lundi, 03 octobre 2005
Pause travail...?
Tu vois, ça coûte 620 euros un brevet industriel, avant c'était dix mille balles, c'est moins cher.
Je discute avec Guillaume, le jeune patron et cuisinier du Cap-Ouest, et il y a aussi, là, une dame qui s'avère être la mère d'une des mes étudiantes de première année L.E.A., et avec qui j'échange quelques paroles.
Non, j'ai repris de fumer depuis août, les vacances ça c'est la galère.
La matinée s'est bien passée, sans pas superflus puisque mes deux cours du matin sont dans le même bâtiment maintenant.
Je ne peux pas exposer, je n'ai pas de voiture, tu me vois me trimbalant avec mes toiles?
Le boeuf bourguignon n'est pas mauvais, ici j'ai la certitude de pouvoir manger tranquillement et en une demi-heure, ce qui me laisse le temps de vaquer à mes occupations juste après (et juste avant la reprise de mes cours, à deux heures de l'après-midi).
Mon ex, elle s'est retrouvée avec un Marocain sur internet... elle est allée là-bas... et maintenant elle est revenue... enceinte de trois mois... enfin, chacun sa vie...
Le trio à ma droite mériterait le tableau. The one who does most of the talking moins encore que son comparse et la dame un peu plus âgée qu'eux deux.
Enfin, j'ai trouvé cette solution pour faire mes tableaux en laminé, ça permet de faire des copies plus vite et de répondre à la demande.
Je ne prends pas de dessert, finalement, car ni l'île flottante ni la charlotte aux poires ne me tentent.
Mon père va m'aider... avec ce brevet, tous les peintres vont acheter ça... ça fait deux ans que je travaille dessus... c'est un super projet...
12:40 Publié dans Ecrit(o)ures, Moments de Tours, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 02 octobre 2005
...119...
Le 2 octobre 1886, une jeune couventine québécoise du nom de Clara Clément écrivait cette phrase édifiante:
Tu m’avais pourtant bien recommandé de t’écrire aussitôt que je serais rendue, afin de te donner des renseignements du Couvent, pour voir si tu aimerais cela.
23:50 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (0)
Piste non cyclable
22:03 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Julien Duthu & Rémi Panossian : No End…
Il n’est de meilleure retenue, en musique, que de savoir distiller les moments, non de relâche, mais où “ça se lâche”. Le fil se tend brusquement, plus de retenue, plus de notes de sénateur. Dans la retenue comme dans la brusque intensification des sons, ce duo, formé d’un jeune contrebassiste et d’un jeune pianiste, excelle.
Il a fallu attendre le dernier mot, le verbe principal de la troisième phrase, pour lâcher le mot, laisser filer ce sens en embuscade : l’album No End… est tout simplement excellent. Je me suis laissé dire que ce duo avait charmé, enthousiasmé le public des Rencontres de Contrebasses de Caprbreton, en août, et cela ne fait pas de doute. En concert, une telle écoute, une telle entente, un tel mixte savant, suave, de tension retenue et de tendres détentes, cela doit vous aviver les oreilles, vous adoucir le cœur, et vous faire exploser de joie.
Il est peu d’épiphanies musicales, ou, s’il en est, souvent, elles réclament une attention soutenue ; ici, je le maintiens, rien de tel, et il serait aisé de dire qu’une telle musique ne saurait, en effet, avoir de fin, car elle connaît, en chaque instant, des ramifications insensées. Le final de L’exception devient la règle, par exemple, est remarquable de touché, dans le rendu des émotions, dans la vigueur des doigtés. On vit, on imagine, on se représente ces deux musiciens à l’œuvre, nous voici avec eux, presque contre les cordes, à nous voler dans les plumes. On s’envole avec eux, c’est vrai, je m’y plais, je plane dans ces cieux que leurs phrasés étendent à perte de vue comme autant d’aplats sur des toiles de brume.
Si je me lâchais vraiment, je pourrais écrire, cédant à une métaphore facile et rebattue, que le troisième morceau, Origines, m’a scotché. C’est tentant, mais je me retiens, tout de même. Les mots sont trop précieux, et les notes avec eux. Je retiens ce verbe, autant dire que je le conserve et ne lui cède pas. Origines, pourtant, déroulant le long ruban de ses scintillations, exige que l’on se plie, toutes affaires cessantes. Ecouter comme on danse. Ecoutez chaque fragment de chaque note, et c’est impossible, bien sûr. Le ruban virevolte, avance, une lumière qui refuse de se décomposer.
Sur Kessispass, je restais convaincu, après trois écoutes, que le contrebassiste, Julien Duthu, avait délaissé sa grande dame pour une basse électrique, et seul le nom du label (de la maison de production? je ne comprends rien à ces subtilités) des deux lascars, Two t’acoustic, m’amène à émettre des doutes : parvient-il vraiment à ce son avec une contrebasse acoustique frottée au plus près et au plus saccadé ? je croyais pourtant, avec mon admiration fanatique pour l’OCB, tout savoir des sons retors et trompeurs qu’u contrebassiste peut tirer de son instrument.
Septime et Hommage se répondent dans le plus superbe désarroi, la plus ravissante des extases. En d’autres termes, aussi, le disque invente un trajet qui conduit d’une musique aux accents modernistes, éloignée du jazz, à un jazz retrouvé, retenu par devers les cordes, et livré en bouquet final dans Poursuivant, sorte de chase intime, prolongé en un neuvième morceau « caché » où les amateurs de jazz plus classique retrouveront leurs repères, assez confondus et confus pourtant de ce manège affolant, subtil, doux, et beau.
A écouter : Julien Duthu et Rémi Panossian. No End… (c) Two t’acoustic, 2004. Nocturne 2005.
16:50 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (5)
Le Marrakech
A Tours, nous n'avons pas trouvé encore de restaurant nord-africain de la qualité de notre bon vieux Carthage beauvaisien, qui, il faut le dire, avait placé fort haut la barre. Celui qui se trouve près de la Tranchée est à éviter, celui de la rue Bretonneau (Le Palmier) n'est pas mal, et Le Marrakech, que nous découvrîmes hier, est, au vu des deux tagines dégustées (dégustés? je ne sais jamais si tagine est masculin ou féminin), tout à fait convenable, d'autant que le patron, qui, comme il nous l'a dit, a ouvert son établissement il y a trente-et-un ans (l'année de ma naissance, donc, sans doute), est extrêmement cordial, sans fausse ni exubérante convivialité, et il faudra peut-être, en parlant d'exubérance, que j'apprenne, moi, à me corriger des excès syntaxiques où je replonge sans cesse, que je prenne des cours pour apprendre à finir mes phrases, à ne pas les prolonger inutilement, ludiquement, versant constamment dans l'hyperhypotaxe, et châtiant ma langue, alors qu'elle souffre de ses brûlures, langue râpée, ignée, car les tagines, hier, tout de même, étaient de la lave en fusion.
13:35 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
Gabrielle, de Patrice Chéreau
10 heures 30.
Hier soir, nous avons profité de la présence de mes parents pour le week-end (ah, il faut que je pense à trouver une nouvelle baby-sitter, j'ai encore oublié de demander à L***) pour improviser une petite soirée d'une folle originalité: restaurant en vitesse (Le Marrakech, rue Colbert) et cinéma aux Studios, où, étant arrivés un brin trop tard pour les films de la séance de 21 h 30, nous avons choisi, sans aucun regret d'ailleurs, le dernier Chéreau, Gabrielle. Il paraît que les critiques se déchaînent contre Chéreau, et je comprends assez pourquoi: Chéreau change de style à chaque film, et cela dérange les petits ronflements confortables. Il prend de nombreux risques, et, même si certaines audaces maniéristes sont parfois un peu à côté (la surinscription de dialogues non prononcés, par exemple, qui m'a plu, mais pas à C.), le résultat est très convaincant.
Certes, ce film est, dans son sujet, son esthétique, son traitement des corps et des dialogues, aux antipodes de Ceux qui m'aiment prendront le train, film absolument génial, mais ne peut-on aimer des mets variés? La vraie prouesse de Chéreau, sans doute, c'est qu'Isabelle Huppert joue, pour une bonne part du film, étonnamment juse et avec sobriété, ce qui n'est pas son point fort d'ordinaire. Où l'on voit, une fois encore, et par contraste, que Chabrol ne sait pas diriger ses acteurs, même fétiches. Huppert joue mieux, en quelques quarts d'heure, que dans les kilomètres de pellicules que lui a consacré Chabrol.
Je reviendrai sur le film plus tard, nous partons au parc Sainte Radegonde.
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En écoute: "Thoughts about Duke II"(Franz Koglmann), interprété par Lee Konitz et le Monoblue Quartet (avec une brève allusion, par le clarinettiste, vers la fin, à Some Day My Prince Will Come, dont je parlais dans ma précédente note).
12:20 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
Harmonia Mundi & Hatology
Ma mère a acheté hier une dizaine de disques de l'excellent label Hatology, pour la somme plus que modique de 7,50 euros pièce au magasin Harmonia mundi qui se trouve en haut de la rue Nationale. Elle m'en a offert deux, je ne sais pourquoi mais ce n'est jamais de refus. Il faisait beau hier, finalement, quoique venteux, et nous avons écouté, sur la place de Châteauneuf occupée exceptionnellement par un chapiteau, trois morceaux fort bien interprétés par les harmonies de Noizay, Fondettes et (ai-je cru comprendre) Saint-Ouen. Un peu de ringardise dans la "mise en scène", mais la construction des parties, la qualité des musiciens aussi, cela était indéniable. Passé le premier morceau, M. le Maire, son pain sous le bras, s'est éclipsé.
Quelques instants plus tôt, sur la place Plumereau, un saxophoniste qui n'était pas dans la première jeunesse cherchait à tirer des notes un peu suivies de son instrument. Some Day My Prince Will Come et les Feuilles mortes jouées avec des pauses de sept secondes toutes les huit notes, je vous le recommande. Mais l'atmosphère était détendue, les gens attablés aux terrasses heureux d'une de ces dernières journées à profiter de la relative douceur.
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En écoute: "Zweet Zursday", par le Monoblue Quartet et Lee Konitz (album Koglmann/Konitz. We Thought about Duke (1994). hatOLOGY 543)
10:22 Publié dans Jazeur méridional, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1)
Place du Grand Marché
10:05 Publié dans Où sont passées les lumières?, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (4)
samedi, 01 octobre 2005
...précisément il y a cent dix-huit ans...
Brut de décoffrage:
I am fully aware that I and I only am to blame as far as responsibility. Nor think that I will allow feelings to permit me to do a foolish thing that could benefit nobody, and simply injure all concerned.And while I cannot tell what the exact step to be taken--as yet--is, or what it will result in, I will not be party to right being subservient to any other motive. Don't think I am making any mystery now. I am not. But I want you simply to be prepared, when such occasion may occur, to quickly and calmly use your best judgement, and not by my leaving the possible consideration of steps that may not be necessitated, until such time or action has to be taken, then be flurried by being taken unexpectedly. All I want you to understand is that if it becomes necessary to deal decidedly with a man who is not a fool, you will be prepared to act without rashness; and further that I will not pursue a course of temporizing simply because I do not want to fairly face what may not be pleasant. . . .I have made no attempt at concealment and have so informed those who have spoken with me. It may be very painful and humiliating, but nothing is gained by an attempt at evading it. . . . And it is these sudden impulses that I must look out for. It is one long continuous want or craving. (October 1, 1887)
Pour en savoir plus...
10:35 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 30 septembre 2005
Sept mille trois-cent trente-sept
Moi qui, l'autre jour, dernièrement, parlais de palindromes, et qui hier racontais ma surprise de découvrir que mon blog avait été lu par 7000 visiteurs en vingt-huit jours, je remarque, bien que ma tendance à l'hyperhypotaxe puisse agacer, qu'il y en a eu 7337 en vingt-neuf jours (et la soustraction est aisée).
18:05 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
...tout cela, 117 ans ce jour...?
Entre les deux balance mon esprit...
Le 30 septembre 1888 est à la fois la date de naissance de l'anarchiste originaire du Cher Louis Lecoin et l'avènement du calendrier nouveau voulu par Nietzsche et de sa Loi contre le christianisme, comme le rappelle, dans un article célèbre, Mazzino Montinari:
Le 21 septembre 1888, Nietzsche était de nouveau à Turin. En neuf jours, il réussit à terminer le premier livre de « L’inversion de toutes les valeurs », à savoir L’Antéchrist. La date du 30 septembre 1888 prit pour Nietzsche un signification symbolique, et il l’a marquée à la fin de la préface du Crépuscule des idoles ; et à la fin de L’Antéchrist on peut lire : "Dire que l’on mesure le temps à partir du dies nefastus qui a marqué le début de cette calamité – à partir du premier jour du christianisme ! Pourquoi pas plutôt à partir de son dernier jour ? À partir d’aujourd’hui ? – Inversion de toutes les valeurs !"
Le père de Michel Houellebecq, lui, nous apprendrait peut-être que José Pelletier naissait ce jour-là, aussi.
Il existe bien sûr un (au moins) quatrième fait, qui n'aura pas échappé aux psychopathes qui me lisent.
En écoute: Chérif Mbaw, "Saay saay" (album Kham kham, Erato 2000)
04:30 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 29 septembre 2005
Fin de journée
A une minute près, je publiais la note précédente à 22 heures 22... Raaaah...
Content de ma journée, d'autant que j'ai bien avancé les travaux de préparation du séminaire sur les formes de l'humour britannique qui commence lundi prochain.
Pas lu encore ce soir, mais je me suis offert, dans l'après-midi, une petite pause consacrée à parcourir les blogs habituels.
Irène (qui ne s'appelle pas ainsi, mais c'est le pseudonyme que je lui ai attribué et qu'elle semble assumer) se décide à écrire des commentaires ici, et VS a rédigé une longue réponse au test.
23:05 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
On me cache tout...
Comment??? Coetzee a publié un nouveau roman, et on ne me disait rien?
22:23 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (1)
The Return (Gabrielle?)
Le film de Patrice Chéreau, qui sort ces jours-ci sur les écrans, comme on dit, et que je n'ai pas vu (pour l'instant?) est inspiré d'une nouvelle de Josep Conrad, The Return.
20:25 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (1)
Jeu de Livy, II
Je vous invite à lire une note du VP, et la déferlante de commentaires qui se sont ensuivis à propos du jeu de Livy (qui n'émane pas originellement de Livy, mais bon, jouer les archéologues me fatigue).
18:55 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
Sur un pissenlit imaginé par Simon
A moins qu'un songe ne l'annule
Ou que le vert flou ne s'en li-
Bère, voici un pissenlit
A n'exhiber que la lunule.
18:40 Publié dans Ecrit(o)ures, Flèche inversée vers les carnétoiles, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
Gueule tapée (2)
Glané, dans LE FRANÇAIS EN AFRIQUE Revue du Réseau des Observatoires du Français Contemporain en Afrique, l'entrée suivante, concernant le mot varan:
varan, n.m. Spéc. V. IGUANE*. (Varanus niloticus et varanus exanthematicus). Reptile saurien. Il en existe deux espèces : le varan du Nil = varan d’eau = gueule* tapée, de plus grande taille et le varan des terres. Medza était une femme d’une quarantaine d’années, velue comme une brosse, la peau rugueuse comme celle d’un varan adulte… (Allogho-Oke, 1985 : 55). Nombreux sont ici les lézards dont l’un est d’importance : c’est un grand saurien, le varan du Nil, qui est de la famille des iguanes et que l’Afrique connaît sous le nom, impropre d’ailleurs, de « gueule-tapée* ». (Briault, 1926 in Merlet, 1990 : 324). Les reptiles tels que les [.] varans [.] sont observés prenant un bain de soleil [.]. (Le Cri du Pangolin, n°11, 1994).SYN. : gueule* tapée, iguane*
Il existe de nombreux contes africains dont le protagoniste est la gueule-tapée. Pas fichu d'en retrouver sur le Net, mais je vous en dénicherai un ou deux d'ici peu dans ma bibliothèque.
Je signale par ailleurs l'interview de James Gaasch dans laquelle il est, incidemment, question du quartier de la Gueule Tapée.
***
En écoute: la poussière et le vent / et le balayeur passe / jaune phosphorescent (Gérard Manset. "Le coureur arrêté", 2004)
17:20 Publié dans Affres extatiques, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (5)
...116...
Il y aurait beaucoup à dire du général Faidherbe, qui mourut le 29 septembre 1889, mais on peut déjà lire la notice que lui consacre un certain Pierre Pierrard, qui ne brille pas par son objectivité mais présente assez admirablement l'essentiel de la carrière du général.
Sinon, qu'a-t-il bien pu se passer il y a 114 ans et 2 jours? Je ne sais, Fuligineuse, mais je sais que j'ai manqué de temps, avant-hier, pour cette célébration-là...
16:10 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (2)
Soi-mêmisme
Puisque j'ai fait une brève allusion, dans la note pénultième, au soi-mêmisme, ce concept forgé par Renaud Camus pour qualifier la tendance contemporaine à valoriser l'immobilisme identitaire au détriment de la culture, qui consiste, pour R.C., à devenir-autre, et comme j'ai fait une rapide recherche sur la Toile, je ne peux résister au plaisir de reproduire l'extrait d'une note de Hojotoho, qui date du 20 septembre dernier:
"Le blog est très représentatif de notre culture du soi-mêmisme. Des centaines de millions de personnes qui cherchent à se réaliser en clamant leur "Be yourself". C'est très dur de se réaliser, c'est un combat à mener quotidiennement, cela épuise et il faut se reposer de temps à autre. Le combat implique de ne plus se laisser glisser sur la pente naturelle d'un chemin tout tracé. La question ne se posait pas pour les générations précédentes. Le combat était autre. D'aucuns rétorqueront qu'il s'agissait d'un combat pour la survie. Pourtant, j'ai l'impression que le combat du "be yourself" est un combat pour la survie dans une société où il importe d'être soi-même."
Le mieux est évidemment de lire Syntaxe de Renaud Camus, mais, à défaut, Juan Asensio a écrit une belle note de lecture. On peut aussi lire l'article de Philippe Lançon, ou admirer mes bafouillements approximatifs, il y a trois ans et trois mois, dans ces parages, sans compter que cela peut aussi nous conduire à une passionnante discussion sur les accents et le français parlé... à Tours.
*******
Voilà donc quelques liens; n'oubliez pas, comme je suis incapable de créer des liens qui ouvrent automatiquement une nouvelle page, d'utiliser le clic droit, ou, si vous avez le malheur d'avoir un Macintosh, d'appuyer sur la touche POMME tout en cliquant.
15:30 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (4)
Jeudi, en milieu de matinée
Je suis très content du travail que je viens de faire, à savoir la préparation de la séance de séminaire de demain. J’interviens, pour quatre séances, dans le master 2 de sciences du langage (option B, centrée, dixit la responsable, sur la diffusion du français dans des contextes et auprès de publics "spécifiques"), où j’ai proposé d’étudier le roman d’Ahmadou Kourouma, Allah n’est pas obligé. Le plus amusant, c’est que je trouve ce roman très faible par bien des côtés, nettement moins bon que les autres de l’auteur, et que je l’avais assez sévèrement critiqué lors de sa parution. Mais il se trouve que, pour des étudiants plus intéressés par l’aspect linguistique que par les finesses poétiques, mais aussi à titre d’introduction à certaines caractéristiques du discours littéraire africain (parodie de l’oraliture, jeu sur les différents registres, polyphonie, etc.), ce roman est tout à fait exemplaire. Me voici donc embarqué, pour huit heures, dans cette aventure.
14:30 Publié dans Affres extatiques, Moments de Tours, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
Corne de taureau, suite (enfin!)
J’ai oublié de reparler de L’Âge d’homme, de Michel Leiris, que, intrigué par une remarque de Simon, j’ai emprunté il y a deux semaines à la médiathèque de La Riche. J’ai manqué de temps pour relire ce remarquable texte. En revanche, j’ai pu vérifier que la phrase citée est en partie inexacte, peut-être à cause de la présentation de l’extrait proposé à la sagacité des charmants lycéens de Sainte Ursule. La phrase exacte est « Donc, je rêvais corne de taureau. » et se trouve au tout début de la troisième section de l’avant-propos écrit par Leiris en 1946, soit sept ans après la parution de L’Âge d’homme properly speaking, avant-propos archi-célèbre en effet, connu sous son titre « De la littérature considérée comme une tauromachie », et dans lequel Leiris revient sur certaines circonstances de l’écriture et précise certaines des références à l’art du matador qui émaillent le texte de son autobiographie.
Présenter ce texte, qui aborde certains points essentiels de l’écriture autobiographique (et qui a certainement pu taper dans l’œil (in familiar parlance) d’un collègue affairé à renouveler ou composer sa “séquence” sur le biographique, en première), présenter ce texte sans les deux pages qui précèdent revient à lui enlever presque tout son sens, ce que le Donc d’amorce signale assez, d’ailleurs. Toutefois, si cet incipit est suffisamment contextualisé, la suite du passage, qui illustre la volonté de Leiris d’être, comme « le matador qui tire du danger couru occasion d’être plus brillant que jamais » (Folio, p. 12), est très riche, passionnante, l’un des textes les moins complaisants qui soient sur l’acte d’écriture, la confession, l’introspection (à la base de laquelle toujours « il y a goût de se contempler », p. 13).
Quand Leiris écrit « Donc, je rêvais corne de taureau. », ce qu’il dit, d’un certain point de vue, c’est que son idéal d’écriture, étroitement lié à l’expérience onirique (rêver n’est pas nécessairement une métaphore), consistait, à ce moment d’imparfait, à vouloir affronter sa propre confession, sa propre vie, se coltiner cet autre en lui, comme le matador affronte le taureau.
Il a été beaucoup question, récemment, de la littérature qui serait question de vie ou de mort. Je ne saurais mieux souscrire à cette affirmation. Ainsi, se contenter de lire quelques phraseurs à la mode (le superficiel Houellebecq par exemple), sans jamais plonger au cœur de ce qu’a été l’écriture pour des maîtres anciens, c’est se satisfaire d’un rapport strictement ludique ou soi-mêmiste (comme dirait l’autre) à la littérature. Non étudier pour décortiquer, comme les mauvais professeurs, ni pour expliquer, ni seulement pour se divertir. Seul l’excellent, seul l’éternel. Cela, c’est la littérature goûtée à la profondeur des papilles, estomaquée, déroutante, qui fait perdre le sommeil.
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En écoute : Costanza tu m’insegni, e vuoi ch’io speri (air d’Astolfo dans l’Acte I de l’Orlando furioso de Vivaldi). Lorenzo Regazzo, Chœur ‘Les Eléments’ & Ensemble Matheus, Naïve 2004.
13:20 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
Un jeudi de fin septembre vers huit heures
Ce matin, avec la pluie fine enfin berçant nos visages, il a fallu amener A. à son école avec la voiture, alors que, bien entendu, il tient très fort à la promenade à pied. Hier en fin d’après-midi, vers cinq heures, nous avions fait cette même promenade en vélo, jusqu’au « chantier de l’école », dixit A. J’en ai profité pour prendre quelques images de “mon quartier”, où il n’y a décidément, pas de quoi se rincer l’œil, pas grand-chose à sauver.
Samedi dernier, j’ai reçu une carte extrêmement gentille et même flatteuse de Valérie (VS). Il faut absolument que je retrouve, dans mes fichiers, la photographie que j’ai promis de lui envoyer depuis bientôt trois mois. La carte représente un lieu pittoresque à Chü-Chü, par Wang Mong. Dois-je avouer mon ignorance totale en ce qui concerne cet artiste ? Les divers carmins des arbres, le plissé des rocs, certaines fugitives figures anthropomorphiques dans ces mêmes rocs, tout cela me réjouit profondément, et mériterait d’en voir l’original. Et ces méandres en écailles, est-ce un torrent qui glisse et s’étend de plus en plus vers le bas de l’image ?
Hier, j’ai reçu l’album de Kevin Mark, Rolling the Dice (2004), envoyé gracieusement par François Thiffault et accompagné d’un petit mot signé de Kevin Mark, me remerciant de mes commentaires, ce qui est un comble quand on sait que je n’avais pas été tendre (litote!) avec son groupe il y a une quinzaine. De fait, le disque est nettement plus convaincant que la prestation sur scène au off de Montlouis ; j’en reparlerai en essayant de maintenir un avis aussi peu influencé que possible par la gentillesse du cadeau.
12:00 Publié dans Autres gammes, BoozArtz, Flèche inversée vers les carnétoiles, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Accueilli (à chaud)
Je comptais poster une autre note, déjà écrite, mais non: que vois-je en arrivant dans la page d'accueil de mon compte?
Visites ce mois: 7000.
Rare, ce genre de rondeur, surtout au bout de 28 jours, soit 27 additions!
11:14 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)
Propos de garçonnet, 13
« - Je suis arrivée au lycée, et j’ai discuté avec un collègue qui travaillait sur Sénèque.
- Ah, il y a des fennecs ?
- Non, Sénèque.
- J’ai compris, tu sais, que tu ne parlais pas de fennecs, c’était une blague. »....................................
A quatre ans, déjà facétieux… et déjà menteur ?
01:10 Publié dans ... de mon fils | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 28 septembre 2005
Collyre
Un ramequin acheté à l’Aquarium de Touraine, et on nage en plein délire, on rame dans les rivières plus jamais poissonneuses, plus jamais transparentes, plus jamais bellement vaseuses, et savamment nous éloignons de l’eau et de nous-mêmes. Car ce ramequin ne peut pas exister, les parapluies le savent bien.
19:30 Publié dans Ecrit(o)ures, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (5)
Gueule tapée
Le varan venait de tomber du toit. Une averse répond à la plainte du soleil. Ces jours-ci, rien ne va, disais-tu de ta voix également plaintive, et je ne pouvais plus souffrir ce chant désespéré. Comme un souffle de vent, le varan se glissa dans la maison si vaste, où le bonheur était, à tout jamais, perdu. La vague emporta nos souvenirs. Tu vois que ce n’est pas si terrible…
17:40 Publié dans Ecrit(o)ures | Lien permanent | Commentaires (10)