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mercredi, 18 janvier 2006

Insight (John Taylor, piano solo)

17 janvier, trois heures de l’après-midi.

Est-ce la glèbe où l’on s’enfonce, ou le grèbe qui, infidèle au lac, se prenant pour une alouette, s’élève jusqu’aux cieux ? Une mélopée vaguement asiatique – mais n’avons-nous pas laissé Gurdjieff dans son himalaya de sons fredonnés – se désenrubanne entre quelques lunaisons. Ma jument va l’amble, me préserve des cauchemars, tout bonnement. Bill Evans est aux cieux, une lune luisant à son œil comme un monocle ; près d’un mont, marmite grouillante aux résonances gaéliques, l’artiste s’incline sur son piano, en un namasté de toute beauté. (C’est le chant de chacun, mais ce n’est pas le mien.) Marcel Duchamp connaît son jour de gloire et se donne libre cours, mais c’est un Duchamp doux, pétri de Schubert, de Debussy, affairé à fourrer son nez dans les valises. Tout cela, c’est du cousu main, d’un vaillant petit tailleur et immense musicien.

En écoute : John Taylor. Insight. Sketch, 2003. SKE 333035.

Triple autoportrait dans le parc de Chenonceau

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Ajouté à 10 h 10 :
Les statistiques de H&F sont indisponibles pour la journée du 16, mais j'ai le plaisir (vain, futile et infantile) de vous annoncer que ce carnétoile a reçu 506 visites le 17, soit hier, et le premier jour, depuis sa création, à passer le symbolique demi-millier.
(Comme les autres statistiques dont je dispose font part d'une fréquentation supérieure lundi, on peut supposer que ce demi-millier a aussi été dépassé le 16...)
***
En écoute :
"La jalousie" de Léo Ferré

mardi, 17 janvier 2006

Une allée de Chenonceau

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Ce sont potences, poternes, poteries, potions, potages...

 

et, à l'horizon, je manque

[... singulièrement ...]

 

de courage.

Christ aux épines

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Ce Christ superbe, sur une commode, dans la cmabre bellement lugubre où Louise de Lorraine vécut ses années de veuvage*.

 

 

 

 

* En fait, elle avait sa chambre au rez-de-chaussée du château de Chenonceau, en face de la petite chapelle, mais la chambre a été reconstituée à l'identique au deuxième étage, ce qui la rend, en son isolement, plus sinistre encore.

21:45 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)

Angelot de Chenonceau

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Hiveroclite

Je pense que ce carnet de toile est très hétéroclite : parmi mes lecteurs les plus fidèles, il y a ceux qui n’aiment pas les limericks, ceux qui n’aiment pas les célébrations, ceux qui n’aiment pas les autoportraits, ceux qui n’aiment pas le jazz, etc. (Il semble que personne n’ait jamais critiqué mes notes topographiques sur la Touraine, mais ça pourrait venir…)

 

S’il me reflète, c’est que j’ai bien des défauts, ou des imperfections, des contradictions, que sais-je ? Il y a, de nos jours, un cliché en littérature : l’idée qu’une œuvre valable est nécessairement multifaceted, multiple, prismatique – comment dire ? Je suis celui qui n’a pas de visage puisqu’il en a trop. J’ai repris mes pérégrinations sur les chemins du Jazeur méridional – autant dire qu’écrire des textes qui « parlent de musique » est ce que je trouve, de loin, le plus difficile… et, pour tout dire, le moins réussi.

 

Enfin, la pluie lave et noie toutes nos amertumes. Il faut continuer.

19:35 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

J’ai mauvaise mine

La dessinatrice – Je vais rendre mes planches en retard.

Le mineur – Ma détresse est un puits sans fond.

Le démineur – Je ne sauterai pas de joie.

La starlette – Si mon agent me voyait dans cet état…

 

Le blogueur – Passe un corbeau, je reprends un verre.

Ready steady

16 janvier 2006.

Peu adepte du jeu de go,
Mais souffrant d’un fort lumbago,
Je veux jouer pour m’en distraire.
À Trinité-et-Tobago,
D’où tu m’envoies un plumbago,
Les échecs sont notre calvaire.

Certes, c’est un peu démago,
Dans les tripots de Chicago,
Jouer comme un fou au poker…
Face à un terrible Iago
Et une infâme virago,
Vite fait, je clame un joker !

De peur d’avoir l’impetigo,
Je ne touche pas au frigo
De ces sinistres dromadaires,
Et je rêve d’un Turbigo
Tout en regardant Vertigo
(Ah, la scène du lampadaire…)

Voici le docteur Zhivago
Qui me réclame tout de go
La main – de façon bien vulgaire ;
Tandis que d’un veau marengo
Comme en un film de Jean Vigo,
Je me sustente. Comme à la guerre… !

A cet instant, rêvant, ergo
Délirant, je vois le logo
De la fac : un fort ventru R.
Il n’y aura pas d’embargo
Sur mes vers, ni, Victor Hugo,
De concurrence belluaire.

 

P.S. : demain, à la même heure, quelques mots sur l'écriture de ce poème...

Vendredi 13, le frisson

Episodes précédents : 1 ; 2 ; 3.

 

Une chanson de Tom Waits dans la tête, un livre d’Attila Joszef à la main, dans la froidure des pierres, heureux, admiratif des statues, des frises, des petites sculptures si fines qui émaillent les différentes voussures, il attendit, attentif au temps qui passe, aux chevaux de la police montée, à l’Electrobus, aux jeunes et moins jeunes femmes, aux toilettes, à cette collègue de travail qui n’était pas Cendrine Nirdre, aux flammèches des torches, et à l’occasion

qui fait le luron.

Au vent la lettre

Les images, les cieux, les coudées, les frimas, les brisées, les territoires, les sagesses, les blessures, les terrasses de couleur, tout cela est si beau.

Steve Coleman & Five Elements : On the Rising of the 64 Paths

Ça commence comme un disque de Steve Coleman, puis ça dérive complètement, dérape, se détourne vers l’inattendu. Autant dire que c’est un disque typique de Steve Coleman.

 

Celui-ci, en un perpétuel balancement entre métaphysique et mathématique, ces deux dieux des musiciens depuis bien avant Johann Sebastian, a été en partie enregistré en concert à Amiens.

Il se compose de huit morceaux, plus une version très épurée – cachée en fin de disque – de Round About Midnight : six compositions originales du génial saxophoniste, et Dizzy Atmosphere, qu’on ne présente plus, selon deux configurations (la cinquième plage, qui dure 6’06”, et la septième, qui dure 7’07” – sûr que c’est exprès).

Ce qui surprend le plus, dans cet album de 2003, c’est la grande variété des tempos. On passe sans transition de la frénésie, l’emballement sans fioritures du premier titre, le presque éponyme 64 Paths Binding, à une ballade superbe, douce, veloutée, mousse sur le velours, intitulée Mist and Counterpoise, dont je me demande après vingt écoutes au bas mot, si ce n’est pas ma préférée.

Bien entendu, Steve Coleman n’a jamais caché son immense dette à l’égard de Coltrane, mais il semble, ici, prendre à contre-pied les arrangements les plus habituels du Maître : sur le premier morceau, par exemple, la basse paisible (Reggie Washington) se heurte à la folie de la flûte (Malik Mezzadri). L’hommage à Coltrane se ressent surtout dans le troisième titre, Call for Transformation, d’une complexité mélodique insensée et pourtant d’une telle évidence que l’on se lève, on danse au gré du vent, on s’allonge, on lorgne vers le sublime. Même les vocalises un peu outrées du flûtiste passent comme une lettre à la poste. (A foolish figure.)

Les recherches sonores de Steve Coleman le poussent à tourner toujours davantage autour d’un son, à se mettre en quête des spirales, vrilles, loopings, figures aériennes en sextette-escadrille. Cela est patent dans The Movement in Self et Eight Base Probing. A contrario, les deux versions de Dizzy Atmosphere sont une forme d’hommage à l’époque du bop, genre certes revisité, mais avec de nombreux tics qui résonnent de manière curieuse au sein de cet album si léger et aérien. Ce côté fugace, insaisissable, vient-il aussi de l’influence grandissante du trompettiste, Jonathan Finlayson, au jeu tour à tour chaloupé, furtif, heurté, formidable, puissant et vivace ? Je ne sais.

 

Enfin, c’est un disque dont il est difficile de se passer – impossible de se lasser ?

 

 

…………

Steve Coleman & Five Elements. On the Rising of the 64 Paths. Label Bleu, 2003.


La bouteille à l'encre

J'avais reçu, le 19 décembre dernier, le courrier électronique ci-dessous, adressé à tous les enseignants-chercheurs qui avaient été partenaires du festival De l'Encre à l'Ecran. À l'époque, je n'en avais pas parlé, car j'avais un accès très limité au Net, et je publiais fort peu sur ce site.

 

Madame, Monsieur,

Nous avons le regret de vous annoncer que l'édition 2006 de De l'Encre à l'Ecran prévue du 29 mars au 2 avril n'aura pas lieu et que le festival s'implantera dans une autre ville à partir du deuxième semestre 2006.

Merci de votre soutien tout au long de ces quatre éditions, soutien qui nous a permis d'accueillir près de 5.000 étudiants de l'Université François Rabelais.

En vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d'année, nous vous prions de recevoir, Madame, Monsieur, l'expression de nos meilleures salutations.

 

Hier, Tronche de cinoche a publié un billet très intéressant sur ce sujet. Je vous invite à aller le lire.

09:45 Publié dans Tographe | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 16 janvier 2006

Faire note de tout bois

Non, c'est vraiment n'importe quoi... Je ne voulais pas me coucher sans vous apprendre que, dans les pays d'origine de mes visiteurs, la Belgique est en train de détrôner (durablement?) la Suède à la troisième place du classement, avec 2,7%, contre 1,9% aux valeureux internautes suédois. Il va falloir que j'aille dire n'importe quoi sur un blog suédois, histoire de maintenir le suspens. Ou écrire plus en anglais.

Allez savoir...

Bon, indulgence ; ces prochains jours, pas de blog... Quelques photos, peut-être, si vous êtes sages.

Bonne nuit, je suis H.S.,

Guillaume

22:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Précision

Irène m'écrit pour me dire qu'elle n'est "pas la seule à avoir eu la fève", et que "ce n'est pas la peine de rajouter une note à ta note". Je me demande bien de quoi elle parle.

19:03 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

...

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18:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

Photo mystère

Je vous invite à deviner ce que représentent les trois photos illustrant une note déjà très ancienne. C'est surtout la deuxième qui devrait vous donner du fil à retordre.

Arithmétique souterraine

Dans l'euphorie de mes vomissements *  et dans la frénésie des commentaires (à moins que ce ne soit l'inverse), j'ai laissé passer inaperçu le deux millième commentaire, qui, comme c'est étrange, est de moi, et parle de chiffres...

 

* Rien avalé depuis trente heures maintenant.

16:10 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

Radios au banc d’essai

Il existe un assez bon test pour choisir ses radios préférées. (Je n’ai jamais eu l’occasion d’écrire à quel point la radio était le média que j’aimais le moins, mais, en voiture, ce n’est pas si mal tout de même, jusqu’au jour où, ayant un véhicule équipé des outils informatiques me permettant de dicter des notes pour ce carnétoile et de les publier en direct, j’aurai pu définitivement me couper du monde extérieur :-))

Il existe, disais-je avant d’être interrompu par un imbécile qui ponctue d’émoticônes ridicules sa parenthèse, un assez bon test pour évaluer une station de radio. Il consiste à choisir une station, puis à zapper dès qu’on entend une ânerie.

A ce petit jeu, la malheureuse Radio Béton, avec ses animateurs sans cervelle ni culture ni rien d’autre je le crains, tient rarement le coup plus de vingt secondes. Ce matin, j’ai quand même tenu quarante secondes sur cette station. Il était question de la liesse (my words, not theirs : les animateurs de Radio Béton ont à peu près trente mots de vocabulaire) lors de l’élection de François Mitterrand en 1981. Puis l’une des animatrices a dit, en ricanant assez sottement : « Oui, il y a eu plein de bébés cette année-là. D’ailleurs, il y avait une chanson, Quand on aura vingt ans en l’an 2001. »

Je tiens à signaler à cette jeune femme que, si elle ne veut pas être grandement surprise au cours de son existence, la grossesse dure généralement neuf mois, et presque toujours plus de sept mois et demi… donc, que, s’il y a eu une influence de l’élection de Mitterrand (en mai) sur la natalité, celle-ci se sera ressentie en 1982. (Par ailleurs, la chanson de Pierre Bachelet n’a rien à voir avec la génération Mitterrand, ou alors j’ai loupé le coche.)

Le test se poursuit. France Bleu Touraine. Une heure d’émission, apparemment, avec pour seule invitée la responsable d’un établissement de toilettage canin. Et on dira après que consacrer deux minutes aux blogs tourangeaux, c’est abaisser le niveau culturel de la station. Toutefois, le choix de l’invité ne compte pas comme une ineptie, et j’attends vainement que la jeune femme ou le journaliste dise une bêtise. Rien, en bien trois minutes. Heureusement, la pause musicale arrive, et le test trouve son couronnement, me donnant la possibilité de zapper illico : en effet, le titre est Afrique, adieu de Michel Sardou, ce beuglant qui devrait recevoir le Prix Cambrai pour l’ensemble de son œuvre.

 

Je sais ce que vous allez me dire : pourquoi ne pas choisir France Culture ou Radio Classique ? Le hic, c’est qu’en dix minutes de voiture, les programmes de ces radios sont très frustrants… Et puis, dois-je avouer que ça me fait plutôt – mais perversement – plaisir d’entendre des idioties pour mieux les fustiger sur ce blog ?

Solde, au masculin depuis 1784

Oui, le substantif solde, au sens d’“action de solder”, comme son pluriel, au sens de “marchandises vendues légalement à un prix inférieur”, est masculin, mais depuis 1784 seulement ; auparavant, il était féminin, et, comme il est apparu dans notre langue en 1675, les plus contre-révolutionnaires d’entre nous peuvent toujours prétendre qu’ils sont plus royalistes que le roi en employant le féminin (alors qu’ils font une faute, bien sûr).

 

De la bathmologie, encore et toujours…

Espagnolette

Ça ne va pas fort. J’en veux pour preuve que, n’ayant rien avalé depuis hier midi, j’ai lu, par ailleurs, les quatre tomes du Chat du Rabbin. Vous dire si ça ne va pas fort.

 

Faut se garder des bandes dessinées pour les jours de maladie… Oui, mais moi, à dix heures et demie, fac inévitable.

 

Construisons un château de sable. Pour l’Espagne, on verra demain.

 

 

Recoins méconnus d'Amboise, 4

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dimanche, 15 janvier 2006

Dualité

Il faut que je donne quelques précisions sur les deux photographies qui illustrent une sorte de poème en prose écrit et publié samedi dans ce carnet, “Hymne”.

 

L’une, qui a pour titre « Bibliothèque municipale » représente le ciel nuageux et couvert au-dessus de la Loire, avec le haut du monument aux morts proche de la place Anatole-France (sa statue dorée), le dôme adamantin de la bibliothèque, et un pylône qui fend l’air pour redresser sa course en un point invisible de nous. C’est un lieu (une vue) bien connu(e) des Tourangeaux.

 

L’autre, intitulée « Trinité », représente, encadrée par un creux dans le mur des jardins du Musée des Beaux-Arts, un horodateur et un lampadaire, notre Renault Clio, garée vendredi à cette place après un créneau somptueux. Cela peut paraître trivial, d’autant qu’il vous faut me croire sur parole : au moment du créneau, il y avait, devant et derrière, des véhicules très proches, et la place de stationnement était un trou de souris. Ce n’est qu’une demi-heure après que je me suis avisé que la proximité de l’horodateur pouvait faire un cadrage intéressant. Après rognage des parties de droite et de gauche pour ne pas avoir à subir la vue de pare-chocs disgracieux, voici l’image. (D’ordinaire, je ne retouche pas. (Diable ! je vous demande bien de la confiance sur parole aujourd’hui !)

Recoins méconnus d'Amboise, 3

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M. Gauvreau fait du très bon pain.

13:55 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

Recoins méconnus d'Amboise, 2

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Deux étoiles en ferraille, et trois branches,

pour un point d'interrogation

lent, terne.

Recoins méconnus d'Amboise, 1

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Sur le panneau :

"Cet orme, dernier d'un ensemble qui fit longtemps la beauté du mail, fut planté aux environs de l'année 1623. En 1972, hauteur 39 mètres, circonférence 5m70."

Il n'y a plus d'orme sur le mail.

 

[Image prise à Amboise le 8 janvier 2006.]

samedi, 14 janvier 2006

Arétin dans toute sa bouffissure ?

"Ah ! il aurait fallu nous montrer, dans toute la beauté de sa honte, dans toute sa bouffissure sanglée de velours blanc, glorieux et obscène, pourri de débauches et de talent, commodément installé dans le mépris pour insulter, donnant le premier exemple d'une de ces situations d'infamie qui s'affermissent en durant parce que la boue durcit, bravant et bavant, polygraphe et pornographe, ruffian de tableaux et courtier de filles, cet Arétin si complet que les plus parfaits gredins de notre tout dernier bateau suivent encore le sillage de sa gondole : car il ne leur a rien laissé à trouver, ni la goujaterie historiée, ni les grâces stercoraires; car il a tout inventé, depuis le système de faire crier ses articles dans la rue avec des titres sensationnels jusqu'à celui de toucher aux fonds secrets, depuis l'art de faire resservir les vieilles chroniques en les démarquant jusqu'à celui de ne jamais applaudir un homme que sur les joues d'un autre ! "  (Edmond Rostand. Discours de réception à l'Académie Française, le 4 juin 1903)