mercredi, 07 mai 2008
Notule pour "Scanners" de David Cronenberg
Scanners : inversion du mythe d'Abel et Caïn, puisque le mauvais fils - sacrilège et destructeur - est ici l'aîné.
Cela dit, on ne sait si, à la fin, l'un des deux corps réduit en bouillie volcanique, le survivant est "le bon fils", comme il le proclame (I am Cameron), ou si c'est Caïn/Darryl qui a triomphé, sous son vrai visage. L'hypothèse d'une fusion des deux n'est pas à exclure, ni, d'ailleurs, que tout cela soit du parfait Portninwak...
L'un est l'autre, comme dans tout schéma duel (et non dualiste).
09:57 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, cronenberg, science-fiction, bible
mardi, 06 mai 2008
Fac d'empoigne
Entre deux surveillances d'examen, occupé à préparer un sujet d'EHP (je sais, c'est cryptique : je fais exprès), je réponds au téléphone :
- Allô ?
- Allô, ici la Maison de Retraite des Fargeaux [orthographe non contractuelle].
- Oui ?
- Ce serait pour avoir un petit renseignement : quel prix faites-vous sur le melon ?
- Euh, pardonnez-moi, mais à qui pensez-vous parler exactement ?
- Ben, je ne suis pas aux Halles ?
- Non, vous êtes à l'Université François-Rabelais, dans un bureau d'enseignant. Je pense que vous avez fait un faux numéro.
- Ah...
C'est, malgré tout, la saison du melon.
10:28 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (7)
samedi, 03 mai 2008
Alité sonore
Le pépiement des mésangeaux dans le nichoir
--- avec le ballet incessant des deux charbonnières adultes ---
[ Qu'est-ce qu'on entend ? ] C'est la pie qui est sur le toit
aussi : les enfants qui jouent au football, le coassement des grenouilles (chez les Bagarre ou juste après), un air de trompette tout d'un coup ::: j'ai corrigé cinq copies d'agrégation ce matin --- il m'en reste trois pour rester dans la moyenne --- mais je profite là, dans le jardin, de la douceur, du soleil, et des sons - bourdonnements, vrombissements aussi, voix d'enfants - qui bâtissent le samedi,
ce jour, à Tours.
14:02 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 02 mai 2008
Rue du Docteur Blanche

06:59 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, autoportrait, intime
jeudi, 01 mai 2008
Name-dropping...
C. lit Avant la nuit, l'autobiographie de Reinaldo Arenas, dont elle avait découvert La Couleur de l'été au printemps 2007.
De mon côté, pas plus tôt descendu de ma noire calèche, après avoir mis la charrue devant les boeufs et lu Magic Seeds de V.S. Naipaul avant même d'avoir mis la main sur Half A Life, je suis encore en vie, fasciné par ce dodécalogue, et j'ai commencé de lire Le Plan déchiqueté d'Abe Kobo.
(Il y a longtemps, rue du 51ème Régiment d'Infanterie, j'avais lu La face d'un autre. À l'automne dernier, je m'étais enlisé avec délices dans La Femme des sables, offert par un ami cher, avant de m'engluer dans les méandres cauchemardesques du Cahier kangourou.)
J'avais oublié, sur mes étagères, et depuis belle lurette, ce Plan déchiqueté, jamais lu, et dont j'ai vu, ouvrant le livre à la première page, que je l'avais acheté dans un vide-grenier, à Laversines, le 1er mai 2003.
Il y a cinq ans, exactement.
Lorsque cinq ans seront passés.
After Lorca : Spicer, aussi -- je t'ai trahi -- dans le vaste bureau rue du 51ème R.I.
18:27 Publié dans Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, romans, japon, sable
mercredi, 30 avril 2008
Artistes estoniens au Château de Tours, [3] : dessins de Priit Pärn

À mi-chemin entre les visions arachnéennes et plombées d'Alfred Kubin et l'humour noir d'un Topor, Priit Pärn, sans casser trois pattes à un canard, fait preuve de métier.


18:44 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 26 avril 2008
"Plaisirs de l'imagination", [2] : Fleurs imaginaires d'Urmo Raus
Courbes rouges, orbes, volutes :
trois carrés pris dans les Fleurs imaginaires de l'artiste estonien
Urmo Raus.
10:17 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 23 avril 2008
Exposition "Plaisirs de l'imagination", Château de Tours [1]
Il ne reste que qutre jours (pas un de plus) pour aller découvrir l'exposition d'art contemporain estonien qui est présentée, pour trois semaines seulement, au Château de Tours. Elle occupe les deux étages médians du Château.

Il s'agit d'un panachage des collections du Kumu (Eesti Kunstimuuseum) de Talinn, forcément inégal mais très intéressant.

J'ai choisi, pour illustrer ce bref billet, deux photographies de l'installation d'Erki Kasemets, "Life File", réalisée in situ.
12:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (9)
lundi, 21 avril 2008
... caboodle /
Tantale avec joie regarde tomber la pluie, les averses légères comme des coups de trique, et la fleur au fusil de l'imbécile heureux. Frottant la lampe d'Aladin, il porte l'épée. Le flambeau n'est pas assez glorieux, à ses yeux ; il lui faut cesser d'urgence toute activité. Alors, saisi, comme Sisyphe, par le démon de l'ataraxie, il se prend à rêver d'un monde inactif, sans turbulences, où plus la moindre avalanche ne viendrait se mettre en travers de son chemin, comme le pêcheur de Gavarnie stupéfait d'entendre glisser derrière lui, près des gorges du gave, le monde de son enfance, tout le tremblement.
L'ardoise grise voit ployer les résolutions les plus fermes, toujours sous l'orage.
Tantale, lassé d'entendre les hurlements des suppliciés, leurs hululements, leurs vociférations en cascade, leurs cris poussés par la vésanie, se cache dans un bistrot crasseux et descend, l'un après l'autre, de petits verres de Marie Brizard en disant d'une voix féroce et douce :
H. E. N. R. Y., Henry Ier, c'est moi, le roi !
Sisyphe rigole dans son absence de barbe. Fontaine, je ne boirai pas de tonneaux.
09:17 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 20 avril 2008
17 avril, point de lendemain
Le temps que le vent laisse filer l'ombre, se mettre à couvert sous de chaudes frondaisons.
Les Armes miraculeuses : livre lu, dans la difficulté et l'épanouissement, vers seize ans. Le Cahier d'un retour au pays natal reste moins chargé d'émotion, de douceur comme de douleur, au moins dans ma mémoire. Peut-être est-ce en l'honneur d'Aimé Césaire que j'envisageai un jour d'arpenter le terrain de la mêmoire.
Point besoin d'aller folâtrer avec les chantres de la tigritude ; la poésie, seul combat, suffit.
09:16 Publié dans Blême mêmoire | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 avril 2008
So, Nora
18:01 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 avril 2008
Laisser faire le temps
10:16 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (4)
lundi, 31 mars 2008
Nombres, cordes

J'ignorais hier soir, en refermant 2666, le roman de Roberto Bolaño que je suis en train de lire, à la page 333, que je mettrais très précisément 22 minutes à revenir à pied du garage ce matin, après avoir emmené les enfants, qui chez la nounou, qui à l'école, et ce d'autant moins, curieusement, que j'avais remarqué, mardi dernier, en rentrant du travail, que le compteur kilométrique de la voiture qui se trouve en ce moment même entre les mains des mécaniciens affichait 110011, au point de me demander, quelques instants, si ce nombre était bel et bien, en vertu de sa nature palindromique, plus beau que 110010, question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse. (Oui, j'ai une existence passionnante.)

Sinon, j'étais ravi de découvrir, lundi dernier, lors de l'avant-dernier concert (ou "midi musical") du Printemps musical de Saint-Cosme, le Trio à cordes de Villa-Lobos, pour lequel j'avais plutôt un préjugé défavorable, mais qui, à l'exception du troisième mouvement, qui donne une franche impression de "remplissage", est tout à fait remarquable. Plus tard, j'ai été surpris de découvrir que la fière Amazone répertoriait, sur ses différents sites nationaux, pas moins de trois enregistrements différents en CD... dont aucun n'est disponible, quoique le dernier, par le Kandinsky Trio, ait été publié il y a moins de quatre ans.

Lundi dernier, le trio que nous entendîmes à l'oeuvre était formé de trois (très) jeunes instrumentistes, la (remarquable) violoniste Eléonore Darmon, l'altiste Adeliya Chamrina (un brin paniquée, ou rivée à la violoniste, dans le trio de Schnittke) et le violoncelliste Yan Levionnois.
10:57 Publié dans Autoportraiture, Autres gammes, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 19 mars 2008
Debussy, décidément
Sur les contreforts de ma mélancolie, où j'ai vu trottiner hier matin un beau rat au poil brun, furetant de poubelle en poubelle une fois enfui, j'entends la voix lancinante et douce de la soprano, entre les assombrissements d'Alfred Kubin et les farandoles squelettiques et colorées d'un James Ensor. La mise en lied de Duparc est plus poignante que celle de Chabrier, mais faut-il pour autant s'emperruquer ?
Le ciel se décolore chaque jour un peu plus. Demain, ce sera le printemps : sois sage, ô ma douleur...
09:32 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 17 mars 2008
Dimanche aux planches
Sur le chemin du Prieuré de Saint-Cosme, où toujours nous revenons, Alpha et moi, nourris des mêmes émois, nous entendons, à la radio, l'air célèbre d'Orphée dans l'opéra éponyme de Gluck, version française ("J'ai perdu mon Eurydice"). Je raconte à Alpha le mythe d'Orphée.
Au Printemps musical de Touraine, nous entendons Nikola Nikolov et Camille Schnoor dans la Sonate op. 100 de Brahms (dont je préfère tout de même les versions Laredo/Pommier et Zukerman/Barenboïm), et dans la Sonate op. 24 "Le Printemps" de Beethoven.

L'après-midi, pendant qu'Alpha et sa mère sont repartis pour le Prieuré (concert du Quatuor Ebène et de la pianiste Akiko Yamamoto consacré exclusivement à Brahms), je reste à garder Oméga et j'écoute, trois fois, la deuxième partie d'une pièce que j'aime beaucoup, et de plus en plus : Restoring the Death of Orpheus für Akkordeon und groes Orchester de Rolf Riehm, avec Teodoro Anzelotti à l'accordéon. Il s'agit là, selon moi, du meilleur que la musique contemporaine puisse offrir : l'oeuvre émeut autant qu'elle déstabilise, et donne à entendre autant qu'à réfléchir.
(Sortir, sortir de mon mutisme...)
10:02 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (9)
samedi, 01 mars 2008
Plus idiot qu'un félinomane, tu meurs...
Une bonne guerre, c'est ce qu'il leur faudrait...
(Ah, comment ? Ils sont déjà en guerre, les Ricains ?)
19:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)
vendredi, 29 février 2008
Né un 29 février, il y a 100 ans

01:10 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2)
jeudi, 28 février 2008
"Trois jours sans écrire..."
Trois jours sans écrire, je pense. Non, ce ne sont pas les belles phrases de Sankt-Petri-Schnee, dont la lecture est terminée depuis ce matin (six heures et demie), ni les mémoires de Soyinka – oh, le portrait vitriolé des époux Mitterrand ! – qui me poussent à reprendre le fil de ces billets, mais l’odeur des fleurs de mimosa. Février, fleurs de mimosa : l’odeur des pâques, l’odeur des premières journées d’avant-printemps, l’odeur du soleil en boules fleurs, l’odeur minutieuse des fibrilles jaunes que l’on peut contempler des heures durant, l’odeur landaise par excellence, l’odeur d’avant-printemps, février au mimosa. C’est l’odeur des fleurs de mimosa qui me ramène vers l’écriture, cette odeur landaise insurrectionnelle du printemps qui se rebelle pour rire contre un hiver jamais vif – à peine des nuits à moins deux ou moins trois, mais les boules jaunes du mimosa en rigolent tout le jour, tout le midi, tout le mitan du soir, février fiévreux au mimosa qui embaume.
En ramenant ce février fiévreux jaune mimosa à l’écriture, ce sont aussi des souvenirs de lecture qui émergent, évidemment la série de poèmes que Ponge a consacrée au mimosa : ne s’y trouve-t-il pas l’adjectif floribonds ? (La bibliothèque, comme la mémoire, fait défaut.)
Gestuelles sobres et dansantes des fleurs de mimosa qu’alanguit la brise : souples, liés, ces mouvements entièrement silencieux comme sur la scène d’un cabaret. Pas même une mouche n’ose effleurer le jeté subtil des artistes, les fleurs de mimosa. Alors, sur le visage des spectateurs se lit l’euphorie que procure, face à de tels chatoiements, un art consommé semblable à la danse des marionnettes de chair, et dont aucun trait encore n’a jailli d’un hiver de pacotille (l’odeur d’avant-printemps, février au mimosa).
[ 17 février ]
10:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, littérature
mardi, 26 février 2008
L'Haleine heureuse
Dans Les Soldats de Salamine, Javier Cercas évoque les réunions des poètes phalangistes qui se tenaient "dans les caves du café Lyon, rue Alcala, dans un endroit connu sous le nom de La Baleine joyeuse" (Actes Sud, "Babel", p. 95). Intrigué par ce nom, j'ai trouvé, dans une page Web consacrée à Fernando Sesma Manzano, une reproduction de la fresque qui a donné son nom au sous-sol du café, La Ballena Alegre en V.O.
La Ballena alegre est aussi le titre d'une émission de radio diffusée sur Radio Inter Continental, et le nom d'un camping sis sur la Costa Brava.
Plus étrange, il y a une Baleine joyeuse à Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes.
Mais il semble que le motif de la baleine heureuse (happy whale) soit universel.
Et puis... on finit par en revenir, à force de recherches, à la "Phalange authentique" (!), qui a publié, pendant plusieurs années, une revue portant encore et toujours ce même titre. Le nom de la revue conviendrait mieux, au premier abord, à un cénacle de poètes surréalistes sud-américains qu'à la version madrilène des chemises brunes, mais enfin, ne soyons pas trop cratyliens. (D'ailleurs, le titre du roman de Cercas, passablement déceptif lui aussi, nous décourage du cratylisme.)
Il est difficile de savoir si le "récit réel" de Javier Cercas participe de la réhabilitation des écrivains phalangistes, et singulièrement de Rafael Sanchez Mazas. Ce qui est un peu agaçant, aussi, c'est l'accumulation de faits et d'arguments d'autorité dont, autofiction oblige, Cercas se pense dispensé de préciser les sources : d'un certain point de vue, ce "récit réel" est trop proche des événements historiques dont il tire sa substance pour se permettre le flou du romanesque...
18:10 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : phalange, littérature, extrême-droite, baleines
lundi, 25 février 2008
Moires
Dans les montagnes du Minangkabau, où sont les grandes gigantesques huttes pour femmes mariées, l’Islam traditionnel était matriarcal ; mais aura-t-il résisté, dites-nous, à la radicalisation de ces dernières années ?
[ 13 février 2008 ]
22:50 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie, Islam
Quatre vies, palettes... quatre violons
« Autrefois, on disait octante, mot plus régulier que quatre-vingt, qui est une expression barbare. » (Maurice Lachâtre. Nouveau Dictionnaire Universel [1881]. p. 1190)
Tout comme je suis sûr d’avoir déjà lu, dans un autre livre, évoquer le Trille du diable de Giuseppe Tartini – que joue le jeune Federico au cinquième chapitre de Sankt-Petri-Schnee – , je pense n’avoir jamais entendu jouer cette œuvre. Curieusement, le Robert des noms propres (édition 1983, dernier tome, p. 3057) cite plusieurs œuvres de musique de chambre du même compositeur, mais c’est ce Trille du diable, apparemment son coup d’essai, qui est passé à la postérité.
La même édition du Robert des noms propres ignore tout de Leo Perutz, qui fut, de fait, (re)découvert en France dans les années 1980. J’ai grandi près de Tartas ; un dimanche sur deux, quand nous allions en famille voir mes grands-parents à Saint-Pierre du Mont, nous passions près de la papeterie en nous bouchant le nez. Le seul Perutz qui ait droit à une entrée du prestigieux dictionnaire est Max Ferdinand Perutz, Prix Nobel de Chimie 1962. Toujours sur la même double page 3056-7, est reproduite une scène érotique de la Tombe des Taureaux, à Tarquinia : ici même, il y a de cela quelques étés, je lisais Les Petits chevaux de Tarquinia.
Brefs feuilletages : je connaissais Tapiès, Tao Chi et Tanguy, mais pas Rufino Tamayo (né en 1899 à Oaxaca). Son guitariste rouge (« Le Chanteur », 1951, Musée National d’Art Moderne, Paris) ressemble à une contrebasse – ses dents à un râtelier de piano – sa main à la pince de Belzébuth.
Michel-Ange et Henry Miller ont tous deux vécu quatre-vingt-neuf ans. Cela, je l’ai appris ce matin.
[ 13 février 2008 ]
16:20 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, musique, littérature, dictionnaires
Sankt-Petri-Schnee, premières impressions
Cela me fait plaisir de prendre le temps de lire un roman de Leo Perutz en allemand. Trop paresseux, je ne pratique pas assez souvent le latin, ni l’allemand. Ce sont plutôt des occasions.
Sankt-Petri-Schnee, que je lis, du coup, plus lentement que les précédents opus de Perutz lus en janvier, me plaît beaucoup. Les tâtonnements lexicaux auxquels je suis confronté sont surtout d’ordre adjectival. Pour le reste – et même les phrases dont la syntaxe est particulièrement alambiquée – je me laisse porter par le flot de la langue.
C’est un roman faussement simple. (Je n’en suis qu’au chapitre 6, sur les vingt-cinq que compte le roman.)
Comme souvent dans l’œuvre de Perutz, le premier chapitre situe le récit en orientant la lecture ; s’il s’agit d’une manipulation, d’une orientation trompeuse, il est permis de le supposer, mais sans certitude. Le plus admirable, pour l’instant, c’est la description de la promenade dans la vieille ville d’Osnabrück, à l’heure de midi, et de la double épiphanie du narrateur à la contemplation de la vitrine de l’antiquaire.
[ 13 février ]
15:10 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, traduction
Pas du tout indigeste
Nicolas Sarkozy, l'idole de Juan Asensio, dégringole dans les sondages d'opinion.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, le malheureux Stalker, qui s'imagine sans doute que ses accumulations d'adjectifs comminatoires et caniveliers ne suffisent pas à lasser ses (rares) lecteurs, a décidé de publier tous ses billets sans jamais aller à la ligne.
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Edit de 15 h 05 : les paragraphes sont revenus comme par enchantement. Curieusement, c'est toujours aussi pesant. Trop fort, ce Stalker !
11:44 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 24 février 2008
Jardin privé exclusivement réservé à l’immeuble

Si tu ne sais à quelle source puiser l’inspiration, il te suffit d’ouvrir ton dossier de photographies, et la moindre image banale d’un site entrevu quotidiennement ou presque suffit à raviver l’envie d’écrire. Ainsi, prends cette image dont le centre névralgique – le punctum aurait dit Barthes – est un panneau à lettres blanches sur fond rouge vif : combien de peupliers dénombres-tu ? combien de branches affaissées à faire des cheveux au saule ? Quel est cet arbre dépenaillé et dégingandé qui occupe le premier plan, à gauche du panneau ? Et, au fond, est-ce un épicéa ?
Récemment, tu t’es mis à photographier des saules. Rien, d’ailleurs, n’est plus difficile que de photographier un arbre – ou un groupe d’arbres – sans être ennuyeux. Les arbres, que l’on peut contempler des heures durant en tournant autour, ou en les scrutant depuis un banc, requièrent, dans le passage à l’image, une sorte de mise en scène qui les dramatise, qui accentue leur présence. Ils crèvent le ciel, ils épuisent le regard, mais ils ne crèvent pas l’écran, ne débordent pas du cadre. C’est curieux.
D’ailleurs, comment savoir si l’avertissement ne vaut pas aussi pour les photographes, et s’il n’est pas interdit aussi de prendre des clichés de ce jardin exclusivement réservé ? Photographier un sens interdit, c’est déjà s’engager sur la pente glissante.

07:55 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Photographie, écriture
samedi, 23 février 2008
Un genre mineur
Faire mine : creuser.
Depuis deux ans, il s’est contenté de donner de petits coups de pioche à la surface de la terre dure et rocheuse. Ce n’est pas ainsi qu’il fera jaillir des pépites !
Bien entendu, à chacune de ses lectures, il remarque telle ou telle occurrence du verbe faire mine de, ou de l’expression figurée une mine de, notamment – pour sa plus grande confusion – dans les textes traduits d’une langue étrangère. Qu’il ait été question, dans le projet initial, de possession, ou de l’art des troubadours, cela ne semble même plus lui effleurer l’esprit.
Dans une existence idéale – mais malheureuse, peut-être bien – qu’il pourrait consacrer entière à l’écriture, il aurait pu prendre ses aises et aller vivre, pendant quelques mois, en Anjou, histoire d’arpenter, de sillonner les moindres recoins des territoires significatifs. Peine perdue que de rêver.
Le livre éparpillé reste un genre mineur.
[ 13 février 2008 ]
22:52 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture, Langue française
mardi, 19 février 2008
De dos
Stalles de l'abbatiale de la Trinité, Vendôme.
15:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Art, Photographie