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mercredi, 29 août 2007

Labrit sur le cou

Déjà là, Le Livre des mines n'intéressait personne : c'était pourtant, avec reflets, un visage tout d'hébétude. Entre-temps a eu lieu ce dialogue, à Marquèze, entre un berger et moi :

- Oh, c'est un labrit, non ?

- Oui, tout à fait, monsieur.

 

(Toutefois, la bergerie se trouve à Sabres.)

 

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Le problème, avec le duc d'Elbeuf, quoi qu'il soit bien gentil, c'est qu'à force d'imposer son squelette décharné, d'occuper le terrain de sa silhouette spectaculairement spectrale, il risque d'appuvrir les terres déjà semi-arides de ce carnétoile : que se passera-t-il quand, tout aussi peu inspiré, fin août 2008, je me tournerai vers lui, pour ne trouver que son drap mangé aux mites et couvert de toiles d'araignée ?

mardi, 28 août 2007

Un bon p'tit job II

Qu'écrirons-nous, amis, dans l'album de la comtesse ?

 

{ début de roman }

La comtesse sortit à cinq heures. Elle voulut répondre aux questions de quelques journalistes, mais...

{ André Breton enrage. }

... mais, voyant un maître-chien s'avancer vers elle sns retenir ni son golden retriever (qui se distingue du labrador par de longs poils soyeux qui font le bonheur des moquettes et des canapés) ni son doberman, elle...

{ Allez, poursuivez ! }

............................ un bon p'tit job à la cour !"  Ayant ainsi parlé, la comtesse remonta l'escalier, gloussa une dernière fois et rentra chez elle pour regarder Le Bigdil (si tant est qu'une émission portant ce titre existe encore).

 

{ fin }

lundi, 27 août 2007

D'un 27 l'autre

Cette année, le château du Grand-Pressigny, qui abrite le Musée Départemental de Préhistoire, est en travaux, et ce jusqu'à début 2009.

Il n'y aura donc, c'est l'évidence, pas eu d'exposition estivale.

On peut se consoler en se remémorant les statues-menhirs exhibées, fièrement dressées, lors de l'été 2006.

 

(De proche en proche, on se déplace. Le puits d'Elbeuf a cinq piliers.)

dimanche, 26 août 2007

(ça va ...)

Entrevue, une voiture de sport rouge qui passe à 70 dans une zone 30. Pour un peu, elle serait doublée par les Supercinq et les mobylettes. Il est des quartiers où jamais vous ne verrez le bout de la queue de la casquette d'un gendarme. Trop paisibles, jusqu'au jour où quelques gamins se feront sauvagement écraser.

L'attente : le temps d'apprendre à vivre... Sur l'île d'Yeu, je me fie aux dieux. Sur l'île d'Ys, je me fie aux lys. Sur l'île d'Ouessant, j'ai vu couler enfin, tel quel, mon sang. Il restait cette énigme éternelle, de sorte qu'on ne pût en rien rattacher ce texte aux autres de même eau (de même farine, de même genre, du même ordre, de la même fournée), et le Sphinx refusait de formuler la question.

On n'est guère avancés, lança l'homme sportif et moderne amateur de goûts naturels en réclamant un Bartissol.

Il a englouti la quiche en cinq sec. Sa fille a donné la langue au chat et vendu la terre précaire, environnée d'eau, à un gentil monsieur biscornu. Il a englouti la quiche en cinq sec.

Ne me parlez pas de kouign amann maintenant. (Reste-t-il du Bartissol au fond de la bouteille de Rivesaltes ? Pauvres orphelins, on prie par habitude.)

 

J'imagine vos bouilles.

C'était en 1963. Pas la peine de vous procurer ce nectar ; vous n'aurez jamais, à dîner, que des rustauds se contentant des apéritifs qui traînent et sévissent partout. (Du Bartissol !)

Dezsö Kosztolanyi, je te plumerai

Alouette bleue

Je l'avais acheté début septembre 2006, l'ai photographié sur le dessus de lit le 2 juillet, suis même allé jusqu'à le lire (fin juillet ou début août, je ne sais plus). Monochromes qui se meuvent, à perte de vue l'océan, le ciel bleu, tous ces clichés pour rien, pour ne rien dire. Un jour, le même jour, à Montlouis, on a acheté un vélo d'enfant, présence subreptice qui a fini par s'épanouir sur le parking du gymnase Ronsard. (Donner à un lieu d'abrutissement le nom d'un poète, je dois me tromper.)

D'Alouette on ne parla guère. Son cynisme s'était-il envolé ?

 

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Dernière minute : devant les mauvais résultats du club, Raymond Barre vient de renoncer à entraîner l'Olympique lyonnais.

Pour un Malherbe

Les fruits ne passent pas la promesse des fleurs, et le café ne fait pas disparaître les maux de tête. Pourquoi suis-je aussi peu aimable avec les Québécois, et, plus généralement, avec les gens qui commencent leurs messages par heuuu ? La réponse est dans la question, je suis la mauvaise herbe braves gens braves gens.

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Entre-temps / passé par pertes et profits place Paul-Bert mon excellentissime boucher habituel en congés annuels ---> d'où avenue Maginot : la boucherie en face du fleuriste Ô Naturel [y allons très occasionnellement] a été reprise par un p'tit jeune à qui j'ai acheté, entre autres, du pressé de lapereaux aux aromates [confit dans du Vouvray] dont je vous dirai des nouvelles / croyez-moi, il se nomme Tony Malherbe ::: Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, une vraie boucherie de ponctuation...

samedi, 25 août 2007

Grenouillement féroce à l'escalade (en argot)

Tant tardé à trop s'encroûter : qui veut voyager loin ménage ses lunettes. (C'est le dicton préféré des voyeurs. (Sainte Thérèse est leur patronne.))

Bref, je m'égare (dans les faubourgs de Carthage) et oublie le prétexte à ce billet : un retour : retour sur un autoportrait miroité (et oncques le pain s'enroulant en coquille et gélatine de tête d'escargot aussi fut oublié) : l'eau des fontaines Wallace / pleure après le marchand d'oublies.

Gaufres : that's pastry for frogs, right ?

samedi, 18 août 2007

(.. .. mal)

Tu as petite mine. Est-ce d'avoir lu, toute la nuit, en prenant des notes, Crayonné au théâtre ? Chaque jour un croquis sert de dépôt à tes pensées, tes tourments, tes affres de la nuit blanche. Sur papier bible jamais même tu ne pourrais te passer de ce gros crayon à pointe grasse, presque un crayon de charpentier ou de boucher. Si, au réveil, épuisé des cauchemars où tu ne vois qu'alignements de corps calcinés ou de disjecta membra, passant au ralenti sur une autoroute, tu saisis, avant même la poêle pour le bacon et les oeufs sur le plat, ou la tasse de café d'Ethiopie, ce crayon et ses acolytes, tu sais aussi que tu as, indéniablement, petite mine.

Stan Laferrière simplement devrait se dispenser de chanter.

(ça va mal)

vendredi, 17 août 2007

Il me faut t'aimer - une pierre

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Ces deux autoportraits ont été saisis le 1er août dernier, à Hagetmau, à 17 h 07.
Dix-sept secondes très précisément les séparent.
(I swear it's true.)
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Le livre n'est pas juste là pour décorer : contrairement au précédent opus du flamboyant Portugais (Bonsoir les choses d'ici bas, abandonné au bout de 500 pages, comme les lecteurs de mon autre carnétoile s'en souviennent peut-être), celui-ci est superbe, envoûtant, tout en finesse, et surtout, d'une beauté si juste...
Dans l'oeuvre de Lobo Antunes, Il me faut aimer une pierre se situe tout près du pinacle, et donc de ces deux indépassables (me semble-t-il) sommets que sont l' Exhortation aux crocodiles et N'entre pas si vite dans cette nuit noire. (Les titres originaux, si bien sonnants pourtant, m'échappent.)

jeudi, 16 août 2007

Dans les parages (aux environs)

Ah... Didier, qui calembourise autour du patronyme de Pagé. (Lors de ma première visite du Prieuré Saint-Cosme, en 1994, il se trouvait, dans le réfectoire, une belle exposition de Norbert Pagé. Celui qui expose aux Bons-Enfants se prénomme François. Norbert, lui, avait plusieurs toiles aux murs de la Rôtisserie tourangelle, institution gastronomique de la rue du Commerce qui a fini par fermer ses portes, à notre grand dam et gris dol, en février dernier.)

Pour comprendre le calembour, j'ai dû m'y reprendre à deux fois, car dire le page pour le lit n'a rien, pour moi, de spontané. (Plumard ou pieu, oui. Plume ou pageot, non, ou alors par référence à Céline.)

De là, rêverie sur les équivoques possibles qui naissent ou naîtraient des termes homographes : un page (de cour), une page, un page (où se pieuter). Irruption d'un titre (de Jean-Pierre Richard, crois-je) : Pages Paysages. Souvenir d'avoir été envoûté par l'un des intertitres des Champs magnétiques, à quinze ans : "Le Pagure dit". J'ignorais le mot pagure et n'avais même pas pris la peine de vérifier dans le dictionnaire.

De là, malheureusement, à cause de ce pagure, j'en viens à repenser à la petite bafouille de Laure Adler, ce matin sur France Info, oui, à ce chef-d'oeuvre d'ineptie et d'inculture, et je préfère cesser là ce billet, si je veux rester serein.

De l'inévitable ébullition des rennes et des coatis en milieu de surchauffe tempérée

Histoire de justifier de temps à autre le titre de ce carnétoile (tant pour le toponyme que pour l'adjectif), voici un bref récit de notre première promenade de retour à Tours.

Voiture garée rue du Commerce, où, sous le soleil parfois timide mais toujours présent de ce jeudi auguste, étaient encore attablés quelques dîneurs tardifs. (Que voulez-vous, pour moi, par maniérisme ou feinte d'archaïsme, le repas du midi reste le dîner, et celui du soir le souper... mais juste, pour faire le malin, hélas : dans la vie courante, avec chaussures à pointe et style Jazy, je cède à l'infâme modernité du déjeuner et du dîner vespéral.)

Puisqu'il est question du regretté Jazy (regretté... mais est-il même mort ? penser à demander à Chieuvrou), avouerai-je qu'à la devanture d'un magasin de disques dont je n'avais jamais perçu l'existence, au début de la frange piétonne de la rue du Commerce, j'ai acheté quatre disques de jazz, dont le curieux Octet Ost du tromboniste autrichien Christian Muthspiel, que j'écoute en ce moment même. Je sais pertinemment que Christian Muthspiel se trouve en quelque autre point indécis de ma galaxie discothèque, mais où ? penser à demander à Chieuvrou...?

Les trois autres albums sont Il fait toujours beau du Stan Laferrière Tentet (ô quel titre tragiquement ironique...), Coïncidences de Yochk'o Seffer et Sylvain Miller, ainsi qu'une anthologie d'enregistrements de Dexter Gordon (années 1943-1947, collection "The Chronological Classics" (qui a l'air minable, mais je voulais cette version du 12 juin 1947 de The Chase, alors pour trois euros, hein...)).

Le reste de la promenade relevait de l'ultra-classique : place Plumereau ; place du Grand Marché avec son Monstre dont on ne sait s'il est plus insignifiant et laid qu'indigne et ridicule ; basilique Saint-Martin (Alpha voulant revoir l'intérieur de cette bonbonnière fin 19ème, je fus même traîné dans la crypte, dont je dois avouer que les mosaïques sont très honnêtes, considering...) ; exposition de l'espace des Bons-Enfants (où nous pûmes admirer plusieurs masques très réussis de Danie Christidés, de beaux noirs de François Pagé, un quinconce de céramiques de Hélène Stefanica, fidèle au poste) ; rue Nationale avec x tentations à l'étal du bouquiniste de la galerie Nationale ; etc.

{{{ Well, an uneventful afternoon, then, but that's just to give you a feel of Tours. }}} Nous ne sommes pas allés du côté de la place Jean-Jaurès, toujours agréable en ces milieux d'après-midi noirs de monde, ni près de la cathédrale, avec l'habituel tour par le château et le jardin de la place François-Sicard. {{{ Some other time...}}}

mardi, 14 août 2007

Avocat melon

La roche Tarpéienne n'est pas éloignée du Capitole, ce qui signifie aussi que le dépôt de vêtements et de vieux livres des Compagnons d'Emmaüs est proche d'un supermarché mal ficelé où jamais d'ordinaire je ne vais, et proche aussi du cabinet de pédiatrie où l'on n'a guère envie (croisons les doigts) de remettre les pieds avant la prochaine vaccination impérative d'Oméga.

Autrement écrit : je suis de retour en Touraine.

Une série de ronds points après des bâtiments et des murs de béton gris comme ci comme ça rafistolés, et on ne voit que panneaux vantant un film de Michel Boujenah avec l'affreuse Seigner et l'inepte Kad Merad, chiens promenés au vent lourd et chaud d'août gris. De quoi confisquer, dérober la ville à l'attention de ses habitants : kleptomanies toujours.

dimanche, 12 août 2007

Vodka Lemon

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C'était il y a onze jours, et je n'ai presque pas écrit une ligne depuis. Juillet fut assez faste, mais où est août ? (Une serveuse naine, ce n'est jamais qu'une brève de comptoir.)

mercredi, 01 août 2007

Tour de force

S’en tenir à ce qui reste serein (l’impétrant reste imperturbable ; il a l’impiété impétueuse).

Trois heures avant la fin du mois, 150 étourneaux sous le prunus, à se gaver de la pulpe des fruits trop mûrs, et, à six heures du matin, le 1er août, les roucoulades des tourterelles. Jamais, dans cette maison dont le silence est ponctué de craquements et de crissements, mais surtout, des arrêts bruyants du frigo, on n’a regardé l’aube se lever avec cette épaisseur de sang coagulé. Il faut que le corps se repose, et ne noter que les phrases où se lira, d’une manière ou d’une autre, une façon de sérénité. Sur le tour du potier, la main façonnait des bribes invisibles à l’œil nu. Si je commençais à narrer mes souvenirs (l’impétigo pyrénéen, par exemple), je n’en aurais jamais fini ; mais, allongé sur le canapé, à guetter les geignements, je préfère lire Il me faut aimer une pierre (aux nombreuses coquilles).

J’ai tout en chantier, surtout la mémoire des lieux. Sur le sentier, comme l’œil va de parenthèse en parenthèse, de paragraphe bref en ligne orpheline, j’ai laissé quelques illusions. Qu’elles s’accordent entre elles, ou se gourment, qu’importe ?

mardi, 17 juillet 2007

Chambrays and shoats

Près de la cabane où le paysan tient enfermés ses chiens courants pousse un saule, que je contemple, de loin, dans l’arôme des belles-de-nuit. Je me suis photographié hier, avec le livre de Kharitonov pour me cacher le visage. Peu après, j’ai commencé la lecture des Grapes of Wrath, avec l’exemplaire parfois annoté par mon père, qui m’a dit avoir alors été lycéen. Le petit volume de poche, dont le papier n’a pas mal vieilli, doit donc dater du début des années 60. J’en ai lu dans les 70 pages avant d’éteindre la lampe, hier soir. Tom Joad ramasse une tortue qui sait ce qu’elle veut, puis il se cache dans la solitude des champs de coton ; son grand-père boutonne sa braguette de travers, et la flamme est lancée. En anglo-américain, il semble que l’adjectif chambray désigne une sorte de tissu, par déformation du toponyme français (et nordique) Cambrai. Aucun rapport, donc, avec Chambray-lès-Tours. Un pourceau, ici, cela se dit shoat, ou shote, ou shott – terme que je n’avais jamais rencontré.

 

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Sans rapport --- Aurélie reçue au CAPES et Simon reçu à Sciences Po' Bordeaux. "2721 cuites, ça s'arrose", comme dirait Hubert-Félix.

samedi, 07 juillet 2007

Sept sept deux mil sept

Vers 1991, je pense, le chanteur belge Julos Beaucarne - que j'ai vu récemment acteur dans un nanard de Podalydès - chantait

Neuf neuf nonante-neuf

Le monde sera neuf ou veuf

 

La date ronde est passée depuis bientôt huit ans, et le difficile pélerinage du protocole de Kyoto suffirait à laisser penser que l'affaire est entendue, la Terre foutue, etc. Autre air :

Ta carlingue fatiguée est en approche finale

Dans une odeur de frites et de vieux sperme rance

 

Splitch splatch. La verseuse verse surtout à côté. Coups d'éponge sur la paillasse. Passer la brosse et le torchon...

Et le monde virtuel électronique, pas du tout virtuel d'ailleurs ?

Tes enfants ne dansent plus Maintenant ils commémorent

À travers leurs modems et leurs écrans-goulags

 

 

Oeil cacodylate vert

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Désolé, je n'avais guère mieux pour ce jour qui point.

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Le mieux, c'est encore la technique du pigeon.

jeudi, 05 juillet 2007

Pas vide impavide

Le matin du 4, dans un poème d'Amy Clampitt (dont j'ai fini par me procurer les Collected Poems), cet adjectif que je n'avais jamais rencontré, me semble-t-il mais que, latin aidant, je n'ai pas eu de mal à comprendre : perfervid. Le soir du 4, dans le chapitre VII ou VIII de la deuxième partie de The Return of the Native, ce même adjectif. Pour ce genre de coïncidences qui n'en sont pas, aussi, j'aime la littérature. J'aime aussi la manière fragmentée et curieuse dont je me suis rappelé, ce matin, entre deux eaux, le camping de Millau, avec les trois bassins de sa piscine. (C'était à l'été 1981.)

mardi, 03 juillet 2007

Pentacle

c8cedaa3c9c292c1b0c4a3a144510105.jpg                        Là encore, il s’agit d’un de mes disques préférés de jazz contemporain. Toutefois, là, je pense le connaître par cœur – ou, disons, je le connaîtrais par cœur si j’avais quelque connaissance de solfège, composition, etc. Pour rabattre de mes prétentions, je pourrais écrire plutôt que je connais vraiment par cœur le premier titre, “Vestiges”, et serais dans le vrai.

Dans cet album d’une rare beauté tant cuivrée que cordée, la pianiste Sophia Domancich, aux commandes, s’est entourée du bugliste Jean-Luc Cappozzo, que l’on connaît bien quand on vit à Tours et pour peu que l’on fréquente les bœufs du Petit Faucheux, de Michel Marre à l’euphonium, de Claude Tchamitchian à la contrebasse et de Simon Goubert à la batterie.

Pentacle : le titre général de l’album semble idéalement choisi, car le quintette propose – sur des compositions de Domancich – une musique qui dose à merveille spiritualité et abstraction géométrique. C’est cela qui me plaît : quand l’avant-garde, sans renoncer à ses recherches les plus poussées, ni à ses hommages parfois dissonants, chante, oui, merveilleusement chante et module.

 

Lampadaire & ciel 1

     (Oui, le ciel est plus gris chaque jour. / Non, le son de l'euphonium n'est plus celui d'un veau affamé.) 

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À l’exception du premier morceau, déjà évoqué, l’album est entièrement constitué d’une suite de huit pièces, intitulée Pentecôte. Titre en clin d’œil au titre, sur une dangereuse pente sémiotique ? Quintette qui parle en langues ? Frénésie qui happe l’oreille, jappe en douceur et rappelle Babel ? C’est la sagesse incarnée.

dimanche, 01 juillet 2007

Eiffel

Cet album a dû faire son apparition, entre mes mains puis, comme souvent, dans la pile à côté de moi sur le siège, alors que le train pour Beauvais (ou, parfois, pour Creil) s’élançait – j’en défaisais le blister, en décollais soigneusement l’étiquette jaune Gibert Occasion, puis consultais la pochette – et nous dirons 1998, pour fixer une date. C’est un de mes disques de jazz favoris, et il me semble pourtant ne pas l’avoir écouté depuis très longtemps. Non que je le connaisse trop bien, comme il arrive parfois pour ces musiques que l’on ne passe plus sur la platine, tant l’on peut (ou pense pouvoir) les recomposer entièrement, à l’accord et au décroché de cuivre près, dans sa tête. En effet, certaines mélodies ici ne me disent à peu près rien.

Hommage à Markowicz

C’est l’un de mes disques favoris, dans l’un de mes formats préférés : le duo proche. Jimmy Giuffre, au sax soprano et à la clarinette basse, y donne la réplique à André Jaume, au ténor. Eiffel a été enregistré en direct à Paris, le 8 novembre 1987 (au soixante-treizième anniversaire de ma grand-mère paternelle (et alors ?)). Dans cette suite de dialogues, sur des compositions qui sont principalement du Français, on trouve un Giuffre géant, aussi beau et magistral que dans le double album du trio avec Paul Bley et Steve Swallow.

Boire du thé vert très infusé en écoutant cette musique si douce, qui s’emporte même avec suavité, offre un contraste frappant. L’attaque de Stand Point est à donner pour modèle ; toutefois, chaque phrase le dit, qu’il n’y a jamais de modèle. C’est un point de vue.

samedi, 30 juin 2007

Orhan et moi

e8957360dc1abeabe39a5b97ba37a374.jpg77815612cef001bb23f8ff2e33360ec5.jpgIls sont bien gentils, voire vils flatteurs, Fuligineuse et Didier... mais bon, hein... enfin, je suppose qu'il faudrait voir la fameuse photographie d'Orhan Pamuk...

vendredi, 29 juin 2007

Nu bleu aux bas verts

On a beau lui montrer la pendule, les aiguilles qui se déplacent, ou le cadran noir et orange de la sonnette, ou encore la couverture bariolée d'un livre sur les châteaux-forts qui traîne là, près du radiateur, son regard toujours en revient, reste rivé au Nu bleu aux bas verts. La fibre des jours se teinte de gris si les nuages, comme des montagnes, culminent. Déjà le fétichisme des couleurs, des découpages, du corps jouet, se dessine, s'installe peu à peu, et peu à peu on descend en l'accompagnant les pentes neigeuses de montagnes imaginaires. Bientôt le cadran aura éclaté, le tintamarre des jours eux aussi orangés s'assouplira, et il sera temps de dévaler, encore et encore et encore et encore, les lettres dansantes, par la malle-poste.

Où sont passées les lumières ? Juste sous les paupières. Ou : au fin fond des chaumières. Pas de quoi trembler de chaleur absente. Le rêve de cette nuit (morsure de vipère et infirmière hermaphrodite), on l'oubliera.

jeudi, 21 juin 2007

Quartiers de loin

Dans mon souvenir, il n'y a pas dû y avoir de billet intitulé Rue Colbert, 2.

Je me rappelle les premiers temps à écrire dans ces carnets : une impression de grande nouveauté, une forme de frisson technique également, un réel désir de mieux cartographier certains recoins significatifs de la région (et dont on sait ce qu'il en est advenu, comme de tant de désirs pour qui a l'âme velléitaire).

Il est vrai que je n'ai qu'effleuré, dans ces lignes d'alors, la rue Colbert. Il est vrai, aussi, que le fort volume d'Onuma Nemon que je citais en ouverture avait en partie stimulé mon retour à l'écriture. Dernièrement, en lisant L'Amour l'Automne, j'ai retrouvé la trace de Quartiers de On !

mercredi, 20 juin 2007

Cherche la petite bête

Qu'est-ce qui a changé en deux ans ? Pas le refus de la clinomanie, sans doute, ni le caractère navrant des copies de la session de rattrapage (encore que, de ce côté-là, les enveloppes ne doivent commencer à affluer qu'à partir d'aujourd'hui). Les employés de Gaz de France ne manifestent pas, que je sache. Quand j'amène Alpha à l'école, ce n'est plus avec la musique du générique des Petites bêtes dans la tête, car il y a bien longtemps qu'il ne regarde plus ce dessin animé.

Je crois ne pas avoir écouté le disque de Miriam Makeba depuis le 20 juin 2005, mais je peux me tromper.

Il y a, depuis belle lurette, diverses rubriques qui structurent ce carnétoile.

lundi, 18 juin 2007

Au Nuage

Il est temps de laisser sécher, sur le rivage mûr comme les pages d'un roman, les algues qui fermentent. Il avait vu, dans les zébrures nocturnes d'un ciel vrillé par l'orage, apparaître ce qui devait devenir la devise de son blason, de sinople à trois bandes sur camaïeu de gueules :

CE QUI EST MIEN

POINT

NE ME MINE

.

 

C'est reparti comme au 14 : La vie est variable aussi bien que l'Euripe. Dans le sable où j'ai crayonné tant de pages fugaces pour toi, dans les plis de ce rivage où ensemble toujours nous nous abîmerons, je sais qu'une quinzaine n'est encore rien.

dimanche, 17 juin 2007

Comme d'un soufflet de forge

Depuis qu'Alpha (le nouveau surnom d'A. dans ces carnets) est parti, avec sa mère, pour une petite virée post-électorale au prieuré Saint-Jean du Grais, que nous n'avons encore pu visiter, car nous nous y sommes déjà cassé le nez quelques fois, il tombe, non des cordes ni des trombes, mais une pluie qui fut d'abord fine mais s'est progressivement épaissie, alourdie, tombe drue et grise sur les graviers de la courette. Ici, bien sûr, je garde Oméga, qui a un petit rhume sans gravité, mais, comme chez tout nourrisson, à surveiller.

D'aucuns de mes lecteurs auront pu s'imaginer que ma récente paternité est le motif principal qui m'a détourné de ce carnétoile. Ce n'est pas tout à fait faux, mais ce n'est qu'en partie vrai. (Now, how's that for Jesuitism ?) En l'occurrence, les premières semaines d'Omega coïncident avec un gros moment de surchauffe à la fac, ce qui m'a laissé peu de temps pour la lecture, et peu d'inspiration pour l'écriture. À plusieurs reprises, j'ai caressé l'idée de raviver la flamme de la rubrique intitulée Comme dirait le duc d'Elbeuf, et je pense d'ailleurs programmer quelques billets en ce sens pour la semaine prochaine. Peut-être le soleil, vert ou blanc étincelant, reviendra-t-il.

J'écoute le premier mouvement du Quintette à cordes KV 516, le thé infuse... et Oméga a fini par s'endormir, paisiblement, à la chambre d'amis, dans sa nacelle. La pluie tombe toujours plus drue. Rude dimanche à broyer de petits caractères et à se forger un passé. La pile toujours impressionnante des lectures à venir s'est colossalement renforcée ces derniers temps, et j'espère écoper un peu le tonneau des Danaïdes au cours de l'été. (Sera-t-il pluvieux en lectures ?)

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{{{ Une pensée pour Irène, qui met les bouchées doubles. }}}

lundi, 11 juin 2007

Quatrains

Ces temps-ci, A. compose des chansons, dont en voici une (sans la musique et les tsin-tsin d'accompagnement) : 

Dans une mer bleue

vivait heureux

un petit dauphin

galopant à toute banane


Dans une mer bleue

vivait heureux

un petit dauphin

roupillant dans son coin