lundi, 21 septembre 2020
Bredi-breda
"D’un bout à l’autre des ruelles, bruyaient la bourrée des sabots battant le pavé, le flic flac des vieilles semelles glissant sur les dalles, un piétinement qui dégringolait les escaliers, bredi-breda par les chambres, emplissait les petites maisons de la cave au grenier." (Camille Lemonnier. L'Hystérique, 1885)
"Bredi-breda, il lui expliqua sa déconvenue, lui décrivit par le menu tout ce qu'il avait tenté afin d'aider ses clients à satisfaire leur auguste désir." (René Maran. Le Petit Roi de Chimérie, 1924, p. 90)
08:00 Publié dans *2020*, Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 19 septembre 2020
*1909*
Je me réveille à 5 h 40, me fais réchauffer un café (pas bon, du coup), découvre – en mettant la maison à aérer – qu’il a enfin plu. Il a plu sur tout ce que nous avions laissé dehors hier soir, chaises longues etc., mais peu importe. Ce qui m’étonne, c’est que la pluie n’a pas du tout rafraîchi l’atmosphère : il n’y a pas un souffle d’air, et il fait plus chaud qu’hier à 6 h 25 quand j’ai pris le volant pour Rennes.
J’ai du retard pour tout, et notamment pour ces carnets : dernier billet publié le 14 ; je vais devoir tricher. Ces petites tricheries, occasionnelles, me permettent toutefois de tenir le pari des 366 billets en 2020.
Aussi à faire : lessives, rangement des cartons et affaires apportées par mes parents hier, correction du premier paquet des copies, mails pro, préparation d’un nouveau texte pour le cours de traduction etc.
05:55 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 18 septembre 2020
Journée à Rennes
Après un lever très matinal (4 h 30), je n’ai pris la route qu’à 6 h 25. Par la nationale, la route est très agréable, et j’ai trouvé infiniment plus pénible le chemin du retour, par l’autoroute : de surcroît, la demi-heure que l’on gagne ne me paraît pas valoir les 20 euros de péage. C’est comme le débat actuel autour de la 5G : les gens qui n’en ont pas un besoin impératif devraient accepter de choisir systématiquement la solution la plus économique en ressources. Le problème de la 5G n’est pas le danger éventuel pour la santé des individus ; c’est la surconsommation, qui a déjà bousillé notre planète et qui menace de la précipiter plus rapidement que jamais dans le gouffre, avec le Groenland irréversiblement fondu et les incendies de Californie que l’on voit d’Europe.
Foin de ces considérations, qui ne me quittent jamais vraiment et qui me minent, la journée d’aujourd’hui consistait plutôt en une sorte de petit break bienvenu, malgré les 500 bornes aller-retour. Outre que j’ai pu apporter pas mal de conserves à A* et faire un peu de ménage dans son studio, je suis allé visiter le Musée des Beaux-Arts, gratuit jusqu’à la fin du mois, et où j’étais entièrement seul, si l’on ne compte pas les employé-es. Seul. Rennes est tout de même une agglomération de quelque 500.000 personnes, et à part moi, même pas rennais, pas un clampin dans un tel musée… Les collections sont magnifiques, en prime : salles égyptiennes passionnantes, galeries de peinture très diverses (même si je crois que je finis par détester la peinture de genre du 17e plus encore que les paysages de seconde zone du 19e), parfaite collection de peinture flamande de la grande époque dans le cabinet de curiosités de Robien…
Dans les salles consacrées au dernier tiers du 20e siècle, plusieurs œuvres « mécaniques » se déclenchent lors de l’entrée d’un visiteur ; pour deux d’entre elles, lisses et vacantes, le cartouche indiquait qu’elles étaient « hors service ». Un bon résumé d’une partie de l’histoire de l’art contemporain : cette œuvre est hors service.
Je me suis ensuite rendu au parc du Thabor (et à chaque fois que je viens à Rennes j’ai Rabbi Jésus de Dick Annegarn dans la tête), où je n’ai pas trop cherché l’installation de Martin Parr mais où je me suis espalasé sur une des pelouses afin d’y finir enfin ma lecture de Sur la route du Danube d’Emmanuel Ruben. Un rouge-gorge très familier m’avait collé quand j’étais sur un banc ; un écureuil, bondissant de ci de là, m’a accompagné pendant une bonne part de ma lecture.
Mes parents sont arrivés pour le week-end, dans l’après-midi. A* et moi sommes rentrés à Tours vers huit heures du soir ; dîner sur la terrasse, avec trois tables pour permettre une distanciation maximale ; A*, qui devait avoir aujourd’hui le résultat de son test Covid19 de mardi dernier, ne l’a pas encore.
22:50 Publié dans *2020*, BoozArtz, Hors Touraine | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 17 septembre 2020
Diaporamas commentés
À noter que je me suis fait la main en enregistrant aujourd'hui les trois premiers tutoriels de mon cours magistral de méthodologie de première année, que je devais assurer deux samedis de suite mais pour lequel j'ai été autorisé, la panique gagnant l'administration de l'Université face à la bombe à Covid19 que représente le site Tanneurs, à basculer en distanciel asynchrone.
19:00 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 septembre 2020
Catastrophes
06:15 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, Lect(o)ures, Mirlitonneries métaphotographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 15 septembre 2020
Sans barrière
13:11 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 septembre 2020
Reprise en salle 04
Réveil fort tôt encore, et j'écris ces lignes au café colombien (décaféiné).
Entre la chaudière en panne (et que j'ai dû débrancher hier soir car la tuyauterie et le corps de chauffe faisaient un raffut peu rassurant) et le stress lié au déroulement des premiers cours (la séance en distanciel avec les étudiant-es d'échange resté-es dans leurs pays respectifs va grandement merder, je le sens), mal dormi.
C* ayant encore mal des suites de sa chute il y a douze jours, je vais lui laisser la voiture. Hier soir, j'ai réussi à soulager les douleurs liées à ma lombalgie en allant pédaler une dizaine de kilomètres, tranquillement, vers sept heures du soir.
Il paraît que PSG/OM, cette traditionnelle partie d'esbroufe entre voyous et canailles, s'est soldée par un non-match, 10 cartons jaunes et 5 cartons rouges. Je dormais déjà à ce moment-là.
06:19 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 13 septembre 2020
Test (1)
Finalement, nous avons eu les résultats du test SARS-Covid19 d'O* hier soir (au bout de 24 h, ce qui a fait réagir une amie parisienne), et ils sont négatifs. Comme il est simplement enrhumé, il pourra donc repartir au collège lundi. La soirée d'hier et ce dimanche se sont donc passés plus paisiblement, d'un point de vue psychologique déjà mais aussi pour l'organisation : fini de porter le masque dès qu'on était à moins de deux mètres les uns des autres.
Il est à craindre, vu l'évolution de la situation sanitaire et l'irresponsabilité globale des ministères concernés (cf ci-contre tweet ahurissant de Vidal), que ce test ne soit, pour lui comme pour nous, que le premier d'une longue série.
22:27 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 12 septembre 2020
L'Université en pilotage automatique dysfonctionnel
09:17 Publié dans *2020*, Chèvre, aucun risque, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 septembre 2020
Galère aux catastrophes
Ce matin, j'ai donc emmené O* faire le test PCR du Covid19. Nous aurons les résultats demain après-midi au plus tôt. En attendant, c'est un peu galère : nous ne devons jamais être dans la même pièce, ou alors avec le masque. Même pour nous, qui avons une grande maison, et même avec la météo qui nous permet de passer du temps dehors, et de faire tous nos repas sur la terrasse en plaçant O* à un mètre de nous, c'est pesant. Pourvu que le test soit négatif, à tous égards ; pour l'instant ça ressemble à une petite rhinopharyngite.
J'ai reçu hier mon lot commandé la semaine dernière aux éditions du Corridor bleu, dont je venais de découvrir le catalogue : un numéro papier de la revue Catastrophes, un roman de Pierre Vinclair (dont l'extraordinaire poème La Sauvagerie m'aura accompagné tout l'été), un beau recueil de la jeune poète Julia Lepère (cf supra) et un recueil de Christine Chia (malheureusement pas en bilingue, j'étais très déçu en voyant ça).
J'essaie d'organiser, comme je le peux, mes deux cours en distanciel, celui d'agrégation interne, et celui pour les étudiant-es d'échange resté-es dans leurs pays respectifs (mais qu'on accueille quand même, on n'en est pas à une contradiction sémantique près).
23:23 Publié dans *2020*, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 10 septembre 2020
L'Education nationale et l'Université, des accélérateurs de Covid19 ?
17:07 Publié dans *2020*, Indignations, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 09 septembre 2020
Du navet
Avant de me replonger dans le dernier livre de Jean-Christophe Bailly, L'imagement, dont un chapitre m'a suggéré la juxtaposition ci-contre, j'avais fait un bref aller-retour à l'université, en plein cagnard, autour de quatre heures, et ce après la séance du matin à laquelle je m'étais rendu en tram, mais là, à vélo, pour la première fois, j'ai gravi la Tranchée sans mettre à pied à terre, ce qui est une évidence pour tout un chacun, mais pour moi qui n'avais pas fait de vélo depuis 25 ans avant de m'y remettre en juin, qui ai du jus de navet dans les guiboles et un cul à ne pas se lever de sa selle, c'est une petite victoire. (Puis il faudra enquiller le livre d'Emmanuel Ruben, Sur la route du Danube, que je n'avais as acheté l'an dernier et qui a été réédité en poche... j'avais tant aimé Icecolor et Terminus Schengen. Et peut-être aller plus loin sur les rayons. C'est toujours une histoire de pages.)
23:11 Publié dans *2020*, BoozArtz, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 septembre 2020
Extraits d'une lettre à un "ami" soi-disant communiste
[...]
Quand, quelques lignes après avoir dit que tu es athée et que pour toi ça compte plus que tout et qu’il ne faut tolérer aucune religion, tu parles de ton activité militante comme d’un « sacerdoce », ça prouve bien que tu te vois du côté du camp du Bien en train d'évangéliser les ignorants. Et c'est ce que tu fais sans arrêt : toi seul as raison, aucun débat possible, ta propre parole est sacrée.
Ainsi tu es content, y a quelques personnes qui ne voteront plus Le Pen. OK. Ils continueront à détester les arabes ou les gays ou les « féministes », mais ils votent plus Le Pen, toi t'es content. T'as un pays idéal universel et unitaire, une nation fantasmée où en fait plus de la moitié des gens sont opprimés ou victimes de discriminations d'une manière ou d'une autre, mais bon t'appelles ça universalisme et t'es heureux.
Depuis des mois que je te lis partir en vrille, je vois que, pour toi bourgeois est la seule critique fondamentale : la littérature est un truc de bourgeois, les luttes LGBT ou féministes sont des trucs de bourgeois, l'antiracisme est un truc bourgeois (parce que les Africains en situation irrégulière exploités par ÜberEats c'est des bourgeois n'est-ce pas). Un de tes potes sur Facebook m’avait d’ailleurs sorti ça comme argument-massue imparable et qu’il n’y avait que la lutte opposant deux camps, les bourgeois et les prolétaires, que rien d’autre n’avait de sens. Je lui ai demandé si, pour lui, un plombier à son compte qui touche 4.000 euros par mois déclarés (sans compter tout ce qu’il escroque au fisc) était bien un prolétaire et moi, qui touche 2.500 euros avec 25 ans d’ancienneté dans l’enseignement supérieur, un doctorat et une agrégation, j’étais un bourgeois ? Ni lui ni toi n’avez répondu. Il faut croire que l’argument-massue a tout de la brindille.
Moi j'ai toujours été clair idéologiquement : le seul sujet fondamental, absolument prioritaire, c'est le changement climatique et la biodiversité. Les luttes qu'on peut y associer pour que le monde soit moins pourri sans attendre un (j'en ai peur impossible et trop tardif) virage à 180° en matière de politiques environnementales, je m'y associe. Et ça inclut bien sûr une remise en cause fondamentale du capitalisme : ce qui n'est pas facile, c'est que beaucoup d'anticapitalistes déclarés comme toi, voire de gens qui se disent seuls à pouvoir la bonne parole (sacerdotale ?) de l'anticapitalisme, sont productivistes, consuméristes, et ne sont aucunement gênés par les lobbies agro-industriels. Cela ne rend pas la convergence des luttes très aisée...
Et, enfin, c'est la énième fois que tu me sors, en pensant m'insulter, le truc selon lequel si l'extrême-droite arrive au pouvoir tu auras « beaucoup plus à craindre que moi ». Le sous-entendu est que je collaborerai lâchement. Peut-être. On verra. Et que toi tu seras forcément en danger, en tant que « communiste » revendiqué. Alors en fait non.
Si l'extrême-droite arrive au pouvoir et si tu as des ennuis il te suffira de mettre en exergue ton compte Twitter, dont 90% des posts depuis un an reprennent mot pour mot les obsessions de toute la presse identitaire. Si l'extrême-droite arrive au pouvoir pour les mecs comme toi dont TOUTE l'activité sur les réseaux sociaux se résume à jeter l'opprobre sur les féministes, les militant-es LGBT, les antiracistes, l'Union européenne, l'Allemagne, le virage « sociétal » du PCF, le prétendu « capitalisme » d’EELV, les anti-nucléaire ou les anti-chasse, ce sera open bar : il est des nôtres, il déteste le "politiquement correct" comme les autres...
12:19 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 septembre 2020
Escaliers et cycles
10:08 Publié dans *2020*, Autoportraiture, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 06 septembre 2020
Première à Mosnes
Cette après-midi, petite promenade à Mosnes, village où nous ne nous étions jamais arrêtés, et qui se trouve entre Montlouis et Chaumont.
Au lavoir, nous y avons écouté plusieurs formations chambristes, dont le quatuor Todoroff dans son répertoire de transcriptions de musiques tziganes, mais aussi un Terzetto de Dvorak par des jeunes instrumentistes des CNSM dont je n'ai pas su le nom (aucun programme n'étant disponible).
Le Terzetto est une pièce très belle, très émouvante. Je ne l'avais jamais entendu, je crois.
Ce soir, au lieu de'écrire ce billet de traductologie auquel j'ai songé toute la journée, j'enfile un épisode de Mrs America, le récital de Martha Argerich avec Renaud Capuçon à Salzbourg et la deuxième mi-temps d'ASM/Toulouse tout en continuant un peu la lecture de Shelley (The Revolt of Islam) et en commençant magdaléniennement de Dominique Fourcade.
N'importe quoi.
23:00 Publié dans *2020*, Autres gammes, BoozArtz, Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 05 septembre 2020
« je range ma caméra » ?
J’écris ce billet au café bolivien. Cela n’aura pas eu grand sens, très exceptionnellement, de veiller jusqu’à après minuit pour regarder ce (mauvais) documentaire sur Ferré : j’ai mis du temps à m’endormir, et je me suis réveillé à 6 h 20.
Le billet que j’ai écrit hier – et auquel je vais donner une forme plus diplomatique en écrivant à ma collègue conservatrice et directrice adjointe de la B.U., pour lui proposer tout simplement d’ajouter quelques livres aux tables de présentation de l’exposition – a été rédigé dans le bureau 38, mon bureau à l’université, mon bureau de 2002 à 2007 et de nouveau depuis 2015. C’était la première fois depuis très longtemps que j’écrivais pour le blog à l’université. De même, je me suis aperçu que la dernière vidéo de la série je rends des livres datait de novembre 2019. Donc, ni blog ni vlog depuis un moment, et la pandémie n’y est pas pour grand-chose.
Lundi je dois rendre plusieurs livres que j’avais empruntés en juin. Trouverai-je un endroit où m’isoler pour filmer un trente-et-unième épisode de la dite série ? Avec ses défauts et ses ridicules, cette série a au moins le mérite d’échapper au cercle étrange de la promotion dissimulée. J’ai emprunté divers livres pour diverses raisons ; je les ai lus ou seulement parcourus ; j’en parle en vitesse ; basta. Pas de promotion dissimulée, donc.
Ici, je renvoie à l’excellent billet d’Ahmed Slama. Ahmed Slama a entièrement raison : même nous, universitaires et blogueurs « indépendants », qui essayons de faire autre chose que du journalisme littéraire de connivence, nous retrouvons souvent à promouvoir. Et Ahmed Slama met le doigt sur quelque chose qui participe sans doute de ma réticence à enregistrer une nouvelle vidéo de la série je range mon bureau : outre que la pile de livres est trop volumineuse, que je vais encore m’épuiser en faisant cette vidéo trop longue que personne ne regardera en entier (et comme je le comprends !), il y a toujours des livres que j’ai lus et qui ont été publiés par une maison d’édition que j’aime bien, que je veux faire connaître etc. Mais si le livre ne m’a pas enthousiasmé, comment faire ?
Comme pour les Traductions Sans Filet, série abandonnée (après 210 épisodes tout de même) car ça ne m’amusait plus ou car j’avais fait le tour de l’exercice (ce qui m’amuserait, c’est de le faire en live, dans une performance théâtrale en quelque sorte), je suis à la croisée des chemins. Ce dont j’aurais envie, ce serait de faire des vidéos plus brèves, sur un seul livre ou sur deux livres, dans une perspective moins vagabonde, moins informelle, plus universitaire sans doute, en un sens. Toutefois, ce qui me retient est que je ferais là, en quelque sorte, ce que font (beaucoup) mieux que moi Ahmed Slama, justement, ou Azélie Fayolle. C’est sans doute très vaniteux, mais je tiens à ce que mes projets restent suffisamment singuliers pour qu’on y retrouve ma griffe : très peu d’abonnés, très peu de visionnages ou de « clics », mais qu’importe, c’est bien de moi que ça émane.
07:37 Publié dans *2020*, Flèche inversée vers les carnétoiles, Improviser traduire, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 04 septembre 2020
Roman et histoire des littératures subsahariennes
Je viens de publier un petit tweet fumasse, mais je sens qu'il me faut approfondir.
En effet, je viens de passer à la B.U. Arts et Lettres des Tanneurs, où je travaille régulièrement et où j'emprunte régulièrement des ouvrages ; à de nombreuses reprises, j'ai collaboré à des “groupes de travail”, voire co-organisé des expositions (pour seul rappel, celle autour des traductions collectives de Clonck et ses dysfonctionnements de Pierre Barrault). Cela pour bien préciser que je n'ai rien du grincheux qui passe en coup de vent et qui pond sa petite critique sur un coup de tête.
Il y a donc, ce mois-ci, dans la perspective des Rendez-vous de l'histoire de Blois, une exposition "Roman et histoire", qui permet, selon la tradition, de mettre en évidence des ouvrages du fonds. Ne parlons pas de la pertinence qu'il y a mettre en avant Rufin ou Binet, auteurs déjà bien identifiés et certainement trop lus, surtout vu les libertés (pour être gentil) qu'ils prennent avec l'histoire. Je crois, sans être spécialiste de la question, que Dumas (très à l'honneur aussi) est un auteur nettement plus fiable, au strict plan historique, que Rufin.
Non, ce qui me fout en rogne, comme je l'ai écrit sur Twitter, c'est le côté totalement européocentré du choix d'œuvres. Comme on s'y attend de la part d'un africaniste, je vais proposer, ci-après, mon propre choix de titres pris dans le fonds de la B.U. afin de constituer un présentoir Roman et histoire en Afrique. Cette invisibilisation de l'histoire africaine, et, dans la foulée, des littératures subsahariennes qui problématisent et formulent l'histoire des gouvernances sur le continent m'exaspère, et c'est aussi l'objet de mes combats de chercheur et d'universitaire. Soit.
Mais, à y bien regarder, rien sur les Amériques ? rien sur l'Asie ? l'Océanie ? même les littératures nordiques et slaves sont quasi oubliées ?
Voici donc ma part du travail, une petite sélection d'ouvrages que l'on peut emprunter à la B.U. des Tanneurs afin de découvrir des textes de fiction qui invitent à reconsidérer l'histoire de l'Afrique. Peu d'écrivaines, mais, fonds de la B.U. oblige, c'est parce que je n'ai pas encore fait acheter assez de livres en fonction des impératifs de recherche et d'enseignement...
10:05 Publié dans *2020*, Affres extatiques, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 03 septembre 2020
Tracas et fracas
Nuit très brève, outre que C* est tombée dans l’escalier et a un énorme hématome très handicapant au bas du dos (mais rien de cassé a priori) : à 3 h du matin, l’alarme intrusion (que nous n’avons jamais, depuis notre emménagement en décembre 2008, utilisée et qui n’est donc pas active) s’est déclenchée. Après avoir localisé la chose et identifié la source de ce vacarme pénible, j’ai coupé le courant, ce qui n’a servi à rien, puis j’ai coupé les fils du boîtier à la pince coupante.
Nous avons pu nous recoucher, mais pas trop nous rendormir.
Au retour de la fac, à 1 h 30 de l’après-midi, j’ai constaté que le boîtier faisait encore un bruit, mais très atténué. En fait, je n’avais pas réussi à sectionner le fil, seulement à le pincer. Là, j’y suis allé au sécateur et on devrait avoir la paix.
C* veut qu’on appelle un électricien, car les plombs ont sauté de manière étrange la semaine dernière, et il y avait eu une erreur électronique à la chaudière lorsqu’A* est rentré avant nous en août. Elle pense que tout ça est peut-être lié.
J’ai fini de lire Lectures de Laurent Albarracin, livre qui m’a donné envie de lire de découvrir trois ou quatre des poètes dont il traite. Je poursuis la lecture du roman d’Ocean Vuong, un peu décevant par rapport à sa poésie, justement.
O* est revenu crevé de la première vraie journée de cours. Je ne sais pas combien d’enfants tiendront le coup face aux mesures sanitaires, et à l’absence de bienveillance de la part des profs. Son hautbois est réparé, car j’ai pu passer chez son prof. En fin de compte, si on part du principe que C* a failli s’en sortir nettement plus mal de sa chute, la journée ne se finit pas trop mal.
20:08 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 02 septembre 2020
Pas de livre sur le masque
Des douleurs au ventre, en sus des habituelles liées à la lombalgie, et pile à l’endroit de l’appendice (que je n’ai plus depuis 1989).
Dans l’après-midi, promenade en ville, à la librairie et chez le glacier. Beaucoup de monde, et, dans ce périmètre où le port du masque est obligatoire à partir de 10 h du matin, pas mal de masques mal ou pas portés.
J’avais songé à commencer un nouveau livre autour du masque, justement, mais ça va trop me déprimer.
Soir : deuxième épisode de Mrs America – ça ne casse pas des briques… à suivre…
17:07 Publié dans *2020*, Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 01 septembre 2020
Reprise aux Afriques
Réveillé à cinq heures du matin – il y avait longtemps.
Hier soir, j’ai terminé de lire Zoocities.
Dans la journée j’avais lu plusieurs essais du recueil de Léonora Miano, Habiter la frontière (2009). L’acuité et l’intelligence des textes critiques de l’écrivaine, très en évidence dans les analyses qu’elle publie sur son compte Facebook, y étaient déjà à l’œuvre ; dans une des conférences, elle se fait un carton sur les universitaires français-es, notamment de Normale Sup, et tout ce qu’elle y dit est juste (méconnaissance du terrain et des spécificités, évaluation de la qualité littéraire des textes de la littérature subsaharienne sans comprendre ce qui s’y joue linguistiquement etc.), et résonne très fort avec tout ce qui a fini par me dégoûter de cette mascarade de la recherche consacrée aux « littératures africaines » (concept qu’elle déconstruit fort bien, d’ailleurs). Dans le même article, elle évoque longuement Yémy, dont j’avais beaucoup aimé Suburban blues, lu à sa sortie. Ce qui engage, toujours, avec Léonora Miano, c'est à quel point elle cherche à ouvrir le débat du côté constructif, et même positif.
J’ai lu aussi le dernier chapitre, consacré à Three Guineas, et la conclusion de l’essai d’Erin G. Carlston, Thinking Fascism. Sapphic Modernism and Fascist Modernity (1998).
Il y a quelques jours, grosse déconvenue en essayant enfin d’acheter en ligne le livre d’Olivette Otele, African Europeans. An Untold History, paru au début du mois d’août : déjà épuisé en France. Je viens de vérifier sur le site de l’éditeur : en fait, il ne doit paraître qu’en octobre. C’est à n’y rien comprendre car j’aurais juré qu’Olivette avait vraiment annoncé la publication sur son compte Twitter.
06:13 Publié dans *2020*, Affres extatiques | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 31 août 2020
Rentrée
Les échos que je reçois de la rentrée des classes sont très divers. Globalement, les collègues sont si inquiets que les habituelles jérémiades et diatribes à la moi-je s’effacent.
Dans un lycée de banlieue parisienne, un proviseur nouvellement nommé a réussi la prouesse de déclarer qu’il « éprouvait de l’aversion pour le mot de bienveillance » et d’autoriser tout un chacun à enlever le masque lors de la réunion plénière car il ignorait le protocole officiel du Ministère. On ne sait ce qu’il faut pointer, de la logique ultralibérale en action (le Léviathan de Hobbes appliqué à l’éducation et à la santé publique) ou de la contradiction entre le discours extrêmement exigeant quant à l’ « excellence » et le laxisme total pour ce qui est de faire son travail (veiller à l’application des consignes du ministère est la mission n° 1 de tout chef d’établissement). Toujours est-il que s’il y a ne serait-ce que 10% de bahuts avec ce genre de couacs, ne pas s’étonner si ça déconne sévèrement dans les prochaines semaines.
Rien de tel, heureusement, au lycée de C*, mais elle a eu confirmation, lors de la réunion d’équipe spécifique pour la classe accueillant des élèves malentendants, que les masques avec fenêtre pour la lecture labiale ne sont en rien une panacée : le plastique au niveau de la bouche s’embue.
Pour son dernier jour de vacances, O* m’a battu à la pétanque et au piquet. À partir de demain, j'irai un peu chaque jour à l'université, histoire de réduire ma présence sur site à des plages brèves et de prendre le temps de recevoir les étudiantes Erasmus (moins nombreuses cette année, et pour cause).
En bonus : tribune de Françoise Cahen dans Le Monde daté de demain.
22:13 Publié dans *2020*, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 août 2020
Petit pays
J’écris ce billet au café éthiopien. Ce matin, entre sommeil et réveil, j’ai mis plusieurs minutes à retrouver le titre de la série Outlander ; cela m’agaçait, et même m’affolait.
Hier soir nous sommes allés, en famille, voir le film adapté du roman de Gaël Faye, Petit pays. Nous nous sommes pris une énorme averse en allant jusqu’au bus, et il a fait froid toute la soirée : 13° à dix heures et demie du soir, au retour du restaurant syrien. A*, qui jouait encore au beach volley mercredi sur la page (déserte, toutefois) de Perros-Guirec, ne comprend pas trop. C’est la proverbiale douceur tourangelle.
Le film est plutôt bon, un peu trop long à mon sens (la première partie aurait pu être raccourcie et montée de façon plus nerveuse), assez conventionnel dans ses choix esthétiques et narratifs mais efficace et émouvant. Je n’avais pas réussi à aller au-delà de la page 30 du roman, car il y a vraiment zéro écriture. En film, le côté conventionnel passe mieux, d’abord parce qu’il est porté par d’excellents acteurs, les enfants en premier lieu, mais aussi Jean-Paul Rouve ou encore l’actrice qui joue le rôle de la mère d’Yvonne, bouleversante et que la production (le réalisateur ?) a choisi de sous-titrer alors qu’on la comprend parfaitement. Je ne trouve son nom ni sur AlloCiné ni sur IMDb.
Dans la salle de cinéma, je n’ai pas trop compris pourquoi une bonne dizaine de personnes avaient enlevé leur masque pendant tout le film, et même dès avant. Il s’agit du cinéma Les Studio. Nous n’étions pas allés au cinéma depuis le déconfinement, et peut-être qu’il y a une subtilité qui m’échappe.
En bonus : un article de 2018 sur une traduction qui réussit la prouesse de ne jamais citer le nom du traducteur. Invisibilisation des Africains autant que des traducteurs...
08:29 Publié dans *2020*, Moments de Tours, Tographe | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 29 août 2020
Charbonné
L’érable chétif face à la cuisine a deux grosses feuilles brunes. Il fait frisquet aujourd’hui.
Je poursuis ma lecture de Zoocities, de la philosophe Joëlle Zask : le livre est intéressant, de par son sujet autant que par sa problématique, mais le manque répété de rigueur dans les sources et dans la démonstration m’agace toutes les trois pages.
Encore un achat mobilier aujourd’hui : une bibliothèque d’occasion, au dépôt-vente de Saint-Pierre des Corps. Elle va nous permettre de ranger DVD et divers bouquins de façon plus rationnelle à la buanderie.
Pendant que j’enregistrais, comme on doit le faire chaque semaine, les différentes pièces de hautbois jouées par O*, j’ai feuilleté deux livres qui se trouvent au salon : ma fidèle anthologie des littératures du Moyen-Âge – qui m’a donné envie de lire le Huon de Bordeaux – et un livre d’art L’art belge, entre rêves et réalités, que je n’avais pas ouvert depuis longtemps et dont je retiendrai le nom de Maximilien Luce.
17:40 Publié dans *2020*, BoozArtz, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 28 août 2020
... ut nocte silenti fallere custodes...
Hasard providentiel, j’ai été interpellé tout à l’heure, à la déchetterie de la Milletière, par un homme, originaire probablement d’Europe de l’Est, qui m’a dit de surtout ne pas me débarrasser de ma voiture. Il m’a dit que les modèles suivants de la même gamme étaient moins bien, qu’il avait changé la sienne il y a quelques années pour un pick-up, et qu’il s’en mordait les doigts. Je lui ai dit qu’elle avait pas mal de petits accrocs à la carrosserie, mais il m’a dit que ça n’avait aucune importance, que lui en cherchait une de ce même modèle, mais à faible kilométrage.
Il se trouve que, lassés de trouver la bagnole achetée fin 2009 un peu beaucoup bruyante à grande vitesse (c’est-à-dire au-dessus de 100-110) et attribuant cela, outre à ses 215.000 bornes, aux beugnes susdits, nous étions allés hier après-midi, C* et moi, regarder vaguement les occasions chez deux concessionnaires différents, pour en conclure – au vu des tarifs mais aussi des alternatives moins spacieuses qui nous étaient montrées à des prix pourtant pas légers – que nous allions probablement la garder tant qu’elle tiendrait le coup et qu’elle voudrait bien de nous.
J’avais passé la matinée à nettoyer et ranger l’atelier, la buanderie mais aussi l’espace godasses (la chausserie ? le meuble à chaussures ? (mais il y a deux meubles…)), tout en écoutant de vieux 33 tours grâce aux baffles nouvellement installés au salon musical, au fond du sous-sol.
15:08 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 27 août 2020
Lost in masklation
O* revient fourbu de ses jours de ping-pong.
Je suis triste pour lui des semaines qui s’annoncent : de nous tous, c’est lui, collégien, qui va passer le plus de temps avec le masque, même aux récréations ; la pause médiane risque de devenir un vrai calvaire, étant donné qu’on ne sait pas du tout (là encore, le ministère fait preuve d’une incurie remarquable) comment s’organisera la cantine, mais aussi car les clubs qu’il adore risquent d’être tous annulés – plus d’orchestre, plus de ping-pong, plus de badminton…
C* et moi nous demandons même s’il ne serait pas envisageable de nous organiser pour le reprendre aux pauses déjeuner, et le faire basculer en statut d’externat : pas simple, mais s’il évoque au bout de quelques jours sa frustration et sa fatigue par rapport à cela, nous avons ce joker.
C’est l’année du brevet, ce qui est plus symbolique qu’autre chose, mais on a vu que pour son frère cette année de troisième a été fondamentale, d’un point de vue social et amical. Je souhaite vraiment que ces restrictions vraiment très lourdes pour cause de pandémie ne s’installent pas durablement dans nos modes de vie. Déjà, je me suis fait la réflexion ce matin que, si j’avais été balancé d’un seul coup, en février, six mois dans le futur, je n’aurais pas du tout compris pourquoi tout le monde était masqué etc. Nous avons déjà fondamentalement changé, et en profondeur.
Ce matin, aussi, en discutant avec S*, ma collègue, dans un couloir des Tanneurs, je me suis aperçu que les nombreuses expressions faciales dont j’accompagne toute conversation, et qui permettent de communiquer sans interrompre son interlocutrice ou son interlocuteur, sont totalement lost in translation : il nous faudrait des masques avec fenêtre transparente pour la bouche, comme pour la lecture labiale des mal-entendants.
19:09 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 août 2020
Smollett, très occasionnellement
Réveillé à 6 h 30, seulement. Commencé à lire The Adventures of Sir Launcelot Greaves de Smollett, auteur dont on célèbrera (mais qui ?) le tricentenaire de la naissance en 2021. Il s’agit, semble-t-il, d’une réécriture du Quichotte.
Croissants (trop beurrés). Idées (trop sombres).
10:25 Publié dans *2020* | Lien permanent | Commentaires (0)