mercredi, 08 juin 2011
Léonora Miano
Il y a trois semaines, j’ai lu Soulfood équatoriale. Ecriture nerveuse, plaisante, fine et drôle.
Abordé ensuite les romans de Léonora Miano (Contours du jour qui vient et L’intérieur de la nuit) : quelques belles phrases, mais dans l’ensemble l’écriture est lourdingue, le récit cousu de fil blanc, les personnages prévisibles – bref, l’ensemble tout à fait démonstratif. Me suis surpris à penser « des romans Presse-Pocket ». Déçu.
06:00 Publié dans Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 juin 2011
Nihilité - 1
Le substantif nihilité n'apparaît pas du tout dans le Robert culturel, qui a constitué l'un des premiers jalons, historiques en quelque sorte, de ces carnets. La lecture à peine ébauchée des quelques brefs chapitres qui composent La fin du monde en avançant, de Pierre Bergounioux, m'incite à reprendre la rubrique des Mots sans lacune, longtemps interrompue (comme tout le reste, dira-t-on).
La réalité, la seule, c'est celle que nos yeux, en s'ouvrant, ont suscitée parce qu'ils ignoraient la relativité, l'écoulement, l'éclair blanc, déchirant, de la conscience, l'absence et le deuil, le doute, la nihilité, pour parler comme Montaigne, de notre condition. (La fin du monde en avançant, p. 21)
Par ailleurs, comme Bergounioux (dont j'ai découvert, il y a peu, que le très-Orléanais et très éminent linguiste Gabriel Bergounioux, que j'ai un peu côtoyé, est son frère) en revient toujours à ses origines brivoises, je ne peux m'empêcher d'illustrer ce billet à ma façon :. (Brive, avant Turenne, la Fage et Saint-Robert.)
18:45 Publié dans Hors Touraine, Mots sans lacune, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
Grozi, un Isou africain ?
Au théâtre qu’on cesse d’aligner les mots doublés de gestes purement illustratifs qui enfoncent des portes ouvertes. Que d’autres vibrations entrent en jeu pour nous émouvoir jusqu’au fond. Que des sons de voyelles nous frappent l’hypophyse et nous remettent en contact avec d’autres mondes. Que les couleurs agressent notre peau. Que des odeurs nous mettent de l’eau dans la bouche. Que les images nous captivent. Qu’il nous soit donné l’extase de l’explosion initiale qui créa les mondes.
Werewere Liking. Elle sera de jaspe et de corail (journal d’une misovire…). L’Harmattan, 1983, p. 101.
On ne fait pas mieux, de la part d’un polygraphe féru de discrépance, pour relancer la rubrique Affres extatiques.
07:00 Publié dans Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 juin 2011
Barcarolle VII
Il y a six ans, je débarquais pour un embarquement.
Je crois me rappeler un mois de juin sec et ensoleillé, aux enthousiasmes farouches.
Depuis quelque temps, ce carnétoile a eu plus de soubresauts que de longs fleuves tranquilles, mais certains chantiers ont la peau tenace et la vie dure : le projet Tavers, le projet Dubuffet, le projet Mines. Il ne faut donc pas renoncer. Plus maintenant. On ne renonce pas après six ans !
(La maison, c’est une litote, n’est pas humide. La troisième lessive, étendue hier soir vers dix heures, a bien séché au salon.)
Nous sommes rentrés hier d’un bref séjour hors Touraine, tout d’abord trois jours dans l’Oise, sur les traces d’un passé de moins en moins récent, puis un jour et demi à Cesson, chez ma sœur. Beauvais n’a pas changé. Pour sacrifier au cliché : la forme d’une ville ne change pas aussi vite que s’y attendrait le cœur du mortel post-moderne. Seules vraies variations : le jardin médiéval de la maladrerie ; la grange dîmière réhabilitée, c’est-à-dire massacrée ; une enseigne Gibert (avec livres d’occasion comme à la maison-mère) place Jeanne Hachette ; le portail sud de la cathédrale ravalé, et d’un blanc étincelant, dans le vent.
Fini The Human Stain, lu Les Onze.
Une semaine commence, et une septième année.
06:25 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 30 mai 2011
Aphorisme XVI
Dans le silence bourdonnant beuglent les haridelles sautant les haies.
Bon, bon, bon, you don't mean nuffin'.
19:21 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 25 mai 2011
G.C., le seul, l'unique !
Au cours de mes premières années à l'Université François-Rabelais, nous étions quatre anglicistes portant les initiales G.C. L'une est partie à la retraite (good riddance !), un autre a été recruté comme maître de conférences à Brest en 2006 (ami - perdu de vue), et j'apprends ce matin que mon ultime alter ego abréviationnel aura certainement sa mutation pour Poitiers.
(Oui, je sais, c'est totalement trivial, comme billet.)
13:10 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
Quatre petits riens en 4 phrases commençant par la lettre M
Mon ordinateur (vieux et très sollicité) fait un boucan de tous les diables au bout d'une vingtaine de minutes. Mimi la souris fait du voilier. Mal réveillé, ce matin, et à jeun, j'ai écrit un mail de vingt lignes sur un point complexe de narratologie. Murat : il me semble que les musiques de "Caillou" et de "Accueille-moi paysage" sont quasi identiques.
09:09 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Qui a dit que Balzac ne supportait pas la médiocrité ?
06:48 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (4)
mardi, 24 mai 2011
Jardin de vite quitte
Sur le parterre transformé pour l’occasion en boulodrome, les garçons, brutaux et joueurs, s’amusent à lancer les boules le plus fort possible – pour renverser les quilles.
Zyeutent les filles. En coin.
Tout ça ne débouchera sur rien. Dormez sur vos deux oreilles. (Vous : parents ; pudibonds ; vertueux ; journalistes particuliers.)
Du square planté de saules et de gynériums, les garçons cavaleurs, encore enfants, ont déboulé le plus vite possible. Alerte à la patrouille.
Filez fissa, j’ai rien vu.
13:06 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
Les Sept fous
Des Sept fous, la lecture est encore vivement présente à mon esprit. Je croyais l’avoir lu très récemment (j’hésitais entre mars et janvier). Or, je viens de retrouver une mention de ce livre qui date du 1er décembre, et indique clairement qu’il avait déjà été lu. Ce serait donc novembre ! Que le temps, l’année aura filé vite. En tout cas, j’ai eu raison de le garder sous le coude, puisque je prends enfin le temps d’extraire quelques passages de ce récit d’une dérive sectaire. Le patronyme de l’auteur, mort à quarante-deux ans en pleine Seconde Guerre mondiale, pourrait évoquer – avec une ironie sinistre qui ne lui aurait pas déplu – quelque sigle de notre société post-moderne.
« La peine, semblable à ces arbustes dont l’électricité accélère la croissance, grandissait dans les profondeurs de sa poitrine et montait jusqu’à sa gorge. Immobile, il se disait que chaque peine était un hibou qui sautait d’une branche à l’autre de son malheur. »
Roberto Arlt. Les sept fous (1929),
traduction d’Isabelle et Antoine Berman. Belfond, 1981, 2010, p. 50.
« Derrière la vitre de la petite fenêtre allaient et venaient des requins borgnes, furieux parce qu’ils souffraient d’hémorroïdes, et Erdosain jubilait silencieusement, riant du petit rire de l’homme qui ne veut pas qu’on l’entende. » (p. 147)
« À la manière de celui qui tire de son portefeuille l’argent produit par ses divers efforts, Erdosain tirait des alcôves de la maison noire une femme fragmentaire et complète, une femme composée de cent femmes démembrées par cent désirs toujours identiques et toujours ravivés par la présence de femmes dissemblables. » (p. 158)
« Je vais rompre le faible fil qui m’unissait à la charité divine. Je le sens. À partir de demain, je serai un monstre sur la terre… Imaginez-vous un enfant… un fœtus… un fœtus qui aurait la capacité de vivre hors du sein maternel… Il ne grandit jamais… Velu… Petit… sans ongles il marche au milieu des hommes sans être un homme… Sa fragilité horrifie le monde qui l’entoure… Mais il n’est pas de force humaine qui puisse le restituer au ventre perdu. » (pp. 317-8)
09:00 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 23 mai 2011
Tout blanchit.
22 mai 2011.
C'est qu'il y a beaucoup de visiteurs, à la tour. Et que je sache ils sont contents. Qui serais-je, dès lors, pour critiquer ? Ni Bernard ni les autres ne sont descendus si bas, pourtant ils ne cessent d'y songer, à cette tour haut perchée. Diadème, qui a fait le détour par Savonnières et Villandry, ne retrouve ni les mots ni les termes. La tour appelle le tourisme. Diadème recherche le nom de cette figure de style, et le retrouve peu après le confluent : la figura etymologica. Entre-temps, Bernard baguenaude. Entretemps, Bernard baguenaude. La porte de fer qui y donne accès est fermée par un cadenas rouillé. Mon cadenas ! Des mousquetaires on glisse assez facilement aux cadets, en ne pouvant s'empêcher d'entendre la voix de Cyrano. Nous t'envoyons ce message car nous nous faisons du souci. Then she plants in the pot a marigold, a flower that is thought to be fadeless. Tout de même, d'Orthez à la maison de mes grands-parents (où il n'y a plus de poulailler, où il n'y a plus de parc à l'abri des regards, où, pour s'y rendre depuis le bourg, on ne trouve plus de ronciers couverts de mûres juteuses comme lorsque j'avais cinq ans), il n'y a pas une si grande distance, et j'aurais pu faire le détour. Le chemin où nous cueillions des mûres se nommait Tout-Blanc, ou du moins ainsi l'appelait-on dans la famille, et je n'ai jamais vraiment remis en cause cet oracle, d'autant que le chemin a disparu sous les tractopelles et le bitume quelques années plus tard, alors que (peut-être ?) nous n'y cheminions déjà plus (mais est-ce si sûr ?). D'un texte farci d'incertitudes que pourrait-il advenir ? Nous nous faisons bien du souci. It appears that a hoop wreathed with rowan, and bearing suspended within it two balls, is still carried on May Day by villagers in some parts of Ireland. Aussi, n'oublions pas, il y avait le parc Jean-Rameau. Et la Gloriette, à Cauneille !
Diadème se laisse aller aux souvenirs foisonnants. Pourtant, ne lui semblent-ils pas un peu desséchés ?
Souvenirs, mais aussi : projections ! exils ! Le printemps, malgré le tout début visible d'un dessèchement promis, s'exalte. Si c'est le printemps, le dimanche 22 mai peut valoir le lundi 22 mars. Alors, repensant à la tour, Diadème se souviendra peut-être d'y avoir vu une étrange exposition collective, dans laquelle chacune des photographies en noir et blanc était encadrée par les initiales du photographe, ce dans des polices ou linotypes de plus en plus extravagants au fur et à mesure de la visite, de sorte que c'était aussi une exposition de typographie. La Tour Moncade, tout de même ! L'un des portraits était un très gros plan, qui ne montrait que la minutieuse arcade des sourcils noirs. C'était un vendredi. Et c'est un vendredi, depuis longtemps déjà le confluent est derrière nous. Derrière elle. Jamais je n'aurais imaginé que le chemin était si long, jusqu'à l'estuaire. Nous nous faisons beaucoup de souci.
21:20 Publié dans Entre Baule et Courbouzon | Lien permanent | Commentaires (0)
Une demi-heure dans la vie du futur non-Directeur
De la main gauche, je scanne, par séries de 2 pages, le chapitre 2 d’American Pastoral en vue de poursuivre l’élaboration du wiki que je vais consacrer au roman de Philip Roth. De la main droite, je consulte mes mails, y réponds, tout en surveillant certaines procédures de retouche en cours sur de récentes photographies (dans Flickr) ; je m’interromps régulièrement pour copier-coller les résultats de reconnaissance d’ABBY FineReader dans un document Word, et même, tout en écoutant les albums Art Deco (1988) et Brown Rice (1975) de Don Cherry, je réponds au téléphone, car H., qui a reçu mon mail sur les décomptes horaires pour les colles, en profite pour me donner les dernières instructions pour la préparation des oraux de l’UE1003. Tout en gardant le bras gauche tendu pour que le scanning des pages 56-57 soit le meilleur possible, je copie-colle dans un autre document Word les instructions officielles et lance une impression afin d’adjoindre icelles au sujet de chaque candidat. Après avoir écrit ce texte, je descendrai à la reprographie récupérer les sujets individuels, les mettrai sous enveloppe avec les instructions officielles, avant de m’atteler à corriger les erreurs de numérisation du chapitre 2.
Qui a dit que les hommes n’étaient pas multi-tâches ?
13:51 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (3)
Champ inframental
Ce qu’il voit n’est pas ce qu’elle voit n’est pas ce qu’on vit n’est pas ce que tu veux n’est pas. Ce qui n’est pas n’a pas d’existence n’a pas de substance n’est pas sans être n’est pas sans s’avérer n’est pas sans poser quelques légitimes problèmes de substance. Ce qui est substance n’est pas essence ce qu’elle voit ce qu’il voit ce qu’on voudra comme on vit comme on veut comme on ne sait rien mieux vaut se taire. Ce que l’on tait n’est pas ce que l’on assume n’est pas un refus de s’exprimer n’est pas le mutisme n’est pas le chaos n’est pas un cataclysme – est-ce le mutysme ? – ce n’est pas et c’est le silence. Ce qui s’isole n’est pas ce qu’on immole n’est pas ce qu’elle adule n’est pas ce qu’il abhorre n’est pas ce qu’on hait n’est pas ce qu’on est. Ce que l’on naît n’est pas ce que l’on devient n’est pas ce que l’on soutient n’est pas ce que tu tiens n’est pas ce qu’elle craint n’est pas du tout pas pas du tout non pas du tout pas moindrement pas ce que pas ce qu’il pas ce dont n’est absolument pas ce dont je me souviens.
09:31 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 22 mai 2011
Sonnet composé après avoir revu des photographies du tombeau de Louis XI
Suèvres ? Cléry-Saint-André ?
Votre mémoire se dispense
– À peu de choses sur le pré –
De ce duel privé de distance.
Entre la fin de nos printemps
Et le début de vos automnes,
Est-il, aride monotone,
Un autre amour qui vous attend ?
Non, à cette aune, je ne sais
Si, de Suèvres aux Ponts-de-Cé,
J’atteindrai ce qu’ai commencé :
Et, de la sorte, on s’exténue
À songer que, gris sous la nue,
Nos souvenirs nous ont tancé.
10:28 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 21 mai 2011
La bouteille à l'encreur
Tentations de folie polygraphe. Tentations de nouveaux chantiers, travail. Mois de mai colossalement assommant (de travail). Tentations, et relâchement tout aussi dense. Sécheresse, lecture de trente pages (The Counterlife), puis devoir vaquer, c'est-à-dire travailler. Terrible. Villandry ce matin (Villandry pour la quatrième fois en huit ans). Le Cher moins bas, moins à sec que la Loire, mais guère. Sécheresse. Terrible. Tentations. Terribles tentations. (Ecrire.)
18:01 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 12 mai 2011
Vu à la télé
Inimaginable :
Il y a plus ridicule que Lady Gaga : ses fans !
20:07 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 09 mai 2011
Un soir sur le rond-point
Bombardé par un corbeau freux.
Sous les lourds nuages anthracite qui jamais ne tombent en pluie, tandis que je surveillais les enfants, à la lisière du rond-point, j'ai lu deux articles, l'un de Christian Prigent sur Ponge, l'autre de Mieke Bal sur mise en abyme et iconicité, après avoir feuilleté, près du bac à sable, une anthologie de poésie de langue anglaise redécouverte lors de son transfert au sous-sol. (Le transfert a eu lieu samedi soir, après une journée passée à monter des bibliothèques Ikea et à réorganiser toutes les étagères.) Lectures quasiment de détente, après une journée d'oraux de troisième année.
Enfin, alors que les enfants venaient de rentrer, je nettoyais les poubelles (celle du recyclage empestant) lorsque j'ai reçu un projectile sur la tête. J'ai levé les yeux, et, à la verticale de mon corps, huit ou dix mètres plus haut, juché sur l'antenne, ai vu un corbeau freux se démener sur l'antenne de télévision. D'où l'incipit de ce billet :
Bombardé par un corbeau freux.
19:20 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 mai 2011
Même pas peur
La foudre tomba sur le tonneau. Et la barrique de s'étonner !
22:40 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 mai 2011
Le monde libéré d'Osama bin Laden
Scènes de liesse aux Etats-Unis. Comment peut-on se réjouir d’un assassinat ? Que cela est peu chrétien. Ce neveu d’une victime des attentats du 11 septembre qui déclare que c’est l’un des plus beaux jours de sa vie… qu’est-ce que cela change à ce qui s’est passé le 11 septembre ?
Même en essayant, je n’arrive pas du tout à comprendre cette mentalité selon laquelle la vengeance change quoi que ce soit. Lors de conversations sur la peine de mort, il m’est arrivé de dire que, même si quelqu’un tuait les êtres qui me sont le plus chers, je ne changerais pas d’un iota ma position sur la question. Aucune vengeance ne peut réparer l’irréversible, et rien n’est plus atroce que la vengeance institutionnalisée, la vengeance muée en système.
Scènes de liesse. Les mêmes, en miroir, que celles de « la rue arabe » qui célébrait, en certains endroits, les attentats imputés à al-Qaeda. Deux faces d’une même médaille rouillée et épouvantable.
10:45 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (3)
Chaorgasme
Un carnétoile est comme une bibliothèque qui se rangerait, s'arrangerait d'elle-même, avec ses trous et ses chaos, ses pleins et ses déliés -- ou plutôt : le chaos, l'amoncellement, l'accumulation (de rubriques, dont certaines sont comme mort-nées, n'ont pas donné suite, have finally petered out) n'y empêche aucunement l'impression de bonne tenue. Il serait facile de redécorer radicalement la pièce, repeindre les murs et les rayonnages d'une autre couleur : d'un simple clic, le vert de Touraine sereine, omniprésent depuis la création, le débarquement, deviendrait grisâtre ou orangé. Pourtant, le graphomane résiste à cette tentation.
(J'écris ces lignes en surveillant un examen, au fond de la salle 413. Il me semble que j'ai photographié, il y a longtemps, des nids de pie depuis cette même salle, à moins que ce ne fussent les graffiti sur les tables. Si je retrouve ces images sur FlickR, j'en illustrerai ce billet. Pour de sombres et pragmatiques raisons, j'ai dû faire, entre 7 h 50 et 9 h 05, deux fois l'aller-retour entre la salle de surveillance et le secrétariat, laissant ma collègue surveiller seule la quarantaine d'étudiants de master. L'ascenseur étant en panne, j'ai donc monté trois fois les 4 étages, l'équivalent donc, très approximativement ou de façon hachée, de deux orgasmes. (J'avais entendu, adolescent, les résultats d'une étude qui expliquait que monter 6 étages équivalait, du point de vue de la dépense d'énergie, à un orgasme. Like most people, I'd rather have a fuck.))
Le carnétoile, dépaysé, raccroché ou renfloué, s'accommode aussi bien des parenthèses languissantes que de liens hypertextuels à foison. C'est lundi matin, back to the grindstone.
(Une nouvelle parenthèse, comme si je suivais ici le flux et le reflux des odes composées selon strophe et antistrophe, mais en oubliant, savamment ou sottement, de composer d'épodes : je n'ai pas retrouvé de photographie du nid de pie, mais bel et bien les graffiti, dont l'un vient orner, en lettrine, le début de ce billet. L'éléphant polygraphe a encore du pain sur la planche.) ----- Puis, j'ai cherché encore, mieux, autrement, dans le fouillis gravement ordonnancé de cet autre carnétoile qu'est mon site FlickR, et j'ai retrouvé le nid de pie capt(ur)é depuis la salle 413 : Aujourd'hui, ce sont les mêmes fenêtres, et les mêmes platanes, beaucoup plus feuillus et verts (nous sommes en mai, et non le 26 mars 2007). Héraclite peut prendre des cours de conduite auprès de l'éléphant polygraphe.
10:22 Publié dans Questions, parenthèses, omissions, WAW, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 01 mai 2011
An (Irish) avant-gardener
Comme j’ai lu Changing Places au cours de la première semaine de vacances pascales, j’en copie ici un extrait, histoire d'en marquer le déroulé au fer vert. (Petit roman de David Lodge, bien écrit, drôle, très vain et passablement daté. Exploration poussive de la multigénéricité.)
En choisissant cet extrait, je pense à mon collègue Stephen (qui m’avait parlé du professeur Zapp lors d’un déjeuner le 1er avril), à Olivier Bab, à Renaud Camus (à son concept de tchernobylisation, notamment), et… à moi, qui suis censé être – aussi – spécialiste de lexicologie et d’humour britannique.
O’Shea is what you might call an avant-gardener. He believes in randomness. His yard is a wilderness of weeds and heaps of coal and broken play equipment and wheelless prams and cabbages, silted-up bird baths and great gloomy trees slowly dying of some unspecified disease. I know how they must feel.
(fin d’une lettre de Morris Zapp à sa femme, Désirée
Changing Places, 30ème réédition Penguin, 1991, p. 128)
21:27 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (1)
Mince gourmet
Six lessives en 23 heures - heureusement qu'il y a du vent et (encore) un peu de soleil.
Jeans anthracite, tshirt kaki et veste vert forêt - une vraie tenue de jour férié.
Pas de muguet dans les mirettes.
Une pile de quatorze livres qui s'impatientent sur ma gauche (une pile), d'autres livres en tas sur l'étagère blanche (2ème zone), le Périgord qui file, etc.
Pfffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff-.-
Attendez, les minettes !
17:33 Publié dans Le Livre des mines, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 30 avril 2011
Retour de La Roque Gageac
In extremis pour clore le mois d'avril, je note ici, à notre retour du Périgord noir, que la semaine fut passionnante, mais aussi émouvante et déroutante, puisque cette huitaine était comme un palimpseste inexact, ou rapetassé, des deux séjours que nous avions faits en Dordogne, en août 1995 et juillet 1996, sans compter une incursion d'une journée, depuis la Corrèze voisine, en juillet 2006. Comme, pour le peu que j'aie lu, j'étais accompagné par les chapitres du Dépaysement de Jean-Christophe Bailly, on peut dire que les résonances se poursuivaient, là aussi. Ses pages sur la vallée de la Vézère, mais pas seulement elles, justement, retentissaient. Bien sûr, les déclics n'ont cessé, face aux falaises et aux envols réguliers de montgolfières jaunes. Peut-être les ricochets bizarres ont-ils encore de beaux jours, ou plus sûrement de belles années, devant eux.
22:09 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 avril 2011
Câpres (Pâques)
L'égarement s'effile à toute allure.
19:35 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 10 avril 2011
Crête de coq, tête d'oeuf
Le fil est vite perdu.
18:36 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 09 avril 2011
W.M. 13 : Le château de Kisimul
Je voudrais visiter le fort de Kisimul
Mais sur la route j'ai dû égarer le fil :
En effet, en gaélique
(Impossible de pouvoir rimer),
Kisimul s'écrit Chiosmuil.
06:54 Publié dans Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)