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samedi, 13 janvier 2007

Le tact des G.O.

Nagui, interrogeant le bassiste de Deep Purple, qui vient de citer Bob Dylan en exemple : "OK, he's great, but he's not young."

Le même, un quart d'heure plus tard, en présence de HFT : "Et puis surtout, Hubert-Félix Thiéfaine est toujours vivant."

 

(Renseignements pris, Roger Glover a soixante-deux piges et Hubert-Félix cinquante-huit balais. ('Tain, le con, c' qu'il les fait pas... Nagui, lui, est débile profond depuis 542 lunes et sept jours environ.)

 

Bon, je sais, faudrait pas regarder Taratata.

vendredi, 12 janvier 2007

Meilleur en effets de manche qu'en arithmétique

Mes sensibilités penchent plutôt vers la gauche, mais je n'ai jamais voté socialiste. Ou plutôt si, une fois : au second tour d'une élection cantonale, face à un candidat RPR en faveur duquel un candidat FN s'était désisté après tractations. J'ai donc voté une fois pour un candidat du P.S., comme j'ai voté une fois pour Chirac.

Bref... Là n'est pas le propos. Depuis que je sais que Miss Démagogue Ségolène Royal représentera le P.S. au premier tour de l'élection présidentielle, je me suis dit que 2007 ne risquait guère de changer la donne.

Or... Or... Ce matin, j'ai entendu M. Jean-François Copé déclarer, sur France Infos, qu'un professeur certifié en fin de carrière touchait à peu près 4.100 euros par mois (salaire net). Il se trouve qu'un professeur certifié à l'échelon le plus élevé de la hors-classe touche 2.850 euros (et ceci doit représenter une infime minorité des certifiés sur le point de prendre la retraite). Même un professeur agrégé de lycée, pour ne rien dire d'un maître de conférences, ne touchera jamais 4.000 euros en fin de carrière, même s'il s'est élevé au sommet des barêmes d'évaluation et des grilles salariales.

J'ai trente-deux ans, je suis maître de conférences, et, comme l'immense majorité de mes confrères, je suis titulaire de l'agrégation, qui est le plus prestigieux des concours d'enseignement (bac+5), d'un D.E.A. et d'une thèse de doctorat, ce qui me place, selon les calculs, à un niveau d'études équivalent à bac + 8 ou bac + 9. Vu que j'ai commencé à cotiser pour la retraite et à gravir les échelons hiérarchiques en 1994, en ma qualité d'élève de l'Ecole Normale Supérieure (Ulm), j'ai douze ans d'ancienneté, dans ma fonction sinon à mon grade. Or, je touche, depuis peu d'ailleurs, 2.150 euros par mois, sur douze mois bien entendu. Pour toute prime, je me vois verser une prime de recherche de 600 euros annuelle, et mes diverses activités de recherche et d'administration me prennent tellement de temps qu'il va de soi que je ne fais quasiment aucune heure complémentaire.

Il n'y a pas beaucoup de salariés, dans quelque domaine que ce soit, et qui, à un équivalent bac + 8 et avec douze ans d'ancienneté, touchent aussi peu... Loin de me plaindre, je considère au contraire que je ne suis pas trop mal payé et suis souvent agacé, même, d'entendre certains collègues se plaindre de leurs émoluments, ce qui me paraît indécent, mais quand j'entends un ministre mentir effrontément par populisme puant, il ne faut pas trop me chatouiller.

Autant dire que, si d'aventure je me laissais aller, au printemps, à voter pour la candidate socialiste contre Nicolas Sarkozy par exemple, je le ferais sans enthousiasme mais en pensant très fort à M. Copé.

 

En écoute : "Vanitatus vanitatum" (Robert Schumann, revisité par le Dave Douglas Tiny Bell Trio, album Constellations, 1995)

 

.............

Mince, au départ, je voulais faire une note très concise, voire laconique, du style

 Ce matin, j'ai entendu M. Jean-François Copé déclarer, sur France Infos, qu'un professeur certifié en fin de carrière touchait à peu près 4.100 euros par mois (salaire net). Il se trouve qu'un professeur certifié à l'échelon le plus élevé de la hors-classe touche 2.850 euros. Si je choisis, au printemps, de voter pour Royal contre Sarkozy, par exemple, je le ferai sans enthousiasme mais en pensant très fort aux mensonges de M. Copé.

 

et puis je me suis laissé emporter, car, pour ne pas être mal compris, il faut mettre les points sur les i... Mais l'effet recherché n'est pas le même, n'est-ce pas ?

23:24 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Politique, UMP

Diptyque de Truyes

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Comme j'ai, d'une part et à ma surprise sans cesse renouvelée, plein de place dans ces carnets, et, d'autre part, promis de me calmer un peu sur les autorportraits, voici deux clichés pris le même jour, le 9 décembre dernier, à Truyes.

 

 

 

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La couleur verte (guère perceptible en raison du contre-jour prononcé) est inattendue ici. Le corps de ferme derrière, sans être beau, ne manque pas de caractère. Les nuages dorment désormais.

 

jeudi, 11 janvier 2007

Esprit rouge du clocher

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L'église de Bréhémont, ce mois de décembre, s'était discrètement vêtue de rouge, pour signaler la présence, bruyante et non loin, du cirque de Noël.

Bien sûr, il ne manque jamais, dans nos campagnes et bourgades, un pylône avec ses fils en suspens. il était deux heures cinq. Bientôt, je vous parlerai du wiki que je suis en train de créer. C'est foutraque, ce billet. Mon fils jouant avec ses Lego me fait penser à ces plans délirants du Caïman, des parquets entièrement recouverts de Lego et la pièce "plate jaune" qui manque obstinamment à l'appel.

Ouais, j' parlais d' société de consommation hier. Belle gueule, ouais...

 

(Tant que j'y suis, reparlons du 11 janvier 2006, voulez-vous...)

mercredi, 10 janvier 2007

Monde de fous

Soldes...

Entendu à la radio une interview d'une dame qui déclarait fièrement s'être tenue près des portes de je ne sais quel magasin dès sept heures moins vingt ! Suivait une analyse d'un psychologue qui donnait un nom scientifique à ce genre de comportement. Ce terme, je l'ai oublié, mais, d'après moi, il existe déjà un mot, plus répandu et facile à mémoriser, pour qualifier ce type de comportement : c'est de la connerie !

Société de consommation...

Hier après-midi, vers la fin d'un examen que je surveillais, une étudiante qui avait rendu sa copie dix minutes auparavant est rentrée dans un état d'affolement proprement terrifiant à voir, s'est précipitée vers ce qui était sa place au cours de l'épreuve, et, dérangeant de nouveau ses voisines, fourragea pour en sortir, d'un air triomphant, un téléphone portable. Si on lui avait annoncé qu'elle venait de perdre un proche, elle n'aurait pas eu l'air plus affligée.

Suivez le lien, vers l'ami Chandelin : Ne pas être heureux : un vrai bonheur.

Bon, je sais que je ne suis peut-être pas un bon exemple, puisque, en ce début 2007, je ne possède toujours pas de téléphone portable, et que je ne fais jamais les soldes. Il doit être possible de "faire les soldes", justement, sans arriver trois heures avant l'ouverture du magasin et sans marcher sur la gueule des concurrent(e)s, mais enfin, le peu de fois où je me suis trouvé dans les boutiques de fringues lors des promotions biannuelles, j'ai plus eu l'impression d'être dans un asile de fous que dans un lieu fréquenté par des adultes ayant toute leur tête.

(Suffit, maintenant !)

 

En écoute : Arthur H, Ma dernière nuit à New York City.

18:26 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

mardi, 09 janvier 2007

Ni fée ni affaire

Ce matin, entre plusieurs rendez-vous et surveillances d'examen, j'ai réussi (dans l'université presque déserte (après un lundi peuplé, du matin jusqu'au soir, par les étudiants de troisième année de L.E.A.) et avant d'aller me faire doucher sans parapluie) à coincer l'oiseau Nico Nu, affairé à refaire son tableau vert (qu'à part moi j'ai depuis longtemps baptisé (sur le modèle de "l'escalier le formidable") "le vert-igineux") et à déposer un panonceau Interdit de cracher. Comme, contrairement à l'ami Simon, je ne me promène pas avec mon appareil photo sur mon lieu de travail, vous devrez vous contenter de mes mots... et d'attendre ce qu'en dira le Blog Oranginal, toujours sur le pont dès qu'il s'agit d'élucubrations niconuesques. Il se trouve aussi que j'ai rapidement engagé conversation avec l'artiste, après avoir pu admirer enfin de visu (et pas en photo, once again) ses premiers essais de signalétique, que je trouve très réussis, dans le genre loufoque propret.

Bien entendu, tout ce billet ne doit avoir ni rime ni raison pour ceux qui ne connaissent pas le premier mot de toute cette affaire, et à qui je ne saurais trop conseiller de lire les divers textes de Simon, marqués en lien ci-dessus.

 

En écoute : Wayne Shorter Quintet. "Speak No Evil" (Speak No Evil, 1964.)

Quel phrasé, quelle atmosphère en ténèbres & magie glorieuse, comme si un vieillard couvert de givre sentait renaître la vie à fleur de peau ! Ce n'est pas ça ici.

lundi, 08 janvier 2007

Vivresse pour 2007

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[après semaine jachère]

 

 

On va essayer de vivre une année 2007 moins heurtée, et avec des images qui ne soient pas que des autorportraits (pourtant, j'en ai des gratinés dans mes archives), et de bons mots, l'ivresse des profondeurs et des sommets.

 

[difficile, hmmm]

 

 

 

Hagetmau, 1er janvier 2007.

dimanche, 31 décembre 2006

Ce que dit la bouche sombre

Au retour, la mâchoire infinie des Pyrénées.

À l’aller, sur la route de Saint-Sever, juste avant la Peyrelounque, j’ai surpris une buse juchée à la fourche d’un arbre, au bord de la route. Résonne formidable la voix de Gÿorgÿ Ligeti, qui parle macabre et castration.

Au retour à la maison, les pompiers et le médecin de garde. Pour 2007, nous continuerons de former des vœux. Où sont les dents qui répondent aux sommets enneigés : dans le ciel ou sous la terre ?

samedi, 30 décembre 2006

Time’s Mirror / Train shuffle

Les remous du drap blanc qui va servir de nappe – lors d’un pique-nique pré-électoral – envahissent l’écran sans que l’on sache, le temps d’une ou deux pulsations, si l’action va désormais se transporter sur un navire, dans le ciel des anges, dans une fabrique d’édredons. Ce drap blanc qui frétille, tangue au gré des gestes gracieux de deux figurantes, représente aussi ces fausses mers de théâtre, comme, par exemple, dans la première scène de La Tempête, a lieu le naufrage. Mais aussi, comme tout cela ne dure qu’une poignée de secondes (nous n’aurions pas même le temps de passer sous le drap, la nappe, par jeu), cette image si brève – dans un film qui sait, par ailleurs, prendre le temps des descriptions, des cadrages savants, des démonstrations subtiles – est le miroir du temps, dans l’éclatement des cuivres qui fait suite à la lente et douce mélopée. La tempête après le calme, avec ces ondulations de la nappe, annonce aussi le bringuebalement du train d’enfer, entre deux ères, entre deux lignes, entre deux fenêtres, entre deux arcs-en-ciel. Duvet de plumes d’eider s’échappant d’un trombone folâtre.

vendredi, 29 décembre 2006

Touraine sereine ™

Cette nuit, entre deux eaux, j’ai rêvé qu’une entreprise – un comité politique ? un organe de presse ? – avait repris le nom de Touraine sereine, et je ne cessais de revenir en arrière et de réfléchir aux possibilités de déposer la marque Touraine sereine. Il y avait, dans mes rêveries, une scène récurrente, au cours de laquelle j’allais voir le responsable (P.D.G., sénateur, etc.) pour lui indiquer que ce nom était une marque déposée et qu’il allait falloir « cracher au bassinet » (il me semble bien avoir employé cette expression, qui n’est pas de celles qui me sont familières). Parfois aussi, je cherchais auprès de quelle instance il fallait faire breveter un nom de marque. Puis aussi les sigles ®, ™, et © dansaient devant mes yeux.

 

Tout cela était tout à fait idiot, mais il n’est pas négligeable de signaler que c’est l’une des premières fois – et peut-être la première – que je rêve de ce carnétoile, d’une manière très métonymique, toutefois.  Je me demande aussi ce que peut bien signifier cette histoire de marque déposée : crainte du plagiat ? Le fait est qu’aucun des textes ni des images que je publie ne sont protégés par un quelconque copyright ; mais il faut bien dire que le risque du plagiat est très minime. (En tout cas, les rares éditeurs à qui j’ai pu proposer certains de mes écrits les ont toujours refusés, avec une belle constance.) Pas de protection par copyright, mais pas même de sauvegarde très minutieuse : certaines pages sont sauvegardées, d’autres non ; tout cela ne me tourmente pas vraiment.

 

 

En écoute: "Serene" (J.-M. Padovani Septet. Tribute to Eric Dolphy.)

17:37 Publié dans Ruses de Sioux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

jeudi, 28 décembre 2006

Blousonne toujours, tu m'intéresses...

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HELEN : Self-portraits? Oh! Well, I suppose you've got to draw pictures of yourself, no one else would. Hey! Is that supposed to be me?

 

(Shelagh Delaney. A Taste of Honey (1959).

Methuen, p. 14)

mercredi, 27 décembre 2006

Miroir cata

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Après La Flèche, voici Loches (même manteau, mais ouvert).

(On n'a pas plus bref.)

mardi, 26 décembre 2006

Presse à miroir

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Ce qui compte, m'a-t-elle écrit, c'est le ruban, la bobine de film qui se dévide, comme quand il était gosse / comme un chien qui rongeait son os, et pas l'effondrement, la tenue plus ou moins rigide, hiératique, sur le point de s'effriter en autant de miettes, de mailles filées. La lune alors était amie...

(Et si tu disparais dans un carambolage ?)

lundi, 25 décembre 2006

32, fillette

 medium__32_fillette_.JPGCelui-ci n'est pas, techniquement ni à proprement parler, un autoportrait, puisque c'est mon fils, cinq ans et demi, qui appuyait sur la détente de l'appareil.

 

C'est une petite photographie en cadeau de Noël à ceux de mes étudiants qui aimeraient voir enfermé cet animal nuisible. (On se tient fort bien debout, dans une fillette. Ce que l'iconographie de la Troisième République n'a pas propagé, comme erreurs...)

dimanche, 24 décembre 2006

Pynchattemites

Lectures au fauteuil... Je ne connaissais pas le substantif catamite.

Honte à moi, peut-être. Page 154 d'Against the Day, l'énorme roman récemment paru de Thomas Pynchon : "But inwardly, deep inside, "he remained the catamite of Hell, the punk at the disposal of all the denizens thereof, the bitch in men's clothing."

Après une rapide recherche, je découvre que ce terme se traduirait assez bien par giton. Je pense toutefois ne l'avoir jamais rencontré auparavant. D'après la WP anglophone, il viendrait de l'étrusque catmite, qui serait lui-même une déformation du nom grec Ganymède. (Ah, il serait tentant, tout de même, de traduire par "le ganymède des Enfers", avec un g minuscule.)

Les chercheurs spécialisés dans l'histoire de l'homosexualité et de ses perceptions pourront s'informer aussi auprès de Rictor Norton, qui cite un bref article publié dans le Post-Angel (!) en 1701. Pour ma part, je m'interroge sur l'éventuelle parenté entre le latin catamitus et le français chattemite. Pure coïncidence, à en croire le Robert culturel, qui réduit ce substantif (également adjectif ("des manières chattemites")) à la composition par juxtaposition de chatte et de mite, nom ancien du chat.

(Aussi... c'est le terme qu'emploie Brendan Rau, dans sa traduction récente de la 61ème Elégie de Catulle, comme équivalent de concubinus. (L'immarcescible (quoiqu'il doive être mort depuis lurette) Maurice Rat choisit "favori", qui me paraît faible. Non, vraiment, il faut préférer giton.) D'après l'irréprochable Concordance des Oeuvres de Shakespeare, ce mot n'apparaît jamais dans les pièces ni les poèmes du Barde. En revanche, on trouve, à l'acte IV du Sejanus de Ben Jonson, un très beau distique qui se clôt par catamite :

He is, with all his craft, become the ward

To his own vassal, a stale catamite

 

Un giton rassis ? Je vous en donnerai, du quignon, de la flûte...

Dans un ordre d'idées légèrement différent, ce terme se retrouve, assez logiquement, dans maintes traductions de textes fondateurs des Pères de l'Eglise (ouh la, triple génitif, faudrait éviter ça...), comme dans la version que donne C.L. Cornish du De Utilitate Credendi de Saint Augustin. Aussi faudrait-il préciser que Saint Augustin employait lui-même catamitus : "Nonne cernis, ut Catamitum Bucolicorum, cui pastor durus effluxit, conentur homines interpretari, et Alexim puerum, in quem Plato etiam carmen amatorium fecisse dicitur, nescio quid magnum significare, sed imperitorum iudicium fugere affirment; cum sine ullo sacrilegio poeta uberrimus videri possit libidinosas cantiunculas edidisse?".

Bien. Assez de vaine érudition.)

Dans tout cela, je me suis éloigné de Thomas Pynchon, dont le volumineux roman toujours m'attend, sur le fauteuil.

Ceux qui pieusement...

L'excellent Chandelin a publié hier un billet intitulé Une terre perdue, auquel je souscris entièrement. Mon incurie informatique aidant (ou plus exactement: obstant), je suis, pour ma part, tributaire des petites publicités et fenêtres bondissantes dont mon hébergeur fait ses choux gras*, mais, à cette impureté près (!), je ne saurais, mieux que Chandelin, dire l'aversion et l'effroi que m'inspirent les vaseux communicants de la blogosphère.

 

* Détournement éhonté d'expression idiomatique.

Esperluette au frigidaire

Ce n'est rien, pensa-t-il. Puis décampa, prit la poudre, se tira avec l'héroïne, et alors macache les adieux ! Sans même pousser de simiesques hurlements, sans se demander même s'il avait vu juste, il prit le taureau par les cornes, et même si c'est un jour orange je m'en tape, je me barre. Prit aussi la poudreuse, le mauvais virage avant l'avalanche. Mourir dans le feu d'un sati comme une épouse hindoue, tard venue, sur le bûcher presque lancée, ou droguée peut-être, une autre forme encore d'héroïsme béat. Chacun sa sainteté, pensa-t-il en plantant le bout du bâton dans la neige décidément trop lourdement damée. Dépassé par les fuseaux horaires, comme si jamais avant il n'avait skié dans les montagnes rocheuses (ce bonnet, pensa-t-il, me rend beau), il s'interrogea : peut-on attraper froid par les jambes ? Par les sentiments plus sûrement, mais c'était encore une autre affaire, paire de manches ou poisson à frire, enfin c'était autre chose, et les pleins et les déliés n'auraient pas ce crime sur la conscience. Il se demande bien, tout de même, où et comment tout cela va finir. Dans tout mauvais film, il y aurait une trace de sang atroce sur le mur, et atroce de réalisme bien sûr (fausse). Dans tout mauvais film, aussi, je me réveillerais en sueur. On n'en est pas très loin, pensa-t-il. Ronge tes barreaux avec tes dents, la dinde - de son gloussement macabre - t'attend. Les passants verront son ombre difforme s'allonger sur le macadam. Du raisiné, encore un verre !

samedi, 23 décembre 2006

Marcel Fajoux reprend du galon

Sans la vigilance de Simon, je ne me serais peut-être jamais aperçu d'un commentaire laissé par un visiteur anonyme en réponse à l'un de mes billets : en effet, le surnommé Oo, petit-fils putatif de l'énigmatique Marcel Fajoux, a laissé un commentaire sur le méta-blog, et non sur Touraine sereine, où est pourtant publié le billet avec la photographie de la plaque commémorative en question.

Accessoirement, ce qui me semble ennuyeux, avec l'archivage sur le métablog, c'est que les internautes qui font une recherche via Google ne se retrouvent plus directement sur le blog de l'auteur (dans ce cas précis : moi), mais sur Touraine Blogs.

Pour répondre à Oo, disons que je n'ai pas eu plus d'information depuis. Il est à remarquer que, d'après Oo lui-même, Marcel Fajoux ne semble pas avoir eu d'autre mérite distinctif que l'art d'être grand-père...

vendredi, 22 décembre 2006

By the Sea

Il y a un an précisément, il était question, dans ces pages, du roman d'Abdulrazak Gurnah dont je viens de découvrir qu'il avait été traduit en français, aux éditions Galaadé, et pas très bien, apparemment.                 (Mardi 19 décembre, aux étals de la librairie Le Livre, s'offrit à mon regard le nom, cher entre tous, d'Abdulrazak Gurnah. Mais, en feuillettant le roman, je trouvai la langue plutôt laide ou triviale, dans l'ensemble. Or, ce n'est pas là du tout l'effet de la prose de ce grand écrivain.)

Cela demanderait vérification plus ample.

jeudi, 21 décembre 2006

Lézard des froids

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Il est retrouvé ? Quoi ? L'autoportrait !

C'est le cercle allé / Avec l'eau des jours.

 

(Aujourd'hui encore, à mille lieues de mes pensées, l'hiver mord dans une orange.)

mercredi, 20 décembre 2006

Erreur sur la personne

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             Tiens, je voulais publier un autorportrait, et je m'avise que je ne suis en rien dans le viseur.
(Dénoncez-le au proviseur !)
Bref, c'était ----- la Loire, le 8 novembre. Ce matin, je vous l'assure, il fait nettement plus frisquet.
**************
En écoute : Enrico Pieranunzi, Marc Johnson et Joey Baron. "Quando le donne avevando la coda" (Play Morricone, 2002).
(Qu'est-ce que c'est bien, ça swingue, ça chante, tout en douceur, et les nuits fermentent, au clair des lanternes. Pourtant, j'ai toujours la main droite nettement plus glacée que la gauche. Rappelons-nous les cormorans, et le sentiment qui meurt ne sera qu'un joli souvenir.)

mardi, 19 décembre 2006

Le borgne lorgne

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Sans doute ai-je déjà publié cette photographie, mais, comme elle reflète étonnamment mon état d'esprit actuel, je ne prends pas la peine de vérifier et la refourgue sans vergogne. Après quatre jours de jachère, ce carnétoile se renouvelle un petit peu. (À peine si j'ai remarqué que la note précédente, si brève et anecdotique fût-elle, était la 1400ème en dix-huit mois de hauts et de bas.) En ce moment, plus que jamais la tête dans les bouquins et la main à la plume, je délaisse ces pages, il est vrai. Il est douteux, toutefois, que je devienne moins rare après le 23, car je n'aurai plus d'accès haut débit durant une dizaine de jours.

C'est la vieille rengaine de Noël, les affreux rougeauds en plastique à toutes les fenêtres, la main droite glacée, et la gauche moins froide. On s'effarouche toujours d'un rien, car les cheveux font des fourches. Tant pis pour les sentiers de montagne.

 

En écoute : "Stella by Starlight" (Jean-Pichel Pilc. Welcome Home).

jeudi, 14 décembre 2006

Nez en l'air

Avant d'être grillé sur le fil du rasoir, je préfère signaler ici que j'ai proposé, lors d'un cours (shame on me!), de traduire néanmoins par noselessly, ce qui, avouez-le, change des habituels nevertheless, nonetheless et autres however.

Gazehuqiatuseseajudebivak

Voilà, en titre, le "mot" inventé, hier après-midi, par A., dans un document Word, sur l"ordinateur de sa mère. What can it possibly mean ???

mercredi, 13 décembre 2006

Vitraux de Truyes, 4

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Deux notes par jour, depuis lundi. Saint Rémi, priez pour nous !

Deux billets par jour, depuis lundi. Le dollar et le dinar, face à l'euro, se déprécient.

Une image par jour, depuis lundi. Chaque texte contient une multitude de bons points et chaque image repique celle de la veille.

(Dans Apex Hides the Hurt de Colson Whitehead, n'était-il pas question, dans une phrase brève comme un coup de canif, de la vieillesse comme d'un desséchement ? Cliché. Ou était-ce dans le volumineux roman fini juste avant ? Quoiqu'il en soit, faire un roman cratylien quand on s'appelle Whitehead et qu'on est noir...)

Un jour par image, dans la rétine du temps. 

Deux billets par jour, depuis lundi. Jingle coins, jingle all the way.

Deux notes par jour, depuis lundi. Encore un carreau de cassé, Gustave Doré n'était pas vitrier.

mardi, 12 décembre 2006

Neuf neuf neuf ... huiiiiiiiiit !

C'était ici : limericks holorimes, autoportraits dialogués, Antoine Antoniol. (Et moi, c'est pas pour dire, mais je suis la maison Borniol.)