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lundi, 20 septembre 2010

Travaille dur

Comme j'arrive très tôt au travail, longtemps avant elle, je dépose sur le bureau de Christiane une sorte de haïku hétéromètre et tri-rimant :

attention cafetière allumée

Bonne matinée

GC

 

Tout en conduisant, j'ai pris 17 photos "de traviole", pour ma série des Guingois du lundi. À cette occasion, j'ai appris l'existence (et les usages) de l'adjectif (?) américain (??) catawampus.

Guingois du lundi (Driving to work) 015   Zou, en salle 63. C'est pas loin, mais / Mon bon café refroidit.

 

dimanche, 19 septembre 2010

Fuzzy sets

Dans notre maison, de plus en plus, les piles de livres sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus anarchiques, disséminées, de plus en plus piles. Entre les livres pour préparer certains cours, les livres que j'achète chaque dimanche dans les réderies (encore, ce matin, à Marmoutier : La Mise en scène en G-F, un Nodier original de 1841, Leçons particulières de Hélène Grimaud... et L'Emigré de Brisbane), ceux achetés au Livre et pas encore lus (le tome 2 du Labyrinthe magique de Max Aub, notamment, m'attend avec d'autres sur une des étagères de ma table de nuit), les lectures croisées et frénétiques de la sélection du Goncourt (dont nous nous contrefoutons habituellement, mais cette année C. fait participer sa classe de 1ère L au Goncourt des lycéens, on joue le jeu), les ouvrages empruntés à la B.U. (par moi) ou à la Bibliothèque municipale (par les enfants (leur emplacement habituel se trouve entre la table basse du salon et le canapé)), et enfin les autres (L'art du contresens de Vincent Eggericx, Nils Holgersson, Sols de Laurent Cohen) qui forment, avec d'autres encore, une pile bizarre et toujours s'agrandissant sur mon bureau (pareille en cela aux tours rouges du dernier roman de Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont), plusieurs endroits très localisés mais démultipliés se sont faits piles. Pas la moindre photographie ne peut rendre cela, ni y donner du sens. D'ailleurs, ces piles n'ont pas de sens. Tout juste les ai-je prestement écrites, pour meubler un petit creux de dimanche soir.

 

jeudi, 09 septembre 2010

Ténèbres à midi

"Des herbes poussent ça et là, et nous avançons en zigzag."

(Ténèbres à midi, p. 112)

 

Vous sentez le sol se dérober sous vos pieds. Tapis vert, et le pont Wilson, pavoisé multicolore, n'a jamais été aussi prêt de chuter encore sur ses piles.

Après Sols de Laurent Cohen (texte très fort sur lequel il faudrait écrire (voilà bien une rengaine de ces carnets)), j'ai lu le dernier roman de Théo Ananissoh, Ténèbres à midi, avant d'enchaîner sur "le Mathias Enard". Théo Ananissoh est écrivain en résidence à Neuvy-le-Roi, of all places. Notre équipe de recherche va peut-être le rencontrer, lui faire tenir une ou deux conférences d'ici décembre (cela reste à confirmer).  J'avais lu Lisahohé lors de sa sortie, en 2005, et avais été frappé par ce ton quelque peu nostalgique, à la Naipaul, et décalé, atypique, dans la production littéraire africaine, essentiellement politisée ou sociale, encore aujourd'hui il faut bien le dire.

Ténèbres à midi est plus fort encore, d'une certaine manière. Il s'agit d'un récit en deux parties : le narrateur, Togolais vivant en Allemagne (et double ambigu de l'auteur), rencontre un conseiller du président avec qui il sympathise le temps d'une soirée parce que, contre toute attente, cet Eric Bamezon, fraîchement rentré d'Europe lui aussi, se confie à lui, et tient des propos pleins d'amertume sur la mauvaise gestion politique d'une Afrique qu'il qualifie de "dégueulasse". Dans la nuit qui suit, Eric Bamezon se suicide, et la deuxième partie consiste, non en une enquête, mais en un approfondissement, par le narrateur, de la figure du suicidé -- notamment lors d'une visite impromptue et magnifiquement décrite à la cour du roi Béhanzin.

Ce bref roman laisse une impression de malaise, car il met les lecteurs européens habitués à lire des textes postcoloniaux face à leurs contradictions en insistant sur le désir de fuite et de migration des Africains, lié à l'incapacité gestionnaire des élites post-coloniales ; le discours impliqué n'est pas loin de redorer le blason de l'époque coloniale, tout en faisant porter la culpabilité principale de l'ère esclavagiste sur les rois africains eux-mêmes... On est donc à cent lieues des discours habituels ou convenus sur la responsabilité de l'Europe, sur les demandes de réparations financières, ou sur les peuples colonisateurs qui ont entravé l'accès à l'indépendance... Selon toute vraisemblance, Théo Ananissoh, à qui demeure la possibilité de se draper derrière le fait que les avis égrénant le roman sont des propositions idéologiques portées par des personnages, n'a pas que des amis dans le milieu littéraire (et au-delà) des expatriés.

Lorsque le narrateur rend visite à la veuve, il demande à voir la bibliothèque d'Eric Bamezon, où deux rayonnages entiers sont consacrés aux oeuvres de Naipaul (cf supra). Pour qui avait déjà lu Lisahohé (cf supra, re), cela n'a rien d'étonnant. Et c'est peut-être dans la volonté affichée, mais pourtant à peine esquissée dans Ténèbres à midi, d'écrire les paysages que l'ombre du grand V.S. Naipaul porte le plus :

Au temps de Guezo ou de Glèlè, il n'y avait pas d'écrivain pour regarder la nature -- les hommes et les paysages ; j'écris donc ce récit avec le désir conscient de suppléer un peu  à l'exceptionnelle indigence des ancêtres. (p. 110)

 

Que penser alors, du point de vue des stratégies narratives et de leur sens, de ce texte qui reste si allusif sur les lieux et les paysages, dans leur chair même ?

 

Théo Ananissoh. Ténèbres à midi. Paris : Gallimard, "Continents noirs", 2010.

 

lundi, 06 septembre 2010

Italiques gibleuses

[Samedimanche.]

Le soir, nous achevons de regarder, à marches forcées, la série Rome. L'après-midi, au réveil de la sieste d'Oméga, je lis, assis par terre, Sols, tout en supervisant le jeu avec les cavaliers romains. Le conducteur du quadrige (l'aurige ?) se nomme Labonnibeul ; le dux du char gris et rouge se nomme Gibleuse.

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"Sylvain Fusco, le grand peintre schizophrène" (p. 56)

 

dimanche, 05 septembre 2010

Septième mois de jeûne

Quetsches par couches stratigraphiques, mais sans recours au moindre théodolite GPS.

"L'homme qui narre chavire, navré." (P. Boutibonnes. Le beau monde, § 226)

Les fous sont de sortie. [C'est l'heure défendue où, près des déchets envolés, le béton prend racine. Les hangars éventrés que j'entrevois sont, pour l'instant, flambants neuf. Bientôt y aura plus que ceux qui traînent qui porteront seuls le poids de toutes les chaînes.] Fitz-James :

 

: près d'un sarcophage d'adulte, les archéologues découvrent celui d'un enfant. En véritable drag queen, Marc Antoine ricane. Le soleil accueille à belles dents le jeu des casquettes.

 

Wer liebt nicht Weib Wein and Gesang

Der bleibt ein Narr sein Lebenslang.

 

(Couldn't agree more, Martin.)

 

mercredi, 01 septembre 2010

Comme en quarantaine

C'est reparti.

Déjà une semaine au boulot, à quoi s'ajoutent des achats, hier, de livres qui se sont ajoutés à la pile des livres non encore lus, et, moi qui avais peur, mi-août, de ne plus savoir lire car j'avais passé deux semaines d'abstinence totale, je me retrouve avec quatre livres en train. (Omettre, éviter, biffer systématiquement les expressions se retrouver avec et en train, surtout depuis hier, là encore, après avoir entendu un commandant de pompiers de l'Hérault déclarer à France Info : "on se retrouve avec une végétation en stress hydrique maximal".) Je ne sais à quoi ressemblera l'année. À un pavé ? À un bouquet de muguet ? À un champ de tourbe ambigu ?

Wait and see.

 

08:22 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 04 août 2010

Boulevards de ceinture, 130

Les voix de Murraille et de Marcheret semblent provenir d’un disque qui tournerait au ralenti. Elles s’étirent, dérapent, s’engluent dans une eau noire.

 

Ainsi (et je ne dis pas cela par abus technique) des mots qui s'étirent, gravés d'une main lasse, ou des transcriptions au microphone (dragon dictant du feu à tout perdre, sans tout férir).

 

mercredi, 28 juillet 2010

Boulevards de ceinture, 104

Nous nous consolions, elle et moi, en nous assurant mutuellement qu’il existait encore des fanatiques de Pierre Hamp ou de Jean-José Frappa et qu’un jour, tôt ou tard, les frères Fischer sortiraient du purgatoire.

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mercredi, 21 juillet 2010

Boulevards de ceinture, 94-95

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C’étaient des collectionneurs à la tête froide, rusés, cyniques, impitoyables (on imagine mal le machiavélisme et la férocité que dissimulent ces êtres tatillons. Que de crimes commis pour un « surchargé brun-jaune » de Sierra Leone ou un « percé » en ligne du Japon).

jeudi, 15 juillet 2010

Grand débordement d'activité, I

Vendredi 9. Incapable de conduire le trajet entier – en fait, C. a conduit tout du long, sauf autour de Bordeaux (j’aurais pu m’endormir près de Moustey).

[Ferré et Thiéfaine sont les deux chanteurs que je connais qui parlent du Chambertin.]

Arrivée à Hagetmau, divers rangements, ménage etc.

 

Samedi 10. La Ceinture de jade d’Anatoli Kim. Jackie McLean. Déjeuner sous les arbres.

6 h du soir, course d’Audignon (Deyris) aux arènes de St Sever, aux 9/10 vides (avec Richard). Marty vainqueur, belle prestation du local Plassin, frères Vergonzeanne décidément en déclin. Courtiade use du coudrier sur le cuir des dames. Lalanne pas veinard sur la sans corde. Du beau linge dans le callejon, dont la Zahia des coursayres (Mme Vincent Muiras, il semble). Pointeur débutant archinul, maintes broncas vers la pitrangle.

Soir, petite finale.

 

Dimanche 11, anniversaire d’A. 10 à table, parents, grands-parents, Mamie J. et V.

Matin, ballons et tronçonneuse. Midi, sangria infecte mais le reste impeccable. Cadeaux en nombre pour A., « yes ! » à chaque coup ! Discussions post-prandiales et vaisselle.

5 h, course de St-Cricq (Dargelos), très moyenne (euphémisme), arènes mi-pleines. Bien placés, presque pas au soleil. Même pointeur gamin nul que la veille, en progrès sauf au moment de la comptabilisation finale individuelle (Lapoudge, 19 écarts globalement convenables, totalement oublié, même derrière Dumecq). Lendresse vainqueur. Frères Deyris suprêmes, surtout J.-F. muselant la sans corde après tumade sur Dumecq. Un tourniquet parfait de Lapoudge, capturé sur vidéo.

Soir, finale lamentable à la télé avec bocadillos et victoire de l’Espagne aux forceps.

 

Lundi 12. Mrs Dalloway, en bribes, juste le premier tiers (du moins à 6 h 30 du soir, heure à laquelle j’écris ces bribes elles-mêmes). Boogaerts. Pas de course, mais Défis & Champions en DVD à la télé en guise de quatre-heures, avant bonne promenade au Louts. [Crapaud mort gonflé de vermine en plein soleil au milieu du boulodrome. O. n’a pas compris, A. dégoûté.]

Matin, achat de déshumidificateurs car la moisissure a gagné trop de terrain.

« Quelques enduits et je termine. »

 

Mardi 13. Sur la vieille bécane, toujours (combiné du clavier Fujitsu de 2002 et de l’écran Philips de 2000). Continue Mrs Dalloway. Passage de voitures en trombe sur la route de Monségur. Ratatouille. Saturnin, pour O. (au-delà du ridicule). Acheté le guide vert du Languedoc-Roussillon chez Caldéra. Signe le plus évident, pour moi, de « la grande déculturation », la disparition de guides détaillés, et en particulier des Guides bleus. Regret de ne pas en avoir acheté une pleine fournée quand la collection existait encore, ou de n’en trouver qu’usés, jaunis ou cornés chez les bouquinistes ou les antiquaires.

Furieux de voir le grand cercle où « ils » avaient fait brûler des feuilles et des branches ne pas se remettre de son état calciné – toujours grand pourfendeur in petto (et à haute voix) de l’écobuage. Pas de course aujourd’hui, j’écris ces lignes à onze heures moins dix.

Mrs Dalloway, de Peter Walsh avant midi au dîner de Peter Walsh (‘Bartlett pears’).

Hélicoptères en permanence (avant le 14 juillet ?). Que de remue-ménage aujourd’hui.

Premières idées pour le cours de M1. Different from (/ to, than) → les constructions prépositionnelles après les adjectifs. Autres constructions en from. Utilisations de from dans les textes théoriques (philosophie, littérature, histoire). [Oui, tout juillet dans un seul document.]

7e compagnie, le soir, pour A. – plié de rire à plusieurs endroits. Moins nanard que dans mon lointain souvenir. On a dû pouvoir dire ou écrire, à l’époque, que ça réinventait complètement le comique troupier. Au lit, commencé Underworld, pas longtemps. [La barre d’espace, peu réactive, me fait des blagues, composant des agglutinés.]

 

Mercredi 14. [Neuf heures et demie.] Poursuivi quelques pages d’Underworld, je ne comprends rien aux règles du baseball donc une partir du tour de force stylistique m’échappe. Cela sent un peu le tour de force, dès le départ. À suivre… Vais lire les 25 pages restantes de Mrs Dalloway.

Désintoxication de café presque totale (juste une  petite tasse milieu de matinée). Pas de thé, du tout.

Max Roach & Clifford Brown.

Au lever on a cru au beau, et puis : vent, soleil par intermittences – ça peut donner tout et son contraire.

Après-midi et soirée : Concours de la Corne d’Or à Nogaro. Foule. Belles vaches, sorties festival des sauteurs distrayantes (dont un tout à fait inédit et épatant triple saut périlleux avant et sur la vache par Louis Ansolabéhère), et triomphe de Thomas Marty, tenant du titre et auteur d’un intérieur absolument époustouflant. Le garçon devient meilleur chaque année. Côté trophées, triplé et carton plein de l’Armagnacaise : Barrouillet cordier d’argent ému aux larmes, Ibañeza indétrônable et Baronne vache de l’avenir.

D’où vient la passion et surenchère de Virginia Woolf pour les points-virgule ?

Plus d’hélicos (c’était donc ça).

 

Jeudi 15. Record de la coiffeuse la plus abrutie & la plus inculte pulvérisé. (Jocelyne, dite « Joss », à Hagetmau.) Avouez que la concurrence est rude…

Continué d’ébrancher des gaules – activité essentielle de ce début d’été – au point de devoir manier le sécateur de la main gauche (triple ampoule à l’index de la main droite (mon père avait raison : « mets des gants de jardinage, Guillaume ! »)).

Pas d’Underworld.

Bassine de 6 kilos de prunes quasi achevée (en 4 jours). Pas besoin de faire des confitures, une famille de quatre estivants suffit amplement à la Cause.

Underworld, 100-122.

 

mercredi, 14 juillet 2010

Boulevards de ceinture, 69-70

Je sais bien que le curriculum vitae de ces ombres ne présente pas un grand intérêt, mais si je ne le dressais pas aujourd’hui, personne d’autre ne s’y emploierait.

Course des ombres, vitesse pour rien, nous ne savons ni qui nous sommes -- ni pourquoi nous rêvons. (Brenne : froid léger, puis douceur moite au zoo. 30 avril 2006.)

 

mercredi, 07 juillet 2010

Mine en route

Chronotope. Mûrier. Lundi, en passant le long du petit square de la rue Briçonnet, il m’est soudain apparu que ce lieu, et le moment où les mûres tombant en lourdes grappes s’écrasent âcrement au sol, est l’un des plus beaux de Tours. Mûrier. Epiphanie.

Comme à chaque mois de juillet, les pavois de Michel Gressier, aux triangles colorés flottant dans le vent, ont refait leur apparition, sur le pont Wilson.

Un Modiano dans la poche droite, un Herbart dans la gauche, j’ai pris le bus. Vol d’instants, dont je retiendrai ça : verre brisé sur le parking du Quick, goélands ligériens sur les bancs de sable, dalle effritée sur un trottoir de la rue Mirabeau (je ne l’avais pas vue, l’ai sentie sous mon pied droit, me demandant ce qui se passait). Kleptomanies überurbaines encore et toujours.

Entendu avant-hier : « je me suis acheté un pyjama, mon chéri va être hyper content – c’est une chemise de nuit Betty Boop ».

Nastasia sert, le soir, à la guinguette des bords de Loire. « C’est tellement sympa que ce n’est pas du travail. » (Même plus du travail ?) Dans deux mois, elle sera à Dublin, pour une année à Trinity.

(Sept magnolias place des Joulins. En ai-je assez parlé ?)

 

lundi, 05 juillet 2010

Hôte d'un poids

" Cela faisait longtemps qu'Eibenschütz avait cessé d'écouter.  Toutefois, celui lui faisait du bien que quelqu'un parlât à ses côtés. Il éprouvait ce qu'on ressent parfois en entendant la pluie tomber, sans qu'on puisse non plus comprendre son langage. "

Joseph Roth. Les Fausses mesures. Traduction de Brice Germain. Sillage, 2009, p. 124.

[Das falsche Gewicht, 1937]

Violette Morris

Nous avons regardé hier soir un documentaire (ou docu-fiction, plutôt) sur les Français qui ont choisi Hitler. Rien de bien pharamineux, avec un commentaire en registre familier ("les collabos", "les miliciens se planquent", "ils n'en ont rien à foutre"), des scènes reconstituées au flou (ridicules), et une musique inappropriée. Il était toutefois instructif, et notamment au sujet d'une certaine Violette Morris, personnage tout à fait atypique et étonnant, dont je n'avais jamais entendu parler (le lien en vert ci-dessus renvoie à sa biographie succincte dans la WP francophone).

Quoique son biographe le plus récent (et, semble-t-il, le plus sérieux) intitule sans broncher l'ouvrage qu'il lui a consacré La hyène de la Gestapo, et quoique le docu-fiction lui-même ait présenté sans la moindre ambiguïté le rôle d'espionne du Reich, puis de collaboratrice, de cette athlète multi-facettes qui avait subi, en 1929, une mastectomie pour mieux pratiquer le sport automobile, je n'ai trouvé -- sur le Web -- aucune preuve archivale des faits reprochés à la susnommée. Je compte essayer de me procurer un des ouvrages qui ont été consacrés à cette Violette (aucun d'entre eux ne se trouve à la B.U.), mais si l'article de la WP francophone a raison de pointer du doigt leurs insuffisances en matière de sources documentaires, je ne serai guère plus avancé.

Bien entendu, je ne doute nullement qu'elle ait été une féroce collaboratrice, puisque convergent tant d'affirmations ; mais enfin, je suis intrigué de voir que les articles de la WP francophone et de la WP anglophone insistent sur l'absence de sources ou de références étayant les accusations. Aussi lancé-je ici un appel : est-ce qu'un spécialiste de ces questions pourrait me signaler un ouvrage fiable, dans lequel se trouveraient des témoignages, des éléments d'archive, toute référence à des documents prouvant le statut d'espionne et de "collabo" de Violette Morris.

 

dimanche, 04 juillet 2010

Jour des sceaux...

Le voisin nous a apporté trois frisées, s'excusant presque ("avec la chaleur, elles sont montées toutes en même temps"). Grand ménage à la cuisine et dans les chambres. Curieusement, le sous-sol, frais d'ordinaire, a emmagasiné de la moiteur. Jour des sceaux bientôt. Une simple phrase a déclenché x interrogations sur le zeugme et l'hypallage. Et ce jour, justement, mes parents célèbrent leur quarantième anniversaire de mariage.

 

jeudi, 01 juillet 2010

Site Web universitaire

Vous cliquez sur un lien "image", et vous retrouvez à télécharger un logo.

 

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mercredi, 30 juin 2010

Un mot à la hâte

Il me semble que je n'ai jamais pris le temps d'être éjaculateur précoce.

 

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mardi, 29 juin 2010

Ah vous dirai-je Melbourne ?

Royal Arcade / Melbourne, May 4, 2010.

( cliquer pour agrandir / tiquer pour devenir / fliquer pour s'ébahir / piquer des souvenirs )

Orangine

Hier midi, j'ai mangé du sorbet aux carottes râpées. Puis j'ai baissé le thermostat du frigo.

 

12:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Browning (W.M. 7)

L'honorable Robert Browning

Ne savait pas jouer au ping-

Pong. Sa femme, Elizabeth,

Lui dit :  " Ah, que je m'embeth ! "

Et lui : "Si on jouait au pong-ping ? "

 

Le Marin du vieux port

Il y a toujours des marins, des mariniers, des navires - dans tes poèmes.

Ne m'en étais pas aperçu.

(Signe des temps.)

Bouffée de fraîcheur au grand large. Non sans mal, après plusieurs tentatives, il finit par explorer minutieusement la grande barrière de corail, avec l'oxygène en bandoulière comme un escargot mal fagoté. Bois ça un coup, ça dégage.

Dans ce poème encore, un capitaine de frégate !

Le tourne-disques inlassablement me fige cet arc-en-ciel dans les yeux. J'ai quatorze ans et je ne sais même pas ce que ça signifie. (Aujourd'hui encore non plus.)

Toutes mes amours ont viré de bord...

 

lundi, 28 juin 2010

Ermitage en pays gluant

À chaque repas, il racontait avec enthousiasme ses promenades. Une odeur fade flottait en buée sous le plafond bas et sombre. Je la verrai toute ma vie. (A droite, bosquets à travers lesquels on aperçoit l'entrée.)

Après les premières foulées sur ce sol particulier, il raidit, en une retombée adroite, ses quatre jambes nerveuses et se mit à glisser, ainsi planté, sur ce sol gras, où ses sabots sans fer creusaient des rainures. J'avais une peur spéciale des courtilières qui ont un corps long [...] et deux antennes sur la tête, et qui jouissent dans le monde agricole d'une réputation détestable. (M. de Labrador, ambassadeur d'Espagne, homme fidèle, parle peu, se promène seul, pense beaucoup, ou ne pense point, ce que je ne sais démêler.)

(Le torrent se divisait en plusieurs ramifications, et son cours semblait se perdre dans la plaine.)

Sur la pierre du milieu, entre l'enfant et le vieillard, moisissait le corps d'un beau jeune homme déjà saisi par le violet de la mort. Ce masque qui semblait visqueux se modelait dans les reflets de la nuit. (Derrière lui ont disparu les hommes, les chevaux et la meute.)

 

 

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Si vous ne comprenez goutte à ce texte, il vous reste toujours les huit liens interactifs...

(Mais à qui je parle.)

dimanche, 27 juin 2010

Embrouilles

Non sans faire preuve d'une certaine prudence, le chat gris traverse le rond-point. Sans soucier de savoir si la femme qu'il croise a lu, cette nuit, dans un long naufrage insomniaque, un livre dans lequel figuraient, à la même page, les mots chiendent et chélidoine, l'agent immobilier repense à ce petit château qui a été vendu par la concurrence. Et le brouillard s'épaissit.

 

vendredi, 25 juin 2010

Terrassé

Au Valmy, ce midi, bruschetta à la tapenade et Carlsberg à la pression. Il y a quinze mois, déjà, sous un soleil d'avant-printemps très beau (après une manifestation réussie), c'était la même terrasse, même si je n'étais pas celui qui avait commandé une bruschetta à la tapenade.

Aussi, la sainte Eléonore ravive des souvenirs annexes (mais centraux).

Comment survivre aux souvenirs, seul, au soleil, à la terrasse du Valmy ?

De terre et d'eau, la mêmoire - de fibres et par ficelles, toujours à raccorder comme le boyau d'un fragile instrument baroque, et solide aussi comme un tank avec ça... De terre et d'eau, elle file entre nos doigts avec ses grains. Elle irrigue mes douleurs, avec ses graines. Comment survivre, seul, au soleil, aux souvenirs, s'ils vous terrassent ?

 

Vache au nez subtil

Vache_au_nez_subtil_Dubuffet.jpg

 

 

Si je pouvais seulement tenir cette rubrique à jour chaque jour, si je pouvais me trouver nez à nez avec mes années, si le monde n'allait pas à vau-l'eau, si je ne cessais, dans l'obscurité du bureau, de confondre le signe ( avec le signe -, tout irait mieux, pensait-il après avoir justement (injustement, gauchement, maladroitement) écrit orait à la place d'irait. Les prières des saints ne coulent pas aux fontaines. J'aimerais que Margot, pour ça aussi, me réponde, que je ne sois pas contraint chaque jour à faire le pied de grue en l'attendant, tant et si bien que deux vieux et même une très jolie jeune femme ont fini par me demander "c'est combien ?" ! (J'explose.) Il pensait exploser, et disait j'explose, écrivait j'explose, n'explosait pas, continuait d'écrire... et le petit insecte quasi microscopique de trottiner toujours entre les lettres de l'écran et l'éclairage pas public. Tout joué au pif, j'ai vraiment eu le nez creux. Tout fait en cachette, j'ai somnolé, et pas pour rien. J'explose, écrit-il derechef.

 

jeudi, 24 juin 2010

Masse de ta paume...

" Sa figure, je voudrais pouvoir l'épaissir de tout ce qui l'animait sourdement, et que l'oeuvre de Gide, même dans ses parties les plus sincères, ne restitue qu'en secret, à la manière d'un cryptogramme." (Pierre Herbart. A la recherche d'André Gide, p. 12)

 

" Mais voici Breitbach. Ce qui est curieux, c'est que ce Breitbach est la personne qui, rencontrant par hasard Pierre Vienot dans un train, lui a parlé de l'insuffisance de la traduction de Prinzhorn dont il était en train de lire les épreuves et c'est par Vienot que Gide fut mis en éveil. Cette histoire revient à son point de départ." (Maria Van Rysselberghe. Cahiers de la Petite Dame 1929-1937. In Cahiers André Gide 5. NRF, pp. 86-7)

<<<<<<  "He hears a faint halloooo and one or two distant thumps like inflated paper bags being exploded by a fist very far off." (Mouroir, p. 117)

---------> Die Flucht der Stunden machte mich rasen. Unerträglich war mir die Notwendigkeit, sich zu entscheiden; eine Wahl treffen bedeutete mir nicht so sehr auszulesen als: verwerfen, was ich nicht auserlesen hatte. Mit Entsetzen begriff ich die Enge der Stunden und das die Zeit sich nur in einer Richtung erstreckt; eine Linie war sie – wie hätte ich gewünscht, sie sei Raum! -, und so behinderten meine Begierden, die einander nicht ausweichen konnten, sich gegenseitig auf dieser Fährte ohne Breite.

 

" Qu'est-ce qui me prend ce matin ? Cette brusque envie d'écrire quoi que ce soit dans ce carnet..." (Journal d'André Gide, 7 mai 1937. In Journal 1889-1939, Bibliothèque de la Pléiade, p. 1260)