lundi, 05 mars 2007
Halco en ombres, 5/11
22:45 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Photographie, écriture, Ligérienne
dimanche, 04 mars 2007
Ombres du lac d'Halco, 4/11
23:50 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie
Journalese, ill-at-ease
Dans Sud-Ouest de ce jour, Catherine Debray écrit, à propos des parrainages : « l’ex-ministre Corinne Lepage, targuée de 503 soutiens ». En français, on peut se targuer de quelque chose (autrement dit : s’en vanter). Ainsi, si on peut être crédité d’une action, ou d’un score, on ne peut nullement en être targué.
Le verbe est exclusivement pronominal, comme le confirment les cinq sources que j’ai consultées pour vérification (Robert, Littré, Lachâtre, Grévisse & Landais). Ce dernier – le Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires français de Napoléon Landais (troisième édition, 1836, tome II) – nous apprend, à la page 636, l’origine possible de ce verbe : « Se targuer signifiait autrefois, selon Borel, se couvrir le corps de ses bras, en se mettant les poignets sur les flancs […], la TARGE étant une sorte de bouclier dont on se servait autrefois ». La targe a elle-même donné la targette, qui existe encore, et peut-être faut-il voir dans cette famille oubliée l’explication d’un faux-ami courant (target, en anglais, c’est la cible).
Bref, et pour en revenir à nos moutons, Catherine Debray, dont le métier consiste en bonne part à manier la langue française, a le droit de s’y mettre…
11:45 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Langue française
samedi, 03 mars 2007
Frasques de fresque
Je ne sais plus à quand remonte le brouillon de billet ci-après, car il est en carafe depuis des semaines. Un mois et demi, peut-être ? Je comptais donner, à ce quatrain, quelques frères, mais il est préférable de poser d'ores et déjà les jalons. De plus, c'est l'occasion rêvée d'annoncer (avec une semaine de retard) la parution d'un ouvrage en collaboration avec Tinou, qui a très bien fait le service de presse sur son blog ! Merci à elle d'avoir accordé sa confiance à mes mirlitoneries.
Vous souriez, mais ce n'est rien.
Vos lèvres déjà vous échappent ;
Le sourcil baissé patricien
Ploie sur la peau comme une chape.
06:05 Publié dans BoozArtz, Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Words Words Words, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Ligérienne, Poésie
vendredi, 02 mars 2007
9 out of 10, right ?
Ils s'y sont tous risqués, ou presque : Philippe[s], Zvezdo, et j'en passe. Personne ne m'a demandé de relever ce défi (d'ailleurs je crois que tout le monde me croit mort), mais je le fais quand même. Voici ce dont il retourne : des 10 affirmations suivantes, une seule est fausse. À vous de deviner laquelle.
1. J'ai failli naître dans l'ascenseur de la maternité, à Dax.
2. Récemment, j'ai séché, grâce au sèche-cheveux de l'Hôtel du Mail, à Angers, un chien en peluche nommé Sami.
3. Un jour de 1995, j'ai recouvert les murs d'une cuisine de papier journal et d'affichettes diverses.
4. J'ai déjà mangé des pièces en chocolat habillé en seigneur du XVIIème siècle.
5. Le seul match de foot d'un niveau correct que j'aie jamais vu des tribunes d'un stade était un pitoyable Eintracht Frankfurt / Hamburg, en 1987. Les deux buts ont été marqués à 130 mètres de mes yeux.
6. Le jour de la première d'Architruc, à Paris, j'ai reçu un télégramme de Robert Pinget me transmettant ses encouragements.
7. J'ai le même âge, au jour près, que Leonardo Di Caprio.
8. La veille de l'entrée en sixième, je me suis fait un grand trou dans les cheveux avec des ciseaux rouillés, car je trouvais que le coiffeur n'avait pas bien fait son travail.
9. Mon meilleur ami des années 1980-1987 s'appelle Pierre Lassartesse.
10. Cela fait douze jours que je pense à élaborer ce billet.
Comme je suis un garçon bien élevé qui aime refiler ses microbes, je refile le défi à Tinou, VS (qui ne l'a pas fait, ce me semble), Simon (gnêrk gnêrk), Didier Goux*, Christophe (ça lui apprendra à confondre égocentrique et narcissique), Mélisande, Aurélie (qui peut répondre comme elle le souhaite, par mail, ici, ou encore en ouvrant son blog), Astolphe Chieuvrou (même remarque), Fuligineuse (même remarque que pour VS) et enfin MuMM (même remarque que pour Simon).
* [EDIT de minuit vingt-cinq] Alors là, personne ne va me croire, mais Didier Goux, que d'ordinaire je lisais ici, vient d'ouvrir un blog, et je m'en suis aperçu après l'avoir choisi et en pensant, à l'origine faire un lien vers le Forum de la SLRC... (Cette astérisque ne fait pas partie du jeu ; elle est vraie.)
00:25 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : Ligérienne
jeudi, 01 mars 2007
Snow on Hades
Le voici enfin, le troisième de cette série d'autoportraits... (Comme il y en a onze, j'aurais voulu écrire onzain d'autoportraits, mais cet onzain n'est pas joli et ce onzain est incorrect).
Voyez que je reviens petit à petit. (Encore une ombre, encore.)
Toutes les onze le 30 décembre... (and all that in the meantime)
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Aujourd'hui, tous les intertitres sont en anglais. H&F fait des siennes... mais la publication à heure non fixe est redevenue possible !
23:55 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie
mardi, 27 février 2007
Passerelle & tableau VERTigineux
Faut se faire tout le boulot ici, depuis que Simon s'évanouit.
(Si j'ajoutais que je lis justement en ce moment le dernier livre de Christine Montalbetti...)
07:50 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Littérature, Photographie
lundi, 26 février 2007
Mastiquez, m'astiquez
Cela fait quinze jours presque que je n'écris plus. Me dis que c'est normal, que je vais remonter la pente, revenir à la pointe, et j'ai même raté l'atelier de François Bon jeudi dernier, trop fatigué par ma journée de travail (neuf heures presque non-stop) et peu enclin à repartir pour un tour. (Pourtant, ce tour-là devait valoir le coup, avec Artaud qui n'est pas ma tasse d'étau (et justement !).) *
Quinzaine occupée par les images, surtout celles si vives de la mémoire enfouie. Du coup, toilettant le disque dur, je retombe sur de petites ébauches que je n'ai jamais publiées...
Comme celle-ci, du 14 septembre 2004 :
Le parfum de la pampa qui se dégage, exotiquement mais sans fausses fioritures, des premières pages de l’autobiographie de W.H. Hudson n’a rien de commun avec l’écriture louvoyante de Santiago H. Amigorena, dans son très passionnant work in progress, où se donne surtout à sentir, à ressentir, l'odeur du papier et la couverture, l’odeur que l’on peut imaginer de l’encre des anciens écrits que, parcimonieusement, l’auteur nous livre, et qui sont le fondement de son entreprise autobiographique. Outre l’origine rompue, sud-américaine, à laquelle ces deux textes renvoient constamment, qu’est-ce qui peut bien rapprocher ces deux textes – peut-être l’initiale H. médiane en leurs noms respectifs ?
Il se trouve que, lisant hier la Préface du Pléiade des Poèmes de Pessoa (par Robert Bréchon, qui vient briser l'allitération)**, je remarquai enfin que le "second exil" dont ne cesse de parler Amigorena dans les trois volumes à ce jour publié de son exceptionnelle autobiographie n'est autre qu'une référence à Pessoa. It was staring me in the face, really. What a nobodaddy I am !
* D'ailleurs, Simon pourrait prendre le relais, histoire de ne pas arrêter d'écrire seulement parce qu'il a dix-huit ans maintenant...
** Fini aussi Paysage fer, qui m'a donné foison, flopée d'idées, et un curieux volume de Messagier, Siège de la tirelire blanche, auquel goutte je n'ai compris.
13:15 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, écriture, Poésie
jeudi, 22 février 2007
Scrapple from the Apple
S'il faut reprendre, peu à peu, pied dans l'écriture,
ne faut-il partir du réel le moins tragique, le plus heureux ?
Ce midi, au Cap Ouest (où je n'avais pas remis les pieds depuis des semaines), tandis que j'attends mon plat du jour, une des habituées, assise sur un tabouret au zinc, fait remarquer qu'il y a un insecte au sol. Le frère du patron dit que c'est une punaise. Faut pas l'écraser, sinon ça pue. Il prend un sous-bock et, d'un geste prévenant, ramasse la punaise que, plus vivement, la porte de bois et de verre ouverte, il expulse. La punaise retombe sur le dos. De ma place, je la vois se démener. Je suis très impressionné par ses talents pour la reptation, dans cette inconfortable posture c'est rare. Je la regarde. Des secondes passent. Une éternité. Je finis par me décider, saisis un prospectus du Clos Lucé et sors, me penche, redresse la punaise que, assis de nouveau et scrutant le trottoir, je vois s'envoler.
À mon retour dans le bistrot, j'ai vu la jeune femme du comptoir me lancer un regard amusé. Le ridicule ne tue pas, et je sais que je n'étais pas pleinement ridicule. Je suis même rasséréné, car je ne supportais pas de voir la punaise se démener ainsi sans parvenir à se remettre d'aplomb.
Le miles gloriosus, lui, serait sorti, éméché, et l'aurait écrasée d'un coup de talon imbécile.
12:50 Publié dans Jazeur méridional, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne
dimanche, 18 février 2007
Le tramway passe...
23:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 12 février 2007
83
00:05 Publié dans Album de limericks ligériens | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Poésie, Ligérienne
dimanche, 11 février 2007
The Shadow of a Doubt
09:25 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie, Poésie
samedi, 10 février 2007
Rhubarbe et séné, 1
Ayant malencontreusement fait une petite faute d'orthographe dans un récent commentaire sur le blog de Tinou, je me suis lancé dans quelques recherches qui m'ont fait découvrir des sites inconnus, voire insoupçonnés. En effet, j'ai écrit : "Ah, ça fait du bien, de se passer rhubarbe et senné..." Or, une rapide vérification dans n'importe quel dictionnaire m'aurait permis de corriger : "Ah, ça fait du bien, de se passer rhubarbe et séné..."
Mon erreur vient du fait que, comme d'autres, cette expression m'est connue de source orale, et principalement par la chanson de Brassens, Lèche-cocu. Petit tour par les plates bandes de Dame Google. Première stupéfaction : la plupart des sites, et notamment les plus populaires (Paroles.net, Paroles Mania), donnent une version incomplète de la chanson, où la strophe en question n'apparaît pas. J'ai fini par trouver le texte complet, que je connais (deux années d'immersion de Brassens, entre 91 et 93, ont suffi pour que je connaisse la quasi totalité des chansons sur le bout des dents), sur un site russe "consacré à la musique française" (mais, en fait, à la chanson française, ce qui n'est pas la même chose). Merci, amis russes, plus que jamais j'ai l'âme slave ! (Parenthèse à l'intérieur de la parenthèse : le site russe est peut-être le seul à donner le texte intégral de 90 chansons de Gérard Manset, car ce dernier a fait fermer tous les sites qui s'étaient arrogés ce droit.)
Détour par mon sacro-saint Robert culturel. Pour résumer, le terme séné désigne soit la pulpe des gousses de la casse, soit la plante légumineuse elle-même (du genre cassia ou casse). On m'indique aussi le séné d'Europe ou faux séné, qui appelle l'entrée baguenaudier. (C'est trop beau, on se croirait dans les textes du Mimosa de Ponge.) Le Robert culturel de citer vaillamment un bref extrait de La Cousine Bette (Balzac, toujours lui) : "Je vous passe la casse, passez-moi le séné." Cette locution littéraire serait apparue pour la première fois sous la plume de Marmontel, en 1761.
Retour aux vertes prairies de la gueuse Google. Je livre en vrac, mais moins que la satanée googleuse.
" Quoi? vous ne croyez pas au séné, ni à la casse, ni au vin émétique? " (Don Juan, III, 1).
CASSE. n. f. XIVe siècle. De l'ancien provençal cassa, « grande cuillère », « récipient, casserole », du latin médiéval cattia, « creuset, cuiller à pot ». Récipient, plat. Une casse en terre allant au four. TECHN. Instrument allant au four, en forme de bassin, de poêlon, utilisé dans les savonneries, les fonderies, etc. Casse de verrier, sorte de cuiller qui sert à enlever les impuretés à la surface du verre en fusion. (source : site du Patrimoine de France)
" On m'a pris occupant dans une affaire pour les deux parties. C'est un peu léger ; mais, dans certains cas, la chose se fait à Paris, les avoués s'y passent la casse et le séné. Cela ne se fait pas à Mantes. M. Bouyonnet, à qui j'avais rendu déjà ce petit service, poussé par ses confrères, et stimulé par le procureur du Roi, m'a trahi... Vous voyez que je ne vous cache rien. Ce fut un tollé général. J'étais un fripon, l'on m' a fait plus noir que Marat. On m'a forcé de vendre ; j'ai tout perdu." (Balzac. Le Cousin Pons, VII.)
"Nourrice de mon cœur, je suis ravi de cette rencontre, et votre vue est la rhubarbe, la casse, et le sené qui purgent toute la mélancolie de mon âme." (Le Médecin malgré lui. III, 3.)
On pourra également lire, avec profit, une épigramme de M. de Voltaire à Frédéric II, une explication détaillée des diverses références de Lèche-cocu sur le site Analyse Brassens. Dans une note ajoutée à L'Epidémie française, satire anonyme de 1790, on trouve une citation qui mêle le sens littéral, herboriste, et le sens figuré : "Il abandonna la casse et le séné pour faire une révolution par ses phrases."
Ce tour d'horizon ne serait pas complet si je ne citais pas une consoeur blogueuse, Animula Vagula, qui employa, il y a bientôt deux mois, l'expression se passer rhubarbe et séné (sans faute d'orthographe, elle) dans un commentaire à sa note Du côté du Salon d'Automne.
Bien... avec tout ça, je n'ai pas même commencé d'explorer les potentialités sémantiques et les richesses étymologiques de ces expressions. Ce n'est pas bien grave. Je pourrai toujours y revenir (d'où le "1" qui clôt le titre de ce billet). Ce que je peux expliquer, en revanche, c'est pourquoi j'avais imaginé d'orthographier ce terme, séné, avec deux n : sans aucun doute par analogie avec le henné.
Scène 1
Un salon bourgeois. Le mari est au téléphone, la femme commence tout juste à se maquiller.
MARI - Allô, Casse-Auto 2000 ? Oui, je vous téléphone pour savoir si vous avez des rétroviseurs de R19 et des appuie-têtes de Peugeot 304 ?
(Borborygmes incompréhensibles à l'autre bout du fil.)
Comment ? Oui ? Il vaut mieux que je vous passe ma femme. C'est elle qui sait ça. (À sa femme) Oh, chérie, je te passe la casse, passe-moi le henné.
Tout ça pour ça ? Non, quand même pas...
14:40 Publié dans Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Langue française, Littérature, Théâtre, Ligérienne
vendredi, 09 février 2007
La littérature est-elle dangereuse ? [2] : Photos absentes écrites
Les six textes composant sous les rires les sourires ont été écrits et publiés aussitôt, "bruts de décoffrage", comme le veut un cliché contemporain. Quelques minutes après, vers huit heures, je les ai un peu retouchés, modifiés, à la plume rouge, puis lus devant l'auditoire rassemblé pour l'atelier de François Bon, après avoir écouté, souvent admirativement, les textes des autres participants.
Mon voisin de droite fut l'un des premiers à lire ses textes sur photos (Photos que je n'ai pas faites), et je lui ai parlé, après, à la fin, de Danielle Mémoire. Juste avant le début de l'atelier, nous avions discuté de Cadiot, car j'avais vu son exemplaire de L'art poétic' posé sur la table. Je n'aime pas tellement Cadiot, mais je ne demande qu'à aller y revoir.
Mon voisin de gauche a lu ses textes lui aussi, vers la fin de la séance, pétrifié (m'a-t-il dit après) par le trac, ce nouveau venu depuis quelques mois dans son existence. Ses textes aussi étaient très beaux, et j'espère qu'il les publiera. J'ai aussi entendu sa voix comme jamais auparavant. Je crois avoir reconnu une des photos écrites.
François Bon avait apporté des extraits de L'Image fantôme, de W, de Histoire de Claude Simon (je connais quatre personnes qui l'ont lu en entier, à commencer par moi) et Roubaud.
Jeudi soir, donc. Avant l'atelier, juste avant, Boogaerts (Que vas-tu faire / Moi je vais prendre la mer / Rompons cette atmosphère). Juste après, Rochepinard et Greux, puis les bords de Loire noirs.
21:55 Publié dans Résidence avec Laloux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Littérature, écriture
jeudi, 08 février 2007
sous les rires les sourires
Laon, 1997
tu es debout tu as froid les mains croisées gants panthère manteau rouge mais sans musique manteau rouge unique et unique dans le manteau rouge sur fond de brouillard ce brouillard picard tu es debout te tiens debout sur le trottoir devant cette porte fortifiée médiévale noyée dans le brouillard et seule aussi Laon ce jour-là noyé dans le froid noyé dans la brume était superbe Laon était superbe et dans la brume nous écumions l’Aisne nous écumions Laon tu souris tu souris à l’objectif ou au photographe ou derrière moi au brouillard tu souris rêveuse au brouillard
Guignecourt, 1998
c’est l’été finissant ou l’automne commençant ai-je jamais su c’est l’été finissant et devant la muraille d’enceinte de l’église de Guignecourt en plan américain te voilà légèrement décentrée légèrement excentrée sur le côté de face souriant souriante te voilà encore face à moi et légèrement excentrée sur la gauche je ne revois pas du tout les vêtements que tu as sur cette photo sur cette photo de côté tu laisses voir la mosaïque émouvante des pierres blanches rouges grises briquettes et encore briquettes à Guignecourt ce jour-là grand soleil c’était l’été finissant
Saint-Pierre du Mont, 1994
nos ombres bien sûr nos ombres s’allongeant par-dessus les parterres les plates bandes du jardin de mes grands-parents nos ombres lointaines fuyantes rien d’évident nos ombres touchant presque le grillage cette photo en noir et blanc m’est revenue tout de suite en repensant à cette série de photos en noir et blanc ce devait être à Noël il faisait doux j’étais près du figuier et j’appuyais sur le déclencheur de mon Minolta cette année-là je faisais le malin à acheter des pellicules en noir et blanc Ilford 400 et j’avais pris plein de photos ce jour-là je faisais le malin et ce doit être ou pas loin ce doit être la première ou pas loin ce doit être la première photo d’ombres ou pas loin ma première photo d’ombres fuyantes ou pas loin
Va savoir où, 2006
pas de gros plan disais-tu et au moment où tu disais pas de gros plan je t’ai attrapée en gros plan en très gros plan on voit ta peau ses aspérités ton nez ses vagues seulement le dessous de tes yeux leurs arpèges
Sousse, 2000
tu te prends un joli fou rire dans le clair-obscur de la nuit d’été tu es immobile immobilisée c’est la veille du mariage tu te prends un sacré fou rire avec tes pieds tes mains peinturlurées ici tatouées au henné c’est sur la terrasse le toit de la maison jamais finie on mangeait à côté du mouton à une table basse entre les étendoirs tu te piques un rien de fou rire assise jambes tendues dans ton pantacourt mains tendues tatouées au henné et à côté de toi la grand-tante de notre ami rigole aussi complice elle te glisse un sourire en coin joue avec ton fou rire et sous les vêtements déjà secs étendus tu ne souris pas ce n’est pas un sourire tu te prends un joli fou rire
Vianden, 1998
nous deux et le roc la montagne nous deux et les monts au fond nous deux si proches souriant complices d’un air à moitié inquiet comme toujours ces touristes comme tous les touristes qu’un autre touriste inconnu propose de prendre en photo pour que l’album ne soit pas une succession de portraits où manque toujours quelqu’un et dans l’album nous deux et le roc nous deux cet été-là souriions de cet air-là toi en chemisier blanc et jeans bleu moi en chemise blanche et jeans bleu deux toiles blanches dans l’album
19:50 Publié dans Ecrit(o)ures, Résidence avec Laloux, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne, écriture
Synesthésies / nostalgies
Parfois, quand je travaille, Pandora m'accompagne, et de son tonneau des Danaïdes où sans fin on puise sans s'épuiser, m'envoie des musiques que je ne connaissais pas avant. Ainsi, des différentes "stations" que j'ai créées, plusieurs, évidemment, sont principalement consacrées au jazz.
Sur la chaîne John Zorn, par exemple, se succèdent différents morceaux de différents groupes/ compositeurs/ interprètes, tout cela dans la joyeuseté du bazar imprévu. Tout d'un coup, j'entends des notes, un instrument indien, et, avant même de dire que je connais ce morceau, je revois le papier peint de notre studio, à Talence, en 1996 ; je marche le long des cours bordelais ; nous sommes, toi et moi, dans le bus qui nous conduit au cinéma. Dans la cuisine exiguë nous mangeons en discutant de tout et de rien. Je fais réparer cette maudite latte en verre de la fenêtre d'aération. Il fait grand soleil, chaud près du parc Peixotto. Allongés dans l'herbe, nous regardons des bambins près d'une poussette.
Je ne saurais pas retrouver le titre du morceau, mais je sais que c'est un album de John McLaughlin. Je n'ai guère dû écouter The Promise depuis ces années-là.
10:10 Publié dans Hors Touraine, Jazeur méridional, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, écriture
mercredi, 07 février 2007
L'ombre d'un doute
Qui dois-je croire ? La page d'accueil de H&F, qui m'annonce que je n'ai encore utilisé que 3 MO de mémoire pour constuire ce site, ou la rubrique Fichiers, selon laquelle déjà 17 MO sont partis non en fumée, mais au passé ?
Pas l'ombre d'une idée.
Je perds la face.
Même endroit, même saison ; autres années qui défleurissent.
* Le nombre 17 : hier, le nombre de tonnes de viande échappée du poids lourd renversé, au bord de la Loire. La circulation était coupée ; il m'a fallu plus de temps en voiture que si j'avais eu la bonne idée d'aller à la fac à pied (35 minutes, je le fais parfois).
14:40 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Photographie, Ligérienne
mardi, 06 février 2007
Mômeries de Tours
De retour de l'exposition Accords & désaccords de Gérard Marchand, à l'espace des Bons Enfants, et d'un double café pris avec Tinou, place Plumereau je croise une jeune femme en train de fumer devant l'un des bistrots. Elle parle, l'oreille collée à son portable. Réplique digne du meilleur théâtre (accent italien prononcé) : "Elle a menti à Angelica, elle a menti à Maria Teresa, elle a menti à moi. Alors, on veut bien être conciliantes, mais de là à l'aider, hé..."
Quelques mètres plus loin, dans une vitrine, j'entr'aperçois une culotte portant l'inscription
Délivrons-nous du mâle.
Au tableau lessivé périodiquement de Nico Nu, j'inscris les mots LIT, VERT ET FUL, que j'associe, d'une accolade virulente, au suffixe -igineux. (Si Simon a son appareil photographique...)
(En écoute : Anachronisme 2001, une des cinq fenêtres écrites)
14:10 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Ligérienne
lundi, 05 février 2007
LXIX CRESCENDO
Dans le cadre du salon « Expression d’amour »
BARZECK-GRADZKI
vous invitent à venir
découvrir leur nouvelle exposition
« LXIX CRESCENDO »
samedi 10 et dimanche 11 février 2007
Espace VINCI à TOURS
de 10h à 20h
18:55 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne, Art
jeudi, 01 février 2007
Plaque des couleurs
01:20 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : Photographie, journal intime
mercredi, 31 janvier 2007
Du complexe d'Œdipe appliqué au concubinage notoire
Si vous ne voulez pas que j'épouse Maman quand je serai grand, vous n'avez qu'à vous marier tous les deux.
13:13 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
Coupage de canards en quatre
J’ai bientôt fini de lire la thèse que mon ami Gilles Chamerois a consacrée à Mason & Dixon, le roman pénultièmement publié de Pynchon (dont j’avais interrompu la lecture après 200 pages, faute de temps et d’envie, mauvaise période aussi). Or, dans sa thèse, outre la géométrie & tant d’autres analyses, j’ai été frappé par l’analyse du motif (leitmotiv ?) du canard (sémiotiquement translinguistique : duck + canard). Du coup je vois des canards partout ; mais c’est qu’ils sont partout.
Hier, je vous parlais de rasage. (Vous allez voir que ce n’est pas sans lien, sans ligne avec ce qui suit.)
Avant-hier soir, je me suis appesanti sur le bas de la page 623 d’Against the Day. Cette phrase étonnante :
Kit woke to see looming over him the face of a Dr. Willi Dingkopf, framed by a haircut in violation of more than one law of physics, and a vivid necktie in fuchsia, heliotrope, and duck green, a gift from one of the patients, as the Doc presently explained in a voice hoarse from too much cigarette-smoking.
La ligne mélodique principale, portée par l’homophonie entre l’abréviation Doc et l’adjectivation de duck, se prolonge, de manière moins évidente dans haircut, anagrammophonable en duck-hair, et encore dans le substantif necktie. En effet, neck et duck, mieux connus comme noms, sont aussi des verbes, dont le premier peut signifier « caresser » ou « décapiter une volaille » (neck a fowl), et le second « esquiver un coup », ou « baisser la tête ». Ainsi, le double motif docteur/canard rejoint l’autre motif, qui est celui de la tête et de la décapitation : la coupe de cheveux (haircut) et le patronyme même du docteur (Dingkopf : tête de chose en allemand – et, pourquoi pas, comme le suggère le naissant wiki consacré au roman, thing-head euphémisme de dick-head… tête de nœud (ð necktie encore : nœud de cravate, et strangulation plutôt que décapitation) ð décapitation / émasculation (willie)).
… tout ça de sorte que, si on veut représenter ces lignes de sens par des variations de police, on se retrouve avec la phrase comme suit :
Kit woke to see looming over him the face of a Dr. Willi Dingkopf, framed by a haircut in violation of more than one law of physics, and a vivid necktie in fuchsia, heliotrope, and duck green, a gift from one of the patients, as the Doc presently explained in a voice hoarse from too much cigarette-smoking.
Il me reste à signaler, que, cherchant la présence éventuelle de cette citation sur la Toile (elle n'y est pas encore, mais y apparaît grâce à moi), je suis tombé sur cette nouvelle de Greer Gilman, A Crowd of Bone, dont une partie commence comme suit :
Kit woke to see his new-made lover squatting naked in the ashy coat, her shorn hair flickering about her skull. So white, her goblin face. So young. What have I done? he thought. O dark, what is she doing? On the hearth lay the long sheaf of her sundered hair, not fading like shorn grass, but fiery.
11:41 Publié dans Pynchoniana | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Littérature
mardi, 30 janvier 2007
Avec typographie capillaire
Histoire de vous entretenir de basse cuisine, for once, je vous apprendrai qu’après cinq mois passés à me raser avec un rasoir électrique [décision prise fin août car il m’arrivait de me couper et le prix des lames de bonne qualité ne cesse de grimper en flèche], je viens de racheter des lames Sensor Excel II et de me raser de cette manière, ce qui m’a bien fait plaisir. Comme à chaque fois que je suis crevé et que je me rase en fin de journée, je me suis coupé façon petit goret avec même des filets de sang descendant draculéennement de chaque côté de mes babines de blogueur sanguinaire, mais j’étais heureux, car le rasoir électrique (et je tiens à dire que, réfrénant le paupériste qui dort en moi, j’avais acheté un modèle onéreux et apparemment haut de gamme)
1) c’est très lent
2) ça rase mal (j’avais l’air d’avoir une barbe de trois jours dès onze heures du matin)
Bref, ça ne convient pas aux Touaregs dans mon genre.
17:50 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Ligérienne
La littérature est-elle dangereuse ? [1] : Fenêtres
Il serait enfin temps que je copie-colle ici les notes prises sans aucun ordre ni souci d'exhaustivité, tout à trac, en écoutant François Bon présenter l'atelier La Littérature est-elle dangereuse ? jeudi dernier, 25 janvier. L'atelier se tient en salle 80 de 18 h 30 à 21 heures. L'introduction, par François Bon, dure une quarantaine de minutes ; elle est suivie par un temps d'écriture de 50 minutes environ, puis de lectures à voix haute par les différents participants.
J'ai aussi noté quelques bribes de textes, et ai formulé quelques remarques in petto, mais j'essaierai d'y consacrer un billet à part. L'exercice d'écriture sur les fenêtres a donné lieu à une suite de cinq textes déjà publiés, le soir même. Par ailleurs, les étudiants de l'université, mais aussi toutes les personnes un tant soit peu intéressées par les livres ou les bibliothèques, pourront admirer les photographies prises par F.B. lors de sa visite des magasins de la B.U. (officiellement baptisée S.C.D. ou Service Commun de Documentation, mais presque personne n'emploie cette dénomination).
Ci suit donc ma tentative de transcription de la présentation de François Bon. Les (rares) phrases entre crochets et en Times 10 sont de moi, au cours de l'écoute.
Espèces d’espaces
Le dehors, le possible du récit.
Questionnez vos propres textes pour voir ce qu’ils déplacent.
L’écriture ne peut être enseignée de manière raisonnable, technique, contrairement aux autres arts. Ce que l’on peut mettre en commun, ce sont des résistances, des singularités.
Monodique. Essayer de s’appuyer sur un texte donné.
Ecrire sur commande à date fixe : paradoxal mais ça fonctionne.
Je parlerai quarante minutes, puis il y aura un temps d’écriture, environ cinquante minutes. Moi, je reste là ; Guillaume aussi, on fera du blog.
Je ne m’attacherai pas à faire lire tout le monde par principe. La dernière heure sera consacrée à travailler sur vos textes, réimproviser des choses sur les textes. Que demande le texte à la profération, au corps ?
Espèces d’espaces est un fondamental, voyez l’état dans lequel est le livre.
Le père de Perec, qui s’était engagé plutôt que de choisir un second exil, est un des premiers morts de la guerre de 40. Le rapport de Perec à l’écriture a commencé dans les fiches de films faites enfant. Perec adolescent dyslexique, considéré comme handicapé du langage.
À Sfax, il emporte la correspondance de Flaubert et part d’une pile de Madame Express laissés par le précédent propriétaire pour écrire Les Choses. Refusé par ses éditeurs habituels et publié chez Galilée, Espèces d’espaces passe alors inaperçu. De la carte de Lewis Carroll, du Coup de dés de Mallarmé, il travaille sur la forme-page (la surface-page de Mallarmé). Chambre. L’enjeu est de reconstituer son autobiographie. Les lieux où on a dormi sont les lieux où l’on a perdu conscience ; ces abandons, forts d’une vraie rémanence, peuvent permettre de reconstruire un passé. « Le statut des lieux vides » : François Bon évoque sa visite de certains lieux déserts près des magasins de la B.U. le matin même. « La chambre du Golem ». Le seuil de Borgès. Raskolnikov. [Tiens, le lien entre l’an dernier et cette année : Dostoïevski, bien sûr. Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ?] « L’inhabitable […] l’architecture du mépris ».
F.B. lit des extraits du Perec. On n’a toujours pas compris ce que je veux vous faire faire, donc j’en profite.
L’épuisement au sens de Perec est une méthode de reconstruction mémorielle.
Lapsus génial de F.B. : les bulldozers décrivent [détruisent] la rue Vilain. [Il aime tenir le livre grand ouvert à l’horizontale très haut face à lui.]
Le rapport d’Olivier Rolin à Perec consistait à décrire toutes les (nombreuses) chambres d’hôtel où il passait. (Suite à l’hôtel Crystal)
Le rapport de Roubaud à Perec se retrouve dans Poésie : (l’appropriation de la ville selon des principes oulipiens).
L’auteur Fayard – « C.P.E. au lycée de la Mer à La Rochelle » – ne sera pas nommé [« mon pote Bozier » (?) : finalement c’est Raymond Bozier] : 37 vues de fenêtres. Dans les 50 minutes d’écriture, j’aimerais que vous me fassiez au moins 3 ou 5 ou 10 brèves instantanées de fenêtres. Techniquement, je voudrais du visuel : ce qui s’organise depuis un cadre. Vous n’entrez pas dans votre travail, vous restez en dehors, en restant à distance de ce que vous voyez par ou à la fenêtre. Essayez de travailler sans aucun verbe au moins pour une de vos fenêtres. Quel rapport au vocabulaire.
Lit l’extrait d’ Espèces d’espaces qui est une énumération d’infinitifs seuls (accumulation de mots).
Prenez aussi une image en mouvement (cadre fixe mais images fugitives : qu’est-ce que ça change à la manière de les écrire). Pare-brise, casque de moto, vitre de bus, baie de train, peu me chaut.
« Des ciels gris de cristal », etc. Les phrases nominales (Rimbaud).
13:53 Publié dans Résidence avec Laloux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Ligérienne, écriture
Sans sandow
De l'érotisme (sportif) à petit budget...
Elle s'arrêta devant un sandow accroché au mur, prit les poignées de l'appareil entre ses mains fines et pourtant nerveuses, raidit les extenseurs de caoutchouc et, pendant cinq minutes, affola Marc Vanel par des attitudes insensées, des exercices difficiles, des gymnastiques éblouissantes auxquelles se prêtait son corps assoupli.
(Félicien CHAMPSAUR. Homo-Deus, ou le satyre invisible, 1924, p. 299)
(Il est temps de reprendre, selon son principe, le projet des Mots sans lacune.)
07:05 Publié dans Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Langue française, Littérature
lundi, 29 janvier 2007
Glissandi métonymiques
L'ombre est là, M le Maudit peut-être, ou est-ce Homo Deus, ce roman oublié de Félicien Champsaur ?
02:00 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Photographie, Littérature, Ligérienne