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vendredi, 27 janvier 2023

27012023

Ce matin, suis allé aux Tanneurs en voiture, car la bise et l’humidité, par 0°, c’était trop pour mes bronches. C’est bien, aussi, de pouvoir choisir. Le cours de traductologie s’est passé normalement, on va dire, mais une fois encore avec 2 des 6 segments que nous n’avons pas eu le temps de voir en cours je vais devoir me fader une ébauche de corrigé écrit pour ces 2-là. Ensuite, petite réunion avec les étudiant-es réorienté-es de LLCER et Double Licence : 4 sur 8 seulement étaient là mais j’espère que ça a permis d’informer, de dédramatiser et de donner des conseils d’organisation.

 

20230126_174310      L’après-midi, j’étais tellement épuisé que j’ai passé l’après-midi au plumard : pas vraiment dormi, mais j’ai lu presque en entier deux des livres (courts, certes) achetés hier : Funambuler de Shenaz Patel et Sortir au jour d’Amandine Dhée.

Ce n’était pas du tout prévu il y a encore quelques semaines mais je vais aussi passer un semestre en plongée dans les littératures de l’île Maurice. Comme tout ne cesse de résonner avec tout, la page 77 de Funambuler fait tout à fait sens, dans un tout autre sens que celui de l’argument de Patel dans cette sixième « traverse », pour le séminaire que j’enseigne autour de Freshwater le jeudi. Et les pages 94-5, les eussé-je lues plus tôt, auraient magnifiquement servi à la discussion sur le plurilinguisme et les sous-voix lors du séminaire que j’ai animé en novembre pour les M2 ApproDiv.

 

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En écoute : plusieurs albums des Residents (Third Reich’N’Roll, Commercial album, Mark of the Mole, Fingerprince) – groupe/collectif dont je n’avais jamais entendu parler et que je découvre grâce à E.P., qui allait les écouter à Bourges ce week-end.

Soir : Le photographe de Mauthausen, film de Mar Targarona (2018). Assez classique, mais très fort, surtout dans toute la seconde partie. Plusieurs scènes du film s’appuient sur les vraies photos prises et sauvées par Francesc Boix, et dont les originaux sont reproduits pendant le générique de fin. Boix est mort à 31 ans, à Paris, des suites de la tuberculose contractée au cours de ses 4 années ½ à Mauthausen.

 

dimanche, 22 janvier 2023

22012023 (comme à la parade)

Hier soir nous avons regardé les derniers épisodes (5 et 6) de la mini-série adaptée de la tétralogie de Ford Madox Ford, Parade’s End. Comme je l’ai lue il y a longtemps, il m’est difficile de me rappeler ce qui en a été conservé, atténué ou changé – peu importe, en un sens.

 

Deux détails linguistiques, toutefois.

Tout d’abord, sur le sens même du mot parade, qui n’est pas tout à fait un faux-ami mais qui présente la difficulté d’être polysémique en français comme en anglais, mais avec des acceptions différentes. On pourrait parler de polysémie dissymétrique, pour distinguer de la polysémie symétrique de grue/crane par exemple : les deux noms désignent, dans les deux langues, le même oiseau, puis par analogie de forme, le même engin de chantier. Dans le roman de Ford, et dans la série, le nom désigne à la fois la revue et le défilé au sens militaire, mais il désigne aussi le code de conduite aristocratique dont Tietjens semble être le dernier à songer devoir s’y conformer.

Une occurrence du premier sens se trouve dans le tome 2, No More Parades : « Very smart it would look on parade, himself standing up straight and tall. » Toutes les occurrences du tome 3, A Man Could Stand Up (dont le titre joue sur cette même amphibologie, avec l’ambiguïté entre le sens temporel et le sens modal de could), relèvent de cette acception.

L’autre acception fondamentale, qui est au cœur d’une des scènes du 6e épisode, peut se colorer d’une tonalité négative : « But, on occasion, he treated her with a pompous courtesy—a parade. » Dans ce sens-là, il s’agit de vouloir paraître, sauver les apparences : le code de conduite est avant tout là – en français – pour la parade. Dans la seule occurrence du terme dans ce sens, à propos du silence de façade entre Valentine et Mrs Duchemin sur les aventures extraconjugales de cette dernière, le nom n’est pas loin du mot mirage, primordial dans l’œuvre de Ford en général.

fmf nmp.JPGDans la scène vue hier dans le 6e épisode, Christopher Tietjens y déplore auprès du général Campion qu’on pouvait autrefois maintenir « some sense [sort ?] of… parade », et je n’ai noté ni le texte du dialogue ni la traduction précise des sous-titres, mais ce dont je suis certain c’est que dans ce sens la meilleure traduction ferait ressortir quelque chose de l’ordre du panache de Cyrano de Bergerac. Or, le mot français parade (conservé dans les sous-titres, avec la louable intention de conserver toutes les implications du titre général de l’œuvre) ne suggère pas du tout cela. Je donne en regard de ce § le passage dont est tiré la scène en question (cliquer pour agrandir). Comme ceci est extrait du tome 2, No More Parades, on voit bien, et c’est ce qu’il me semblait, que le scénariste de la série, nul autre que l’excellent dramaturge Tom Stoppard, a beaucoup trafiqué, bidouillé, réagencé, call it what you will, l’ordre des scènes. Il faudrait relire la tétralogie (et je ne le ferai pas, je le sais d’avance), mais il me semble que rien ou quasiment rien n’est conservé du tome 4, The Last Post.

En tout cas, difficile de trancher entre le « feuilleté de signifiance » du nom en anglais et la valeur poétique de sa répétition. Sans doute la traduction française du roman aura-t-elle choisi la solution la plus simple : ne pas tenir compte des glissements de sens ponctuels et conserver ce même nom, parade.

 

On s’en avise, je n’ai pas encore devisé du second « détail » linguistique, beaucoup plus ténu heureusement. Il s’agit, toujours dans le dernier épisode, de la métaphore qu’emploie Christopher Tietjens pour expliquer à Valentine les élucubrations de son épouse, ou, mieux que ses élucubrations,  sa façon de vouloir tirer la couverture à elle en tenant des propos outranciers et inattendus qui détournent l’attention de ses fautes morales. C’est ainsi que je comprends, dans sa complexité et au regard du reste de l’œuvre, cette expression : she is pulling the strings of the shower-bath. Si on relit l’extrait du tome 2 que j’ai donné plus haut, on voit qu’une des occurrences de l’expression se trouve dans la bouche du général Campion quand il exhorte Tietjens à divorcer. L’expression, qui disqualifie la conduite de Sylvia, s’oppose donc justement à la façade, au respect des bonnes manières, au fait d’agir à la fois – et c’est là toute la beauté du roman et de la situation de torsion dans laquelle se trouve Christopher – en vertu d’un code d’honneur absolu et du qu’en-dira-t-on.

Pour l’expliquer – et un rapide survol du Web montre qu’elle désarçonne beaucoup d’anglophones, Ford Madox Ford ayant le chic pour construire ses personnages autour d’expressions imagées apparemment usuelles mais qu’il forge en fait de toutes pièces – je ne vois pas mieux que de citer in extenso cet autre passage de No More Parades, qui rappelle entre autres que Ford est, tout autant que Mansfield ou Woolf, un maître du monologue intérieur et même du stream of consciousness :

There was nothing to be done. The amazing activities of which Sylvia would be capable were just the thing to send laughter raging like fire through a cachinnating army. She could not, thank God, get into France: to that place. But she could make scandals in the papers that every Tommie read. There was no game of which she was not capable. That sort of pursuit was called ‘pulling the strings of shower-baths’ in her circle of friends. Nothing. Nothing to be done...

 

L’image la plus proche, en français, pourrait être celle de la douche froide, ou aussi bien celle de l’arrosage tous azimuts (que j’invente, mais j’aime bien, d’autant qu’elle vient renforcer le caractère transgressif, car perçu comme masculin, de la sexualité de Sylvia). En raison des guillemets qui signalent le caractère non usuel de cette expression, le meilleur choix, pour un-e traducteurice, est de calquer : tirer la corde de la douche [?].

 

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En écoute : Quintettes avec contrebasse (Boccherini / Ensemble 415) ; A Winter’s Tale (Tony Hymas Trio, 1992) ; Out Right Now (Maneri/Morris/maneri, 2001) ; Symphonie n° 2 (Brahms / Abbado / Berliner Ph.).

 

samedi, 21 janvier 2023

21012023

On travaille (un peu), on tousse (beaucoup), on se traîne, on reste calfeutré avec du thé et des bouquins (ça ne soigne rien).

Cette nuit il y a eu une altercation autour d’une heure du matin, dans la rue. Et malgré tout, quinteux et m’étouffant, j’étais levé à 6 h 45.

 

Le projet autour d’Isabella Blagden est vraiment lancé.

 

Deux fers au feu ? non, onze ou treize.

Peut-être suis-je influencé par le dernier texte du n° 1 de la revue Papier peint, mauvais drap, ou par les éditions Louise Bottu.

Il y a des baffes qui se perdent (sur mes joues).

 

samedi, 14 janvier 2023

14012023

 

Fini de lire ce matin, au lit, dans la foulée du petit déjeuner fort matinal (7 h 15), le petit roman de Sharon Paul, Le Cantique du rasta, qui a obtenu le Prix Indianocéanie en 2021. C’est très beau, très ramassé, efficace. D’après la 4e de couverture, l’histoire de Nas s’inspire de très près de ce qui est arrivé réellement au chanteur Kaya, que je ne connaissais pas.

 

Pour l’heure, j’extrais du roman les deux phrases suivantes : « Et puis le petit s’en alla. Il vit des amis, et il s’en alla. » (p. 72)

Ces deux phrases n’ont peut-être l’air de rien, mais elles clôturent un passage d’une page et demie : Mémoire, le vieux musicien rasta, se désole de ne pouvoir aider un jeune chien ravagé par les tiques qui le dévorent ; le petit de ces deux phrases, c’est le chien. Avouez que ça ne se devine pas.

 

Hier soir, tard, j’avais posté ceci sur Twitter :

Sharon Paul.JPG

 

Ce matin, j’ai échangé avec un de mes abonnés, qui a commenté ainsi :

A propos de Sharon Paul, est-ce que la situation des autrices et auteurs parfaitement bilingues en anglais et français (Maurice, Ste Lucie, Dominique, pays Cajun…) a été étudiée (souvent trois langues d’ailleurs, contrairement au bilinguisme avec le créole comme en Haïti) ?

À quoi j’ai répondu :

Justement, je me lance dans un projet dont l'objectif est de creuser toutes ces questions-là. Je vais enchaîner avec Priya Hein. J'en ai parlé un peu dans ma vidéo d'hier, autour des livres de Mariam Sheik Fareed et d'Amenah Jahangeer-Chojoo.

 

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En écoute : Push the Sky Away (Nick Cave & the Bad Seeds) – mention spéciale pour ‘Water’s Edge’

 

jeudi, 12 janvier 2023

12012023

Matinée passée à recevoir les étudiant-es d’échange et à faire leurs emplois du temps individuels en fonction de leurs profils. Cela fait douze ans que j’assume cette tâche, en sus de la signature des contrats – et du suivi pendant et après la mobilité – des étudiant-es qui partent un semestre ou une année à l’étranger, et je crois que je commence à saturer.

Après-midi : conseil d’U.F.R. totalement ubuesque. Sur trois heures, plus d’une heure et demie a été perdue à cause d’un collègue qui s’enferrait dans un faux problème, et qui s’est certainement mis à dos (au détriment de la filière qu’il dirige) la totalité du Conseil pour un bon moment.

Retour : pas la force d’autre chose que de lire vaguement la presse en écoutant des disques (Sel de Julien Jacob et Continuum d’Avishai Cohen). – J’ai découvert une poète allemande que je ne connaissais pas : Gertrud Kolmar, morte à Auschwitz à l’âge de 49 ans ; j’ai acheté son recueil Mondes traduit et postfacé par Jacques Lajarrige en 2001 chez Seghers – si mon libraire ne conservait pas un fonds digne de ce nom, je n’aurais jamais fait cette découverte.

Voici les derniers vers de Die alte Frau :

Selten

Dämmert wieder aus mattem Blick der schwache, fernvergangene Schein

Eines Sommertages,

Da mein leichtes, rieselndes Kleid durch Schaumkrautwiesen floß.

Und meine Sehnsucht Lerchenjubel in den offenen Himmel warf.

 

Dans la traduction de Jacques Lajarrige :

Rarement

Dans le regard éteint point de nouveau la faible lueur au loin enfuie

D’un jour d’été,

Où ma robe légère, ruisselante, inondait les champs de cardamine

Et ma mélancolie lançait dans le ciel béant

Des cris d’allégresse d’alouette.

 

jeudi, 05 janvier 2023

05012023

Journée de menues tâches et petites bricoles aux Tanneurs. Le matin j’ai étrenné le pantalon de K-Way ; heureusement que j’arrive tôt, alors qu’il n’y a pas un chat, car ça me fait une touche pas possible… mais au moins, je n’ai pas eu besoin de changer de pantalon dans mon bureau.

 

Depuis hier, j’ai un mal de crâne atroce dès que je mange (sauf petit déjeuner (à cause de la mug de café ?)). Ça s’est fini dans le noir total, au retour de la fac, entre 6 et 7, avant de pouvoir préparer le dîner puis me coucher avec le roman de Jamal Mahjoub, The Fugitives, paru en 2021. Depuis plus de dix ans que Mahjoub s’était réinventé une carrière avec ses romans policiers publiés sous le pseudonyme de Parker Bilal, je l’avais un peu oublié. Tout à fait prolifique, il republie donc aussi sous son vrai nom.

 J’ai sombré dans le sommeil entre 9 et 10 puis me suis réveillé pour attendre C*, qui est rentrée peu avant minuit du ciné-débat avec Sandrine Rousseau.

 

Dans la journée, j’avais pu assister à une brève lecture/représentation de l’Antigone que va monter la compagnie La Course folle en 2024 : outre que je suis le travail de la metteuse en scène, Laurence Cordier, depuis plusieurs années, l’actrice qui joue Antigone est une de nos/mes étudiantes. La traduction est celle d'Irène Bonnaud et Malika Hammou.  Il s’agissait là d’une restitution – d’une petite demi-heure – des 3 premières journées de vrai travail sur la préparation du spectacle, dans la salle Thélème. Créon est interprété par une comédienne ; la question a été posée par quelqu’un dans le public lors du temps d’échange avec l’équipe, mais il va de soi, pour moi, qu’un personnage dont le rôle est aussi explicitement symbolique du patriarcat n’a pas besoin d’une quelconque conformité « réaliste » ou genrée pour être incarné.

Avant de remonter à la maison sur mon vélo – mais sans le pantalon de K-Way (il ne pleuvait plus (il a fait extrêmement doux encore aujourd’hui, quelle catastrophe)) – j’ai croisé ma collègue U*, qui part bientôt pour les Etats-Unis, pour tout le semestre, et avec qui j’ai discuté, ainsi qu’avec notre collègue M*, avec qui je n’avais pas pu rediscuter depuis sa (belle) soutenance de thèse le 9 décembre dernier.

 

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En écoute : Hibrido d’Allen Halloween (j’ai replongé à cause d’un échange sur Twitter)

 

jeudi, 27 octobre 2022

27102022

Cherchant sur le site du Projet Gutenberg des occurrences de fratch/fratchety (celleux qui me suivent sur Twitter savent), je tombe sur un équivalent anglais (tardif) du Homère travesti de Marivaux, lu il y a trente ans ou pas loin : A Burlesque Translation of Homer de Thomas Bridges.
 
Voici les premiers vers du chant I :
 
Come, Mrs. Muse, but, if a maid,
Then come Miss Muse, and lend me aid!
Ten thousand jingling verses bring,
That I Achilles' wrath may sing,
That I may chant in curious fashion
This doughty hero's boiling passion,
Which plagu'd the Greeks; and gave 'em double
A Christian's share of toil and trouble,
And, in a manner quite uncivil,
Sent many a Broughton to the devil;
Leaving their carcasses on rows,
Food for great dogs and carrion crows.
To this sad pass the bully's freaks
Had brought his countryfolks the Greeks!
But who the devil durst say no,
Since surly Jove would have it so?
Come tell us then, dear Miss, from whence
The quarrel rose: who gave th' offence?
 

mardi, 11 octobre 2022

Fouiner / foutoir

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Aux pages 104-5 de L’Usage de la photo, livre d’Annie Ernaux co-écrit avec son compagnon de l’année 2003 Marc Marie, et que j’ai lu hier, Marc Marie, justement, écrit ceci, en légende de la photographie dite « des mules blanches ».

 

Il est donc question, une énième fois, de la façon dont on classe sa bibliothèque personnelle, et du plaisir parfois complexe qu’il y a à fouiner, farfouiller, s’étonner ou se perdre dans le classement d’autrui, quand on n’est pas chez soi.

 

Chez nous, les livres sont classés peu ou prou selon de grandes catégories pratiques telles que celles ici déplorées par Marc Marie (fiction française, littératures africaines et autres francophones, littératures anglophones, littératures en traduction, littérature africaine de langue anglaise, théâtre, poésie, essais) mais sans réel ordre alphabétique, selon des regroupements qui peuvent allier  les ouvrages d’une même maison d’édition (Minuit, Verdier, Dépaysage, P.O.L., Verticales, Aux Forges de Vulcain, Louise Bottu…) ou des pays (Ghana, Nigéria, Kenya, Afrique du Sud par ex. sur les étagères de littérature africaine de langue anglaise), des langues (lusophones, hispanophones, germanophones etc. bien distincts sur les étagères des littératures en traduction).

 

Bref, c’est un peu le foutoir quand même.

 

mardi, 20 septembre 2022

20092022

Reçu ce jour le merveilleux colis automne 2022 des éditions Dodo vole.
 
Au début, j'ai connu les éditions Dodo vole via son éditeur, le grand romancier et traducteur Johary Ravaloson, il y a 5 ou 6 ans je crois. Dès le premier n° des LETTRES DE LEMURIE, singulière et très belle revue annuelle de littérature, j'ai participé aux souscriptions, j'ai parlé de la revue dans mes foutues vidéos...

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Dodo vole est un petit éditeur indépendant. Sophie Bazin et Johary Ravaloson font un travail époustouflant : des romancier-es et nouvellistes surtout malgaches, des traductions, la revue... et aussi de très beaux (et peu chers) albums pour enfants : contes traditionnels en version bilingue, parfois quadrilingue, illustrés par des classes de France et du Sénégal par ex., après un travail d'écriture et de mise en images sous la houlette de Sophie Bazin.
 
Découvrez de grands textes, des auteurs et autrices trop souvent en-dehors des radars. Je recommande très chaudement leur catalogue, et les 5 n° de LETTRES DE LEMURIE. Pour souscrire et acheter tout (comme moi) ou partie (c'est très bien) des parutions de l'automne, c'est ici.
 
Même si vous ne participez pas, n'hésitez pas à partager ce post. Merci d'avance !
 

jeudi, 05 mai 2022

05052022

 

Ce matin, c’était le dernier cours de Littératures postcoloniales et de la diaspora de L3. Impression un peu mitigée car j’ai fait passer un peu à l’abattage les 8 dernières présentations orales (en moyenne, il y en avait plutôt 3 par cours, soit beaucoup de temps pour questions, échanges et reprise), mais c’était le dernier cours avec un groupe d’étudiant-es globalement très vif, très dynamique, assez poil à gratter parfois, mais de façon stimulante. Chose rare, il me tarde presque de corriger leurs copies. C’est aussi une promotion dans laquelle se trouve une demi-douzaine d’excellent-es anglicistes.

 

Après-midi : conseil d'UFR, dont deux heures perdues à discuter du sexe des anges de l'emménagement partiel sur le site Lesseps à partir de 2025.

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Soir : bonne idée, vraiment, d'aller acheter des feuilles quadrillées pour O* juste avant l'heure de la fermeture à la FNAC. Outre que les seules marques vendues là coûtent la peau des nèfles, pas pu résister à acheter deux disques, dont le dernier Oumou Sangaré. / Soir, plus tard : émission de La Grande Librairie avec Annie Ernaux. Pendant l'entretien, je me suis pris à refeuilleter le magnifique Quarto, et à commencer la lecture de La Femme gelée. Quelle écriture exceptionnelle. Deux analogies me sont venues, inattendues, difficiles à assumer ou approfondir totalement : le même creusement à partir des mots que dans les derniers livres de Sarraute ; le même creusement d'un matériau familial / générationnel que les romans de Bergounioux dans les années 80 (mais en beaucoup moins ennuyeux).

 

jeudi, 28 avril 2022

28042022

 

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Ce soir, très belle lecture d’extraits de Zone blanche, roman paru en 2021 – et que je ne connaissais pas – par son auteur, Jocelyn Bonnerave (également percussionniste ici) et Arthur Gillette, guitariste. C’était la première fois (en dix-neuf ans de vie à Tours) que je mettais les pieds et les oreilles au Bateau ivre. Il faut un début à tout.

 

J’ai acheté le roman, que J.B. m’a dédicacé alors qu’en général je ne cours pas après les dédicaces, et pense que ce sera peut-être moins bien que la lecture.

On verra.

 

Cet après-midi, j’ai lu la fin de l’épisode 13 (Nausicaa) et l’épisode 14 (Oxen of the Sun) : Ulysses m’exaspère de plus en plus, en fait. J’en ai fait état lors de mon dernier live Twitch mais là, l’épisode 14 est vraiment du foutage de gueule érudit, à la fois pharamineux dans son écriture et totalement creux dans sa portée.

dimanche, 20 février 2022

20022022

 

J’avais du travail, et je n’ai pas foutu grand-chose : mauvaise humeur et mauvais moral de n’en avoir pas fait davantage. Dans l’après-midi, j’ai lu (mal) une quinzaine de pages de Ulysses afin d’avoir « de quoi dire » pour le troisième live Twitch de demain soir.

Le soir, j’ai terminé de lire Wunderland de Caitriona Lally, second roman de cette jeune autrice irlandaise, choisi presque par hasard sur les étagères d’Irish fiction de l’immense librairie Kennys Bookshop la semaine dernière : bonne pioche, car c’est à la fois drôle, grinçant et très dérangeant. C’est un roman très juste, je pense, sur ce que ça représente réellement, dans les détails, de vivre avec une personne gravement dépressive et suicidaire. C’est aussi un roman qui, dans la mesure où l’action se déroule à Hambourg, multiplie les jeux translinguistiques entre l’allemand et l’anglais, et dont le personnage masculin principal ne cesse d’imaginer, en anglais, de nouveaux noms collectifs, pas seulement pour les animaux. On l’aura compris, c’est le genre de roman que je lis avec une part de mon attention captée par l’hypothèse de la traduction.

Abyss dominical : gagné 90 à 80 contre O*.

Au fond, je crois que je n’aspire profondément qu’à une chose : la retraite. Mais elle n’arrivera, au mieux, que dans vingt ans.

 

dimanche, 13 février 2022

13022022 (fantôme)

 

ghost.jpgLe jour des 77 ans de mon père, et la veille de notre retour en France, je me lance, dans le salon donnant sur le vieux bourg de Salthill, à Galway, à la découverte de Joseph O'Connor - si chaudement et souvent recommandé par sa traductrice Carine Chichereau. Des milliards d'autres fers au feu mais on ne peut pas toujours attendre... Le roman tourne autour de la figure, essentielle, de Molly Allgood / Maire O'Neill, actrice qui a notamment créé le personnage de Pegeen dans The Playboy of the Western World mais qui fut aussi le dernier amour de Synge.

 

jeudi, 28 janvier 2021

Okay Bergou

Parcouru le n° des Cahiers de l'Herne consacré à Bergounioux.

La plupart des textes font ressortir l'aspect le moins intéressant de l'écrivain, son côté pisse-copie et donneur de leçons qui rit quand il se brûle. J'avais beaucoup aimé lire les différents tomes des Carnets de notes, car voir le travail dans sa continuité est fascinant, et il y a évidemment de vrais bonheurs d'écriture.

Là, dans ce numéro spécial, il y a un texte (inédit ? repris d'une de ses innombrables contributions à des revues ?) de Bergounioux lui-même, sur la génération de 68, et qui est absolument hérissant, ou navrant, de bêtise confite, paradoxalement très Biedermeier : l'embourgeoisement réac des anciens communistes qui fustigent "les jeunes", et qui ne se rendent pas compte que c'est leur participation enthousiaste au productivisme industriel qui a contribué à la catastrophe écologique dans laquelle nous sommes empêtrés (et dont, d'ailleurs, Bergounioux a au moins la décence de ne jamais parler). On a vraiment envie d'écrire "OK boomer" en marge d'une phrase sur deux.

 

dimanche, 10 janvier 2021

Séances lambrissées

Grande léthargie aujourd'hui. Et dire que je dors très bien ces dernières semaines. Tant mieux, d'ailleurs.

Pas corrigé la moindre copie ce week-end, la honte absolue.

 

Chaque matin depuis que mes parents m'ont apporté le vélo d'appartement, je fais une séance de 30-40 minutes, en écoutant à chaque fois un des vinyles de la collection installée dans la chambre d'amis. Ce matin, c'était une (longue) face d'un disque de Duke Ellington avec son quindectet (enregistrements de 1954, il faudrait citer tous les musiciens, pas seulement Johnny Hodges (et il faudrait surtout creuser toute l'histoire complexe des orchestres de Duke Ellington)), avec, pour lecture, un article de Paul Zumthor sur l'intertextualité dans les textes médiévaux (il y distingue notamment les modèles "verticaux" des variations "horizontales").

Hier matin, j'avais associé le troisième LP du coffret Eric Dolphy A The Five Spot avec plusieurs lettres de D.H. Lawrence : ce volume de lettres choisies de D.H. Lawrence entre 1923 et 1930, récupéré je ne sais où, traînait à la buanderie, et je m'étais mis à en lire une par ci une par là il y a quelques semaines, au gré des lessives. Lecture très étonnante, pour moi qui n'ai lu, je crois, aucun roman de D.H. Lawrence, seulement des poèmes et des nouvelles. Il y a vraiment des pépites, des réflexions qui en disent long sur la vie intellectuelle dans l'entre-deux-guerres. (J'aurais dû remonter le livre pour noter ici quelques-uns de ces passages.)

Vendredi, j'avais allié mon vieux disque Whomp That Sucker! de Sparks (avec lequel j'ai appris l'anglais (ce raccourci faux est délibéré)) à d'autres lettres de D.H. Lawrence (très congruent).

 

À la fin de l'automne, vu la météo, j'ai dû interrompre mes virées en vélo dehors, de sorte que le vélo d'appartement tombe bien. Aux beaux jours, il faudra reprendre les excursions, car ça n'a rien à voir, tout de même.

 

vendredi, 08 janvier 2021

Polyphonies

Difficile de se tenir à l'écriture quand le reste du travail rend tout cela plus difficile encore. Au moins, j'ai le prétexte, parfois, que le travail m'a empêché d'écrire. Ces jours-ci, je suis accaparé par les signatures de programmes d'études des étudiant-es qui postulent pour un semestre ou une année dans les universités partenaires d'Asie et d'Australie. Est-ce l'effet de l'étouffement ressenti avec les confinements, il n'y a jamais eu autant de candidatures.

 

J'ai passé une partie d'après-midi à lire, au salon, dans un des deux cabriolets offerts par mes parents, le roman de la romancière tunisienne Hella Feki, Noces de jasmin, paru l'an dernier aux éditions Lattès. Sans l'admirable Ahmed Slama, je n'aurais pas eu vent de ce livre. La structure et le fonctionnement narratif (alternance de 5 narrateurs à la première personne, dont un non-humain (la cellule)) rappelle le roman de Véronique Tadjo autour de la pandémie d'Ebola, En compagnie des hommes.

Il va falloir remettre sur le métier les vidéos.

 

Il fait un froid mordant. Toute la journée, brume et brouillard.

Depuis hier, j'ai mis en route une séance quotidienne de vélo d'appartement, au sous-sol, dans la chambre d'amis reconvertie depuis août en salon musical, et donc aussi désormais en salle de sport. À chaque séance de vélo correspond l'écoute d'un vinyle, avec pause médiane pour retourner le disque. Ce matin, c'était Africa / Brass de Coltrane, et confirmation que c'est peut-être le seul disque de Coltrane que je trouve ennuyeux, pénible presque.

 

dimanche, 06 décembre 2020

Jeu littéraire dominical

Ce jeu traîne sur Twitter depuis déjà quelque temps, et quand je me décide à faire ce genre de choses, je ne fais évidemment pas les choses à moitié, et je triche pour ne pas avoir trop à trancher.

 

jeu des auteurices.JPG

 

Pour tout dire, j'avais même songé à d'autres colonnes / rubriques. Il manque, dans ce tableau, au moins Charlotte Delbo, Ovide, Pouchkine et Thomas Bernhard.

 

mardi, 24 novembre 2020

Farces foutraques

Tenir ce journal chaque jour de l'année 2020 (il y a dû y avoir deux ou trois anicroches, mais enfin...) n'aura pas été tellement difficile. Quand on voit la difficulté que j'éprouve à terminer quelque chose. Je ne me tiens, au fond, qu'à l'informe et l'infini, l'inachevable*. Dès que s'épelle le mot FIN quelque part dans le lointain, c'en est fini de moi.

Bien entendu l'année 2020 porte en elle, dès le principe... portait une feuille de calendrier avec le mot FIN. Mais ce n'est pas pareil : cette fin est inéluctable ; il suffit de se laisser porter.

 

En lisant le livre de Guillaume Métayer, je me dis que j'aurais pu écrire vingt livres comme celui-là, ne serait-ce qu'au cours des dix dernières années. Voilà, seulement, que je ne l'ai pas fait, et que le conditionnel n'est pas la réalité. Je parle bien de l'essai de Métayer, pas de n'importe quel livre. Diffus, foutraque, ensemble de chapitres simplement reliés par une couverture, mais avec un fil conducteur puissant qui permet de nourrir la réflexion  de manière plus continue (comme si c'était le lectorat, réellement, qui faisait le livre), c'est exactement le genre de livre dont je pourrais tirer, sans exagération, vingt volumes en puisant seulement dans mes archives. Quel sens cela aurait-il ? Aucun, certainement, les sujets n'intéressant personne.

 

Pour en revenir à l'année 2020, il y a une forme d'ironie à ce que ce soit justement cette année étrange, désastreuse, qui me permette d'achever quelque chose. (Il reste 37 jours ; je ne pense pas me porter la poisse en écrivant cela.) Outre la reprise (et l'achèvement ?) du Projet Pinget, que pourrais-je manigancer pour 2021 ?

 

 

* La question de l'enthousiasme qui retombe, c'est-à-dire de l'énergie que je peux mettre pendant quelques semaines ou quelques mois à un texte, à une série de vidéos, à un cours, avant que cet enthousiasme ne s'effiloche, est intimement liée, je pense, à l'intérêt très modéré de mes initiatives : j'en veux pour preuve que les personnes avec qui j'échange sur les réseaux sociaux se passionnent toujours quelque temps pour mes vidéos, par exemple, m'en disant le plus grand bien, engageant même un dialogue constructif etc., avant de ne plus jamais intervenir. Tout cela n'a aucune gravité, vu qu'au fur et à mesure je construis tout de même quelque chose, et un fil conducteur se tisse, à défaut de me guider.

 

jeudi, 19 novembre 2020

Coincé sous un beau préau

J’ai lu le mot Beaupréau dans un livre, donc me voici dans la cour de récréation de mon école primaire, une fois qu’elle a été rénovée, donc quand j’étais en CM2. Sous le préau nous jouons aux billes, selon des règles un peu plus subtiles que celles des gamins d’aujourd’hui, les consoles vidéo les abrutissent. Stéphane Bégu s’exclame que c’est un beau préau, et il se fout de moi.

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Il se fout tout le temps de moi, alors dans la cour de récréation de l’année d’avant, en CM1, je lui casse la gueule, ou plus exactement pour la seule fois de ma vie je fous mon poing le plus fort que je peux dans la gueule de quelqu’un, et ce quelqu’un saigne du nez. Ce quelqu’un c’est Stéphane Bégu. On reprend la partie de billes, mais cette fois-ci c’est dans la cour de récréation du collège Ronsard, et mon fils a honte de voir que je joue aux billes alors que j’ai passé depuis plus de trente ans l’âge d’être au collège.

 

Mais pas celui de jouer aux billes, alors bon.

 

Sous le préau de mon école primaire nous jouons aux billes, mais Stéphane Bégu désormais a la tête et les cheveux de Yaël Bidon, les jambes d’Olivier Saint-Geours, et il parle intelligemment comme Sébastien Raoulas. Le surveillant du collège Ronsard vient nous dire qu’on n’a rien à faire là, on n’est pas de ce collège, et d’abord où sont nos masques.

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Le surveillant, qui est celui des sosies de François Berléand qui ne ressemble pas du tout à François Berléand, a un livre à la main, et ce livre c’est Catastrophes de Pierre Barrault. Sébastien Raoulas me glisse à l’oreille que nous devons nous trouver dans un chapitre inédit du livre de Pierre Barrault. Je lui dis que je ne comprends rien et il m’engueule parce que ce n’est pas parce que nous vivons en 1983 que nous ne devons pas porter notre masque comme la loi nous y oblige en 2020.

 

Je lui dis de laisser tomber, et la cour se remplit de billes. Le sosie de François Berléand qui ressemble à présent à Stéphane Bégu se casse la gueule en glissant sur les billes. Il saigne du nez. Tant mieux. En plus il va choper le Covid19 car les billes se sont toutes transformées en petits avatars de Covid19. Tant mieux. C’est ce que je me dis même si je me rends compte qu’il saigne du nez mais avec les visages des autres personnages du roman de Pierre Barrault.

 

D’ailleurs la partie de billes se poursuit au collège Pierre-Barrault et le surveillant n’est autre que Pierre de Ronsard. Il commence à brailler Mignonne, allons voir si la rose. Je lui pète la gueule, mais bien. J’y prends goût, ma parole. Et puis il n’avait qu’à chanter une de ses antistrophes, car j’aurais pu répondre avec l’épode. Et fusionner François Berléand et Yaël Bidon dans le télépode. Nous voulons des personnages non-binaires. Et des pronoms fuyants. Les il des deux paragraphes précédents ne désignent jamais qui ils semblent désigner.

 

Je m’acharne sur Ronsard ; je lui pète les dents, et je lui colle le seul point-virgule du texte dans l’œil droit.

 

Claire me dit que ce n’est pas charitable, et pas malin, qu’elle avait besoin de poser des questions à Ronsard pour son cours de demain.

Je lui réponds que son cours est sur Les Contemplations de Hugo.

Ça ne te regarde pas, me dit-elle.

Il  n'avait qu'à pas me dire d'arrêter de singer bêtement et sans talent l'écriture de Pierre Barrault.

Mais il ne t'a pas dit ça, me dit Claire.

 

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J’ai l’impression que Claire est en fait la Claire du roman de Pierre Barrault et ça m’effraie car je n’ai pas lu le roman et je ne connais pas tous les couplets de What shall we do with a drunken sailor. Pierre Barrault me dit que ce n’est pas grave, mais je ne l’écoute pas car c’est lui le sosie de François Berléand et si je n’avais pas lu le mot Beaupréau nous n’en serions pas là.

Le narrateur n’avait qu’à passer sa jeunesse à Saint-Genouph, et nous n’en serions pas là.

 

Sébastien Raoulas me dit que ça se voit que je n’ai pas lu Catastrophes car ce n’est pas un roman, mais des fragments.

Je lui dis qu’il faut qu’il arrête de se contenter de lire les quatrièmes de couverture car c’est bien un roman, et d’ailleurs il y a un début et une fin.

Yaël Bidon hoche la tête.

Et entre le début et la fin il y a les péripéties.

Yaël Bidon hoche la tête. C’est elle qui a pris la photo de l’agent immobilier dans l’appartement, juchée qu’elle était sur l’éléphant de François Delarozière. Elle est prête à faire cours sur Ronsard, mais elle croit que ça veut dire qu’il faut être juchée sur le Ronsard-machine de François Delarozière.

 

Je reprends mes billes, car il est évident que j’ai pris un des mauvais chemins pour aller à Beaupréau. Sans ça je ne passerais pas mon temps à m’égarer dans la cour de mon école et dans celle du collège Ronsard.

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Je sors du collège qui est mon école de quand j’étais en CM2 mais avant qu’elle ne soit construite, j’ouvre Google Maps qui s’ouvre sur la page 142 de Catastrophes et me dirige vers Saint-Genouph. Claire me tend le nez sanguinolent de Stéphane Bégu. Claire chante This Is No Mine Ain House, dont je ne connais pas les couplets non plus mais que je chante en entier.

Au milieu de la rue Puspök, nous nous arrêtons, figés. Plus moyen de nous bouger.

Chut, me dit Claire, Pierre Barrault est en train de se raser, et il suffit d’attendre qu’il ait terminé.

 

De toute façon, me souffle Sébastien Raoulas, dont je me demande ce qu’il fout dans mon aéroplane blindé, de toute façon c’est un fragment inédit de Catastrophes, nous n’en sortirons jamais.

Et nous n’arriverons jamais à Saint-Genouph non plus.

Désespéré, j’avale une bille pour que Sébastien Raoulas se transforme en Stéphane Bégu et que je puisse lui casser la gueule.

 

mardi, 17 novembre 2020

Avec attestation

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De retour d'un 《 déplacement pour effectuer des achats de fournitures nécessaires à l'activité professionnelle, des achats de première nécessité [3] dans des établissements dont les activités demeurent autorisées, le retrait de commande et les livraisons à domicile 》...

 

dimanche, 08 novembre 2020

"80 or 100 feet in length"

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Après la sardine qui bouche le port de Marseille, le serpent de 30 mètres (avec ou sans chapeau sur la tête, allez savoir).

 

(Source : The Lair of the White Worm, Bram Stoker)

 

mercredi, 14 octobre 2020

magdaléniennement (de Fourcade à Heaney)

 

Continuer de lire des textes à la fois beaux (par éclats) et ardus, c'est ma seule technique pour ne pas sombrer dans la sénilité.

Mais cela n'est-il pas un leurre ?

 

lundi, 12 octobre 2020

Avec un monstre lu

Ce matin, c'était un peu la vidéo à handicaps, et je ne parle pas du masque. Contrairement à ce que je dis au début, j'ai d'ailleurs pu la mettre en ligne avant mon premier cours, mais grâce à l'utilisation de WeTransfer et à une petite promenade permettant de trouver davantage de réseau que dans mon bureau (1 gigaoctet, ça bloquait).

Au demeurant, j'avais mal commencé la journée, et je n'ai cessé de me sentir mieux au fur et à mesure qu'elle passait.

 

lundi, 05 octobre 2020

Le monde à écumer (l'arrachée belle)

 

Après ma lecture du premier livre de Lou Darsan, je me suis retrouvé avec une occasion en or de dire deux mots de Wittgenstein's Mistress, un livre-phare pour moi.

Mais je m'avise avoir dit n'importe quoi : Wittgenstein's Mistress, je l'ai lu sur exemplaire emprunté en B.U., puis réemprunté. Je ne l'ai donc jamais eu en anglais.

 

mercredi, 23 septembre 2020

Unissons

Aujourd'hui, dans deux livres que je lis simultanément, il était question de l'insurrection de Mohand Mokrani dans les années 1870, en Kabylie.

 

Ces deux livres, ce sont ALGER, RUE DES BANANIERS de Béatrice Commengé, et le dernier chapitre de LA FOSSE COMMUNE de Pierre Vinclair.

 

mercredi, 16 septembre 2020

Catastrophes

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Pour mes 46 barreaux

Sortira chez Quidam

Un nouveau livre de Barrault

(Tadoudidadoudam).

 

(photo P. Barrault, FB)