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dimanche, 20 novembre 2005

Il y a 168 ans, le 20 novembre 1837...

... le peintre Thomas Sully assistait à une conférence du professeur Green, le grand anatomiste anglais.

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(Thomas Sully. Portrait de Thomas Jefferson. 1821)

Soutenance

Maison de la Recherche. Un bâtiment flambant neuf. La candidate, légèrement anxieuse et sans doute très fatiguée. Un des membres du jury annonce à la dernière minute qu'il ne peut pas venir (pour de bonnes raisons, familiales). La soutenance se déroule impeccablement. Présentation synthétique et limpide. Débat d'idées. Questions. Echanges de haut vol. Le jury délibère. Mention Très Honorable avec Félicitations. J'aurais aimé rencontrer le professeur absent, dont je connais les travaux depuis longtemps. Et c'était une très belle soutenance; j'étais content d'y assister.

samedi, 19 novembre 2005

Guillaume Cingal, yeux plissés

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vendredi, 18 novembre 2005

Guillaume Cingal, dans le rouge fade de l'exposition Buren

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J'emprunte à ma mère son appareil photo (car j'avais oublié le mien à la maison), je tends le bras (comme j'avais toujours fait), et je me risque à de subtiles discordances, les lunettes neuves cerclant mes yeux, l'écharpe de laine en légère contre-plongée (sinon mon triple menton vous jaillissait aux tripes), le flash perceptible sur le mur d'un rouge uni, j'esquisse même un sourire (anticipais-je sur les objurgations de Jacques?) puis prends la plume (quelques jours plus tard, mais qu'importe?), car écrire (m')est (plus qu')imaginer.

Têtes de Turcs?

On entend dire ici et là, depuis hier matin, que l'équipe nationale de Turquie serait passible de lourdes sanctions de la part de la FIFA suite aux incidents ridicules (mais assez emblématiques, je trouve, de ce qu'est un stade de football quoi que l'on veuille nous faire accroire) qui ont conclu le match Turquie/Suisse, mercredi soir. On parle également de la possibilité de faire jouer les matchs internationaux de la Turquie sur terrain neutre pendant quelque temps. Fort bien.

Mais voilà: j'ai aussi entendu plusieurs analystes tout à fait galonnés et compétents déclarer que ces incidents risquaient de compromettre les négociations d'adhésion entre la Turquie et l'Union Européenne. Cela me surprend... Qu'est-ce donc? Ni la non reconnaissance officielle des crimes contre les Arméniens, ni la répression de nombreux journalistes et citoyens engagés dans des associations de défense des droits de l'homme, ni les atermoiements de la Turquie dans le dossier chypriote, ni le statut juridique des femmes (toujours problématique en fonction des régions) n'auraient pesé dans la balance... mais quelques coups de pied dans des testicules helvétiques auraient raison des visées européennes de nos amis les démocrates ottomans? Nous vivons une époque formidable!

18:50 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (6)

Neuf couleurs : Violet

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La plume mue en volume.

La surface glisse sur place.

Grenoble et ses "étudiants"

Je copie-colle ci-dessous la dépêche AFP, purement factuelle et relative aux affrontements entre les forces de l'ordre et certains "jeunes" la nuit dernière à Grenoble. Ce matin, j'ai entendu un reportage sur ce sujet à la radio, et j'ai été choqué d'entendre le journaliste préciser que ces incidents étaient tout à fait distincts de l'actuelle flambée des banlieues, car, dans le cas précis de cette "Fête du Beaujolais" qui a tourné au vinaigre, les jeunes agresseurs, certainement bien éméchés, étaient "des étudiants", et non des jeunes de banlieue.

 

Il se trouve qu'un nombre non négligable de "jeunes de banlieue" deviennent, comme l'immense majorité des jeunes, des étudiants. Cela est à prendre dans les deux sens, histoire d'en finir, de part et d'autre, avec la langue de velours:

1) On peut vivre "en banlieue" et accéder aux études. Les études universitaires, en particulier, sont ouvertes à tous sans concours d'entrée. (Exemple personnel: que ce soit à Paris-10-Nanterre, dans mes jeunes années, ou à Tours, j'ai toujours eu, dans les classes que je prenais en charge, des étudiants issus des milieux dits "défavorisés" ou "sensibles".)

2) Corollairement, on peut être étudiant et casseur... que l'on soit ou non un "jeune de banlieue"!

 

Autant dire que, dans le cas des "événements" de Grenoble, dont je n'ai pas été témoin, et dont je ne sais rien que ce que la presse (fort peu diserte) en dit, les étudiants qui ont agressé des pompiers puis des policiers pouvaient tout à fait être issus des banlieues; ils pouvaient aussi ne pas en être issus, mais, à coup sûr, ils se sont comportés d'une manière indigne et criminelle. C'est cela qui compte, et non l'origine sociale ou le niveau d'études: un groupe d'abrutis éméchés qui lancent des bouteilles sur des pompiers venus soigner leurs congénères partis en capilotade, ce sont des délinquants, point barre.

 

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La fête du beaujolais tourne à l'affrontement avec la police à Grenoble

18 novembre 2005

GRENOBLE (AFP)

La fête du beaujolais nouveau a viré vendredi matin à l'affrontement avec les forces de l'ordre dans le vieux Grenoble et la police, qui a utilisé des gaz lacrymogènes, annonce avoir interpellé une vingtaine de personnes. A 04h00, le calme était revenu au centre ville. Les services du nettoyage municipal commençaient à nettoyer les rues jonchées de poubelles renversées et de morceaux de verre afin que la ville soit propre au lever du jour.

Vers 00H25, les pompiers avaient été appelés dans les rues piétonnes du centre ville historique après une bagarre pour soigner un blessé, mais ils avaient été pris à partie par des jeunes gens, souvent avinés qui ont endommagé le véhicule d'intervention, a indiqué le directeur départemental de la police, le commissaire Jean-Claude Borel-Garin. Les policiers venus au secours des pompiers ont, à leur tour, été agressés. En quelques minutes, plus d'un millier de jeunes gens, souvent des étudiants, sont sortis des bars et se sont retrouvé face à des forces de l'ordre qui ont fait l'objet de jets de projectiles divers.

A l'exception d'une voiture particulière au pare-brise défoncé, les dégâts matériels étaient limités, aucune vitrine n'ayant été endommagée, a constaté le journaliste de l'AFP. Selon le commissaire Borel-Garin, trois policiers et deux CRS ont été légèrement blessés. Les pompiers ont installé un poste de secours avancé dans un bar irlandais, et une dizaine de personnes ont reçu des soins, "essentiellement de la bobologie", ont-ils indiqué. La sortie du beaujolais nouveau avait été déjà l'occasion d'affrontements limités avec les forces de l'ordre au cours des deux dernières années, a rappelé un élu de la ville.

16:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

Un débat sur l'art

Je voulais vous signaler une vigoureuse (mais d'idées) empoignade avec Marione, au sujet de l'exposition Buren. Mes deux longues réponses expliquent aussi mon silence sur ce blog-ci.

Catabase

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La terre a frotté ses arpions contre la pierre des frelons. La pierre-à-feu, elle aussi, pleure, et je pleure dans ma demeure. Rustre, apaisé, mortel talonné par les bises, le skaï sussurre des promesses, ô carminatif louangeur. Mortel, talonné par les braises, une heure a passé sur ma tête.

Au point du jour, dans un gouffre, nous nous ensevelirons.

Atelier Markowicz III

Hier après-midi, lors de l'atelier de traduction, André Markowicz était présent. C'était une séance très instructive, n'était-ce que nous nous trouvions dans l'une des salles pleinement ensoleillées qui donnent directement sur le chantier, d'où un inconfort tant sonore qu'atmosphérique. Nous avons pu déménager, pour les quarante dernières minutes de ces trois pleines heures, et gagner le calme et la fraîcheur agréable de la salle 221, sorte d'amphithéâtre miniature avec vue sur la Loire.

André Markowicz a demandé aux étudiants de lire, par groupe, un passage de leur traduction. Chaque groupe traduit un acte de la pièce, et certains ont déjà bien avancé, non pas nécessairement du point de vue de la quantité, mais pour ce qui est de l'approche du texte théâtral et des difficultés qui lui sont spécifiques. Il y avait de vraies trouvailles, et souvent un souffle convaincant.

Cette expérience, quoiqu'elle s'ajoute à un emploi du temps déjà calamiteusement épuisant, me passionne de plus en plus.

12:27 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 17 novembre 2005

Guillaume Cingal, à coups de latte

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Neuf couleurs : Rose

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Mignonne, dans la rue Ronsard,
On sort son poudrier,
son fard
...
son cendrier.

Des crocodiles dans tes rêves : Tchekhov, Markowicz, Bouillon

Cette fois, nous n’avons pas bu le bouillon – pas tout à fait, en tout cas.

 

Je m’étais juré, depuis le ridicule Songe d’une nuit d’été et l’affreux Léonce et Lena, de ne plus aller voir de mise en scène de Gilles Bouillon. Mais la curiosité de découvrir la traduction de Markowicz en action fut plus forte, et, samedi soir, nous sommes allés voir Des crocodiles dans tes rêves, le spectacle composé de cinq pièces courtes de Tchekhov proposé par le C.D.R.T., au Nouvel Olympia, à Tours. Evidemment, Bouillon est un metteur en scène qui est incapable de faire entendre les moindres subtilités d’un texte dramatique, et, comme il ne semble pas non plus savoir choisir ni diriger les acteurs (son Léonce et Lena, l’an passé, était un cas d’école), le choix qui consiste à surjouer, entre le grotesque et la fanfare, est à peu près la seule option qu’il ait à sa disposition. Toutefois, dans le cas des pièces choisies, ce parti pris fonctionnait à merveille, à l’exception de La noce, qui traînait en longueur et manque de rythme. Sinon, L’Ours et La Demande en mariage, les deux premières, très outrées, marchent bien, en grande partie grâce au talent des acteurs.

 

Un collègue, mécontent, me disait qu’il s’agissait, à son avis, d’un contresens, car Tchekhov est tout intériorité, ce qui me semble inexact. Tchekhov est le dramaturge de l’intériorité qui éclate, de l’explosante-fixe, des tréfonds extravertis.

 

Aussi ce parti pris n’était-il pas, pour moi, choquant, d’autant que la deuxième partie du spectacle se concentrait sur deux pièces plus retenues, plus lentes. Je connaissais bien Sur la grand-route, car j’avais failli jouer un rôle dans cette pièce en 1995 ; le revirement final est un peu poussif, mais il n’était pas mal rendu par des acteurs qui savent trouver le ton juste. Le chant du cygne est une très jolie parabole sur le théâtre et la vie, qui offre à l’acteur le grand privilège de jouer plusieurs scènes classiques du répertoire shakespearien, un bonus s’il en est.

 

Dans l’ensemble, et même si l’on peut déplorer la longueur du spectacle (quatre heures), la construction en est intéressante, la scénographie plate mais au service du texte, le jeu souvent juste, et les scènes font leur effet sur le spectateur. Il se trouve que je suis en train de lire, toujours dans la traduction de Markowicz (mon compagnon du moment), Images du passé, la trilogie – méconnue en France, me semble-t-il – de Alexandre Soukhovo-Kobyline ; ces pièces sont assez proches de l’esprit des pièces courtes de Tchekhov que Gilles Bouillon a choisi de mettre en scène. Je baigne donc dans une Russie pétrie de folie financière, de dérives verbales, d’inquiétudes bureaucratiques.

Propos de garçonnet : encore une comparaison

« Ce produit rose dans la jacinthe est très poison ; si on en prend, on est mort comme une cerise. »

mercredi, 16 novembre 2005

Guillaume Cingal et le tuyau

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C'est monstrueusement mégalomane, mais pourquoi se gêner? Je livre à partir d'aujourd'hui une série d'autoportraits, sous une nouvelle catégorie.

Neuf couleurs : Marron

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Les plis du plastique font
des reflets
sur le fond marron -
divers objets.

Ah, désolé

Cela n'arrive qu'à moi, je suppose...

Voilà. Je me suis enfin décidé à m'équiper de l'ADSL, qui coûte tout de même plus cher: or, l'un de nos ordinateurs, pourtant acheté en janvier dernier, n'est pas compatible (aaargh, Apple); et pour l'autre, mon portable, vieux de deux mois, je ne vois pas la différence. C'est aussi long avec la Livebox de Wanadoo et le Wifi qu'avec le bas débit avant.

Quelle fumisterie...

18:05 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (5)

Exposition Daniel Buren, au château de Tours

 

Ecrire ou ne pas écrire… L’exposition présentée par Buren au château de Tours est une telle imposture, une fumisterie, que l’on aimerait l’ignorer, tout bonnement – ce d’autant qu’il me faudra justifier mon avis pour ne pas donner l’impression de n’avoir « rien compris » (vous n’avez rien compris : c’est l’argument habituel des avant-gardistes les plus chevronnés et inconditionnels, ceux qui, au nom de Soulages, Fontana ou Pollock, artistes vraiment géniaux, vous feraient avaler les pires couleuvres en vous menaçant d’être d’“affreux réactionnaires” – rien n’est mieux à même de dégoûter de l’art dit « contemporain » que le zèle mis par ses thuriféraires à affirmer que toutes les œuvres ont une valeur).

 

 

Toujours est-il que Buren n’a pas réellement enlaidi le château. Son exposition s’appelle « plus petit ou plus grand que », et le seul concept a consisté à transformer l’espace rectangulaire du château en un triangle, au moyen d’échafaudages tout à fait hideux. La figure géométrique du triangle représente, je suppose, les signes > et <.

 

A l’intérieur du château, le triangle est constitué, sur trois niveaux, par des planchers colorés qui redéfinissent le sol. L’installation se limite à ces planchers de couleur (vert au rez-de-chaussée, orangé au premier étage, rouge au second étage), et – outre son caractère complètement superficiel, qui ne redéfinit rien du tout, et ne permet en rien la « déconstruction de l’espace visuel » vantée par les argumentaires bien-pensant – elle n’est même pas techniquement bien faite : les bordures des planchers peints, qui débordent sur les escaliers, ont été peintes avec force dégoulinures, de toute évidence involontaires, à faire honte au plus inepte des apprentis. Ici, l’art ne produit ni une belle vision, ni le moindre sens ; il ne témoigne pas même d’une quelconque compétence technique.

 

Au mieux, on pourrait penser que l’installation est propre à scandaliser les badauds, ou à épater les gogos. Mais y a-t-il des gens encore assez incultes pour se laisser épater ou scandaliser par une telle médiocrité ? Peut-être ; ce qui est certain, c’est que l’on peut s’offusquer de la médiatisation d’un si fade imposteur.

“Semi-colons”, je sème à tout vent…

Je m’entretenais hier avec un collègue, spécialiste des littératures britanniques des dix-neuvième et vingtième siècles, au sujet de la rumeur, fausse mais assez fréquemment répandue, que le point-virgule est un signe de ponctuation rare en anglais. Je prenais pour exemples les poèmes de John Donne et les proses de Henry James – il est vrai assez peu représentatifs, les uns comme les autres, de l’anglais courant ou standard –, mais je suis certain que des œuvres plus « grand public » témoigneraient d’une pareille importance statistique des semi-colons.

 

Ce collègue m’a appris qu’Adorno avait écrit quelque part que l’abandon du point-virgule était l’un des premiers signes de la fin de la civilisation. J’espère qu’il retrouvera la référence précise.

L’ondieu

que notre monde

heureux d’être obstiné

et forcené par la technique

 

prenne l’eau, la barque à l’onde,

d’un regard dérétiné,

énucléé – chemin de ronde

où s’inscrive un tantinet

 

cette merveille de cantique

Une fontaine nous inonde

et le chagrin lâche la bonde

comme le cordon des tuniques

 

Tu verras l’œil

perdu au milieu des nuages

de Dieu dont nous portons le deuil –

en ce soudain écobuage

le feu n’a pas franchi le seuil.

 

Aussitôt c’est la peur panique,

frisson inné

au cœur du monde.

Où je m’interroge

Entendu hier, à la radio, de la bouche d’un député UDF (de Drancy, je crois) : « On peut s’interroger sur le fait de savoir pourquoi… »

Ce qui ne pourrait sembler qu’une banale périphrase jargonnante, lourde et incorrecte (en français, on dit « on peut se demander pourquoi ») est, en fait, un non-sens : si l’on parvient encore à comprendre  – à la rigueur –  ce qu’est un fait de savoir, il est impossible de donner le moindre sens à l’expression s’interroger sur le fait de savoir.

Que l’un des représentants officiels du peuple français ne parle pas sa langue, cela ne choque guère plus personne, j’en ai peur.

Romanse, ça continue...

Je suis heureux de vous faire part de la publication, à l'instant même, du chapitre 1 de La Flemme de faire la vaisselle le soir après le dîner sur le site Romanse.

mardi, 15 novembre 2005

Le singe et le chameau

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(Détail d'une tapisserie du château de Langeais.)

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Tout de même, ce singe a l'air d'un homme, mais pas tout à fait non plus. Le chameau me fait penser à cette réplique célèbre du Flying Circus:

"What is it now, you great pillock?"

Les admirables feuillages jurent de miroiter le ciel.

lundi, 14 novembre 2005

Passage interdit

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Aux terres, aux solitaires, aux rouilles trouées de vos vieux cimetières...

Du mauvais côté du filet

Je viens de me déclarer déçu par Match Point, le dernier film de Woody Allen, tant dans ce carnet que sur le site ami de Philippe[s]. Quelques éclaircissements s'imposent.

Tout d'abord, j'ai trouvé ce film très longuet ; il ne semble pas qu'Allen ait maîtrisé du tout le montage. Je ne suis pas du tout un fanatique des films courts ou "efficaces" (ma grande passion pour Kiarostami, Monteiro ou Bartas convaincront, je l'espère, les plus sceptiques), mais il faut que les scènes lentes ou en surplus aient un minimum de signification, ou, à tout le moins, qu'elles soient bien jouées. Ce n'est pas du tout le cas, par exemple, des deux scènes au cours desquelles Chris rencontre un camarade du circuit professionnel ATP. Pour donner un autre exemple, les deux scènes dans la salle des armes et la longue scène du double meurtre ne présentent pas grand intérêt, dans la mesure où il devient vite clair 1) que Chris compte se débarrasser de sa maîtresse et 2) qu'il est tellement manche qu'il aurait pu se faire pincer mille fois. C'est là le problème principal du film: Allen tire sur la ficelle du hasard à double tranchant jusqu'à élimer la corde.

Toutefois, ce n'est rien encore. Ce qui m'a le plus énervé, ce sont les acteurs, car, à l'exception (notable) du duo tête d'affiche, c'est la calamité absolue: non seulement l'actrice qui joue le rôle de l'épouse de Chris ne sait pas jouer, mais elle ne sait ni marcher ni écarquiller les yeux de manière convaincante; je ne dis rien de la belle-mère, dont on n'a pas dû vouloir dans le pire sitcom. L'acteur qui joue le rôle du fils de famille n'est pas mauvais dans les premières scènes, puis son jeu d'effrite jusqu'à n'être plus que sourires niais de circonstance, fades tentatives pour occuper le champ de vision.

Enfin, même si j'apprécie à sa juste valeur le désir du réalisateur de faire un film qui ne lui ressemble pas (pas de dialogues brillants, pas de cynisme doux-amer, aucune vue captivante de la ville, absence de jazz), je ne peux que constater qu'il n'a réussi que sur un seul et unique point: alors que la plupart de ses films, même récents, étaient très réussis, celui-ci est un naufrage désolant.

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Le film ne m'a guère procuré qu'une seule joie, outre d'apprécier le goût chaque année plus prononcé d'Allen dans le choix de ses acteurs masculins: Allen fait entendre une infinie variété d'accents (irlandais soft, cockney, posh, du Nord de l'Angleterre, américains...), ce qui donne, à son film, une musicalité plus convaincante que la référence, poussive et râpeuse, à l'opéra italien.

13:29 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (2)

Langeais: Vues du haut du chemin de ronde

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Au début, ce n'est rien... juste un balbutiement.
Qui va se précisant,
au moins la foi étreinte.
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Tout d'un coup, vous vous éveillez
en pleines boiseries,
les arbres au loin couvant de leurs
branchages le rideau de pluie.
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Puis encore, la tour si ronde,
la tourelle autrement plus belle
vous enveloppe de fumées
et vous martèle un sortilège.
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Enfin la rue, le précipice,
une tache de sang vous guette;
c'est que, du haut des échauguettes
où la douleur vous a saisi,
la trouée encore étincelle.
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Et vous vous retournez,
grillagé de stupeur
dans la blancheur des pierres.