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jeudi, 26 avril 2007

Le MJS fait campagne pour Sarkozy

À l'instant, ailleurs sur le Web :  

Hold your clicks a moment please...

Flickr has the hiccups. We're looking into the problem right now, so please check back later.

 

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Sinon, j'ai vu aujourd'hui, à plusieurs arrêts de bus, des autocollants Les jeunes avec Ségolène posés par des militants du MJS, toujours plus intelligents et fins stratèges, sur les horaires. Message subliminal : nous, les militants socialistes, nous sommes de petits bourges qui ne prenons jamais le bus, et nous n'en avons rien à secouer des gens du peuple : qu'ils aient besoin de connaître leurs horaires de bus, ces vils manants, qu'importe ! 

Autre message subliminal : nous, militants socialistes, bafouons les règles les plus élémentaires de la vie en société et de la civilité, mais nous allons quand même donner des leçons de civisme et de morale à ceux de l'autre camp.

Ah, il faut de la bonne volonté pour fermer les écoutilles et persister à voter blanc au second tour.

18:30 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : Ligérienne

mercredi, 25 avril 2007

"Des senteurs et des poisons"

Près du quad de verdure, au rez-de-chaussée du site Tanneurs, ça ne sent pas le cuir : herbe coupée. Temps de saison (et d'avant même).

Place Anatole-France, tout à l'heure, un employé de la Ville de Tours aspergeait de quelque poison (engrais ?) le carré de verdure côté Loire avec un masque à gaz comme on n'en voyait pas même dans les bandes dessinées futuristes des années 1970. Son collègue, appuyé sur une brouette, le regarde faire, sans masque, le nez au ras de la sulfateuse. Dans quelques minutes, ils s'en iront, et un petit enfant, peut-être, viendra jouer dans l'herbe et s'y empoisonner.

Dans la file de droite, une mère parle à son fils, assis sagement à l'arrière. Il y a, accroché au rétroviseur intérieur, un de ces sapins fluorescents et déodorants qui émettent des substances fortement cancérigènes. Ah, ça doit sentir bon la mort, dans l'habitacle de la 206.

J'entends le bruit de l'aspirateur, près de la machine à café.

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Souvenir de l'automne 2003. La voisine portugaise, qui nous avait invités dans son jardin pour qu'A. y joue avec son petit-fils, nous explique pourquoi il y a tant de cadavres d'escargots entre les rosiers : Je leur donne du médicament, pour qu'ils crèvent...

10:30 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

mardi, 24 avril 2007

Azay, pour composer chastement mes églogues

Dimanche en moins huit (?), nous avons visité, une nouvelle fois, le château d'Azay-le-Rideau.

medium_Azay_15_avril_2007_010.jpgC’était la pleine saison des glycines, qui fleurissent partout, et même dans les recoins urbains les moins ragoûtants. Il y avait, à l’accueil, une étudiante très gentille, Marianne, que je connais un peu quoique je ne l’ai jamais eue dans un de mes cours : très active au théâtre universitaire, elle a également suivi l’atelier de traduction des Merry Wives of Windsor qu’animait Markowicz l’an dernier et que j’encadrais (avec Lucile Arnoux-Farnoux).

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Le château d’Azay est toujours aussi beau, planté fièrement mais avec tendresse au milieu de son carré de douves remplies.

medium_Azay_15_avril_2007_046.jpg

 

Le château recèle de nombreuses richesses, et notamment un mobilier impressionnant, dont, curieusement, il n’est que rarement fait mention sur les cartouches des diverses salles. De même, pas trace d’un quelconque intérêt bibliographique pour ce mobilier dans la librairie du château.

 

medium_Azay_15_avril_2007_126.jpg

 

 

Après la visite, nous nous sommes désaltérés dans l’un des cafés bordant la ruelle qui conduit du château au bourg, et il se trouve que C. attrape le virus de l’autoportrait à bout de bras, qui pourtant me vaut de nombreux sarcasmes. Allons, il me reste (outre les tasses qu'aime tant certain cuistre post-artaldien) les photographies de verres de Coca vus de haut.

 

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Enfin, tant que je n'en suis pas réduit à montrer mes fesses... (Je pense qu'une telle exhibition ne serait pas vue d'un très bon oeil par ma hiérarchie de l'Université François-Rabelais. Pourtant, la flûte de Pan urge !)

 

 

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Achevons ce parcours dominical quelque peu échevelé par une énigme pour rinaldo-camusiens (ou pas) : buis cloqué n'est pas le siège.

lundi, 23 avril 2007

Varia

Il est assis sur l'une des marches de l'escalier qui permet d'accéder à la Poste de la place René-Coty. Je ne l'y ai jamais vu. Très sobrement mis, presque élégant, avec son gilet à carreaux, sa casquette, ses souliers marron impeccablement vernis, ce Noir qui a peut-être dans quarante-cinq ans a posé sa sébile sur la marche du haut, à droite, soit assez loin de lui, ce qui faut qu'on ne voit pas en lui un mendiant, mais avant tout un homme, peut-être fatigué, peut-être en train d'attendre l'ouverture du bureau de poste. Sa dignité ne signifie en rien qu'il n'a pas besoin de votre aide : la sébile, petit gobelet de plastique rigide transparent où traînent plus qu'elles ne trônent quelques pièces rouges ou jaunes minuscules, suffit à vous persuader que cet homme bien habillé se drape de ses (seuls ?) plus beaux atours par déférence à votre égard, et pour garder intacte l'estime qu'il a de soi. Il remercie chaleureusement celui qui place une pièce dans le gobelet, mais comme d'un homme qu'un autre viendrait d'aider à dégivrer sa voiture ou de laisser passer devant lui à la queue d'une caisse de supermarché : d'égal à égal.

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Je lance une recherche sur l'abbaye de Bois-Aubry, dont C. me dit qu'elle est ouverte toute l'année, et le premier site cité par le moteur binoclard, c'est encore un album de photographies de Tinou.

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À l'université, quasi déserte, où je discutai un petit moment avec une bibliothécaire de retour du Pays basque où il a fait, dit-elle, un temps pourri, je fus surpris, en montant les escaliers qui mènent du second sous-sol au premier étage, de découvrir, à chaque palier (je ne crois que l'on puisse dire ici entresol), l'une des larges toiles que Nico Nu a consacrées à l'île Simon. J'aimerais croire que cette cage grise, qui ne voit qu'à peine la lumière du jour, s'en trouve considérablement illuminée ; une chose est sûre, en tout cas : ça met de la couleur (comme je crois qu'on dit).

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Avoir vu Bernard Tapie, multirécidiviste affairiste et vulgairissime embagouzé, défendre aussi éhontément, hier soir à la télévision, Sarkozy, ce serait presque assez pour décider quelqu'un d'honnête à voter pour Ségolène Royal. Seulement, en face, ce sont les disciples du cynique et manipulateur Mitterrand, qui a créé de toutes pièces le Tapie politique. Alors, quoi ?

Par le petit bout de la lorgnette

On dira qu'il fait bon vivre à Tours : 6,84% pour Le Pen et 0,38% pour Frédéric Nihous. (On se raccroche à ce qu'on peut.)

En revanche, juste avant d'aller voter, j'ai aperçu, sur les panneaux électoraux de mon bureau de vote, quelque chose d'édifiant : les visages de tous les candidats (hormis Ségolène Royal) avaient été recouverts de petits autocollants du MJS, Les jeunes avec Ségolène. Je suis prêt à parier que cet acte de vandalisme illégal et antidémocratique aura suffi à faire pencher ne serait-ce que deux ou trois indécis d'un autre bord avant d'entrer dans l'isoloir. La stupidité des militants du MJS, même d'un point de vue purement stratégique, ne connaîtra-t-elle donc pas de bornes...?

dimanche, 22 avril 2007

Vi/sites

Midi. Je viens de passer deux heures à écrire et publier, sur le blog privé familial (l'un de mes cinq ou six blogs), des récits de visites récentes et des photographies en grand nombre. Peut-être expurgerai-je certains de ces billets des références privées et en donnerai-je ici, pour la rubrique Sites & lieux d’Indre-et-Loire, une version plus documentaire (ou topographique). À cette occasion, j’ai découvert (car je cherchais des sites qui parleraient du prieuré Saint-Cosme) que Tinou a mis en ligne tout un album dédié au site du grand Ronsard.

 

En écoute : « Marcello » (Jean-Pierre Como/Trio. Padre. Bleu citron, 1989.) [C’est un album que j’aime beaucoup, pas du tout frénétique, très chantant, hautement mélancolique. Il m’accompagne depuis six ou sept ans. (Après nos débuts dans la vie, je suis devenu père.)]

Minérales, 1

En Allemagne, en 1985, ce qui me surprit le plus, ce fut le goût de la Mineralwasser, qui n’avait rien de commun avec l’eau minérale ni avec l’eau du robinet. Homme déjà âgé, le père de Lenz, l’ancien « correspondant » de mon père – et que nous appellions Opa – nous avait expliqué qu’il ne fallait pas boire l’eau du robinet car elle était pleine de chlore : das ist amerikanisches Wasser, was Ihr müßt trinken ist echtes Wasser. Pour lui, la vraie eau, l’eau-thentique (sataniquement poussé par la Dame au Sablier, je ne résiste pas à ce jeu de mots foireux (minable) pour traduire echtes Wasser), était l’espèce d’Aspirine salée et imbuvable qu’il nous tendait, et que je m’efforçai, par politesse, d’avaler.

Deux étés plus tard, quand, devenu ami du fils de Lenz, Tim, je passai quatre semaines à Francfort sans ma famille, je trouvai toutes les stratégies possibles et imaginables pour ne pas boire de Mineralwasser. Cela m’était d’autant plus difficile que, n’ayant jamais été un enfant difficile quant à la nourriture, je n’avais ni l’habitude de gruger ni celle de refuser : on m’avait appris à ne jamais refuser d’aliments, et à toujours goûter, voire, dans l’idéal, à finir l’assiette, ce que je faisais généralement. Alors, en lieu et place de Mineralwasser, je buvais du lait, du jus d’orange, toutes sortes de jus de fruit et même de l’eau du robinet, au risque de paraître affreusement pro-américain dans cette ville traumatisée par la présence durable d’une base américaine. (C’était l’année, à moins que je ne confonde, du grand conflit politique et citoyen autour de l’installation de missiles Persching en Allemagne de l’Ouest (mais je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans, etc.).)

 

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Les palindromophiles apprendront avec plaisir que ce billet est le 1551ème de Touraine sereine, mais aussi le 22ème du Livre des mines.

samedi, 21 avril 2007

Île Simon

Vous ne le croirez peut-être pas, ou vous vous en contrefoutrez royalement, mais, en bientôt quatre ans de vie à Tours, je n'avais jamais laissé traîner mes guêtres ni mes semelles dans le parc de l'île Simon, pourtant voisin de l'université et pas si éloigné que cela de mon humble demeure (my 'umble abode, comme le répète incessamment le fourbe Uriah Heep dans David Champdecuivre (pas le magicien, hein ; le roman de Dickens)). Cet après-midi (je persiste à écrire cet au lieu de cette, malgré des années passées à lire Renaud Camus, qui, le premier, m'a averti du genre plutôt féminin d'après-midi (mais j'ai de bonnes raisons de persister à écrire cet)), nous nous y sommes promenés.

J'avais pris avec moi La Bataille de Pharsale, car il me paraissait impératif, pour le pédant cratylien que je suis, de me promener sur l'île Simon avec un livre de Claude. L'Amour l'Automne m'a donné envie de relire cet opus de Claude Simon, que j'avais lu avec délices en 1993, me fiant non seulement à mon goût marqué pour cet écrivain mais aussi aux recommandations de mon professeur de khâgne, Michel Boisset, qui nous avait appris que le titre était une anagramme de la bataille de la phrase. Comme les jeux sémiotiques qui servent de réseaux structurants à l'écriture des Eglogues de Renaud Camus reposent en grande partie sur des anagrammes et des paronomases, tout se tient, n'est-ce pas. Ouvrant mon vieil exemplaire au hasard, sur un banc, je vis passer un vulcain : rien de plus beau, à cet instant précis.

Après un premier mouvement de recul puis un moment de bouderie, mon fils, A., a joué (et moi aussi) au football avec trois garçons plutôt plus âgés que lui : deux frères très mal élevés, Benjamin et Jonathan (9 et 7 ans), et un ami à eux, Owen (6 ans), remarquablement discret et courtois, vu son entourage direct. Je songeais que le prénom du petit Owen devait avoir été choisi pour rendre hommage à l'attaquant anglais Michael Owen, ou à je ne sais quel héros de série américaine, mais certainement pas à la très belle nouvelle de Henry James, Owen Wingrave. (Je ne demande qu'à me tromper. Il faut noter que l'un des garçons se prénommait Benjamin et que la nouvelle a servi d'inspiration à un opéra, du même nom, de... Britten.) Ce nom d'Owen Wingrave est, en soi, tout un programme : win / grave (gagner la tombe ? l'emporter dans le tombeau ? vaincre quoi ?).

Je n'avais pas, avec moi dans la jolie île, ma seule famille, mon seul Claude Simon, mes seules pensées de pédant : j'avais aussi mon appareil photographique, afin d'immortaliser certains recoins de l'île Simon que j'ai souvent observés depuis les bords de Loire ou depuis les salles de cours des étages supérieurs du bâtiment des Tanneurs, et notamment ces espèces de lourdes perches multicolores fichées dans le sol à 45°, qui, vues de près, forment une sorte de teepee longitudinal et dont je ne comprends absolument pas la fonction (entrepôt à canoës ? coupe-vent ?). C'est à peine si j'accordai une furtive pensée aux toiles que Nico Nu a consacrées à cette île et qui éclairent, de leurs vives couleurs, les murs de la salle de conférences du cinquième étage de la bibliothèque universitaire.

vendredi, 20 avril 2007

Points virgules, élections, traductions estudiantines

Parcourant, pour la première fois depuis 2005, les quelques pages de journal écrites en juin 2002, je tombe sur ces trois entrées, toutes d'actualité : 

 

18 juin, 16 heures.

Sinon, passé une partie de la journée à corriger des versions insensées (adjectif employé littéralement). Texte difficile, certes, d’E. M. Forster, d’autant que s’adressant à des non spécialistes de deuxième année (notamment des lettres modernes), mais je sais, par expérience, que, même avec le texte le plus expurgé, le plus évident, le plus facile, on trouve des pépites sans nombre, des phrases entières dénuées de sens.

L’expression woolly rhinoceros (rhinocéros laineux (ils ont, pour l’examen, un dictionnaire unilingue) a donné lieu aux fictions les plus réjouissantes : ‘les indescriptibles rhinocéros’, ‘les rhinocéros blancs’, ‘les rhinocéros à poil’, ‘les rhinocéros à poils longs’, ‘les rhinocéros des bois’, ‘les rhinocéros poilus’, ‘les rhinocéros velus’, ‘les rhinocéros à laine’, et surtout (la palme !) ‘les rhinocéros angora’… ! La phrase elle-même a donné lieu à deux perles : « les luttes contre les mammouths ou ce qui nous semble être des rhinocéros » ; « fatigués des luttes contre le mammouth et contre la peau de rhinocéros ». Ce doit être fatigant, en effet, et même pour un homme de Néanderthal (dont il est question dans le texte), de se battre contre une peau de rhinocéros !

Mais ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, plutôt amusant en l’occurrence. Le plus déprimant, ce sont ces monceaux, ces tombereaux de phrases alignées comme à la parade, où des mots vagues ou approximatifs sont juxtaposés et liés par une syntaxe incohérente, le tout ne signifiant, en fin de compte, absolument rien ! Il n’y a pas si longtemps, je pense, ce supplice était réservé aux professeurs de lettres classiques.

 

18 juin, 21 heures.

Hier, à la mosquée, avec Frédéric : il m’annonce qu’il a décidé de ne plus parler de politique, que cela n’a occupé que trop de ses conversations depuis son retour des Etats-Unis (il y avait passé une quinzaine fin avril, pour le travail, à Providence) et ce fameux second tour, que cela n’avance à rien, ne fait rien avancer, est épuisant finalement et contre-productif. Il n’a pas dit ça comme ça, je remets ça à ma sauce. Mais j’ai trouvé ça assez fort, et un peu agaçant aussi, qui sait…

  

 

20 juin, 8 h 45.

Je remarque que j’utilise beaucoup le point-virgule, dont Renaud Camus signale qu’il n’est pas apprécié des journalistes et des simplificateurs en tout genre ; le point-virgule joue un rôle très particulier aussi dans Le Génie du lieu ; cela mériterait une analyse.

« Puisque vous écrivez de courts paragraphes, à quoi vous sert le point-virgule ? »

Je ne sais.

mercredi, 18 avril 2007

Under a Blanket of Blue

La chaleur s'est levée tard ce matin, et, sur le chemin du bus, sur les trottoirs à l'ombre, on supportait la veste. Mon fils voulait revoir l'exposition sur la planète Mars au Muséum ; les étages sont en travaux, mais nous avons pu voir, arrivé hier tout juste et installé aussitôt, haut, impressionnant, l'ours Willy empaillé, qui naguère s'ennuyait à mourir dans la fosse minable du Jardin botanique. Aujourd'hui, seule sa compagne lui survit, plus malheureuse que jamais, triste comme les pierres, et lui a été "naturalisé" (affreux mot mensonger).

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Dans un coffret de Coleman Hawkins que j'écoute rarement (F.B.-S., l'ami fou de jazz des années Beauvais, perdu de vue désormais, aurait dit "ça, c'est du vieux jazz"), il y a de nombreuses gemmes, dont je me demande si certaines pourraient vraiment être jouées par les musiciens de jazz les plus déjantés / avant-gardistes de notre époque. Certains standards se prêtent à des reprises dissonantes, électriques, toutes de stridences et de ruptures de mélodie, mais franchement... Salt Peanuts ? Stompin' at the Savoy (dont j'ai toujours cru qu'il s'agissait d'une composition de Duke Ellington et dont je m'aperçois que l'auteur en est Benny Goodman) ? Just one of those things, de Cole Porter, ou On the Bean, sont, de ce point de vue, plus prometteuses.

mardi, 17 avril 2007

Orbe orange offrande

medium_April_s_Fools_2007_013.jpg

Pourquoi noir, à avoir froid, je vois ici un croissant de lune poussant monstrueusement sur le corps décapité d'une... d'une quoi ? d'une sardine ?

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Sûr, vaut mieux recycler.

Mardi craves

À midi tapant, j'ai observé le manège de quatre corbeaux (une corneille, un freux et deux choucas) qui fouaillaient et arpentaient de concert un champ fraîchement retourné le long de l'avenue Daniel-Mayer. Il est rare de voir les trois espèces ainsi réunies, dans un semblant d'harmonie parfaite.

Pendant que je nettoyais les vitres des pièces du premier étage, je voyais, comme dans un cadrage que traversait énergiquement le chiffon vert clair, A. et son ami M., venu pour l'après-midi, vaquer à leurs jeux, dans le jardinet. Les camions benne ne transportent pas tous de la terre ou du gravier. Au déjeuner, on a évoqué les chocards et les craves.

Il y a quinze mois, à vue de mémoire, j'avais publié une série de photographies de l'avenue Maginot. C'était lors de la précédente vidange (j'ai un peu tardé).

lundi, 16 avril 2007

24 yeas & no eyes

Chloé ayant eu la très mauvaise idée de me refiler un de ces questionnaires comme il en circule tant sur la Toile, je m'y colle, pour lui complaire : 

1) Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :

Il s’agit de Travels through France and Italy de Smollett, et, sans vouloir jouer les pédants, je tiens à préciser qu’il y a deux pages 18, l’une en chiffres romains (correspondant à l’introduction de Thomas Seccombe) et l’autre en chiffres arabes, avec le texte des lettres.

election, a satirist of no mean order. It gives us some (p. xviii)

Boulogne. It appears to be situated in such a manner (p. 18)

 

2) Sans vérifier, quelle heure est-il ?

Je dirais onze heures vingt-cinq.

 

3) Vérifiez :

23 h 27


4) Que portez-vous ?

Peignoir, et rien d’autre.

 

5) Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ?

Je rédigeais un billet pour mon autre carnétoile.

 

6) Quel bruit entendez-vous à part celui de l'ordinateur ?

Rien. Un très léger vrombissement, au loin, sur le boulevard.

 

7) Quand êtes-vous sorti la dernière fois, qu'avez-vous fait ?

Ce matin, pour raccompagner une invitée à la gare – ou hier après-midi pour visiter Azay-le-Rideau (où j’ai vu une étudiante, d’ailleurs, qui s’occupe du guichet où sont délivrés prospectus et jeux « La Piste de l’enfant roi »).

 

8) Avez-vous rêvé cette nuit ?

Allez savoir.

 

9) Quand avez-vous ri la dernière fois ?

Il y a dix minutes, je crois.

 

10) Qu'y a-t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ?

Papier peint jaune clair et motifs enfantins hideux.

 

11) Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ?

Une maison d’édition (et un petit château de rien du tout, vingt pièces à peine, dans les environs).

 

12) Quel est le dernier film que vous ayez vu ?

Dieu seul me voit (ce soir).

 

13) Avez-vous vu quelque chose d'étrange aujourd'hui ?

Ma carte d’électeur de 2004, que j’avais égarée et viens de retrouver en faisant du rangement. (Non, je n’ai rien vu d’étrange.)

 

14) Que pensez-vous de ce questionnaire ?

Pfffftttt. (C’est une citation, hein.)

 

15) Dites-nous quelque chose de vous que ne savons pas encore :

Je suis capable de manger une vingtaine de madeleines en moins de dix minutes.

 

16) Quel serait le prénom de votre enfant si c'était une fille ?

Lirena.

 

17) Quel serait le prénom de votre enfant si c'était un garçon?

J’ai un fils. Dans ce carnet, il s’appelle A.

 

18) Avez-vous déjà pensé à vivre à l'étranger ?

Oui.

 

19) Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorsque vous franchirez les portes du paradis ?

Il n’existe pas, alors il ferait mieux de se taire, celui-là.

 

20) Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ?

Deux cent cinquante ans de méfaits industriels.

 

21) Aimez-vous danser ?

Joker.

 

22) Georges Bush ?

Sans s.

 

23) Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ?

Dieu seul me voit. (Y a de l’écho ici.)

 

24) Quelles sont les 4 personnes qui doivent prendre le relais sur leur blog ?

Madame de Véhesse, Fuligineuse, l’Amateur et Astolphe (bien sûr, & quoiqu'il n'ait pas de blog).

samedi, 14 avril 2007

Petit Faucheux, 13 avril : Lighting Up

Hier soir, au Petit Faucheux, deux quartettes proposaient leur lecture sonore de photographies de Jürgen Schadeberg. Musiciens non connus de moi, mais nous avions vu une belle exposition de Schadeberg lors de l’Été photographique de Lectoure, en 2005 (le jour même de la visite à Plieux).

medium_expectative.jpg

Face à une salle où s’extasiaient des relents de cuisine (d’oignon peut-être), le batteur du Workshop de Lyon, Christian Rollet, arborant un t-shirt Vilnius Jazz Festival, présenta le projet, né de la rencontre entre le quartette Heavy Spirits et le sien autour du travail de Schadeberg, puis créé dans plusieurs clubs ou salles sud-africains avant de s’exporter vers la France, comme ici. Comme il a hésité ensuite sur le nom du bassiste de Heavy Spirits, on a pu supputer que ce n’était pas avec lui que les deux groupes avaient tourné jusqu’à peu.

Les quatre musiciens de Heavy Spirits (Gershwin Nkosi, remarquable à la trompette ; Paul Vranas puissant au sax ténor ; Vincent Molomo calme à la basse ; Garland Selolo plein de résonances à la batterie) ont joué un premier morceau seuls, puis le Workshop de Lyon (Rollet, donc, tout en doigté ; Jean-Paul Autin, sax sopranino et clarinette basse (très peu, trop peu cette dernière) ; Jean Aussanaire aux saxes alto et soprano ; Jean Bolcato à la contrebasse) a joué une composition en quattrosolo aussi, avant que les huit lurons ne passent au plat de résistance, autour d’un montage vidéo réalisé par Jürgen Schadeberg lui-même et de films brefs du même (notamment une longue séquence montrant le président Mandela serrant les mains de dizaines d’adolescents).

Les compositions étaient belles, plutôt simples, très rythmées, lorgnant très gentiment (c’est-à-dire sans risque d’effrayer les béotiens) du côté de l’avant-garde (Gershwin Nkosi soufflant dans le pavillon de sa trompette, voix pseudo-chamaniques dans le dernier morceau, stridulences diverses). Une rencontre très assurée, dialogue entre plusieurs cultures musicales, assez surprenant par certains côtés, car, dans plusieurs compositions, c’est le Workshop qui s’enferrait (s'encuivrait plutôt, d'ailleurs) dans des citations de musique populaire sud-africaine des années 50.

Pour le bis, Rollet a invité un habitué des lieux, le trompettiste Jean-Luc Capozzo, à rejoindre l’octuor. C’était un peu décevant, car ils ont repris une des compositions déjà jouées, en la diluant un peu (pour l’introduction de Garland Selolo notamment). J’aurais préféré un bis dans un style différent, peut-être une reprise de standard : il me semble que l’univers sonore diffracté qu’avaient su créer les deux quartettes aurait fort habilement trouvé à se résumer dans une composition comme Caravan, par exemple.

Cela dit, tout cela ne manquait pas d’intérêt, et les images de Schadeberg n’y sont pas pour rien ; elles ne gagnent pas forcément à la mise en mouvement. Certaines photographies se présentaient successivement par un détail, puis par l’ensemble, puis par un zoom avant pointant vers un autre détail, etc. Or, ces photographies sont toujours merveilleusement construites, et ne requièrent pas tout ce cinéma (au sens technique & au sens figuré péjoratif).

Reste que Schadeberg doit bien signifier montagne de la désolation… et que des musiciens prénommés Gershwin et Garland, ça n’est pas rien non plus. J’ai bien « craqué » aussi pour le jeu tout en nuances de Jean Bolcato, le contrebassiste, qui avait une pêche de pandémonium et tenait la baraque de tous les belzébuths (d’autant que les quatre souffleurs du pupitre d’avant faisaient une jolie brochette de diablotins).

vendredi, 13 avril 2007

Pupille rouge

medium_April_s_Fools_2007_009.jpg
Tu n'as pas tort, Fuligineuse. (Je travaille sans filet.)

jeudi, 12 avril 2007

86

Un sieur de La C.B.S.M. *

Ayant acquis un GSM

Rassembla son courage

Sillonna le village

Tout ça pour se trouver une maîtresse S.M. !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

* Désolé, mais La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, ça ne rentre pas dans un vers de limerick !

Noyer le poisson

Une journée sans trouver le temps de récupérer les courriers électroniques, et divers messages (à caractère professionnel principalement) se sont entassés, accumulés, exigeant des réponses précises et, le plus souvent, urgentes. Je viens donc d'écrire quatorze courriels en vingt-deux minutes, dont un, plutôt long, à Chloé, afin de lui expliquer comment faire des liens hypertexte dans le module de rédaction H&F. Il faut maintenant que je mette en forme trois corrigés de traduction, & m'envoie les copies à la plume noire (rouge, verte, bleue).

Sinon, on nage dans l'imbécillité : ce matin, j'ai appris, par la maîtresse d'école de mon fils, que les parents qui accompagnent la classe de grande section à la piscine n'ont plus le droit (par avis exprès de l'inspecteur (dont on ne sait quelle mouche l'a piqué (peur de la pédophilie ?))) d'entrer dans l'eau et d'y aider les enfants, lesquels, âgés de cinq ou six ans, ne sont guère rassurés a priori. Si cette mesure inepte est confirmée, tous les projets piscine des écoles maternelles (et peut-être même des petites classes d'écoles élémentaires) risquent fort de tomber à l'eau.

mardi, 10 avril 2007

La caféine n'est pas dans les bulles (mais dans les bulots, allez savoir...)

Dans les vape(ur)s, ou évaporé tout le jour, voici que je ne m'endors pas du tout. Pas faute d'essayer pourtant ; ce doit être les quatre ou cinq verres de Coca sans bulles que j'ai bus, et me voici, gros malin, à pianoter, patraque, mais pas du tout endormi (un sacré mal de dos quand même). Et à me plaindre aussi, pour faire bon poids.

Il y a quelque temps, j'avais "séché" lamentablement devant un groupe d'étudiants de 1ère année, en leur parlant de crustacés, de crevettes et de... bulots. Pédagogiquement, c'était irréprochable : je pris l'exemple des bulots comme exemple de vocabulaire qu'il n'était pas nécessaire d'apprendre par coeur, et pour rappeler mon petit laïus sur l'apprentissage autobiographique du vocabulaire (késako ? ah, ah, je vous tiens éveillés, moi aussi). Or, le mot bulot (sa traduction), je m'aperçus que je ne le (la) connaissais pas. Non que je l'eusse connu et que je l'oubliasse à cet instant devant mes étudiants médusés : je ne l'avais jamais su. Bien évidemment, à la première pause qui me permit de me rendre dans mon bureau, je vérifiai la traduction de bulot au moyen d'un dictionnaire bilingue. Le mot que je lus alors, s'il paraît familier, n'avait, à mon humble avis, jamais croisé mon regard : un bulot se dit whelk.

Hier, voulant raconter cette histoire à mes parents, je ne retrouvai pas ce satané whelk. Vérification derechef, et whelk de nouveau. Comme ma mère pensait n'avoir jamais rencontré ce mot, je m'amusai à chercher, sur la grande Toile, certaines occurrences, que je collai dans un fichier Word, ce qui me permet de vous dire que l'on trouve ces bulots anglomorphes dans des textes de John Buchan, R. Cadwallader Smith, de H.G. Wells, de John Ward, de W.W. Jacobs,  de Saki, de George MacDonald, d'Annie Allnut Brassey (whoever that is), de John St. Loe Strachey, de Charlotte Yonge, dans un drame en vers d'Alfred Lord Tennyson himself, dans le volume 159 du magazine Punch, dans la traduction de l'Iliade par Cowper (au livre II), et même, tenez-vous bien, dans King Lear (mais sous forme de verbe). Tout ceci mériterait un détour par l'OED, mais bon... je vais aller voir si le Coca renonce et baisse la garde.

lundi, 09 avril 2007

Pêchez des arêtes chez votre rétameur

Totalement rétamé : rien avalé de la journée, mal au bide, e tutti quanti. Raconterai plus tard, donc, cette superbe journée Traduire Bob Dylan. On peut tout de même dire que la superbe photo en contre-jour qui ouvre le récit de François Bon représente mes collègues Fabienne Toupin et Stephen Romer, accompagnés (dans le bureau 44) de quatre étudiants, dont Tony et Maud. Tony nous a éblouis en fin de journée avec ses guitare & harmonicas.

Donc, patraque. (Pas une fois cette année, et ça tombe toujours au plus mauvais moment.) Je n'arrivais pas à dormir, alors j'essayais de lire, mais j'avais mal aux yeux, aux os, usw. Will someone stop me / From thinking all the time, comme dirait M. (qui n'est pas, ici, l'agaçantissime fils de Louis Chedid).

En attendant de nouvelles dylaneries (voire d'autres rinaldo-camuseries ou aussi extended Pynchoniana), je voulais vous faire écouter "Lexicon", un morceau du quartette de David S. Ware, dont j'ai parlé il y a quelque temps (mais tout le monde observa alors un silence poli ou gêné ou les deux).
podcast

vendredi, 06 avril 2007

Ma vie sur un coin de table

Franchement rarement été aussi crevé de ma vie, en plus je viens de m'apercevoir que j'ai oublié de prendre les photocopies pour l'atelier de demain à la Reprographie. Faudra faire sans, quel innocent ! La force de rien, je colle ici, tout benoîtement, mon ébauche de traduction (inachevée) de My Life in a Stolen Moment de Dylan.

 

Ma vie sur un coin de table

 

Duluth c’est une ville du Minnesota qui vit du transport fluvial de minerai

Construite sur une falaise rocheuse au bord du Lac Majeur

J’y suis né – mon père y est né

Ma mère venait d’une région plus au nord le pays du Fer

Le Pays du Fer est une longue traîne de villes minières

De Grand Rapids à Eveleth

Nous avons déménagé pour aller y vivre dans la famille de ma mère

À Hibbing quand j’étais jeune

À Hibbing il y a la plus grande mine de forage du monde

À Hibbing il y a des écoles, des églises, des épiceries – et une prison

Il y a un cinéma et au lycée il y a une équipe de football américain

À Hibbing le vendredi soir il y a des bagnoles trafiquées qui roulent à fond la caisse

À Hibbing il y a des petits bistrots où on joue des polkas

Si on se trouve à un bout de Hibbing on voit parfaitement l’autre côté de la ville

Hibbing c’est une bonne petite ville

J’ai fugué à dix, douze, treize, quinze, quinze ans et demi, mais aussi à dix-sept et dix-huit ans

On m’a chopé on m’a ramené presque à chaque fois

J’y ai écrit ma première chanson, pour ma mère, et ça s’appelait « À ma mère »

J’ai écrit ça quand j’avais dix ans et l’instit m’a mis un 15

J’ai commencé à fumer à onze ans et j’ai arrêté juste le temps de reprendre mon souffle

Je ne revois pas trop chanter mes parents

En tout cas je ne me revois pas échanger des chansons avec eux

Plus tard j’ai étudié à l’Université du Minnesota avec une bourse bidon que je n’ai jamais touchée

J’étais en fac de sciences et je me suis fait recaler car j’avais refusé de voir mourir un lapin

Je me suis fait virer du cours d’anglais pour avoir injurié le professeur dans un devoir

J’ai échoué à l’examen de communication parce que j’appelais tous les jours pour dire que je ne pouvais pas venir

En espagnol j’ai réussi mais ça je le savais d’avance

Je traînais dans un foyer et j’y étais si bien

J’y suis resté jusqu’à ce qu’on me demande de devenir membre

Alors je me suis installé chez deux filles qui venaient du Dakota du Sud

Deux nuits juste dans un F2

J’ai traversé le pont gagné la 14ème Rue et ai emménagé au-dessus d’une librairie qui vendait aussi des hot dogs infects des maillots de basket et des statues de chiens

Je suis tombé amoureux d’une petite actrice qui m’a cogné dans le bide

Et je me suis retrouvé à l’est du Mississippi avec une dizaine de potes dans un squat juste en dessous du pont Washington au sud des Sept Carrefours

Voilà à peu de choses près mes années d’étudiant

Après ça en stop je suis allé à Galveston, dans le Texas, en quatre jours

À chercher un vieux copain dont la mère m’a ouvert la porte

M’a dit il s’est engagé

Le temps qu’elle referme la porte de la cuisine

J’étais déjà en Californie, et presque dans l’Oregon

Dans la forêt je suis tombé sur une serveuse qui m’a pris en stop

Et m’a laissé quelque part dans l’état de Washington

En dansant j’ai quitté la fête des Indiens à Gallup, Nouveau Mexique

Le Carnaval de la Nouvelle Orléans, en Louisiane

Le pouce tendu, tombant de sommeil, le chapeau relevé, la tête bien enlevée

J’errais j’en apprenais des tonnes

Je me faisais ma petite Dépression

Ça m’éclatait de voyager en train de marchandises

Ça me faisait marrer de prendre des gnons

Je touchais quelques dollars à couper de l’herbe

Et quelques cents avec mes chansons

J’ai fait du stop sur la 61, la 51, la 75, la 169, la 37, la 66, la 22

La Gopher Road, la 40 et la HJ Turnpike

On m’a soupçonné de vol à main armé – jeté en prison

On m’a gardé quatre heures en cabane pour une histoire de meurtre

On m’a chopé parce que j’ai une drôle d’allure

Et j’avais rien fait d’ tout ça

Dans tout ça j’ai pris le temps d’apprendre à jouer d’ la guitare

Dans tout ça j’ai pris le temps de commencer à chanter

Dans tout ça j’ai pris le temps de commencer à écrire

Mais jamais j’ai pris le temps de savoir pourquoi

J’ai pris le temps de faire ça – quand on me demande

À moi pourquoi et où j’ai commencé, je secoue la tête j’esquive des yeux et je m’en vais sans dire un mot

Après Shreveport j’ai atterri à Madison, dans le Wisconsin

De Madison on s’est fourrés à cinq dans une petite Pontiac

Et on a filé droit vers le sud direct vers l’est et 24 heures après on était encore sous le tunnel de l’Hudson

On partait dans une tempête de neige on disait adieu de la main aux trois autres, on s’est baladés sur MacDougal St avec cinq dollars en tout – mais on n’était pas pauvres

J’avais ma guitare et mon harmonica

Et lui il avait les fringues de son frère à mettre au clou

Au bout d’une semaine il est reparti à Madison et moi je suis resté

[...]

jeudi, 05 avril 2007

Traduire Bob Dylan tous azimuts

Pauline, une des étudiantes qui va participer à l'atelier Traduire Bob Dylan après-demain (et qui fit partie des recrues de la première heure !), vient de me signaler qu'elle avait, de son côté, travaillé sur Blowin' in the Wind, Mr Tambourine Man et Subterranean Homesick Blues.


podcast

Je me repasse cette dernière, suis plutôt inspiré, me dis que je devrais me pointer aussi samedi avec mon ébauche de traduction de My Life in a stolen moment (Ma vie à la dérobade).

Help is coming (so you say, Ayo !)

Tout va très bien, lady Marchioness.

Cette semaine, en sus du travail ordinaire (déjà pas piqué des hannetons), j'organise la journée Traduire Bob Dylan, je remplace (comme la semaine dernière et la semaine prochaine, et bénévolement !) une collègue tombée gravement malade ; petit plaisir supplémentaire, les copies commencent de pleuvoir de tous côtés.

Pour tout arranger, j'ai dû boucler lundi l'organisation des examens oraux de L3, ce qui est théoriquement le travail des secrétaires mais que je prends habituellement sur moi : la bagatelle d'une douzaine d'heures de travail à compulser des fiches individuelles, créer douze jurys avec répartition des 120 candidats, puis report du tout dans un tableau alphabétique des étudiants, envoi des informations aux collègues, affichage pour les étudiants, etc. Eh bien, depuis mardi, comme si ça ne suffisait pas, j'échange des courriels avec un collègue qui est persuadé d'un déséquilibre (tout à fait imaginaires) et d'injustices flagrantes (complètement chimériques) dans la répartition des candidats par matières et m'accuse de je ne sais quoi.

Zen, surtout rester zen !

12:21 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Université

Lire Renaud Camus, c'est renversant

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Techniquement, pas un autoportrait. Peut-être le trucage vaut-il "autorité" - ou l'appropriation, dans le style Nouveau Nouveau Roman, propriété intellectuelle ?

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Assommé sous le travail et les basses tâches, accaparé aussi par trois autres lectures en cours, je n'ai guère avancé dans le Journal de Travers depuis dimanche : hier soir, je devais en être aux alentours de la page 300 (soit même pas au cinquième de l'ouvrage (certes volumineux)). Or, ce que je voudrais noter ici, en toute hâte, c'est qu'une fois encore ce qui me séduit, dans la fréquentation de cette vaste oeuvre, c'est le démon de l'association, que je partage pleinement avec Renaud Camus. J'entends par là que la passion de R. Camus pour les signes et leurs métamorphoses, mais aussi pour les croisements formels les plus inattendus, rejoint la mienne ; mais, par ailleurs, immanquablement, à peine ouvert un tome de son journal, les coïncidences commencent à pleuvoir. Ainsi, ai-je passé trois heures à écumer et esquiver l'exposition Objet Beckett samedi avant de me rendre à la présentation du Journal de Travers ? Y ai-je écouté un entretien avec Raymond Federman ? Y ai-je admiré les différentes phases de la collaboration entre Beckett et Jasper Johns pour Foirades / Fizzles ? Eh bien, dans les 150 premières pages du Journal de Travers, il est question du retour de Jasper Johns à New York après sa collaboration avec Beckett, mais aussi d'un des livres que les éditions Denoël soumettent à Camus pour qu'il en fasse un compte rendu... livre dont l'auteur n'est autre que Raymond Federman. Que le patronyme de Federman signifie homme de plume, ou que le nom de Jasper Johns se prête à d'eventuels onzains acrostiches, n'est pas non plus étranger à cette vertigineuse empoignade dans le monde des signes.

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ARC-SEIN : RACINES

(Nous ne faisons que nous entregloser.)

mardi, 03 avril 2007

Bob Dylan ici, approche en plané

Obsession ? Il ne faudrait pas écouter Tweedle Dee & Tweedle Dum pour la dix-huitième fois en trois jours. Il y a tant d'autres chansons de Bob Dylan que je connais mal, ou pas du tout. Celle que je viens de citer est la première du pénultième album, Love & Theft, qui m'avait d'abord surpris, déconcerté, découragé. En fait, après quelques écoutes, c'est un des plus beaux*.

Ce samedi, ce sera - sans que je perçoive tout à fait comment ça va se dérouler - l'atelier "Traduire Bob Dylan" sous la houlette de François Bon. Finalement, il se trouve quasiment une trentaine d'étudiants motivés pour cette journée pourtant placée au pire moment : un samedi, et sur le week-end de Pâques en sus !

François Bon m'a écrit pour préciser que l'essentiel de nos réflexions porterait sur Ballad of a thin man, Desolation Row, Visions of Johanna, mais aussi les 11 épitaphes (que je ne connais pas (honte à moi !)) et My Life in a stolen moment.

Cette semaine, de toute façon, c'est encore, outre le boulot habituel, la panique : organisation des examens, remplacement d'une collègue malade pour trois de ses cours,  préparation des partiels, préparation de l'atelier, usw. Du coup, je ne pourrai pas prendre le train fantôme à la B.U. cette après-midi et devrai me contenter de ce que le chauffeur-lecteur François en écrira sur son site.

Bien entendu, il y a aussi la pile de livres toujours plus volumineuse qui menace de s'effondrer sur moi dans mon sommeil, les quatre en train (même pas fantôme) et les dix ou douze lus qui me supplient d'écrire quelque chose à leur sujet ici ou dans mon autre carnétoile, oui, de tirer quelques paragraphes des notes jetées tout à trac sur les brimborions de papier glissés entre leurs pages.

 

* De Love & Theft, il faudrait dire, surtout, que le déclic est venu quand j'ai entendu les centaines d'échos nappés à Bo Diddley ou Robert Johnson. Du miel de millefleurs. Honeymoon blues, anyone ?

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Un vieux dragueur du Boulay

Trouvait tous les caribous laids.

C'est très original

De haïr l'orignal !

Et toutes de penser : "Mon Dieu, mais quel boulet ! "

 

 

Le Lys d'Or, mardi dernier, 2

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Elles sont crades, ces tasses. La littérature aussi c'est sale c'est du propre tiens ce n'est pas ça la littérature si c'est sale ah littérature ! Globuleux les orbes dessinent une sorte de pendule double, une pour les heures l'autre pour les minutes, et si le résidu le café sec collé c'est le passage du temps alors ce sera quoi la saleté la salle étroite la porte étroite par laquelle entrer. Il est six heures dix, ou bien une heure et demie allez savoir. J'ai ça le chocolat dans le nez j'ai ça le chocolat en horreur j'ai sali ma chemise.