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vendredi, 08 octobre 2010

Weshalb, deswegen

How typical of me !

Mardi soir, après une longue soirée, j'ai commencé la lecture de La Mise en scène (Claude Ollier est, d'une certaine façon, ou dans un certain genre d'écriture, un de mes écrivains préférés -- pourtant, je n'ai jamais lu son roman le plus célèbre, ni d'ailleurs aucun des huit tomes du Jeu d'enfant).

Mercredi après-midi, voulant passer un peu de temps au salon avec les garçons, j'ai commencé Bestiaire domestique de Thierry Beinstingel (j'en suis parvenu à "Pigeons : 5"). Le soir même, j'ai poursuivi, à peine quelques instants, La Mise en scène (j'en suis au début du chapitre V, pas de quoi pavoiser).

Et jeudi soir, vers six heures, me trouvant sur la terrasse, puis dans le rond-point de l'impasse, à surveiller Oméga (tracteur, vélo), j'ai saisi le livre arrivé par la Poste le jour même, Black Dogs d'Ian McEwan, dont j'ai atteint la page 30, avec maintes interruptions, le temps d'y admirer bien des phrases, et d'y remarquer aussi que l'action se situe à Saint-Maurice de Navacelles (où je fus ce mois d'août).

Ainsi, alors que je croule encore sous diverses tâches qui vont blinder désagréablement et puissamment mon week-end, me voici à la tête de trois ouvrages en train, dont un au moins n'a rien d'un opuscule. (Mais, si je finissais fissa Bestiaire domestique, le jeudi soir, qui me dit que je ne me saisirais pas d'Eloge de la marâtre le vendredi au petit bonheur, au retour de la fac ?)

Wie typisch Ich !

 

jeudi, 07 octobre 2010

Le Grand Palindrome : Ida Pfeiffer

En quittant Bombay, elle entame un long et difficile voyage par voie maritime, fluviale puis terrestre (caravanes) en Perse, en Asie mineure jusqu'à la mer Noire. Elle retrouve Istamboul le 7 octobre 1848. elle choisit d'écourter son séjour en Grèce pour rentrer à Vienne, en proie à la révolution, le 4 novembre 1848. Son récit,Eine Frau fährt um die Welt, est publié, deux ans plus tard.

 

Trace II

I wake on Monday morning to my worst nightmare

Dirty blond sinshine making me squint on my drive

Home-to-the-office as I call my days spent there

  

Deleting email, retuming calls and watching lîve

Feed of the latest from Iraq whose mouming dead -

Their drawn, bloodless faces and wide, watery eyes

 

Pleading to camera lens - fill my scabrous head.

I stare at Blacksburg's hills jutted against the  sky

Drawing my office blinds and beat those hills

   

To the draw, their slouch matches my stance

  Behind my desk, where I prepare to sit still,

Chained ail day to tenure's incremental advance,

  

 From the academic cradle to the academic grave,

I cut and paste coupons of my achievements and press Save.

  

 Fred D'Aguiar. "Elegies", I,1. In Continental Shelf. Carcanet, 2009.

mercredi, 06 octobre 2010

1994-2007

Reading Ngugi wa Thiong'o, October 5th, 2010 : A Grain of Wheat Reading Ngugi wa Thiong'o, October 5th, 2010 : Petals of BloodReading Ngugi wa Thiong'o, October 5th, 2010 : Wizard of the Crow

mardi, 05 octobre 2010

Trace I

Li cuens Guillelmes a la chiere membree

Fu toz armez sor la montaigne lee ;

Veit le paien qui ot perdu s'espee,

Dont son cheval ot trenchié l'eschinee.

Li Turs passe oltre plus d'une arbalestee,

Tout en poignant sa mace a detestee,

Envers Guillelmes en vint gole baee ;

Alsi escume come beste eschalfee

Que li chien chacent en la seleve ramee.

 

(Li Coronemenz Looïs, v. 1066-1074)

dimanche, 03 octobre 2010

Ce qui tient en éveil

Ce qui tarabuste, empêchant -- réveillé à quatre heures du matin -- de retrouver le sommeil :

  • les nouvelles récentes de mon grand-père maternel
  • le cap passé du 2 octobre (9 ans déjà), sans jamais savoir si C. "marque le coup" ou n'a pas remarqué la date
  • la préparation des services du 2ème semestre
  • les notes de lecture que j'aimerais écrire
  • le cours de M2 sur les premières phrases
  • les retrouvailles et discussions de fin de manif
  • la douleur dans le coude gauche

 

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lundi, 27 septembre 2010

Illumination I

.   [Samedi]     Le déglingué tient le coup au café et au jus d'acerola. Passe son temps dans les pâtés, stylographe. Ou publie bribes, images, sur divers sites, publie comme un fou au rythme de ses douleurs abdominales. Ne garde aucune archive, préfère ce choix précaire. Le déglingué qui tient le coup chaque jour au café et au jus d'acerola préfère ces publications précaires ; si jamais les sites sur lesquels il publie, ça et là, ferment impromptu ses comptes, il n'aura plus rien. Il aime ce côté précaire, de n'avoir pas d'attaches, et de savoir ses bâtards semés aux quatre vents... d'être, au fond, éparpillé, traçable partout, et -- en un sens -- également insaisissable.

 

dimanche, 26 septembre 2010

"S'il vous plaie" (W.M. 8)

D'Occitane une vraie merveille,

Ses lèvres carminées groseille :

Rêvons, les gars, rêvons

Qu'elle nous passe un bon savon --

-- La belle peste de Marseille !

 

Questions de temps

Villeperdue, bled paumé. Je ne dois pas être le premier à faire cette vanne, mais c'est si vrai. Cratyle en force !

 

"Vinaigre blanc" : un billet à écrire pour Blême mémoire (a mental note, then a written one).

 

Montres. Toutes mes montres sont en panne depuis plusieurs mois. En cours, maintenant que l'année universitaire a repris, ce peut être ennuyeux : je suis contraint de mendier l'heure auprès des étudiants, d'autant plus qu'aucun n'ose m'interrompre (avant-hier, j'ai débordé de dix minutes, et, comme la salle était libre après, ce n'est pas même un collègue furibard ou narquois qui risquait de m'éjecter). Il y a quinze jours, chez un bijoutier, il m'a été confirmé que la pile de la montre Courrier international ne pouvait être remplacée. La montre en métal miroitant Rip Curl (cadeau de mon beau-père, circa 2004) a le bracelet cassé et non réparable ; aucune pertinence à changer la pile de celle-là. La belle montre (seule belle des quatre, d'ailleurs) Certus bleu marine que C. m'a offerte en 1996 "bouffe des piles" : un seul horloger de Tours est habilité à l'ouvrir, et me facture 20 euros à chaque remplacement, d'où l'idée que ça me coûterait moins cher d'en acheter une nouvelle. C'est à un tel achat que j'avais fini par me résoudre, avant de trouver, ce matin, dans le confiturier qui sert de garde-livres et de table de chevet à C., une autre montre Rip Curl, en plastique noir renforcé, autre cadeau de mon beau-père (juste avant sa mort). Peut-être pourrai-je, dans la galerie marchande de la Petite Arche, faire changer la pile pour 6 euros (ou guère plus) ?

(Pour ce faire, et pour voir s'il reste de cet excellent Cahors "La Gaule" Vieilles vignes 2005 acheté un peu au pif hier, je dois retourner demain à la Petite Arche.)

 

Tout le monde s'entitre

Artur Barrio, 1987.jpgRéveillé en plein coeur de la nuit, tiré de l'insomnie même, cauchemardant des insolences, brûlé à vif par de souterraines terreurs, happé par le halo fragile de la lampe, croyant voir des goules ou les entendre, avec leur accent glaswegien à couper au couteau, il repose (ne repose pas : étouffe, s'offusque, halète) sur un matelas strié qui prendrait bientôt des allures de pluie violente s'il l'hallucinait, et redressé sent son coeur se soulever ; même les linges arrachés du buffet ne le consolent pas.

A-t-il trouvé le temps de se pencher sur l'innocence des formes noires ? A-t-il conçu quelque vaste (vague) projet de cycle romanesque en douze tomes (tous les titres devaient commencer par la syllabe RI - cela a fait chou blanc, long feu, it's petered out all right) ? A-t-il déployé ses regards jusqu'à la commode, puis la porte, jusqu'au buffet où dorment les couteaux ?

(On ne le saura pas.)

 

 

 

Artur Barrio (1945 - ). Sans titre, 1987.

samedi, 25 septembre 2010

[Ajouter titre du billet ] --- 500 euros

 

La porte qui mène à l'étage bat légèrement, mais avec détermination, contre le chambranle. Agacement suprême.
Les litrons dans les sacs, à ranger. Le riz qui cuit à la cuisine, à surveiller.

 

Un monde s'ébranle dans les fioritures quotidiennes. Des adjectifs, un objectif comme un autre, et pas un objet d'écriture ou d'étude. 
Une après-midi passée à écumer de nombreux sites de poésie anglophone (des blogs néo-zélandais, d'obscurs éditeurs de revues du fin fond de l'Arizona) a suffi à renforcer ma déjà profonde, profondément revenue envie d'écrire, de passer mes soirées à écrire.
Il y aurait le roman envisagé il y a deux ans, rue Albert Camus (ça ne s'invente pas), dans de curieuses déambulations, et dont la première ligne n'est pas même couchée sur le papier. Ou traduire Tatamkhulu Afrika (vieux projet). Ou écrire des notes de lecture à chaque livre que je lis (épuisant, pas possible (ou alors, arrêter de lire)). Ou soumettre mes poèmes anglais à certaines des revues citées plus haut.
Abondance ne nuit pas, la corne sous les pieds signe de la quarantaine approchant à vastes enjambées néfastes.

 

Des adjectifs, un objectif comme un autre, et pas un objet d'écriture ou d'étude.

 

Super divin

Donner, d'une certaine manière, des coups de poing dans le vide -- ou fendre l'air.

Ainsi, d'une certaine manière, aura commencé ce samedi, comme s'est achevé vendredi, à la lecture des 40 puis des 100 premières pages de Saturday. Non sans avoir déliré ou pastiché Cendrars, bien sûr, l'heure était à la décompression (ce que les voisins sexagénaires ont dit de Balzac et Tolstoï.....(me faisant rater de surcroît la rencontre avec Laurent Cohen).....(mais C*** et G***, eux, méritaient la soirée).....).

Je contorte, c'est pénible. J'hyperhypotaxise, non... même pas...!... je sauts-et-gambades en fait ! comme ça... tout droit...! Sans heurts, fleur au fusil... l'épieu en bandoulière... pas déconner, non...!

On n'entend plus le percolateur. (Didascalie futile.)

 

Mois d'automne. Fresques de l'église Saint-Martin. Lignières-de-Touraine, dimanche 20 septembre 2009.Ensuite, il reste possible de diverger, de bifurquer, de prendre la tangente, sans tergiverser (ce n'est pas dit). Mois de vendanges (mais on a raté la Foire aux vins). Mois où le ciel prend des couleurs étranges (mais assommé sous le boulot que veux-tu que je m'esbaudisse ?). Mois où la flèche va moins vite que la tortue (or sumpfin' like that). Mois de fringale. Mois de jeûne pour les vieillards. Mois d'épanchements spermatiques (aussi). Mois d'élégance, à descendre d'un pas vif, la tête droite, la rue Nationale (mais personne ne te regarde, pauvre cloche). Mois où l'église Saint-Julien elle-même s'épanche (étrange vendange).

 

mardi, 21 septembre 2010

Substitut

La chanteuse Zazie, interrogée son nouvel album (septuple), qui compte 49 chansons :

Il n'était pas question de substituer la qualité à la quantité...

 

Ah, ouf, j'avais eu peur, cinq secondes...

lundi, 20 septembre 2010

Travaille dur

Comme j'arrive très tôt au travail, longtemps avant elle, je dépose sur le bureau de Christiane une sorte de haïku hétéromètre et tri-rimant :

attention cafetière allumée

Bonne matinée

GC

 

Tout en conduisant, j'ai pris 17 photos "de traviole", pour ma série des Guingois du lundi. À cette occasion, j'ai appris l'existence (et les usages) de l'adjectif (?) américain (??) catawampus.

Guingois du lundi (Driving to work) 015   Zou, en salle 63. C'est pas loin, mais / Mon bon café refroidit.

 

dimanche, 19 septembre 2010

Fuzzy sets

Dans notre maison, de plus en plus, les piles de livres sont de plus en plus nombreuses, et de plus en plus anarchiques, disséminées, de plus en plus piles. Entre les livres pour préparer certains cours, les livres que j'achète chaque dimanche dans les réderies (encore, ce matin, à Marmoutier : La Mise en scène en G-F, un Nodier original de 1841, Leçons particulières de Hélène Grimaud... et L'Emigré de Brisbane), ceux achetés au Livre et pas encore lus (le tome 2 du Labyrinthe magique de Max Aub, notamment, m'attend avec d'autres sur une des étagères de ma table de nuit), les lectures croisées et frénétiques de la sélection du Goncourt (dont nous nous contrefoutons habituellement, mais cette année C. fait participer sa classe de 1ère L au Goncourt des lycéens, on joue le jeu), les ouvrages empruntés à la B.U. (par moi) ou à la Bibliothèque municipale (par les enfants (leur emplacement habituel se trouve entre la table basse du salon et le canapé)), et enfin les autres (L'art du contresens de Vincent Eggericx, Nils Holgersson, Sols de Laurent Cohen) qui forment, avec d'autres encore, une pile bizarre et toujours s'agrandissant sur mon bureau (pareille en cela aux tours rouges du dernier roman de Maylis de Kerangal, Naissance d'un pont), plusieurs endroits très localisés mais démultipliés se sont faits piles. Pas la moindre photographie ne peut rendre cela, ni y donner du sens. D'ailleurs, ces piles n'ont pas de sens. Tout juste les ai-je prestement écrites, pour meubler un petit creux de dimanche soir.

 

jeudi, 09 septembre 2010

Ténèbres à midi

"Des herbes poussent ça et là, et nous avançons en zigzag."

(Ténèbres à midi, p. 112)

 

Vous sentez le sol se dérober sous vos pieds. Tapis vert, et le pont Wilson, pavoisé multicolore, n'a jamais été aussi prêt de chuter encore sur ses piles.

Après Sols de Laurent Cohen (texte très fort sur lequel il faudrait écrire (voilà bien une rengaine de ces carnets)), j'ai lu le dernier roman de Théo Ananissoh, Ténèbres à midi, avant d'enchaîner sur "le Mathias Enard". Théo Ananissoh est écrivain en résidence à Neuvy-le-Roi, of all places. Notre équipe de recherche va peut-être le rencontrer, lui faire tenir une ou deux conférences d'ici décembre (cela reste à confirmer).  J'avais lu Lisahohé lors de sa sortie, en 2005, et avais été frappé par ce ton quelque peu nostalgique, à la Naipaul, et décalé, atypique, dans la production littéraire africaine, essentiellement politisée ou sociale, encore aujourd'hui il faut bien le dire.

Ténèbres à midi est plus fort encore, d'une certaine manière. Il s'agit d'un récit en deux parties : le narrateur, Togolais vivant en Allemagne (et double ambigu de l'auteur), rencontre un conseiller du président avec qui il sympathise le temps d'une soirée parce que, contre toute attente, cet Eric Bamezon, fraîchement rentré d'Europe lui aussi, se confie à lui, et tient des propos pleins d'amertume sur la mauvaise gestion politique d'une Afrique qu'il qualifie de "dégueulasse". Dans la nuit qui suit, Eric Bamezon se suicide, et la deuxième partie consiste, non en une enquête, mais en un approfondissement, par le narrateur, de la figure du suicidé -- notamment lors d'une visite impromptue et magnifiquement décrite à la cour du roi Béhanzin.

Ce bref roman laisse une impression de malaise, car il met les lecteurs européens habitués à lire des textes postcoloniaux face à leurs contradictions en insistant sur le désir de fuite et de migration des Africains, lié à l'incapacité gestionnaire des élites post-coloniales ; le discours impliqué n'est pas loin de redorer le blason de l'époque coloniale, tout en faisant porter la culpabilité principale de l'ère esclavagiste sur les rois africains eux-mêmes... On est donc à cent lieues des discours habituels ou convenus sur la responsabilité de l'Europe, sur les demandes de réparations financières, ou sur les peuples colonisateurs qui ont entravé l'accès à l'indépendance... Selon toute vraisemblance, Théo Ananissoh, à qui demeure la possibilité de se draper derrière le fait que les avis égrénant le roman sont des propositions idéologiques portées par des personnages, n'a pas que des amis dans le milieu littéraire (et au-delà) des expatriés.

Lorsque le narrateur rend visite à la veuve, il demande à voir la bibliothèque d'Eric Bamezon, où deux rayonnages entiers sont consacrés aux oeuvres de Naipaul (cf supra). Pour qui avait déjà lu Lisahohé (cf supra, re), cela n'a rien d'étonnant. Et c'est peut-être dans la volonté affichée, mais pourtant à peine esquissée dans Ténèbres à midi, d'écrire les paysages que l'ombre du grand V.S. Naipaul porte le plus :

Au temps de Guezo ou de Glèlè, il n'y avait pas d'écrivain pour regarder la nature -- les hommes et les paysages ; j'écris donc ce récit avec le désir conscient de suppléer un peu  à l'exceptionnelle indigence des ancêtres. (p. 110)

 

Que penser alors, du point de vue des stratégies narratives et de leur sens, de ce texte qui reste si allusif sur les lieux et les paysages, dans leur chair même ?

 

Théo Ananissoh. Ténèbres à midi. Paris : Gallimard, "Continents noirs", 2010.

 

lundi, 06 septembre 2010

Italiques gibleuses

[Samedimanche.]

Le soir, nous achevons de regarder, à marches forcées, la série Rome. L'après-midi, au réveil de la sieste d'Oméga, je lis, assis par terre, Sols, tout en supervisant le jeu avec les cavaliers romains. Le conducteur du quadrige (l'aurige ?) se nomme Labonnibeul ; le dux du char gris et rouge se nomme Gibleuse.

Fusco.jpg

"Sylvain Fusco, le grand peintre schizophrène" (p. 56)

 

dimanche, 05 septembre 2010

Septième mois de jeûne

Quetsches par couches stratigraphiques, mais sans recours au moindre théodolite GPS.

"L'homme qui narre chavire, navré." (P. Boutibonnes. Le beau monde, § 226)

Les fous sont de sortie. [C'est l'heure défendue où, près des déchets envolés, le béton prend racine. Les hangars éventrés que j'entrevois sont, pour l'instant, flambants neuf. Bientôt y aura plus que ceux qui traînent qui porteront seuls le poids de toutes les chaînes.] Fitz-James :

 

: près d'un sarcophage d'adulte, les archéologues découvrent celui d'un enfant. En véritable drag queen, Marc Antoine ricane. Le soleil accueille à belles dents le jeu des casquettes.

 

Wer liebt nicht Weib Wein and Gesang

Der bleibt ein Narr sein Lebenslang.

 

(Couldn't agree more, Martin.)

 

mercredi, 01 septembre 2010

Comme en quarantaine

C'est reparti.

Déjà une semaine au boulot, à quoi s'ajoutent des achats, hier, de livres qui se sont ajoutés à la pile des livres non encore lus, et, moi qui avais peur, mi-août, de ne plus savoir lire car j'avais passé deux semaines d'abstinence totale, je me retrouve avec quatre livres en train. (Omettre, éviter, biffer systématiquement les expressions se retrouver avec et en train, surtout depuis hier, là encore, après avoir entendu un commandant de pompiers de l'Hérault déclarer à France Info : "on se retrouve avec une végétation en stress hydrique maximal".) Je ne sais à quoi ressemblera l'année. À un pavé ? À un bouquet de muguet ? À un champ de tourbe ambigu ?

Wait and see.

 

08:22 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 04 août 2010

Boulevards de ceinture, 130

Les voix de Murraille et de Marcheret semblent provenir d’un disque qui tournerait au ralenti. Elles s’étirent, dérapent, s’engluent dans une eau noire.

 

Ainsi (et je ne dis pas cela par abus technique) des mots qui s'étirent, gravés d'une main lasse, ou des transcriptions au microphone (dragon dictant du feu à tout perdre, sans tout férir).

 

mercredi, 28 juillet 2010

Boulevards de ceinture, 104

Nous nous consolions, elle et moi, en nous assurant mutuellement qu’il existait encore des fanatiques de Pierre Hamp ou de Jean-José Frappa et qu’un jour, tôt ou tard, les frères Fischer sortiraient du purgatoire.

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mercredi, 21 juillet 2010

Boulevards de ceinture, 94-95

sierra_leone_le50_small.jpg

 

 

 

C’étaient des collectionneurs à la tête froide, rusés, cyniques, impitoyables (on imagine mal le machiavélisme et la férocité que dissimulent ces êtres tatillons. Que de crimes commis pour un « surchargé brun-jaune » de Sierra Leone ou un « percé » en ligne du Japon).

jeudi, 15 juillet 2010

Grand débordement d'activité, I

Vendredi 9. Incapable de conduire le trajet entier – en fait, C. a conduit tout du long, sauf autour de Bordeaux (j’aurais pu m’endormir près de Moustey).

[Ferré et Thiéfaine sont les deux chanteurs que je connais qui parlent du Chambertin.]

Arrivée à Hagetmau, divers rangements, ménage etc.

 

Samedi 10. La Ceinture de jade d’Anatoli Kim. Jackie McLean. Déjeuner sous les arbres.

6 h du soir, course d’Audignon (Deyris) aux arènes de St Sever, aux 9/10 vides (avec Richard). Marty vainqueur, belle prestation du local Plassin, frères Vergonzeanne décidément en déclin. Courtiade use du coudrier sur le cuir des dames. Lalanne pas veinard sur la sans corde. Du beau linge dans le callejon, dont la Zahia des coursayres (Mme Vincent Muiras, il semble). Pointeur débutant archinul, maintes broncas vers la pitrangle.

Soir, petite finale.

 

Dimanche 11, anniversaire d’A. 10 à table, parents, grands-parents, Mamie J. et V.

Matin, ballons et tronçonneuse. Midi, sangria infecte mais le reste impeccable. Cadeaux en nombre pour A., « yes ! » à chaque coup ! Discussions post-prandiales et vaisselle.

5 h, course de St-Cricq (Dargelos), très moyenne (euphémisme), arènes mi-pleines. Bien placés, presque pas au soleil. Même pointeur gamin nul que la veille, en progrès sauf au moment de la comptabilisation finale individuelle (Lapoudge, 19 écarts globalement convenables, totalement oublié, même derrière Dumecq). Lendresse vainqueur. Frères Deyris suprêmes, surtout J.-F. muselant la sans corde après tumade sur Dumecq. Un tourniquet parfait de Lapoudge, capturé sur vidéo.

Soir, finale lamentable à la télé avec bocadillos et victoire de l’Espagne aux forceps.

 

Lundi 12. Mrs Dalloway, en bribes, juste le premier tiers (du moins à 6 h 30 du soir, heure à laquelle j’écris ces bribes elles-mêmes). Boogaerts. Pas de course, mais Défis & Champions en DVD à la télé en guise de quatre-heures, avant bonne promenade au Louts. [Crapaud mort gonflé de vermine en plein soleil au milieu du boulodrome. O. n’a pas compris, A. dégoûté.]

Matin, achat de déshumidificateurs car la moisissure a gagné trop de terrain.

« Quelques enduits et je termine. »

 

Mardi 13. Sur la vieille bécane, toujours (combiné du clavier Fujitsu de 2002 et de l’écran Philips de 2000). Continue Mrs Dalloway. Passage de voitures en trombe sur la route de Monségur. Ratatouille. Saturnin, pour O. (au-delà du ridicule). Acheté le guide vert du Languedoc-Roussillon chez Caldéra. Signe le plus évident, pour moi, de « la grande déculturation », la disparition de guides détaillés, et en particulier des Guides bleus. Regret de ne pas en avoir acheté une pleine fournée quand la collection existait encore, ou de n’en trouver qu’usés, jaunis ou cornés chez les bouquinistes ou les antiquaires.

Furieux de voir le grand cercle où « ils » avaient fait brûler des feuilles et des branches ne pas se remettre de son état calciné – toujours grand pourfendeur in petto (et à haute voix) de l’écobuage. Pas de course aujourd’hui, j’écris ces lignes à onze heures moins dix.

Mrs Dalloway, de Peter Walsh avant midi au dîner de Peter Walsh (‘Bartlett pears’).

Hélicoptères en permanence (avant le 14 juillet ?). Que de remue-ménage aujourd’hui.

Premières idées pour le cours de M1. Different from (/ to, than) → les constructions prépositionnelles après les adjectifs. Autres constructions en from. Utilisations de from dans les textes théoriques (philosophie, littérature, histoire). [Oui, tout juillet dans un seul document.]

7e compagnie, le soir, pour A. – plié de rire à plusieurs endroits. Moins nanard que dans mon lointain souvenir. On a dû pouvoir dire ou écrire, à l’époque, que ça réinventait complètement le comique troupier. Au lit, commencé Underworld, pas longtemps. [La barre d’espace, peu réactive, me fait des blagues, composant des agglutinés.]

 

Mercredi 14. [Neuf heures et demie.] Poursuivi quelques pages d’Underworld, je ne comprends rien aux règles du baseball donc une partir du tour de force stylistique m’échappe. Cela sent un peu le tour de force, dès le départ. À suivre… Vais lire les 25 pages restantes de Mrs Dalloway.

Désintoxication de café presque totale (juste une  petite tasse milieu de matinée). Pas de thé, du tout.

Max Roach & Clifford Brown.

Au lever on a cru au beau, et puis : vent, soleil par intermittences – ça peut donner tout et son contraire.

Après-midi et soirée : Concours de la Corne d’Or à Nogaro. Foule. Belles vaches, sorties festival des sauteurs distrayantes (dont un tout à fait inédit et épatant triple saut périlleux avant et sur la vache par Louis Ansolabéhère), et triomphe de Thomas Marty, tenant du titre et auteur d’un intérieur absolument époustouflant. Le garçon devient meilleur chaque année. Côté trophées, triplé et carton plein de l’Armagnacaise : Barrouillet cordier d’argent ému aux larmes, Ibañeza indétrônable et Baronne vache de l’avenir.

D’où vient la passion et surenchère de Virginia Woolf pour les points-virgule ?

Plus d’hélicos (c’était donc ça).

 

Jeudi 15. Record de la coiffeuse la plus abrutie & la plus inculte pulvérisé. (Jocelyne, dite « Joss », à Hagetmau.) Avouez que la concurrence est rude…

Continué d’ébrancher des gaules – activité essentielle de ce début d’été – au point de devoir manier le sécateur de la main gauche (triple ampoule à l’index de la main droite (mon père avait raison : « mets des gants de jardinage, Guillaume ! »)).

Pas d’Underworld.

Bassine de 6 kilos de prunes quasi achevée (en 4 jours). Pas besoin de faire des confitures, une famille de quatre estivants suffit amplement à la Cause.

Underworld, 100-122.

 

mercredi, 14 juillet 2010

Boulevards de ceinture, 69-70

Je sais bien que le curriculum vitae de ces ombres ne présente pas un grand intérêt, mais si je ne le dressais pas aujourd’hui, personne d’autre ne s’y emploierait.

Course des ombres, vitesse pour rien, nous ne savons ni qui nous sommes -- ni pourquoi nous rêvons. (Brenne : froid léger, puis douceur moite au zoo. 30 avril 2006.)

 

mercredi, 07 juillet 2010

Mine en route

Chronotope. Mûrier. Lundi, en passant le long du petit square de la rue Briçonnet, il m’est soudain apparu que ce lieu, et le moment où les mûres tombant en lourdes grappes s’écrasent âcrement au sol, est l’un des plus beaux de Tours. Mûrier. Epiphanie.

Comme à chaque mois de juillet, les pavois de Michel Gressier, aux triangles colorés flottant dans le vent, ont refait leur apparition, sur le pont Wilson.

Un Modiano dans la poche droite, un Herbart dans la gauche, j’ai pris le bus. Vol d’instants, dont je retiendrai ça : verre brisé sur le parking du Quick, goélands ligériens sur les bancs de sable, dalle effritée sur un trottoir de la rue Mirabeau (je ne l’avais pas vue, l’ai sentie sous mon pied droit, me demandant ce qui se passait). Kleptomanies überurbaines encore et toujours.

Entendu avant-hier : « je me suis acheté un pyjama, mon chéri va être hyper content – c’est une chemise de nuit Betty Boop ».

Nastasia sert, le soir, à la guinguette des bords de Loire. « C’est tellement sympa que ce n’est pas du travail. » (Même plus du travail ?) Dans deux mois, elle sera à Dublin, pour une année à Trinity.

(Sept magnolias place des Joulins. En ai-je assez parlé ?)

 

lundi, 05 juillet 2010

Hôte d'un poids

" Cela faisait longtemps qu'Eibenschütz avait cessé d'écouter.  Toutefois, celui lui faisait du bien que quelqu'un parlât à ses côtés. Il éprouvait ce qu'on ressent parfois en entendant la pluie tomber, sans qu'on puisse non plus comprendre son langage. "

Joseph Roth. Les Fausses mesures. Traduction de Brice Germain. Sillage, 2009, p. 124.

[Das falsche Gewicht, 1937]