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samedi, 07 janvier 2006

41

Un jeune garçon de Saint-Quentin-sur-Indrois

Marchait toujours ainsi qu'un Romain droit

"Vouloir marcher comme

Un patricien de Rome,

Ce n'est pas une lubie ; c'est un droit."

 

 

Six vues du monument aux morts de la place René-Coty

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Comme pour l'ensemble de ce site, tous droits image et texte réservés Guillaume Cingal.

Panais de la dernière pluie

Toujours il est bon de changer d'habitudes. Même lorsque je suis pleinement satisfait de quelque chose, un commerçant notamment, je vais tout de même voir ailleurs, par curiosité, au pur plaisir de butiner.

 

Ainsi, ce matin, ne voulant pas aller aux Halles, j'ai dirigé mes pas (ou mes roues) vers l'avenue Maginot, et le marché de place René Coty, jamais visité. En ce samedi matin, il régnait un brouillard et un froid qui m'ont fortement rappelé nos années beauvaisiennes : une place d'une architecture fin Vincent Auriol début René Coty, justement ; un imposant bureau de poste, des étals épars.

Mes pas me ramèneront vers ce marché d'autres samedis. Entre autres, la co-présence d'un bon fromager, d'une boucherie chevaline et d'un maraîcher ne vendant que des produits issus de l'agriculture biologique, suffirait à me convaincre. Il faut toutefois ajouter que la jeune fille qui tenait l'étal du dit maraîcher n'était autre qu'une de mes étudiantes de l'an dernier et de cette année, qui est très vivante et gentille ; son père, m'a-t-elle expliqué, est maraîcher à Vernou-sur-Brenne, petite commune charmante, à l'ouest de Tours, dont je ne connais que le bourg, et la très belle église.

Du coup, la conversation roulant sur des sujets divers, dont les trois semaines qu'elle a passées (la veinarde) à Londres durant les congés de Noël, j'ai oublié d'acheter des panais, qui me tendaient pourtant les tubercules.

 

Mercredi dernier, j'avais pris une série de photographies du monument aux morts de cette place, qui, sans être beau, est très curieux - et, d'une certaine manière, plus émouvant que bien de ses semblables. Ces images seront publiées ultérieurement dans la journée, sans jeu de piste, puisque j'ai, d'avance, donné la solution...!

Qui diantre est-elle...

Je viens d'ajouter à la liste des blogs amis, ou carnétoiles complices, Bloguette, qui met en ligne depuis quelques jours, également, une belle brochette d'autoportraits de blogueurs.

Qu'elle sache aussi, par ce biais, combien sa fréquentation récente de mon site l'enrichit.

 

[ Ajout du 7 janvier 2008 : Depuis lors, elle a dû fermer son blog, en a rouvert un, dont j'ai perdu la trace. ]

Halcomanie, 4

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vendredi, 06 janvier 2006

40

Un pochard de Dolus-le-Sec

Aimait boire son vin cul sec.

"Qu'est-ce au dessus de vos narines ?

N'est-ce point là une aubergine ? "

Ce propos lui cloua le bec.

 

Un monde parfait[ement médiatique]

J'écris juste une notule pour signaler à mes lecteurs que, sur le site du Monde, on peut lire les commentaires en réaction à un article de Monique Dagnaud, qui lui-même porte sur les courriers électroniques envoyés par des auditeurs de France Culture à la suite d'une émission consacrée, le 28 novembre dernier, aux retombées de l'interview donnée par Alain Finkielkraut au journal Ha'aretz.

Si vous le voulez bien, je propose que vous écriviez des commentaires en réponse à cette note qui réagit aux réactions des lecteurs du Monde, et que ceux d'entre vous qui ont un blog me rétrolient (ou me track-backent pour les amateurs de franglais), afin d'engendrer de nouvelles réponses.

Nous vivons une époque formidable.

21:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

La laïcité, on l'applique surtout aux musulmans...

Aujourd'hui, lors de la galette des rois, à l'école maternelle laïque, mon fils a eu la fève. (Ou plutôt, l'une des fèves, mais là n'est pas le propos.)

La figurine est une Vierge Marie. "C'est la mère de Jésus", lui ont tout naturellement expliqué les dames de la cantine. J'aimerais rappeler que, même si la galette des rois est une manière plutôt séculière de fêter un événement religieux qui compte surtout dans le monde chrétien, l'Epiphanie, il doit être possible de conserver ce rituel culinaire en le vidant de son iconicité la plus catholique. J'aimerais aussi rappeler que le culte marial fut jadis (et même naguère), comme le voile et le foulard de nos jours, une bonne manière de renforcer l'inégalité de principe entre hommes et femmes dans nos sociétés européennes si bonnes donneuses de leçons aujourd'hui.

Qu'un enfant de quatre ans puisse être non catholique, et que la Vierge Marie n'ait pas la moindre importance pour lui, qu'il soit protestant, juif, musulman, mormon, ou, comme mon fils (jusqu'à ce qu'il puisse réfléchir à ces questions par lui-même) sans foi religieuse, cela ne traverse pas l'esprit du service de restauration. Il me semble que, dans la foulée des polémiques récentes autour du renforcement des lois sur la laïcité, ce genre de petit symbole de rien du tout est une provocation bien inutile. Comment convaincre que tout le ramdam de l'automne 2004 et d'après n'était pas dirigé surtout contre l'Islam si les écoles laïques balancent allègrement petits Jésus, Vierge Marie et autres mannequins du folklore catholique...?

J'ai déjà eu l'occasion de dire ici que j'ai dû subir, enfant, de nombreuses avanies parce que certains de mes camarades catholiques étaient embrigadés par les officiants du catéchisme qui leur demandaient de harceler les incroyants et leur donnaient le mode d'emploi. Plus tard, je n'ai pu manquer d'être surpris de voir, dans toutes les classes de collège et de lycée que j'ai fréquentées, des dizaines de petits crucifix, médailles de la Vierge, etc., ostensiblement arborés par les uns et les autres, et que pas un professeur ne se serait avisé de faire dissimuler à l'intérieur des vêtements, de peur d'une probable cabale parentale. Que dire des aumôneries, rattachées à chaque établissement public, avec des créneaux horaires spécifiques pour la propagande d'obédience strictement catholique.

Que d'affectation et de forfanterie, comme dit Dorine.

 

Glané sur la Toile

J'ai trouvé, sur le site d'une commune du Perche, cette phrase dont le rythme et les sonorités me paraissent exquis :

Le 6 janvier 1790, c'est M. Dureau de la Malle qui devient le premier maire de Mauves.

 

C'était  - incidemment -  il y a deux-cent seize ans.

L'Hédoniste

Il fait bien froid à Tours. Les brumes et frimas ne se dissipent pas.

Cela faisait beau temps que plusieurs collègues ou connaissances me conseillaient le restaurant L'Hédoniste, qui se présente officiellement comme un bar à vins. Trois fois je m'étais cassé le nez, à essayer de réserver quelques heures avant le dîner du samedi, soirée pour laquelle ils affichent complet, semble-t-il, dès le jeudi. Par une douce ironie, comme j'avais réservé dès mardi pour le déjeuner de ce jour, le restaurant était aux deux tiers vide.

Comme nous n'avions qu'une heure, et comme le plat du jour (offert dans une intéressante formule à 11,50 euros) ne nous plaisait pas, nous nous sommes contentés d'un plat à la carte accompagné d'un verre de vin choisi en fonction. Avec mon canon d'agneau, délicieux, le sommelier, très jeune et très cordial, m'a recommandé un "vin du Loir-et-Cher très charpenté, des domaines de Mikaël Bouges" (je cite de mémoire). J'ai suivi son avis, et j'ai tout de même été déçu de constater que je connaissais déjà le vin, dont le garçon, par une pudeur mal placée, n'avait pas voulu me donner le nom : il s'agit du très bon, et fameux aux deux sens du terme, Couilles d'âne. S'il choisit de faire figurer ce vin dans sa cave et de le proposer aux clients, il donne le nom, et baste ! Dans un monde idéal, j'eusse aimé découvrir un vin inconnu de moi, mais, comme il est très bon, je ne me plains pas.

Il faudra que nous retournions à L'Hédoniste (qui se situe à deux pas de la cathédrale, en direction de la rue Colbert), notamment pour y essayer un de leurs menus les plus relevés, mais aussi leur formule de cinq verres de vin différents pour 16 euros. Et je vous en reparlerai alors, naturellement...

 

*******

Je profite du thème de cette note pour faire de nouveau un peu de publicité pour le site Vins de Loire, dont le webmestre est un lecteur fidèle. [Ajout du 6 janvier 2008 : Guillaume Lapaque s'est conduit, depuis, de façon ignominieuse à mon encontre, mais je maintiens le lien vers son site, sans savoir d'ailleurs s'il fonctionne toujours.]

Jeu de piste, suite

Certainement devrais-je m'en dispenser, mais j'aimerais revenir sur la série de quinze photographies publiée hier matin en forme de jeu de piste. La réponse à l'énigme (bien mince, je le concède) se trouvait, modifiée, dans le titre des photographies : les fichiers JPEG s'intitulent tous "ton image", ce qu'il est possible de découvrir en laissant reposer le curseur de la souris (ou de la zone tactile qui sert de souris sur les ordinateurs portables) pendant une ou deux secondes sur chaque image. Or, l'avenue qui sert de cadre à ces quinze photos n'est autre que l'avenue... Maginot... Ah, ah !

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Par ailleurs, j'avais construit cette série d'images selon un parcours qui conduisait de la première, prise à 15 h 33, comme en témoigne l'horloge à cristaux liquides de la supérette, à la dernière, l'inévitable autoportrait, pris à 16 h 22, quarante-neuf minutes plus tard, comme en témoigne l'horodateur. Personne n'en a fait la remarque ; j'ai donc supposé que cette petite facétie :

1) était passée inaperçue

2) n'était pas passée inaperçue, mais que tout le monde a observé un silence pudique, voire gêné

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Outre le titre des fichiers JPEG, il y avait un autre indice qui pouvait mettre la puce à l'oreille des familiers du lieu : les panneaux indicateurs, photographiés par deux fois, en deux endroits différents, et dont n'apparaissaient que les trois ou quatre dernières lettres. Vous avez ci-dessus une vue d'ensemble de ces trois panneaux.

Bref... vous aurez beau supplier, il y aura d'autres jeux de piste, qui ont surtout pour but de vous titiller les yeux, chers lecteurs épris d'images et de mots, et de vous faire découvrir des recoins fameux ou plus infâmes de la Touraine sereine.

39

Un vieillard aimable de Nouâtre

Aimait se chauffer devant l'âtre.

Un jour, la bûche fume

Et l'homme, endormi, se consume.

Fait divers étonnant à Nouâtre !

 

Un peu d'histoire suédoise, honteusement plagiée

Les premiers centres politiques paraissent s'être formés dans la région des lacs suédois (Mälar, Venern, Vettern), et aux environs des fjords de Trondheim et d'Oslo. A l'époque où Anskar visita la Suède, le roi de la région des lacs (ou Suède proprement dite, dont le grand sanctuaire odinique (La Religion nordique) d'Upsala était le centre religieux) était aussi le maître de la Gothie, qui, jadis, avait formé un État indépendant. Vers la fin du Xe siècle, Éric le Victorieux, de la dynastie des Ynglingaätten, fit de ce royaume suédois, déjà ancien, un grand État. Son fils fut Olaf Skotkönung, le premier roi chrétien (baptisé en 1008), le premier qui ait fait frapper des monnaies à son effigie. Olaf II meurt en 1022.

Il y eut ensuite des guerres atroces, politiques et religieuses, pendant deux siècles et demi : d'abord, entre les Stenkilskaätten de Vestrogothie, champions du christianisme, et les gens de l'Ostrogothie, attachés au paganisme; puis entre les Sverkerskaätten de l'Ostrogothie convertie et la « famille d'Eric » (Erikskaätten), qui s'appuyait sur le Svealand, tandis que la Vestrogothie restait fidèle aux descendants de Stenkil. Au milieu du XIIe siècle, la conversion du pays était complète, et les diverses dynasties princières rivalisaient de zèle catholique. Sverker et ses descendants s'appuyaient sur la protection de Rome; ils ont multiplié en faveur du clergé les exemptions et les immunités. Par contre, la dynastie d'Éric « paraît avoir voulu donner à l'Église une base nationale : Éric lui-même fut canonisé par le peuple, mais jamais par les papes »; c'est cet Éric qui entreprit (avant 1160) la conversion de la Finlande païenne. Finalement, les Sverkerskaätten l'emportèrent; mais ils s'éteignirent bientôt en la personne d'un roi fainéant, Erik Eriksson (1222-50).

L'événement le plus célèbre de ces temps, dans la tradition populaire suédoise, est la bataille de Lena en Vestrogothie (1208), où une armée de chevaliers danois, appelée par un prétendant, fut détruite. En 1250, le royaume des Sverleerskaätten ne comprenait pas toutes les provinces qui font maintenant partie de la Suède : la Scanie, le Halland et le Blekinge se rattachaient au Danemark, le Bohuslän, le Jemtland et le Herjedalen à la Norvège.



Source : Imago Mundi

Cet inquisitoire

J'écris paraît-il des textes noirs Des textes désespérés Ou sont-ils désespérants On me le dit souvent On me le dit On me l'écrit Je ne veux pas l'entendre paraît-il, ou c'est ce que je me dis Pourtant quand j'écris je me sens léger aérien pirouettant dans mes lourdeurs me dégageant De quoi ?

Oui ou non réponds

 

Mes textes les plus Les plus quoi Créatifs Poétiques Quoi Aucun mot aucun adjectif ne convient C'est ma dernière nuit à New York City J'écris paraît-il des textes désespérés Je suis peut-être, par certains mots, à certains moments, lugubre, atroce, d'une grande noirceur Et même ce mot-là n'a pas d'envergure ou une fausse envergure une encolure trompeuse J'écris des textes tragiques Non pas du tout Des textes quoi

Oui ou non répondez

 

Vous n'êtes pas sûrs pas certains pas pris par le collet la main dans le sac la vipère sous la roche et le sang coulant sous la pierre Voyez ces ténèbres qui nous environnnent Mais non justement, c'est moi qui tiens la bougie ô ce n'est pas un flambeau une torche je ne peindrai rien de grandiose sur les parois Je suis le souverain d'un territoire gai pas lugubre doux pas féroce serein pas vacillant C'est ce dont tu essaies de te convaincre

Oui ou non réponds

 

Ceci, à Arbor, surtout s'adresse

(On dirait un titre de Marc Ducret)

 

Je viens d'écrire un ajout à une récente note cinématographique.

 

(Ce carnétoile se complique)

 

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Un garçon d'Epeigné-les-Bois

S'écria " J'ai peigné les bois ! "

Mais sa soeur, cette teigne,

Las ! lui vola son peigne...

Ce qui fit du ramdam à Epeigné-les-Bois.

 

Halcomanies, 3 : Portrait of Guillaume Cingal as a Younger Morrissey

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"Il y a pire que le double menton : la fossette."

jeudi, 05 janvier 2006

Pics jumeaux (l'épeiche et le mar)

Nous venons de regarder Twin Peaks de David Lynch. Plutôt déçus. Décidément, ce début d'année est ponctué de déceptions cinématographiques. (Ou plutôt non : ne retenant que le négatif, je n'ai pas encore écrit de note sur La mala educacion.) *

Peut-être faut-il connaître la "série-culte" (!) pour apprécier... mais dans ce cas, l'exercice est un peu vain.

La construction est bâclée. Il n'y a, dans les intrusions du surréel si typiques du cinéaste, que les côtés les plus mystiques et kitsch, comme dans le deuxième tiers de Mulholland Drive (qui m'avait moyennement plu).

Quelques belles références picturales dans la construction de certaines scènes, un soupçon d'auto-citation, un dialogue très bien écrit dans la première demi-heure. Pas de quoi sauter au plafond.

Des films que je connais de Lynch, il n'y a finalement qu'Elephant Man et Lost Highway (vu quatre fois / jamais semblable) qui emportent sans réserves mon adhésion.

 

 

* Cette parenthèse comporte trois négations, plus l'adjectif négatif. Si j'étais une fille, je voudrais me nommer Ninon...

 

22:00 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (3)

Food for thought

Moins l'on a de culture, plus on l'étale...

(Cette note commence avec un aphorisme, et s'achèvera sur un proverbe, doublé d'une maxime.)

 

Consultant le Robert culturel, puis le parcourant, je tombe sur l'encart qui, dans le tome III,  la page 1542, aborde la polysémie, en français, du substantif pensée, fleur et notion abstraite, et la fascination de nombreux auteurs pour cette amphibologie (là, je ne cite pas l'encart, mais j'étale ma culture). Or, les trois auteurs de l'encart en question citent une fort intéressante citation d'August Strindberg, extraite d'un texte écrit originalement en français, Inferno. Je m'étonne de voir cette citation introduite comme suit : "Cependant, un grand écrivain norvégien fait état de la connivence de la fleur, non avec la pensée, mais avec le visage humain."

En raison de ma grande confiance en ce merveilleux dictionnaire, le doute  - ainsi que l'on dit à la SNCF -  m'étreint un instant. Après vérification dans la partie "noms propres" du Petit Larousse 2000, je m'assure que Strindberg était bel et bien suédois. Le plus inquiétant dans cette erreur, c'est que Strindberg n'est pas seulement un grand écrivain : il s'agit, de fait, du premier écrivain à avoir placé la Suède et la langue suédoise sur la carte du monde littéraire. Que les auteurs d'un si monumental Dictionnaire culturel (et la notice, écrite par C.T., a été reprise par G.F. et A.R., nous précise-t-on (A.R. n'étant nul autre que le responsable de la publication, le très médiatique Alain Rey)) puissent, sans sourciller, se tromper sur la nationalité de l'un des plus grands écrivains européens de ces 150 dernières années, c'est inquiétant !  Pourtant, je me dois de dire que ce dictionnaire en quatre volumes, dont j'ai déjà dû parler en octobre, est une mine de renseignements et de développements généralement irréprochables ; c'est la première erreur vraiment gênante que je rencontre.

 

Qui aime bien châtie bien. (C'est le proverbe.)

L'auteur de ce carnétoile, toutefois, a une fâcheuse tendance à ne raconter ici que ce qui lui déplaît. (C'est la maxime.)

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Un gars d'Antogny-le-Tillac

(Je n'ai pas de rime en -illac)

Fut le héros malheureux

D'un limerick calamiteux -

Ce pauvre gars perdu d'Antogny-le-Tillac !

 

Un rauque avenir

Hier après-midi, ayant déposé l'une de nos deux voitures au garage pour la vidange annuelle, mû sans doute par la crainte de devoir trop longtemps poireauter une fois mes cheveux coupés [cette admirable brachylogie doit être comprise comme suit : faisant d'une pierre deux coups, je dépose la voiture au garage puis je me fais couper les cheveux en attendant], j'achetai Les Inrockuptibles, faute d'avoir trouvé mieux ou plus à mon goût au bureau de presse de l'avenue *** [il s'agit de l'avenue le long de laquelle, entre le n° 1 et le n° 61, je capturai les images qui composent l'énigme du jour]. Il se trouve que le numéro des "Inrocks" de cette quinzaine inclut un CD sur lequel sont enregistrées vingt chansons de vingt artistes ou groupes encore inconnus, que les lecteurs du journal sont invités à départager, jusqu'au 11 janvier, par le biais d'un site Web. Le Vrai Tourangeau, toujours curieux et prêt à enrichir sa culture déjà impressionnante, a écouté ce disque. A deux ou trois morceaux près, tous les titres sélectionnés, sur 7 000 maquettes envoyées au jury de présélection (à en croire les explications du magazine), appartiennent à la même catégorie, que je suis tenté de qualifier de "rock fortement électrique d'influence britpop".

 

En d'autres termes, dix-sept des "artistes" sélectionnés sont des clones (imparfaits) ou de pâles copies de, disons, Bowie, The Clash et Placebo. (Je sais que les trois références que je cite appartiennent, pour les experts, à des styles musicaux assez différents, mais n'entrons pas dans les débats byzantins sur le sexe des anges, voulez-vous...)

 

Je veux bien imaginer que les méfaits de l'uniformisation culturelle soient tels que 85% de la jeune génération musicale française soient composés de perroquets sans cervelle ni imagination mélodique ou lyrique, mais j'ai tendance à penser plutôt (ce qui, dans le fond, est une hypothèse optimiste) que ce sont les Inrocks qui ont choisi des artistes du genre musical qui leur agrée le plus.

 

Autant dire que je serais très curieux d'entendre les artistes qui ont été rejetés unanimement par le jury de présélection ! Dans les sociétés standardisées (comme celle que les intransigeants des Inrocks doivent appeler de leurs voeux tout en n'ayant que la diversité et le pluralisme à la bouche), ou dans celles où règne une forme de censure plus autocratique, le plus intéressant, c'est souvent ce qui atterrit dans les poubelles des commissions de censure...

Jeu de piste à Tours

Je vous propose, ce jeudi, un petit jeu. Qui saura deviner le long de quelle avenue de Tours ont été prises, hier mercredi, les photographies qui composent cette note ?

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J'avertis
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les mauvais esprits
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et les amateurs
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de sarcasmes :
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ce n'est pas
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un bel endroit
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mais l'une des avenues
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les plus moches
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de la cité
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ligérienne.
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Toutefois,
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faites preuve de patience,
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élevez votre esprit.
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Quelqu'un vous le rendra ;
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peut-être moi.

Halcomanie, 2

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.....................................

Je lorgne.
Il se braque.
Le panneau ne déverdit pas.
Je tombe dedans.
.....................................

L'oiseau tarde à sortir : le silence le fait mûrir.

mercredi, 04 janvier 2006

Double coup double

Je cherche une citation précise de Hervé Guibert, dans L'Image fantôme, et je tombe sur celle-ci, plus belle encore :

Mon désir va vers les personnages qui entrent intrusément dans le cadre familial. ("Photo animée", p. 50)

 

Je le parcours. Le pré reverdit de son encre noire, encore. Il faudrait citer chaque phrase de ce livre. Voilà, enfin, celle que je promis de recopier dans ce carnet de toile :

Les photos que je trouve bonnes, moi, sont toujours les photos loupées, floues ou mal cadrées, prises par des enfants, et qui rejoignent ainsi, malgré elles, le code vicié d'une esthétique photographique décalée du réel. ("Inventaire du carton à photos", p. 40)

 

Voilà une citation, qui, outre réparer un oubli, devrait contribuer à un débat.

Le pouvoir immanent des livres

Peut-être je ne les ouvrirai pas, mais peut-être aussi leur présence (petit entassement à mes pieds) s'insufflera-t-elle dans mon imagination. Je crois à ce pouvoir immanent des livres, il faut parfois les laisser clos pour qu'ils disent leurs secrets.

(Hervé Guibert. Voyage avec deux enfants. Paris : Minuit, 1983, p. 27)

Croisement / croisades

Je doute que la blogosphère - et même cette infime partie que constitue mon maigre lectorat - soit principalement composée de personnes qui connaissent le bulletin municipal de ma cité, originalement baptisé Tours.infos. Toutefois, je ne résiste pas à l'envie qui me tenaille de vous faire part des titres respectifs de deux "brèves" situées l'une à la suite de l'autre dans le n° 71 de cet étonnant canard :

La galette des rois des aînés

Obésité infantile : le dépistage

 

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Par ailleurs, j'ai reçu récemment, par le service des livres d'occasion du site américain de la Fière Amazon(e), un exemplaire d'After Theory de Terry Eagleton, et le dernier roman paru d'Abdulrazak Gurnah, Desertion (que j'ai commencé de lire et qui est superbe). Il s'agit de deux vendeurs différents, qui m'ont tous deux "refourgué", sans aucun scrupule, semble-t-il, des ouvrages portant, de manière patente, la mention suivante :

This is an uncorrected bound proof. It is not for sale and should not be quoted without comparison with the finished book.

 

Autrement dit :

Ce livre constitue le jeu d'épreuves finales sous forme reliée. Sa commercialisation est interdite. Pour le citer, il faut se référer à l'édition définitive.

 

Cela ne me gêne pas tellement, en soi, que les libraires fraudent, d'autant moins que ces éditions seront peut-être un jour recherchées et qu'elles auraient alors une valeur bibliophilique (je n'y connais rien et j'en doute). Mais, outre la question de principe, il se trouve que je suis, de par ma profession, appelé à avoir besoin de citer ces ouvrages : le dernier point, qui est mis en relief dans la troisième phrase de ma traduction, marque à quel point le fait que j'aie acheté (assez cher, car le montant exorbitant des frais de port compense intégralement le prix dérisoire du livre d'occasion) ces éditions ne me permet pas de travailler dans de bonnes conditions. Je tiens à signaler que c'est la première fois que cela m'arrive, mais deux fois coup sur coup, c'est violent.

Pour clore sur cette anecdote, je tiens à signaler que la page 54 de l'ouvrage de Terry Eagleton est entièrement blanche, ce qui, à lire la fin de la page 53 ("this downtrodden, long-despised class of men and women") et le début de la page 55 ("set of beliefs as a whole.") , n'est pas délibéré ! Si j'étais d'humeur oulipienne, je pourrais me lancer à essayer d'inventer la page manquante. Mais je crois que je vais tout simplement photocopier le passage dans un exemplaire de bibliothèque... si la pagination n'en est pas trop différente !