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mardi, 14 juin 2005

Outrepas

Il existe aussi la tentation de livrer des extraits, en morceaux choisis, de ma lecture butinante mais exhaustive d'Outrepas, à moins que je ne conserve la fleur de mes commentaires pour le site de la Société des Lecteurs de Renaud Camus, où j'ai, Dieu sait, souvent laissé mes empreintes.

samedi, 11 juin 2005

Humument

Les senteurs de la tarte tomate-mozzarella envahissent la maison, et c'est toujours une odeur douce et enivrante, d'autant que le fromage, acheté à la Ferme des Vignes, est, authentiquement, au lait de buffle.

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A Humument est un livre remarquable, dont on ne sait s'il faut le nommer roman, livre d'art, essai plastique. Le principe en est simple: l'auteur, Tom Phillips, a acheté un jour, dans les années soixante, un roman victorien, dans une édition de poche bon marché qu'il a entrepris de "traiter", c'est-à-dire de transformer en ajoutant formes et repeints à chacune des pages. Le résultat est, comme le sous-titre l'indique, "a treated Victorian novel", suite de pages colorées, avec des formes diverses, des univers picturaux variés, d'où s'échappent des fragments de textes, où se donnent à lire, comme des palimpsestes ou des encarts, quelques bribes du roman d'origine.

Expérience esthétique et plastique presque sans équivalent, livre qu'on ne peut lire mais dont la contemplation, le feuillettage, est d'une grande jouissance. Je suis heureux que l'exemplaire que j'avais commandé me soit parvenu sans encombres, et soit de bonne qualité.

J'ai d'ailleurs appris que chaque "nouvelle édition" proposait des pages originales, Phillips reprenant sans cesse les toiles écrites. Ce qui, bien entendu, signifie qu'il faudrait se procurer, ou posséder, la totalité des éditions de l'ouvrage.

jeudi, 09 juin 2005

A. et Gertrude

Avant-hier, A. m'écrivait:
Au fait, je n'ai jamais lu Gertrude Stein. C'est bien ? Et que me conseillerais-tu ?

Il aurait pu formuler cette question dans un commentaire, histoire d'enfler, sinon mon ego déjà démesuré, du moins mes statistiques, qui sont, en quelque sorte, le corollaire bloggueur de l'ego (ou l'expression moïque du bloggueur).

Mais bon... ce que j'en dis...
Revenons à Gertrude Stein, que je conseille évidemment, pour ceux qui peuvent, de lire en anglais. D'ailleurs, et assez paradoxalement étant donné que le sens en est abstrus, ses textes sont moins difficiles à lire que la plupart des écrivains de langue anglaise.
Il me semble qu'il ne faut pas commencer par The Autobiography of Alice B. Toklas; on peut préférer Everybody's Autobiography.

Les textes d'elle que je préfère sont (et cela n'étonnera pas ceux qui me connaissent) les plus délirants: ses textes pour la scène ou opératiques (Four Saints in Three Acts, par exemple), ou celui qui reste, à mes oreilles plus encore qu'à mes yeux, l'un des plus incantatoires, A Novel of Thank You.

J'ai beaucoup parlé de Stein il y a quinze jours lors du colloque "L'Illisible", à Poitiers, avec I.A., qui lui consacre l'essentiel de ses recherches actuelles, et qui, je pense, ne rencontre pas souvent quelqu'un avec qui partager son goût. Cela dit, je n'ai pas lu, moi, les mille pages de The Making of Americans...!

Petit mot de clôture, spécialement pour A.: Gudnarsson te salue. "Scandale total!"

mardi, 07 juin 2005

Où Virginia mime Gertrude???

"Rose is coming?" she repeated.
"I told you," said Maggie. "I said to you, Rose is coming to luncheon on Friday. It is Friday. And Rose is coming to luncheon. Any minute now," she said.
[...] "It is Friday, and Rose is coming to luncheon," Sara repeated.

V. Woolf. The Years (1937). Hogarth Press, 1972, p. 176.


A quoi je serais tenté d'ajouter, toujours dans la perspective d'une lecture de Gertrude Stein: "All talk would be nonsense, I suppose, if it were written down," she said, stirring her coffee" (p. 184).