Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 14 novembre 2007

Blocage des Tanneurs : deux communiqués officiels importants

 Je reproduis ci-après deux communiqués officiels, publiés tous deux hier. Le premier émane de la Présidence et montre à quel point nous sommes tous menacés par une dizaine de hooligans sans foi ni loi. Le second, qui engage l'ensemble de l'UFR Lettres & Langues, rappelle le principe de non rattrapage des cours, que j'ai déjà énoncé ici à plusieurs reprises.

Communiqué de la Présidence 

A l'attention des étudiants et personnels de l'Université François-Rabelais,

La présidence de l'université vient de refuser la demande faite par une délégation de "l'assemblée générale" d'héberger à l'université de Tours, ce week-end, la coordination nationale des étudiants.
Ce refus a été motivé par de nombreuses discussions avec les collègues des Tanneurs et d'autres sites.
Il a été jugé impossible de répondre favorablement à cette demande à la fois pour des raisons de sécurité et de principe. La coordination demandait en effet la mise à disposition d'amphithéâtres pour organiser les débats et assurer le campement d'au moins une centaine de délégués, de samedi midi à dimanche soir. La présidence rappelle qu'elle a toujours refusé l'occupation de nuit des locaux universitaires, occupation qui ne nous permet pas d'assurer la sécurité des personnes et des biens. Il n'y avait donc aucune raison que nous l'acceptions à cette occasion.
Par ailleurs, la présidence a toujours fait état de son opposition au blocage de l'université, quelles que soient les revendications poursuivies. Ce dernier impose aux étudiants et aux personnels des conditions extrêmement difficiles depuis une semaine. Les filtrages et les contrôles d'entrée sont très péniblement ressentis par tous. La présidence ne pouvait donc pas cautionner, en accueillant cette coordination, le blocage de l'université comme outil systématique de revendication politique.
Ce refus peut avoir des conséquences que la délégation étudiante nous a clairement fait entrevoir.
La présidence demande donc à chacun de s'armer de patience et de sérénité pour traverser les prochains jours de tension qui s'annoncent. Elle rappelle qu'elle saura prendre toutes les mesures nécessaires afin de prévenir des débordements inacceptables pour tous.

 


 

MOTION VOTEE PAR LE CONSEIL DE L’UFR LETTRES ET LANGUES
LE 13 NOVEMBRE 2007

Le Conseil de l’UFR Lettres et Langues rappelle son attachement au principe de la démocratie incluant, outre le droit de grève, le dialogue, le respect de l’autre et l’acceptation des règles démocratiques. Il précise que les enseignants ne sont pas grévistes : ils sont dans l’impossibilité d’accomplir leurs tâches d’enseignement en raison du blocage de la Faculté. Dans ces conditions, les cours n’ont pas à être remplacés et les examens auront lieu aux dates et selon les modalités prévues. Il exprime enfin son inquiétude pour l’avenir immédiat des étudiants en Lettres et Langues et son souci de ne pas voir pénalisées des formations qui sont déjà fragiles en raison notamment de la conjoncture et du marché du travail.

09:55 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (24)

Blocage, un texte de Caroline Maidon

Caroline Maidon m'ayant autorisé à reproduire son excellent argumentaire, publié sur le blog Pour ou contre le blocage***, je le fais sans vergogne. Cela fait plaisir de lire la prose d'étudiants intelligents...

Bonjour à tous, pro-bloqueurs et anti-bloqueurs confondus.

Je n'ai pas pu aller à l'AG d'hier, mais ce que dit Anne-Sophie n'est pas très étonnant : quand on se réunit ce week-end pour rejoindre les grèves qui dureront au moins jusqu'au 20, c'est difficile d'accepter que la fac soit débloquée, même si tout le monde ne désire pas la jonction des mouvements : les représentants auto-proclamés de 40 universités lancent un appel à une mobilisation générale contre le gouvernement, en bloquant par exemple les gares.

Cet été, l'Unef avait rendu un avis favorable à la LRU. A présent, c'est une atteinte aux droits des étudiants... Quel dommage que les étudiants ne soient citoyens que par intermitence, qu'ils ne se soucient des lois que lorsqu'elles sont votées et en attente de décrets d'application, un peu avant l'élection des représentants étudiants (n'y voyez surtout aucun lien, pas plus que dans le choix de la date du début du mouvement, les meneurs ne connaissent rien aux soviets...).

Les prétextes du blocage n'ont à mes yeux aucune validité. D'abord, il y a l'épineux problème des bourses : les étudiants boursiers ont le devoir d'assuduité, c'est-à-dire que s'ils manquent des cours on peut leur supprimer la bourse. Seulement, l'échec aux examens est aussi un motif de suppression de bourses, pour les bloqueurs comme pour les non-bloqueurs. De surcroît, même avant le blocage, aucune bourse n'a été supprimé les années précédentes quand il y avait un appel à manifester de la part des syndicats (renseignements pris auprès du CLOUS de Tours, j'essayerai d'obtenir aujourd'hui confirmation auprès du responsable régional que cela ne se produira pas en cas de déblocage de la fac).

Deuxième argument : "depuis qu'on a bloqué, c'est fou le nombre de personnes qui viennent aux AG". Effectivement, c'est une bonne constatation. Les anti-blocage viennent (en vain) aux AG. Seulement les gens sont-ils maintenant dans la rue parce qu'ils ont la profonde conviction que la loi est mauvaise, ou bien simplement parce qu'en bon moutons de Panurge, ils allaient en cours quand la fac était ouverte et qu'ils n'y vont plus comme elle est bloquée ? Le blocage n'a pas permis de convaincre les gens, il n'a pas permis d'informer les étudiants (avec toutes les affiches qu'il y avait à la fac, il était difficile de ne pas être au courant). Il a seulement permis de monter en épingle un mouvement politique et faire grossir les masses d'étudiants dont beaucoup ont abandonné leur sens critique.

Troisième argument : "c'est notre seul moyen de nous faire entendre". Il est vrai qu'on ne parlait pas du mouvement avant le blocage, sans doute parce que quand on défile derrière les syndicats de gauche qui militent contre la réforme des régimes spéciaux, on est assez peu visible. Mais même maintenant qu'ils disposent de la diffusion médiatique, l'université (du moins sur le site Tanneurs) continue d'être bloquée. Pourquoi ne pas bloquer la mairie, la préfecture, le palais de justice, organes du pouvoir que les étudiants entendent contester ?! Réponse d'un des étudiants : "on risque de finir en garde-à-vue". C'est le sentiment d'impunité qui les fait occuper la fac, et non une volonté de défendre leurs droits. Tout le monde est content que le blocage soit aux Tanneurs : les révolutionnaires en herbe savent où se retrouver, les autres facs (droit, science, etc.) continuent de fonctionner normalement (pas une affiche sur la LRU à la fac de sciences), le préfet et le maire savent parfaitement où se situent les troubles-fêtes, et n'ont plus à s'en préoccuper... Bref, seuls les étudiants qui voudraient étudier vont être pénalisés, avoir des examens aux rabais (s'ils arrivent à les avoir), gâcher leur avenir professionnel (déjà si précaire à en croire les manifestants). Faut-il sacrifier nos droits présents pour un bien futur qui nous garantirait un meilleur avenir ? Faut-il se laisser faire par les bloqueurs sous prétexte que, qui sait, peut-être que ce sera bien pour nous ?

Les AG, vaste mascarade pseudo-démocratique, n'ont à mes yeux aucune légitimité, aucune autorité. Cela ne m'a pas empêché d'assister à certaines d'entre elles. Je n'attendrai donc pas qu'on y décide le débloquage des Tanneurs pour agir. Une des pro-blocage que j'ai rencontré hier m'a dit ces quelques mots pleins de bon sens : "nous, on a tous les droits. Enfin, non, mais c'est pas grave, les droits on les prend." Au détriment de nos droits. Je ne laisserai pas une minorité m'empêcher d'avoir cours. On s'est battu pour avoir ces droits, mais on reste les bras ballants en les voyant bafouer. Ce n'est pas ma conception de la démocratie. Avant de céder à la violence (qui a mon sens ne résout rien), sachez que vous pouvez porter plainte contre les étudiants bloqueurs pour atteinte à votre liberté de circulation (c'est ce que je compte faire dès aujourd'hui). Et oui, nous ne sommes pas encore dans une dictature, ni le gouvernement ni les bloqueurs n'ont encore le droit de supprimer nos droits !

P.S. : 1 300 étudiants à l'amphi Thélème (selon certains bloqueurs), c'est contraire à toutes les règles de sécurité : le moindre incident et il y aura des morts. Si l'amphi est fermé, y aura-t-il autant de monde pour défendre dans le froid leurs idées ?

Caroline Maidon

 

*** Soit dit au passage, il y a, à l'heure actuelle, sur ce blog, 87 votes contre le blocage et 13 en faveur du blocage. Cela n'est qu'une indication, mais tout de même...

09:10 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne

mardi, 13 novembre 2007

Henri IV, à Vendôme

Buste de Henri IV par Torcheux


................. Je ne sais qui est ce Torcheux, très piètre sculpteur, mais il/elle pourrait aisément concourir au titre d'Aucteur du Pourtraict le Moins-Ressemblans du Roy Henry IV...............

lundi, 12 novembre 2007

Blocage aux fous

La mascarade continue.

Le blocage se poursuit. Jusqu'à mercredi inclus.

Vu la façon dont s'est passée l'A.G., on n'est pas étonné d'apprendre que les "bloqueurs" voulaient en interdire l'accès aux journalistes. Dites-moi, au fait, comment appelle-t-on les pays dans lesquels on se méfie des journalistes ?

"Blocage" des Tanneurs & culture historique

Ayant théoriquement cours de neuf à onze ce matin, je me suis rendu à l'université dès 8 h 30, pour constater que le blocage voté mardi dernier en A.G. par 525 étudiants perdurait. Il y avait là une dizaine des étudiants à qui je devais faire cours, tous favorables à la reprise du travail ; ils étaient d'ailleurs venus pour tenter d'aller travailler en bibliothèque ou en salle informatique. Nous avons été retenus vingt minutes dehors, car les trois cerbères faisaient rentrer les étudiants et les personnels par "wagons", avant que d'autres "bloqueurs" ne les escortent, de manière plutôt musclée, jusqu'à la B.U..

Devant la B.U., une de mes étudiantes de troisième année continue de faire (très courageusement) signer une pétition contre le blocage du site.

Quoique mon devoir soit d'être présent aux Tanneurs pendant mes heures de cours, il faudrait que j'arrête d'y aller, car je reviens ulcéré par les conversations que je tiens avec les "bloqueurs".

Ainsi, la perle de ce matin revient à un étudiant qui insistait sur la nécessité de rattraper, une fois le blocage terminé, les cours annulés, et à qui j'expliquais, pour la énième fois, que cela était contraire au Code du Travail : il m'a alors doctement signifié qu'il ne "[s]e souci[ait] pas beaucoup du Code du Travail". Il me semble, quant à moi, le droit de tout travailleur à être rémunéré pour son travail fut, en son temps, une grande avancée démocratique. J'ai alors essayé d'expliquer que le rattrapage hypothétique des cours et des examens de contrôle continu annulés par les enseignants reviendrait à enfreindre tant le droit de grève que le droit de non grève... un peu comme si les cheminots grévistes demandaient à la direction de la SNCF de faire travailler les personnels non grévistes afin de compenser les effets de la grève ! L'étudiant m'a réitéré son peu d'intérêt pour ce genre de considération, et ses camarades n'avaient pas l'air choqués.

Quelle que soit la légitimité de ce mouvement de blocage, sur laquelle je ne veux pas revenir, on peut constater, en tout cas, que ce n'est pas la culture politique et historique qui étouffe ses "meneurs".

--------------------------------------

EDIT :

Une étudiante a mis en place un blog de vote et de discussion Pour ou contre le blocage des Tanneurs ; elle m'a demandé de relayer l'information, ce que je fais.

----------------------

Enfin, je vais me consoler avec une bonne journée de travail hors site : rédaction de quatre rapports pour la Commission de Spécialistes, préparation de sujets d'examen, mise en place du calendrier d'épreuves de 1ère session  du L3. Ajoutons, pour finir sur une note plus gaie aussi, que je ne sais pas quelle traduction de Moby Dick Didier Goux avait lue : il paraît que la traduction de Giono est du très grand n'importe quoi (passages supprimés, contresens à la pelle) et que la dernière en date, signée Philippe Jaworski pour la Pléiade, est très minutieuse et fidèle.

dimanche, 11 novembre 2007

Salvation is vain

Tenaillé ces temps-ci entre les poèmes d'Amy Clampitt et la découverte, lente et sourde, de Moby Dick (encore jamais lu, ce qui, tout en étant une effroyble lacune, laisse entrevoir d'autres horizons (si à 33 ans on avait fait le tour du cadran, il n'y aurait qu'à se laisser crucifier)), je laisse infuser aussi Abadôn de Michèle Dujardin (Melville ne pouvait mieux venir).

J'aurais voulu (j'ai failli) écrire un texte pour faire le point : où me mène le voyage commencé le 9 novembre 2001, pusique je suis depuis longtemps maintenant allongé sous un chêne à regarder les autres se précipiter vers Compostelle ? Nos journées sur les berges toujours passent dans le jaune.

Coloquintes de Vendôme

Statue militaire du Marquis de Rochambeau


Vendôme, ce 11 novembre.

 

Que l'on n'aime guère le maréchal de Rochambeau, c'est une chose ; mais pourquoi, près de Halloween, avoir affublé sa statue guerrière de deux coloquintes ?

 

Maison natale du maréchal de Rochambeau

samedi, 10 novembre 2007

Ubiquité (pour J.L.)

Le mieux serait de ne pas devoir choisir entre la petite voix qui dit non et celle qui chante en sourdine un petit air frondeur (avec éloge de la lenteur).

Je refuse de choisir.

20:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

80 heures hebdomadaires

... Où on parlait (déjà) feignants ...

Automnes appareillés

Pas de soleil, aujourd'hui, alors

Vignerge XII 

se replonger dans la fournaise naguère regardée.

vendredi, 09 novembre 2007

L.R.U., ils en ont parlé...

Comme, dans la situation actuelle, la question du blocage prend le pas sur le débat de fond autour de la L.R.U., je me permets de copier-coller ici, en l'adaptant en partie, ma réponse à Simon, qui me demandait ce que je pensais de la loi votée en août et qui déclenche de telles furies en novembre :

Il se trouve que, de mon point de vue, le vote de cette loi appartient déjà au passé. Pour commencer l'élaboration du contrat quadriennal 2008-2011 en juin dernier, les équipes pédagogiques ont suivi les lettres de cadrage du Ministère et de la Présidence, et c'est surtout sur ces points essentiels que nous avons débattu et travaillé en juin et juillet.

Plusieurs de mes collègues sont hostiles à cette loi, notamment en ce qui concerne la diminution de la représentativité élective au C.A., la présence accrue d'acteurs de la société civile et économique dans ces mêmes C.A., et le remplacement des commissions de spécialistes par des commissions ad hoc. Aucun de ces points ne me gêne vraiment, surtout quand on voit la foire d'empoigne que sont la plupart des C.A. et aussi le peu de légitimité de plusieurs commissions de spécialistes de par la France.

Le vrai sujet de débat, à mon sens, c'est la question du financement. La loi ne me gêne guère, en ce qu'elle ne "privatise" aucunement l'université. Mais, dans la mesure où les universités manquent de moyens et où le candidat Sarkozy jusqu'en mai et la ministre Pécresse depuis ne cessent de rappeler que plusieurs milliards d'euros supplémentaires seront injectés dans l'enseignement supérieur, on aimerait savoir où ira l'argent. Il est à craindre que seuls les diplômes "professionnalisants" récupèrent les fonds.

En l'espèce, on nous a demandé, dans les lettres de cadrage citées plus haut, d'être ambitieux pédagogiquement ; pendant ce temps, on nous faisait comprendre qu'il fallait travailler à moyens constants... C'est incompréhensible. Ainsi, le budget du département d'anglais a baissé de 12% en deux ans alors que l'inflation, dans le même temps, était de 7% ? Là est le fond du problème, et nullement dans la L.R.U.

Il reste beaucoup de flou autour de la première année de Licence. À un moment donné, lors des fameuses réunions de travail de juin dernier, nous avons cru comprendre qu'il serait possible d'ajouter 8 heures hebdomadaires de soutien pour 1/3 des promotions de L1. Comme tu le sais, cela serait suffisant pour compenser les très importantes lacunes des bacheliers. Mais cela représente aussi beaucoup de pognon ! Nous avons eu des échos contraires à ce sujet, de sorte que nous avons élaboré des projets permettant d'intégrer ce dispositif et attendons à présent, sans beaucoup d'illusions, le "retour" des expertises ministérielles.

Blocage des Tanneurs, 4ème jour

Vous trouverez ci-lié le communiqué de la Conférence des Présidents d'Université, auquel je souscris des deux mains.

Par ailleurs, j'ai écrit ce matin un bref courrier aux Doyens des U.F.R. d'Arts & Sciences Humaines et de Lettres & Langues. Le voici :

 

De : Guillaume Cingal , MCF Anglais-LEA
Directeur des études de LEA L1 et de LLCE Anglais L3

 

Messieurs les Doyens, Chers Collègues,

défavorable au blocage de l’université, je suis présent chaque jour sur le site et constate que la non-tenue des cours n’est pas de la responsabilité des enseignants. Par conséquent, il me semble contraire aux droits et devoirs des enseignants-chercheurs de remplacer les cours. Si le blocage dure plus de trois semaines, il sera également impossible de procéder à l’évaluation du contrôle continu.

Ce matin, Mme Pécresse a rappelé, sur différents médias, ce principe, en exprimant clairement l’idée que les enseignants ne devaient pas remplacer les cours. Je me réjouis de ce soutien de notre autorité de tutelle et aimerais savoir s’il est envisageable de publier un communiqué officiel de nos UFR allant dans ce sens, ainsi que d’en informer largement les collègues et les étudiants.

A titre personnel, je réponds d’ores et déjà aux étudiants qui me sollicitent que je ne transmettrai aucun travail par courrier électronique et ne remplacerai pas les cours annulés pour cause de blocage et pense que nous devrions adopter une attitude collégiale cohérente sur ces questions.

 

Salutations respectueuses,

Guillaume Cingal

jeudi, 08 novembre 2007

Question fondamentale

   Vaut-il mieux être un pré-soixante-huitard attardé ou un post-seventies en avance sur son temps ?

14:58 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Ligérienne

Désert du jeudi

En moins d'une heure, j'ai discuté avec une trentaine de mes étudiants, qui déplorent tous que les étudiants défavorables au blocage restent chez eux, et qui se sentent, du coup, isolés. En effet, c'est regrettable, car tous les étudiants subiront les conséquences désastreuses de ce mouvement à la légitimité douteuse.

Les responsables de plusieurs filières m'ont dit qu'ils croulaient, comme moi, sous les e-mails d'étudiants inquiets. Au lieu de s'inquiéter dans leur coin, ils feraient mieux d'agir et d'occuper le terrain dans les A.G....!

Une étudiante de 3ème année a lancé l'idée d'une pétition, ce qui aurait le mérite de montrer qu'une immense majorité des étudiants est hostile à ce blocage.

mercredi, 07 novembre 2007

Quand les bloqueurs débloquent...

Aujourd'hui encore, j'ai pu constater de visu le comportement agressif et irresponsable des étudiants "bloqueurs". L'un de mes collègues, qui assurait un cours de concours (c'est-à-dire un cours non affecté, en théorie, par le blocage), a été dérangé trois fois par des étudiants qui l'ont violemment pris à partie. Dans une autre salle du rez-de-chaussée, j'ai assisté à l'une de ces altercations musclées ; ce n'était pas beau à voir...

Par ailleurs, deux étudiantes "bloqueuses" m'ont expliqué doctement que le devoir des enseignants était d'être "solidaires" du mouvement et de continuer à assurer leurs cours par mail, puis de rattraper les cours une fois la situation revenue à la normale ! C'est curieux : même le gouvernement de droite si universellement honni n'a pas réussi à nous imposer de travailler pour du beurre. Les syndicats étudiants responsables du blocage voudraient, eux, contraindre les enseignants à assurer des centaines d'heures supplémentaires non rémunérées...

On nage en plein délire...

Soyons donc clairs :

Le blocage, discuté et voté en A.G., est le fait des étudiants, et n’engage que leur seule responsabilité. Si le blocage se poursuit, il faut que cela se fasse en connaissance de cause. Si la majorité des étudiants sont effectivement favorables à ce blocage, cela relève d’une volonté démocratique qui ne saurait, pour autant, engager la responsabilité des enseignants. Le rafistolage du printemps 2006 a été très durement vécu par la communauté enseignante, et ne se repr od uira pas.

9,1 m à l'égoût

 9,1 mètres à l'égoût


Make no bones about dogs
The grass is forever green
There's no dough in my blogs
Your boots are in shagreen

And my soul walks barefoot
In the frightened alleys

Blocage des Tanneurs reconduit jusqu'au lundi 12

Je me permets de citer un extrait du communiqué publié hier soir par les étudiants bloquant le site des Tanneurs :

Présidée par une militante de l’UNEF, un militant de SUD et un indépendant, l’AG a largement donné la parole aux étudiants laissant même des étudiants prendre la parole en faveur de la réforme, sans convaincre grand monde.


 

Outre que le sens de cette phrase est difficile à saisir, faute d'une syntaxe cohérente, on remarquera que :

1) les trois présidents de séance étaient favorables au blocage : belle conception de la démocratie !

2) le droit des opposants à la parole est présenté comme une faveur extraordinaire ("laissant même") et non comme un fonctionnement démocratique normal. Si cela est vrai, toutefois, cela constitue une amélioration sans précédent par rapport au mouvement de blocage du printemps 2006. En effet, à l'époque, tout étudiant qui commençait à argumenter en faveur d'un déblocage du site se faisiait aussitôt traiter de "lepéniste", de "facho", voire molester.

3) le communiqué ne précise à aucun moment que l'amphithéâtre Thélème était bondé et que tous les étudiants qui se trouvaient à l'extérieur étaient hostiles au blocage et n'ont pu prendre part au vote, un filtrage soigneux ayant été mis en place par le comité d'organisation du blocage. J'ai pu constater cela de visu à trois heures de l'après-midi, et discuter longuement avec un groupe d'étudiants de 3ème année de L.E.A., tous inquiets et favorables à une reprise immédiate des cours : aucun n'a finalement pu s'exprimer, ni voter.

 

La poursuite du blocage jusqu'à lundi a été votée par 575 étudiants (soit moins de 10% des étudiants des UFR du site Tanneurs).

 

-------------------------------------------

Rappelons que l'un des votes des A.G. d'avril 2006 avait été précédé de l'annonce suivante, de la part de certain militant syndical reconnaissable à son porte-voix et à son écharpe : "Que ceux qui sont pour le CPE ou qui se sont abstenus quittent l'amphi ou le service d'ordre s'en chargera." Avec de tels précédents, comment imaginer que le vote d'hier soir a pu se dérouler dans le respect de la démocratie ?

On prend les mêmes et on recommence... sauf que, cette fois-ci, je ne passerai pas des journées entières à envoyer des cours par e-mail aux étudiants, et je refuserai de remplacer les cours dans des conditions invraisemblables après la fin du blocage. Si tous les étudiants doivent passer leur premier semestre en juin, lors de la session de rattrapage, tant pis...

mardi, 06 novembre 2007

Blocage des Tanneurs, suite

Sortie de secours bloquéeL'A.G. fatidique Salle 32, Tanneurs Empilement trotzkyste Salles vidées Sortie de secours bloquée

Quand le blocage de la fac sera terminé, ces braves étudiants soi-disant de gauche laisseront les agents se taper le travail de rangement et nettoyer leur bazar.

Par ailleurs, si un incendie se déclare, les membres du personnel coincés à l'intérieur du site Tanneurs ne pourront pas emprunter les sorties de secours. Ceux des "bloqueurs" avec qui j'ai discuté cette après-midi m'ont déclaré qu'il n'y aurait "pas d'incendie". Je suppose qu'ils sont capables de décider en A.G. que les incendies n'existent pas... enfin, du moment qu'ils empêchent les personnes d'un avis différent de parler, bien sûr...

D'Elbeuf au second degré

......... Où je n'eus pas de prix .......

 



(Cette note est l'exact reflet temporel de celle publiée ce matin, en buvant mon café, et que j'ai failli oublier de classer dans la catégorie Autres gammes, peu prolifique. Ai-je noté (je sais bien que non) que, pour complaire à ma grand-mère maternelle, qui me l'a prêté, je suis en train de lire Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel, qui m'a d'abord prodigieusement agacé, puis m'intrigue, ce qui risque de se terminer par un abandon au bout de 150 pages ? (J'en ai lu 120.)

Avant de prendre un "break" de quatre jours, j'avais achevé de lire le Bob Dylan de François Bon, que j'ai beaucoup aimé, même si, à mon sens, François est trop dur (ou trop elliptique (ce qui, en l'espèce, revient au même)) avec les disques des années 80-90.)

Tanneurs, blocage, ça recommence...

Blocage de l'Université François-Rabelais, c'est reparti pour un tour. Depuis ce matin, le site de la rue des Tanneurs est bloqué par une poignée de révoltés professionnels.

Hier matin, en les voyant afficher partout leurs affiches gribouillées de vert et de rouge, je me disais que ces habitués de la grogne avaient dû passer une nuit blanche à leurs barbouillages et que l'étape suivante, dans leur délire (certainement médicamenteux), consisterait à sortir des vingtaines de tables des salles de cours et à bloquer toutes les entrées. Bingo !

Ainsi, ce matin, les étudiants ne pouvaient pas rentrer, et étaient conviés, par les 2% d'étudiants ultra-minoritaires qui organisent A.G. sur A.G. depuis trois semaines pour dénoncer la loi sur l'autonomie des universités, à assister à une A.G. extraordinaire à 9 h dans l'amphithéâtre Thélème. J'ai discuté près d'une demi-heure avec un groupe d'étudiants "bloqueurs", qui avaient l'air plutôt fins et modérés, à l'exception d'un espèce de bègue complètement allumé. Ils m'ont assuré que, contrairement au mouvement du printemps 2006, la démocratie serait respectée dans les A.G. Je suis très sceptique, car le terrorisme rhétorique et l'infiltration sont les procédés habituels d'une minorité de "meneurs", mais attendons de voir...

Pour le moment, ça ressemble à s'y méprendre au mouvement de février-avril 2006 : on s'agite dans tous les sens pendant plusieurs semaines, puis, quand on voit que l'immense majorité des étudiants s'en contrefout, on décide d'imposer son opinion minoritaire à la majorité, et par la force. Sur le trottoir, la quasi-totalité des étudiants lançaient, d'un air blasé ou furibard, des "Ah non, ça ne va pas recommencer, leurs conneries..." Si, après ça, le blocage est voté à la majorité lors de la fameuse A.G., on pourra croire au Père Noël...

12:05 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : Ligérienne

Politiciens & yellow cake

Les récents débats autour de l'augmentation de salaire de 300% du petit Nicolas m'ont remis en mémoire le refrain d'une chanson que j'écoutais enfant, et dont l'auteur, hélas tombé dans l'oubli, n'était autre que l'excellent Frederik Mey (Reinhardt Mey pour le versant germanophone de sa discographie) :

Qu’y a-t-il de plus beau sur terre
Que d’avoir un ministère,
Et l'esprit de sacrifice
Qui permet d’accumuler les bénéfices ?
Est-il plus belle tâche au monde,
Satisfaction plus profonde,
Que de porter ce fardeau
Sans reproches et sans impôts ?


-----------------------------------

Par ailleurs, j'ai décidé de traduire en anglais, quand j'en trouverai le temps, le texte de Thiéfaine Série de 7 rêves en crash position, inspiré de toute évidence par Dylan (Series of Dreams), & que j'écoutais dans ma turne rue d'Ulm l'hiver 94-95. Non que ce soit un très grand texte, mais c'est une gageure de traduction !

lundi, 05 novembre 2007

Avrillé les Colombes

..... Où ça colombe, où ça lionce ...

dimanche, 04 novembre 2007

Feuilles II

31 octobre, huit heures.

 

Avant-hier j’ai écrit, en légende à certaines photographies überurbaines, cinq poèmes en anglais. Je ne doute pas que la plupart de mes lecteurs anglophobes s’en seront offusqués, mais il en est ainsi, d’autant qu’un précédent blog que j’avais fondé, à l’automne 2006, pour mes élucubrations en anglais, est resté lettre morte – ou plutôt : a fait long feu. Là, dans le souci de publier par avance de quoi occuper les quatre journées entourant la Toussaint, j’ai écrit au plus pressé, et c’est sorti en anglais. On se consolera.

Pendant le long et monotone trajet en voiture, hier, je cherchais à voir les feuillages jaunes, rouges et orangés en essayant d’oublier toutes les connotations automnales de ces couleurs de feuilles. Comme je vais passer une partie non négligeable des jours qui viennent à ratisser des feuilles brunes, cela ne va pas de soi. Je veux dire qu’une feuille rouge – d’érable ou de vigne vierge, comme celles que j’ai photographiées dimanche dernier, justement – devrait pouvoir être vue, admirée, perçue, sans aucun lien avec l’idée que l’hiver est proche, que cette couleur est annonciatrice de morte saison, etc. Mais est-ce possible, justement ? Je me rappelle un travail de peinture que l’institutrice de CM1 nous avait demandé de faire, après glanage de feuilles d’automne ; sans doute l’idée d’évanescence attachée à l’image des feuilles qui rougeoient, qui tombent, était-elle, depuis longtemps, ancrée dans nos esprits d’enfants ? Il est décidément impossible, certaines habitudes prises, de voir un phénomène donné autrement que sous le prisme d’une culture.

Ce matin, aussi, ce sont les araignées qui témoignent du temps qui passe dans une demeure inhabitée. Le volet de la cuisine, brisé puis cloué, reste fermé ; seul son jumeau, ouvert le jour, laisse entrer la faible lumière brumeuse. Au salon il faut tirer les rideaux pour désobscurcir la pièce si cosy. Effacer les dessins anciens au tableau blanc. Ranger un peu le grenier. Se débarrasser du sommier d’enfant avec son bois de lit de guingois et foutu. Surtout écouter les vinyls de jazz, et le CD du Malcolm Braff Combo.

samedi, 03 novembre 2007

7 étroit

Sept fois trois (#1111)

Drei Augen

Wie Zigeuner die es gern hätten

Möwen zu sehen in den Städten

Wie Roboter das Laufen lernen

Die sich von niemandem kaufen lassen

De guerre lasse.

--------------------------------------

28 octobre. Pour se promener on se promenait. D'aventure on tombe sur divers lieux, variés immeubles même pas transis, avec même des signaux hostiles. On prend le large, mais ce n'est jamais le bitume. Si on croise un visage tendre, on n'a pas le temps d'entendre sa prière. Les cheveux galopent, alors c'est joué d'avance.

vendredi, 02 novembre 2007

Leviers de biais

Cycle

The groom's still waiting at the altar

With his bike in his beak

Like an eagle flying afloat

You've been drinking too much they said to me

But this voice coming from afar

Is a motif down on green baize

Oh and the door's been left ajar

 

jeudi, 01 novembre 2007

Falleavesdrooping I

Falleavesdropping I

When I used to eavesdrop in the spring

There was so much spree to my gait

There was so much ghee to my weight

So there's nothing I wouldn't sing

And dub-neggets frayed in a string

Bringing about just a clean slate