mercredi, 14 mai 2008
1978 - ???
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04:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 13 mai 2008
1979 - Pierre Assouline, plomb de Numes
Le plus gênant est dans la prétention à faire de ces notes à leurs dates pleines de rumeurs un document de référence pour l’Histoire.
Rassurez-vous : cela ne veut rien dire. Même en lisant ce qui précède, et l'ensemble de l'article, on ne comprend rien à cette phrase. Tant mieux pour le ruisseau de flammes.
[17 juin]
23:55 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
Bad marks
En lisant cet article*, au demeurant fort instructif et pas du tout surprenant**, je m'interroge sur la construction syntaxique et la cohérence d'une phrase :
They found plagiarism was twice as common in less selective universities than smaller, more popular ones.
La journaliste, Jessica Shepherd, a dû avoir une bonne note quand elle a passé ses examens...
* En cas de "lien mort", voir article copié-collé à la fin de ce billet.
** De ce côté-ci de la Manche, la Licence n'a déjà plus la moindre valeur, quelle que soit l'université, car les équipes pédagogiques sont contraintes de brader les diplômes.
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Universities accused of awarding undeserved marks
Jessica Shepherd. The Guardian. Tuesday June 17, 2008
Prof Geoffrey Alderman, who used to be in charge of safeguarding standards at Britain's largest university, the University of London, blamed grade inflation on "a league table culture".
He told The Independent newspaper that lecturers were under pressure to "mark positively" to secure a good position in the tables.
"The more firsts and upper seconds a university awards, the higher a ranking is likely to be," he said.
"So each university looks closely at the grading criteria used by its league table rivals and - if they are found to be using more lenient grading schemes - the argument is put about that 'peer' institutions must do the same."
Alderman, who was also head of quality at Middlesex University, said the upholding of academic standards had been "replaced by a grotesque bidding game, in which standards are inevitably sacrificed on the altar of public image".
He said universities were particularly "generous" when they marked non-European Union students, who pay far more in fees.
"Their fees are now a lucrative and essential source of much-needed revenue," he said. "I have heard it seriously argued that international students who plagiarise should be treated more leniently than British students because of 'differential cultural norms'. It is indeed rare, nowadays, for habitual plagiarists to be expelled from their universities."
Alderman said a professor of environmental archaeology at Bournemouth University, Paul Buckland, had recently resigned in disgust when he was told to pass 13 students he had failed.
"It is now apparently possible for Liverpool University students to be awarded first-class honours without having actually achieved a first-class mark in any individual component of their degrees," Alderman said.
Liverpool University denies this.
Alderman's comments, which he will repeat tonight at a lecture at the University of Buckingham, are backed up by research on grades and plagiarism.
The latest statistics show the number of students awarded firsts - the top mark - has risen by more than 100% over the past decade, from 16,708 to 36,645.
In the same period, the undergraduate population has gone up by more than 40%.
Only Cambridge University is thought to have reduced the proportion of firsts and 2:1s in the past decade.
Research published this month by the Higher Education Academy and the Joint Information Systems Committee found that in one year there were 9,229 recorded cases of plagiarism, but that just 143 students were expelled.
They found plagiarism was twice as common in less selective universities than smaller, more popular ones.
Alderman, however, said universities were not the only ones to blame. Students were more interested in "regurgitating knowledge" than learning in depth about their subject, he said.
Prof Rick Trainor, president of Universities UK, said: "The UK model for assuring quality and standards in higher education is sound and well-established. It is also well respected internationally and has informed and influenced parallel developments worldwide. "All courses are subject to regular monitoring and review by universities, including through the external examiner system. Universities' processes and mechanisms are, in turn, subject to additional external scrutiny by the Quality Assurance Agency for Higher Education which is independent of the government. These controls apply to all students whether from the UK or abroad. "In addition, all institutions have comprehensive policies relating to plagiarism and will take disciplinary action against students caught submitting work that is not their own. Many universities are already using advanced anti-plagiarism software to make sure that this is enforced."
23:53 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
1981 - Michel Puygrenier, le génie festivalier
Michel Puygrenier, l'âme des Fêtes Musicales de Touraine, est un être divin aux multiples facettes. Tantôt il est capable, sans se départir de son rictus narquois ni de son chapeau mou, d'asséner de merveilleuses pépites afin d'expliquer à un grincheux pourquoi le Festival l'escroque de soixante-dix euros, en arguant notamment que "ce genre d'incident ne se produit jamais", puis de se retourner vers une des dames patronesses qui lui servent d'escorte en expliquant qu'"on ne rembourse jamais les gens, et puis quoi encore".
Mais il sait aussi présenter somptueusement les artistes qui viennent se produire "dans [s]a Grange" [sic]. Ainsi, le 22 juin, à quatre heures, ne l'entendit-on pas annoncer le quatuor Artémy, et une oeuvre de Kapustain ? Rien de surprenant, dès lors, que le violoncelliste du quatuor Artémis se soit autorisé à lancer au public que "Kapustin [qu'il faut prononcer comme Raspoutine, eh oui, mon vieux Michel] n'était pas du tout connu en France".
Cela n'est pas vrai, très cher Eckart Runge : Michel Puygrenier n'est pas la France. Il est un univers à lui tout seul.
23:50 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel puygrenier, puygrenier, ligérienne
mercredi, 07 mai 2008
Notule pour "Scanners" de David Cronenberg
Scanners : inversion du mythe d'Abel et Caïn, puisque le mauvais fils - sacrilège et destructeur - est ici l'aîné.
Cela dit, on ne sait si, à la fin, l'un des deux corps réduit en bouillie volcanique, le survivant est "le bon fils", comme il le proclame (I am Cameron), ou si c'est Caïn/Darryl qui a triomphé, sous son vrai visage. L'hypothèse d'une fusion des deux n'est pas à exclure, ni, d'ailleurs, que tout cela soit du parfait Portninwak...
L'un est l'autre, comme dans tout schéma duel (et non dualiste).
09:57 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cronenberg, science-fiction, bible
mardi, 06 mai 2008
Fac d'empoigne
Entre deux surveillances d'examen, occupé à préparer un sujet d'EHP (je sais, c'est cryptique : je fais exprès), je réponds au téléphone :
- Allô ?
- Allô, ici la Maison de Retraite des Fargeaux [orthographe non contractuelle].
- Oui ?
- Ce serait pour avoir un petit renseignement : quel prix faites-vous sur le melon ?
- Euh, pardonnez-moi, mais à qui pensez-vous parler exactement ?
- Ben, je ne suis pas aux Halles ?
- Non, vous êtes à l'Université François-Rabelais, dans un bureau d'enseignant. Je pense que vous avez fait un faux numéro.
- Ah...
C'est, malgré tout, la saison du melon.
10:28 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (7)
samedi, 03 mai 2008
Alité sonore
Le pépiement des mésangeaux dans le nichoir
--- avec le ballet incessant des deux charbonnières adultes ---
[ Qu'est-ce qu'on entend ? ] C'est la pie qui est sur le toit
aussi : les enfants qui jouent au football, le coassement des grenouilles (chez les Bagarre ou juste après), un air de trompette tout d'un coup ::: j'ai corrigé cinq copies d'agrégation ce matin --- il m'en reste trois pour rester dans la moyenne --- mais je profite là, dans le jardin, de la douceur, du soleil, et des sons - bourdonnements, vrombissements aussi, voix d'enfants - qui bâtissent le samedi,
ce jour, à Tours.
14:02 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 02 mai 2008
Rue du Docteur Blanche
06:59 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, autoportrait, intime
jeudi, 01 mai 2008
Name-dropping...
C. lit Avant la nuit, l'autobiographie de Reinaldo Arenas, dont elle avait découvert La Couleur de l'été au printemps 2007.
De mon côté, pas plus tôt descendu de ma noire calèche, après avoir mis la charrue devant les boeufs et lu Magic Seeds de V.S. Naipaul avant même d'avoir mis la main sur Half A Life, je suis encore en vie, fasciné par ce dodécalogue, et j'ai commencé de lire Le Plan déchiqueté d'Abe Kobo.
(Il y a longtemps, rue du 51ème Régiment d'Infanterie, j'avais lu La face d'un autre. À l'automne dernier, je m'étais enlisé avec délices dans La Femme des sables, offert par un ami cher, avant de m'engluer dans les méandres cauchemardesques du Cahier kangourou.)
J'avais oublié, sur mes étagères, et depuis belle lurette, ce Plan déchiqueté, jamais lu, et dont j'ai vu, ouvrant le livre à la première page, que je l'avais acheté dans un vide-grenier, à Laversines, le 1er mai 2003.
Il y a cinq ans, exactement.
Lorsque cinq ans seront passés.
After Lorca : Spicer, aussi -- je t'ai trahi -- dans le vaste bureau rue du 51ème R.I.
18:27 Publié dans Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, romans, japon, sable
mercredi, 30 avril 2008
Artistes estoniens au Château de Tours, [3] : dessins de Priit Pärn
À mi-chemin entre les visions arachnéennes et plombées d'Alfred Kubin et l'humour noir d'un Topor, Priit Pärn, sans casser trois pattes à un canard, fait preuve de métier.
18:44 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 26 avril 2008
"Plaisirs de l'imagination", [2] : Fleurs imaginaires d'Urmo Raus
Courbes rouges, orbes, volutes :
trois carrés pris dans les Fleurs imaginaires de l'artiste estonien
Urmo Raus.
10:17 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 avril 2008
Exposition "Plaisirs de l'imagination", Château de Tours [1]
Il ne reste que qutre jours (pas un de plus) pour aller découvrir l'exposition d'art contemporain estonien qui est présentée, pour trois semaines seulement, au Château de Tours. Elle occupe les deux étages médians du Château.
Il s'agit d'un panachage des collections du Kumu (Eesti Kunstimuuseum) de Talinn, forcément inégal mais très intéressant.
J'ai choisi, pour illustrer ce bref billet, deux photographies de l'installation d'Erki Kasemets, "Life File", réalisée in situ.
12:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (9)
lundi, 21 avril 2008
... caboodle /
Tantale avec joie regarde tomber la pluie, les averses légères comme des coups de trique, et la fleur au fusil de l'imbécile heureux. Frottant la lampe d'Aladin, il porte l'épée. Le flambeau n'est pas assez glorieux, à ses yeux ; il lui faut cesser d'urgence toute activité. Alors, saisi, comme Sisyphe, par le démon de l'ataraxie, il se prend à rêver d'un monde inactif, sans turbulences, où plus la moindre avalanche ne viendrait se mettre en travers de son chemin, comme le pêcheur de Gavarnie stupéfait d'entendre glisser derrière lui, près des gorges du gave, le monde de son enfance, tout le tremblement.
L'ardoise grise voit ployer les résolutions les plus fermes, toujours sous l'orage.
Tantale, lassé d'entendre les hurlements des suppliciés, leurs hululements, leurs vociférations en cascade, leurs cris poussés par la vésanie, se cache dans un bistrot crasseux et descend, l'un après l'autre, de petits verres de Marie Brizard en disant d'une voix féroce et douce :
H. E. N. R. Y., Henry Ier, c'est moi, le roi !
Sisyphe rigole dans son absence de barbe. Fontaine, je ne boirai pas de tonneaux.
09:17 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 avril 2008
17 avril, point de lendemain
Le temps que le vent laisse filer l'ombre, se mettre à couvert sous de chaudes frondaisons.
Les Armes miraculeuses : livre lu, dans la difficulté et l'épanouissement, vers seize ans. Le Cahier d'un retour au pays natal reste moins chargé d'émotion, de douceur comme de douleur, au moins dans ma mémoire. Peut-être est-ce en l'honneur d'Aimé Césaire que j'envisageai un jour d'arpenter le terrain de la mêmoire.
Point besoin d'aller folâtrer avec les chantres de la tigritude ; la poésie, seul combat, suffit.
09:16 Publié dans Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 avril 2008
So, Nora
18:01 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 avril 2008
Laisser faire le temps
10:16 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (4)
lundi, 31 mars 2008
Nombres, cordes
J'ignorais hier soir, en refermant 2666, le roman de Roberto Bolaño que je suis en train de lire, à la page 333, que je mettrais très précisément 22 minutes à revenir à pied du garage ce matin, après avoir emmené les enfants, qui chez la nounou, qui à l'école, et ce d'autant moins, curieusement, que j'avais remarqué, mardi dernier, en rentrant du travail, que le compteur kilométrique de la voiture qui se trouve en ce moment même entre les mains des mécaniciens affichait 110011, au point de me demander, quelques instants, si ce nombre était bel et bien, en vertu de sa nature palindromique, plus beau que 110010, question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse. (Oui, j'ai une existence passionnante.)
Sinon, j'étais ravi de découvrir, lundi dernier, lors de l'avant-dernier concert (ou "midi musical") du Printemps musical de Saint-Cosme, le Trio à cordes de Villa-Lobos, pour lequel j'avais plutôt un préjugé défavorable, mais qui, à l'exception du troisième mouvement, qui donne une franche impression de "remplissage", est tout à fait remarquable. Plus tard, j'ai été surpris de découvrir que la fière Amazone répertoriait, sur ses différents sites nationaux, pas moins de trois enregistrements différents en CD... dont aucun n'est disponible, quoique le dernier, par le Kandinsky Trio, ait été publié il y a moins de quatre ans.
Lundi dernier, le trio que nous entendîmes à l'oeuvre était formé de trois (très) jeunes instrumentistes, la (remarquable) violoniste Eléonore Darmon, l'altiste Adeliya Chamrina (un brin paniquée, ou rivée à la violoniste, dans le trio de Schnittke) et le violoncelliste Yan Levionnois.
10:57 Publié dans Autoportraiture, Autres gammes, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 19 mars 2008
Debussy, décidément
Sur les contreforts de ma mélancolie, où j'ai vu trottiner hier matin un beau rat au poil brun, furetant de poubelle en poubelle une fois enfui, j'entends la voix lancinante et douce de la soprano, entre les assombrissements d'Alfred Kubin et les farandoles squelettiques et colorées d'un James Ensor. La mise en lied de Duparc est plus poignante que celle de Chabrier, mais faut-il pour autant s'emperruquer ?
Le ciel se décolore chaque jour un peu plus. Demain, ce sera le printemps : sois sage, ô ma douleur...
09:32 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 17 mars 2008
Dimanche aux planches
Sur le chemin du Prieuré de Saint-Cosme, où toujours nous revenons, Alpha et moi, nourris des mêmes émois, nous entendons, à la radio, l'air célèbre d'Orphée dans l'opéra éponyme de Gluck, version française ("J'ai perdu mon Eurydice"). Je raconte à Alpha le mythe d'Orphée.
Au Printemps musical de Touraine, nous entendons Nikola Nikolov et Camille Schnoor dans la Sonate op. 100 de Brahms (dont je préfère tout de même les versions Laredo/Pommier et Zukerman/Barenboïm), et dans la Sonate op. 24 "Le Printemps" de Beethoven.
L'après-midi, pendant qu'Alpha et sa mère sont repartis pour le Prieuré (concert du Quatuor Ebène et de la pianiste Akiko Yamamoto consacré exclusivement à Brahms), je reste à garder Oméga et j'écoute, trois fois, la deuxième partie d'une pièce que j'aime beaucoup, et de plus en plus : Restoring the Death of Orpheus für Akkordeon und groes Orchester de Rolf Riehm, avec Teodoro Anzelotti à l'accordéon. Il s'agit là, selon moi, du meilleur que la musique contemporaine puisse offrir : l'oeuvre émeut autant qu'elle déstabilise, et donne à entendre autant qu'à réfléchir.
(Sortir, sortir de mon mutisme...)
10:02 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (9)
samedi, 01 mars 2008
Plus idiot qu'un félinomane, tu meurs...
Une bonne guerre, c'est ce qu'il leur faudrait...
(Ah, comment ? Ils sont déjà en guerre, les Ricains ?)
19:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 29 février 2008
Né un 29 février, il y a 100 ans
01:10 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 28 février 2008
"Trois jours sans écrire..."
Trois jours sans écrire, je pense. Non, ce ne sont pas les belles phrases de Sankt-Petri-Schnee, dont la lecture est terminée depuis ce matin (six heures et demie), ni les mémoires de Soyinka – oh, le portrait vitriolé des époux Mitterrand ! – qui me poussent à reprendre le fil de ces billets, mais l’odeur des fleurs de mimosa. Février, fleurs de mimosa : l’odeur des pâques, l’odeur des premières journées d’avant-printemps, l’odeur du soleil en boules fleurs, l’odeur minutieuse des fibrilles jaunes que l’on peut contempler des heures durant, l’odeur landaise par excellence, l’odeur d’avant-printemps, février au mimosa. C’est l’odeur des fleurs de mimosa qui me ramène vers l’écriture, cette odeur landaise insurrectionnelle du printemps qui se rebelle pour rire contre un hiver jamais vif – à peine des nuits à moins deux ou moins trois, mais les boules jaunes du mimosa en rigolent tout le jour, tout le midi, tout le mitan du soir, février fiévreux au mimosa qui embaume.
En ramenant ce février fiévreux jaune mimosa à l’écriture, ce sont aussi des souvenirs de lecture qui émergent, évidemment la série de poèmes que Ponge a consacrée au mimosa : ne s’y trouve-t-il pas l’adjectif floribonds ? (La bibliothèque, comme la mémoire, fait défaut.)
Gestuelles sobres et dansantes des fleurs de mimosa qu’alanguit la brise : souples, liés, ces mouvements entièrement silencieux comme sur la scène d’un cabaret. Pas même une mouche n’ose effleurer le jeté subtil des artistes, les fleurs de mimosa. Alors, sur le visage des spectateurs se lit l’euphorie que procure, face à de tels chatoiements, un art consommé semblable à la danse des marionnettes de chair, et dont aucun trait encore n’a jailli d’un hiver de pacotille (l’odeur d’avant-printemps, février au mimosa).
[ 17 février ]
10:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, littérature
mardi, 26 février 2008
L'Haleine heureuse
Dans Les Soldats de Salamine, Javier Cercas évoque les réunions des poètes phalangistes qui se tenaient "dans les caves du café Lyon, rue Alcala, dans un endroit connu sous le nom de La Baleine joyeuse" (Actes Sud, "Babel", p. 95). Intrigué par ce nom, j'ai trouvé, dans une page Web consacrée à Fernando Sesma Manzano, une reproduction de la fresque qui a donné son nom au sous-sol du café, La Ballena Alegre en V.O.
La Ballena alegre est aussi le titre d'une émission de radio diffusée sur Radio Inter Continental, et le nom d'un camping sis sur la Costa Brava.
Plus étrange, il y a une Baleine joyeuse à Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes.
Mais il semble que le motif de la baleine heureuse (happy whale) soit universel.
Et puis... on finit par en revenir, à force de recherches, à la "Phalange authentique" (!), qui a publié, pendant plusieurs années, une revue portant encore et toujours ce même titre. Le nom de la revue conviendrait mieux, au premier abord, à un cénacle de poètes surréalistes sud-américains qu'à la version madrilène des chemises brunes, mais enfin, ne soyons pas trop cratyliens. (D'ailleurs, le titre du roman de Cercas, passablement déceptif lui aussi, nous décourage du cratylisme.)
Il est difficile de savoir si le "récit réel" de Javier Cercas participe de la réhabilitation des écrivains phalangistes, et singulièrement de Rafael Sanchez Mazas. Ce qui est un peu agaçant, aussi, c'est l'accumulation de faits et d'arguments d'autorité dont, autofiction oblige, Cercas se pense dispensé de préciser les sources : d'un certain point de vue, ce "récit réel" est trop proche des événements historiques dont il tire sa substance pour se permettre le flou du romanesque...
18:10 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : phalange, littérature, extrême-droite, baleines
lundi, 25 février 2008
Moires
Dans les montagnes du Minangkabau, où sont les grandes gigantesques huttes pour femmes mariées, l’Islam traditionnel était matriarcal ; mais aura-t-il résisté, dites-nous, à la radicalisation de ces dernières années ?
[ 13 février 2008 ]
22:50 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie, Islam
Quatre vies, palettes... quatre violons
« Autrefois, on disait octante, mot plus régulier que quatre-vingt, qui est une expression barbare. » (Maurice Lachâtre. Nouveau Dictionnaire Universel [1881]. p. 1190)
Tout comme je suis sûr d’avoir déjà lu, dans un autre livre, évoquer le Trille du diable de Giuseppe Tartini – que joue le jeune Federico au cinquième chapitre de Sankt-Petri-Schnee – , je pense n’avoir jamais entendu jouer cette œuvre. Curieusement, le Robert des noms propres (édition 1983, dernier tome, p. 3057) cite plusieurs œuvres de musique de chambre du même compositeur, mais c’est ce Trille du diable, apparemment son coup d’essai, qui est passé à la postérité.
La même édition du Robert des noms propres ignore tout de Leo Perutz, qui fut, de fait, (re)découvert en France dans les années 1980. J’ai grandi près de Tartas ; un dimanche sur deux, quand nous allions en famille voir mes grands-parents à Saint-Pierre du Mont, nous passions près de la papeterie en nous bouchant le nez. Le seul Perutz qui ait droit à une entrée du prestigieux dictionnaire est Max Ferdinand Perutz, Prix Nobel de Chimie 1962. Toujours sur la même double page 3056-7, est reproduite une scène érotique de la Tombe des Taureaux, à Tarquinia : ici même, il y a de cela quelques étés, je lisais Les Petits chevaux de Tarquinia.
Brefs feuilletages : je connaissais Tapiès, Tao Chi et Tanguy, mais pas Rufino Tamayo (né en 1899 à Oaxaca). Son guitariste rouge (« Le Chanteur », 1951, Musée National d’Art Moderne, Paris) ressemble à une contrebasse – ses dents à un râtelier de piano – sa main à la pince de Belzébuth.
Michel-Ange et Henry Miller ont tous deux vécu quatre-vingt-neuf ans. Cela, je l’ai appris ce matin.
[ 13 février 2008 ]
16:20 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, musique, littérature, dictionnaires
Sankt-Petri-Schnee, premières impressions
Cela me fait plaisir de prendre le temps de lire un roman de Leo Perutz en allemand. Trop paresseux, je ne pratique pas assez souvent le latin, ni l’allemand. Ce sont plutôt des occasions.
Sankt-Petri-Schnee, que je lis, du coup, plus lentement que les précédents opus de Perutz lus en janvier, me plaît beaucoup. Les tâtonnements lexicaux auxquels je suis confronté sont surtout d’ordre adjectival. Pour le reste – et même les phrases dont la syntaxe est particulièrement alambiquée – je me laisse porter par le flot de la langue.
C’est un roman faussement simple. (Je n’en suis qu’au chapitre 6, sur les vingt-cinq que compte le roman.)
Comme souvent dans l’œuvre de Perutz, le premier chapitre situe le récit en orientant la lecture ; s’il s’agit d’une manipulation, d’une orientation trompeuse, il est permis de le supposer, mais sans certitude. Le plus admirable, pour l’instant, c’est la description de la promenade dans la vieille ville d’Osnabrück, à l’heure de midi, et de la double épiphanie du narrateur à la contemplation de la vitrine de l’antiquaire.
[ 13 février ]
15:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, traduction