lundi, 09 octobre 2017
à voir cela
13.10.2017.
voici tant de gravures
minuscules dans le
bois brun clair, éclair bleu
bien net et sans bavures
aucune gélivure
(vous, ni sourds ni bigleux,
allez donc voir s'il pleut)
n'affecte la nervure
en relief ni en creux
du plateau : la morsure
de petits coups de bic
variés et nombreux
par cinq sens nous assure
d'un livre en alambic
05:55 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 08 octobre 2017
à toucher le bec de bois
13.10.2017.
observé par le calao
en fronde en trombe sous la lampe
je sens mon regard qui décampe
& l'iris balancer tchao
au collège, tenter l'ao-
riste c'était d'une autre trempe ;
voguer aussi sur la Gartempe
en ciré et veston mao !
aurai-je fait le tour du monde
par Bali Rio et Goa
dans le sable autant que par l'onde,
l'œil arrimé sur le boa
comme me fixe cette fronde
dieu lare, cigale ou loa ?
05:55 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 octobre 2017
d'une brassée de sept sonnets
13.10.2017.
versifier ça va nicodème
à aligner mots façon cairns
vieux réac à la stéphan'bern
ce matin voici le septième
pondre poulgom ton stratagème
même en variant le rhyme pattern
ça dépote Welt von gestern
faudra te farcir l'anathème
et après : le moral en berne ?
au fond du canal de Riquet ?
tiens, fous-toi de moi, foutriquet,
car ce n'est pas la Crête ou Lerne
ni Stymphale encore moins Augias
où tu posas tes pataugas
06:30 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 octobre 2017
Nobel
Il n'y aura pas de polémique cette année.
Pourtant, Bob Dylan est 100 fois plus écrivain que Kazuo Ishiguro.
07:27 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 octobre 2017
“Petits Biafrais”
Dans le film Animal Kingdom, vers la fin, la grand-mère dit à Josh : “You look Biafran”, ce que l'auteur des sous-titres a choisi de traduire par “tu es tout maigre” (ou “tu as maigri” — j'avoue ne pas avoir noté et ne pas avoir fait de photographie d'écran non plus).
Il s'agit là bien sûr d'un choix consistant à euphémiser, à sous-traduire... c'est ce qu'en traductologie on appelle une modulation lexicale avec effacement de l'image : au lieu de comparer son petit-fils à un Biafrais (image lourde de présupposés culturels), elle se contente, en français, de lui dire qu'il est maigre (concept neutre). Une telle modulation n'est jamais sans conséquences : dans l'intention de ne pas choquer le spectateur (ou de ne pas s'attirer les foudres de la censure ?), l'auteur des sous-titres rend le personnage de la grand-mère, tout à fait abominable par ailleurs, moins raciste. Pourquoi ?
Il me semble que cette image, dont j'ignorais qu'elle existât en anglais (elle est absente de l'OED, mais on trouve dans ce fil de forum quelques éléments complémentaires), est très marquée d'un sociolecte générationnel, celui de la génération de mes parents. Ma mère parlait effectivement des “petits biafrais”, peut-être pour décrire quelqu'un de très maigre ou alors pour évoquer — stratégie assez traditionnelle si l'on en croit les albums de Mafalda, par exemple — le statut privilégié des enfants qui avaient de quoi manger et les inciter à manger leur soupe (ou leur assiette de boudin purée, clin d'œil à ma mère — Maman, si tu lis ces lignes : je t'aime).
Que cette expression pût contenir ne serait-ce qu'un soupçon de “racisme ordinaire” n'est pas ce qui me préoccupe ici... Ce qui m'intéresse, tout d'abord, c'est de me souvenir ici que longtemps j'ai ignoré que cette expression désignait une population. Enfant, j'y voyais certainement quelque analogie avec le verbe bâfrer : biafré (comme je devais l'orthographier dans ma tête) était une sorte d'antithèse de bâfreur. Ce n'est pas très logique, mais bon. Quand j'ai appris que ce terme faisait référence aux habitants du Biafra, on n'a pas dû m'expliquer très clairement ce qu'avait été la guerre du Biafra, car la famine m'a alors paru semblable à celle qui frappait au même moment l'Éthiopie.
J'avais regardé, dès l'âge de sept ou huit ans, sans tout comprendre, le film de Jean Yanne Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Ce n'est qu'en le revoyant longtemps après que j'ai compris les différentes plaisanteries du générique de fin, dont certaine réécriture de Verlaine (autour de 1'25") et surtout le jeu de mots sur demi-Biafrais et demi bien frais (autour de 2'35"). (Je mets un lien vers la vidéo, en avertissant que c'est très Hara-kiri dans l'esprit.)
Dans les années 70, la guerre civile nigériane avait suffisamment marqué les esprits pour que de telles expressions entrent dans le langage courant, d'autant plus, sans doute, que la France avait soutenu militairement et financièrement l'armée sécessionniste. Ce que je constate encore de nos jours, quand j'anime un cours ou un séminaire sur Chinua Achebe, par exemple, c'est à quel point ces noms (Biafra, biafrais) ne disent rien, à quelques exceptions près, aux Français nés après 1980. L'enthousiasme supposé du lectorat français pour les romans de Chimamanda Ngozi Adichie n'y a pas changé grand chose : on lit des romans sans que la dimension historique ou politique soit au centre.
Il ne faudrait sans doute pas beaucoup creuser pour s'apercevoir que le génocide rwandais de 1994 est pris dans une semblable brume vaporeuse d'incertitudes autant historiques qu'idéologiques et géographiques. Et la quasi absence totale de “couverture médiatique” du lent mais tragique glissement vers la guerre civile au Cameroun confirme combien les tragédies africaines donnent lieu à une expression populaire et passagère dans le meilleur des cas...
10:01 Publié dans Affres extatiques, Blême mêmoire, Translatology Snippets, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 octobre 2017
En bilingue latin/ribéryen
5 octobre 2015
Version latine
Suave imbro magno venella Tanneurorum
magna tremulantes adspectare auditores
dum Tityre tu pernabutyrum sandwichum es
atque nigram potionem caldam potas.
Version ribéryenne
On a doux qu'on est vu sur le trottoir magueule
Les étudiants eux qu'ils bien se trempont la gueule.
11:06 Publié dans Chèvre, aucun risque | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 octobre 2017
Prescription sans ordonnance
11:08 Publié dans WAW, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 octobre 2017
Art poétique
11:14 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 01 octobre 2017
“un nom pour sonnets basanés”
01.10.2016.
soleil pluie simultanés
on dit le diable bat sa femme
entends-tu du cerf le brame
éteint par des succédanés
d'amour à ternir je clame
un nom pour sonnets basanés
imprimés gris étonnés
comme quelque intrus qui te spamme
c'est octobre soleil & pluie
simultanés pas tel le zèbre
la chaleur serait enfuie
dans la tiédeur de l'algèbre
il fallait dire qu'on s'ennuie
ultime phrase célèbre
07:15 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 26 septembre 2017
Quatre distiques ribéryens retrouvés
26.09.2015.
On est froid à Tours c'est septembre février
On a débectant la course de lévrier.
Sur de le nom Paphos refermu mon bouquin
D'être appris Ramsès II il a un gros rouquin.
La défense du Canada s'a affaissé
Garcia le hipster roux il a marquu l'essai.
La raclette ç'a bon mais je n'aimons pas comme
Ensuite le salon il puont le fromtome.
11:26 Publié dans Distiques ribéryens | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 25 septembre 2017
Journée mondiale de la contrepèterie
25.09.2012.
Rappelez-vous ces temps où,
prêchant dans le désert,
vous priiez pour que
vos étudiants fussent tous des Sénèque.
19:19 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 24 septembre 2017
Avec phoques [Mit Seehünden]
Décidément, le Courrier international de cette semaine est truffé d'approximations... Ainsi, j'ai dû aller vérifier l'article d'origine car l'article de la page 58 (“Memmert, l'île aux oiseaux”) est illustré par une photo représentant un banc de sable et ce qui semble bien être des silhouettes de phoques. Or, pas la moindre allusion aux phoques dans l'article français.
Même sans comprendre l'allemand, on constatera que l'article de Die Welt fait effectivement la part belle aux phoques.
(Au demeurant, l'article allemand, plus complet, est également mieux écrit. Ce numéro spécial sur l'Allemagne semble avoir nécessité de faire appel à des traducteurs de seconde zone.)
17:17 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 23 septembre 2017
Quinze quatrains animaliers
composés le 23.09.2016.
à partir d'éléments littéralement repris d'un documentaire animalier
Loin, très loin sur la dune
Mes adieux je les ai signés.
La nature s'emplit d'une
Polyphonie de cris indignés.
¤¤¤¤¤¤
J'étais déjà très bête avant
Que ma mère ne m'ait bercé.
Les léopards et les éléphants
Ont fait cette traversée.
¤¤¤¤¤¤
Au porte-manteau
Avec votre étole vous étiez.
L'éléphanteau
Apprend les trucs du métier.
¤¤¤¤¤¤
Je ne suis pas dans la dèche
Parce que j'ai perdu mon bic.
La saison sèche
Atteint son pic.
¤¤¤¤¤¤
Au château de Blois
Je fais le trafic d'enclumes.
Le paon déploie
Ses radieuses plumes.
¤¤¤¤¤¤
Elle est petite, sa quéquette
À ce tout petit garçon.
Les nuages promettent
L'arrivée de la mousson.
¤¤¤¤¤¤
Sur ton vieux funiculaire
Tu dénombrais les barreurs.
Un régal spectaculaire
Aux éléphants bagarreurs.
¤¤¤¤¤¤
Cette description de Colette
A un effet dragée fuka.
Le langur à face violette
Est endémique au Sri Lanka.
¤¤¤¤¤¤
Mon poème est excellent
Même écrit dans ma guenille.
La Pirolle de Ceylan
Épile une grosse chenille.
¤¤¤¤¤¤
Ô comme ma poésie ourle
Même la vie de Ramatuelle.
La compétition pour le
Territoire est perpétuelle.
¤¤¤¤¤¤
Il paraît que Claude Guéant
N'est pas facilement inquiet.
L'énorme écureuil géant
Dévore le fruit du jacquier.
¤¤¤¤¤¤
Jamais à Barbie Ken
N'exhiberait sa bite.
Le lichen
Est un épiphyte.
¤¤¤¤¤¤
Un parfum d'encensoir
Vient nourrir ma Muse, sévèrement burnée.
Le chant du bulbul noir
Annonce le début d'une belle journée.
¤¤¤¤¤¤
Appréciez-vous mes dactyles,
Vous dont la voix est si belle ?
La roussette se ventile
La biroute avec les ailes.
¤¤¤¤¤¤
Sur mon ancien écritoire,
Mes vers viennent prestement.
La fonction excrétoire
Libère les nutriments.
09:56 Publié dans Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 22 septembre 2017
Images de sièges, 1/365
10:38 Publié dans Images de sièges | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 septembre 2017
Français chiffonné
Le (la ? article non signé) journaliste de la NR invente un mot... par incompétence...
Alors, le jeu s'appelle “pierre feuille ciseaux” ou chi-fou-mi dans sa version de cour de récré... mais shiffoni ??? WTF...
09:41 Publié dans Indignations, Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 20 septembre 2017
D'après un exercice de français de 6e
14:43 Publié dans Words Words Words, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 19 septembre 2017
3 traductions du début du chapitre 2 d’Alice in Wonderland & 1 réécriture
Comme je pense que ce document que j'ai établi à l'intention de mes étudiants de troisième année (cours Approches de la traduction) peut intéresser quelques lectrices ou -eurs de passage, je le mets également en ligne ici.
3 traductions du début du chapitre 2 d’Alice in Wonderland & 1 réécriture
Il s'agit d'un passage connu (et bref) d'Alice au pays des merveilles, dont j'ai donné le texte anglais, français (Henri Bué, 1869), allemand (Antonie Zimmermann, 1869) et italien (T. Pietrocola-Rossetti, 1872), ainsi que la réécriture — pas très réussie, imho — de J.C. Gorham (1905).
Bien sûr, les étudiants ne connaissent pas tous l'italien ou l'allemand, mais c'est la première fois que j'essaie, de manière marginale, de proposer ce genre de prolongement dans un cours de LLCER. On verra ce qu'il en sera.
15:38 Publié dans Translatology Snippets, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 18 septembre 2017
Dizain bizarre (19.09.2014)
il pleut
des claques et des calligrammes
il pleut
du vide autant que du plein
odeur de
graisse rance peuple les faubourgs
il pleut toujours
des vers brûlant la verticale
un début d'au-
tomne furtif à l'angle mort
15:31 Publié dans Chèvre, aucun risque, Ecrits intimes anciens | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 17 septembre 2017
Chimères
Sous le regard des Chimères domestiques (elles sont au nombre de 42, et je vérifierai plus tard si j'en ai déjà parlé dans ces carnets), je réponds depuis un petit moment maintenant à la quinzaine de mails professionnels accumulés depuis hier soir.
Plaisir des mots qui sont interdits ailleurs.
Que l'on s'est interdit.
Prolifération de ce son ici, alors.
07:27 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Moments de Tours, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 16 septembre 2017
Glyphosate...
17:27 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 15 septembre 2017
Pas vu, pas pris
Quand, dans un roman en traduction, la première phrase d'un certain passage est en contradiction avec les deux suivantes et que tu ne peux pas savoir si c'est une erreur de la traductrice (“étaient en réalité du même ordre” / n'étaient pas du tout du même ordre) ou une contradiction fondamentale du personnage ainsi mise en avant dès le texte- source, ce d'autant moins que tu ne connais pas la langue d'écriture du roman.
07:50 Publié dans Chèvre, aucun risque, Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 septembre 2017
planqué ton magot
17.09.2016.
où as-tu planqué ton magot
& bien maquillé le macaque
tapi le tapir à chabraque
au fond du marigot
désigner la reine margot
d'un index qui rend patraque
sur la toile de braque
& le zoo de l'escargot
à peine la blancheur du cygne
ton annulaire la désigne
à la barbe du plumitif
pour crier c'est de la triche
en chantonnant festif
la montagne du lagotriche
07:39 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 13 septembre 2017
Être comme des œufs en gelée : petit sondage
Cherchant à renouveler mes exemples traductologiques d'équivalences (ou modulations lexicalisées) en vue de mes deux cours de troisième année et d'agrégation interne, je parcours des listes d'expressions idiomatiques, dont celle-ci qui ne fait pas partie d'une base de données restreinte et n'est pas sans comporter quelques erreurs ou bizarreries, et me trouve à réfléchir à l'expression être comme un coq en pâte.
Il se trouve que je subis à haute dose, pour des raisons familiales, pas mal d'épisodes de la série de Kaamelott. Or, dans un épisode, le tavernier dit aux chevaliers Karadoc et Perceval : « j'ai mis une bûche au feu, vous allez être comme des œufs en gelée ». Comme souvent avec les textes d'Alexandre Astier, on comprend l'expression même sans la connaître au préalable : ici, être comme des œufs en gelée a la même signification qu'être comme un coq en pâte.
Toutefois, une rapide recherche sur Google confirme que la majorité des occurrences de cette expression sur le Web provient de sites citant Kaamelott. Si on exclut de la requête le mot-clef ‘Kaamelott’ et le mot-clef ‘bûche’, on s'aperçoit que, hormis les recettes de cuisine dans lesquelles il s'agit littéralement d'œufs en gelée, l'expression est loin d'être courante, mais surtout qu'elle est loin d'avoir un sens homogène. Ainsi, dans un article de Libération de février 2001 (donc antérieur à la série Kaamelott), l'expression est employée pour désigner des visages anxieux ou renfrognés. Dans un récit de science-fiction publié dans la revue Nebular (n° 34), elle sert à souligner l'apparence identique des robots.
Je lance donc appel à collaboration, sous forme d'un petit sondage :
Question n° 1 : Connaissiez-vous cette expression ?
Question n° 2 : Si oui, avec quel sens ?
Question n° 3 : Connaissiez-vous cette expression indépendamment de la série Kaamelott ?
Question n° 4 : Y a-t-il, selon vous, une origine géographique de cette expression ?
Réponses ci-dessous en commentaire, please.
(Image : Claude Garnier.)
09:15 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (15)
mardi, 12 septembre 2017
Titus Andronicus dans ma piscine
En train d'écouter le tout nouvel album de Sparks pour la première fois, et je suis plié de rire en écoutant la chanson-titre, ‘Hippopotamus’.
Extraordinaire.
Elle mériterait de figurer en entier dans toute bonne anthologie, même ramassée, triée sur le volet, du nonsense :
There is Titus Andronicus, Titus Andronicus, Titus Andronicus
In my pool
There is Titus Andronicus, Titus Andronicus
Wearing a snorkel in my pool
Now he's gone under, now he's gone under, now he's gone under
Worry not
Excellent swimmer, excellent swimmer, looking much trimmer
Than I thought
Par ailleurs, j'ai reçu l'ouvrage collectif édité par François Bon sur sa proposition initiale, On ne pense pas assez aux escaliers, et comme, pour une fois, j'étais rentré tôt de l'Université (deux heures de l'après-midi !), je me suis vilainement autoportraituré avec...
15:51 Publié dans Autoportraiture, Autres gammes, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 septembre 2017
Toilettes & grammaire trans-genre
Pour s'accorder au sujet de l'article, la journaliste de la NR adopte la grammaire trans-genre.
16:16 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto), Chèvre, aucun risque, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 10 septembre 2017
Susie Asado
SUSIE ASADO
Sweet sweet sweet sweet sweet tea.
Susie Asado.
Sweet sweet sweet sweet sweet tea.
Susie Asado.
Susie Asado which is a told tray sure.
A lean on the shoe this means slips slips hers.
When the ancient light grey is clean it is yellow, it is a silver seller.
This is a please this is a please there are the saids to jelly. These are the wets these say the sets to leave crown to Incy.
Incy is short for incubus.
A pot. A pot is a beginning of a rare bit of trees. Trees tremble, the old vats are in bobbles, bobbles which shade and shove and render clean, render clean must.
Drink pups.
Drink pups drink pups lease a sash hold, see it shine and a bobolink has pins. It shows a nail.
What is a nail. A nail is unison.
Sweet sweet sweet sweet sweet tea.
▬▬▬▒▬▬▬
C'est le premier texte du recueil Geography & Plays de Gertrude Stein, un des rares à être tombé dans le domaine public aux États-Unis, et que l'on peut donc retrouver sur Gutenberg.
Poème, texte, récit... on a sans doute déjà tout dit de la façon dont Stein, quand on la lit, dépasse tout cela.
Mais là, pour moi, il s'agit de traduire. Ou de réfléchir à traduire.
Bien sûr, un tel texte est du pain bénit pour les fervents partisans de l'“intraduisibilité”. Pourtant, tout peut se traduire. Je ne veux pas dire qu'en français on puisse rendre le fil sweet/Susie/shoe/silver, par exemple, ni même que je pense avoir compris la moitié de ce qui se dit là.
Peu importe.
Je m'en tiens pour le moment à un détail lexical technique ; ce n'est pas si fréquent qu'un texte de Stein pose ce genre de problème. Donc, pourquoi, après les chiots à qui on enjoint de boire (ou qui sont “de boisson” — l'anglais permet cette ambiguïté, avec adjectivation possible de "drink" dans drink pups), Stein évoque-t-elle le bobolink (Dolichonyx oryzivorus) ? Que sont ces “pins” (épingles) et ce “nail” (clou) ? Stein suggère-t-elle que l'oiseau luit au soleil d'un éclat métallique, ou qu'il est tiré à quatre épingles, en quelque sorte, qu'il serait cousu ? Aucune idée. Ce qui me préoccupe aussi : faut-il aller chercher le nom français le plus habituel de cet oiseau américain, à savoir le goglu, ou conserver bobolink ? Aucun des deux ne dira rien à grand monde, à moins d'être très versé en ornithologie. Paradoxalement, autant pour les sonorités que pour les échos involontaires que cela crée avec Beckett, Michaux et Morgenstern, il sera probablement préférable de traduire par goglu.
Jadis, et même naguère, d'aucuns n'auraient pas hésité à recourir à un passereau vaguement similaire de l'aire européenne (bergeronnette, par exemple)... cela serait un grave contresens. Très entre autres choses, il faut traduire, donc transmettre l'américanité du texte.
Et... que fait, parmi ses multiples tâches, cette domestique ? Est-ce même une domestique ? Que veut dire “told tray sure” ? Rien, en soi, rien. Jeu de mots sur “told treasure”, comme le suggère, sur le Web, une lecture un peu réductrice, ou image d'une domestique qui tient un plateau fait de paroles ? Le plateau est le poème, tout comme ‘Susie Asado’, mieux qu'un nom ou qu'une personne, est un objet, le poème (d'où le “which”)...... Plagiat par anticipation de Ponge...
Pour tout cela qui reste surdéterminé et donc équivoque, je ne suis pas convaincu par le prétexte biographique d'un poème (d)écrivant, par harmonie imitative, une danseuse flamenca que Stein avait admirée avec Alice B. Toklas en Espagne : le mot employé comme patronyme, asado, désigne une grillade traditionnelle en Argentine. Stein s'amuse pas mal, là. Et c'est dans la tension entre les images connotant une domesticité placide typiquement edwardienne et le rôtissage du texte qu'on peut peut-être chercher une première piste pour traduire.
▬▬▬▒▬▬▬
21:20 Publié dans Translatology Snippets | Lien permanent | Commentaires (0)