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jeudi, 08 novembre 2007

Désert du jeudi

En moins d'une heure, j'ai discuté avec une trentaine de mes étudiants, qui déplorent tous que les étudiants défavorables au blocage restent chez eux, et qui se sentent, du coup, isolés. En effet, c'est regrettable, car tous les étudiants subiront les conséquences désastreuses de ce mouvement à la légitimité douteuse.

Les responsables de plusieurs filières m'ont dit qu'ils croulaient, comme moi, sous les e-mails d'étudiants inquiets. Au lieu de s'inquiéter dans leur coin, ils feraient mieux d'agir et d'occuper le terrain dans les A.G....!

Une étudiante de 3ème année a lancé l'idée d'une pétition, ce qui aurait le mérite de montrer qu'une immense majorité des étudiants est hostile à ce blocage.

mercredi, 07 novembre 2007

Quand les bloqueurs débloquent...

Aujourd'hui encore, j'ai pu constater de visu le comportement agressif et irresponsable des étudiants "bloqueurs". L'un de mes collègues, qui assurait un cours de concours (c'est-à-dire un cours non affecté, en théorie, par le blocage), a été dérangé trois fois par des étudiants qui l'ont violemment pris à partie. Dans une autre salle du rez-de-chaussée, j'ai assisté à l'une de ces altercations musclées ; ce n'était pas beau à voir...

Par ailleurs, deux étudiantes "bloqueuses" m'ont expliqué doctement que le devoir des enseignants était d'être "solidaires" du mouvement et de continuer à assurer leurs cours par mail, puis de rattraper les cours une fois la situation revenue à la normale ! C'est curieux : même le gouvernement de droite si universellement honni n'a pas réussi à nous imposer de travailler pour du beurre. Les syndicats étudiants responsables du blocage voudraient, eux, contraindre les enseignants à assurer des centaines d'heures supplémentaires non rémunérées...

On nage en plein délire...

Soyons donc clairs :

Le blocage, discuté et voté en A.G., est le fait des étudiants, et n’engage que leur seule responsabilité. Si le blocage se poursuit, il faut que cela se fasse en connaissance de cause. Si la majorité des étudiants sont effectivement favorables à ce blocage, cela relève d’une volonté démocratique qui ne saurait, pour autant, engager la responsabilité des enseignants. Le rafistolage du printemps 2006 a été très durement vécu par la communauté enseignante, et ne se repr od uira pas.

9,1 m à l'égoût

 9,1 mètres à l'égoût


Make no bones about dogs
The grass is forever green
There's no dough in my blogs
Your boots are in shagreen

And my soul walks barefoot
In the frightened alleys

Blocage des Tanneurs reconduit jusqu'au lundi 12

Je me permets de citer un extrait du communiqué publié hier soir par les étudiants bloquant le site des Tanneurs :

Présidée par une militante de l’UNEF, un militant de SUD et un indépendant, l’AG a largement donné la parole aux étudiants laissant même des étudiants prendre la parole en faveur de la réforme, sans convaincre grand monde.


 

Outre que le sens de cette phrase est difficile à saisir, faute d'une syntaxe cohérente, on remarquera que :

1) les trois présidents de séance étaient favorables au blocage : belle conception de la démocratie !

2) le droit des opposants à la parole est présenté comme une faveur extraordinaire ("laissant même") et non comme un fonctionnement démocratique normal. Si cela est vrai, toutefois, cela constitue une amélioration sans précédent par rapport au mouvement de blocage du printemps 2006. En effet, à l'époque, tout étudiant qui commençait à argumenter en faveur d'un déblocage du site se faisiait aussitôt traiter de "lepéniste", de "facho", voire molester.

3) le communiqué ne précise à aucun moment que l'amphithéâtre Thélème était bondé et que tous les étudiants qui se trouvaient à l'extérieur étaient hostiles au blocage et n'ont pu prendre part au vote, un filtrage soigneux ayant été mis en place par le comité d'organisation du blocage. J'ai pu constater cela de visu à trois heures de l'après-midi, et discuter longuement avec un groupe d'étudiants de 3ème année de L.E.A., tous inquiets et favorables à une reprise immédiate des cours : aucun n'a finalement pu s'exprimer, ni voter.

 

La poursuite du blocage jusqu'à lundi a été votée par 575 étudiants (soit moins de 10% des étudiants des UFR du site Tanneurs).

 

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Rappelons que l'un des votes des A.G. d'avril 2006 avait été précédé de l'annonce suivante, de la part de certain militant syndical reconnaissable à son porte-voix et à son écharpe : "Que ceux qui sont pour le CPE ou qui se sont abstenus quittent l'amphi ou le service d'ordre s'en chargera." Avec de tels précédents, comment imaginer que le vote d'hier soir a pu se dérouler dans le respect de la démocratie ?

On prend les mêmes et on recommence... sauf que, cette fois-ci, je ne passerai pas des journées entières à envoyer des cours par e-mail aux étudiants, et je refuserai de remplacer les cours dans des conditions invraisemblables après la fin du blocage. Si tous les étudiants doivent passer leur premier semestre en juin, lors de la session de rattrapage, tant pis...

mardi, 06 novembre 2007

Blocage des Tanneurs, suite

Sortie de secours bloquéeL'A.G. fatidique Salle 32, Tanneurs Empilement trotzkyste Salles vidées Sortie de secours bloquée

Quand le blocage de la fac sera terminé, ces braves étudiants soi-disant de gauche laisseront les agents se taper le travail de rangement et nettoyer leur bazar.

Par ailleurs, si un incendie se déclare, les membres du personnel coincés à l'intérieur du site Tanneurs ne pourront pas emprunter les sorties de secours. Ceux des "bloqueurs" avec qui j'ai discuté cette après-midi m'ont déclaré qu'il n'y aurait "pas d'incendie". Je suppose qu'ils sont capables de décider en A.G. que les incendies n'existent pas... enfin, du moment qu'ils empêchent les personnes d'un avis différent de parler, bien sûr...

D'Elbeuf au second degré

......... Où je n'eus pas de prix .......

 



(Cette note est l'exact reflet temporel de celle publiée ce matin, en buvant mon café, et que j'ai failli oublier de classer dans la catégorie Autres gammes, peu prolifique. Ai-je noté (je sais bien que non) que, pour complaire à ma grand-mère maternelle, qui me l'a prêté, je suis en train de lire Le Rapport de Brodeck de Philippe Claudel, qui m'a d'abord prodigieusement agacé, puis m'intrigue, ce qui risque de se terminer par un abandon au bout de 150 pages ? (J'en ai lu 120.)

Avant de prendre un "break" de quatre jours, j'avais achevé de lire le Bob Dylan de François Bon, que j'ai beaucoup aimé, même si, à mon sens, François est trop dur (ou trop elliptique (ce qui, en l'espèce, revient au même)) avec les disques des années 80-90.)

Tanneurs, blocage, ça recommence...

Blocage de l'Université François-Rabelais, c'est reparti pour un tour. Depuis ce matin, le site de la rue des Tanneurs est bloqué par une poignée de révoltés professionnels.

Hier matin, en les voyant afficher partout leurs affiches gribouillées de vert et de rouge, je me disais que ces habitués de la grogne avaient dû passer une nuit blanche à leurs barbouillages et que l'étape suivante, dans leur délire (certainement médicamenteux), consisterait à sortir des vingtaines de tables des salles de cours et à bloquer toutes les entrées. Bingo !

Ainsi, ce matin, les étudiants ne pouvaient pas rentrer, et étaient conviés, par les 2% d'étudiants ultra-minoritaires qui organisent A.G. sur A.G. depuis trois semaines pour dénoncer la loi sur l'autonomie des universités, à assister à une A.G. extraordinaire à 9 h dans l'amphithéâtre Thélème. J'ai discuté près d'une demi-heure avec un groupe d'étudiants "bloqueurs", qui avaient l'air plutôt fins et modérés, à l'exception d'un espèce de bègue complètement allumé. Ils m'ont assuré que, contrairement au mouvement du printemps 2006, la démocratie serait respectée dans les A.G. Je suis très sceptique, car le terrorisme rhétorique et l'infiltration sont les procédés habituels d'une minorité de "meneurs", mais attendons de voir...

Pour le moment, ça ressemble à s'y méprendre au mouvement de février-avril 2006 : on s'agite dans tous les sens pendant plusieurs semaines, puis, quand on voit que l'immense majorité des étudiants s'en contrefout, on décide d'imposer son opinion minoritaire à la majorité, et par la force. Sur le trottoir, la quasi-totalité des étudiants lançaient, d'un air blasé ou furibard, des "Ah non, ça ne va pas recommencer, leurs conneries..." Si, après ça, le blocage est voté à la majorité lors de la fameuse A.G., on pourra croire au Père Noël...

12:05 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : Ligérienne

Politiciens & yellow cake

Les récents débats autour de l'augmentation de salaire de 300% du petit Nicolas m'ont remis en mémoire le refrain d'une chanson que j'écoutais enfant, et dont l'auteur, hélas tombé dans l'oubli, n'était autre que l'excellent Frederik Mey (Reinhardt Mey pour le versant germanophone de sa discographie) :

Qu’y a-t-il de plus beau sur terre
Que d’avoir un ministère,
Et l'esprit de sacrifice
Qui permet d’accumuler les bénéfices ?
Est-il plus belle tâche au monde,
Satisfaction plus profonde,
Que de porter ce fardeau
Sans reproches et sans impôts ?


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Par ailleurs, j'ai décidé de traduire en anglais, quand j'en trouverai le temps, le texte de Thiéfaine Série de 7 rêves en crash position, inspiré de toute évidence par Dylan (Series of Dreams), & que j'écoutais dans ma turne rue d'Ulm l'hiver 94-95. Non que ce soit un très grand texte, mais c'est une gageure de traduction !

lundi, 05 novembre 2007

Avrillé les Colombes

..... Où ça colombe, où ça lionce ...

dimanche, 04 novembre 2007

Feuilles II

31 octobre, huit heures.

 

Avant-hier j’ai écrit, en légende à certaines photographies überurbaines, cinq poèmes en anglais. Je ne doute pas que la plupart de mes lecteurs anglophobes s’en seront offusqués, mais il en est ainsi, d’autant qu’un précédent blog que j’avais fondé, à l’automne 2006, pour mes élucubrations en anglais, est resté lettre morte – ou plutôt : a fait long feu. Là, dans le souci de publier par avance de quoi occuper les quatre journées entourant la Toussaint, j’ai écrit au plus pressé, et c’est sorti en anglais. On se consolera.

Pendant le long et monotone trajet en voiture, hier, je cherchais à voir les feuillages jaunes, rouges et orangés en essayant d’oublier toutes les connotations automnales de ces couleurs de feuilles. Comme je vais passer une partie non négligeable des jours qui viennent à ratisser des feuilles brunes, cela ne va pas de soi. Je veux dire qu’une feuille rouge – d’érable ou de vigne vierge, comme celles que j’ai photographiées dimanche dernier, justement – devrait pouvoir être vue, admirée, perçue, sans aucun lien avec l’idée que l’hiver est proche, que cette couleur est annonciatrice de morte saison, etc. Mais est-ce possible, justement ? Je me rappelle un travail de peinture que l’institutrice de CM1 nous avait demandé de faire, après glanage de feuilles d’automne ; sans doute l’idée d’évanescence attachée à l’image des feuilles qui rougeoient, qui tombent, était-elle, depuis longtemps, ancrée dans nos esprits d’enfants ? Il est décidément impossible, certaines habitudes prises, de voir un phénomène donné autrement que sous le prisme d’une culture.

Ce matin, aussi, ce sont les araignées qui témoignent du temps qui passe dans une demeure inhabitée. Le volet de la cuisine, brisé puis cloué, reste fermé ; seul son jumeau, ouvert le jour, laisse entrer la faible lumière brumeuse. Au salon il faut tirer les rideaux pour désobscurcir la pièce si cosy. Effacer les dessins anciens au tableau blanc. Ranger un peu le grenier. Se débarrasser du sommier d’enfant avec son bois de lit de guingois et foutu. Surtout écouter les vinyls de jazz, et le CD du Malcolm Braff Combo.

samedi, 03 novembre 2007

7 étroit

Sept fois trois (#1111)

Drei Augen

Wie Zigeuner die es gern hätten

Möwen zu sehen in den Städten

Wie Roboter das Laufen lernen

Die sich von niemandem kaufen lassen

De guerre lasse.

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28 octobre. Pour se promener on se promenait. D'aventure on tombe sur divers lieux, variés immeubles même pas transis, avec même des signaux hostiles. On prend le large, mais ce n'est jamais le bitume. Si on croise un visage tendre, on n'a pas le temps d'entendre sa prière. Les cheveux galopent, alors c'est joué d'avance.

vendredi, 02 novembre 2007

Leviers de biais

Cycle

The groom's still waiting at the altar

With his bike in his beak

Like an eagle flying afloat

You've been drinking too much they said to me

But this voice coming from afar

Is a motif down on green baize

Oh and the door's been left ajar

 

jeudi, 01 novembre 2007

Falleavesdrooping I

Falleavesdropping I

When I used to eavesdrop in the spring

There was so much spree to my gait

There was so much ghee to my weight

So there's nothing I wouldn't sing

And dub-neggets frayed in a string

Bringing about just a clean slate

Les bottes de sept titres

mercredi, 31 octobre 2007

1771 - Meet you at the big pylon

Knobgoblins

                      No one or a reflection in / a goldeneye when no one knows / just a golden nose staring / only this golden hose flashing at you / this hose with waterfalls into your nose at night / a green portal

                      Teas or fleas would kill you straight / just a goldeneye staring / scaring the hell out of you / Meet you at the big pylon

                      No one or a reflection in / a dead end / in a flashlight with / no one knowing / the beauty of your eyes / like a whiplash

mardi, 30 octobre 2007

KP1 Isoleader

Tumbling blocks

They're just like tumbling blocks

Like stumbling steps a blindman takes

Like flocks of geese in the desert

And camels over in the clouds

They're just like melodies in the oven

Half-baked yet caked with mud and no one knows

How long those tumbling blocks will last

How long those stumbling men will fall

 

lundi, 29 octobre 2007

Magnez-vous la fosse à bitume

..... Où on murmura moult mollycoddle,


Mahjoub, M.E.E.T .......

 

(Cela dit, contrairement à ce qu'a pu écrire François Bon, on peut, sans spip*, faire resurgir une note ancienne en haut de carnétoile. Si je ne le fais pas, c'est par choix. Le duc d'Elbeuf me plaît mieux.)

 

 

* Note pour Didier : j'ai bien écrit "sans spip".

Lit de débris au pied du mur.

Des papillons s'envolent. Des éclats ! Une odeur enfermée des jours durant à moisir. Des pavillons s'enroulent. Des éclats ! Une odeur enferrée des jours de rang à moisir. Papillons s'envolent. Les éclats ! Un rôdeur enfermé dans les fours d'aciérie à brûler. Des papilles s'emballent. Des éclats ! Une saveur retenue des jours durant à mordre. Des papillons s'envolent. Des papillons s'envolent ! Des papillons s'envolent. Papillons. Des papillons s'envolent. S'en vont. Vont. Des papillons s'envolent. Des papiers. Papillons s'envolent. Des papillons s'envolent. S'envolent. S'en veulent de voler. Des papillons s'envolent. Des éclats !

dimanche, 28 octobre 2007

Emplâtres

La petite fille qui a le bras dans le plâtre, je ne vois pas du tout de quoi tu me parles puisqu'elle n'a plus le bras dans le plâtre.

29 titres, 29 dérobades

Voici les règles d’un « jeu musical » glané sur la Toile (et plus précisément sur le blog Travaux en cours) :

1. Allumez votre baladeur avec toute votre sélection et lancez la lecture aléatoire. (Pour ma part, je n’ai pas de baladeur, donc iTunes pouvait convenir, même si je n’ai pas stocké grand-chose dessus et si ça limite  du coup la « représentativité » du jeu.)

2. Appuyez sur « suivant » pour chaque question.

3. Utilisez le titre de la chanson comme réponse même si ça ne veut rien dire. Pas de tricherie !

4. Commentez la réponse en faisant le lien avec la question.

5. Filez le boulet à 4 personnes.

  

1. Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

« Mira, deh mira... » (L’Orfeo)

Oui, c’est assez ça, entre deux on dira.

 

2. Irez-vous loin dans la vie?

« Portrait of my Mother » (Joachim Kühn)

Plus freudien, tu meurs ; mais je ne vois pas ce que ça signifie, in fine.

  

3. Comment vos amis vous voient-ils ?

« Dead man, dead man » (Dylan)

Bon : Dylan a toujours raison.

  

4.  Allez-vous vous marier ?

« Talkin’ John Birch Paranoid Blues »

Oui, donc, pour pouvoir écrire I Married a Communist après Philip Roth, mais façon Pierre Ménard reprenant le Quichotte.

 

5. Quelle est la chanson emblème de votre meilleur ami ?

« Va, Mélisse ! » (Atys)

Est-ce une contrepèterie ?

 

6.    C'est quoi, l'histoire de votre vie ?

« S’Onques Hom Ens Liu S’Asist » (La Chanson de Guillaume, Diabolus in Musica)

Je n’invente rien : trop fort, ce jeu !

 

7.    C'était comment, le lycée ?

« Une star à sa façon » (Cabrel)

Non, en fait, c’est n’importe quoi, ce jeu. (Et qui a mis du Cabrel dans mon iTunes d’abord ?)

 

8.    Comment pouvez-vous avancer dans la vie ?

« Le tigre » (Boby Lapointe)

Ah, l’idée, ce serait de répondre : en bouffant les dompteurs. Mais c’est un peu loin de la réalité.

 

9.    Quelle est la meilleure chose à propos de vos amis ?

« The first day of spring » (Vic Moan)

Si la stochastique musicale et digitale avait bien voulu tirer You don”t love nobody de son chapeau, ç’aurait été aussi bien. (La question, aussi, est très mal formulée.)
 

10.    Quoi de prévu ce week-end ?

« Pacific blues » (Léo Ferré)

Le dimanche tirant à sa fin, il y a un côté très solennel et mélancolique à cette chanson, surtout en réponse à la question.

 

11.    Pour décrire vos grands-parents ?

« Acte V : Ritournelle » (Atys)

 

12.    Comment va votre vie ?

« Paris spleen » (Ferré encore)

Rien à voir, en fait. Touraine sereine serait une meilleure description (mais comme ce n’est pas un titre de chanson…)

 

13.    Quelle chanson jouera-t-on à votre enterrement ?

« The Sad Doll » (Elgar, Nursery Suite)

Peu probable.

  

14.  Comment le monde vous voit-il ?

« C’est la vie » (Ferré)

Je suis la vie ?!? Ouah ! Bon, le monde ne me voit pas, ce me semble. (Les questions se répètent un peu, je trouve.) Distique tiré de la chanson : L’oiseau qui trouve son manger / à la barbe du boulanger.

 

15.   Aurez-vous une vie heureuse ?

« Vieni, Imeneo » (L’Orfeo)

Voir question 4, plutôt.

 

16. Qu'est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ?

« Another Chance » (Pat Metheny)

Ils pensent que je suis guitariste. Ou qu’ils méritaient mieux. Ou que je ne suis pas encore totalement foutu.

 

17. Est-ce que les gens vous désirent secrètement ?

« Marcelle » (Boby Lapointe)

Oui, bien sûr, pour que je mette du sel aux vermicelles.

 

18. Comment peut-on me rendre heureux ?

« Marche / Emergency » (Christophe Marguet Sextet)

En écoutant Marguet et certains complices, sûr.

  

19. Qu'est-ce que vous devriez faire de votre vie ?

(et de ce test je vous dis pas)

« Guy danse » (Sclavis/Romano/Texier)

Cela doit vouloir dire que je devrais devenir photographe professionnel et suivre des jazzmen en Afrique. It makes sense. Mais être Breton, non merci !

 

20. Aurez-vous des enfants un jour ?

« Researching Has No Limits » (Kühn)

J’adore cette réponse, mais j’ai déjà Alpha et Omega, donc je doute qu’on poursuive avec d’autres lettres de l’alphabet grec (ou autre).

21. Sur quelle chanson feriez-vous un strip tease ?

« Toccata » (L’Orfeo)

Eh bien, ça va secouer…

 

22. Si un homme dans une camionnette vous offrait un bonbon, que feriez-vous ?

« À mes amis » (Fred de Fred, Lacenaire enfin Vengé)

Je ne pense pas tout de même écrire, pour si peu, une lettre d’adieu et me laisser conduire à l’échafaud. Disons que je prendrai le bonbon, et tchao !

 

23. Qu'est-ce que votre mère pense de vous ?

« C’est un air » (Ferré)

Elle trouve que j’écoute trop Ferré, ça ne fait pas de doute. (Mais la chanson suggèrerait alors l’inceste. Voir question 2. Redoutable pour les garçons, ce test.)

 

24.    Quel est votre plus sombre secret ?

« Venez, Furieux Corybantes » (Atys)

Voilà mon secret dévoilé : je joue du tambourin en dansant pour Cybèle. La radiation de l’université ne saurait tarder.

 

25.  Quelle est la chanson emblème de votre ennemi mortel ?

« You’re a Big Girl » (Dylan)

Pas d’ennemi mortel, alors je laisse songer.

  

26. Quelle est votre personnalité ?

« Les musiciens de la lune » (chanté par Alpha)

 

27. Quelle chanson jouera t'on à votre mariage?

« Dove t’en Vai » (L’Orfeo)

Bon, on aura compris qu’il y a, en tout et pour tout dans cet iTunes, deux opéras. Normal, d’ailleurs, je n’aime pas « repiquer » des opéras, car le livret est essentiel, mais aussi car le son de l’ordinateur, même avec casque, n’est pas suffisamment bon. Je pourrais répondre, plus sérieusement, qu’il n’est pas prévu de mariage, ou alors si administratif qu’on ne jouera rien.

 

28. Que pensez-vous de ce test ?

« Uten Forbindelse » (Trygve Seim et al.)

J’allais le dire.

 

 

29. Quel temps fait-il dehors ?

« Dialogo : Allegretto » (Britten, Cello Suites, par Truls Mørk)

 

  

Je refile le jeu des 29 musiques aléatoires à Zette, Zvezdo, Didier Goux, Chloé qui ne fait rien d’autre que se murger en Albion et Tinou pour peupler une de ses nuits d’insomnie (le plus tard possible donc, j’espère).

15:15 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (9)

Le Voyageur à la pelisse

C'est long et large délavé comme cancéreux.

Dans ce paysage informe ce sont les flaques d'eau que l'on cherche à éviter, mais qui nous absorbent, comme Bob.

Sur la toile de ce paysage ce sont les mares qui.

Sur la toile de ce paysage ce sont les bavures qui portent des pics, tracent des aspérités.

Comme l'eau se fait pierreuse, à l'océan.

Comme le sable troue l'étendue, dans le long manteau de brume.

Ce sont les mares qui. Ce sont les noms des mots. Ce sont les mots des morts. Ce sont les morts qui.

À la découpure horizontale de la chaîne de montagnes, on voit passer, délavée cancéreuse, la silhouette lourde quoique décharnée du voyageur à la pelisse.

Des averses vermillon ou roses qui.

On se récite des poèmes.

On se fend d'une prose de temps à autre, pour pleurer mieux.

Qui marquent de leur empreinte la silhouette bientôt fanée du voyageur à la pelisse. 

 

samedi, 27 octobre 2007

Admonestation

François, je t'y prends, à surfer sur les blogs, au lieu de réviser tes cours d'histoire de l'art gothique !

 

 

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P.S. 1 : Si tu vas dans les bois, prends garde au léopard !

P.S. 2 : On a dû remplacer le De Gaulle cassé par une saloperie de trois centimètres, mais le Givry fut sauvé.

P.S. 2 bis : Dreams where the umbrella is folded...

P.S. 3 : Pourquoi le cirque Hart / La Piste aux étoiles a-t-il dû plier chapiteau ? La Nouvelle République ne le dit pas.

P.S. 4 : René Descartes n'est pas très branché gangbang.

 

17:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : Ligérienne

vendredi, 26 octobre 2007

Un oiseau dans / dans la main

Crumb Begging Baghead des Babyshambles : c’est très bien, mais tout à fait un décalque – riffs, rythmes et déconstruction – du premier album des Pink Floyd (époque Syd Barrett), quarante ans après. Curieux, d’ailleurs, comme j’ai laissé aux étudiants de mon séminaire de sémiotique (master 1) la possibilité de choisir, pour le devoir final, le ou les textes et – notamment – de proposer une analyse de paroles de chansons, ils se sont engouffrés dans cette possibilité, et qui de vouloir étudier un texte des Beatles, qui une chanson du Velvet Underground... autrement dit, alors que je m’attendais à ce qu’ils me fassent découvrir des artistes pop récents (« de leur âge », pourrait-on dire vieuxschnockement), ils me servent la soupe qu’écoutaient mes parents quand j’étais au berceau (et même avant).


 

Au demeurant, ça ne me gêne pas : dans le cadre du séminaire, on aura étudié e.e. cummings, Dana Gioia, Gerard Manley Hopkins, un extrait des Falls de Peter Greenaway, un texte de Richard Le Gallienne, et même un extrait du premier discours officiel de Gordon Brown premier ministre (!), et toujours, jusqu’à présent, avec leur participation enthousiaste et de nombreuses remarques perspicaces, car je crois tenir là une oligarchie très ramassée d’étudiants fins.


 

Sinon, je découvre avec un an de retard – et en même temps que je lis le Dylan de François Bon – le dernier album du grand Bob, Modern Times (2006), que je trouve excellent. Ce que je vais dire – la raison pour laquelle j’ai ouvert ce troisième paragraphe – rejoint mes éternelles préoccupations de sémiotique. En effet, je constate une fois encore que la bizarrerie de certaines formules désarçonne, déroute au point de passer à l’as pour une majorité d’auditeurs/lecteurs : ainsi, dans la quasi-totalité des versions disponibles sur le Net, les transcripteurs du très mélancolique Ain’t Talkin’ proposent, pour le dernier vers du huitième refrain

Walkin’ with an ache in my heel

 

alors que Dylan dit, de toute évidence (et ce que confirme la version du site Expecting Rain) :

Walkin’ with a toothache in my heel


Que le marcheur puisse, à ce moment précis, dire – littéralement – qu’il marche avec un mal de dents aux talons, c’est bizarre... mais c’est ce qu’il dit. Dylan, jamais banal, ne dit pas qu’il a mal aux talons, ni qu’il a mal aux talons et aux dents. Je ne sais s’il faut comprendre qu’il a, en marchant, mal aux dents au point d’en ressentir une douleur aux talons, ou que la douleur qui lui monte des talons est semblable aux élancements gingivaux, ou autre chose encore. Mais je sais qu’on ne doit pas banaliser un texte étrange.

Essai scénographique avec tirets proliférants, & thème anglais

Onze heures, à peu près.

Par les baies vitrées de la salle 128, je contemple – de l’autre côté du puits d’air – le va-et-vient des étudiants entre les amphithéâtres de l’Extension et deux cages d’escalier. La salle où je me trouve – à surveiller un partiel – est située à l’entresol, ce qui fait que mon regard surplombe légèrement le proscenium des amphithéâtres 2 et 3, tandis que je dois lever les yeux pour apercevoir ce qui se passe devant les amphithéâtres 4 et 5. Accessoirement, je suis censé surveiller – mais les étudiants sont à un par table, à peu près, et la triche, sur ce genre de devoir, est impossible ou, après coup, criante – ce partiel de thème dont le sujet est tiré de cet article :


Chasseurs d’eau à Sydney
La sécheresse, de plus en plus présente dans les villes australiennes, contraint les citadins à aménager leur quotidien pour préserver l’eau.

Elles ont des rondeurs et des couleurs de berlingots. Dans cet entrepôt d’une banlieue de Sydney, sont exposées des dizaines de citernes que viennent acheter les habitants de la ville pour conserver l’eau de pluie. Non pas des forcenés de l’environnement mais des gens convaincus qu’il est désormais impossible d’échapper à la sécheresse qui semble s’être installée de façon tendantielle en Australie depuis plusieurs années. Une calamité évoquée presque tous les jours par la presse australienne.
«Vous avez vu la télé, hier soir ?» Frances frissonne encore au souvenir de ces moutons, bondissant comme des lapins enragés, se piétinant pour envahir un champ et dévorer des herbes jaunes sous les yeux d’un fermier épuisé : «Ma récolte de blé est foutue, alors autant que les moutons en profitent…»
(Florence Decamp. Libération, 23.10.2007.)

 

Les étudiants de 3ème année ont une heure pour composer, ce qui est bien généreux de ma part si on considère que je viens, pour ma part, de traduire ce texte en sept minutes. ---- Cliquer ici pour une proposition de corrigé avec ajout de variantes et de 3 notes pour expliquer les jeux de mots. ----

On considère en général que l’enseignant doit pouvoir faire le sujet en 2/3 du temps imparti aux candidats pour les concours, et en 1/3 pour les examens de troisième année. À cette aune, j’aurais dû leur laisser vingt-cinq minutes : j’aurais eu droit à une belle révolution... !

 

Un agent passe le balai éponge près des baies du deuxième étage, tandis que deux garçons – l’un très chevelu – échangent des propos fort vifs, et sans doute d’une haute teneur intellectuelle – politique ou historique –, devant l’amphithéâtre 2. Le plus maigre agite son écharpe, puis rit.

Il y a, dans la salle 128, trente et un étudiants – sept garçons et vingt-quatre filles. Un gaucher et quatre gauchères. (La proportion de gauchers est supérieure, dans ce groupe, aux 8-12% habituellement observés.) Le ballet des stylos, des feuilles, des glissements du blanco sur le papier, et des yeux posés à la dérobée sur les montres – ou les écrans des téléphones portables, qui devraient être éteints –, est d’une irrégularité qu’aucun chorégraphe ne saurait imiter.

Dans la cage d’escalier, le balai embrase l’espace.

 

15:00 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

jeudi, 25 octobre 2007

Air du rossignol

Bien sûr j'ai la tête explosée et les yeux à côté de la plaque. Mais je poursuis mon sillon.

.............. Heart burning, still yearning

In the last outback at the world's end.

 

Le thé russe m'aide (on a le Xanax qu'on peut) à suivre ce sillon curieux entre signifiants polymorphes, visages hâves, réservations de salles, inattendues discussions...

 

Oh oh oh oh oh oh oh Jokermaaaaan !

 

16:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mercredi, 24 octobre 2007

... ce que tu as ...

L'ami raccompagne Nolot en lui disant, exaspéré : Vraiment, ce que tu as bonne mine.

Il y aurait ces dizaines de phrases de Linda Lê, démineuse devant l'éternel. Ici au moins je prends date. On attend aussi The Return of the Killer Tomatoes.

{ ... ce que nous voyons, ce qui nous regarde ... }     Une valse lente, Mingus toujours.