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samedi, 24 juin 2006

La Haye Descartes

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La commune s'appela La Haye jusqu'en 1802, puis La Haye - Descartes en souvenir du philosophe, qui y était né. Lors de sa fusion avec Balesmes, en 1967, la ville prit pour nom officiel Descartes.

Il ne semble rien s'y passer. La vie aurait quitté ces lieux. Descartes la Morte. Point de risque de divertissement pascalien (ce qui est logique, somme toute).

vendredi, 23 juin 2006

Parisiens premiers

Il y a principalement deux choses qui rendent fous les citoyens des pays "occidentaux" : l'idée qu'un événement culturel est "exceptionnel" et la gratuité. En croisant ces deux choses, on risque de frôler la catastrophe, ou la cohue.

Cohue ?

À en croire la radio, la file d'attente autour du musée du quai Branly atteignait, au début de l'après-midi, les trois heures, par une chaleur que l'on imagine d'autant plus suffocante que l'été est toujours plus insupportable dans les grandes villes.

L'été ?

C'est le premier jour d'ouverture au public du Musée (anciennement des Arts Premiers et prochainement (à ce qu'on dit) Jacques-Chirac), et, pour les trois premiers jours, l'entrée est gratuite.

 

Arts premiers ?

Je me rappelle que, quand nous vivions à Beauvais et que nous nous rendions régulièrement à Paris, fréquemment le dimanche mais pas exclusivement, nous avons souvent décidé de visiter telle ou telle exposition temporaire dont, cette "saison"-là, parlait le Tout-Paris. Devant des files d'attente qui excédaient souvent la demi-heure, nous avons maintes fois tourné les talons pour nous "rabattre" sur les collections permanentes de tel ou tel musée.

Pourquoi cela ?

Premier principe : on ne va pas dans un musée pour attendre, auparavant, au mileu d'une foule compacte, et ce même assez longtemps.

Deuxième principe : on ne va pas dans un musée pour voir des œuvres, si belles fussent-elles, à travers deux ou trois rideaux de spectateurs (dont vous êtes (cf Didier Eribon dans la mémoire vive)).

 

Arts...

Sans être spécialiste des arts dits "premiers", cela fait un certain temps (une petite quinzaine d'années) que je m'y intéresse, à l'art africain en particulier. Dans les années 1990, j'allais souvent au Musée Dapper, avant sa rénovation (décevante). Les pièces étaient le plus souvent vides, alors que les objets exposés présentaient autant d'intérêt que ceux de la collection rassemblée dans le musée du quai Branly.

Pourquoi les pièces étaient-elles vides ?

Parce que le Musée Dapper ne faisait pas la une des journaux, que les expositions temporaires n'étaient pas considérées comme un "événement" exceptionnel, et que, de surcroît, il n'était pas question de gratuité.

 

Quai Branly...

Bien entendu, vu la richesse des collections, j'irai visiter bientôt ce musée. Seulement, je ne pourrai pas dire : "J'y étais ! " (Traduction : j'y étais, à attraper un coup de sang dans la canicule, en attendant trois heures pour ne rien voir au bout du compte.)

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Un donzeau de Preuilly-sur-Claise

Aimait extrêmement la baise.

Le long de la grand rue,

Il courait, tout en rut,

Tant à, pour se calmer, se jeter dans la Claise.

 

jeudi, 22 juin 2006

Visite manquée de La Guerche

Le château de La Guerche n'est pas le plus connu des châteaux de Touraine. Tout d'abord, ce n'est pas un château de la Loire.

(C'est bien connu : seuls sont réputés les châteaux de la Loire, comme Chenonceau, qui est construit sur le Cher, ou la forteresse de Chinon, qui surplombe l'Indre. Bien.)

La Guerche est une petite commune située près du Grand-Pressigny, juste au sud de Descartes, et donc tout au sud du département de l'Indre-et-Loire. Elle n'est baignée ni par la Loire, ni par le Cher, ni par l'Indre, mais par la Creuse, qui est l'une des plus belles rivières de la région.

Il s'y trouve donc un château, assez bien indiqué par les panneaux, peu mis en avant dans les guides et à peu près absent des circuits promotionnels habituels (offices de tourisme, prospectus dans des monuments historiques circumvoisins, etc.). Toutefois, il est ouvert à la visite cinq heures par jour tout l'été, c'est-à-dire du 20 juin aux Journées du patrimoine.

Les propriétaires de ce remarquable édifice se sont dotés d'un site Web, très bien fait, richement illustré, riche de renseignements divers, bref d'un site Web alléchant. Vous me connaissez : quelques lignes dans un guide, un site Web attrayant, une carte IGN ou Michelin devant les yeux, et je suis en pâmoison.

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Hier, nous nous sommes donc présentés, à deux heures de l'après-midi, devant le portail de ce château. Le portail était ouvert, avec les mêmes horaires d'ouverture que je viens d'indiquer. Hésitants, nous avons longé une allée, tourné à gauche en voyant un panneau "Visite du château", longé ce qui devait être les écuries, puis vu une cloche. Comme un message nous demandait de sonner puis d'attendre le guide sur la terrasse, je me suis exécuté : j'ai sonné la cloche, vigoureusement mais poliment (traduction : je n'ai pas fait un boucan de tous les diables, mais on pouvait entendre le tintement), et nous avons longé la forteresse jusqu'à la Creuse, fait demi-tour, découvert la cour, qu'orne un bassin. Comme il n'y avait de porte ouvrant sur l'intérieur qu'à cet endroit, nous avons attendu. Dix bonnes minutes. Puis nous nous sommes dit que les propriétaires n'étaient pas disposés à nous recevoir, et, comme j'ai toujours des scrupules (idiots, I guess), nous sommes repartis.

J'ai envoyé hier soir un courrier électronique à l'adresse qu'indique le site, afin d'avoir le fin mot de l'énigme.

Notre déception a tout de même été compensée par la vue sur les tours fortifiées, côté sud, et la belle façade austère aux larges et basses fenêtres à meneaux, côté nord.

mercredi, 21 juin 2006

Premier jour d'été

Pour le premier jour d'été, nous allons visiter - comme l'an dernier, le 11 juillet - le château du Grand Pressigny et son beau Musée de la Préhistoire. Peut-être aurons-nous l'heur de trouver ouvert le château de La Guerche, traverser Descartes, et, qui sait, pousser jusqu'à La Roche Posay, ou découvrir les Palets de Gargantua.

 

Ajout de 17 h 20, même jour : finalement, nous sommes aussi passés par Yzeure, n'avons pas vu les Palets - mais la Pierre Levée les a convenablement remplacés. Pour le château de La Guerche, ce fut une autre paire de manches, épisode que je vous conterai demain. Il y eut aussi l'église abbatiale de Preuilly-sur-Claise (prochainement lui sera dédié un limerick).

Ajout de 17 h 25 : mais oui, c'est la reprise du rythme quotidien...

mardi, 20 juin 2006

Propos de garçonnet, 22

« J’ai entendu un fermement de portière : c’est peut-être Valérie. »

lundi, 19 juin 2006

De nouveaux départs

Sans cesse il rêva de nouveaux départs, sous la lune grise.

Début février, je me suis amouraché de nouvelles grisailles, qui, du moins, contentaient à la fois ma cyanophobie et mon amour des azulejos. Puis ces fureurs connurent un coup d'arrêt, comme si la Sibylle de Cumes était arrachée aux vapeurs de son rocher.

 

Sans cesse il rêva de reprendre la route bordée de vert, avec ses pacages ligériens.

À présent, toutefois, je suis aussi ici.

mardi, 23 mai 2006

23 mai

Il y a cent ans mourait Ibsen, et il y a 299 ans naissait Linné.

Drame et ornithologie, deux flèches à mon arc.

vendredi, 14 avril 2006

Le blocage se poursuit aux Tanneurs

Une poignée de hors-la-loi, se réclamant d'assemblées générales où règnent la terreur et le mensonge, font la loi. L'écrasante majorité des étudiants veut reprendre les cours, et même n'aurait pas voulu qu'ils soient interrompus. Ceux d'entre eux qui se risquent à aller aux A.G. se voient traités de "bouses", de "moutons" et de "fachos" dès qu'ils essaient de prendre la parole.

Les barbares sont là. Ils sabotent l'université. L'avenir des étudiants est sévèrement compromis, notamment parce que nos universités partenaires, grâce auxquelles les étudiants peuvent aller étudier un semestre ou une année à l'étranger, sont en train de dénoncer nos contrats d'échange.

Plutôt que d'aller lutter vraiment contre le grand capital (ce serait trop dangereux), quelques antimondialistes bornés bousillent l'un des derniers lieux où ne règne pas le mercantilisme. Ils en sont fiers.

 

08:50 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (11)

mercredi, 05 avril 2006

Langues étrangères en maternelle

Ayant lu, sur la liste de messagerie d’anglicistes de l’enseignement supérieur à laquelle je suis abonné, une série de contributions sur la question de l’apprentissage des langues dans l’enseignement primaire, et en particulier les sept points suggérés par un collègue pour systématiser l’enseignement de l’anglais en maternelle, selon un système extrêmement ambitieux, dans la droite lignée des projets naguère fomentés ou encouragés par Jack Lang, je me suis permis la réponse suivante, que je verse au débat par l’intermédiaire de ce carnétoile :

Chers Collègues,

 

Au risque de paraître réactionnaire et peu informé, j'aimerais seulement apporter au débat ma pierre purement subjective de père. Ayant discuté avec de nombreux professeurs des écoles et connaissant plusieurs personnes qui ont, comme moi, leurs enfants en maternelle, j'avoue que j'ai du mal à imaginer que les propositions de notre collègue ne sont pas un poisson d'avril à retardement.

J'ai un fils de quatre ans et demi, qui a été considéré par sa maîtresse de petite section, puis par celle de moyenne section, comme un privilégié, car elles n'ont pas eu "à lui apprendre les couleurs" (dixit). Ce que cela signifie, c'est qu'il connaissait la plupart des couleurs en français à l'âge de trois ans et demi, mais que la majorité de ses camarades ont dû les *apprendre* par des exercices variés.

Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, qui montrent tous qu'à l'heure actuelle, en petite mais aussi en moyenne section de maternelle, un nombre non négligeable d'enfants ne se font pas comprendre, ou difficilement, même du personnel d'encadrement (professeurs, ADSEM, dames de la cantine etc.), qui devrait être habitué à communiquer avec des enfants de cet âge.

Dans ces conditions, il me semble rocambolesque d'imaginer d'introduire la pratique d'une langue étrangère en maternelle, puisque le français comme outil et comme vecteur de sens est déjà, pour quelques-uns, une langue non maîtrisée. De même, les premières conclusions des expériences d'enseignement d'une langue vivante à l'école primaire montrent que des classes entières de sixième maîtrisent des rudiments inégaux et approximatifs d'anglais (ou, parfois, au petit bonheur la chance et en fonction des principes stochastiques des cartes scolaires, d'autres langues), tandis que la connaissance du français, elle aussi, s'enfonce dans le vague et le rudimentaire.

A force de mettre la charrue devant les bœufs pour le plus grand plaisir de spécialistes de didactique parfois plus férus de statistiques et de modélisations importées que d'expériences du terrain, on ne peut pas dire que les réformes dans ces domaines aient porté leurs fruits. J'admets qu'il y ait une certaine logique à vouloir pousser à bout un système qui a de mauvais résultats dans l'espoir qu'intensifié il deviendra bon, mais je ne suis pas certain d'y souscrire.

 

Bien à tous,

11:27 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (13)

lundi, 03 avril 2006

Hasards, wikistes, zeugmes

Un collègue et ami m’a raconté qu’il était tombé incidemment sur mon carnétoile, et vraiment au prix d’un hasard assez étonnant. Cherchant des informations sur la prétérition, il a consulté l’article de la Wikipedia, qui, dans sa version française, renvoie en lien vers mes Prétéritions en chaîne. Si encore il s’était enquis d’épitrochasmes ou d’informations sur Renaud Lagorce, je n’eusse pas été surpris qu’il tombât sur ces pages, mais la prétérition est une figure suffisamment répandue pour que je m’étonne moi-même d’être pareillement mis à l’honneur par les « wikistes » (comme je crois qu’on dit).

 

Nous avons ensuite longuement discuté des zeugmes, et notamment des nombreux ceux qui émaillent le texte de Mason & Dixon.

mardi, 28 mars 2006

Malou Ancelin aux Bons Enfants

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Du 1er au 30 avril 2006.
Vernissage le samedi 1er de 14 h à 19 h.

08:50 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (9)

lundi, 27 mars 2006

Table de chevet

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            J’avais pris une photographie de ma table de chevet il y a deux semaines, peut-être, dans l’idée de poursuivre, sur la lancée de la table basse, avec l’empilement de livres qui orne en permanence les entours de mon lit – mais je ne la retrouve pas, alors qu’elle aurait formé un joli contrepoint à cette image-ci, prise hier (entre-temps, la pile a encore grossi). Mais il faudrait aussi parler des livres posés près du canapé, de ceux qui s’entassent sur le bureau, etc.

     Ne sachant trop si les titres sont lisibles, ni les couvertures reconnaissables, j’attends de voir si certains ont l’œil vif ou l’esprit perspicace avant de donner de plus amples informations !

 

vendredi, 24 mars 2006

Terreurs en terre travail

Je ne veux même pas parler de mon travail administratif. Déprime et Sisyphe.

 

Mais j’ai reçu hier mon exemplaire du volume L’autre, qui reprend les actes des journées d’étude du GRAAT consacrées jusqu’à présent à ce thème attrape-tout, avec dix tirés-à-part de mon article non agrafés. Je m’attaque à la mise en forme des articles dont je dispose pour le n°4 de la revue CRAFT (“Fantasmes d’Afrique”).

 

Et la traduction, quand ?

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh…  

09:42 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 23 mars 2006

CPE, blocus, etc. : quelques éléments de réponse

[Une première mouture de ce billet a été publiée à midi dix, mais la rédaction en avait été interrompue par un entretien avec une étudiante, justement, puis la publication par des collègues venus me chercher pour un déjeuner rapide à la Cabane de Romulus. Je relis ces lignes et les peaufine vaguement, pour leur enlever un peu de bâclé.]

 

J’interviens dans le débat autour du blocage des universités, relativement au CPE. J’avais écrit un assez long commentaire en réponse à une note de Tinou, qui reprend textuellement un message qui est, de toute évidence, un mauvais canular. Mais le serveur a mangé ma réponse juste après la validation.

J’interviens dans le débat en ma qualité de maître de conférences travaillant sur le site Tanneurs, à Tours, mais à titre personnel, évidemment. Le site, qui abrite les U.F.R. d'Arts & Sciences Humaines, mais aussi de Lettres & Langues, est bloqué depuis maintenant trois bonnes semaines.

Quand j’écris que le courriel en question est une belle intox, je veux dire qu’en matière de manipulation entre les pro-blocus et les anti-blocus, c’est 1 partout la balle au centre. Il suffit de parcourir les navrants blogs des anti-blocus pour voir que la récupération politique est bien partagée entre les deux "camps".

Je passe plusieurs heures par jour à recevoir des étudiants inquiets, à organiser des rattrapages de cours, à évaluer les modalités de compensation d’examens, à répondre aux courriers électroniques d’étudiants, à me concerter avec mes collègues, etc. Les enseignants, qu’ils soient favorables ou non au CPE (c’est une autre affaire: j’aimerais qu’il n’y ait plus d’amalgame entre les positions relatives aux blocus et celles qui concernent le CPE), font de leur mieux pour permettre, à terme, une reprise harmonieuse du travail et rassurer tout un chacun.

Il y a bien entendu un nombre important d’étudiants hostiles au blocus, et qui se sentent démunis face à la situation. Mais il est faux d’écrire que ces étudiants constituent une majorité dont la voix est étouffée. Ainsi, l’A.G. qui a eu lieu lundi soir en plein air place Anatole France s’est déroulée de manière tout à fait démocratique et – au vu des circonstances – fort civilement. Une large majorité s’est prononcée en faveur du blocus. Tous les présents ont pu participer au vote, le décompte s’est fait minutieusement, etc.

Pour résumer, donc :

  • oui, il y a des étudiants qui se sentent « pris en otage » pour parler comme un journaliste de bas étage
  • non, ils ne sont pas une majorité opprimée par quelques trotzkystes
  • tout sera fait pour que les examens et l’évaluation se déroulent dans les conditions les plus harmonieuses, sans la moindre injustice envers les étudiants
  • il faut arrêter les manipulations médiatiques, dans quelque sens que ce soit

Je sais ce que ce billet a de bâclé, de péremptoire parfois, de fragmentaire aussi. Il a le mérite de porter témoignage, le plus impartialement possible, au milieu d'une situation chaotique. Le débat ne gagne pas à la diffusion de fausses informations, de rumeurs, ni aux exagérations idéologiques. Comme je l'ai écrit plus haut, la manipulation sévit des deux côtés. Je ne demande qu'à préciser mon opinion au fil du débat qui, je l'espère, naîtra dans le fil de cette note.

 

13:44 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (12)

lundi, 20 mars 2006

Comptine de garçonnet, 1

À l'affiche, cette semaine, pour les nostalgiques de la sérénité : la catégorie ... de mon fils, qui se poursuit aujourd'hui avec cette comptine en deux parties inventée par mon fils :

 

I

Policier cherche Pompier.

Pompier est-il par ici ? Non.

Pompier est-il par là ? Non.

Pompier est-il devant lui ? Non.

Mais où est Pompier ?

De l'autre côté.

Dans sa maison.

 

II

Pompier ne travaille pas aujourd'hui.

Policier est très très en colère.

Il va le voir. Ils se bagarrent.

Policier finit par gagner.

Pompier fait du trampoline.

vendredi, 10 mars 2006

Je ne suis pas de retour

Je ne suis pas de retour. Je ne suis jamais parti, mais, en même temps, je suis ailleurs, écrivant un autre carnétoile tout aussi prolixe que celui-ci en son temps.

Vient aussi d'être créé un blog sonore, comme quoi je pouvais dire pis que pendre des podcasts...!

12:51 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (6)

mardi, 07 mars 2006

Basse table

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Vue de haut, la table basse du salon, depuis belle lurette abandonnée à A., avec (visibles ici) l'attirail de chevalier (costume, heaume, épées, fleuret, etc.), commode miniature, pot à crayons, petit chien en peluche, mais aussi livres divers calés contre elle, sac à rayures avec cartes et papiers divers. De la tablette, on voit dépasser dessins, jeu de Mémo, rubans etc.

Je passe le relais à Simon, Livy et Tronche de cinoche (ça n'a rien à voir avec son blog, mais tant pis pour elle !)

samedi, 04 mars 2006

C'était un peu une autre vie

Hier soir, j'ai participé au premier apéro-blog tourangeau, organisé par Touraine Blogs. C'était très sympathique, et j'ai enfin pu avoir une vraie conversation avec l'admirable Simon. J'ai aussi revu Brigitte, mais n'ai pu, faute de proximité spatiale, échanger avec Tinou, ce que je regrette beaucoup. Je demeure un blogueur tourangeau, même si la Touraine ne figure guère dans le nouveau carnétoile, sous pseudonyme, qui me sert de refuge.

Marion est passée en coup de vent, vers neuf heures moins le quart, pour signaler à Simon que ses parents étaient très inquiets. Evidemment, quand on dit qu'on prend le train de 19 h 30 pour Montlouis, et qu'on reste à la brasserie L'Univers à des heures (presque) indues...

 

P.S. : À voir absolument : petite vidéo.

mardi, 28 février 2006

VS on TS : table-turning

Je reprends le clavier, très passagèrement, en ces lieux désertés par leur auteur, mais aucunement par les lecteurs (9115 visites en 27 jours), ce pour répondre à la sollicitation de Madame de Véhesse, qui, n'ayant pas elle-même de carnet, me demande l'hospitalité, que je lui accorde bien volontiers. il n'y a pas grand chose dans le frigo, mais enfin...

Blague à part, il s'agit, pour cette admirable camarade, de répondre au défi que lui a lancé Philippe[s]... Je copie-colle ci-après le message d'Emorentienne...

 

*****************************

 

À la demande de Philippe[s], voici donc la photo de la table qui n'est pas basse, mais haute, car mon grand-père qui l'a fabriquée avec le bois des ormes morts de la ferme n'avait qu'une idée vague des  proportions d'une table de salon.

 

medium_table.jpg

 

La photo est prise dimanche très tôt, elle est un peu sombre, désolée. Charlotte se préparait à attaquer la bandoulière de  l'appareil photo, j'ai fait vite.

Le Lucky Luke face cachée est Jesse James, le livre bleu, c'est Les carnets du major Thompson.

Je passe le relais à Zvezdo, Jules et Raindrops.

Signé : VS.

mercredi, 01 février 2006

Trempette de la renommée

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Vallée des singes, 11 juillet 2005.

Rien ne nous sépare du gelada, que l'eau. Peu importe : tout le monde sait que les gelada, comme tous les babouins et la plupart des singes, ont peur de l'eau et n'y tremperaient pas l'orteil pour tout l'or du monde.

N'est-ce pas ?

 

 

 

 

N.B.: Cette note, qui avait été programmée d'avance et dont je viens d'anticiper la publication de quelques heures, est la dernière de Touraine sereine, qui disparaîtra dans deux jours de la Toile. Merci à tous ceux qui ont fait le voyage avec moi.

Il y a un autre carnétoile. Nous nous croisons encore, n'est-ce pas ?

Qui était donc Marcel Fajoux ?

medium_place_marcel_fajoux.jpg
N'en doutons pas, même au soleil, foin des jaloux,
ce ne sera qu'une passade [le phénomène des carnétoiles?],
et je finirai bien par attirer quelqu'un
par l'intermédiaire d'une recherche concernant "Marcel Fajoux",
car moi-même je m'y cassai les dents.

mardi, 31 janvier 2006

Miné

Je ne pensais pas céder un soir à la tentation de ce calembour, mais voilà – le mal est fait.

 

Des jours comme ça…

 

Le matin, une belle baffe ailleurs sur le réseau, & tout le jour un végétatif qui a posé ses crottes dans les commentaires de ce carnétoile, sans compter  le Vidal qui médicalement propose son terrorisme intellectuel.

 

À l’université, journée désastreuse. Au premier chef, lutte contre des ragots diffamants (histoire compliquée, dont on n’a pas vu le bout). Puis, dans l'ordre et en beauté...:

Une sombre histoire de devoir statutairement inscrit dans le livret et qu’un collègue n’a pas fait faire à ses étudiants ; c’est moi qui rattrape le coup et organise tout (téléphonages, entrevues, course après les salles).

Un T.D. de 45 étudiants placé dans une salle ne comptant que dix-huit places.

Enfin, une collègue qui me fait une scène à propos d’une prétendue confusion entre les deux centres de recherche. Il se trouve qu’elle affabule, comme d’habitude d’ailleurs.

 

Heureusement, les miens sont là. Je rêvasse en douceur en regardant mon fils. Et, ce matin, tout de même, j’ai consacré deux heures et demie à recevoir des étudiants, à qui je donnais des conseils individualisés sur leur travail : cela, c’est un vrai bonheur. (D'ailleurs, tous les entretiens que j'ai eus avec des étudiants aujourd'hui ont illuminé ma journée.)

 

Journée quand même affreuse. Je vais virer

[tiens, c’est le 31 janvier : le temps idéal pour cesser de remettre tout au lendemain et tenir ses promesses]

le Net de mon existence :

c’est-à-dire (bémol) préprogrammer une note par jour, et basta pour l’instant !

Pagli d'Ananda Devi

La note qui suit a été écrite en janvier 2002 et publiée sur le site Exigence Littérature. Je la publie dans ce carnet à l'occasion de la parution d'un nouveau roman, non encore lu, d'Ananda Devi.

 

Ce récit brûlant qui se transforme en roman torrentiel, pluie diluvienne autant que lexicale, est avant tout l’histoire d’une affabulation. On pourrait insister ici sur la figure féminine marginale, caractéristique des derniers romans d’Ananda Devi et si représentative de ce que Gilbert et Gubar nomment la folle du grenier (‘the madwoman in the attic’, la femme claustrée et contrainte au silence, version féministe de la “folle du logis”). Mais d’autres l’auront fait, sans doute.

Claustrée, Daya, que tous et toutes nomment “la Pagli” (la Folle), l’est assurément. Dans la première partie, elle ne parvient à nouer une histoire d’amour puissante, idyllique et métaphysique, avec Zil, le pêcheur, qu’en se sauvant de la demeure matrimoniale, “maison de sucre glace” ou, en créole, “gato lamarye”. Dans la deuxième partie, une fois sa relation extra-conjugale et surtout hors-normes éventée, confiée aux rumeurs et aux “mofines” (les commères), elle se voit enfermée dans un poulailler d’où, provoquant rageusement un déluge de pluie, elle attend le retour de Zil. La première page de l’antépénultième chapitre se charge d’ajouter une pierre à l’édifice littéraire des femmes claustrées : “Je suis l’emmurée vivante. […] Je suis entombée, embourbée, incarcérée en moi-même.” (p. 147)


En quoi, donc, la Pagli est-elle une affabulatrice ? C’est une narratrice dont l’idylle semble si magique, et surtout si abstraite, que le lecteur ne manque pas de trouver un deuxième sens au surnom, et au titre du roman : désireuse de s’inventer sa propre histoire en toute liberté, Daya/Pagli est une absolue fiction, car tout, dans ses propos et ses aventures, est fantasmatique. Jamais vraisemblable, quoique toujours saisissante, c’est une “figure”, un “antipersonnage” au sens où l’entend Xavier Garnier dans son récent essai (L’Eclat de la figure. Berne : Peter Lang, 2001).

Le comble de la supercherie intervient au moment où Zil, le pêcheur, projection des fantasmes de la narratrice, et surtout de ses frustrations, prend la parole. Ou plutôt : lorsque Daya fait parler Zil, car, au regard d’une polyphonie bien factice, Zil parle comme Daya, d’une même voix, à l’unisson. Ainsi, Zil, dont le récit soulignait l’attachement à la réalité et le refus des propos métaphysiques chers à la Pagli (voir en particulier pp. 71-72), livre lui aussi des propos emphatiques et abstraits : “Sans le don que tu m’as fait de toi, je ne serais qu’un homme à peu près, un homme à demi qui ne sait pas ce que c’est que d’être homme.” (p. 145).


En ce sens, à l’instar d’une silhouette dans un théâtre d’ombres, Zil est une pure projection d’un récit monologique, clos puisque voué la claustration. Zil, “île” promise, est l’appel du large, de l’extérieur, du Dehors, mais il n’est saisi par le texte qu’au mépris de sa particularité. Toutes les tentatives pour le “dire” (et même pour le faire parler) sont confinées au système intériorisé de la narratrice. Ananda Devi réalise ainsi une prouesse, en prenant à revers des décennies de production romanesque “phallogocentrique” et en faisant du sujet masculin un objet de discours, objet de passion certes mais principalement objet passif, silencieux. Si l’on suit les analyses d’Annie Anzieu, le phallogocentrisme consiste à “ramener tout système de compréhension au sexe masculin” (La femme sans qualité. Paris : Dunod, 1989, p. 74). A l’inverse, Devi fait émaner tout le système d’expression du sexe féminin : du sexe, c’est-à-dire de l’espace intime de Daya.

Annie Anzieu écrit plus loin dans son essai éclairant : “L’écriture féminine remplace pour la femme la gestation, ou la continue. Elle apparaît souvent comme le résultat d’une sublimation de la relation à un être aimé.” (La femme sans qualité, p. 88) Comment mieux expliquer le discours ventriloque mis en place par Daya, mais aussi l’épigraphe de Pagli : “Tout roman est un acte d’amour” (p. 9).


Récit d’une affabulation tout autant que d’un affolement, Pagli se nourrit d’une irrationalité toute théâtrale. Symptomatiquement, d’ailleurs, au “Nous” collectif et anonyme des “autres”, signal de l’exclusion bien-pensante (p. 130), s’oppose le Nous des amants, Je sublimé et porté en quelque sorte à la puissance deux, fausse extériorité : “Cette chose qui m’espace sous ma peau, qui la détend et la respire et y glisse de l’intérieur, c’est toi, Zil.” (p. 79).
Pour dire l’intériorité blessée de sa narratrice, Ananda Devi n’a d’autre recours que de construire un roman expressionniste, dans lequel les couleurs, pour prendre un exemple marquant, témoignent d’une crise brutale de la représentation. Ainsi, lorsque Zil s’adresse à Daya pour raconter leur rencontre : “Tu étais enveloppée de gris. Tu contredisais les couleurs qui t’entouraient.” (p. 143)


Les couleurs sont ce que la voix narrative en dit, sans symbolisme convenu et sans entre-deux. Le “noir véritable” est “un noir qui aveugle comme des larmes de sang et qui est l’annihilation de toute lumière” (p. 51). Même les adjectifs et substantifs usuels peinent à décrire les couleurs : “Le ciel est devenu couleur de violence. Cette teinte violette est rare et reconnaissable entre toutes.” (p. 122) La violence n’a pas de couleur connue, et, en même temps, elle se voit assigner une place particulière dans le spectre coloré : le violet, qui allitère si bien avec elle. La teinte violette est d’ailleurs reprise en fin de roman pour décrire un ciel nocturne : “La nuit se dilate et strie le violet du ciel.” (p. 150)

Affabulation expressionniste, Pagli est, tout autant qu’un roman ou qu’un acte d’amour, un cri, une longue imprécation, savant mélange de violence et de mélancolie. Plus réussi formellement que le roman précédent d’Ananda Devi (Moi, l’interdite. Paris : Dapper, 2000), il constitue une porte d’entrée privilégiée dans l’univers particulier de la jeune romancière mauricienne.


DEVI, Ananda. Pagli. Paris : Gallimard, 2001, 168 pp.

CHAPTER THE FIRST

 

Inverted commas would help. Are inverted commas quotation marks? I never know. I said I never know. I said I never knew. I said I never knew or know whether inverted commas are the same as quotation marks. But they’re not. I know or knew they’re not. Whatever. Whether. I wrote whether inverted commas are the same as quotation marks. Inverted commas would help. (Or quotation marks.) Italics would help. (Or inverted commas.)

 

Notes astérisquées du billet précédent

* C’est cela, lire cinq ou six livres en même temps, écrire, travailler : les pavés n’avancent pas tout seul. (Ce que dénie l’expérience de mai 68.)

** C’est une de mes vieilles blagues, qui sent fort saumâtrement son professeur de littérature. Serais-je sous l’influence, non de la cocaïne du traducteur Rimini (voir Ière partie du roman), mais du chapitre tennistique (III, 3) ?

*** Une Suze à minuit !? Oh, c’est une Suze métaphorique. L’iris de Suze, disons… celle qui m’a tapé dans l’œil…

**** Tu ferais mieux d’utiliser, la tienne, de gomme, eh scribouilleur à la noix*****.

***** Note pour le typographe. N’intervertissez pas gomme et noix, s’il vous plaît.