevelissement sans exhumation.

 

 

Tout à trac, je dédie, in extremis, la publication de ce billet, en ce jour, à l'écrivain qui fête aujourd'hui son soixantième anniversaire, l'auteur de Sortie d'usine, Paysage fer, Limite, Tumulte et d'Après le livre (pour ne lancer qu'un nombre limité de rails). Après tout, Prigent, dans Les Enfances Chino, multiplie et démultiplie les variations autour du prénom François. Il n'y a pas qu'opportunisme chronologique contingent dans cette mienne dédicace.

samedi, 11 mai 2013

Finlandia & Fainéantia

Parmi les nombreux territoires qu'il me reste à explorer, et même à découvrir, les symphonies de Sibelius, qui ont connu un impressionnant retour en grâce depuis une décennie, voire plus. Je songe à cela car j'écoute, en ce moment, dans le quatorzième CD du coffret Constantin Silvestri, Finlandia, que je trouve très beau (belle?).

 

 

Encore un exemple parfait du désengagement, ou, pour être plus cru, de ma paresse grandissante : il a suffi, avec le séjour landais, d'une rupture du rythme d'écriture quotidien, pour que mon projet de composer 1 poème par jour au cours du printemps aille à vau-l'eau. Heureusement que, la contrainte permettant des publications anticipées ou à retardement, un certain relâchement (temporaire ?) n'empêche pas de parachever le projet. Il faudrait que j'écrive deux ou trois poèmes aujourd'hui, et deux ou trois autres demain, histoire de reprendre pied.

mercredi, 03 avril 2013

Bribes

Avant-hier, en allant à Spay, je me suis fait la réflexion qu'il serait temps d'inaugurer un album de limericks sarthois.

Il faut aussi reprendre le chantier des Kleptomanies, sur place ou sur le motif.

 

Hier soir, j'ai vu le chat des voisins laper goulûment, sur notre terrasse, des dizaines de fourmis.

Ne pas confondre le tatou (dont le zoo de Spay possède trois espèces différentes, dans un « exotarium » (sic – ?) fruste et aménagé de bric et de broc) et le tamanoir, dont voici donc un avatar félin.

 

Je lis simultanément, dans les rares moments de disponibilité que je trouve, le dernier Marie N'Diaye (Ladivine) et un récent Will Self (Walking to Hollywood). Ladivine, admirable comme toujours par l'élaboration d'un langage analytique plus que par les versants fantasmagoriques, me plaît moins que le roman de Self, très inhabituel (inhabituel pour Will Self – à l'intérieur, veux-je dire, de ce genre à part (à part entière) qu'est « la littérature willself »), désarçonnant, dont je ne sais où il va me conduire.

 

Autre piste dont on ne sait où elle s'arrêtera, me conduira : ces poèmes en anglais que je me force à écrire/publier chaque jour. Ils n'ont guère été remarqués, comme ils sont peu remarquables. J'avais pensé recourir beaucoup plus au collage, et puis, en fin de compte, comme à Oxford circa 1996, je m'étonne de gratter vite, d'une voix qui monte, peut-être pas irrépressible mais que, en tout cas, j'ai envie de laisser s'exprimer sans la bâillonner.  

lundi, 24 décembre 2012

Romans numérisés

« Si donc il faut en croire le calendrier Maya, la fin du monde se produira dans quatre jours. Personnellement, je m’en fiche, tous mes romans sont maintenant numérisés. »

(L'Autofictif, #1770)

 

Ce n'est pas très grave en effet. De plus, nous savons depuis longtemps que Chevillard finira centenaire.

Sur le clavier, Oméga joue les Charly Olleg.

mercredi, 12 décembre 2012

#28

 Un brave écrivain de Morogues

– Ignare de tout Zaporogue

Pense (il est exquis !)

Qu’on adoube un ski

Mieux qu’on n’anoblit la pirogue.

 

mercredi, 28 novembre 2012

Baisons hermine

Bison roam, wolves hunt and birds abound. Mon article fut chaudement discuté, ce qui lui valut un grand retentissement. In the night, every tree, rock, stick and shadow was Georgia, Harlow or Caylx. Il termine, en manière de point d'orgue, par un terrible charivari des flûtes et des tambourins. A wonderful mountain, though, is this Gousta, whose lofty summit traversed by deep snow-covered ravines, rises out of a forest of pines that form a thick green ruff about its snowy throat!  Clara abandonna ses goupillons et se plongea dans les bains pour bébé et les pastels. After weighing in, Jack Medway offered Beverley a level fifty against his mount. Un vieux Livres oublié au fond du demi-muid qui sert de réceptacle ou de forget me not aux revues, aux articles en souffrance. A camel's-hair 804b brush, however, is of no use; you must have a stiff sable brush. L'artiste est une oie dont on cloue les pattes sur une planche et qu'on laisse mourir auprès d'un grand feu, afin que son foie augmente. Young White had been eating oysters by the barrel—drinking stout by the gallon—even out all night, and coming home as cool in the morning as if nothing had happened.


(PaperPestPaste, ix)

vendredi, 02 novembre 2012

Collectif Capsul au Petit Faucheux, vendredi 26 octobre.

Vendredi soir, on s'éclate.

Arrivés à l'avance (parfois, ça bouchonne pont Mirabeau, des fois non – la prévision est difficile), avec Alpha, on va boire un chocolat chaud – nettement moins bon que celui dont je fis la découverte, rue Bernard-Palissy, l'après-midi même, avec Chandani et Isabelle – place Gaston-Pailhou, puis s'engouffre parmi les rares fidèles venus pour la deuxième soirée du collectif Capsul.

1ère partie : Omar (sous la direction du sax ténor compositeur ). Très beau, des moments très forts (plus côté Archie Shepp, voire Braxton, que côté Ornette et Steve, dont pourtant le descriptif se réclame), avant malheureusement qu'Alpha ne souffre des oreilles : final trop appuyé côté sono, batterie très chouette mais violente – entr'acte dans la rue, douleurs, fatigue. Comme il était inquiet, on est même allés aux urgences le lendemain matin (d'où le poème en textos publié avant-hier).

Omar au Petit Faucheux

On n'a pas entendu la 2ème partie, Vocuhila.

Mais on va suivre ce collectif... et ne plus aller au concert sans provision de bouchons d'oreilles.

mercredi, 26 septembre 2012

# 2755

Retombant sur d'anciennes discussions à la suite d'anciennes notes sur un blog qui était, dès le principe, antique et désuet, je me rappelle tel ou telle de mes anciennement fidèles lectrices/commentateurs, tous disparus, sinon de la blogosphère, du moins de la mienne, sortes de spectres, tout comme je suis devenu, par l'effacement progressif de toute activité internautique de cet ordre (sauf l'écriture, là d'emblée, et elle-même effacement), un fantôme, peut-être même un fantôme pour moi-même, ombre qui, multipliant les griffonnages, se réfugie dans le nombre.

Orsai III

mardi, 21 février 2012

"La prison n'est pas un gruyère"

Après avoir lu le 62ème volet de l'Autobiographie des objets de François Bon, j'ai pris ma voiture (qui n'est pas un coupé), ce sous un soleil dardant et dans un froid tranchant, et, avant de démarrer, j'ai pris en photo le Laguiole repliable qui se trouve en permanence dans ce qui n'est pas la boîte à gants, mais, côté conducteur – faute d'autre appellation – la boîte à canif, ou le vide-poches à laguiole (qu'il faut prononcer la-yole, je le signale à l'attention de tous ceux qui, comme moi, veulent faire les malins à peu de frais).

Ce Laguiole, je l'ai trouvé sous une table de pique-nique, un beau jour de printemps 2010, en face du lavoir, à Sauternes of all places. Il était extrêmement sale, très évidemment rouillé. Dûment nettoyé, le soir, dans le gîte de Saint-Laurent des Combes, il avait l'air quasi neuf. Depuis, il ne quitte pas ce petit creux dans la portière avant gauche dela Prius.

jeudi, 16 février 2012

Revirement


--- Sonnet inspiré * par l’album du trio Alban Darche

avec un quatuor à cordes hongrois.

 

 

Qu’on dise « En avant, marche ! »

Ou, plus subtilement,

Oyant un feulement,

On se calfeutre sous une arche

 

Afin, du laiton d’Alban Darche,

D’écouter moins paisiblement

Les effets dont l’esseulement

Déplaira à tout patriarche,

 

On s’emporte, une main se torde

À pincer sans férir la corde,

Au point de n’être pas un max

 

Désabusé, mais enthousiaste

De suivre les envols du sax

Métaphysique, inecclésiaste.

 

 

* Il est, entre autres traits pénibles caractéristiques, composé d’une seule phrase, la proposition principale tenant en deux mots trois syllabes.

jeudi, 19 janvier 2012

Le Retour des jacamars

Le week-end dernier, sur Facebook, je suis intervenu trois ou quatre fois dans un groupe célébrant la perte du triple A, sous l’identité de Guillume Cingl. Il y eut tout d’abord un lipotexte :

Merci de m'inscrire membre. Je perdis mes * hier soir, en une curieuse surprise. Je compte m'en remettre. Toutefois, toute personne en mesure de me décrire le lieu d'emprisonnement des susdites précieuses voyelles est, d'ores, fort vivement remerciée.

Puis un autre :

De tout temps, l'homme, obsédé de pouvoir, s'est penché sur les questions de sous, de pognon, de flouze, et ce quel que soit le nombre de voyelles dont il dispose, de sorte que les officines qui dispensent des notes, je m'en cogne le coquillon sur le bord du trottoir.

Puis, à rebours, des commentaires qui paraîtront plus ou moins abstrus, abusant de la voyelle autant que de la bouteille :

1. Barbara sans A, c'est comme jacaranda, jacamar, Caracas ou Nathan Zuckerman. Muy complicado.

2. Le Venezuela n'a pas de triple A. Je me demande comment font les jacamars de Caracas.

3. C'est Anastagia, pas Sasha, qui m'a tapé dans l'œil.

 

(Pour ce dernier, il était question des Miss Bahamas 2011.)

Toutefois, il est question d’autre chose, désormais, ce jeudi. Du jacamar. Encore.

En écrivant ma vanne à deux balles sur les jacamars de Caracas, je ne pensais pas avoir jamais lu de texte où il fût question de cet exotique volatile. Or, en rangeant quelques livres, ce matin, et les feuilletant (ranger représente toujours un moment de retrouvaille, aussi avec d’autres livres sur les étagères – bref, c’est une opération sans fin, d’autant que je finis par ne pas tout ranger, ou par ne pas ranger du tout), je suis tombé sur le poème suivant, à la page 121 des Jeux d’oiseaux dans un ciel vide de Fabienne Raphoz (Héros-Limite, 2011).

Galbuliformes

(Galbulidés)

Les jacamars se nourrissent presque exclusivement d’insectes volants

Tous les jacamars ont le bec acéré

Tous les jacamars portent l’émeraude métallique d’une forêt de nuages après la pluie sauf le Jacamar oreillard qui imite son sol après la pluie le Jacamar à tête pâle le Jacamar tridactyle le Jacamar à gorge blanche qui imitent son ciel avant la pluie le Jacamar brun le Jacamar à longue queue qui imitent sa nuit

Le Jacamar des Andes a l’œil solaire

Le Jacamar oreillard et le Jacamar roux pleurent rouge

Le Jacamar à queue rousse femelle a la queue émeraude

Le Jacamar des Andes est vulnérable

Le Jacamar tridactyle est en danger

 

Avec ce copié-collé d’un poème intégral (qui est un bref extrait, hahaha), ce billet peut prendre place dans un grand nombre de rubriques, sous-chapitres etc., dont vous trouvez juste ci-dessous la théorie :