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mercredi, 26 septembre 2007

Extension, suite

Voici un document officiel qui vient de m'être transmis et qui confirmera que je ne délirais pas complètement avant-hier :

 

 

REPARTITION DES SALLES DE L’EXTENSION TANNEURS

 

Hall de l’extension :

 

-          Salle 0 → Coté rue des Tanneurs → Touche 0 Ascenseur

-          Salle 4 → Coté B.U. → Touche 0 Ascenseur

-          Amphi 1 → Touche 0 Ascenseur

-          Salle visioconférence → Touche 0 Ascenseur

 

 

Au 1er étage de l’extension :

 

-          Salle 2 → Coté B.U. → Touche 2 Ascenseur

-          Salle 5 → Coté rue des Tanneurs → Touche 1 Ascenseur

-          Amphi 2 → Touche 2 Ascenseur

-          Amphi 3 → Touche 2 Ascenseur



Au 2ème étage de l’extension :

 

-          Salle 1 → Coté rue des Tanneurs → Touche 4 Ascenseur

-          Salle 3 → Coté rue des Tanneurs → Touche 4 Ascenseur

-          Salle 6 → Coté rue des Tanneurs → Touche 4 Ascenseur

-          Salle 7 → Coté rue des Tanneurs → Touche 3 Ascenseur

-          Amphi 4 → Touche 5 Ascenseur

-          Amphi 5 → Touche 5 Ascenseur

11:05 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ligérienne

mardi, 25 septembre 2007

"Planté une fleur / Comme un girasol"

Samedi dernier, près de Beaumont-la-Ronce (ou de Bueil), nous avons vu, au bord de la route, des champs de tournesols. Jamais vu d'aussi moches tournesols, comme cramés par le soleil : pourtant, comme il n'y a pas eu beaucoup de soleil cette année, on en vient à penser que s'ils ont l'air cuits, c'est, a contrario, qu'ils se sont gorgés d'eau.

François Bon a dû voir les mêmes, peu ou prou, qu'il a photographiés.

lundi, 24 septembre 2007

Par la peau

Rassurons Tinou : ce billet sera bien en français, et même, comme le titre elliptique le suggère, dans un français que d'aucuns qualifieront de grossier.

Ce que je vais raconter n'a pas grand intérêt ; vous êtes prévenus.

L'Université François-Rabelais est dotée, depuis le mois de mars, d'un nouveau bâtiment sur son site de la rue des Tanneurs. Ce bâtiment, qui a pu être inauguré en avance (et je crois en avoir parlé au printemps dernier dans ce carnétoile), a été baptisé, dans un immense effort d'imagination, l'Extension.

Cette semaine débutent les cours de l'U.F.R. Lettres & Langues. (Comme je l'ai dit par boutade à un collègue la semaine dernière : "ah, les cours reprennent, on va pouvoir se reposer". Il est vrai que, depuis quatre semaines, et comme d'ordinaire, je suis entièrement accaparé par le travail administratif, les réunions, les emplois du temps, les rendez-vous avec les étudiants etc.) Donc, les cours débutent. Soudain, tous de s'apercevoir que de nombreux cours ont lieu dans l'Extension, soit dans des amphithéâtres, soit dans des salles.

Première subtilité : les amphithéâtres et les salles ont été numérotés de semblable façon. Ce n'est pas trop grave : l'administration et le service de gestion des salles ont recouru à une distinction assez claire pour distinguer TA Ext Amphi 2 de TA Ext Salle 2 (je cite les codages qui apparaissent dans les emplois du temps). Certes, il se trouvera quelques esprits chagrins pour déplorer que l'on n'ait pas profité de cette occasion pour baptiser ces amphithéâtres de noms majestueux symbolisant les succès de l'intelligence humaine, comme Simone de Beauvoir, Robert Pinget, Luciano Pavarotti ou Zinedine Zidane ; mais ne les écoutons pas, et avançons.

Les amphithéâtres sont assez faciles à trouver : ils occupent le centre du bâtiment et sont signalés par un grand panneau annonçant leur chiffre au-dessus de l'entrée.

En revanche, tout se corse dès qu'un enseignant ou des étudiants se mettent en quête d'une salle. En effet, à titre d'exemple, si vous entrez dans l'Extension à partir du couloir du rez-de-chaussée, et en passant devant la salle 49, vous y trouvez TA Ext Salle 5. Si votre emploi du temps indique que la salle que vous cherchez est TA Ext Salle 3, vous vous dites, assez logiquement, qu'elle doit se trouver un étage en-dessous. Or, au niveau - 1, vous trouvez les bureaux 1, 2 et 3 et TA Ext Salle 4. Pas de TA Ext Salle 3 en vue. Vous remontez d'un étage, et ne trouvez que la déjà citée TA Ext Salle 5. Vous montez quelques marches, et, à l'entresol, vous ne dégottez que les amphithéâtres 2 et 3.

Vous vous décidez, la fumée aux naseaux, à monter d'encore un étage, pour découvrir, avec étonnement, que TA Ext Salle 1, TA Ext Salle 3 et TA Ext Salle 6 se trouvent au niveau 2, alors que TA Ext Salle 7 se trouve à l'entresol compris entre le niveau 1 et le niveau 2. Ainsi, pour résumer, TA Ext Salle 1 est au niveau 2 ; TA Ext Amphi 1 est au niveau - 1 ; cela ne doit pas faire oublier que le bureau 1 se trouve aussi au niveau - 1, à côté de TA Ext Salle 4 !

 

J'ajoute que, si les toiles colorées de Nico Nu ont déjà trouvé leur place sur les divers murs de l'Extension, il n'y a, en revanche, pas le moindre plan de circulation. Avouez que ce serait d'un laid, d'un pragmatique... En outre, les chiffres figurant sur le boîtier, dans l'ascenseur, ne correspondent pas non plus aux niveaux auxquels l'ascenseur vous dépose (sans doute dans le but louable de désorienter définitivement les étudiants handicapés). Un collègue qui a déjà "testé" un des "nouveaux" amphithéâtres m'informe par ailleurs qu'ils ne sont pas équipés d'ordinateurs pour la vidéoprojection et que le WiFi n'y fonctionne pas.

Etc, etc.

 

Alors, il vous revient cette phrase que vous entendîtes prononcer souvent à l'une des personnes qui vous manquent le plus en ce bas monde : "cet architecte il faudrait le pendre par la peau des couilles".

15:15 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : Ligérienne

vendredi, 21 septembre 2007

Jeudi finissant

Chez le boucher, 1

Salade de géziers, 13,50

 

Site des Tanneurs, six heures et demie du soir. Une tripotée de soutanes déambulant sur le parvis devant les bureaux, et dans les couloirs entre l'extension et les salles 50.

 

Chez le boucher, 2

Urgent, cause santé enfant. Donne petite chatte.

 

mercredi, 19 septembre 2007

... rêvent de prendre un fusil ...

Une cacugne bâchée : une guimbarde sous un drap ; éclats de voix, de rire, dans un garage lilliputien. (Cela, c'était au retour.)

Mon fils m'a dit : "la maison au portail bleu, c'est celle de Noémie". Mais celle-là est en travaux, et il y a, mitoyennes, deux maisons au portail bleu.

Trous même plus rouges

Chaque fois que je traverse ce champ j'essaie de repenser aux bocages, aux prairies, aux haies jadis de ces campagnes désormais devenues béton. Les promoteurs et les agents immobiliers des dollars dans les yeux doivent y voir tours et barres bonnes à démolir trente ans plus tard. On dira que je suis passéiste et les promoteurs tournés vers l'avenir.

(Ce qui commença comme projet photographique a dérapé dans l'écriture. (La peinture rouge des tags de juin a été nettoyée, mais les trous sont toujours là.))

Les promoteurs : la chanson d'Yves Simon n'a hélas pas pris une ride. Plus personne n'écoute, je crois, les chansons d'Yves Simon. Les promoteurs, cette race abjecte au nom infâme, sont toujours florissants.

 

{ griffonné jeudi dernier, à 5 heures du soir }

À la chaîne

J'écoute la Sonate pour luth n° 36 de Weiss, puis je compare les deux versions du Concerto italien de Bach par Brendel et Tharaud respectivement, et, cette nuit, sur le canapé, avant de me rendormir vaguement frigorifié, je peinais à poursuivre ma lecture de Mantra (Rodrigo Fresan), qui me fascine parfois et m'agace prodigieusement depuis le début, et où se trouvent de nombreuses références à Bob Dylan, ce qui suscite évidemment la mémoire des journées de mars et d'avril, et, sur la table de chevet, l'appel de Bob Dylan toujours pas lu (alors que François, lui, me lit).

En maintien... en sursis ?

Quoiqu'il m'arrive, de temps à autre, de me réveiller tôt, ou de souffrir d'insomnie partielle, je trouve que, là, 3 h 15, c'est un petit peu tôt, tout de même. Le rhume seul ne saurait l'expliquer, je pense.

Hier soir, lors de la rencontre entre les parents et la maîtresse de cours préparatoire, j'ai eu l'occasion de constater que la maîtrise du jargon IUFM allait, une fois encore, de pair avec une belle ignorance de la langue française, et singulièrement de sa syntaxe : en effet, si la collègue, une jeune trentenaire ou à peu près, ne manque pas d'évoquer la "prise d'indices" ou la "prise d'hypothèses", elle assène aussi quelques "ça leur change de l'école maternelle" qui, naguère, suffisaient à vous barrer la route du bac.

Par ailleurs, il est faux de croire que l'ère du politically correct soit révolue, terrassée par le ridicule : ainsi, nous avons appris que les deux fillettes qui, pour parler à l'ancienne, redoublent leur CP, sont "en maintien". Parents, si votre enfant a redoublé les trois classes du lycée (ce que nous appelions, à Dax, le bac hourquette (à cause de la hourquette d'Ancizan (ouh la la...))), dites plutôt qu'il a "fait plusieurs fois preuve de maintien".

mardi, 18 septembre 2007

Du vert ligérien

Grand pas sage


Où est-ce ?

La honte !

Dans la hâte des lundi matins, avoir cru prendre, dans l'armoire, la veste de costume bleue thin stripes assortie au pantalon et à la chemise, puis, après avoir emmené les enfants, qui chez sa nounou, qui à l'école primaire, rectifié des emplois du temps, & dirigé la réunion de rentrée du Capes et de l'agrégation, m'être aperçu que la veste était noire (à fines rayures, certes, mais bon : noire). Horreur et calamité !

(Après une après-midi en bras de chemise, réunion du L3 puis réunion du département, avoir été tellement fatigué que je n'ai même pas eu la force de rester pour le pot. Pire que Pinderland...)

07:57 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Ligérienne

dimanche, 16 septembre 2007

Félix, 2 avril 1818

 

Félix, 2 avril 1818

C'est toujours pareil : je me dis que je vais "balancer la photo" brute de décoffrage comme le veut une sotte métaphore clichéeuse de notre époque bénie, et sans rien, sans un mot, tant pis, je ne vais pas encore passer dix minutes à pondre une note, un billet, un message, appelez ça comme vous le voulez. Puis survient un remords, ou pis peut-être, une envie, un désir irrépressible, qui n'est pas d'uriner comme le voudrait certain scatologique tigeur pseudo-critique de ma méconnaissance. Je me demande, comme vous, qui pouvait bien être ce Félix qui grava son nom dans le plâtre de la salle haute, oui, tout au sommet de la tour escalaire du château de Beaumont-la-Ronce. (Cette question, je me l'étais posée en appuyant sur le déclencheur de l'appareil photographique, il y a une semaine, et pas seulement maintenant. Sotte, peut-être, mais d'un fil aussi ténu, et même plus ténu, est né l'un des plus beaux livres d'Alain Corbin, alors... Je songe aussi à la bienheureuse faute, et au cadet de nos amis partis cette année pour le Finistère. Né dans un monde austère / Plus lugubre qu'un monastère. Bref, je cède, ne me contente pas de "balancer la photo", mais écrase ce petit texte sous le volumineux format (bordé de mauve, allez savoir pourquoi) de l'image, ce tout en préparant de délicieuses paupiettes de veau qui cuisent, clapotent doucement, baignant dans leur rasade de Sancerre Joseph Mellot 2005. Félix ne grave plus rien dans le plâtre, aeri perennius.

Rondins & fientes, petites coulées

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Vous me direz que je ne crains pas de me déconsidérer, notamment à la veille de deux importantes réunions où je dois assumer un visage austère et bienveillant, la face absolue de l'intellectuel "aux commandes".

Eh bien, vous répondrai-je, outre que ce carnétoile n'est (heureusement) guère lu par mes administrés ni par mes collègues, je vais tout de même m'empresser de publier un billet juste après cet hommage à Didier Goux, de sorte que disparaisse plus bas dans la page cette oubliable déjection.

 

Cela dit, le 21 juin 2006, date de cette belle prise, je ne vous avais encore nulle part péché, Mister D.G. !

nico nu / descendant l'escalier

nico nu descendant l'escalier 2 nico nu descendant l'escalier 3 nico nu descendant l'escalier 4

ça donne du champ Duchamp est mort mors aux dents dans la prairie ris de veau volonté de fer

nico nu descendant l'escalier 5 nico nu descendant l'escalier 6 nico nu descendant l'escalier 8

10:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Art, Ligérienne

96

Un jeune blanc-bec de Marray

Portait des habits chamarray :

"Ma dernière acquisition

Est un slip jaune papillon °

Mais il gratouille - un peu - marray." *

 

 

 

 

 

* Grossier personnage !

° Variante : Le dernier en date / Est un slip tomate.

samedi, 15 septembre 2007

Pas loin de l'échevin gisait un cheval mort...

Just for the record : "des éparvins gonflaient ses jambes hérissées de longs poils" (Théophile Gautier, à en croire le Robert culturel). Le mot ne mérite donc pas de figurer au projet inabouti, presque abandonné, des Mots sans lacune, si ce n'est que son doublon paronymique, épervin, lui, n'est illustré d'aucune citation.

 

- Au secours ! Mon maître est tombé dans le ravin !

- Qu'est-ce donc ? Son cheval aura des éparvins...

(fragment d'un dialogue oublié d'un dramaturge méconnu)

Frank Woeste Trio à Montlouis, 14 septembre

En général, ça commence toujours par un peu de lecture (ce qui est tombé sous la main / crépuscule superbe sur les rives de la Loire / puis attente du concert).

Frank Woeste Trio à Montlouis, super position

Ensuite, au "jazz club" de Montlouis, dans l'affreux hangar du Saule Michaud, ça chauffe.

Frank Woeste emmène un trio dont on peut dire qu'il n'est pas d'une folle originalité. Rien à redire aux qualités musicales des trois comparses, ni de leur travail ensemble. Seulement, les compositions du pianiste manquent de mordant, ses lancements au Fender sont plutôt conventionnels, et ça dégaine autrement dès que le trio met Strayhorn ou Monk sur orbite.

Frank Woeste Trio à Montlouis : sul ponticello

Mathias Allamane est parfois étouffé entre deux, problème probable de balance. (Pour ne rien arranger, mon verre de blanc de Montlouis "Cuvée du Festival" s'avère être une horrible piquette, pour parler comme l'autre.)

 

Frank Woeste Trio à Montlouis : cymbales

Matthieu Chazarenc se démultiplie, vrai plaisir de jouer. Un peu trop démonstratif peut-être (il penche assurément plus du côté Max Roach que du côté Kenny Clarke (clin d'oeil à Paul)).

 

Frank Woeste Trio

Saluts après le bis. Rien d'inoubliable. On a retenu Naked Moon, composition de Woeste inspirée par un poème de Ginsberg, et surtout Rare Days (Spare Days ?), piste ou voies à explorer.

nico nu / dévalant l'escalier

La

nico nu dévalant l'escalier 1

polka La

nico nu dévalant l'escalier 2

rumba

 

(Et le carnaval : génial !

Et un p'tit coup de mezcal : normal ! )

15:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Ligérienne, Art

vendredi, 14 septembre 2007

Jacqueline Lamba au Château de Tours

641e18884418cc38e37b16cd5ce38c78.jpg« Jacqueline Lamba, c’est en haut ». Ça commence bien, me dis-je ; au royaume de l’explosante-fixe, les étages s’inversent. Non : au troisième étage du château de Tours, Jacqueline Lamba est au plus près du ciel, et presque déjà dans les montagnes. Tout va bien, alors, rien ne déraille.

Je ne connaissais, de Jacqueline Lamba, que son statut de « femme et muse d’André Breton », pour ainsi dire. La rétrospective que propose le Château de Tours permet de saisir l’artiste dans la discontinuité même d’un travail poursuivi pendant plus d’un demi-siècle, de l’époque des jeux surréalistes aux villes et aux ciels des années 1980.

Dans le grand couloir, le visiteur est accueilli par une multitude de documents divers, dont une longue série de très belles photographies, datant surtout des années Breton, c’est-à-dire d’une petite décennie à peine, puisque Jacqueline Lamba quitta le poète pendant la seconde guerre mondiale, pour épouser le sculpteur David Hare (dont je n'avais, pour ma part, jamais entendu parler (à moins de considérer que connaître son parfait homonyme le dramaturge né en 1947 est en avoir entendu parler)). Ne serait-ce que par ces photographies – dont une splendide de Claude Cahun et une, sans nom d’auteur, un peu bougée, où l’on voit le trio formé par le couple et leur fille Aube, le père et l’enfant étonnamment semblables dans leur expression mi-inquiète mi-farouche – l’exposition vaut le déplacement.

[Il est à regretter, d’ailleurs, que le catalogue en propose si peu, et dans des formats dérisoires.]

e2cd63a1bb8ba8995b165d574203a78e.jpgToutefois, il ne faut pas s’en tenir à ces belles photographies, et, d’un pas décidé, en suivant ou non l’ordre chronologique, respirer au rythme des cent et quelque toiles exposées dans les six salles aériennes de ce troisième étage de féerie.

[J’exagère un tantinet, mais bon, Hugo est surréaliste quand il n’est pas bête, n’est-ce pas ?]

 

Respirons. Entrons. En effet, on n’est pas déçu du voyage, car bien des œuvres sont loin d’être mineures. Comme la maison ne recule devant aucun calembour hâtif pour faire pièce à Fuligineuse, on peut dire que Jacqueline Lamba n’était pas un peintre lambda.

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On reconnaît, dans les diverses phases de sa vie d’artiste, l’influence de peintres plus célèbres ou plus marquants – Matisse, O’Keefe, Mondrian… – sans qu’il s’agisse jamais de simple imitation, ni d’hommage : on a le sentiment que Jacqueline Lamba poursuivait de ses pinceaux une vision intérieur, une fièvre de paysages qu’elle trouva à exprimer selon divers modes au cours de sa carrière.

516110f63b484156ad5f8ce89faf3ca6.jpgIl me semble, pour ma part, que les toiles les plus belles, les plus durables, les plus admirables, sont la demi-douzaine de « montagnes » sur supports divers (papier journal, feuille de patron couturier, etc.), très inspirées des encres obsessionnelles de Michaux ; mais cette prédilection est sans doute l’influence de mes goûts préalables. J’aime aussi beaucoup la série des puits, de la première manière & donc exposée dans la première salle. Dans cette même salle, je n’ai pu photographier que de biais le troublant autoportrait, et encore sans éviter tout à fait le reflet d’autres cadres au niveau des yeux.

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Ce soir, boudant le festival in de Montlouis, souvent convenu voire carrément à cent lieues du jazz (ce soir, c’est l’octuor du mollasson Fabien Mary, très peu pour moi), je vais découvrir le trio du pianiste Frank Woeste. Vous en dirai des nouvelles. (Word souligne en vert, je ne suis pas surpris.)

18:45 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Art, Ligérienne, écriture

jeudi, 13 septembre 2007

Make It Rain : François Gratelle aux Bons Enfants

Certes, François Gratelle a invité, pour cette exposition personnelle, deux de ses amis ou acolytes (avez-vous remarqué comme le mot alcyon veut obstinément apparaître sous les doigts quand on n'a nul besoin de lui ?), Olivier Cheminard et Ûr, sculpteurs sur ferraille, mais les 69 pièces majeures de ce qu'on ne peut - pour un artiste aussi jeune - nommer une rétrospective sont bien de lui, François Gratelle, dont le nom ouvrait cette phrase qui n'a cessé de se ramifier et de proliférer, au point que le point (justement, et sans redite) se demande bien quand viendra son tour, ce qui lui ressemble bien, à celui-là, signe de ponctuation pressé d'en finir et de briser là, de couper court, de faire taire, quoiqu'il sache bien (on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre ni les points avec des phrases courtes, n'en déplaise à l'atroce Fred Vargas et autres sous-écrivaillons de la même farine) que l'espace qu'on ménage juste à sa droite, le plus souvent, n'est que duperie, et que rares sont ceux appelés au statut de point final, de sorte que je n'ai pas encore dit un mot, vraiment, de l'exposition que l'espace des Bons Enfants consacre ce mois-ci à François Gratelle, ce qui, d'une certaine façon, est se foutre du monde, et je n'en disconviens pas. (Que le point vienne après le pas, voilà qui plaît aux danseurs.)

Les 69 oeuvres proposées, accrochées par François Gratelle, sont tout à fait dignes d'intérêt... sinon, franchement aurais-je pris la peine d'écrire un tel billet ? Pas pour dégoiser sur la psychologie des signes de ponctuation, en tout cas, non, je ne mange pas de ce pain-là. La plupart sont de format carré, petites, et constituent des séries accrochées par lignes de neuf, six ou trois, mais qui forment un ensemble, avec des titres qui reviennent, non comme des motifs, mais comme, semble-t-il, des points de départ (et non des points finaux) à l'imaginaire du peintre. Ces petits formats, qui, encre et lavis sur papier, constituent la très grande majorité de l'arsenal, le gros des troupes, ont des titres anglais qui rappellent ou évoquent certaines oeuvres littéraires (A Good Man Is Hard to Find, par exemple) ou musicales. L'inspiration assez jazzeuse de plusieurs de ces petits formats laisse penser aussi que plusieurs titres sont empruntés à des standards, hypothèse que mon ignorance ne me permet pas de confirmer ni d'infirmer. Par les tons choisis (gris, ocre et bleu pétrole le plus souvent), mais aussi par les thèmes (charnier, ossements, visages et corps défigurés), ces encres broient du noir, mais c'est justement là que le principe des lignes de neuf, six ou trois trouve tout son sens, car les quelques représentations plus joyeuses viennent contrecarrer l'impression parfois lugubre, ou, à tout le moins, sombre de ces carrés.

Certaines de ces encres ont servi aussi de point d'accroche à des toiles plus grandes, surtout des huiles, dont il faut bien dire qu'elles sont moins réussies : ainsi, la huitième encre, Make It Rain, splendide de douloureuse ambiguïté (a-t-on bien vu un visage se multiplier en facettes hésitantes ?), devient, à l'agrandissement, beaucoup plus transparente, et cesse de résister. On peut voir également, sur le pilier près de la fenêtre, deux très belles lithographies, Christ gris et Christ rouge, qui soulignent plus qu'elles ne signalent (plusieurs des carrés nous avaient déjà alertés) l'importance des figures christiques dans le travail de François Gratelle ; à ces figures de Christ, justement, François Gratelle a consacré le plus beau, le plus poignant et le mieux construit, en quelque sorte, des trois "carnets" exposés. Christ en croix par collages rectangulaires, esquisses de dépositions, mise au tombeau fulgurante, c'est là un livre de feu et de suie.

Balourds, ferrailleux, crispés sur leur fausse modernité, l'éléphant de Cheminard et le monstre hybride d'Ûr n'en peuvent mais.

19:12 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne, Art

mardi, 11 septembre 2007

95 qtl

Un sot de Tours, bien acharnay

Et jà blanchi sous le harnay,

Ecrivait limericks

En des vers pathéticks

Rimant souvent avec Marnay.

 

lundi, 10 septembre 2007

95 qt

Que lisons-nous dans le carnay

De telle veuve de Marnay ?

Un enfant sans odorat

Gavé à la mort-aux-rats

S'appelle un enfant mart-nay.

 

dimanche, 09 septembre 2007

Matin mordu

Avec le couteau acheté au Portugal je pèle et découpe des poires, et je repense à la semaine passée jadis au Portugal, avec la Supercinq. Comme la compote d'hier était plutôt réussie, quoique trop sucrée, j'en prépare une autre, métissée de Williams et de Guyot. Au couteau, les Guyot sont plus moelleuses, de chair plus pâle, nettement plus juteuses ; plus grosses, les Williams ont la chair plus ferme, imperceptiblement moins blanche sous la lame. (Un couple d'oisillons / Un couple d'oisillons / Un couple d'oisillons) C'est à Castelo Branco que les souvenirs toujours me ramènent, dans l'odeur des poires.

Je les aime toutes, dans leur variété : passe crassane, "Conférence", Doyenné du Comice, packhams, etc. J'aime tous les murs blancs du Portugal.

(Un couple d'oisillons)

95 ter

Le célèbre idiot de Marnay

Lança un jour : " Le homarnay

Deux jours plus tôt que l'écrevisse."

Sa femme, toujours au supplice,

Nota cela dans son carnay.

 

samedi, 08 septembre 2007

95 bis

Une habitante de Marnay

En avait assez de marnay :

"En plus, mon mari

Est un sot fini.

Tenez, lisez donc ce carnay."

 

vendredi, 07 septembre 2007

Sourire aux fossettes

Tags et trous

 

   Pour rentrer, j’ai coupé à travers champs et me suis retrouvé à devoir enjamber, pataudement, un large fossé. Au bout de la rue Tartifume, j’ai salué une vieille dame très rabougrie et un monsieur plus jeune, septuagénaire peut-être, qui tenait en laisse une sorte de berger allemand et s’est écarté pour me laisser passer, car le fil rouge sur lequel tirait le chien barrait tout le chemin. Malgré mes acrobaties délicates sinon périlleuses, j’ai mis huit minutes à revenir, contre treize à l’aller, sur trottoirs et voies.

   J’ai volé des vues, des voix. J’ai volé l’odeur atroce du kérosène, et les couleurs des panneaux À vendre placés aux murets des maisons. J’ai volé le bleu noir des nuages gris, et l’éclair soudain du soleil. J’ai volé du regard les trous dans les parpaings du mur, toujours rue Tartifume. J’ai volé par la mémoire, je me suis rappelé les photos d’avril.

   Dans le lotissement, rue du Colonel Chabert, j’ai salué ce monsieur avec qui nous discutions parfois à la sortie de l’école maternelle, et j’ai volé au même instant l’image enfouie d’un enfant arborant tétine et sourires dans une poussette canne.

   J’ai volé encore l’odeur du kérosène, et le tintamarre des avions de chasse.

   Les clefs du kleptomane ont tinté contre la porte du garage ; c’est l’affaire de cinq minutes.

 

Ciel fuligineux

95

Un vieux birbe fou de Marnay

Etait la bêtise incarnay.

Sa femme, Suzanne,

Disait : "Je muzanne

Oter tout dans un carnay."

 

jeudi, 06 septembre 2007

94

Un doux rêveur de Planchoury

Voulait aller en Mandchourie.

Le fin mot de l'histoire :

Il tomba dans la Loire

Du fait d'une planche pourrie.