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dimanche, 22 janvier 2006

… le miracle de la transsubstantiation…

 

Je parle ici des mines classiques, de celles faites de graphite qui sont la moelle épinière des crayons courants. Mais il y a aussi celles des crayons de couleur, d’une pâte plus tendre et plus grasse et quasi argileuse ; celles des crayons Conté, rêches, bruyantes sur le papier, et qui sont d’authentiques charbons ; celles enfin de cette répugnante invention qu’on appelle « crayon-encre », qu’il faut humecter avant de s’en servir, et qui laissent sur la langue un petit goût amer, sur les lèvres des traces violacées, teinte chimique entre toutes, emblématique des évêques, en raison peut-être des étranges réactions qu’opèrent entre terre et ciel les grands princes de l’église, chefs de ces immenses laboratoires de pierre où est censé s’accomplir tous les jours le miracle de la transsubstantiation.

 

 

Michel Leiris. “Perséphone”. In Biffures (La Règle du jeu I). Paris : Gallimard, 1948. Réédité en « L’Imaginaire », 1975, pp. 107-108.

L’alexandrin le plus court

J’avais lu, il y a déjà quelque temps, que Perec se vantait d’avoir écrit l’alexandrin le plus court de la langue française :

 

WWWW

 

 

Il se trouve que j’ai fait mieux :

 

??

 

 

(Ces remarques sont données sans aucune vérification préalable des recherches poussées qui auraient été faites sur le sujet, et sans consultation de la Toile…)

Sonnet fatrasie

Composer des sonnets est assez ridicule ;

Mais enfin, je le suis en bonne compagnie.

Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie

Est, dans mon souvenir, plus que vos édicules.

 

Placé petitement au haut d'un monticule

Et laissant lentement me gagner l'agonie,

Je compose ces vers, non sans quelque ironie,

Conscient d'accomplir ce qu'ici j'articule.

 

Est-ce un brouillard furtif qu'en ces mots j'entrevois ?

La trace d'un feu mort m'avait laissé sans voix,

À pêcher dans les eaux troubles de la Ténèbre

 

Et comme je connais le pas feutré des morts

(Ici, vous attendiez, pour la rime, funèbre),

Je laisse les tercets vibrer sur leurs ressorts.

 

Vendredi 13, un attentat facial

Suite de 4.

 

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J’attendais. Ma face s’est muée progressivement en bouillie de carton, en phrases livresques – et je ne savais plus à quel saint me vouer.

 

Saint Attila, protégez-moi, mes cheveux ne repoussent pas.

 

Voyez cette figurine qui m’empoisse les yeux, ces caractères rouges qui m’empâtent la langue. À quel saint me vouer, dans quel antre devenir ermite, dans quelle gangue attendre ma métamorphose ?

 

À la crise de vers succéda l’image, douce et cruelle, de la chrysalide.

Prénoms féminins originaux

Si vous désirez baptiser votre fille d'un prénom simple, peu commun, et facile à porter, l'ère carolingienne offre de surprenants trésors, en particulier si l'on regarde du côté des neuf épouses de Charlemagne : Himiltrude, Hermengarde, Hildegarde, Fastgarde, Liutgarde, Madelgarde, Gerswinde, Regina, et Adelinde.

 

samedi, 21 janvier 2006

Envers et contre

Jeudi 19, trois heures de l’après-midi.

 

Ce stylo, à la mine verte, un peu ébréchée, distillant son encre verte, m’accompagne depuis le lycée – disons, depuis la fin du collège, presque vingt ans.

Je le reprends aujourd’hui, pendant une réunion houleuse, longtemps attendue.
Il est d’encre verte aujourd’hui – mais la partie la plus prolifique de son activité (lycéenne puis durant les trois années de classes préparatoires) se fit à l’encre bleue effaçable. D’ailleurs, la mine est encore incrustée (piquetée, pectinée, mouchetée) de bleu roi.

Je n’écris plus très souvent à la main – à la plume. Souvent, je corrige à la plume (d’encre rouge, verte ou noire, mais le plus souvent verte, à la surprise, parfois exprimée, des étudiants).

Le comble, c’est de passer au laminoir des mots ce stylo ; le comble, qui est à creuser ; le comble enfin débrouillé, on y voit plus clair.

Cathédrale Saint Gatien

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................................. Notre si belle cathédrale

 

 

 

 

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aurait bien besoin
qu'on la ravale .................................................
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Au creux de la combe

Jeudi 19 janvier.

Comme

cramée, la mémoire :

La mer enrubannée

s’éloigne

et se dérobe


au fond des catacombes

                                      Est-ce brume


brisants, lame

et vaisseaux fantômes

rugissants gisant mort


Dans la mer

vieilles larmes fourbies

Vieux montagnard fourbu

étonné

Salon d’Information des Lycéens, Rochepinard

20 janvier. Onze heures et demie.

 

L’obsédé de la trace.

 

Après trois heures de frénésie, flot continu de lycéens demandant des renseignements, une pause, et un billet.

Traçant des hiéroglyphes, filant la quenouille.

09:50 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 20 janvier 2006

L'ombre gagne, 7

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Cette histoire est classée X. N'en faisons pas un plat...

L'ombre gagne, 6

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Je te nomme chevalier de la feuille d'or / C'est tout comme gentilhomme

Ainsi parlait Sara Thoustra

 

« Dis, c’est quoi ? c’est n’importe quoi, ces textes… »

 

 

L'ombre gagne, 5

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L'ombre gagne, et elle sombre dans le ciel comme un navire.

L'ombre gagne, 4

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Qui fait froid dans le dos / Qui dira jamais un mot

L'ombre gagne, 3

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Syllepse, synapse, syllabaire et Sylphide sibylline :
j'en croise, des fariboles, sur le chemin de l'école.

L'ombre gagne, 2

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Le lion secoue sa / Le lion secoue sa crinière

L'ombre gagne, 1

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Il y a sept jours, cet amas de miel et de mélasse, je le bus.

 

 

Pas parce

" Ce n'est pas parce qu'ils utilisent la grue qu'ils doivent travailler."

 

 

... Depuis un mois, A. s'entraîne à faire des centaines de phrases avec la structure "ce n'est pas parce que... que..."

jeudi, 19 janvier 2006

Gisants de Bueil, III

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Souvenirs de Salamine

Maudit soit ton nom, Salamine !

.

Sitôt l’exclamation proférée, l’image qui me revient, c’est le visage hilare ou goguenard de ce camarade d’hypokhâgne (lui en HK1, moi en HK2), avec qui, au mois de mai 1992, nous échangions, d’une extrémité à l’autre de la cour du lycée Montaigne (à Bordeaux), de telles répliques en imitant l’intonation ô combien grandiloquente de la première (et dernière sûrement) version télévisée des Perses d’Eschyle, que nous avait montré notre professeur d’histoire ancienne, Mme N*.

Au cours des trois années qu’il passa, comme moi, en classes préparatoires dans ce lycée bordelais, Loïc défraya quelque peu la chronique. Il y a cinq ou six ans, ayant retrouvé ma trace via l’un de mes premiers balbutiements sur la Toile, il m’avait envoyé un courriel, et nous avions échangé quelques nouvelles, mais, n’ayant jamais été proches, et lui se trouvant au Royaume-Uni, la discussion électronique tourna court.

.

Frappez-vous la poitrine !

Révoquer un proviseur... pourquoi pas l'édit de Nantes, tant qu'on y est...?

Hormis le tutoiement, que je désavoue, j'ai lu et approuvé pleinement la lettre ouverte de Maître Eolas à Gilles de Robien. Il faut lire ce texte, et aussi s'informer par soi-même, ce qui ne peut pas faire de mal. J'ai brièvement exprimé mon opinion sur cette affaire scandaleuse ici.

Le Saint Empire, ce n'est pas simple...

Né en 953, Brunon, troisième fils d'Othon Ier,  n'est pas Brunon, le frère du même Othon, qui devint archevêque de Cologne cette même année 953.

Attention, demain, interrogation sur la totalité des célébrations improbables...

Atours de Tours : Le Monstre de Xavier Veilhan

Il est question du doigt du Monstre, cette statue controversée, que je n'aime pas du tout (je m'en étais expliqué ici et ), dans un carnétoile abandonné, Atours de Tours, que je découvre aujourd'hui seulement grâce à notre métablog.

Vous êtes donc sommé(s) d'aller jeter vos regards de navigateurs éperdus, éplorés et pleurards à ce joli site, afin de convaincre son auteur de reprendre le clavier...

 

Humour fagot

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- Jésus, arrête de jouer avec l'orbe dans la grange ; tu vas finir par blesser une vache.

- Appelle-moi Salvator Mundi, d'abord, toi !!!

- C'est comme ça que tu parles à ta mère ?

 

 

 

 

 

[Très belle statue de la collégiale de Bueil. Droits réservés.]

08:10 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 18 janvier 2006

Colloque – senti – mental

– Vous n’aimez rien tant que les chiffres.

– Les nombres, les extases. Et surtout les excuses.

– Le cul, quand même, ce n’est pas rien…

– Le verbe s’est fait chair, dit-on par plagiat ou blasphème, mais c’est d’une facilité…

– Par ennui, dirais-je.

– …

– J’en reviens à ma question : vous n’aimez rien tant que les chiffres, n’est-ce pas ?

– Ah… c’était une question ?

 

À son Livre

Je ne mange pas de hot-dog
En écrivant ce carnétoile –
À peine si je bois un grog
En mettant l’écran à la voile.

C’est en humant, de Tours, le smog
Que germa au fond de la moelle
Cette idée de Gog ou Magog :
« En paraphes je me dévoile. »

Si ce n’est un rien démagogue,
Je trouve la Sereine au poil
Et, si le smog est de gasoil,

Je jette mes bordées aux digues
Et ma pêche pour le rorqual :
Touraine, baleine aux églogues !