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jeudi, 09 novembre 2006

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Un étudiant de Monthodon

- Féru de dègues, d'octodons -

Promenait ses rongeurs,

D'un air souvent songeur,

Par les chemins de Monthodon.

 

mercredi, 08 novembre 2006

Des livraisons

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C'est un endroit connu de Tours. Très nombreux sont ceux qui passent devant, je pense.

mardi, 07 novembre 2006

Vous n'y êtes pas

Bordeaux : vous n'y êtes pas.

Je veux dire par là que je ne vis plus à Bordeaux (et même, à être tout à fait exact, que je n'y ai jamais vécu) mais que, si je publiai le 7 novembre dernier une photographie des entrepôts Lainé, où nous nous étions rendus, C. et moi, le 8 août précédent, je n'y étais pas non plus. À peine venais-je de rentrer de Montpellier, mais en passant par Lyon et Paris, donc pas du tout par l'ouest aquitanien.

Il ne faut pas rougir, allons, le ridicule ne tue pas : tu as écrit (dirait-elle), vers 1992, une chanson qui s'intitulait Les rues de Bordeaux. (Pour tout compliquer, elle fut écrite à Talence, et même peut-être à Cagnotte.)

Où écrirai-je, alors, que j'ai entendu, ce samedi 4 novembre, une excellente communication de Ladan Niayesh, lors du colloque Coriolan organisé, à Tours, par la Société Française Shakespeare et le Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance ? Ici, donc.

Oui, ici. Vous n'y êtes pas : Bordeaux.

Pulcinella au Petit Faucheux, vendredi 13 octobre 2006

Il y a presque un mois, déjà, que j'ai écouté, ébloui, le quatuor toulousain Pulcinella faire son cirque et ouvrir le bal, au Petit Faucheux, avant la prestation du trio de Bojan Z. Je ne serais pas loin de dire que les quatre inconnus toulousains ont volé la vedette à l'immense Bojan Zulfikarpasic. Ce n'est pas peu dire, et je n'en suis pas loin, vraiment (!).

Je me sens plus loin, déjà, ma mémoire étant ce qu'elle est (à savoir : plus aussi vaillante qu'avant), du concert lui-même. Le quatuor (ou quartette) se compose  de Ferdinand Doumerc (saxophones, flûte et direction), Frédéric Cavallin (batterie), de Jean-Marc Serpin (contrebasse) et de Florian Demonstant (accordéon). Le soir du concert, le batteur et le saxophoniste se sont relayés pour jouer du métallophone, instrument de prime importance dans le morceau intitulé Morphée, morceau qui est d'ailleurs repris en position centrale dans leur petit CD, Pulcinella Jazz délocalisé (2005), dont j'ai acheté deux exemplaires ce soir-là.

Ce qui m'a le plus frappé, ce soir-là, c'est l'humour, très nonsensical, des quatre larrons pince-sans-rire, et qui fait écho, avec une extrême sobriété, à la loufoquerie de leurs compositions. Toutefois, n'allez pas vous imaginer que les adjectifs loufoque ou farfelu qui me viennent sous les doigts sont péjoratifs. En effet, contrairement à la plupart des jazzmen français contemporains, qui ont pris soit le parti du sérieux avant-gardiste déconstructionniste, soit le parti de la musique de bastringue revisitée avec cocasserie, Pulcinella ne tranche jamais, et offre aux auditeurs étonnés des compositions savamment déstructurées et prodigieusement ludiques.

medium_Pulcinella_Cavallin_Demonstant_Doumerc_Serpin.jpg
Source photographique : Site de Pulcinella. DR.

Bien entendu, leur humour tout à fait décapant est plus difficilement perceptible au disque, et peut-être même risque-t-il de passer inaperçu pour qui n'aura pas vu le groupe en scène. Par exemple, ils annoncent à tour de rôle les titres de morceaux avec un sérieux impeccable que dément aussitôt telle posture, telle attaque du saxophone, tel slap dingue du contrebassiste. Le plus impayable, de ce point de vue, est l'accordéoniste, Florian Demonstant, grand dadais tout raide qui joue de son instrument avec brio et maestria, tout en se tenant droit comme un if, au point de donner l'illusion que c'est un gamin anxieux qui va bientôt passer une audition de prime importance à l'Opéra de Paris. Cela est un jeu, monté de toutes pièces, et qui contribue joliment à l'effet de désaississement ou d'étrangeté que produit, sur le spectateur/auditeur, la musique que jouent ces lurons.

Des morceaux joués le 13 octobre et indisponibles au disque (ou sur leur site), je me rappelle Fungi, morceau en forme de champignon (allusion à Satie), mais je ne peux pas, en revanche, retrouver, dans ma pauvre mémoire, le titre (un mot-valise si je ne m'abuse) de la première composition, qui était très réussie. Il y avait aussi La danse des Gobelins (des goblins ?).

Quoi qu'il en soit, si ces quatre lascars passent près de chez vous, allez les écouter, car ils jouent, sans faux-semblants mais en respectant le pacte de la représentation et ses artifices, une musique très inventive et très belle.

63 bis

Un barbon de Vilcoulangé

Cherchait la rime cool en -gé.

Point ne la trouvant jà,

Il déménagea

De ce Villedieu-Coulangé.

 

63

Un,   de Villeloin-Coulangé,

Bébé avait le cul langé.

Si ce vers vous déprime,

Trouvez, vous, une rime

Avec Villeloin-Coulangé.

 

lundi, 06 novembre 2006

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Un damoiseau de Continvoir

M'a juste écrit : "Faudrait bin voir

Que tu publies un limerick

Sur moi." --- Mon très cher Frédérick,

Enfin, il faudrait "bin savoir".

 

dimanche, 05 novembre 2006

Langeais en cette saison

Le château de Langeais, essentiellement automnal.

Il n'y a qu'à voir : ma première visite du château, ce fut à la toute fin d'octobre 1997, alors que nous vivions à Beauvais. Nous venons d'y retourner, sous le soleil de ce dimanche. L'an dernier, ç'avait été la virée post-anniversaire, du samedi 12 novembre (mais il pleuvait, et il y avait aussi mes parents et ma soeur).

D'ailleurs, l'histoire se répète, et, comme j'en suis à recycler mes vieilles notes sous prétexte d'inventaire, prouvons une bonne fois pour toutes que l'histoire se répète, en reprenant certaines notations & représentations de cette précédente visite, telles qu'ici figurées : en relisant les notes de novembre 2005, je me rends compte que je pensais être allé voir la mise en scène de Tchekhov par Lasoupe plus récemment que ça (un an déjà??!?), que j'avais déjà été inspiré par la vue circulaire depuis le chemin de ronde, et par le singe anthropomorphique.

Cette année, nous étions invités au mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne. Je vous annonce, pour un de ces quatre matins, un autorportrait à la queue d'hermine de derrière les fagots.

 

(Différence fondamentale entre un blog et un carnétoile : le carnétoile est intempestif, atemporel, répétitif, cyclique, obsessionnel, et même rotatif.)

61 [#1313]

Un vieux d'Avrillé-les-Ponceaux

Elevait, chez lui, des lionceaux.

 Si vient la lionne,

 Je me jette dans l'Yonne ;

Au moins, ça lave les pinceaux !

 

Je suis hanté, l'Azur (etc.)

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Col remonté, la joie à portée, dans les premiers froids,
je fixe le bitume
(et pas toujours des vertiges, hein...)


Que tu t'écoutes, mon garçon...

samedi, 04 novembre 2006

IkXis

Tours, un vendredi d'après-Toussaint. Une heure et demie, pour être précis.

Temps superbe, premiers froids ; admiration muette du palais de Châteauneuf et de son architecture parfaite. Terrasses désertes et courants de vent dans les rues, à chercher un coiffeur libre (et à croire que tous les gens sont, non pas absents de la ville comme on le croirait, mais affairés à se faire tailler les tifs).

Je finis par échouer au salon IKXIS, rue du Grand-Marché, où, dans le vacarme d'une musique frénétique, une jeune fille à l'allure gothique (comme je crois qu'on dit) exécute ma coupe en moins de cinq minutes. (Je sais que je suis presque chauve, mais quand même...)

Le plus curieux, c'est l'effet recherché de saleté : murs mal repeints, traces brunes, sol de ciment qui part en poussière, sans parler des fixations des diverses étagères. À l'arrivée, je suis couvert de petits cheveux qui ont réussi à passer le rideau défensif de la camisole, et pas le moindre époussetage, évidemment. Pour me soulager de mes 18 euros, en revanche, ça y va franco. Comble du grotesque, la jeune coiffeuse doit actionner un bouton pour me laisser sortir par le sas, ce qui donne au client l'impression extrêmement agréable que l'essentiel de la clientèle se compose de fuyards prêts à regagner le pavé sans s'être acquittés de leur écot.

Vérification faite sur le Web, j'ai découvert, grâce au Petit Fûté Gay & Lesbien, que cet endroit se caractérisait par sa "clientèle gay-friendly, jeune et branchée". Bon, je suppose que : soit  je n'ai pas l'air gay ; soit, dans l'adjectif composé gay-friendly, toute connotation d'amabilité ou d'amitié s'est perdue...

(Quel vieux ronchon, ce Guillaume.)

mercredi, 25 octobre 2006

Du gnac !

Petit moment d'insurrection méridionale :

 

On entend de plus en plus fréquemment, ces temps-ci, journalistes et journaleux, mais aussi gens ordinaires, dire "avoir la gnac", ce qui s'écrit parfois (suprême idiotie) "la gniake". J'aimerais rappeler ici à ces incultes mais surtout aux habitants des régions où l'oïl a, depuis le Moyen-Âge, régné en maître*, que ce terme de gnac (ou, en occitan, nhac), provient de la langue d'oc, plus précisément du gascon, et qu'il est masculin. Par ailleurs, il s'emploie toujours précédé de du : du gnac, comme du nerf.

La plupart des occurrences, sur la Toile, sont dues à des journalistes sportifs, ou à des sportifs (qui en font d'autres, cela est bien connu). Mais M. André Santini, dignitaire de l'UDF, a également commis cette boulette dans un discours de 2002.

 

Que l'occitan ait été colonisé par la langue d'oïl (au point que nombreux sont ceux qui oublient que, si l'histoire avait connu un tour différent, le français que nous parlons aujourd'hui serait dérivé de l'oc et des troubadours, et nullement des dialectes d'oïl...) est une chose ; emprunter un terme occitan en le vidant de sa forme (et donc de son sens) en est une autre... 

 

* C'est, bien entendu, le cas de la Touraine, dont les natifs sont persuadés parler le français "le plus pur", alors qu'on y entend, en aussi grand nombre qu'ailleurs, des variantes régionales tout à fait fautives.

mardi, 24 octobre 2006

Philippe Pradier, ou le creusement des grattures

Philippe Pradier expose ces jours-ci, aux Bons Enfants, une vingtaine de ses toiles. Il ne reste que quelques jours pour aller admirer ces carrés aussi variés qu'obsessionnels dans leurs thèmes et leurs teintes. Il s'agit principalement d'acryliques sur toile ou sur papier marouflé ; certaines des peintures sont composées à même les pages de vieux livres et encadrées ensuite.

Finalement, et contrairement à ce que m'avaient laissé penser les petits formats présentés en décembre dernier dans cette même galerie, Philippe Pradier échappe généralement à la petite moulinette creuse du vertige citationnel. Le principe de composition est le même, pour l'essentiel : vastes fonds colorés recouverts de repeints minutieusement distincts. Les couleurs les plus souvent employées sont l'ocre, le jaune, les roux et les orangés, mais il y a de belles incursions du côté des bleus et des verts. Toutes ces toiles sont figuratives, avec une oscillation entre une façon assez classique de composer (dans les oeuvres les plus récentes) et d'autres tableaux qui se distinguent par une structuration de l'espace peint selon des cases ou zones (ce qui n'est pas sans rappeler certains tableaux de Klee (toutes proportions gardées)).

Parmi les formats réduits, j'ai bien aimé Le repos, La maison au petit jardin japonais et La chute de l'ange, qui donne à voir le théâtre du monde sous un versant plutôt léger. Parmi les tableaux les plus énigmatiques, il faut certainement signaler Le mur des oiseaux : est-ce une arène ? une falaise ? troglodytique ? les arbres, ici aussi, sont-ils des horloges ? faut-il appeler au secours le marchand de couleurs (d'oublies, d'oiseaux, de sommeil) ?

Il me paraît nécessaire de m'arrêter, le temps de quelques phrases, sur deux des grands formats exposés, qui frappent autant par leurs similitudes que par leurs dissemblances. Il s'agit de Terres inconnues et du Voyage du Douanier Rousseau (qui est, surtout par les couleurs, un hommage au célèbre peintre). Ici et là, même composition, même trouée et tracé vertical au moyen de l'arc de la barque. Pourtant, ces deux tableaux diffèrent fortement, dans leur "propos" et dans leur effet sur le spectateur. Ici, un océan tourmenté plutôt japonisant (avec les volutes des vagues et les boucles du ciel) et un net recours à l'abstraction (le temps et l'espace y sont représentés par des signes et des symboles, sans compter le texte gratté). Là, en revanche, corps nus se mêlant aux branches ou se confondant avec elles, impression d'apaisement qui naît tant de la structure matérielle ("purement" picturale?) de l'espace-temps et, peut-être aussi, de la mise en abyme, très sobre et presque effacée, de l'artiste au fond de la barque, comme les poissons des îles de la Sonde.

medium_Pradier2.jpg

[ Je suis allé piquer, sans vergogne aucune, une photographie de l'artiste devant une de ses toiles. Merci beaucoup à la ville de Fondettes et à son site Web ! ]

18:02 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Ligérienne

dimanche, 22 octobre 2006

Treize centième note

medium_Gonzalez_Perrin_6.JPGHier, lors d'un déjeuner d'anniversaire extrêmement agréable, dans le cinquième arrondissement (passage en coup de vent à Paris, où jamais je ne vais), il a été question de ce carnétoile, qui désarçonnerait beaucoup de mes amis de l'ère principalement représentée autour de la table. Fidèle à mes mauvaises manières, j'ai évidemment menacé M*** (qui adore être malmené et que je n'avais pas revu depuis trois ans, au bas mot) de publier ses phrases les plus audacieuses dans ce carnet, en le citant nommément. Toujours est-il que ce carnet, à l'activité franchement ralentie par rapport aux huit premiers mois, en est, aujourd'hui, à sa treize centième note, ce qui méritait d'être signalé (puisqu'il semble que je n'ai rien d'autre à dire) !

Aujourd'hui, grand soleil entre Chambord et Bracieux, puis entre Bracieux et les deux très jolis villages de Cour-Cheverny et Cheverny. Après, c'était mythique : Vallières-les-Grandes et Souvigny-de-Touraine, communes jumelles de l'imaginaire chommelien. (Je me comprends, hein... on peut bien fêter sa 1300ème note dans l'hermétisme et le roman à clefs...)

 

 

 

Illustration :

Gonzalez Perrin, artiste argentin tout à fait secondaire.

mercredi, 18 octobre 2006

Guillaume Cingal, super supprimé III

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Dans la Délie de Scève, entre le 185ème et le 186ème dizain, il y a une gravure superbe, intitulée LE BASILISQUE ET LE MIROIR, et dont la légende dit précisément : "Mon regard par toi me tue."

La légende du basilic me hante depuis mes années d'ardente fréquentation scévienne. De là, pour un palindrome vu fin plein (59,95 euros, je vous jure...), à aller extrapoler, tout de même...

Effondrements

Mardi. 21 h 51, après le 3ème but lyonnais.

À la paillasse, j'ai versé l'eau chaude dans la tasse où se trouve le sachet de Peach & Passionfruit (le dernier). I'm an old lady who watches a football game while reading a mind-blowing essay. Donc, revenu au canapé, j'écris ces lignes pour citer une phrase très brève, mais qui me plaît beaucoup, de Collapse, l'essai de Jared Diamond dont je viens de commencer la lecture : "Hence collapses for ecological or other reasons often masquerade as military defeats." (p. 13)

*******

Ce matin, j'ai eu une assez longue discussion avec C.W., étudiant qui est maintenant inscrit en deuxième année de master mais à qui j'ai fait cours dès sa première année (qui était aussi l'année où je découvris Tours et l'université : 2002-2003), puis en DEUG II (Littérature britannique), puis en licence (Postcolonial voices). Il envisage de travailler sur le Commonwealth du point de vue des institutions, et donc dans une perspective nettement historique. Il m'a dit avoir découvert Touraine sereine, à la faveur des autoportraits (la honte!) ; il croyait qu'il s'agissait aussi du titre d'un livre que j'ai publié.

05:50 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

Place de ma mob

21 h 20, après  le deuxième but de l'Olympique Lyonnais.

Pétarades des mobylettes trafiquées. D'ordinaire, le mardi soir, entre Sainte Radegonde et Saint Symphorien, c'est plutôt la litanie des avions militaires qui passent dans le ciel, avec de sourds vrombissements. (J'allais écrire : de lourds vomissements. L'armée, de manière générale, me fait vomir. C'est comme ça.) Pétarades, donc, dans la rue, mais ponctuelles, ce qui, toutefois, n'empêche pas ces quelques allées et venues d'être très désagréables. N'évalue-t-on pas le calme d'un quartier à l'effet particulièrement désagréable des rares nuisances, quand elles se produisent ? (C'est ce qu'on (se) dit...)

*****

J'ai le sentiment que la plupart des lecteurs habituels ont déserté ce carnétoile, en raison sans doute de sa trop longue éclipse. Ce pourrait être pire (à Kiev (Kyiv), où on se pèle).

mardi, 17 octobre 2006

En vrille

Après un déjeuner gentiment arrosé, et des discussions sur des sujets tant personnels que professionnels, le bitume de la passerelle paraissait d'un gris moins morne, et le tarmac de la rue des Tanneurs d'un bleu sombre plus chaleureux que d'ordinaire. Le comble, c'est que même l'exposition accrochée aux cimaises de la galerie d'art La Passerelle avait l'air moins croûteuse que d'habitude. Il faudra que je retourne voir cela de plus près, car cela me ronge les sangs !

Hier soir, je me suis endormi en lisant un ouvrage de métrique, qui pourtant me passionnait. Manque de sommeil. L'autre soir aussi, c'était en lisant Ukridge de P.G. Wodehouse, un texte pas franchement exigeant (mais pas totalement réussi non plus, il faut bien le dire). Là, j'ai les yeux qui papillonnent (clignent ? partent en vrille ?).

Ce matin, un chat descendait la rue Ronsard dans le même sens que moi, sur le trottoir d'en face. C'était comme un jumeau pour moi, ou un miroir félin. Très dérangeant, comme impression. Mettre au propre, ce matin, ma fiche individuelle pour le bilan du groupe de recherches auquel j'appartiens a été l'occasion de remettre le nez dans certains de mes travaux déjà anciens, ce qui n'est pas toujours très rassérénant. (Tiens, je me dis que je n'ai jamais dû employer l'adjectif rassérénant alors que sereine figure au faîte de l'édifice...) Je me demande surtout quelle direction vont prendre mes recherches à présent. Vais-je accentuer le travail de traduction, et le renforcer même par une approche traductologique plus soutenue ? Vais-je être tenté de lorgner du côté des formes de l'humour (et notamment de la beauté de l'humour, thème qui me taraude beaucoup ces temps-ci) ou encore de certains poètes sud-africains que je lis depuis lurette mais n'ai jamais approfondis...?

À la croisée des chemins, peut-être le chat aurait-il beaucoup à m'apprendre...

18:17 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

lundi, 16 octobre 2006

Atelier Lespingal, 15 octobre

C'est curieux. J'aurais juré

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que j'avais parlé, dans ce carnétoile, ou dans l'autre, tant mieux prolifique *, de cette superbe ardoise de Florence Lespingal que nous avons achetée en décembre dernier, après avoir admiré une série de six aux Bons Enfants...

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Or, je ne retrouve rien. Peu importe. Mes yeux et ma mémoire savent l'amour que je porte aux ardoises de Florence Lespingal, et qui s'est accru encore depuis que nous avons visité, hier, son atelier, dans l'un des nombreux quartiers informes de Montlouis-la-Tentaculaire.

 

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Plutôt que de longs discours, cette fois-ci, je préfère vous inviter/inciter à aller faire un tour du côté du site/blog de l'artiste elle-même, où se trouvent de nombreuses reproductions de ses oeuvres. (Elle pensait que je n'en trouverais pas l'adresse, mais c'est sans compter sur l'admirable Madame Google, avec ses gros yeux braqués sur le monde des écrans.)

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Sur la paroi extérieure d'un joli cabanon de planches, six ardoises tétramétriques dardent leur feu sur le monde, et la grande sphère bleugrise (ni bleue ni grise) s'ouvre comme un gouffre qui nous engloutira... joyeusement.


* Faudrait que tu arrêtes d'imiter certaines formules de la Renaissance.
Pourquoi pas une perruque ?

00:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Art

dimanche, 15 octobre 2006

Vous n'avez rien raté

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Un épi de maïs géant hèle les passants.

 

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Un pied de tomates refuse de nous lâcher la grappe.

 

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Un cornichon grimaçant balance vanne sur vanne.
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La culture et l'humour, à Montlouis, quelle merveille...

samedi, 14 octobre 2006

Poète ?

... la neige qui s'étendait comme une peau d'hermine sur la terre ...

 

Tu vas encore te faire des amis...

Hier soir, avant d'aller écouter, toutes oreilles dehors, Pulcinella et le trio de Bojan Z., j'avais passé deux heures en compagnie d'autres auteurs de carnétoiles, au bar à vins Mille & Un Verres, place Gaston-Pailhou. Eh bien ! je trouve que la sauce ne prend pas, comme on dit familièrement.

De mon point de vue, en tout cas, le malentendu est évident : la plupart des "blogueurs" (ou bloggueurs) qui se rendent à ces séances au demeurant tout à fait amicales n'ont pas du tout la même conception que moi, tant pour l'écriture proprement dite qu'en ce qui concerne les enjeux du blogging. Cela ne semble pas gêner la plupart d'entre eux que l'on puisse envisager le blog comme un outil (ou instrument) de communication. Pour moi, le carnétoile (que ce soit celui-ci ou les autres) n'est pas un outil, et je n'ai aucun désir de communiquer. Je déteste la façade clinquante des médias superficiels et je vomis les communicants de tout poil.

Espace d'expression, lieu d'expérimentation (au risque du ratage et au mépris des conventions), le carnétoile doit se tenir à l'écart des conformismes et privilégier tout ce qui se distingue de la soupe commune que nous servent médias traditionnels et "artistes" officiels. Or, l'immense majorité des blogs, évidemment, est d'un conformisme affligeant : pauvreté de la langue, indigence de l'expression, vacuité totale du "contenu" (si tant est même qu'il y en ait un). Il faut dire aussi que, exception (majeure) faite de Simon et de Jean-Louis Gendrot, il n'y avait pas vraiment de blogueur que je lise régulièrement (comme Tinou ou Chandelin). (Il y a aussi, entre autres, Paul, l'auteur de de drums abstract, mais lui n'est pas d'ici : voir Saint-Brieuc (et on ne peut pas laisser de commentaires alors que chaque texte est fort d'une vibration si étonnante!)).

Dommage... Dommage aussi d'avoir choisi un bar aussi mal foutu, aussi étroit et de mauvais goût que ce Mille et Un Verres : je ne vois pas le moindre intérêt à se serrer dans un placard mal aménagé, quand il y a tant de belles brasseries à Tours. Le Chinon était bon, c'est déjà ça, et ne m'a pas laissé de goût amer comme le reste de la soirée. (Bémol : La discussion avec Adeline, Mélanie et Simon était quand même très sympathique, et confirme mon idée qu'il vaut mieux se rencontrer en petits groupes, par affinités individuelles.)

Bojan Zulfikarpasic Trio au Petit Faucheux

Cela faisait plusieurs semaines que j'attendais avec impatience ce concert du nouveau trio de l'admirable Bojan Z. J'avais pris mon billet longtemps à l'avance, et connaissais le disque Xenophonia depuis sa sortie, au printemps dernier. (Il se peut même que j'en aie parlé, ici ou dans mon autre carnet de toile.)

Il sera question, dans une autre note, de la première partie, par le quartet toulousain Pulcinella... une véritable révélation pour moi. (J'écris ce billet en écoutant leur disque, malheureusement un peu court, et vous invite d'ores et déjà à aller découvrir leur musique sur leur site.)

 

Après l'entr'acte, assez long pour permettre aux affamés de grignoter, aux ivrognes de boire et aux futurs cancéreux d'aller cracher leurs poumons dans la rue Léonard de Vinci (j'appartiens à au moins deux de ces catégories), Bojan Zulfikarpasic, Rémi Vignolo et Ari Hoenig ont gagné la scène, puis, au fil de leurs mélopées violentes et de leurs ballades revisitées, le coeur du public tourangeau. Je n'avais pas vu jouer Bojan Z. depuis un concert de son quintette (avec Vincent Mascart) en janvier 1998 à Creil. On voit que ça remonte ! À l'époque, Bojan Z. n'était pas devenu la coqueluche du Tout-Paris ni de la planète jazz, et j'ai passé quelques années à déguster ses albums (dont le meilleur, à mon sens, Koreni).

Il ne semble pas que Bojan Zulfikarpasic, Zulfikar-pacha, ait vraiment changé en huit ans, si ce n'est (mais, si cela était vrai, la nuance serait de taille) qu'il manifeste moins de plaisir à jouer, ou plus de professionnalisme dans la construction du concert, les enchaînements ou l'orchestration. Il était loin de jouer une musique d'amateur il y a huit ans, mais il jouait ses compositions sublimes avec une forme de fraîcheur très adolescente, qui semble faire un peu défaut maintenant... Mais je peux me tromper, et, comme je l'ai souvent écrit, je n'y connais rien.

Sur l'ensemble, c'était un très beau (et fort bon) concert. Ari Hoenig, le batteur, fait des ravages dans toutes les salles où il passe ; excellent technicien, il sait marier à merveille les exigences de la mélodie et les déferlements fous de ses peaux & cymbales. Rémi Vignolo est un véritable métronome humain, mais il est dommage que son leader ne lui laisse pas plus le loisir d'exprimer ses qualités de mélodiste, et que jamais la contrebasse ne devienne mélancolique, ce qui est l'un des charmes de l'instrument. Bojan lui-même, enfin, de dos au public, cerné de part et d'autre par ses claviers Fender Rhodes dont il tire des sons tantôt infernaux tantôt angéliques, fait preuve d'une maîtrise jamais prise en défaut, et tant dans ses compositions (dont une, inédite encore et sans titre, m'a fortement ému) que dans les reprises de standards (superbe The Mohican and the Great Spirit), sait encore surprendre. Bien fin qui devinera la couleur de son prochain album...

 

 

mercredi, 11 octobre 2006

Exposition Henri Gaden, suite

Hier après-midi, mon collègue, Michel Naumann, grâce à qui la bibliothèque d'anglais-L.E.A. de Tours a pu accueillir l'exposition Henri Gaden, a répondu aux questions d'un journaliste de La Nouvelle République.

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Il y avait aussi un technicien de l'U.F.R. Lettres & Langues, que je ne connaissais pas et qui est très gentil.

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J'ai pu admirer de nouveau ces trente clichés vraiment très beaux.

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mardi, 10 octobre 2006

Petite énigme tourangelle

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Où, à Tours ?   (Le nom de la rue fera l'affaire.)

lundi, 09 octobre 2006

Exposition Henri Gaden

Vendredi s'achèvera, à la Bibliothèque d'Anglais-L.E.A. de l'Université François-Rabelais (site Tanneurs) la très belle (mais trop brève) exposition de 30 photographies de Henri Gaden. Il s'agit d'une partie de l'exposition qui avait été présentée en 2001 au Salon du Livre de Bordeaux.

(Nota, pour plus d'informations sur Henri Gaden : le texte de préface d'Anne-Laure Jégo se trouve en ligne ici.)

 

Des 335 clichés sur plaque de verre stéréoscopique légués par les héritiers de Henri Gaden à la ville de Bordeaux dans les années 70, trente sont ici présentés. La plupart sont d'une très grande beauté : le photographe, administrateur colonial en Afrique de l'Ouest, a saisi des fragments de cérémonies, de conversations, des visages solitaires (vire solaires), des groupes d'enfants, sans parler de la capture de Samory Touré, à laquelle il a participé, selon ses fonctions d'alors. J'aime beaucoup les portraits d'individus seuls, et notamment une très belle Africaine saisie au vol d'un sourire. Le Portrait de Samory Touré après sa capture (n° 3056-57) est très impressionnant, pour ne rien dire de l'image intitulée Colon français et Africaine (Beyla) (n° 3066-67), où se lisent toutes les ambiguïtés de ce qu'il est convenu d'appeler, par un bel euphémisme, "l'aventure coloniale".

La rencontre de ces deux personnes n'a rien d'improbable : le cadrage, qui centre le regard sur l'Africaine, semble témoigner de la joie de cette femme, mais, comme il ne faut pas oublier que le photographe est un officier colonial, toutes les hypothèses sont permises. Rencontre mi-joyeuse mi-gênée ? Signe d'une vie quotidienne assumée, où la ligne de partage entre Blancs et Africains n'est jamais absolument fixe ou figée ? Simple moment d'harmonie ? Savant calcul idéologique du photographe ? Bien entendu, cette image nous renvoie à nos propres fantasmes, nos propres jugés ou préjugés.

 

Caverne et jeu d'ombres (n° 2976-77) est trop esthétisant, d'une certaine manière. Je lui préfère, et de très loin, ce petit bijou de photographie narrative qu'est l'image (références non notées, silly me!) de quatre hommes dans une salle vide : l'un est debout, un autre assis sur une chaise, un assis à l'arrière sur une sorte d'estrade, un enfin, torse nu, au premier plan, le dos tourné au photographe. Trois chapeaux coloniaux sont posés sur le sol. Que font-ils là ? Qu'ont-ils l'air d'attendre ? La différence entre le nombre de chapeaux et celui des sujets photographiés ne laisse pas d'intriguer : j'ai cru voir que le personnage au fond, assis sur l'estrade, avait une casquette à visière. On pourrait aussi imaginer, à l'extrême rigueur, que le personnage vu de dos, torse nu, soit une femme... Laissons dériver l'imagination...