mercredi, 30 août 2017
Le premier mois de MiniYuanZi
05.08.
Quand on est témoin d'un scanda-
Le il ne faut jamais mégoter.
À Beauval un bébé panda
Aussitôt né a claboté.
17.08.
Patron, envoie-moi un godet,
Car ma soif frise l'indécence !
À dix jours l'ailuropode est
Plus laid encor qu'à la naissance.
29.08.
Est- ce que le vieux gouda
Sent plus fort que le cif ?
L'affreux bébé panda
Maintenant sort ses griffes.
30.08.
En écrivant pour Voulzy,
Souchon n'usait pas son stylo.
Ce laideron, MiniYuanZi,
Pèsera bientôt un kilo.
08:46 Publié dans Quatrains conversationnels | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 12 août 2017
au nez de fémur
il se noie dans le clair obscur
danse qui déjà le retienne
dans cette douleur faite sienne
à pétrir la boue dans le dur
personnage au nez de fémur
& au déhanché souple d'hyène
il décampe (à cela ne tienne
le fourbi de son cœur impur)
sur ses positions ennuyeuses
personnage à l'écorce d'yeuse
tout se détache & tout se tait
dans son temps parti en cavale
(si même son ombre ratait
le jeu trouble du rouet d'Omphale)
06:54 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 06 août 2017
Poème contre les ordonnances Macron
Garder vos remarques caustiques
À l'orée des cocoricos
Est-ce à Murielle Pénicaud
Reprendre les tchacs de moustiques ?
Pas de vie dans l'ombre où le quo
Tidien connaît quelque réplique
À seule fin que l'on s'explique
Sur l'in fine, le statu quo.
Voyez-le, comme on fait relâche
Et comme toujours on rabâche
En octosyllabes pour rien.
Pourrir sur pied dans sa faconde,
S'inventer le dernier terrien
Pour un tiers de nanoseconde...
06:56 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 02 août 2017
Éric Emmanuel Schmitt
Avant même sa parution officielle (le 31 août prochain — je le signale au cas où il y ait pénurie de Moltonel dans votre supermarché ce jour là), le nouveau livre d'Éric Emmanuel Schmitt reçoit le Grand Prix de la Bien-Pensance Sirupeuse ainsi que le Goncourt de la Nullité Stylistique.
15:57 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 09 juillet 2017
et quoi d'autre dans les bamboches...
9 juillet 2015
et quoi d'autre dans les bamboches
qu'une nuit d'insomnie moustique
et le regard de cent folcoches
sur le bavard venu mutique
à tel point que mouches aux coches
on trimbalait nos squelettiques
destinées de foutus fantoches
à telle enseigne albums zutiques
la débroussailleuse n'astique
rien de ce qu'un jour tu mastiques
ou mastiquas et qu'elle fauche
la revoici dans ton cantique
la revoilà grise et antique
mort à l'octosyllabe gauche
15:00 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 27 juin 2017
10 livres (mais 12, en fait)
(à l'instigation de ma sœur)
Un livre qui a été adapté en film : La Rue Cases-Nègres
Un livre qui est dans ta pile de livres en attente et que tu as envie de lire : Les Hommes qui me parlent d'Ananda Devi
Un livre choisi pour la couverture : Multiples d'Adam Thirlwell
Un livre dont le titre ne comporte qu'un seul mot : allez — deux pour le prix d'1 — und beide von Thomas Bernhard : Frost & Korrektur
Un livre qu'on t'a offert : Les Poulpes de Rayond Guérin
Un livre que tu n'as encore jamais lu d'un auteur que tu aimes : Mémoire d'éléphant d'Antonio Lobo Antunes
Un livre recommandé par un(e) ami(e) : L'Adolescent de Dostoïevski dans la traduction d'André Markowicz
Un livre qui se passe pendant la seconde guerre mondiale : Bitter Eden de Tatamkhulu Afrika — mais il est impossible de ne pas citer la trilogie de Charlotte Delbo
Un livre policier ou thriller qui a été un coup de cœur : aucun
Un livre de plus de 500 pages : Collected Poems (1948-1984) de Derek Walcott / ‘le grand incendie de londres’ de Jacques Roubaud
09:15 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 10 juin 2017
juin 3+7
chien
qui furète, court en zig-zags & sans plan établi
d'un banc à l'autre, d'une poubelle à l'autre
sans laisse, cherchant quoi, l'odeur de pisse d'un autre chien à recouvrir de sa propre pisse, ou tel relief de sandwich au jambon, à s'en goinfrer précipitamment
& qui vient, approximatif épagneul, renifler brièvement le bout de la chaussure gauche du type alors affairé à éplucher la troisième des cinq (5) bananes de sa main
cela n'aura duré que trois ou quatre secondes, le chien ne s'attarde pas près de ce banc, l'épagneul approximatif
(je n'y connais vraiment rien en chiens et suis-je même sûr qu'un chien...)
s'éloigna sans demander son reste,
non que le type lui ait donné un coup de pied, ce n'est pas son genre, là encore il a eu cette espèce d'élégance supérieure de ne pas même paraître voir ce chien, de ne pas s'en soucier, de continuer à éplucher cette troisième banane et de commencer à mordre dedans,
mordre dans une banane ne demande pas une grande énergie,
il aurait pu faire ça tout en se souciant du chien,
& d'ailleurs la question se pose, au fond s'impose : a-t-on besoin de dents pour manger une banane ? ce n'est pas ce jour-là, en observant cet étrange déjeuner
et ce chien furetant en zig-zags imprécis et ivres près du banc,
qu'on y répondra, que j'ai pu me mettre en tête d'y répondre,
le chien lui n'avait pas non plus l'air très soucieux ni affamé, un chien qui n'a pas les crocs quelle blague, enfin à ce moment-là jamais je n'aurais songé à ces facéties pathétiques dignes de l'almanach Vermot,
j'observe (j'observais) le chien,
je ne détachais (détache) pas mon regard du type, du quasi dandy mangeant sans affectation et avec une forme d'élégance absolue cette troisième banane sans paraître même remarquer qu'un chien lui renifle furtivement (lui reniflait subrepticement) la chaussure gauche
(ou était-ce la droite)
& ce quasi dandy qui sans dévier de son plan MANGE cette troisième banane
existe-t-il (existait-il) plus ou moins, sous mon regard, que le chien,
où le chien est-il allé ensuite, je ne saurais le dire, je sais qu'il est descendu vers le pont Napoléon, je dis descendu, j'écris descendu car c'est le sens du courant, d'amont en aval le fleuve va vers le pont Napoléon, et de même le chien, je crois, à ce qu'il me semble, poursuivit (poursuit) son chemin tout en zig-zags et furetages vers ce pont Napoléon,
tout comme le fleuve d'amont en aval,
& je ne sais pas plus où s'est rendu ensuite le type,
il faudra que je raconte ça,
j'ai beaucoup parlé d'épluchage & de posture, j'ai beaucoup (trop) parlé de banc & de bananes, mais j'en suis resté jusqu'alors, m'en suis tenu à ces moins de dix minutes d'un type mangeant à la file cinq bananes sur un banc en plein midi,
pour ne rien dire d'après, ne rien écrire de la fin de la scène, de la façon dont le rideau est retombé, en quelque sorte
(il y avait (il y a) dans tout ça quelque chose de profondément, de confusément théâtral)
& le type pour toujours ai-je pu écrire mange cette main de bananes,
le type, le quasi dandy jamais ne s'arrête de manger sans précipitation mais prestement, avec une élégance absolue de chaque geste, jusqu'à ne pas paraître apercevoir un chien
qui lui renifle (renifla) la chaussure gauche
(ou la chaussure droite),
jamais non ne s'arrête de manger sans hâte mais prestement cette main de bananes, la main gauche posée à côté de lui sur le banc,
à telle enseigne que le voilà pour toujours figé dans cette scène & qu'on ne le voit pas (l'ai-je vu) s'en aller, et même avant de s'en aller
finir son repas, jeter les peaux de bananes & le sachet de son déjeuner, partir vers l'amont ou l'aval,
ou tourner le dos au fleuve (c'est plus probable),
à jamais le voilà figé dans ces quelques minutes (moins de dix) où d'une élégance sans faille il s'enfile cinq bananes sans paraître s'apercevoir que quelques passants (des millions) l'observent, et sans voir, censément, qu'un chien furtivement lui renifle la chaussure gauche
à telle enseigne qu'on pourrait penser, une fois l'animal efflanqué mais qui n'avait (n'a) pas l'air affamé parti de sa course approximative et quasi claudiquante vers l'aval du fleuve, de banc en banc,
qu'il n'y a pas eu de chien,
et qu'il n'y a à tout jamais, qu'il n'y aura toujours eu que ce type bananivore
incapable même de se laisser perturber, tandis qu'il épluche et mange cette troisième banane, par l'approche en zig-zags et furtive d'un
chien
08:30 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (4)
vendredi, 09 juin 2017
juin 7+2
mange
sans traîner, mais sans te presser non plus, ces cinq bananes qui formaient un régime compact (une main) qui, tenant dans ta main (droite), tenu par toi avant que tu n'en détaches un à un les fruits, constitua (constitue) tout ton déjeuner
ce dont je ne sais foutre rien, à la fin des fins,
de sorte que l'injonction (mange) est une figure de style, façon de parler, ces cinq bananes déjà par toi ont été (furent) mangées, c'est-à-dire, pas dévorées
(on l'a déjà dit)
mais dégustées prestement, car de cette façon qu'on a pu qualifier de QUASI dandyesque tu les épluchas et mangeas très vite mais sans précipitation, mangeant sans trop mâcher mais sans non plus engouffrer ni engloutir,
& nous tous foule ébahie à te regarder infiniment à tout jamais manger ces cinq bananes à la file
de ne pouvoir faire autrement que de continuer à t'ordonner de manger
car sans toi mangeant cinq bananes sur ce banc il semble que le banc n'existe plus que l'air autour et même les chiens solitaires comme abandonnés baguenaudant autour des bancs et que même le fleuve d'où montent d'étranges bruits
que tout cela sans toi mangeant ce régime de cinq (5) bananes sans te presser mais à un rythme impressionnant n'existerait pas n'existerait plus
tant & si bien que nous n'avons d'autre recours que l'impératif, nous n'avons pas d'autre choix que le refus de disparaître avec armes et bagages avec peaux de bananes ou pas, nous n'avons d'autre appel que cet ordre si simple, comme une mère lassée à son enfant qui boude, comme on me dira à moi quand je serai moribond épuisé : mange
& donner l'ordre de manger fait tout exister, tout réapparaît comme par enchantement,
si tu manges pour toujours ces cinq bananes en moins de dix minutes alors rien ne se sera évanoui, rien n'aura pas eu lieu, me fais-je comprendre, même moi je pense que je ne serai jamais au bord de mourir sur un lit aux bords défaits
& mange donc, mange à tout jamais, je t'en prie, nous t'en prions,
nous tous foule ébahie de passants aux visages nus
aux visages creusés par l'inquiétude
et admiratifs du quasi dandy, du type presque anodin qui mange de la manière la moins affectée du monde un insolite déjeuner,
cinq bananes l'une après l'autre sans marquer de pause
nous tous te regardons t'observons, il a l'air d'y avoir tout au plus cinq ou six badauds dans les parages, sans compter les chiens solitaires qui flairent les poubelles, & sans compter les sternes dont le ballet affolant survole le fleuve, mais en fait nous sommes des milliers, des centaines de milliers si ça se trouve, nous sommes plus nombreux ici & maintenant à te regarder sur ton banc qu'il n'y a d'habitants dans cette ville, et nous sommes plus nombreux (peut-être des millions) à continuer de te regarder manger
(mange !!!)
ces cinq bananes qu'il n'y a de gens en Europe à avoir
à l'instant même où je t'enjoins de manger et où obéissant tu manges à tout jamais en moins de cinq (ou dix) minutes une main de bananes
des bananes dans une corbeille à fruits chez eux
& nous tous nous te regardons nous admirons tes gestes de faux type et de parfait dandy d'admirable singulier éblouissant obéissant bananophage
nous tous qui écrivons ce texte
& qui nous écrions
en écrivant ce texte
pour qu'à tout jamais tu nous empêches de devenir autre chose que l'enfant boudeur à qui sa mère commande de manger et pour que pour toujours nous ne devenions jamais le vieillard moribond épuisé qui n'a plus la force
mange
14:20 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 08 juin 2017
juin 1+7
quasi
dandy, ce type, ainsi l'ai-je qualifié,
& pourtant on ne s'imagine guère un dandy même moderne affairé à faire son déjeuner d'une main de cinq bananes avalées à la file en moins de dix minutes
mais est-ce l'habit qui fait le dandy
ou la posture, l'action
(handsome is as handsome does)
ce qui ne doit pas faire oublier, donc, qu'une action singulière, si vulgaire ou anodine puisse-t-elle paraître une fois qu'on y réfléchit, est à même,
par sa singularité même,
de rendre la personne qui l'effectue, et ce même si c'est le mot type qui a paru le plus approprié de prime abord pour qualifier cette personne, singulière, hors de la norme, extra-ordinaire,
de sorte que ce type, à manger à la file ces cinq (5) bananes sans les dévorer ni les déguster, à les avaler sans les mâcher exagérément mais sans non plus les engloutir, avait l'allure d'un artiste tout à fait singulier, absolument extraordinaire
dont l'œuvre aurait consisté à manger un régime de cinq bananes sur un banc en moins de dix minutes
& j'ai déjà vu, croyez-moi, des happenings ou des flash mobs moins marquants, moins inspirés,
ce qui frappe au moment de regarder ce type,
ce qui frappait le regard autant que l'esprit n'était pas tant la singularité de l'action
mais l'absence totale d'affectation ou de pose, tout cela accompli comme si ce fût la chose la plus habituelle et la plus ordinaire du monde,
y compris le fait de ne pas accorder le moindre regard aux éventuels spectateurs,
pas plus de regard pour eux que pour telle peau ou telle TIGE détachée du régime ou de la pulpe,
ça & cette main gauche qui avait tout d'une main de dandy,
ça & l'efficacité effacée de cette dévoration sans précipitation
(qui n'avait donc rien d'une dévoration)
sans omettre que peut-être on se trompe en pensant sur le coup que le personnage bananivore est un type et que sans doute on se trompait en se disant après coup que le type qui avait bouffé cinq bananes comme ça sur un banc sans marquer de pause était dandy ou que son allure, ses actions avaient quelque chose de dandyesque
et que comme on ne veut pas imposer complètement sa vision, comme on doute soi-même de la pertinence du mot dandy,
on le fait précéder
(pour suspendre toute conclusion)
de l'adverbe
quasi
12:06 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 07 juin 2017
ton film préféré...
14:30 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
juin 7
tige
si c'est ainsi qu'il faut nommer la queue par laquelle chaque banane est attachée au régime ou à la main
& donc chacune des quatre tiges détachée de la main droite par le type
en s'aidant d'abord
(pour les deux premières bananes, je crois)
de la main gauche
puis, la main gauche posée délicatement sur le banc à côté de lui, détachant chaque tige d'une seule main,
geste adroit qui vint toutefois battre en brèche l'image plus globale du quasi dandy dégustant prestement cinq bananes en moins de dix minutes
car essayez de détacher une banane par la tige d'une seule main
& vous verrez : il est presque impossible de faire cela sans caler le fruit contre son buste ou contre un objet, un banc,
donc le quasi dandy se fit, sur ce coup-là, remarquer par un geste plus abrupt,
moins lié, moins lisse, moins dandyesque disons-le
& donc je ne me rappelle plus si, pour la quatrième (l'avant-dernière) banane il a réussi à conserver intacte chaque banane avec sa tige
car qui a déjà essayé cela en a souvent fait l'amère expérience
(amère d'un simple point de vue esthétique) : l'une des deux tiges s'arrache, en quelque sorte, laissant voir la pulpe, le fruit sous la tige,
& d'ailleurs quand on se trouve à faire cela et qu'on ne souhaite pas manger les deux bananes
(ce qui est fréquent,
le cas le plus répandu)
on craint que la banane restante dont la tige est aussi arrachée ne s'abîme, ne se flétrisse, ne se tale ou ne pourrisse par la tête, par la tige, par la queue, mais comment dire, comment dit-on, personne ou tout le monde dit cela et personne ne le dit, personne ne raconte ses mésaventures avec une banane, il faut croire que tout le monde a ce genre de minime mésaventure
(minor mishap)
mais que personne ne s'en soucie vraiment, personne ne formule cela, personne ne dit, ne raconte, et écrire encore moins
(quelle blague)
en tout cas vous voyez ce que je veux dire
si déjà dans votre vie vous avez détaché quelques centaines de bananes de leur régime avant de les peler, si déjà dans votre vie vous avez PELÉ des centaines ou des dizaines de bananes il vous est sûrement arrivé de laisser la dernière banane du régime
(en en détachant l'avant-dernière)
avec la tige cassée et la pulpe apparente,
ce qui s'est peut-être produit pour le type
mais enfin il n'en avait cure
il ne pouvait en avoir cure
puisque quelques minutes, pas même ça, après avoir pelé et dégusté prestement la quatrième banane il s'attaqua à la cinquième,
et alors que sa tige fût cassée laissant apparaître ou poindre franchement la pulpe ou le jaune plus doux plus crémeux du fruit, qu'en avait-il à faire,
il ne pouvait en avoir cure
puisque très bientôt il rassembla en un tas les peaux de bananes avec leurs tiges
& peu devait lui chaloir
(omg omg)
qu'il y ait une peau sans tige (celle de la dernière ou 5e banane) et deux (2) tiges attachées à une seule peau (celle de la quatrième ou avant-dernière)
puisque tout (peaux et tiges) allait partir à la benne ou au bourrier
sans queue ni tête, sans peau ni
tige
11:49 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 06 juin 2017
juin 6
pèle
cette banane et puis cette autre encore
comme tu pèlerais une orange et te mettrais du jus partout ou devrais l'éloigner de toi et de tes habits, sans assiette ni couverts, pour ne pas te tacher,
si du moins j'ose à présent m'adresser à
(et même tutoyer) ce type qui a dégusté précipitamment cinq bananes en six ou sept minutes,
ce que jamais je n'osai faire ce midi-là où je le regardais sans le dévisager, où je l'observais de loin, comme sans y toucher
(sans toucher à son repas mais sans paraître même effleurer du regard la scène qu'il offrait pourtant aux passants ou témoins),
et l'action de peler me parut presque plus essentielle, ce midi-là, que l'engloutissement (relatif, cette question a déjà été abordée) des cinq fruits à la FILE, car à la façon dont on pèle tel fruit on peut certainement deviner bien des traits de caractère
du type, donc,
du presque dandy comme je l'ai déjà qualifié,
à qui je ne me suis pas adressé, que je n'ai pas interpellé, et que j'interpelle à présent dans ce texte, avec des mots que jamais sur le coup je n'ai pensés, des mots que je ne dis pas à voix haute, des mots que j'aligne ou que j'égrène
peut-être pour tenter donner un sens, ou à tout le moins façonner, donner tournure à cet événement sans importance
& pourtant singulier : un type mange sans marquer de pause et en moins de dix minutes cinq bananes arrachées au même régime
(je tiens au mot régime, je tiens à tant de mots, tant de mots me tiennent, et par la présente je tiens ma quatrième de couverture)
en se comportant, par ses gestes, en presque dandy
qui mange ou dévore moins qu'il ne pèle
& pour tout dire qui pèle moins qu'il ne détache les fruits & même moins qu'il ne les déguste
car dans l'acte de peler c'est la peau qui l'emporte,
la peau de chaque fruit avec la tige
& peut-être le contact des doigts avec la peau des fruits
le contact d'une peau humaine peut-être souffrante avec la peau peut-être talée ou brunie de la banane,
et c'est autant à cette peau de la main ramassée en doigts qui détachent et pèlent que je voudrais parler qu'à l'individu, le type, l'être humain,
pour autant que ses gestes de presque dandy m'ont fait considérer sa peau
& le tas de peaux de bananes que, chaque fruit mangé l'un après l'autre, il constituait sans savoir en fin de compte où les jeter,
peau de type étonnant bouffeur bananivore
dont peut-être le nom était banal, si son nom à aucun moment ne reflétait la bizarrerie du choix de ce déjeuner,
& quand bien même la banane est devenue un fruit banal, commun, vulgaire même ou familier peut-être, elle qu'on peut manger par cinq, cinq à cinq en un rien de temps
(si j'écrivais un texte sur les nèfles ou sur l'amélanche ce serait une autre affaire, une autre paire de manches)
même devenue banale la banane ne se laisse pas dévorer ni déguster souvent en mains de cinq comme ça sur un banc aux yeux des passants
pour ça qu'on voudrait pouvoir interpeller le type, ou que j'aurais dû l'interpeller et, qui sait, lui demande son nom, si ça se trouve banal, et si ça se trouve compliqué, à faire répéter sept fois, à coucher dehors
sur un banc,
nom que tandis que je l'exhorte à continuer de détacher, peler et déguster cinq bananes à la file, dans cette fiction où je l'interpelle pour ma gouverne il é-
pèle
19:24 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
Douzième anniversaire
Il y a douze ans — quand j'ai commencé ces carnets — il avait plu, beaucoup, dans l'après-midi, et cela avait donc été une journée de printemps plutôt frisquette, comme aujourd'hui, finalement, en Touraine.
Il y a sept ans, en Anjou.
Il y a trois ans je créai les rubriques Ping-Pong et Pong-ping.
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Et dans sept ans où (en) serai-je ?
09:57 Publié dans 10 ans | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 05 juin 2017
juin 5
file
puisque c'est ainsi qu'en regardant le type dévorer ou plutôt déguster prestement (précipitamment) ses bananes je me disais qu'il les mangeait : à la file ou d'affilée
et comme il est curieux bien sûr d'avoir pensé ça alors que je regardais un type tout seul sur un banc
comme si les bananes lui tenaient compagnie
comme si les CINQ bananes formaient une sorte de file d'attente tenant compagnie à ce guichet humain, à ce gouffre, et j'écris gouffre alors qu'à ce moment là, en direct pour ainsi dire, je ne pensais pas gouffre,
je ne pensai pas gouffre,
je n'ai pas du tout pensé gouffre,
j'ai bel et bien pensé ou formulé la scène comme une scène de dévoration
alors que ce n'était pas le cas, je l'ai écrit plus haut, il s'agissait plutôt d déguster précipitamment ou prestement, et là encore d'ailleurs je m'en avise, prestement convient mais pas précipitamment, le type dégustait prestement mais pas à la hâte,
à la file en revanche oui, il enfilait les bananes,
il se les enfilait, comme on dit, avec ce pronominal (ou est-ce une tournure réfléchie, plutôt ? (oui, ce doit être ça)) un peu familier, j'ai du mal à écrire tout cela, à décrire tout cela avec justesse, je m'en vois pour dire ce que j'ai vu, ça me regarde d'écrire ce texte à partir de ce que je regardais,
et partir c'est mentir un peu,
le type donc enfilait les bananes plus qu'il ne les engouffrait, c'était très étrange, et pas seulement parce qu'on voit rarement (je n'avais jamais vu) qui que ce soit manger en cinq à dix minutes (et plutôt cinq que dix, il me semble) cinq fruits, et donc en l'occurrence cinq bananes, fruit qui présente la particularité, sans doute, qu'il se pèle prestement
& donc qu'on peut le manger vite, en mâchant juste ce qu'il faut,
on peut manger cinq bananes assez vite sans donner l'impression d'engouffrer, d'engloutir, de dévorer, la main gauche presque en permanence posée délicatement à côté de soi sur le banc,
et ce ne serait peut-être pas possible avec un autre fruit,
l'orange par exemple,
qui prend plus de temps à peler et qui, surtout, juteuse comme elle est, ne vous laisse pas la manger prestement sans vous forcer à de précautionneuses manœuvres afin de ne pas être éclaboussé de jus,
voilà bien un fruit, l'orange, qui ne permettrait à personne de la manger seule,
et encore moins à la file,
la main gauche délicatement posée sur le banc à côté de soi, comme un objet indépendant, là seulement pour la parade, là seulement pour l'image, là seulement pour la pose presque de dandy,
on ne peut avoir l'air d'un dandy en mangeant une orange,
et cinq, n'en parlons pas,
alors que l'orange passe, je pense, pour plus noble ou plus raffinée, ou moins ridicule, qu'en sais-je (il faudrait creuser cela), que la banane,
ce qui ne doit pas faire perdre de vue
(que je m'en vois)
que la banane, elle, a pour indéniables qualités de se peler sans simagrées et de ne pas éclabousser ni dégouliner
(c'est aussi son défaut, dira-t-on)
et donc de permettre à quelque type pressé d'en faire son déjeuner, oui, d'un régime complet, d'une main de bananes prise à même la main, cinq pelées prestement et tout aussi prestement non pas englouties mais dégustées à la
file
09:23 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 04 juin 2017
juin 4
cinq
et au départ on ne savait pas trop si le texte parlerait surtout de minutes ou de bananes, même s'il est clair désormais que le chiffre cinq (5) se rapporte surtout au nombre de bananes du régime plutôt qu'aux minutes
dont il m'est difficile de déterminer le nombre,
le type sur le banc a-t-il mis moins ou plus (et si plus, combien) de cinq minutes à boucler son insolite déjeuner intégralement composé de bananes, donc d'un régime dont il m'a bien semblé qu'il était intact au moment où il l'a sorti du sachet,
et ce régime constitué de cinq fruits, le TYPE a entrepris d'en détacher une à une les bananes et de les manger à la file sans faire la moindre pause entre chaque fruit, et moins encore entre chaque bouchée,
voilà quelqu'un qui a l'estomac solide
et pas seulement l'estomac : l'œsophage
(tant et si bien qu'on serait tenté, dans une autre disposition d'esprit, avec d'autres principes de composition, d'intituler ce texte encore à ses balbutiements L'œsophage du bananivore)
car même si j'ai pu dire précédemment qu'on ne voit jamais qui que ce soit manger cinq oranges d'affilée il s'avère que je n'avais jamais vu non plus quiconque éplucher / avaler comme ça cinq bananes à la file
et donc ce chiffre cinq a son importance
aussi parce que j'ai évoqué la main gauche du type reposant presque tout le temps de cet insolite déjeuner sur le bois du banc
et que les cinq doigts de la main ne peuvent manquer de rappeler les cinq bananes du régime
ou de la grappe
et même de la main, puisqu'on parle parfois de mains de bananes
& si l'on en croit plusieurs dictionnaires une des étymologies possibles du mot banane le ferait remonter à l'arabe banan (doigts), sans que j'aie eu l'idée de chercher si une étymologie voisine permettrait d'y adjoindre le banyan
(mais j'en doute),
la main gauche posée sur le banc n'était donc pas seulement le pendant de celle, plus active, dont se servait le type pour éplucher et tenir les cinq bananes mâchées et avalées l'une après l'autre, mais aussi, au moins à la sortie du sachet, quand le régime
(la main)
était encore intact
(intacte),
le pendant de cette grappe formée de cinq fruits dégoulinant incurvés comme des doigts tordus ou agrippés autour du vide, avec à l'esprit tant d'expressions plus ou moins désuètes (slap-of-the-five, en serrer cinq) qui finiraient par déboucher sur un fou rire irrépressible face à d'ineptes hypothèses :
un sketch dans lequel des acteurs se tapent, non dans la main
(high five)
mais, tenant chacun un régime, dans la grappe de bananes,
c'est tellement idiot que c'est le genre de choses dont on rit de seulement les imaginer, on pique un fou rire, on se tient les côtes, ou plutôt même face à un gag aussi nul, aussi imparfait, aussi tiré par les cheveux aussi, on se tient le visage dans la main (droite), on place sur sa propre face la main de bananes de ses cinq doigts rassemblés et pliés, tordus pour épouser les contours du visage,
de même que le type dévorait l'un après l'autre les cinq doigts jaune vif de cette main arrachée au sachet qui la contenait
non sans en éplucher préalablement l'épiderme épais jaune vif
avant d'en engloutir, insolite déjeuner,
cinq
10:50 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 03 juin 2017
juin 3
type
qui a donc pour caractéristique, dans ce récit où je le prends pour sujet, de manger cinq bananes pour tout déjeuner,
et là encore qu'en sais-je,
peut-être avait-il déjà englouti, ailleurs, avant de s'asseoir sur ce BANC, un sandwich ou une barquette de coleslaw, auquel cas les calories ingérées avec ce régime de cinq (5) bananes dépasseraient amplement, très largement, la norme pour un seul repas
(et même d'ailleurs avec cinq bananes, on se demande),
toujours est-il que ce type, j'en fis l'objet de mon regard & j'en fais le sujet de ce texte,
ou plutôt je tire ce texte de ce que je lui ai vu faire,
à savoir éplucher/avaler pas moins de cinq bananes, à la file, l'une après l'autre, en se servant surtout de sa main droite, et ce en moins de dix minutes (j'avais même dit au départ que ça n'en avait pas pris cinq, mais cela, je ne pourrais le garantir), de sorte que le sujet de ce texte
ou de ce récit
(mais est-ce un récit ?)
n'est pas le type à proprement parler mais la façon dont ce type, assis sur ce banc que je n'ai pas encore décrit, dans un décor que je n'ai pas encore évoqué, a déjeuné d'un régime de cinq bananes à 2,39 €
mangeant d'abord pour 37 centimes de fruit à moins qu'on ne compte la peau dans le calcul du prix de ce qui fut consommé, puis pour 54 centimes à moins qu'on ne compte que la partie mangeable et pas la peau dans le calcul du prix de ce qui fut consommé, et ainsi de suite, ne se servant de sa main gauche que pour détacher chaque banane de son régime ou pour en casser le coudic
(j'ai eu beau chercher, je ne suis pas sûr du terme approprié pour décrire le bout (la queue ?) de la banane, cette partie dure par laquelle un régime est accroché à la branche (la tige sans doute ?))
et donc ce type n'est pas le sujet
mais fatalement
vu que ce type a mangé ce midi-là cinq bananes d'affilée, sans faire de pause entre chaque, son repas, et le fruit au centre de son repas (ou de son dessert si on imagine qu'il avait, par exemple, mangé auparavant, avant d'atterrir sur ce banc, une barquette de coleslaw), sont le sujet, mais le sujet c'est forcément aussi ce type
sorte de héros bananier ou bananophage ou bananivore
(le mot banane n'étant ni grec ni latin je pense qu'on peut s'autoriser l'un ou l'autre de ces adjectifs)
ce type par glissement devient lui-même le sujet
et par-delà ça le mot type lui-même, car pourquoi ne pas avoir écrit homme ou monsieur ou mec ou gonze ou zigue ou quoi d'autre encore, sans doute car c'est bien d'un type qu'il s'agit :
si distingué qu'il fût, si dandy qu'il parût être, si digne qu'ait été son comportement,
il avait tout du type car quand on voit quelqu'un s'asseoir sur un banc puis sortir d'un sac un sachet contenant un régime de cinq bananes avant de les manger une à une on se trouve effectivement face à un type
& si on rentre chez soi le soir si on raconte ça on va dire j'ai vu un type qui ceci cela
de sorte que le mot type lui-même est tout autant le sujet de ce récit
(mais est-ce un récit ?)
que le personnage, la personne de ce type que j'ai vu, que je voyais alors et que je vois encore maintenant en racontant ce que je lui ai vu faire alors, manger cinq (c'est-à-dire 5) bananes d'affilée
ou à la file
en me disant sans doute en mon for intérieur tout en tentant de retenir un maximum de détails, tout en le regardant détacher éplucher porter à sa bouche mâcher mastiquer déglutir avaler, en me disant mais qu'est-ce que c'est que ce
type
10:31 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 02 juin 2017
juin 2
banc
où le type donc passe cinq minutes, peut-être un peu davantage, à éplucher consciencieusement puis à engloutir précautionneusement, l'une après l'autre, les cinq bananes de son régime à 2, 39 €,
à moins qu'on ne puisse vraiment parler d'éplucher
car pour manger une orange, par exemple
(mais nous sommes en JUIN, et il est rare de voir quiconque manger une orange en juin, pour ne rien dire de quelqu'un qui mangerait cinq oranges à la file, mais après tout il n'est pas courant de voir quelqu'un manger cinq bananes à la file),
on l'épluche puis on la mange après l'avoir séparée en quartiers,
donc l'épluchage complet de l'orange est une phase préalable à sa dégustation, ou à sa dévoration, ou à sa mastication, bref :
on l'épluche avant de la manger
(la langue anglaise a raison, qui privilégie les verbes),
mais une banane s'épluche au fur et à mesure qu'on la mange, sauf dans le cas de certaines personnes (enfants, le plus souvent) qui ne commencent à manger leur banane qu'après lui avoir entièrement retiré sa peau, qu'après dégainage total, ou désemmaillottage, épluchage, préfère-t-on ici des termes techniques ou des métaphores
ce n'est pas le problème — le problème est
de savoir si on peut dire qu'une banane s'épluche puis s'engloutit
(s'avale)
ou si l'épluchage est nécessairement, par définition, une phase autonome, non simultanée, comme pour les oranges, alors qu'ici
(sur ce banc)
c'est bien d'un régime de bananes que j'ai vu le type détacher un à un les fruits avant de les éplucher/avaler, la main gauche reposant le plus clair du temps sur le bois du banc, à son côté, c'est-à-dire que quand il ne se servait pas de la main gauche pour détacher une banane du régime ou pour casser la queue (la tige ? comment se nomme le coudic (comme on dirait en gascon) du fruit), il n'usait jamais que de sa main droite pour éplucher et manger chacune des cinq bananes,
et donc la main gauche posée sur le bois du banc
ce type avait, malgré son activité frénétique d'épluchage et d'engloutissement d'un fruit généralement tenu pour peu aristocratique, quelque chose d'un dandy, une allure très digne
sans rien de comique ou de ridicule
alors que tout de même manger à la file cinq bananes détachées l'une après l'autre d'un régime, ça a de quoi attirer les regards
& les moqueries
puisqu'on n'est jamais à l'abri des regards sur un
banc
10:08 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 01 juin 2017
juin 1
juin
& faute de nèfles il déjeunait de bananes
je le regardais qui mangeait, l'une après l'autre, cinq bananes arrachées l'une après l'autre à leur régime :
son déjeuner sans doute se composait de ces cinq bananes, qu'il mâchait longuement bien qu'il n'ait pas mis cinq minutes, à la fin des fins, pour venir à bout du régime,
et donc il mangeait 48 centimes de fruit,
chaque banane coûtant, on va dire, 48 centimes — mais en fait NON : à 2,39 € le régime, la moyenne précise serait de 47,8 centime d'€
et donc là, à sa troisième banane, on peut dire qu'il savourait précipitamment, qu'il engloutissait lentement 41 centimes peut-être,
41 car comment savoir si la peau compte,
si les cinq peaux de ces 5 bananes doivent être comptées :
quand on achète des bananes, évidemment on les achète avec la peau,
personne ne mange la peau des bananes mais personne, dans une épicerie ou chez un maraîcher (ou chez un marchand des quatre saisons, ou dans une supérette, ou à l'étal d'un vendeur de fruits etc.), personne n'accepterait jamais d'acheter un régime de bananes sans la peau, sans leurs peaux,
donc celui qui avait payé 2,39 € son régime de cinq bananes avait bel et bien payé pour les peaux,
pour pouvoir les dégainer, en retrousser l'épaisse peau jaune avant de commencer à croquer ou mordre dans le fruit,
jamais il n'aurait acheté ces bananes sans leurs peaux,
et donc il avait payé pour être ensuite encombrés de ces peaux qu'il aurait voulu jeter sous un arbre au lieu de les mettre dans une poubelle
(est-il normal, franchement, que le tri sélectif ne soit pas proposé, en 2017, à chaque poubelle de ville)
et dont il était embarrassé,
donc mange-t-il avec cette quatrième banane 54 ou 47 centimes de fruit (je dis 54 car il semble que ce soit la plus grosse du régime), c'est ce qu'on ne peut déterminer, encore que si, tout de même, si : il mange pour 47 centimes, car la peau il ne la mange pas, donc il consomme ou s'approprie 54 centimes de fruit, mais n'en mange que 47,
à cet instant on aimerait qu'une équipe de biologistes calcule le ratio moyen peau / fruit à partir d'un échantillon de, disons, 239 bananes, de sorte qu'on sache véritablement si cette histoire de 47 centimes de fruit pour 7 centimes de peau tient la route,
et plus je le regarde engloutir (c'est-à-dire savourer) et mâcher (c'est-à-dire avaler) cette quatrième (ou 4e) banane, plus je me dis que le ratio doit être tout autre, sur une banane lambda
(mais qu'est-ce qu'une banane lambda ?)
la peau doit occuper nettement plus de 7/54 du poids total, pour ne rien dire du volume,
il n'y a qu'à voir comment ce type qui déjeune d'un régime de bananes à 2,39 € est embarrassé des trois peaux qu'il a posées par terre devant son banc, oui, il est assis sur un banc, sans même attendre l'encombrement supplémentaire des deux peaux à venir,
à suivre, et sans aller jusqu'à dire que, comme pour les artichauts, la banane produit un volume de déchets supérieur au volume ingéré, voire même au volume avant préparation & cuisson, les cinq (ou 5) peaux de bananes
ne manqueront pas de prendre à peu près autant de place
dans sa main,
dans la main de ce type assis sur le banc que fasciné je regarde déjeuner d'un régime de bananes
à 2,39 €,
autant de place que le sachet dans lequel il tenait tout à l'heure le régime inentamé
en ce jour où faute de nèfles il déjeune
(déjeunait)
de bananes
(en un régime)
en bâclant l'affaire en moins de dix, peut-être même de cinq (ou 5), minutes, le temps d'un souffle de vent, sur un banc, en ce premier jour de
juin
21:25 Publié dans Juin | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 31 mai 2017
Par les gouffres
Ayant terminé récemment le dernier roman paru (et qui est, si j'en crois mes souvenirs, le dernier au sens fort (vu que l'écrivain a annoncé, il y a un ou deux ans, prendre sa retraite)) de Lobo Antunes, Pour celle qui est assise dans le noir à m'attendre, j'ai acheté hier un de ses romans « de jeunesse », Connaissance de l'enfer. En effet, lorsqu'on a appris que Lobo Antunes mettait fin, en quelque sorte, à sa carrière, il y a un ou deux ans, j'avais pris la décision d'en profiter pour lire les premiers, que je n'ai jamais lus. J'avais alors lu Le cul de Judas, absolument magnifique.
Le tout premier, Mémoire d'éléphant, n'était pas à la librairie, raison un peu idiote pour ne pas (re)commencer par celui-là : entre la B.U. et les commandes, rien d'impossible.
Je m'aperçois, très entre autres, que l'article de la WP francophone consacré à Lobo Antunes est fragmentaire et même fautif : N'entre pas si vite dans cette nuit noire est classé à la rubrique Poésie, ce qui n'a pas plus de sens que pour ses dix ou douze derniers romans. C'est, comme ses dix ou douze derniers romans, une fiction en prose constituée de paragraphes suivis non ponctués et organisés en chapitres-phrases d'une vingtaine de pages en moyenne. Il est vrai que je crois me rappeler que c'est celui-ci que Lobo Antunes a sous-titré « Poème », mais cela ne permet pas de le séparer des autres dans une rubrique Poésie.
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Hier, nous avons fêté nos noces de coquelicot, et, dans dix-huit jours, ce seront les noces d'argent.
08:02 Publié dans Lect(o)ures, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 18 mai 2017
Sonnet du 18.V.2017.
Après qu'on voit les magnolias
Prendre la tangente du vent
Face à soi, le bureau crevant
De tintamarres véolia,
Ou, face à ce qui nous spolia
De notre ardeur, oh, si souvent,
Au lupanar comme au couvent —
Jacques, Pierre (ou bien Paul ?) y a
Donné un coup de pousse-feuilles,
Cependant que, si les pneus crissent
Perçant d'une épingle à nourrice
Le tympan, muet tu t'endeuilles
De quelque souvenir de plage
Dont la souffrance te soulage.
09:53 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 avril 2017
Pause (ou pas)
Depuis plusieurs mois, je manque de ressort, un peu pour tout d'ailleurs : tâches professionnelles et chantiers personnels. Désespoir, désarroi, sentiment d'impuissance face au naufrage de nos sociétés : accélération constante de la destruction de la planète et aggravation des attaques contre la démocratie.
Il n'y a pas eu de décision d'arrêter d'écrire, ou même d'arrêter les vidéos. J'ai arrêté, voilà tout.
Incapacité totale à m'y mettre ou à m'y remettre dans un tel isolement.
08:12 Publié dans Questions, parenthèses, omissions | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 25 mars 2017
3699, ou tout autre nombre
François Bon s'est rendu récemment dans deux villes que je connais bien, l'une pour y avoir longtemps été élève (Dax), l'autre pour y avoir vécu six ans (Beauvais). De la seconde, il a rapporté un film très émouvant. Ce film m'a donné l'idée, au détour d'un commentaire (cf infra), d'écrire, par petites touches, un texte sur Beauvais. Quoi que, dans l'idée de départ, il y ait un rapport avec cette histoire de mêmoire autour de laquelle je tourne depuis plus de dix ans, je refuse en fait de circonscrire le propos : ce sera un texte sur Beauvais. Et surtout, je vais tenter de l'écrire sans le publier au fur et à mesure dans un des blogs.
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La musique d'Arve Hendriksen est très sinueuse, prenante, défile comme le paysage. Parties de foot, cabanons, nuages lourds et blancs au-dessus des labours... Beauvais, tant de souvenirs... six ans, si peu écrit... si peu écrit dont j'aie gardé de vraies traces, surtout... (Et si j'écrivais un texte genre Trois-mille six-cent quatre-vingt-dix neuf choses que je peux dire de Beauvais ?) Me rappelle comment je prenais le train pour Paris à 5 h 07 le matin en gare de Beauvais — par une distorsion lynchienne tu eusses pu me filmer la nuit dernière. Le cinéma n'existait pas, pas à cet endroit-là, pas que je me souvienne. Donc ton film involontaire, pourquoi ne me captera-t-il pas ? La cathédrale et les galeries nationales de la Tapisserie, tant de souvenirs. “Lieux ingrats”, je ne suis pas forcément d'accord. (En fait, j'adore l'intérieur des Galeries. Énorme émotion de revoir ça dans ton film.) Blues autour du zinc, je n'y traînais pas trop ; les autres festivals, oui ; ville très dynamique ; magnifique médiathèque. Dans la partie accélérée on voit les personnes (personnages) à l'étage de la gare qui s'activent, vibrionnent, « et les mots trop pauvres qu'on [leur] impose comme un masque ».
jeudi, 23 mars 2017
Ce qui m'advient, version sonore
(fichier son manquant)
Avec des coupures.
Avec la mer de la pluie passée en moi.
Avec le masque qui tombe à chaque embardée de verre brisé.
Avec les avecs.
Avec les avatars.
17:55 Publié dans Ce qui m'advient | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 21 mars 2017
sur mon quatre couleurs...
21.03.2016.
sur mon quatre couleurs
ça y est le rose a rendu l'âme
il a jeté sa dernière flamme
dans une marge de copie
il ne reste donc que le vert
pâle ou lumineux c'est selon
l'éclairage du salon
ou du bureau Propos râleurs
je lance — “c'est de la roupie
de sansonnet ! ” L'hiver
s'est achevé, et ni bleu r
are ni violet ni rose n'ont
survécu Tout va de travers
& du quatre couleurs ne reste que le nom
07:04 Publié dans Sonnets de janvier et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 mars 2017
4141 — Deux vidéos sur les toits de la Bibliothèque
Cela faisait longtemps que je voulais faire ça.
L'occasion de venir prendre quelques photographies de l'exposition de livres d'écrivains africains était trop belle pour que je la manquasse.
Pour la première vidéo, j'ai repris de mémoire (et je me suis planté : pour le dernier vers, c'est « le temps veille », pas « l'esprit veille » (il a dû se produire une conflagration, dans mon esprit, avec le tableau de Gauguin)) un bref poème d'Esther Nirina qui est à l'honneur avec le présentoir de poésie anglophone du troisième étage.
Et donc, deux vidéos d'un coup, pour profiter aussi du passage par le bureau et donc de la connexion ultra-rapide de l'Université.
Pour la deuxième vidéo, plus longue, je me suis attaché à présenter le livre bouleversant de Shailja Patel, Migritude.
Comme je parle du spectacle dansé dont le texte constitue la première partie de Migritude, voici quelques autres liens pour se faire une idée (et se rafraîchir les yeux après ma tronche et mon blabla) :
- un documentaire bref de la chaîne californienne KQED
- The Cup Runneth Over (“an act of poetic terrorism”) — à faire écouter aux fans de Barack Obama
- entretien radiophonique avec Shailja Patel
- “Make It” (Durban)
09:48 Publié dans Affres extatiques, Blême mêmoire, Improviser traduire, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 08 mars 2017
HD
Le 8 mars, c'est la date de la première vidéo de traduction, l'an dernier.
Je me suis rendu compte hier, car j'étais agacé de constater que l'image était encore et toujours de mauvaise qualité sur YouTube, qu'il fallait modifier la qualité de l'image en utilisant la fonction Paramètres dans le coin inférieur droit : presque toutes mes vidéos sont enregistrées en HD, et c'est d'ailleurs pour ça que le temps de téléchargement, à la maison, est aussi long. Apparemment, YouTube les diffuse par défaut dans un format très compressé. Il faut donc modifier manuellement. Cela agit aussi sur le son, il semblerait.
(Essayez : ci-dessous, l'icône Paramètres se situe entre celle des sous-titres et celle du visionnage direct sur YouTube.)
Pour la vidéo d'hier, elle a été tournée dans la chambre ; ce n'est que la deuxième fois, je crois, que je choisis ce lieu de tournage. La fronde baoulé et la statuette mumuye répondent en quelque sorte au texte de Ben Okri.
06:34 Publié dans Improviser traduire | Lien permanent | Commentaires (0)