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lundi, 24 octobre 2005

Bureau 38

Je me prépare (non sans avoir au préalable fait, dans le cagibi éloigné qui tient lieu de toilettes pour messieurs, la vaisselle des mugs) un thé dans mon bureau, rue des Tanneurs, et, ayant répondu à plusieurs courriers électroniques de nature professionnelle, je commence à butiner de blog en blog, m'arrêtant au moment où j'allais, en cette oisive occupation, passer le peu de temps qu'il me reste, d'ici neuf heures, pour vaquer aux affaires courantes (et, pour certaines, urgentes). Je prends toutefois une poignée supplémentaire de minutes pour m'insurger contre ce que j'ai envie d'appeler une véritable insurrection, et dont Livy, comme il se doit, est la meneuse: comment ça? ne lire qu'une note sur trois? z'allez voir de quel bois je me chauffe...

***

Note de 17 h 43: J'ai ajouté le complément d'objet direct qui manquait dans la première parenthèse et qui avait, de fait, prêté le flanc à quelque triviale mais juste remarque d'une fidèle lectrice. (La remarque a été supprimée.)

dimanche, 23 octobre 2005

In memoriam Serge Charchoune

Je parlais tout à l'heure de Serge Charchoune, dont on trouve peu d'oeuvres en ligne (mais je me rappelle avoir vu une très belle toile naguère à Oxford). Ce ne fut sans doute pas l'un des peintres d'avant-garde les plus marquants, mais, s'il s'est laissé oublier, comme Breton l'écrivait de Saint-Pol Roux, il reste possible de le ramener à la surface le temps d'une note:

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21:05 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (5)

Spirales

Dans son journal 1943-1945, Green, citant un extrait des Varieties of Religious Experience de William James, le traduit, et la dernière phrase de la traduction me pose plusieurs problèmes, car je me demande si ce qui me paraît être un faux-sens ne relève pas d’une tournure déjà un peu archaïque en 1944 et, du coup, ambiguë. L’excellence de la langue de Green et son réel bilinguisme plaident naturellement en faveur d’une bonne traduction devenue, avec le temps, plus opaque… mais comment en être certain ?

(Et j’ajoute à l’opacité en refusant de citer le texte de William James et le texte français proposé par Julien Green.)

17:05 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

Le feu sacré et vide de valeur

Glané dans le journal 1943-45 de Julien Green :

 

26 avril 1944 – Un critique canadien m’envoie son dernier livre avec une dédicace dans laquelle il affirme que je suis « un des plus grands romanciers de ce temps ». Je feuillette le livre et y trouve un éreintement en règle de Varouna. « Ces pages, dit mon critique, valent le feu. » En traduisant librement, je suppose que cela veut dire que le livre mérite d’être brûlé. (p. 108)

 

Cette page donne l’envie irrépressible d’aller y voir. La phrase citée n’est pas claire, est tout à fait ambiguë, car que peut bien signifier ce valent ? De fait, s’il n’y avait pas l’“éreintement” dont parle Green, on ne pourrait, en rien, comprendre qu’il s’agit d’un appel à l’autodafé.

Dada

La commémoration actuelle de Dada, dont Yann Kerninon souligne justement le paradoxe, a été, pourtant, l'occasion de rechercher des informations sur Serge Charchoune, peintre dont je ne connaissais que le nom, longtemps associé pour moi à la vision hallucinée, amusée et toujours reprise de L'oeil cacodylate, l'un des "chefs d'oeuvre" de Picabia. (S. Charchoune est celui dont la signature occupe le plus d'espace sur la toile.)

14:33 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

Pages non coupées

L’exemplaire d’Entends la douce nuit, que j’ai feuilleté ces jours-ci entre autres travaux et lectures, édité par Plon en 1960 et sans doute présent dans le fonds de la Bibliothèque depuis presque aussi longtemps, n’avait jamais été ouvert, pour ne rien dire d’un éventuel lecteur. Pages jaunies, aux franges effilochées, d’un livre que je suis pourtant le premier à considérer.

Oublis

D’après J. Green :

 

9 avril 1943 – Erreur de noter dans un journal certaines choses qui, plus tard, peuvent faire souffrir. Que de petits événements j’ai oubliés déjà pour avoir sagement omis d’en parler dans ces pages ! Rien ne perpétue le souvenir comme les mots dans l’esprit de l’écrivain. […] Je me suis souvent demandé si tenir un journal n’était pas, du reste, contraire à cet instinct qui veut que nous oublions, car oublier, c’est s’alléger d’un poids, et le souvenir nous tire en arrière, nous empêche d’avancer.

(Julien Green. Entends la douce nuit. Plon, p. 28)

 

Il me semble que, dans mon cas particulier, la notation permet d’autant mieux, certes la fixation de certaines lectures ou de moments précis, mais aussi de se défaire : c’est écrit, consigné, mémorisé, en ligne même, donc il n’y a plus à s’en préoccuper. J’en veux pour preuve ma découverte, au moins à deux reprises, par la recherche dans le méta-moteur Google, de pages de mon site que j’avais déjà oubliées.

La douce dame de Bueil

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Apparitions dictées en dialecte

Le 23 octobre 1865, le père Cros couchait par écrit, sous la dictée de Bernadette Soubirous, les paroles de la Vierge apparue.

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(Pour une fois) Il sait de quoi il parle

Voici une phrase tirée des carnets mondains du Psychopathe Délirant:

Le Web a été inventé afin que l’excès des sottises puisse trouver à s’épancher sans faire trop de dégâts dans le monde réel.

L'imbécilité, soit... mais qu'en est-il de ceux qui, faute de savoir écrire convenablement trois phrases d'affilée ou de connaître quoi que ce soit, vomissent à longueur de page leur prurit en philosophèmes mal digérés?

samedi, 22 octobre 2005

Gisants de Bueil, II

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Il en avait été question précédemment: cet ensemble de gisants est parmi les plus émouvants que je connaisse.
(Dans la cathédrale Saint-Gatien, à Tours, les gisants des petits princes, attribués à Guillaume Régnault, sont également remarquables.) 

...139...

Il y a cent-trente-neuf ans naissait Léopold, le frère aîné de Colette.

Coup de collier sur un échiquier

Comme tous les auteurs de carnétoiles un peu dépassés, précautionneux mais pressés par le temps, je publie beaucoup, ces jours-ci, d'images, et écris peu. Ce ne sont pas les sujets qui manquent, ni l'envie, mais j'ai, à donner, un coup de collier plus violent encore que d'ordinaire. Sinon, je lis Biffures (ah, Leiris!), et The Grouchy Grammarian, qui ne me plaît pas tellement. J'ai lu la dernière pièce de David Hare, Stuff Happens, dont j'aimerais parler prochainement. (N'est pas Pinter qui veut, quand même...)

05:25 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

vendredi, 21 octobre 2005

Sainte Ursule

Pour célébrer les vacances de la Toussaint qui commencent pour Marione et Simon, alors que moi, pauvre bagnard, je trace mon sillon, je tiens à montrer certaines représentations remarquables de Sainte Ursule.

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Celle-ci provient du Musée de l'Oeuvre à Strasbourg et constitue l'un des deux panneaux conservés d'un retable perdu. La fresque ci-dessous, en revanche, se trouve près de nous, en Touraine, dans l'église de Souvigné:

medium_ste_ursule_de_souvigne.jpg

Enfin, j'ai l'impression ( que je n'ai pu nullement vérifier ni confirmer) que le tableau de Vittore Carpaccio ci-après était une anamorphose. Il faudrait s'en assurer de visu... mais Venise est loin de Tours, hélas.

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Chambre de Commerce de Tours

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Ô, de ton ciel assombri
En ce début juillet, que berce
Un regard par sauts de cabri,
Emerge, Chambre du Commerce!

Amiel et ses 8100 pages

J'avais déjà, butinant la toile, convoqué les mânes d'Amiel lors d'une précédente célébration improbable. Revoici ce maître tutélaire du journal intime, ce modèle structurel du carnétoile, pour ce paragraphe génial écrit le 21 octobre 1867, il y a 138 ans:

8100 pages en 20 ans, c'est 400 pages par an, plus d'une par jour. Quelle immense paperasserie. M'aura-t-elle fait du bien ou du mal? Tous les deux; mais le bien l'emporte-t-il sur le mal? Croyons-le, car ce!a est possible, mais ce n'est pas évident. Est-ce que mille pages imprimées n'eussent pas mieux valu de toute manière que ces 8000 pages manuscrites? Il est vrai que ces griffonnages m'ont aidé à vivre. Mais ce soliloque de vingt ans m'a peut-être trop remplacé de choses meilleures. Sans lui, j'eusse été, pour ainsi dire, contraint au dialogue, j'aurais dû épouser une femme, un parti, une ambition, mettre mon intérêt et ma passion dans l'œuvre de mes mains, dans une cause quelconque; j'aurais dû m'emparer quelque peu du monde extérieur pour y verser mon âme et pour revoir que!que part en lui mon empreinte. Au lieu que trouvant ici un asile toujours ouvert, un auditeur toujours complaisant, j'ai pris l'habitude de me taire pour le prochain et de me suffire comme auditoire.

jeudi, 20 octobre 2005

Chien orange en bois

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Ce très beau chien, d'une belle et ancienne maison qui, rue Colbert, sert de gîte au restaurant Le Franglais.

Peter Bowler, lexicographomane

Depuis six mois, je fais mes délices infinies de la lecture des trois volumes du dictionnaire de Peter Bowler, dont le prmeier tome s'intitule The Superior Person's Book of Words, et les suivants de même manière, avec adjonction des adjectifs second et third avant l'adjectif superior. Jamais un auteur ne m'a fait autant rire, et avec quel savant dosage!

Je me suis donc mis en quête de quelques pages Web où il serait question de ces ouvrages. J'ai découvert, à cette occasion, qu'un site universitaire en donnait de très larges extraits, au mépris (je pense) des droits d'auteur.

L'excellent site World Wide Words de Michael Quinion, ressource presque inépuisable, propose une recension du troisième tome.

L'un des éditeurs, Bloomsbury, présente le premier tome avec deux sample entries.

Peter Bowler est australien, ce qui se ressent, de manière fort plaisante d'ailleurs, dans le premier tome, et moins dans les deux autres. L'expression "Superior Person", qui sert de fil conducteur et qui repose sur l'idée que l'emploi de mots rares ou inconnus des interlocuteurs met le locuteur en position de force, est une reprise très ironique de certaines formulations victoriennes. Ainsi, dans un roman peu connu, My Flirtations, de Ella Heptworth Dixon (1893), cette expression se retrouve, dans un extrait très savoureux:

Of course there were lots of people, even when he was at Cambridge, who knew nothing of the Deodoriser. But it always hung, like a modern sword of Damocles, over poor Gilbert's head. It made him diffident where he should have been at ease; it made him malicious when it would have been to his social advantage to appear kindly. But even at Cambridge he had given unmistakable signs of being a Superior Person. He could repeat, to a nicety, the shibboleth of Superior People. He knew when to let fall a damaging phrase about the poetical fame of Mr. Lewis Morris, and when to insinuate a paradox about the great and only Stendhal. In art, he generally spoke of Velasquez and Degas; in music, only the tetralogies at Bayreuth were worth discussion.

On peut aussi songer au poème de Francis Bret Harte, Lines to a Portrait, by a Superior Person. C'est aussi le titre de la biographie que Kenneth Rose consacre à George Curzon, qui fut, au tournant du siècle, vice-roi d'Inde. (Le sous-titre de la biographie est très éclairant: "A Portrait of Curzon and His Circle in Late Victorian England".)

Il ne fait aucun doute que Bowler, lexicographe-humoriste australien publié principalement aux Etats-Unis, a choisi cette expression en connaissance de cause: sa trilogie émane d'une conception intentionnellement et hyperboliquement réactionnaire de la langue. Il est souvent, dans son désir de ne pas être politiquement correct, d'une mauvaise foi tout à fait hilarante.

Eclipse de carnétoile (& 137 sqq)

Le jour de l'éclipse totale de Soleil du 18 août 1868, MM. Janssen et Tennant à Guntoor, M. G. Rayet sur la côte de la péninsule malaise reconnurent que les protubérances rosacées sont d'immenses appendices appartenant au Soleil et formés d'hydrogène incandescent. Le lendemain, M. Janssen trouva une méthode pour étudier en tout temps le phénomène des protubérances, à l'aide du spectroscope, qu'il venait, en y apportant une modification, de rendre applicable à l'observation du Soleil, même lorsqu'il n'y a pas d'éclipse. Pareille découverte a aussi été faite à Londres le 20 octobre 1868 par Sir N. Lockyer, qui ne connaissait pas les résultats obtenus par M. Janssen. Tous deux ont conclu que les protubérances forment autour de la photosphère une mince enveloppe, appelée chromosphère par Sir N. Lockyer.

(Source ô combien astronomique)

Je pars déjeuner...

... en quatrième vitesse avant l'atelier de traduction d'André Markowicz. Je dois déjeuner avec E*** et F.T., deux collègues que j'apprécie beaucoup. Il y a du remuement au Département d'Anglais.

More on that later...?

Je renonce à comprendre

Attention, note technique, rébarbative et mal formulée.

**********

Je viens de publier plusieurs notes en avance. Il s'agit de photographies de sites ou de détails insolites, qui viendront s'ajouter à la catégorie des Lumières et des Sites d'Indre-et-Loire.

J'ai programmé la publication de ces photographies à raison d'une par jour d'ici mardi prochain, généralement autour de 10 h 30... et je ne m'explique pas pourquoi, en enregistrant les fichiers images, ceux-ci, sans pour autant rapetisser, occupent un volume moindre que sur l'ordinateur d'origine. Exemple: un fichier JPEG de 95 KO, que je transfère dans mon site à l'aide du module de transfert H&F, n'en "pèse" plus que 40 dans le compte utilisateur H&F...

Cela tombe bien, car je vais pouvoir publier encore pas mal d'images sans épuiser mon quota d'espace disque, et sans passer non plus par des sites miroirs (manipulation qui me fatigue). Cela m'arrange... mais je n'y comprends rien!

Deux strophes sur la lassitude face aux tâches et la joie face au futur

Matinée passée
A paperasser
(Pas à paresser)
A administrer
(Zone sinistrée)

Cet après-midi
(Retour du jeudi)
Joie du mot traduit
André Markowicz

mercredi, 19 octobre 2005

Fauteuil du Château du Rivau

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Ce beau

Fauteuil du Rivau

Nous ouvre les yeux

Arrondit les angles

 

Ô tanguent berceaux

Gangue des vaisseaux

Sangle des chevaux

 

mardi, 18 octobre 2005

422, v'là les visiteurs!

Je n'avais pas consulté mes statistiques personnelles depuis quelque temps (menteur, tu les regardes quatre ou cinq fois par semaine!), et je découvre que ce site a reçu 422 visiteurs pour la seule journée d'hier. Je ne comprendrai jamais rien à ces statistiques... Pourquoi le site reçoit-il soudainement plus de visiteurs qu'il n'en a jamais eus, et à peu près cent de plus, d'un coup, que le nombre moyen des dix derniers jours? Je sais que ces statistiques ne sont pas fiables, etc., mais enfin cela fait toujours passer cinq ou six minutes de s'interroger...

Il y a cent-trente-cinq ans, pendant la guerre de 1870

"Le 18 octobre 1870, la résistance des habitants de Châteaudun face aux troupes prussiennes fut saluée en France où de nombreuses villes, dont Paris, se dotèrent d'une rue de Châteaudun." (Source: Histoire de Châteaudun, sur le très beau site de la ville de Châteaudun)

Pour Moi Uniquement?

Ce soir, à sept heures, rentrant de l'université où je travaillais d'arrache-craie depuis ce matin à huit heures et demie, j'ai entendu, comme souvent, les résultats des courses de chevaux. Il faut savoir que c'est une de mes manies d'inventer des faux noms de chevaux car je trouve parfaitement ridicule la soi-disant "inventivité" des éleveurs. Ce soir, mon attention a été attirée par les noms suivants: Emily Brontë (c'est pas une honte, de donner un nom de grand écrivain à un canasson dopé?), Bilingue et Money-Box.

Il se trouve que Money Box est le nom de la maison de mes parents, où j'ai passé de merveilleuses années, entre six et seize ans.

Bilingue est l'adjectif employé par un étudiant dans sa fiche en début d'année: "j'aimerais devenir bilingue". (Rêve tendre mais naïf: on ne peut pas devenir bilingue à l'âge adulte. On peut s'aguerrir, acquérir une grande compétence, même exceller dans une langue étrangère, mais bilingue, cela se décide très tôt, dès la petite enfance. Le nombre de personnes qui sont choquées si on leur dit que, professeur d'anglais, à l'université de surcroît, on n'est pas bilingue... C'est que, pour la majorité des Français, le mot "bilingue" est employé comme un équivalent vague de "très bon dans une langue étrangère", alors que cela n'a, en fait, rien à voir.)

Enfin, ce soir, les résultats du P.M.U. semblaient avoir été annoncés pour moi uniquement.