lundi, 18 octobre 2010
Remontées mécaniques (W.M. 10)
Un grand Algérien, Arezki,
N'aimait pas trop le téléski.
"S'il faut que je le confesse,
J'abhorre le tire-fesses !"
Confiait, tout penaud, Arezki.
06:30 Publié dans Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 17 octobre 2010
Ler dla canpane
Non, vous ne m'aurez pas. Pas à ce jeu. Pas à chercher la petite bête : tu as cru pendant deux ans, stupidement, parce que tu n'avais pas réfléchi deux secondes, que dans le titre Mine Boy, le premier mot était un pronom possessif, archaïsme argotique pour my -- avant de comprendre, à peine le livre acheté à Oxford, la couverture orangée devant les yeux, qu'il s'agissait d'un roman prolétarien sur le monde de la mine, une sorte de Germinal africain (aussitôt les poncifs, tout aussi irréfléchis, pleuvent).
En page 27, c'est la Tordue...
La folle tordue ? Where have you stored shoved your gaydar ? ça ne m'amuse plus, tu penses...
Bref, vous ne m'aurez pas. Bref, tu auras écrit 128 fois "Bref" pour n'en plus finir, t'appesantir dans plus de deux mille billets, en cinq ans chrono c'est un long lustre, et allonger le pas, toujours, quand la ville s'endort. Vous ne m'aurez pas, et vous me verrez me tutoyer moi-même, ondoyer dans l'air en cendres, c'est le comble de la rustauderie, de la rusticité : a rustic => un péquenot ? un plouc ? un jacques ? (383, palindrome, tout ça juste pour "the rustics", et encore je n'ai pas regardé l'OED -- non, mais).
Ce qui donne, et le bon air vous va bien, que le Ciel vous bénisse et vous fasse le noeud le nez comme j'ai le trombone à coulisse la cuisse :
The next moment, in the plain dress of rough brownish cloth, which he always wore except upon state occasions, he followed the fool to the gate, where he found him talking through the wicket-grating to the rustics, who, having passed drawbridge and portcullises, of which neither the former had been raised nor the latter lowered for many years, now stood on the other side of the gate demanding admittance.
Tout de même, 383 ! On doit être bien, dans vos Eglogues. (Et dans tes étagères à mégot, hé, cafard ?!!?) Parlez-en à Martin Buber. Mehr Licht !
samedi, 16 octobre 2010
W.M. 9
Une Argentine (Rosario)
Dit à son fils : -- Cesario !
Il faudrait arrêter
De toujours t'entêter
A jouer aux jeux Wario.
13:55 Publié dans Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 15 octobre 2010
Merle-pie (Thierry Beinstingel)
Merle-pie
La première fois qu'on voit l'oiseau, passant en rase-mottes au-dessus des rosiers pour disparaître à l'ombre d'un buisson, on a la vision d'une pie en négatif: la tête blanche au lieu d'être noire, mais la même redingote de chef d'orchestre pour le reste des plumes. Les pies, on les connaît cependant. Des effrontées. Pas le genre à passer en coup de vent pour aller se cacher. Plutôt à se poser devant vous, l'œil brillant de colère, le cou déjeté, grattant furieusement le gazon, caquetant, semblant dire : on est chez nous, on vous tolère tout juste. Rien ne les dérange, ni la voiture, ni les mouvements, ni les bruits. La vue du chat les met en rage. Mais ce sont de bonnes gardiennes : pas une fois elles n'auront permis à un corbeau de s'installer dans le jardin. Ce n'est pas négligeable, ils sont nombreux à tourner dans le coin à la recherche d'un nid à occuper, d'un arbre à coloniser. Si on les laisse venir, c'est fini, ils appellent leurs copains, la famille, et ce sont des croassements à n'en plus finir, une ambiance de Toussaint et de pluie incessante à vous foutre le cafard pour le restant de vos jours. Les pies sont hargneuses mais plus discrètes : commérages brefs, chacun chez soi.
On revoit le volatile plus tard, toujours de façon fugitive, éclair blanc et noir d'un vol rapide, vite caché dans le fouillis des branches. C'est un oiseau craintif d'abord. On insiste pour l'observer, mais même l'immobilité derrière la vitre le fait fuir. Et puis il s'habitue au fil des jours et du printemps chantant qui s'avance, fait éclater les bourgeons, pousser les jonquilles et les primevères. Un matin, il reste perché sur un rameau devant la fenêtre, à découvert. On a le temps de l'observer : la tête d'une mouette, toute blanche avec un bec jaune, la redingote de la pie, mais comme trop grande pour lui, l'allure et la dimension d'un merle. L'oiseau ne ressemble à rien de connu. On consulte des livres, Internet. On se rend à la bibliothèque. On fouille dans les encyclopédies. Pie-grièche ? Pinson ? Pic épeiche ? Non, vraiment, il ne ressemble à rien. Et puis on oublie, on passe à autre chose dans la valse des jours.
Un matin, au moment où l'on sort la voiture du garage, le fils dit : il est là, dans les rosiers. Occupé à fouiller la terre de son bec jaune, il ne pense pas à s'enfuir, ou plutôt, comme les autres, il s'est habitué, il sait qu'ici il ne craint rien quand le chat reste à l'intérieur et ce fainéant de matou ne sort plus guère. Vite, l'appareil-photo. Plus tard on envoie les clichés à la Ligue de protection des oiseaux. On me répond deux jours plus tard, à la manière de l'obstétricien qui pénètre dans la chambre de la jeune accouchée : c'est un mâle, un merle ! On me précise qu'il est atteint de leucysme, un défaut de pigmentation dû à une mauvaise synthétisation de la mélanine contenue dans les plumes et qui provoque cet albinisme partiel. Il paraît que c'est assez fréquent chez les turdidés, mais que le spécimen qui hante mon jardin est particulièrement étonnant avec sa répartition homogène, bien marquée et symétrique entre les zones blanches et noires.
On le revoit deux jours plus tard dans le crépuscule propice aux ébats des merles. Il y en a toujours un de perché au faîte d'un toit et qui lance ses trilles incessants dans un ciel épuré des averses de l'après-midi. C'est l'heure tranquille où la pesanteur du travail se laisse choir comme un paquet de linge à laver. On s'accoude à la fenêtre ouverte, désœuvré. Les autres mâles restent au sol, se chamaillent, plastronnent comme de jeunes hommes aux abords d'un bistrot, parlant de foot et de filles. L'albinos est là, sensiblement plus gros que ses frères en livrée noire. Il en impose, roule des mécaniques. À l'ombre des buissons, une merlette couve peut-être ses œufs, futurs petits oisillons en redingote de pie.
(Thierry Beinstingel. Bestiaire domestique. Paris : Fayard, 2009, pp. 159-62)
09:18 Publié dans Lect(o)ures, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 octobre 2010
Lodève, Larzac, Escandorgue
They travelled by bus and train, westwards through Provence, through flash floods and electrical storms. In Arles they met a French government official who drove them to Lodève in Languedoc. He told them that if they presented themselves at his hôtel in a week's time he would take them on with him to Bordeaux. The skies had cleared, they were not due in England for another two weeks and so they set off on a short walking tour.
This is the region where the causses, high limestone plateaux, rise a thousand feet above the coastal plain. In places the cliffs drop spectacularly hundreds of feet. Lodève stands at the foot of one of the passes, then a narrow country road, now the busy RN 9. It is still a fine ascent, though with such traffic, hardly pleasant on foot. In those days you could pass a tranquil day climbing steadily between towering formations of rock, until you could see the Mediterranean shining behind you, thirty miles to the south. The Tremaines spent the night at the small town of Le Caylar where they bought broad-brimmed shepherds' hats. The next morning they left the road and headed off north east across the Causse de Larzac, carrying two litres of water each.
These are some of the emptiest spaces in France. There are fewer people here now than there were a hundred years ago. Dusty tracks, unmarked on the best of maps, wind across expanses of heather, gorse and box. Deserted farms and hamlets sit in hollows of surprising greenness where small pastures are divided by ancient dry-stone walls and the paths between them, flanked by tall blackberry bushes, wild roses and oaks, have an English intimacy. But these soon give way to the emptiness again.
Towards the end of the day the Tremaines came across the Dolmen de la Prunarède, a prehistoric burial chamber. Then, only several yards further on, they found themselves standing above a deep gorge carved through the rock by the river Vis.
(Ian McEwan. Black Dogs, 1992. Vintage, pp. 138-9)
09:03 Publié dans Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (3)
mercredi, 13 octobre 2010
Portrait of the Artist as Houndstooth
Entrelacements du pied-de-poule : le motif est immanquable, une occupation d'espace. C'est un vertige, la mer élastique qui roule, s'offre, se retire, s'étire en trompe-l'oeil, mailles à l'envers, à l'endroit, en vagues incontournables. Yeux fixés sur la trame pour en percer les secrets : croisillons blancs, crucifix, noirs, pattes velues du tissu, étirements d'araignées sombres, de mouches claires à vinaigre. Eternels recommencements : le dessin pied-de-poule est répétitif, mouvant, en courbes, en ondulations, habité, contenu, nécessaire, superflu, c'est un mirage à force de le fixer, une croyance à force d'illusions.
Thierry Beinstingel. Paysage et portrait en pied-de-poule. Fayard, 2003, pp. 27-8.
06:00 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 12 octobre 2010
Brève
--- Ministres. Plus la réalité leur déplaît, plus ils s'enfoncent dans le déni et l'idéologie...
Ainsi, de la nouvelle antienne des pseudo-polyphonies du gouvernement, Pécresse, Woerth, Soubie et alii : "la réforme des retraites est faite pour les jeunes".
En effet, elle est faite :
1) pour que les étudiants d'aujourd'hui entrent 3 à 5 ans plus tard sur le marché du travail
2) pour qu'ils ne sortent du marché du travail qu'avec une demi-retraite, de guerre lasse, à 65 barreaux (ou à peu près)
C'est bien parce qu'elle est faite pour eux, un peu comme la guillotine pour la nuque, que "les jeunes" se réveillent contre cette réforme... non ?
17:30 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)
(peu de) Café :
Le café n'y suffit pas. Six heures du matin, mardi, pas moyen de dormir, d'où levé depuis deux heures déjà. Pas possible de tenir le coup même avec le café (froid à peine bu, qu'est-ce que ça veut dire). S'est aperçu, le farfadet qui tient son log-book ailleurs, que ça prend moins de temps d'écrire à jet continu que de recopier soigneusement telle ou telle page, et l'odeur du vinaigre blanc n'y changera rien. Sait pertinemment qu'hier dans le bus 10, une fois dépassée la place René-Coty, il a songé à un très beau billet sur une scène de son enfance (de sa jeunesse ?), pour Blême mêmoire, mais qu'elle a disparu (irrémédiablement ? il faut diablement se méfier de ces adverbes) ; c'était en lisant Beinstingel, coincé contre une belle rousse. Au retour, le soir, dans le bus 1A (il faut bien varier les plaisirs), il ne put même pas extirper le livre du sac de toile Mobility Forum (la classe - en toile verte et blanche, pas un rond, une sous-bouse mais australienne, je vous prie). Et à part ça, quoi ? Rémi Latapy a triomphé à Pécorade. Bruit de mobylette NR dans la rue Mariotte. Quitte l'école taurine - pour une ganaderia de formelle ?? Froid, bu, disparu, insuffisant : le (peu de) café.
06:09 Publié dans Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (1)
"La futaie est silencieuse..."
La futaie est silencieuse, aucun oiseau, juste un crissement de parchemin sous les pas. Hiéroglyphes de lierre sur les fûts efflanqués, le sentier est semblable aux couloirs de tombeaux égyptiens, Hathor, vieux hêtre fourbu, bosselé comme une échine de vache, Anubis, ce moignon de racine noire au ras du sol, semblable à une truffe de chien, Isis et Osiris présents dans l'odeur d'humus comme Carter découvrant la tombe de Toutankhamon, torche au bout du bras, jambes écartées dans une exagération du mouvement pour marquer la surprise, documentaire télévisuel ou vieux livre d'histoire-géo, il ne sait plus. Pas à pas, feuille morte à feuille nouvelle, brindilles tombées à bourgeons neufs, le talus s'escalade jusqu'à se détricoter, se tamiser, puis se trouer au ciel, alors seulement parfois des chants d'oiseaux.
(Thierry Beinstingel. Paysage et portrait en pied-de-poule. Fayard, 2003, p. 77)
05:13 Publié dans Sites et lieux d'Indre-et-Loire, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 10 octobre 2010
Rapidité humaine
Je cherche à déterminer si l'expression la Rapidité humaine a une quelconque réalité langagière, et plus je répète les mots rapidité humaine, rapidité, la Rapidité, moins ces mots ont de sens, plus me paraît bizarre, curieux, invraisemblable presque, ce mot de rapidité, rapidité, rapidité, rapidité... Plus me paraît, inversement, normaux, banals, sans insolite, les mots de prestesse, agilité, vélocité, hâte, précipitation, vitesse et même (sans rapport autre que sonore) prestance.
(10 h 10 le 10.10.10.)
10:10 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (5)
samedi, 09 octobre 2010
Petit Faucheux, 8 octobre 2010
Tony Malaby, avec huit étudiants d'un sacré niveau : quatre compositions belles, variées, se suivant -- dans un étrange parcours conduisant du free façon Don Cherry au style West Coast années 60. Then back to now, in a way.
Deuxième partie, plus convenue, d'une certaine manière. Stéphane Kerecki, Thomas Grimmonprez, Thomas Savy + le saxophoniste américain toujours : plus habitués à prendre des risques ? moins tendus (au sens d'une attention, des oreilles ou des perches tendues) ? Le clarinettiste, toutefois, a eu quelques mémorables mélancoliques poignantes envolées.
09:07 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 08 octobre 2010
La Ceinture de jade
Cette vie qui fondait à vue d'œil donnait l'impression d'aspirer passionnément, furieusement, à reprendre la forme sous laquelle elle était originellement apparue : se pelotonnant pour retrouver la position du fœtus dans le sein maternel. Le front enseveli dans ses propres genoux, la vieille avait perdu tout lien avec la vie environnante et, retirée dans le cocon de sa concentration utérine, elle en appelait à Dieu, à son Seigneur. Klevtsov ressentit une telle pitié et une telle tristesse qu'il lui souhaita de tout cœur de rencontrer son Dieu, et de le suivre, accrochée à sa main. Sa disparition n'aurait causé nuls regrets poignants ni dans la maison de l'institutrice du village, ni dans le monde alentour. Et c'est avec cette pensée que, se frayant un chemin entre les rangées de fidèles, il sortit de l'église.
Anatoli Kim. La Ceinture de jade. Traduit du russe par Michèle Astrakhan.
Nîmes : Jacqueline Chambon, p. 104.
10:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
Weshalb, deswegen
How typical of me !
Mardi soir, après une longue soirée, j'ai commencé la lecture de La Mise en scène (Claude Ollier est, d'une certaine façon, ou dans un certain genre d'écriture, un de mes écrivains préférés -- pourtant, je n'ai jamais lu son roman le plus célèbre, ni d'ailleurs aucun des huit tomes du Jeu d'enfant).
Mercredi après-midi, voulant passer un peu de temps au salon avec les garçons, j'ai commencé Bestiaire domestique de Thierry Beinstingel (j'en suis parvenu à "Pigeons : 5"). Le soir même, j'ai poursuivi, à peine quelques instants, La Mise en scène (j'en suis au début du chapitre V, pas de quoi pavoiser).
Et jeudi soir, vers six heures, me trouvant sur la terrasse, puis dans le rond-point de l'impasse, à surveiller Oméga (tracteur, vélo), j'ai saisi le livre arrivé par la Poste le jour même, Black Dogs d'Ian McEwan, dont j'ai atteint la page 30, avec maintes interruptions, le temps d'y admirer bien des phrases, et d'y remarquer aussi que l'action se situe à Saint-Maurice de Navacelles (où je fus ce mois d'août).
Ainsi, alors que je croule encore sous diverses tâches qui vont blinder désagréablement et puissamment mon week-end, me voici à la tête de trois ouvrages en train, dont un au moins n'a rien d'un opuscule. (Mais, si je finissais fissa Bestiaire domestique, le jeudi soir, qui me dit que je ne me saisirais pas d'Eloge de la marâtre le vendredi au petit bonheur, au retour de la fac ?)
Wie typisch Ich !
06:00 Publié dans Ex abrupto, Moments de Tours, Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 octobre 2010
Le Grand Palindrome : Ida Pfeiffer
En quittant Bombay, elle entame un long et difficile voyage par voie maritime, fluviale puis terrestre (caravanes) en Perse, en Asie mineure jusqu'à la mer Noire. Elle retrouve Istamboul le 7 octobre 1848. elle choisit d'écourter son séjour en Grèce pour rentrer à Vienne, en proie à la révolution, le 4 novembre 1848. Son récit,Eine Frau fährt um die Welt, est publié, deux ans plus tard.
23:00 Publié dans Célébrations improbables | Lien permanent | Commentaires (0)
Trace II
I wake on Monday morning to my worst nightmare
Dirty blond sinshine making me squint on my drive
Home-to-the-office as I call my days spent there
Deleting email, retuming calls and watching lîve
Feed of the latest from Iraq whose mouming dead -
Their drawn, bloodless faces and wide, watery eyes
Drawing my office blinds and beat those hills
To the draw, their slouch matches my stance
Behind my desk, where I prepare to sit still,Chained ail day to tenure's incremental advance,
From the academic cradle to the academic grave,
I cut and paste coupons of my achievements and press Save.
Fred D'Aguiar. "Elegies", I,1. In Continental Shelf. Carcanet, 2009.
11:10 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 octobre 2010
1994-2007
08:30 Publié dans Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 05 octobre 2010
Trace I
Li cuens Guillelmes a la chiere membree
Fu toz armez sor la montaigne lee ;
Veit le paien qui ot perdu s'espee,
Dont son cheval ot trenchié l'eschinee.
Li Turs passe oltre plus d'une arbalestee,
Tout en poignant sa mace a detestee,
Envers Guillelmes en vint gole baee ;
Alsi escume come beste eschalfee
Que li chien chacent en la seleve ramee.
(Li Coronemenz Looïs, v. 1066-1074)
10:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 03 octobre 2010
Ce qui tient en éveil
Ce qui tarabuste, empêchant -- réveillé à quatre heures du matin -- de retrouver le sommeil :
-
les nouvelles récentes de mon grand-père maternel
-
le cap passé du 2 octobre (9 ans déjà), sans jamais savoir si C. "marque le coup" ou n'a pas remarqué la date
-
la préparation des services du 2ème semestre
-
les notes de lecture que j'aimerais écrire
-
le cours de M2 sur les premières phrases
-
les retrouvailles et discussions de fin de manif
-
la douleur dans le coude gauche
05:01 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 27 septembre 2010
Illumination I
. [Samedi] Le déglingué tient le coup au café et au jus d'acerola. Passe son temps dans les pâtés, stylographe. Ou publie bribes, images, sur divers sites, publie comme un fou au rythme de ses douleurs abdominales. Ne garde aucune archive, préfère ce choix précaire. Le déglingué qui tient le coup chaque jour au café et au jus d'acerola préfère ces publications précaires ; si jamais les sites sur lesquels il publie, ça et là, ferment impromptu ses comptes, il n'aura plus rien. Il aime ce côté précaire, de n'avoir pas d'attaches, et de savoir ses bâtards semés aux quatre vents... d'être, au fond, éparpillé, traçable partout, et -- en un sens -- également insaisissable.
11:58 Publié dans Le Livre des mines | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 26 septembre 2010
"S'il vous plaie" (W.M. 8)
D'Occitane une vraie merveille,
Ses lèvres carminées groseille :
Rêvons, les gars, rêvons
Qu'elle nous passe un bon savon --
-- La belle peste de Marseille !
19:20 Publié dans Wikimericks | Lien permanent | Commentaires (0)
Questions de temps
Villeperdue, bled paumé. Je ne dois pas être le premier à faire cette vanne, mais c'est si vrai. Cratyle en force !
"Vinaigre blanc" : un billet à écrire pour Blême mémoire (a mental note, then a written one).
Montres. Toutes mes montres sont en panne depuis plusieurs mois. En cours, maintenant que l'année universitaire a repris, ce peut être ennuyeux : je suis contraint de mendier l'heure auprès des étudiants, d'autant plus qu'aucun n'ose m'interrompre (avant-hier, j'ai débordé de dix minutes, et, comme la salle était libre après, ce n'est pas même un collègue furibard ou narquois qui risquait de m'éjecter). Il y a quinze jours, chez un bijoutier, il m'a été confirmé que la pile de la montre Courrier international ne pouvait être remplacée. La montre en métal miroitant Rip Curl (cadeau de mon beau-père, circa 2004) a le bracelet cassé et non réparable ; aucune pertinence à changer la pile de celle-là. La belle montre (seule belle des quatre, d'ailleurs) Certus bleu marine que C. m'a offerte en 1996 "bouffe des piles" : un seul horloger de Tours est habilité à l'ouvrir, et me facture 20 euros à chaque remplacement, d'où l'idée que ça me coûterait moins cher d'en acheter une nouvelle. C'est à un tel achat que j'avais fini par me résoudre, avant de trouver, ce matin, dans le confiturier qui sert de garde-livres et de table de chevet à C., une autre montre Rip Curl, en plastique noir renforcé, autre cadeau de mon beau-père (juste avant sa mort). Peut-être pourrai-je, dans la galerie marchande de la Petite Arche, faire changer la pile pour 6 euros (ou guère plus) ?
(Pour ce faire, et pour voir s'il reste de cet excellent Cahors "La Gaule" Vieilles vignes 2005 acheté un peu au pif hier, je dois retourner demain à la Petite Arche.)
14:00 Publié dans Comme dirait le duc d'Elbeuf, Flèche inversée vers les carnétoiles, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Tout le monde s'entitre
Réveillé en plein coeur de la nuit, tiré de l'insomnie même, cauchemardant des insolences, brûlé à vif par de souterraines terreurs, happé par le halo fragile de la lampe, croyant voir des goules ou les entendre, avec leur accent glaswegien à couper au couteau, il repose (ne repose pas : étouffe, s'offusque, halète) sur un matelas strié qui prendrait bientôt des allures de pluie violente s'il l'hallucinait, et redressé sent son coeur se soulever ; même les linges arrachés du buffet ne le consolent pas.
A-t-il trouvé le temps de se pencher sur l'innocence des formes noires ? A-t-il conçu quelque vaste (vague) projet de cycle romanesque en douze tomes (tous les titres devaient commencer par la syllabe RI - cela a fait chou blanc, long feu, it's petered out all right) ? A-t-il déployé ses regards jusqu'à la commode, puis la porte, jusqu'au buffet où dorment les couteaux ?
(On ne le saura pas.)
Artur Barrio (1945 - ). Sans titre, 1987.
08:45 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 25 septembre 2010
[Ajouter titre du billet ] --- 500 euros
19:47 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (1)
Super divin
Donner, d'une certaine manière, des coups de poing dans le vide -- ou fendre l'air.
Ainsi, d'une certaine manière, aura commencé ce samedi, comme s'est achevé vendredi, à la lecture des 40 puis des 100 premières pages de Saturday. Non sans avoir déliré ou pastiché Cendrars, bien sûr, l'heure était à la décompression (ce que les voisins sexagénaires ont dit de Balzac et Tolstoï.....(me faisant rater de surcroît la rencontre avec Laurent Cohen).....(mais C*** et G***, eux, méritaient la soirée).....).
Je contorte, c'est pénible. J'hyperhypotaxise, non... même pas...!... je sauts-et-gambades en fait ! comme ça... tout droit...! Sans heurts, fleur au fusil... l'épieu en bandoulière... pas déconner, non...!
On n'entend plus le percolateur. (Didascalie futile.)
Ensuite, il reste possible de diverger, de bifurquer, de prendre la tangente, sans tergiverser (ce n'est pas dit). Mois de vendanges (mais on a raté la Foire aux vins). Mois où le ciel prend des couleurs étranges (mais assommé sous le boulot que veux-tu que je m'esbaudisse ?). Mois où la flèche va moins vite que la tortue (or sumpfin' like that). Mois de fringale. Mois de jeûne pour les vieillards. Mois d'épanchements spermatiques (aussi). Mois d'élégance, à descendre d'un pas vif, la tête droite, la rue Nationale (mais personne ne te regarde, pauvre cloche). Mois où l'église Saint-Julien elle-même s'épanche (étrange vendange).
08:18 Publié dans Comme dirait le duc d'Elbeuf, Ecrit(o)ures, Kleptomanies überurbaines, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 21 septembre 2010
Substitut
La chanteuse Zazie, interrogée son nouvel album (septuple), qui compte 49 chansons :
Il n'était pas question de substituer la qualité à la quantité...
Ah, ouf, j'avais eu peur, cinq secondes...
01:55 | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 20 septembre 2010
Travaille dur
Comme j'arrive très tôt au travail, longtemps avant elle, je dépose sur le bureau de Christiane une sorte de haïku hétéromètre et tri-rimant :
attention cafetière allumée
Bonne matinée
GC
Tout en conduisant, j'ai pris 17 photos "de traviole", pour ma série des Guingois du lundi. À cette occasion, j'ai appris l'existence (et les usages) de l'adjectif (?) américain (??) catawampus.
Zou, en salle 63. C'est pas loin, mais / Mon bon café refroidit.
08:27 Publié dans Moments de Tours, WAW, Words Words Words, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)