lundi, 20 juin 2005
Mai 2002 : premières heures arrachées à Tours
J’étais bien venu, plus jeune, à Tours, et même en Touraine. Mais c’est de ce lundi de mai, lendemain du second tour de l’élection présidentielle, que je date le début de ma vie tourangelle. J’étais venu, pour quelques heures à peine, le temps de participer aux auditions de la Commission de Spécialistes pour le poste de maître de conférences en Littérature anglaise du 20ème siècle.
Ce que j’ai vu de Tours, c’est donc, surtout, l’université. Mais, entre la gare et la rue des Tanneurs, j’avais pu, considérablement alourdi par le poids du sac où gisait l’exemplaire de ma thèse que m’avait remis la présidente de la Commission de Spécialistes de Bordeaux-III le matin même (cela s’appelle, en jargon universitaire, le marathon des auditions), admirer le chemin qui passe par la rue de Bordeaux, la place Jean-Jaurès, éblouissante de soleil et de classicisme offert, la rue Nationale.
J’ai dû bifurquer à un moment donné, car je ne me rappelle pas avoir remonté la rue Nationale tout du long. Et j’ai vu un peu du vieux Tours, dont me sont restées en mémoire les façades de la place Plumereau, évidemment (je doute d’être un touriste original, et, par l’impression d’une demi-heure ou une heure tout au plus de vadrouille, pouvait-il en être autrement ?). Toujours est-il que j’ai été très favorablement impressionné par la ville, ce qui n’a pas dû compter pour rien dans ma grande satisfaction, le soir même vers dix heures, d’apprendre, à Montrouge par où je transitais, que j’avais été classé premier sur le poste.
La gare est très belle. Je ne parle pas de l’affreux conglomérat détestable de Saint-Pierre des Corps, ville pour l’essentiel à éviter, calme bloc stalinien chu d’un désastre obscur. La gare de Tours n’a pas grand chose à envier, en terme d’architecture de la seconde moitié du 19ème siècle, à ses grandes sœurs parisiennes. Même les équipements modernes y sont assez agréablement joints, ce qui n’est pas le cas de la rue de Bordeaux, où se voit l’étalage des devantures les plus hideuses qui soient.
Ce jour de mai, je n’avais pas vu la plaque apposée sur le mur de la maison natale de Balzac, ou plutôt, à l’endroit où se trouvait celle-ci, car la quasi totalité de la rue Nationale a été reconstruite, avec un bonheur inégal, dans les années 1950-60.
Ce jour de mai, m’étais-je égaré par l’une des petites placettes qui ponctuent le vieux Tours ? Il me semble que oui, mais laquelle ?
Ah, j’ajoute ceci avant de clore cette note : m’étant rendu compte que deux de mes fidèles lecteurs, Irène et Arbor, habitent rue de Bordeaux, je veux marquer ici combien leur amitié m’est chère et combien je la dissocie de ma remarque atrabilaire à l’endroit de la chaude rue bétonnée. Ce n’est pas le moment de perdre des abonnés, comme on dit dans les conférences de rédaction de L’Humanité.
19:45 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (3)
Place Jean-Jaurès
Je viens d’allumer mon ordinateur, m’interrompant dans la longue théorie des copies de littérature truffées de fautes et d’inepties (la session « de rattrapage » n’est pas seulement un piège pour les étudiants, qu’elle dessert grandement, quoi qu’en disent les syndicalistes étudiants qui la défendent becs et ongles contre toute logique, c’est aussi à s’arracher les cheveux), et l’objectif de ce transport vers le clavier était de vérifier un document qui doit me permettre de corriger un autre paquet de copies. Assez curieusement, mes doigts se sont dirigés tout seuls vers le fichier TOURAINE SEREINE, où j’écris celles des notes que je ne rédige pas directement en ligne ; allez comprendre cette décision dont je n’assume en rien la responsabilité, il va sans dire…
Avant de poursuivre, il semble indispensable d’annoncer que ce qui suit sera bassement prosaïque et qu’il n’y sera, une fois encore, pas question de la Touraine, ni, je le crains, de ma sérénité.
(Et, précision pour précision, pourquoi ne crée-je pas plusieurs catégories dans lesquelles j’enregistrerais mes différentes notes en fonction de leur thématique : journal intime, topographie, enseignement, musique, lectures ? L’une des réponses pourrait bien être que, quoique féru d’ordre dans mon métier, j’aime assez ce caractère empilé, chaotique et, pour tout dire, bordélique, du carnétoile.)
***
Ultime parenthèse avant de poursuivre. La définition de clinomania dans le remarquable et hilarantissime livre de Peter Bowler, The Superior Person’s Third Book of Words, est (je cite de mémoire) :
Excessive desire to stay in bed. Not a bad mania, as manias go, and a reasonably plausible excuse to take Mondays off.
Traduction sur demande.
***
Me suis dispensé d’aller à la faculté ce matin, comme rien ne m’y oblige, fors mon immense désir altruiste (ou masochiste ?) de faire avancer le bien commun, et surtout comme je ne me sens pas du tout rétabli de mon gros coup de fatigue. En fait, j’ai toujours aussi peu d’appétit, et je viens déjeuner d’un demi-melon et d’un petit suisse.
(Rassurons les visiteurs médecins qui s’apprêteraient, fort bien-intentionnément, à m’écrire : mon dérapage physique de ces deux derniers jours n’a rien à voir avec des difficultés d’ordre gastrique ou gastro-entérique, qu’un tel menu ne manquerait pas d’aggraver, assurément.)
Nul risque de clinomanie, pourtant, puisque je ne me suis pas recouché depuis 6 h 40. C. est partie à sept heures vingt interroger les lycéens au lycée Jean-Monnet pour le bac de français. J’ai amené A. à l’école, et me suis affairé à domicile.
Ayant des courriers plutôt urgents à faire affranchir, je suis toutefois sorti ce matin, vers onze heures, poussant jusqu’à La Poste du boulevard Béranger, où il est plus facile d’escroquer le service postal qu’à Sainte-Radegonde. Je m’explique : si vous avez à poster un petit colis, c’est-à-dire tout pli, même du format d’une petite lettre, qui contient autre chose que des feuilles de papier, vous ne pourrez recourir au tarif lettre, qui est pourtant moins cher. Cette pratique, récemment mise en place par La Poste et fort assidûment mise en pratique par plusieurs guichetiers de ma connaissance, me paraît inique, donc, en bon Français, j’esquive. Si l’on connaît le montant de l’affranchissement au tarif lettre, pas besoin de s’ouvrir du problème au guichet. Mais, dans mon cas, ce matin, je ne connaissais aucun des tarifs, et il me fallait donc une borne d’affranchissement automatique. Ce qui fut fait, et me permit, même si ce n’était pas à pied, d’admirer une fois encore la place Jean-Jaurès sous le soleil, son jet d’eau qu’un jour lointain de juin 2003, je filmai, sa perspective classique, la façade très réussie (surtout si l’on considère qu’il date du début du 20ème siècle) de l’hôtel de ville.
Tours resplendit sous le soleil, surtout de ce côté-là, largement ouvert. La place Jean-Jaurès constitue un carrefour très haussmannien, où se croisent à angle droit la rue Nationale et l’avenue Grammont (qui la prolonge vers le sud), le boulevard Heurteloup et le boulevard Béranger (qui le prolonge à l’ouest). Je ne suis pas certain de ne pas écrire ici une sottise sur l’endroit exact où débute chacun des deux boulevards.
Il y avait ce matin, une manifestation d’employés de Gaz de France qui s’apprêtait à prendre le départ et, je suppute, à bloquer le trafic. Le Marathon n’a qu’à bien se tenir ; ils étaient bien une quinzaine (donc trois selon la police, supputé-je toujours, selon la loi arithmétique).
En écoute : Ha Po Zamani de Miriam Makeba.
13:30 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 19 juin 2005
Cinquantièmes rugissants
J'ai bien fait de faire de l'humour sur la quarantaine e tutti quanti: je suis pris, depuis hier, d'une immense fatigue, accompagnée de poussées de fièvre, d'une difficulté à me traîner d'un lieu à l'autre, pour ne rien dire du travail ou d'écrire.
La rançon de plusieurs mois à me malmener, sinon à me surmener (quoique...)? Ou la malédiction de la quinzaine, comme pour ma tentative avortée de Multijournal, au tournant de l'année?
Heureux de lire, toutefois, le commentaire d'Yvette, en rééaction à mon message intitulé "Quoi t'as dit?".
15:05 Publié dans Moments de Tours, WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 18 juin 2005
Quand les cochons voleront
Ecrit le 29 avril dernier à G*, qui habite à Veigné :
Cher G*
ai-je rêvé ou le premier itinéraire était tel la blancheur qui clôt le récit d'Arthur Gordon Pym?
Merci beaucoup pour les informations, cela m'a l'air fort clair. A quelle heure arrivons-nous? Et que pouvons-nous apporter? (Si tu réponds "rien" tu pourrais bien te retrouver avec le vieux vase horrible qu'on nous a offert il y a deux ans et que nous n'avons trouvé à fourguer à personne...)
Best,
G.
J’ai sans doute mieux à faire que ces copiés-collés…
22:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Quoi t'as dit?
Ecrit le 6 juin à F***, qui est, ce semestre, à Harvard :
Cher F***,
eeeeeeeeeeeeeeee
ça c'est parce que j'ai nettoyé ma touche E, pas un hommage à Perec
Je vais faire mon (im)possible pour le 15 juin, tu as ma parole
AAAAAAAAAAAAAAAA très bientôt
G.
PS Ce n'est pas le A qui était sale, c'est moi qui fais l'andouille.
Soudainement un point est venu clore mon courrier. Quelle mouche, ou quelle coquetterie, m’a piqué, de ne pas ponctuer ?
20:25 | Lien permanent | Commentaires (2)
Qui me lit?
Reçu le 15 juin, de F*** :
Juste oublié de dire que je trouvais le blog assez rigolo en somme : comme une lettre ouverte et continue. Etant donné que seuls les connaisseurs doivent s'y aventurer (ou me trompé-je) ça ne doit même pas être aussi exhibitionniste qu'on pourrait penser.
En écoute : Qui m’entend de Dick Annegarn.
18:25 | Lien permanent | Commentaires (1)
Qualis artifex pereo
Il va faire, aujourd’hui encore (j’écris ceci à dix heures du matin, mais, ne sachant quand je me connecterai, l’heure de publication en est imprécise), une chaleur estivale, torride. Dès ce matin, à sept heures, il n’y avait qu’un maigre souffle d’air à l’étage, en ouvrant pourtant les fenêtres à tous les vents. Je n’ai pas dormi assez (couché à une heure, réveillé à six) et je me suis levé avec d’affreuses courbatures qui me font encore souffrir à l’heure où j’écris ces lignes.
Aride, j’ai la gorge aride et vide.
Nous avons acheté avant-hier, pour célébrer « notre » treizième anniversaire, un appareil photo numérique, ce qui est moyennement romantique… mais enfin… A coup sûr, c’est la première année que nous ne nous offrons pas des cadeaux individuels et surprenants, et que nous cédons, en grande partie par ma faute d’ailleurs, à une forme de célébration assez petite-bourgeoise.
Bon, c’est fini, de se faire du mal ?
16:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
Quasi / Tristes
J’ai retrouvé dans mes archives le courrier électronique ci-après, envoyé à Jean-Michel Maulpoix. Moi qui n’écris quasiment jamais aux écrivains (et ils s’en portent d’autant mieux, je pense), je ne devrais pas m’offusquer de ne pas recevoir de réponse, surtout quand le message n'en appelle pas. Il se trouve que j’ai lu, en mai, Du lyrisme et Adieux au poème ; ce dernier ouvrage, qui est aussi le plus récemment paru de son auteur, est absolument admirable.
Cher Monsieur,
ayant découvert votre site il y a quelques jours et m'y étant depuis plongé avec délices, je tenais à vous faire part de mon admiration profonde pour votre œuvre. Il y a longtemps déjà, La Voix d'Orphée fut un bouleversement. Et, depuis, Portraits d'un éphémère, notamment, n'a pas souvent quitté ma table de chevet.
Travaillant dans un domaine assez radicalement éloigné, je n'avais pas su la publication de votre Poète perplexe, qui semble rejoindre plusieurs de mes préoccupations actuelles. L'ouvrage est d'ores et déjà commandé!
Sentiments respectueux,
14:25 | Lien permanent | Commentaires (8)
Quatre mugs bues
Hier soir, nous avons enfin goûté la tisane de notrementhe, qui était fort bonne. On ne saurait la qualifier de « biologique » (au sens que prend ce mot dans l’expression agriculture biologique), puisque le massif de menthe pousse (comme du chiendent, d’ailleurs) à quatre mètres de la rue et doit récupérer son lot de gaz d’échappement et de kérosène (tombé du ciel).
13:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
En quelle rencontre
Hier matin, j’ai assisté à la première séance du Colloque Rotrou, qui se tenait au Centre d’Etudes Supérieures de la Renaissance. V***, qui était venue dîner chez nous mercredi soir, y participait, et je voulais entendre sa communication, dont j’ai été comblé. C’était remarquable, tant la profondeur de l’érudition servait avant tout la lucidité de l’analyse. Le reste du public devait être aussi comblé que moi, en tout cas, car, chose que je n’avais jamais remarquée à ce degré d’intensité, les applaudissements qu’elle a reçus était nettement plus nourris que ceux qui avaient salué la prestation de son prédécesseur au pupitre ; ce dernier n’avait pourtant pas démérité.
J’ai dû m’éclipser pour aller à mon rendez-vous avec le Doyen et n’ai pas même pu rester pour les questions.
12:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
En quoi se perdre
Finalement, et contrairement à ce que j’annonçais hier soir peu avant minuit, je n’ai rien écrit de plus, en fait de notules. En effet, je me suis trouvé embrigadé à répondre à mon courrier, à essayer de faire un peu de tri dans mes fichiers, à consulter le Forum de la SLRC, où je n’avais pas promené mes yeux depuis un joli bout de temps et où m’attendaient, par conséquent, de nombreux nouveaux messages. Par ailleurs, j’ai achevé la lecture d’Outrepas.
Je me trouve en ce moment dans une salle de cours du site Anatole France, où je surveille une épreuve de la session de rattrapage. Trois étudiantes, pas une de plus. Peut-être certains des étudiants qui devaient composer aujourd’hui se seront-ils égarés ou découragés, car nous n’avons su qu’hier matin que l’épreuve, qui devait avoir lieu sur le site Tanneurs, en salle 31, n’y aurait pas lieu, pour la bonne raison qu’il a été décidé de fermer le site Tanneurs, afin de procéder, je suppose, à l’expulsion des demandeurs d’asile qui squattent une partie non négligeable des locaux depuis maintenant trois mois.
Ces demandeurs d’asile, en situation irrégulière, ne me gênent pas, et il est normal, d’un certain point de vue, que le Président de l’Université (plus par peur de la médiatisation et du scandale, à mon avis, que par réel sentiment philanthropique) ait pris le temps de la concertation. Il s’agit de vrais demandeurs d’asile, sans papiers et sans logement, et une certaine interprétation de la Convention de Genève donne assurément tort aux autorités françaises sur ce dossier. Ils ont donc été accueillis par un groupuscule de syndicalistes étudiants, dont la plupart n’ont pas dû suivre un cours depuis au moins dix ans à en croire leurs mines de professionnels de la contestation. Mais enfin, là n’est pas le problème. La Présidence de l’Université, se refusant à faire expulser les malheureux, a donc décidé de jouer les intermédiaires entre le comité de soutien et la préfecture, qui ne veut rien entendre et a traité l’Université, dans toute cette affaire, comme s’il s’agissait d’une petite institution sans importance. Et, assurément, la culture et l’éducation n’ont pas l’air d’avoir la moindre valeur, de nos jours.
Il se trouve qu’entre-temps, le comité de soutien avait réussi à installer les demandeurs d’asile dans un hôtel désaffecté de la place François-Sicard, l’Hôtel du Musée, d’où ils ont été délogés par les forces de l’ordre à la demande du nouveau propriétaire des lieux. Retour à la case départ, donc à la salle polyvalente et aux amphithéâtres A, B et C du site Tanneurs, ce qui a eu pour effet de perturber grandement la session d’examens, puisque toutes les épreuves qui devaient se tenir dans les salles occupées ont dû être transbordées ailleurs. Il y a eu, de ce point de vue, des changements pluriquotidiens, qui ont failli faire tourner les secrétaires et les agents d’entretien en bourrique. Eux n’auraient pas pris de gants pour virer tout le monde, d’autant (et c’est là le point principal) que le comité de soutien (ou les demandeurs d’asile eux-mêmes, je ne sais) s’est livré à des dégradations aussi injustifiables qu’inqualifiables du matériel et des locaux. Il y en aurait pour des dizaines de milliers d’euros.
Déjà, occuper un lieu de savoir et de connaissance, dont la majorité des personnes qui y travaillent sont loin d’être hostiles à la situation des demandeurs d’asile, ce n’était pas très malin, politiquement, et cela sentait fort la lâcheté bien-pensante. Mais tout saccager, voilà qui donne cent fois raison aux autorités dans leur refus de discuter avec ces personnes. En l’occurrence, le mieux est l’ennemi du bien, et dans cette histoire, dont on ne sait comment elle s’achèvera, les pires ennemis des familles de demandeurs d’asile, c’est leur comité de « défense ».
11:25 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 17 juin 2005
En quarantaine
Il est bientôt minuit, et je devrais me reposer au lieu de fatiguer toujours plus avant la machine. Cependant, une furieuse envie d'écrire me prend, tant des courriers privés que des notules pour ce carnet de toile.
Il me semble que voici la quarantième note écrite et publiée (aussitôt après son écriture (pour les suivantes que j'écrirai ce soir, je choisirai de "publier plus tard")), en douze jours seulement de graphomanie que vous jugez sans doute disproportionnée à l'intérêt de ce que j'ai à raconter.
23:25 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (2)
Mégarde
Le Doyen, ce matin, nous a racontés quelques anecdotes relatives à la venue, l'an dernier, à l'université, d'une délégation composée du recteur de l'Université de Kiev, de quelques professeurs et d'un petit nombre d'étudiants censément francophones et venus suivre des cours dans le cadre d'une université d'été.
Il explique ainsi tel objet curieusement offert à la contemplation, dans l'antichambre de son bureau, un sceptre de petite taille, prolongé, au bout, d'une sphère hérissée de pointes.
21:05 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
Même les musées
Nous voulions visiter (enfin) l'exposition Yves Bonnefoy du Musée des Beaux-Arts, deux mois après avoir vu celle du Château de Tours (chaudement recommandée et dont je dirai quelques mots dans une prochaine note).
Las! Nous sommes arrivés à 13 h 25, soit une bonne demi-heure avant l'ouverture; la bougeotte et le superbe soleil estival ont eu raison de notre bonne résolution, d'où un détour par la cathédrale Saint-Gatien, toujours agréable, puis par la rue Colbert, les yeux braqués sur toutes les inscriptions, devantures et curiosités. La façade du restaurant Le Franglais (où, de surcroît, je n'ai jamais mis les pieds et ne suis guère tenté de le faire) offre, à la contemplation, un espace quasi infini. Mais ce n'est là qu'en citer une, entre tant d'autres.
Ironie, j'avais appris le matin même, de la bouche de notre Doyen (que je rencontrais avec P***, le directeur de la filière L.E.A. pour des motifs moins nobles), que les bords de la Loire se situaient jadis au niveau de la rue Colbert. Cela explique, d'après lui, les inondations, dans la mesure où les constructions urbaines sont allées en empiétant toujours plus sur le lit majeur du fleuve. Le seul hic, c'est que je n'ai pas saisi si cet autrefois remontait à huit siècles, douze ou davantage encore, de l'époque des Turones.
Il faudra que je m'informe!
18:00 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Moins intéressant que jamais
Hier, pour la première fois, 44 visiteurs, 303 pages lues, soit dix méga-octets de bande passante. Le record, en onze jours d'existence de ce carnet de toile.
J'avais envie d'écrire des horreurs sur la décision de supprimer, sur les plaques d'immatriculation, toute référence aux départements et aux lieux d'origine des véhicules, mais je préfère aller lire quelques pages fertiles plutôt que d'écrire des niaiseries.
14:40 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 16 juin 2005
Sternes
Hier après-midi, C. est venue me chercher à la fac à quatre heures, avec A., mon fils. Nous sommes allés promener, par joli vent et sans soleil, sur les bords de Loire, jusqu'au pont Wilson, où nous avons observé (tandis que C. était allée jusqu'au magasin Photo Station), de très près, le bal des sternes, qui, par dizaines, pêchaient près des piles, attrapant parfois deux minuscules poissons argentés d'un coup, et poursuivies parfois par de rares mouettes rieuses qui cherchaient à leur faire rendre leur proie. A., comme de bien entendu, était fasciné.
Il faudrait que je vérifie (mais, en mauvais ornithologue oublieux, je n'ai pas de guide d'identification des oiseaux, un comble and a shame!) l'espèce, mais je crois que ce sont des sternes pierregarin, car elles m'ont paru grandes, musculeuses en quelque sorte, béret noir et long bec rouge pointé de noir. Il y en avait une ou deux, observées furtivement, qui m'ont semblé avoir un bec jaune, et être plus menues. Des sternes naines? Mes souvenirs d'ornithologue sont loin.
21:30 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
Mon petit côté maso (1)
Je me suis rarement senti, non pas même épuisé, mais abruti par le travail. Il faut dire que je mène de front plusieurs combats administratifs, outre les très abrutissants emplois du temps (tâche pour laquelle je ne touche pas un sou de plus). L'un de ces combats, qui a consisté à lancer lundi un pavé dans la mare du conformisme fonctionnarial en posant franchement, dans un e-mail collectif, la question de l'absentéisme de certains collègues (restés innommés) aux surveillances d'examen, m'a valu de nombreux messages de soutien de pas mal de collègues, de nécessaires réponses et précisions, et, ce matin... de belles remontrances de la part de P., la directrice du département, qui m'aime bien pourtant et sait tout le travail que je fais pour elle. Il se trouve que trois ou quatre collègues, toujours les mêmes, qui "politisent" tout, m'ont accusé auprès d'elle de faire du sabotage, de dénigrer le département d'anglais, de prêter le flanc aux critiques que formulent déjà nos collègues de lettres, de sciences humaines, etc.
Si j'ai pris la parole, à mes risques (et conscient du danger), c'est parce qu'il existe des situations d'impunité intolérable qu'il est temps de régler. Je coordonne la troisième année d'anglais et la première année de L.E.A., sans compensation ni financière ni horaire; ce n'est pas, en plus, pour être traité comme le larbin par certains. Or, non, celui qui a tort n'est pas celui qui accumule les fautes professionnelles, mais celui qui les dénonce en cherchant seulement à rappeler à tout un chacun ses devoirs, dans la meilleure entente possible, et de manière tout à fait pacifique: il n'avait jamais été question de sanctionner qui que ce soit dans mes e-mails. Le monde à l'envers, en somme.
Le plus beau, c'est que, dans un courrier électronique envoyé mardi, je remerciais, en citant leurs noms, deux collègues qui en ont remplacé un troisième, absent par oubli et que j'ai eu la gentillesse de ne pas nommer; or, les trois ou quatre collègues qui m'accusent de vouloir faire une chasse aux sorcières sont allés dire à P., qui n'avait pas encore eu le temps de lire les e-mails, que j'avais accusé les deux collègues, alors que je les remerciais publiquement au nom de tous. Si ce n'est pas le comble de la mauvaise foi, ça... Ou de l'analphabétisme?
Bonne journée, donc. Travail abrutissant, pas une minute pour mon travail personnel, fâcheries... et semi-engueulade en prime. Je ne vais quand même pas changer le titre de mon blog, et essaierai à l'avenir de parler vraiment d'autre chose en Touraine que de cette ... de fac, et ce le plus sereinement du monde.
18:30 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
Mormons
Plusieurs de mes amis commencent à m'écrire en privé au sujet de mon blog, assez favorablement d'ailleurs. L'idée étant de parvenir à une sorte de forum informel, je rappelle à tous que l'on peut laisser des messages sous pseudonyme, et que l'adresse électronique n'est transmise qu'à moi, sans apparaître sur le site.
Pourquoi n'ai-je, dans mes amis, qu'une bande de Mormons coincés?
(Je sais: dis-moi qui tu hantes...)
08:00 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 15 juin 2005
Méandres
Débordé, mais trouvant le temps d'écrire trois mots, ou trente-trois, je ne sais, nous verrons, je note ici que V-ue n'est pas ma seule lectrice, ainsi qu'elle me l'écrit, puisque D-l, son compagnon, aussi me lit, et c'est ici l'occasion pour moi de le saluer en lui rappelant que je ne sais toujours pas comment pallier la paucité de mémoire active sur mon ordinateur portable pour le logiciel qu'il m'a passé.
10:25 Publié dans Moments de Tours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 juin 2005
Astasia-abasia
V-ue, décidément ma plus fidèle (ou ma seule?) lectrice, me dit ne pas avoir trouvé le sens de astasia-abasia, faute sans doute d'un réflexe googlien suffisant.
La définition la plus vague est la suivante:
Astasia-Abasia
A disorder whose predominant feature is a loss or alteration in physical functioning that suggests a physical disorder but that is actually a direct expression of a psychological conflict or need.
Mais les plus fréquentes définitions insistent surtout sur l'incapacité à se tenir debout ou à marcher, pour des raisons psychologiques:
astasia-abasia
n.
Inability to stand or walk normally as a symptom of conversion hysteria. Also called abasia-astasia, Blocq's disease.
C'est évidemment un mot très séduisant, mais je n'ai pas encore révélé la raison pour laquelle je connais ce mot. Alors... une idée? lâchez vos commentaires!
12:45 Publié dans Words Words Words | Lien permanent | Commentaires (0)
Outrepas
Il existe aussi la tentation de livrer des extraits, en morceaux choisis, de ma lecture butinante mais exhaustive d'Outrepas, à moins que je ne conserve la fleur de mes commentaires pour le site de la Société des Lecteurs de Renaud Camus, où j'ai, Dieu sait, souvent laissé mes empreintes.
11:15 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
I'll keep you posted...
...dit-on en anglais. C'est ainsi que je triche, écrivant ces lignes le lundi 13 au soir, toujours dans la foulée de mon beau moment de sérénité créatrice, mais comptant les faire "publier plus tard" par le serveur HautEtFort.
J'ai songé à retrouver, dans les milliers de courriers électroniques archivés dans ma boîte à lettres, les plus intéressants, et, peut-être, pour rester dans le vif du sujet, m'accorder à ce que ce blog est censé colporter, ceux où je parle de tel ou tel lieu, tel village vu ou visité.
09:15 Publié dans Flèche inversée vers les carnétoiles | Lien permanent | Commentaires (0)
ZOO, acte 2
Avant-hier dimanche, nous étions allés à La Flèche, chez la grand-mère de Claire, qui avait plutôt réussi le déjeuner; l'après-midi, désormais habituelle et presque atroce (n'était-ce le plaisir évident que me cause la joie de mon fils) visite au zoo, qui, fort médiocre, était, de surcroît, surpeuplé. Le soir, je me suis effondré comme une masse, endormi dès avant dix heures!
Je n'ai toujours pas vérifié, sur la carte, le nom de ce château somptueux que l'on aperçoit, à l'ouest, entre La Membrolle et Château-la-Vallière.
01:15 Publié dans Sites et lieux d'Indre-et-Loire | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 13 juin 2005
Lundi soir: Crépuscule
Je n'ai vraiment qu'une poignée de minutes à accorder à ce carnet, qui marque de ses pierres et brûlures le passage du temps.
Je suis installé dans mon bureau (je devrais écrire: notre bureau), au premier étage, la fenêtre ouverte et la lumière allumée, portes fermées sur le couloir au cas où d'improbables moustiques auraient l'idée d'envahir la maison. Les volets étaient fermés depuis l'après-midi, afin de préserver un peu de fraîcheur, et je les ai ouverts pour profiter de la fin du jour.
(En passant: m'exaspère au plus haut point, chez mes collègues, la manie majoritaire de ne pas ouvrir les volets dans les bureaux et de travailler à la lumière électrique en plein jour, fermé au monde.)
Je suis bercé par le chant des merles couche-tard et la rumeur moins agréable des voitures qui passent dans la rue. J'ai une foultitude de choses à faire, mais l'envie d'écrire est plus pressante; je me suis interrompu dans la relecture d'un article en anglais que m'a envoyé un ami historien des sciences il y a déjà dix jours.
Aujourd'hui, j'ai passé le plus clair de la journée (de 7 h 45 à 17 h 30) à l'université, à guetter d'éventuelles anicroches dans la deuxième session d'examens, anicroches que, en ma qualité de responsable de la 3ème année (quelle barbe), je dois pallier, à recevoir plusieurs étudiants et, surtout, à commencer la mise en forme des emplois du temps de L.E.A.. L'ordinateur du bureau 49ter nous a bien embêtés, D. et moi, car le logiciel de planning se bloque souvent quand on cherche à changer des éléments structurels d'un diplôme, et, qui pis est, la souris optique fait des fantaisies curieuses, à moins que ce ne soit l'ordinateur de notre chère et absente directrice qui, quoique flambant neuf, n'accuse de la fatigue. J'ai lancé un ScanDisk minutieux en quittant les lieux, exaspéré de manipulations lourdes et inutiles, et ferai de même avec une défragmentation demain soir. Mais c'est un comble, que cet ordinateur marche moins bien que l'ancien, qui m'avait fort bien assisté pendant les cinq semaines de juin-juillet 2004 où je suai pareillement sang et eau sur les exigences complexes de l'ars planificandi (un barbarisme de plus à mon actif, je le crains).
22:10 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 12 juin 2005
Picart Le Doux
Hier soir, après le dîner, je suis allé me promener, dans le quartier, avec ma mère. Nous sommes passés près de la rue Picart Le Doux, toute proche mais où nous n'avons plus jamais l'occasion de nous attarder. En août 2003, j'avais découvert, à cette occasion, les oeuvres de cet artiste, inconnu de moi jusqu'à ce jour.
Certes, ce n'est pas un artiste de premier ordre, mais il ne manque pas d'intérêt, pour ce couple en Arles, aussi, ou, plus étonnant, pour son portrait de Jean-Pierre Brisset.
il me semble toutefois qu'il serait plus évident de louer l'art de son frère (est-ce bien son frère?), Jean Picart Le Doux, longitudinal ou universel marin...
09:10 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (3)
Humument IV
A défaut de faire réagir les internautes sur mes petites proses, pour l'instant bien maigres et triviales, il est vrai, j'ouvre un débat sur les magnifiques pages de A Humument.
A vos plumes!
(Ou, comme disent les adolescents sur SKYBLOG, "lâchez vos comms"!)
07:00 Publié dans BoozArtz | Lien permanent | Commentaires (0)