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samedi, 08 octobre 2005

Mohamed El Baradei

Juste un lien vers un article récent du quotidien algérien El Watan consacré au très controversé Prix Nobel de la Paix 2005. J'ai également retrouvé, grâce au site du Guardian, le texte de son intervention à l'O.N.U. du 14 février 2003: il était question des armes de destruction massives en Irak...

15:15 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

A primeira bala

Samedi, dix heures

Le premier texte que je découvre de l’écrivain brésilien Harry Laus est aussi son premier publié en France, La première balle, une nouvelle brûlante, nourrie d’un superbe revirement. C’est un texte de dix pages, pas plus, précédé d’une préface de Laus lui-même suivi du texte original portugais, puis d’un entretien avec Bernard Bretonnière. L’opuscule est une co-édition des éditions Arcane 17 et de la Maison des Ecrivains Etrangers et des Traducteurs de Saint-Nazaire (dont le sigle M.E.E.T. doit avoir une signification acronymique délibérée).

 

J’ai lu ce bref récit chemin faisant, en marchant sous un beau soleil retrouvé, dans la douceur de cet automne qui se refuse à commencer vraiment, en allant chercher A. à l’école. Je connais le trajet par cœur, et j’aime généralement profiter de chaque instant, des moindres bribes, des plus infimes variations dans le spectacle, des plus menues nouveautés apportées au décor. Mais là, j’avais envie de lire. De lire La première balle de Harry Laus.

 

Il vaut mieux ne pas résumer une si brève nouvelle, et il reste donc peu à en dire, si ce n’est qu’elle fut lue chemin faisant, par un fou trop patient, inattentif (pour une fois) aux chats, aux traces d’avion dans le ciel, aux marrons écrasés sur le trottoir, aux visages croisés, aux bordées des véhicules.

 

Il me reste donc, seul recours en ces cas délicats, à recopier une phrase que j’ai particulièrement aimée, en français et en portugais :

Em vez disso, dei-lhe as costas porque a lembança de Maíra encheume de súbita tristeza e aquele rapaz não tinha o direito de partilhá-la.

Au lieu de cela, je lui tournai le dos parce que ce souvenir m’emplit d’une subite tristesse et que le garçon n’avait pas le droit de la partager.

 

P.S.: J'ai omis de préciser que la traductrice de ce texte de Harry Laus s'appelle Claire Cayron (et que la nouvelle a été écrite au Cay-Rou...!)

Midi pile, ou presque...

Une matinée bien studieuse, pour ma compagne aussi, pensais-je, mais je vois qu'elle a pris le temps de m'expliquer par écrit une règle de grammaire que j'eusse dû savoir. Toutefois, le doute a surgi en raison d'un revirement final provoqué par mon amour de l'euphonie (oui, VS, that is the question).

Mirlontouille et bourchenille

Dois-je en être réduit à penser que les mots mirlontouille et bourchenille n'ont aucun sens?

vendredi, 07 octobre 2005

Fous de librairie, IV

Vendredi, 16 h 10

Et moi, dans tout cela, tenant ostensiblement, sans m’apercevoir de la coïncidence burlesque, Fou trop poli, le dernier texte paru de Savitzkaya, ai-je vraiment toute ma raison? Au moment de payer, je leur ai demandé si, en ma qualité de père de Savitzkaya et fils de Vila-Matas, j’aurais droit à une réduction. Laurent m’a déclaré que le seul fils de Vila-Matas, c’était lui. Dommage, moi qui pensais déjà que nous étions demi-frères…

Fous de librairie, III

Vendredi, 16 h 05

Voici donc la seconde des histoires de fous de librairie promises, qui m’ont été racontées par les libraires du Livre. Elle est plus brève que la première et précédente.

Un jour, on leur vole deux livres en vitrine, dans l’ancienne librairie (que je n’ai pas connue). Ils savent qui c’est, mais bon, ils n’ont pas la « mentalité flic », alors… Trois ans plus tard, le voleur revient, et leur annonce qu’il vient payer les livres. Il avait été interné pendant deux ans peu après son acte de kleptomanie, et, pour se prouver qu’il était guéri, il venait régler le montant de son larcin.

22:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Visionnaires

Vendredi, 15 h 20.

Hier soir, après la conférence jumelle d’André Markowicz et Françoise Morvan, j’ai eu une brève discussion avec un collègue maintenant retraité, qui m’a dit être en train de traduire la pièce de Desmarets de Saint-Sorlin, Les Visionnaires, que je jouai en mes normaliennes années. Je jouais le rôle de Phalante, et il paraît bien sûr, au vu de l’intérêt assez limité de ce texte, complètement dément de le traduire. C’est un pari, ou un défi, une gageure, comme vous voudrez. Je ne dirai rien ici de la mise en scène de mes camarades d’alors, pour ne pas leur faire de peine s’ils tombaient sur ces lignes (au reste, ils savent ce que j’en pense, mais à quoi bon fouailler en d’anciennes plaies (je le fais toutefois, par cette phrase pleine de paradoxes)?), mais le collègue m’assure avoir vu, à Tours, il y a quatre ou cinq ans, une mise en scène remarquable. Comme je lui ai dit*: eh bien, ce n’était pas la nôtre!

Nous nous sommes quittés en notant, non sans facétie, que la folie furieuse qui habite ces visionnaires-là redonne un sens nouveau à l’expression parfois employée méliorativement à propos d’hommes politiques : «c’est un visionnaire».

* Un doute m’étreint, comme on dit à la SNCF: faut-il dire comme je lui ai dit ou comme je le lui ai dit, qui était ma première intuition?

Fous de librairie, II

Vendredi, 15 h 55

Voici donc la première des histoires de fous de librairie promises, qui m’ont été racontées par les libraires du Livre.

Un client est venu deux fois les voir. La première fois, la conversation avec le plus menu des deux libraires (celui qui se prénomme Laurent, je crois) a tourné comme suit :

« Homme - Vous connaissez Pierre Laroche, non ?

Libraire - Oui, c’est un écrivain qui a publié quelques livres chez Gallimard.

Homme - Ah, vous pouvez m’en citer quelques titres ? »

(Le libraire s’exécute.)

« Homme - Ah, c’est ce que je pensais… Vous voyez, je suis le frère de Pierre Laroche. ET ces livres, c’est moi qui les ai écrits.

Libraire - …

Homme – Vous comprenez, ce n’est pas possible, ça ne peut pas durer.

Libraire - …

Homme – Je dois faire quoi, ça va finir comment ? je vais le tuer, c’est ça ??! »

 

La deuxième fois, le client est revenu à la charge, avec le collègue de Laurent, lui expliquant que la mère de Pierre Laroche (« qui est aussi ma mère, n’est-ce pas, hein ? ») et Pierre Laroche lui-même ne lui répondaient pas quand il leur téléphonait.

Je leur ai tout de même demandé s’ils ne comptaient pas signaler ces propos et ce comportement assez inquiétants à l’écrivain en question, qui, si cela se trouve, n’est pas au courant, et court peut-être un danger.

(Il va de soi que Pierre Laroche n’est pas le vrai nom de l’écrivain. Il m’a semblé plus prudent de camoufler en partie cette anecdote sinon entièrement véridique.)

André Markowicz, traducteur en résidence

Vendredi, 15 h 30.

Hier soir, dans l’amphithéâtre Thélème, avait lieu la première intervention d’André Markowicz, qui est invité toute l’année à l’Université François-Rabelais comme artiste en résidence. C’est la première fois, apparemment, toutes collectivités ou initiatives privées confondues, qu’un traducteur est choisi pour une résidence d’artiste.

Je connais le travail d’André Markowicz depuis belle lurette, depuis 1993 exactement, date à laquelle je lus L’Idiot dans sa traduction, ce qui fut, pour moi, un coup de tonnerre. (Il a parlé des “grands chocs” de sa vie, et, dans mon itinéraire littéraire, cette découverte a certainement été l’un des “grands chocs”.) Je ne connais pas son travail sur Shakespeare, mais je suis appelé à participer, dès jeudi prochain, à l’atelier de traduction qu’il va animer à destination d’un groupe d’étudiants non nécessairement anglicistes. Je ne serai là, d’ailleurs, ni pour encadrer, ni pour aider à la traduction, car l’atelier s’adresse aux étudiants. Je ne sais pas trop encore comment Markowicz va m’employer, nous verrons ; en tout cas, j’ai bien décidé d’être as unobtrusive as possible, dans mon petit trou de souris, disponible voilà tout. Cet atelier va consister en une traduction des Merry Wives of Windsor. (Je ne sais pourquoi, il a eu beau employer, au cours de la conférence, le titre français habituel des Joyeuses commères, j’ai comme une intuition qu’il va proposer un autre titre…)

Bref… hier, c’était l’ouverture de cette résidence, en amphithéâtre Thélème, à 18 h 30, en présence de deux cent cinquante personnes environ, dont pas mal d’étudiants, finalement, en dépit de l’heure tardive et du sujet, propre à rebuter beaucoup, même parmi les littéraires.

Françoise Morvan, sa compagne, et lui ont donné une sorte de dialogue à moitié théâtralisé mais sans histrionisme, derrière la minuscule table placée au centre de la grande scène. C’est peu dire qu’il a captivé son auditoire. J’avais beau connaître un certain nombre de ses théories (sur l’invention propre au travail de traduction, sur les motifs, etc.), et une partie non négligeable de son parcours (Pouchkine, la poésie russe, Tchekhov, Dostoïevski, Shakespeare), j’étais moi-même sous le charme.

Une étudiante avec qui j’en parlais ce matin m’a dit qu’elle avait été très touchée par la manière dont ils avaient construit leur intervention de manière à faire entrer le public dans leur dialogue, à dédramatiser ou dépiédestaliser (my words) le phénomène conférence.

Il y a eu quelques questions, sur la fin ; je leur ai demandé s’ils ne pensaient pas que, comme dans le cas de Dostoïevski, s’imposerait pas un semblable travail de dépoussiérage de l’œuvre de Dickens (victime, depuis un siècle et demi, d’un total malentendu “naturaliste” en France), et également si la « traduction sur le motif » a meilleure presse, finalement, dans le cas d’œuvres contemporaines comme celle de Lobo Antunes (ma lecture actuelle de Bonsoir les choses d’ici-bas a dû un peu influencer le cours de mes divagations mentales).

J’aurai l’occasion de reparler de cette résidence, d’André Markowicz, j’avais songé à constituer un répertoire de quelques liens vers des sites à son sujet, mais, comme dirait, mutatis mutandis, Birahima, le narrateur d’Allah n’est pas obligé, là je n’en ai pas envie, j’en ai marre, et j’arrête d’écrire pour aujourd’hui. Mon thé m’attend, je vais aller chercher mon fils à l’école, a faforo!

Fous de librairie, I

Vendredi, 15 h 50

Hier matin, entre l’instant où je commandai, sur l’un des postes informatiques prévus à cet effet dans le magasin de photos spécialisé dans les tirages numériques de la rue des Halles (waooow, Flau-bert…!*), des tirages à partir de ma clé USB, et le moment où je pouvais récupérer les dits tirages, je suis allé faire un tour (onéreux) à l’excellentissime libraire de la place du Grand Marché, Le Livre. Je me suis retrouvé à discuter avec les deux libraires, pourtant occupés, et, brandissant sans m’en apercevoir le dernier livre de Savitzkaya que j’étais venu y chercher (il s’intitule Fou trop poli), je les écoutai me raconter deux histoires de clients fous. Elles (les histoires) suivent. (Et, pour l’anecdote, j’ai lu hier soir, quoique fourbu, le Savitzkaya.)

 

 

* Doit se retrourner** dans sa tombe : that’s the gist of the parenthesis.

 

** Chouette lapsus de clavier : retrourner… Jarry eût adoré!

 

Radio Fréquence Luynes (RFL 101), encore

Vendredi, 15 h 15.

 

Je n’ai jamais été un auditeur de radio. Jamais amateur, à savoir. Chez moi, jamais je ne « branche le poste ». En voiture, je cherche France Info pour un trajet très court, ou sinon Radio Classique, ou encore cet ovni bizarre, RFL 101, dont les speaker(ine)s bafouillent, lisent souvent leur papier sans sembler toujours comprendre, mais dont la programmation musicale éclectique, parfois un rien chébran (c’est ringard de dire chébran, maintenant, non ? oui, alors, chébran leur convient parfaitement), capte souvent l’attention. J’ai fait de nombreuses découvertes grâce à RFL 101. RFL 101 m’a souvent permis de passer d’agréables quarts d’heure dans les embouteillages entre la crèche et la fac (il y a deux ans), ou, plus récemment, dans mes hasardeuses et infréquentes pérégrinations motorisées de par la cité tourangelle. Ce matin encore, en vingt minutes (sur le chemin de mon domicile à la rue Fromont, vers sept heures et demie, puis entre Fromont et Tanneurs, à neuf heures dix (oui, je sais, normalement, je fais ce trajet à pied mais le vendredi matin je n’ai pas le choix (vous arrêtez de m’interrompre, oui ?))), j’ai découvert deux voix féminines très pures, très douces, celle de la chanteuse du groupe Autour de Lucie et celle, encore inconnue, de la chanson funambule.

Tant que j’en suis à vous parler de RFL

Vendredi, 15 h 10.

J’ai aussi entendu un extrait d’une chanson des Elles, Pamela Peacemaker (pas la peine de me l’offrir), et une très jolie chanson du groupe ( ?) Autour de Lucie : typiquement le genre de texte et de voix que j’aurais détestés il y a dix ans.

 

Ô, qui ne change pas en ce monde labil…

Théodule & le funambule

Vendredi, 15 h.

J’ai entendu, ce matin, sur cette curieuse radio libre dont je parlerai peut-être un jour, RFL 101 (Radio Fréquence Luynes, cela ne s’invente pas), une chanson dont je ne parviens pas à trouver l’auteur ni l’interprète (féminine), hard though I’ve tried. Le distique final, répété quatre fois, donne à peu près ceci :

N’oublie jamais, Théodule,

L’histoire de ce feu* funambule

Quoique le fragment ci-dessus n’en donne peut-être qu’une piètre idée, il s’agit d’une chanson très ironique, très savamment composée, avec une orchestration subtile, et la voix de la chanteuse est extrêmement agréable. Je prie tous les lecteurs de ce carnet de toile de creuser dans leurs souvenirs (ou leur discothèque) : j’ai un besoin presque vital de connaître le nom de cette artiste.

 

*Feu ici est adjectif, et funambule substantif.

Vernissage de l'exposition Coco Texèdre

Tourangeaux,

demain à cette même heure

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n'oubliez pas.

14:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

Le pourquoi du comment, avec le modèle intégré

Les plus attentifs de mes lecteurs auront remarqué que, depuis deux jours, j'essaie d'écrire des notes dont les liens ouvrent une nouvelle page, suite aux conseils savants et si faciles de l'excellent KA. Toutefois, il faut justement que je les fasse manuellement dans l'éditeur html, ce qui n'est pas simple, car l'édition en mode texte ne crée pas automatiquement de nouvelles pages. C'est mieux ainsi, si ce n'est que, pour une note de vingt lignes comprenant six liens, le plus long désormais est de créer les liens ouvrant une nouvelle page (cinq minutes, à vue de nez, pour chacune de ces deux activités...), et, ma fainéantise venant s'en mêler, je me dis que les habitués doivent savoir qu'il vaut mieux utiliser le clic droit, non?

11:35 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Beaux-Arts en deux lieux

Dans le collège de jésuites qu'avaient fréquenté le grand Condé et Bourdaloue himself, fut créée, le 7 octobre 1881, l'Ecole des Beaux-Arts de Bourges, ce qui est l'occasion de saluer les étudiants en arts plastiques qui me lisent par milliers, mais aussi les Berruyers qui sont de proches voisins des Tourangeaux. Coïncidence amusante, c'est ce même jour que fut également fondée l’école nationale des Arts décoratifs de Nice.

jeudi, 06 octobre 2005

Le blues et moi

En écoutant l’album que m’a si gentiment fait parvenir le saxophoniste de Kevin Mark, François Thiffault (Little Frankie Thiffault), j’ai tout d’abord remarqué qu’il y avait, en effet, un fossé entre la prestation sur scène à Montlouis, que j’avais jugée (trop) sévèrement, et le disque, ce qui peut être dû, assurément, à des problèmes d’ordre technique. Malgré tout, je maintiens que je ne suis absolument pas touché par le chant, la voix de Kevin Mark, ni, a fortiori, par ses compositions et ses textes.

Aucune émotion ne passe, pour moi, dans cette voix, qui donne l’impression d’un complet détachement, d’une sorte d’exécution professionnelle, alors que l’essence du blues me semble être une forme d’esthétique expressionniste, dans laquelle l’expression vibrante du désarroi ou de la passion prime sur toute autre chose. Je peux me tromper, je me trompe sans doute, et il est vrai que je n’écoute pas souvent du blues. N’en écoutant guère, je n’en connais pas grand-chose. Le point commun aux trois artistes que j’admire et qui me font, pour le coup, vibrer jusqu’au tréfonds, est cette forme de fragilité si bouleversante : Bessie Smith, Robert Johnson, John Lee Hooker. Le deuxième est, si je ne m’abuse, de l’école de Chicago, dont Kevin Mark se rapproche. Pourtant, c’est le jour et la nuit, à mes oreilles s’entend.

Pour ce qui est des instrumentations, des solos de guitare, des répons entre cuivres  et section rythmique, rien à dire. C’est du blues bien fait, costaud, qui déménage, ou, pour chercher à « faire encore plus djeunns », de la bombe qui déchire sa race. Pas trop mon truc, on l’aura compris, mais nullement équivalent aux horreurs que j’en disais il y a trois semaines. Au temps pour moi, donc. Et album vivement conseillé si vous ne vous reconnaissez pas dans mes goûts en matière de blues. C’est du solide quand même.

***
Play It Loud de Kevin Mark (Blue Hog, 2004)

...123...

Le* Miantonomoh est un beau bateau, etc. --- et qui devait faire ses premiers essais en mer le 6 octobre 1882.

 

* Certes, en anglais, ships and vessels are referred to as she...

Eternal child (Avishai Cohen, en duo avec Chick Corea)

Toujours enfant

Enfant à tout jamais

A mettre la porte sous la clef

A s’endormir à s’enrêver

S’enturbanner de chemins colorés

De pluies de grisailles factices

Et de lumières adventices

 

A tout jamais enfant

Toujours plus jamais grand

Dévorer les songes des autres

Ronger les ongles les peaux mortes

Et glisser grognon sous la porte

Une orange et un cercueil pour le vent

 

A toujours plus jamais enfant

Coco Texèdre aux Bons Enfants

Suite des coïncidences? Je reçois aujourd'hui même de la galerie des Bons Enfants l'annonce suivante:

COCO TEXEDRE
vous invite à découvrir
ses peintures, dessins et livres...
du 1er au 31 octobre 2005
Vernissage
samedi 8 octobre 2005
de 14h à 19h30
à l'espace d'exposition
"du côté des bons enfants"
(près de la place Châteauneuf)
7, rue des bons enfants - 37000 Tours
tél. 02 47 31 30 60

15:09 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (1)

L'insomnie étend

L’insomnie étend ses tentacules calcule s'immisce n'attend plus rien nous n'avons plus rien à attendre rien à attendre d’elle elle tend ses pièges elle a tendu ces filets nous n'avons rien attendu elle nous a perdus égarés nous sommes pris dans ses rets nous voici furieux furets devenus tigres dynasties perdues dans les draps oreillers vagabonds vont volant les plumes au vent une vie sans estime le cauchemar qui nous relie au sommeil et l’insomnie qui virevolte va en pagaille nous escorte est-ce que tu m’as vu souffrir m’as-tu vu saigner aux quatre veines l’insomnie sans pitié à un point de la nuit je déclare tout net tu n’existes pas je veux nier que l’insomnie existe plus de verbes d’action l’insomnie n’est pas une personne juste un vilain mot pas de vilénie délibérée de volonté de nuire ce n’est pas l’insomnie qui c’est moi qui ne dors pas qui ne sors pas de ce tourbillon et les mots aussi se bousculent comme aux tempes le sang comme aux pluies de décembre une froideur nouvelle un piquant retrouvé la froidure revigorée oui comme aux tempes le sang aux tempes d’argent je me fais des cheveux c’est ça et en disant en criant si silencieusement tu n’existes pas ce n’est pas toi insomnie tu n’es rien juste un mot qui désigne un état en disant criant hurlant cela je me poursuis moi-même je continue la lutte et je crée l’insomnie je lui donne une forme et une personnalité une force nouvelle oui elle existe c’est mon enfant je la pygmalionise modèle glaise et tourmente qu’il pleuve qu’il vente comme le sang aux tempes comme un courant d’eau pure un martin-pêcheur aperçu au bord de la Gartempe oh que je voudrais voir cet oiseau coloré mais l’insomnie est là juste le noir le rouge et les couleurs violentes comme le sang aux tempes comme aux tempes le sang s’en va éclaboussant mon sommeil ma nuit plutôt et tu n’existes pas car je n’existe plus épuisé je ne suis plus rien que ce désir sauvage et épuisé dormir enfin dormir c’est cela l’insomnie et comme aux tempes le sang le temps ne passe pas il bat les cartes rebat la mesure combat contre quoi contre rien c’est un combat vain l’insomnie n’est rien et à nouveau je je je

 

Note de tout bois

Juste entre deux tâches ingrates, un petit mot pour vous signaler que ce carnétoile a reçu hier 364 visites, pour 2012 pages vues, soit le record ex aequo avec la journée du 26 septembre. il faut dire que je m'applique pour publier un peu tout et surtout n'importe quoi ces derniers temps...

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Avishai Cohen : Lyla (Nocturne NTCD 343)

Vous souvient-il, bien-aimés et fidèles lecteurs, d’un quiproquo doublé d’une coïncidence tous deux jazzistiques, qui se produisit cet été en ce carnet de toile, à propos d’une mienne note consacrée à un disque du trompettiste Avishai Cohen, et ce au moment où, en vacances dans le Sud-Est de la France, Livy se rendait au concert d’un autre Avishai Cohen, bassiste, pianiste et chanteur, alors en formation trio?

 

Eh bien, cette histoire connaît un infime rebondissement, à faire se pâmer ceux qui, en nombre toujours grandissant, réclament à hauts cris que je tienne enfin ma promesse d’écrire un roman-feuilleton interactif (merci, la Jeune Divorcée), oui, un rebondissement, car ce mercredi, à la médiathèque de La Riche, j’ai emprunté Lyla, disque sorti en 2004 sous le nom du bassiste.

(Pour ceux qui n’auraient pas encore cliqué sur les six liens ci-dessus, sachez qu’ils ont pour seul but de gonfler artificiellement les statistiques du blog en augmentant le nombre de pages différentes consultées. Une sorte de Viagra carnétoilé, si vous voulez. Voyez à quoi j’en suis réduit.)

 

La musique de cet Avishai-là est bien séduisante, me fait penser à mon cher Leon Parker, dans son caractère polyrythmique et son inventivité constante, son croisement de modes de jeux et de genres musicaux multiples, sans qu’il y ait pour autant de dissolution de l’harmonie sonore, ou de la cohérence. La COHérENce est là*, n’en doutez pas.

 

Tout d’abord, Avishai Cohen est souvent présenté comme un bassiste qui a d’autres cordes à son arc. Hum, c’est vite dit. Si vous écoutez le solo de piano qui sert de centre à cet album, Structure in emotion, vous ne manquerez pas de remarquer que bien des pianistes de jazz aimeraient avoir ce touché, ce phrasé, cette suggestion de spectres, et aussi (comme accessoirement) ce talent pour la composition.

Les morceaux qui me convainquent moins (mais c’est plus lié à mes goûts et à mon indécrottable préférence pour le jazz acoustique) sont les morceaux où s’entremêlent échantillonnages électroniques, comme Handsonit, ou The Watcher, composition d’ailleurs signée Dr. Dre. Handsonit est un assez beau morceau toutefois, dans les solos de basse électrique, mais aussi les volées de trompettes (Diego Urcola et Alex Norris), et c’est certainement celui qui réjouira le plus les amateurs de St Germain, par exemple. Pour moi, la vraie beauté de la musique d’Avishai Cohen est ailleurs, et, sans aucun doute, dans Eternal child, duo entre le contrebassiste et un Chick Corea magistral, ou Ascension.

* Si je prolongeais le jeu de mots, je pourrais noter que Cohen crée est l’anagramme de cohérence. Mais je ne le fais pas, n’est-ce pas (prétérition?).

Prix Nobel de Chimie

Une fois n'est pas coutume, je copie-colle une dépêche de l'A.F.., faute d'avoir mieux à dire. Mais c'est une information importante.

*******

Un Français obtient le Nobel de chimie

Le prix Nobel de chimie 2005 a été attribué, mercredi 5 octobre, au Français Yves Chauvin et aux Américains Robert H. Grubbs et Richard R. Schrock pour leurs travaux sur la métathèse en synthèse organique qui ont ouvert "des possibilités fantastiques" pour la fabrication de médicaments

"Les prix Nobel de chimie de l'année ont développé la métathèse pour en faire l'une des réactions les plus utiles en chimie organique", a précisé l'académie royale suédoise des sciences en décernant le prix au Français Yves Chauvin et aux Américains Robert H. Grubbs et Richard R. Schrock. "Leurs travaux ont ouvert des possibilités fantastiques pour, entre autres, la fabrication de médicaments. La création de nouvelles molécules n'est bientôt plus limitée que par notre imagination !", a souligné l'académie. La métathèse est, selon la définition élégante qu'en donne l'académie suédoise, "une danse avec changement de partenaire". Elle est couramment utilisée dans l'industrie chimique, surtout dans la production de médicaments et de matériaux plastiques élaborés.

"Les substances organiques contiennent du carbone élémentaire. Les atomes de carbone peuvent former de longues chaînes ou des anneaux, se combiner à d'autres éléments tels que l'hydrogène et l'oxygène, former des liaisons doubles, etc. Toute vie sur terre est fondée sur de tels composés carboniques mais on peut également les créer artificiellement, ce qu'on appelle synthèse organique", a expliqué l'académie. "Métathèse signifie changer de place. Dans les réactions métathèse, les liaisons doubles entre les atomes sont rompues et recomposées d'une façon qui provoque le changement de place de groupes d'atomes. On obtient ce réarrangement grâce à l'action de molécules catalytiques spécifiques qui permettent la réaction sans subir de modification chimique. Ainsi, la métathèse est un peu comme une danse au cours de laquelle on changerait de partenaire", selon le communiqué explicatif.

C'est en 1971 qu'Yves Chauvin, né en 1930, directeur de recherche honoraire à l'Institut Français du Pétrole (IFP) de Rueil Malmaison (Hauts-de-Seine), a réussi à expliquer en détail le fonctionnement des réactions. Les premiers furent Henri Moissan en 1906 et Marie Curie en 1911. Dans la phase suivante, les chercheurs s'efforcèrent d'appliquer la "recette" pour développer, dans la limite du possible, les catalyseurs. Richard Schrock, né en 1942, professeur en chimie au Massachusetts Institute of Technology (MIT), fut, en 1990, le premier chercheur à "produire un composé métalloïde jouant un rôle efficace de catalyseur dans les métathèses". Deux ans plus tard, Robert Grubbs, professeur au California Institute of Technology, a mis au point un catalyseur encore plus performant, stable dans l'air et qui s'est donc révélé d'une grande utilité pratique. Les trois scientifiques se partageront un tiers chacun du prix, doté de 10 millions de couronnes suédoises (1,1 million d'euros). Le prix leur sera remis le 10 décembre, date anniversaire de la mort en 1896 de l'inventeur de la dynamite et industriel suédois Alfred Nobel, lors d'une cérémonie à Stockholm suivie d'un dîner de gala en présence de la famille royale de Suède. Yves Chauvin, est le huitième scientifique français à être récompensé par le Nobel de chimie. "Je suis plutôt embarrassé, parce que je n'ai pas le vrai profil", a-t-il déclaré, peu après l'annonce de la récompense, sur les ondes de la radio publique suédoise. "Je suis âgé, j'ai 75 ans. (...) c'est pas tout jeune ! Et puis ce que j'avais trouvé, je l'avais trouvé il y a 40 ans! Alors ça fait très ancien". M. Chauvin a déjà prévenu qu'il ne prévoit pas, en raison de son âge, de se rendre à Stockholm afin de chercher le prix.

08:45 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

Pierres blanches

Je ne sais à quand remonte ni à qui je dois cet honneur, mais je découvre ce jour, au début du cinquième mois d'écriture de ce carnétoile, qu'il (le carnet de toile) est répertorié dans l'annuaire de sites non automatisé DMOZ. Par ailleurs, le site de la SLRC a commencé à publier en ligne, depuis trois jours, les entrées quotidiennes du Journal romain de Renaud Camus, précisément vingt ans après leur écriture. Vous trouverez ici l'entrée du 6 octobre 1985. L'entrée du 3, elle, est passionnante dans sa théorisation de l'écriture intime.

Lever matinal

Tombé du lit quoique couché ou endormi fort tard et ma première pensée ou presque va à ce carnet de toile pourtant j'ai bien mieux à faire même avec cet ordinateur ce qui m'inquiète le plus bien sûr c'est d'entendre un peu tousser ou bouger peut-être mon fils une heure avant son réveil habituel l'aurais-je dérangé mauvaise conscience du père blogueur d'autant que je dois aussi mettre plusieurs textes et commentaires en ligne sur le blog Cours 2005 non vraiment j'ai mieux à faire et si j'avais repris sur la table de chevet avant de me lever dans l'obscurité le livre que je lis en ce moment et pour lequel depuis deux jours j'ai retrouvé un peu de temps l'histoire se mettant en place j'en ai aussi trouvé meilleur le goût plus entraînante la lecture il s'agit du dernier Lobo Antunes bien sûr sinon pourquoi écrirais-je en ce torrentiel style?

06:27 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)