lundi, 16 octobre 2006
Atelier Lespingal, 15 octobre
C'est curieux. J'aurais juré
que j'avais parlé, dans ce carnétoile, ou dans l'autre, tant mieux prolifique *, de cette superbe ardoise de Florence Lespingal que nous avons achetée en décembre dernier, après avoir admiré une série de six aux Bons Enfants...
Or, je ne retrouve rien. Peu importe. Mes yeux et ma mémoire savent l'amour que je porte aux ardoises de Florence Lespingal, et qui s'est accru encore depuis que nous avons visité, hier, son atelier, dans l'un des nombreux quartiers informes de Montlouis-la-Tentaculaire.
Plutôt que de longs discours, cette fois-ci, je préfère vous inviter/inciter à aller faire un tour du côté du site/blog de l'artiste elle-même, où se trouvent de nombreuses reproductions de ses oeuvres. (Elle pensait que je n'en trouverais pas l'adresse, mais c'est sans compter sur l'admirable Madame Google, avec ses gros yeux braqués sur le monde des écrans.)
00:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Art
dimanche, 15 octobre 2006
Vous n'avez rien raté
Un épi de maïs géant hèle les passants.
Un pied de tomates refuse de nous lâcher la grappe.
18:40 Publié dans Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ligérienne
À la muleta
17:45 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (18)
Keith Jarrett, The Carnegie Hall Concert
N'ayant pas grand chose à ajouter aux nombreuses recensions parues ici, là ou encore ailleurs (pour ne pas dire elsewhere ni somewhere else)*, du dernier double album solo de Keith Jarrett, je me contenterai, avec le côté vétilleux et pisse-froid qui me caractérise (!), de faire remarquer que l'inclusion des applaudissements gâche beaucoup l'impression d'ensemble.
Tout d'abord, ces longues plages d'applaudissement (qui représentent tout de même un septième du deuxième CD!) font un contraste désastreux avec la musique : à des compositions & improvisations d'une grande subtilité succèdent le vacarme et la cacophonie les plus insupportables. Déjà, je ne vois guère l'intérêt de cela. Mais, de surcroît, il faut bien dire que cela renforce l'image d'un Keith Jarrett mégalomane : voyez, j'ai eu six rappels, et, quand je joue cinq minutes, on m'applaudit plus d'une minute... tous les spectateurs sont au septième ciel**, leurs vagissements en témoignent... Esthétiquement (entre autres) déplorable, donc.
Cela dit, la musique de Keith Jarrett est superbe, d'où l'impression de gâchis : on tombe d'autant plus bas, avec ces applaudissements, que l'on s'était élevé dans des sphères sublimes, suspendu au piano du maître.
* Je tiens à préciser que je ne suis pas le dénommé Delnieppe Roland qui se plaint aussi de la longueur des applaudissements sur la page consacrée à l'album sur Amazon France !
** Au septième ciel : on cloud nine. (That's a footnote for Simon.)
10:25 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Jazz
samedi, 14 octobre 2006
Poète ?
... la neige qui s'étendait comme une peau d'hermine sur la terre ...
18:20 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Grammar sounds to me
Les bricoleurs du dimanche qui massacrent les oreilles, le thé Selimbong à portée de papilles, la vie sauvage dans les rêves suaves... tout ça, c'est le samedi. Si vous avez entendu l'insupportable Olivia Ruiz dans une échoppe, vous avez pourtant savouré l'instant, car il s'agissait de l'étoffe colorée du temps qui passe, et le jazz jamais ne vous ôtera votre chère mélancolie.
17:11 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Tu vas encore te faire des amis...
Hier soir, avant d'aller écouter, toutes oreilles dehors, Pulcinella et le trio de Bojan Z., j'avais passé deux heures en compagnie d'autres auteurs de carnétoiles, au bar à vins Mille & Un Verres, place Gaston-Pailhou. Eh bien ! je trouve que la sauce ne prend pas, comme on dit familièrement.
De mon point de vue, en tout cas, le malentendu est évident : la plupart des "blogueurs" (ou bloggueurs) qui se rendent à ces séances au demeurant tout à fait amicales n'ont pas du tout la même conception que moi, tant pour l'écriture proprement dite qu'en ce qui concerne les enjeux du blogging. Cela ne semble pas gêner la plupart d'entre eux que l'on puisse envisager le blog comme un outil (ou instrument) de communication. Pour moi, le carnétoile (que ce soit celui-ci ou les autres) n'est pas un outil, et je n'ai aucun désir de communiquer. Je déteste la façade clinquante des médias superficiels et je vomis les communicants de tout poil.
Espace d'expression, lieu d'expérimentation (au risque du ratage et au mépris des conventions), le carnétoile doit se tenir à l'écart des conformismes et privilégier tout ce qui se distingue de la soupe commune que nous servent médias traditionnels et "artistes" officiels. Or, l'immense majorité des blogs, évidemment, est d'un conformisme affligeant : pauvreté de la langue, indigence de l'expression, vacuité totale du "contenu" (si tant est même qu'il y en ait un). Il faut dire aussi que, exception (majeure) faite de Simon et de Jean-Louis Gendrot, il n'y avait pas vraiment de blogueur que je lise régulièrement (comme Tinou ou Chandelin). (Il y a aussi, entre autres, Paul, l'auteur de de drums abstract, mais lui n'est pas d'ici : voir Saint-Brieuc (et on ne peut pas laisser de commentaires alors que chaque texte est fort d'une vibration si étonnante!)).
Dommage... Dommage aussi d'avoir choisi un bar aussi mal foutu, aussi étroit et de mauvais goût que ce Mille et Un Verres : je ne vois pas le moindre intérêt à se serrer dans un placard mal aménagé, quand il y a tant de belles brasseries à Tours. Le Chinon était bon, c'est déjà ça, et ne m'a pas laissé de goût amer comme le reste de la soirée. (Bémol : La discussion avec Adeline, Mélanie et Simon était quand même très sympathique, et confirme mon idée qu'il vaut mieux se rencontrer en petits groupes, par affinités individuelles.)
10:40 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : Ligérienne
Bojan Zulfikarpasic Trio au Petit Faucheux
Cela faisait plusieurs semaines que j'attendais avec impatience ce concert du nouveau trio de l'admirable Bojan Z. J'avais pris mon billet longtemps à l'avance, et connaissais le disque Xenophonia depuis sa sortie, au printemps dernier. (Il se peut même que j'en aie parlé, ici ou dans mon autre carnet de toile.)
Il sera question, dans une autre note, de la première partie, par le quartet toulousain Pulcinella... une véritable révélation pour moi. (J'écris ce billet en écoutant leur disque, malheureusement un peu court, et vous invite d'ores et déjà à aller découvrir leur musique sur leur site.)
Après l'entr'acte, assez long pour permettre aux affamés de grignoter, aux ivrognes de boire et aux futurs cancéreux d'aller cracher leurs poumons dans la rue Léonard de Vinci (j'appartiens à au moins deux de ces catégories), Bojan Zulfikarpasic, Rémi Vignolo et Ari Hoenig ont gagné la scène, puis, au fil de leurs mélopées violentes et de leurs ballades revisitées, le coeur du public tourangeau. Je n'avais pas vu jouer Bojan Z. depuis un concert de son quintette (avec Vincent Mascart) en janvier 1998 à Creil. On voit que ça remonte ! À l'époque, Bojan Z. n'était pas devenu la coqueluche du Tout-Paris ni de la planète jazz, et j'ai passé quelques années à déguster ses albums (dont le meilleur, à mon sens, Koreni).
Il ne semble pas que Bojan Zulfikarpasic, Zulfikar-pacha, ait vraiment changé en huit ans, si ce n'est (mais, si cela était vrai, la nuance serait de taille) qu'il manifeste moins de plaisir à jouer, ou plus de professionnalisme dans la construction du concert, les enchaînements ou l'orchestration. Il était loin de jouer une musique d'amateur il y a huit ans, mais il jouait ses compositions sublimes avec une forme de fraîcheur très adolescente, qui semble faire un peu défaut maintenant... Mais je peux me tromper, et, comme je l'ai souvent écrit, je n'y connais rien.
Sur l'ensemble, c'était un très beau (et fort bon) concert. Ari Hoenig, le batteur, fait des ravages dans toutes les salles où il passe ; excellent technicien, il sait marier à merveille les exigences de la mélodie et les déferlements fous de ses peaux & cymbales. Rémi Vignolo est un véritable métronome humain, mais il est dommage que son leader ne lui laisse pas plus le loisir d'exprimer ses qualités de mélodiste, et que jamais la contrebasse ne devienne mélancolique, ce qui est l'un des charmes de l'instrument. Bojan lui-même, enfin, de dos au public, cerné de part et d'autre par ses claviers Fender Rhodes dont il tire des sons tantôt infernaux tantôt angéliques, fait preuve d'une maîtrise jamais prise en défaut, et tant dans ses compositions (dont une, inédite encore et sans titre, m'a fortement ému) que dans les reprises de standards (superbe The Mohican and the Great Spirit), sait encore surprendre. Bien fin qui devinera la couleur de son prochain album...
- Article de Thierry Giard sur Xenophonia.
- Site officiel de Bojan Z.
- Interview de 1999 (Jazz à Caen)
10:05 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Ligérienne
mercredi, 11 octobre 2006
Exposition Henri Gaden, suite
Hier après-midi, mon collègue, Michel Naumann, grâce à qui la bibliothèque d'anglais-L.E.A. de Tours a pu accueillir l'exposition Henri Gaden, a répondu aux questions d'un journaliste de La Nouvelle République.
Il y avait aussi un technicien de l'U.F.R. Lettres & Langues, que je ne connaissais pas et qui est très gentil.
J'ai pu admirer de nouveau ces trente clichés vraiment très beaux.
18:40 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne
mardi, 10 octobre 2006
À la façon de Julien Jacob
Etopmoc etocmop
ouêtoc pilêc milêc
Etopmoc etocmop
kilyatom plotrop filap
Etopmoc etocmop
ouêtop milen ferîlên
Ferîlên dîlen filen ouaalen
Ferîlên dîlen folen boalen
19:07 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Afrique
Petite énigme tourangelle
12:50 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Ligérienne
lundi, 09 octobre 2006
Exposition Henri Gaden
Vendredi s'achèvera, à la Bibliothèque d'Anglais-L.E.A. de l'Université François-Rabelais (site Tanneurs) la très belle (mais trop brève) exposition de 30 photographies de Henri Gaden. Il s'agit d'une partie de l'exposition qui avait été présentée en 2001 au Salon du Livre de Bordeaux.
(Nota, pour plus d'informations sur Henri Gaden : le texte de préface d'Anne-Laure Jégo se trouve en ligne ici.)
Des 335 clichés sur plaque de verre stéréoscopique légués par les héritiers de Henri Gaden à la ville de Bordeaux dans les années 70, trente sont ici présentés. La plupart sont d'une très grande beauté : le photographe, administrateur colonial en Afrique de l'Ouest, a saisi des fragments de cérémonies, de conversations, des visages solitaires (vire solaires), des groupes d'enfants, sans parler de la capture de Samory Touré, à laquelle il a participé, selon ses fonctions d'alors. J'aime beaucoup les portraits d'individus seuls, et notamment une très belle Africaine saisie au vol d'un sourire. Le Portrait de Samory Touré après sa capture (n° 3056-57) est très impressionnant, pour ne rien dire de l'image intitulée Colon français et Africaine (Beyla) (n° 3066-67), où se lisent toutes les ambiguïtés de ce qu'il est convenu d'appeler, par un bel euphémisme, "l'aventure coloniale".
La rencontre de ces deux personnes n'a rien d'improbable : le cadrage, qui centre le regard sur l'Africaine, semble témoigner de la joie de cette femme, mais, comme il ne faut pas oublier que le photographe est un officier colonial, toutes les hypothèses sont permises. Rencontre mi-joyeuse mi-gênée ? Signe d'une vie quotidienne assumée, où la ligne de partage entre Blancs et Africains n'est jamais absolument fixe ou figée ? Simple moment d'harmonie ? Savant calcul idéologique du photographe ? Bien entendu, cette image nous renvoie à nos propres fantasmes, nos propres jugés ou préjugés.
Caverne et jeu d'ombres (n° 2976-77) est trop esthétisant, d'une certaine manière. Je lui préfère, et de très loin, ce petit bijou de photographie narrative qu'est l'image (références non notées, silly me!) de quatre hommes dans une salle vide : l'un est debout, un autre assis sur une chaise, un assis à l'arrière sur une sorte d'estrade, un enfin, torse nu, au premier plan, le dos tourné au photographe. Trois chapeaux coloniaux sont posés sur le sol. Que font-ils là ? Qu'ont-ils l'air d'attendre ? La différence entre le nombre de chapeaux et celui des sujets photographiés ne laisse pas d'intriguer : j'ai cru voir que le personnage au fond, assis sur l'estrade, avait une casquette à visière. On pourrait aussi imaginer, à l'extrême rigueur, que le personnage vu de dos, torse nu, soit une femme... Laissons dériver l'imagination...
23:01 Publié dans Affres extatiques, BoozArtz, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Photographie, Art, Université
Idée saugrenue
La porte du bureau 41 grince atrocement. Le bureau est-il hanté, tels les châteaux écossais des légendes, par un spectre secouant ses chaînes ?
13:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne
Scène
Un abri-bus. Un homme dégarni, lunettes fines, vêtu d'un costume sombre et d'une chemise rouge assortie à la cravate grise, tient à ses pieds une élégante serviette en cuir noir. Près de lui, une jeune femme s'énerve docilement sur son téléphone portable. L'homme sort de sa serviette un livre usé et défraîchi : Sortie d'usine de François Bon. La jeune femme le regarde de guingois. Il fait semblant de lire.
11:55 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
Call me Yootha...
Grâce à une étudiante, qui m'a prêté plusieurs DVD, j'ai enfin découvert, hier soir, une série mythique des années 1970, Mildred and George. (J'ai vécu une année en Angleterre, mais je n'avais pas la télévision (ce qui m'a permis d'ailleurs de passer tout mon temps libre (et donc tout mon temps)) dans les bibliothèques et dans les pubs (et il est à remarquer que les bibliothèques, contrairement aux pubs, n'avaient pas d'heure de fermeture et qu'on pouvait s'y trouver à trois heures du matin (ce qui ne m'est jamais arrivé)) et d'y perfectionner mon anglais), d'où mon ignorance d'un certain nombre de monuments.)
La série est traversée, illuminée, ensorcelée par l'excellentissime Yootha Joyce, dont c'était, apparemment, le vrai prénom. Elle réussit à porter les répliques de son personnage, pourtant stéréotypé, à des sommets d'une subtilité, d'une variété quasiment infinies. Elle a aussi une voix invraisemblablement stylée.
Le plus passionnant, dans le seul épisode que j'ai vu, est que la série repose entièrement sur des contrastes de classes sociales qui sont d'autant plus frappants, dans leur mise en scène à des fins comiques, que les représentants des classes antagonistes sont, en fait, très proches. Voici l'un des dialogues les plus drôles, entre George et la voisine, qui essaie vainement de lui proposer des thés fins :
- Milk or lemon ?
- No, I'll stick with tea, thank you.
08:35 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
Boulons oranges
06:00 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Photographie
dimanche, 08 octobre 2006
60
Un débauché de Limeray
Avait pour surnom Lime-Raie.
Tant était soudaine
L'enflure de sa veine :
"Ce derrière je limerai."
*******************
D'aucuns me feront remarquer la tournure de plus en plus salace de ces limericks.
Cela dit, l'obscénité est une des lois du genre...
22:50 Publié dans Album de limericks ligériens | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne
Démocratie selon le MJS
Ayant laissé, ce matin, un commentaire critique mais très correct sur le blog de [jeune militant socialiste qui ne veut plus qu'on écrive son nom -- nom supprimé ce 2 mars 2011], j'ai eu la surprise de voir ce soir qu'il avait été supprimé. J'y disais en substance que, si tout le programme du P.S. consistait à invectiver Sarkozy, on n'irait pas bien loin, et qu'un montage vidéo ne constituait pas un programme de gouvernement. J'ajoutais que, dans mon souvenir, un certain Daniel Vaillant avait tenu un discours répressif pas si éloigné de celui du petit Nicolas. Voilà tout mon crime.
À ce que je comprends, il suffit, à l'aune du M.J.S., de dire du mal de l'U.M.P. pour avoir des idées politiques, et il suffit de soulever des points de débat pour être illico hérétique...
P.S. (ah! ah!) : J'ai écrit un nouveau commentaire ce soir. Voyons s'il s'évanouit...
22:00 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : ligérienne
Même pas entendu dans le bus (mais ça aurait pu)
18:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Blog
Guillaume Cingal, nullement histrion
17:37 Publié dans Autoportraiture | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
Le Misanthrope (Nouvel Olympia), Benoît Lambert
On relance le chauffage ce matin, à peine, mais pour couper le refroidissement nocturne. Peu après, le soleil tape fort à travers les vitres, et il ferait presque trop chaud.
Hier soir, nous avons vu Le Misanthrope, au Nouvel Olympia, dans la mise en scène de Benoît Lambert. Une ancienne étudiante, désormais au Conservatoire (où elle se plaît beaucoup plus, me dit-elle, qu'à l'université, ce qui se comprend très bien) et ouvreuse en ces soirées, m'a assuré que c'était un très bon spectacle. Elle n'est pas difficile, ou nous n'avons pas les mêmes critères (sans doute).
En effet, il s'agit d'une mise en scène parfois judicieuse, souvent intéressante, mais médiocre dans l'ensemble, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'interprétation est très inégale, et il faut notamment déplorer que la plus mauvaise des trois actrices soit justement Célimène (Lara Suyeux), qui, de surcroît, est terriblement mise en avant par les choix du metteur en scène. Elle fait partie de ces actrices qui donnent le sentiment de débiter leur texte (surtout si ce sont des vers) sans rien y comprendre. Des formes généreuses et une belle chevelure brune ne suffisent pas à faire d'elle une actrice convenable, et tout était balancé d'une voix éraillée, d'un ton uniforme, sans que l'on ait jamais le sentiment que les mots correspondaient à un quelconque état intérieur du personnage, ni même, parfois, qu'ils aient un sens. Soit. Philinte (Emmanuel Fumeron) n'avait pas l'air très à l'aise, mais peut-être n'avait-il pas été dirigé... On laissera, à l'acteur, le bénéfice du doute.
Par ailleurs, si les choix de mise en scène étaient souvent astucieux, ils ne semblaient pas tellement relayés par les acteurs. Manque de direction, une fois encore ? Peut-être. Il n'est pas très novateur de faire de Célimène une sorte de semi-mondaine entourée de semi-maffiosos, mais l'idée d'utiliser alternativement, dans deux ou trois scènes très précises (dont la scène du sonnet), la voix nue et un micro, était tout à fait bien venue et donnait du relief aux relations entre personnages. Benoît Lambert ne nous épargne pas ce qui est, à mon avis, la malédiction du théâtre contemporain : les rideaux coulissants. Ici, ils sont là pour la parade, ou pour amuser le spectateur qui ne goûte pas les vers de Molière. De fonction dramaturgique, apparemment, pas l'ombre. On se serait bien passé aussi des riffs de guitare en musique de fond qui agrémentaient certaines scènes.
Ces quelques exemples montrent que ce spectacle était, sinon farci, du moins largement composé de petits gimmicks scénographiques qui sont la marque d'un metteur en scène dont l'un des desseins est d'impressionner ou de scandaliser le public peu habitué à aller au théâtre : lycéens, notamment, et toute la cohorte de ces messieurs dames qui voient un ou deux spectacles l'an et s'offusquent de ce qui a été calculé pour les choquer. Dans ces gimmicks, certains éclairent le texte de Molière, ce qui n'est déjà pas si mal, et d'autres n'apportent rien.
Que reste-t-il ? Eh bien, à l'exception de Philinte et de l'épouvantable Célimène, le texte est porté par de bons acteurs, qui font entendre de vrais alexandrins, et les disent dans le respect des règles prosodiques et des diérèses, sans oublier non plus les enjambements. Je retiens aussi un retour à des mises en scène qui mettent en avant les éléments comiques de la pièce, après des charretées de mises en scène à la limite du tragique existentiel (dans les années 1990 notamment). À cet égard, Oronte servait de contrepoint constant et parfait, avec un Guillaume Hincky cabotin juste à point. L'idée du remploi d'une même séquence de quatre vers dans plusieurs scènes, et entre des personnages différents, se prêtait tout à fait à l'oscillation entre comédie et nuances plus noires.
16:55 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne
Cours 2006-2007
...................................................Sans parler des cours proprement dits, le site que je leur consacre me prend pas mal de temps, aussi...................................................
15:55 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 06 octobre 2006
Scène
Devant l'amphi Thélème, appuyés contre une table toute simple, deux étudiants et une étudiante. Le garçon qui est à gauche mange un sandwich Panini. Le garçon du milieu (cheveux bouclés noirs) mord à belles dents dans un sandwich au salami. La jeune fille déguste, à l'aide d'une petite cuillère en plastique blanc, une salade de betteraves à même une boîte en plastique transparent.
Reste à inventer le dialogue. (Penser à demander à François Bon...)
(Et le spectateur ? Ce spectateur en mouvement qui revient de déjeuner au Cap Ouest, bavette salade haricots verts mange-tout ? Devient-il acteur de la scène ? A-t-il un texte ? Ne fait-il que passer ? Hmmm...)
12:20 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne
Verdures d'aurore
07:03 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
mercredi, 04 octobre 2006
Exposition Philippe Pradier aux Bons Enfants
Nous avons découvert quelques toiles de Philippe Pradier lors de l'exposition d'hiver Petits formats aux Bons Enfants, en décembre dernier. Cette fois-ci, le peintre amateur de citations picturales est de retour pour une exposition personnelle, en ce même lieu, ce que l'on peut vérifier sur le blog du galeriste.
Finalement, nous n'avons pas acheté ce 60x60 de Salaün que j'aimais beaucoup, parce que C. était moyennement emballée. (Or, pour transporter (être transporté(e)?), il faut un emballage.)
10:15 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
mardi, 03 octobre 2006
Vertes fenêtres...
Vertes fenêtres désuètes,
Quand le soleil brûle, attiseur,
Vous offrez vos grâces --- muettes
Que surprend un climatiseur.
23:25 Publié dans BoozArtz, Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Hors Touraine, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie