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mercredi, 29 juin 2005

OONA

Je suis en train d'écouter, pour la première fois depuis bien longtemps, un disque qui m'avait été offert à Noël 2000, à Hagetmau, Résistance poétique du Trio Christophe Marguet (Label bleu, 1996). C'est un disque qui m'a accompagné tout au long du premier semestre 2001, et en particulier dans certains moments difficiles, pendant que je finissais d'écrire ma thèse. La première composition, Oona prête à la rêverie. Ballade douce, entraînante, folâtre, elle célèbre Oona, c'est-à-dire, à mes oreilles maintenant, l'an OO, l'année du double O, du double oh, de la bouche ouverte en étonnement, de l'embrasement, de l'embrassade, de la fulgurance et de l'inquiétude passionnée, aux mélopées chaleureuses du sax. Composition érotique, pulpeuse, radieuse. De manière générale, je préfère, sur ce disque, les ballades, comme Recueillement ou Brume, aux compositions plus heurtées. Trio roi de l'envolée lyrique, fantômes du riot, de l'échauffourrée, que l'on s'imagine écouter sous les platanes près d'un cloître gothique, ou dans la chaleur touffue d'une salle enfumée.

Décrue

Bonjour à toutes et tous, deux jours de décrue, sinon des torridités (encore que la chaleur ne soit pas si inhabituelle qu'on veut bien le dire: la sécheresse est plus préoccupante), du moins de ce carnet de toile. Le nombre de visiteurs ne décroît pas, lui, à ma grande surprise. Je n'ai pas subi de foudres maternelles, pourtant, à l'inverse de Simon. Ni de foudres conjugales, quoique ma compagne regarde tout cela d'un air mi-amusé mi-agacé, comme si écrire un blog était le nouvel avatar de mes gamineries. Peut-être même a-t-elle raison, allez savoir. J'ai plusieurs projets de note, pourtant, que j'annonce ici avec solennité et qui seront certainement publiées dans la journée, si je trouve quelques instants pour les écrire: les deux déjeuners d'hier et avant-hier, et quelques conseils sur les deux modestes restaurants où ils se tinrent; mon collègue T*** et Maupassant; mes lectures récentes, Purple Hibiscus de Chimamanda Ngozie Adichie, The Breast de Philip Roth, plusieurs essais (retrouvés avec bonheur) de Montaigne, les derniers chapitres de Du lyrisme.

Situation d'un (autre) garçonnet

Florenz, Oktober 1947

In der Gasse, vor unserem Hotel, spielen zwei Kinder ; ein fünfjähriger Bub, rachitisch, und ein Mädchen mit Spielzeugpistole: sie spielen Händehoch, wobei der Kleine, eher mürrisch und unwillig, sich an die verpißte Mauer stellen muß – nur daß er dann umfallen soll, begreif er nicht; das Mädchen macht es ihm vor – aus der Erfahrung ihres siebenjährigen Lebens.

Max Frisch. Tagebuch (1950). Knaur, 1970, S. 144.

mardi, 28 juin 2005

Propos de garçonnet, 3

Un four, deux barbecues (un à deux roulettes, mais aussi un à quatre), un économisier, un ocolomisier, un tchatt, un lougtchatta (= un appareil pour gober), un rigang (= un mouton). Voilà tout l'attirail dont A. disposait, le 18 avril dernier, pour faire cuire les fourmis de Nanin.

"Je préfère faire le barbecue dans ma chambre parce que, dehors, il ne fait pas très beau. Cette pagaille de fourmis!"

lundi, 27 juin 2005

Dans les marges

Aujourd'hui, l'action a lieu dans les marges: dans les commentaires et mes réponses à iceux, mais aussi les commentaires que je laisse sur certains autres blogs. Vous pouvez aller de ce côté-ci, à moins que vous ne préfériez ces parages-là.

Propos de garçonnet, 2

"Tu arrêtes d'embêter mon petit!" dit le serpent volant en pinçant le serpent à noeud des conchetelles.

Le serpent volant, je ne sais même pas si ça existe. Il n'est pas en danger.

dimanche, 26 juin 2005

Epitrochasme

Après une dizaine d’années d’études largement consacrées à la poétique et à la sémiotique, j’ai rencontré hier, pour la première fois, la figure de style appelée épitrochasme, ou plutôt, son nom, car la figure, elle, m’était familière, comme à vous tous, chers lecteurs, qui, n’ayant jamais entendu ce mot barbare (ou plutôt : grec), faites partie de la grande communauté des Monsieur Jourdain qui font des épitrochasmes sans le savoir. Voilà un avis net, sec, bref, vif et mûr.

C'est bien, ça...

Voilà qu'au bout de vingt jours de blogging effréné, je finis par avertir mes parents de l'existence de cette mienne perversion, et de l'adresse y afférente, ce au prétexte que la dernière note publiée narre par le menu notre promenade du jour, et que cela peut les intéresser. Voici que je lis un petit commentaire bien négatif: "trop petit, pas les bonnes couleurs", que sais-je... Ah la la, ayez des parents, et vous voyez comment ils vous le rendent... (Papa, maman, si vous lisez cette note, je plaisante. Venez à la maison bientôt; j'ai fait les cuivres.)

Vallées du Lathan et de la Maulne

Aujourd’hui, en dépit d’un ciel qui hésitait à passer au beau fixe, nous avons enfin fait une petite promenade dominicale. Enfin, car le travail ou les obligations familiales nous en avaient privé depuis presque trois semaines. Le soleil est promptement revenu à son établi, et les coups de marteau n’ont pas tardé. Agréable chaleur pourtant, brise estivale, et je ne saurais assez souscrire au billet d’humeur lu avant-hier à propos de l’hystérie météorologique sur Les mots ont un sens.

Le premier objet de la virée était de se rendre à Savigné-sur-Lathan, joli village au nord-ouest de Tours, bordé de fortifications et de douves entièrement verdies, où se tenait, accessoirement, une brocante, ce dont A., notre fils, raffole. Sa déception, en s’apercevant qu’il ne s’y tenait aucune pêche aux canards (ou aux tortues, ou aux grenouilles), fut modérée par l’achat d’un petit orang-outan en plastique et d’un puzzle 9 pièces, pour vingt centimes chacun. De mon côté, pour la première fois depuis que nous allons occasionnellement dans les brocantes de Touraine, j’ai trouvé à acheter quelques livres, pour 1 euro chacun : une anthologie un brin foutraque, The Treasury of Humorous Quotations, où je puiserai peut-être quelques pépites pour l’U.E. libre sur l’humour britannique que j’ai proposé d’enseigner à la rentrée, mais qui, en jargon administratif, « n’ouvrira » peut-être pas ; un autre livre en anglais, Prospect of Highgate and Hampstead, texte orné de jolies photos en noir et blanc, & édition originale dédicacée par l’auteur ; enfin, Le Mauvais démiurge de Cioran, dans la collection NRF-Essais (réédition impeccable de 1992). Je n’aime pas beaucoup Cioran, dont je trouve la lecture vite lassante et la fréquentation assez stérile, mais enfin…

Le village de Savigné a un plan attrayant, autour d’une fausse placette triangulaire, où la mairie occupe une place privilégiée et affiche un tricolorisme maussade. J’y ai vu plusieurs belles bâtisses, mais qui souffrent un peu de l’incurie (ou l’impéritie) des occupants ; le plus alléchant, pour l’œil, ce sont sans doute les petits ponts au-dessus des douves, qui ont dû être rajoutés au 19ème siècle.

Ensuite, nous avons visité le château de Champchevrier. Belle allée en forêt, puis deux voitures (dont la nôtre) au parking des visiteurs. Jardin sobre et de plan exemplaire, entremêlement des bâtiments de style voisin et d’époques proches dans une unité préservée : la fuye du 15ème-16ème, la partie Henri-II (qui n’apparaît sur presque aucune photographie !), le corps et les communs de la fin du 17ème… Le majestueux noyer occupe le centre du parc, du côté des communs. Quel âge peut-il avoir ? Je me rendais à Champchevrier avec quelque réserve, car toute la publicité faite autour du château repose sur la vénerie, et suggère que, du côté de la beauté des bâtiments, et du mobilier, le château fera nécessairement très pâle figure à côté de ses plus illustres voisins ligériens. Pourtant, une collection de tapisseries remarquables (dont quatre de Beauvais, et une série de sept tapisseries d’Amiens à partir de cartons de Simon Vouet (Les Amours des Dieux, mais aussi la plus ancienne, splendide et remarquablement conservée, en provenance d’Audenarde, je crois) suffit à justifier la visite. Deux originaux de Rigaud et une très belle composition de Coypel, malheureusement trop haut en trémeau pour que l’on puisse l’apprécier pleinement, ne gâchent pas la visite non plus. A propos du carrosse de 1772 exposé dans la salle des trophées, une désobligeante, l’autre visiteur, peut-être un collègue historien, a rapporté une anecdote tirée du film d’Ettore Scola, La Nuit de Varennes ; nous n’avons pas vu le film, et le châtelain, qui nous guidait de par les pièces, non plus.

Par ailleurs, j’ai appris que les dents des sangliers s’appelaient des graies. Je ne suis pas certain de l’orthographe, car Littré ne connaît rien d’approchant, et si la recherche sur Google m’a appris de nombreuses choses sur les Alpes Graies ou sur le mythe de Persée, rien à voir, de près ou de loin, avec les sangliers. Ai-je bien entendu ?

Nous avons pique-niqué sur les bords du lac de Rillé, où A. s’est baignoté un petit quart d’heure durant avant de revenir à l’ombre, admirer le train historique, qui a longuement manœuvré avant de prendre le départ avec des touristes à son bord, heureux et ravis d’avaler de la fumée de charbon. J’ai remarqué que la locomotive portait la mention POLSKA. Est-ce le modèle, ou, véritablement, une locomotive de fabrication polonaise ? Mes connaissances en matière de technique ferroviaire sont, pour un petit-fils de cheminot, scandaleusement voisines de zéro.

A. s’est extrêmement bien tenu pendant la visite guidée de Champchevrier, cherchant à comprendre tout ce que racontait notre guide, et réclamant maintes explications à chaque point qui l’avait intrigué. Les tapisseries de Vouet aidant, nous voici à lui expliquer tel et tel mythe de l’Odyssée… Il aura bientôt quatre ans… Jupiter et Sémélé, la naissance de Bacchus issu de la cuisse paternelle, on fait plus simple…

Sur le chemin du retour, nous avons vu le château du Lathan, puis, par une route bordée de dizaines d’affreux hangars (je dois être gravement influencé par la lecture d’Outrepas, dans lequel la détérioration des paysages ruraux tient une grande place), rejoint Marcilly-sur-Maulne, où, faute de panneaux, nous n’avons pas vu le château. Il ne vous a pas sauté aux yeux, dirait ma mère. L’église de Lublé est jolie, et il faudrait, avec de plus longues journées, ou un enfant plus âgé, prendre le temps de voir plus en détail chaque village.

Toutefois, si les forêts entre Luynes et Rillé sont fort belles, et la campagne assez préservée, les campagnes au sud de Noyant et à l’ouest de Château-la-Vallière sont dans un état d’enlaidissement avancé. Il faudrait que les élus (locaux, nationaux, européens) veillent à ne pas laisser se dégrader pareillement le paysage. Qu’est-ce qu’un « contemporain » ? Quelqu’un qu’on aimerait tuer, sans trop savoir comment. (Cioran. Le Mauvais démiurge. « Pensées étranglées », Gallimard, p. 128) En écoute : rien, car nous avons un meeting aérien débile au-dessus de nos têtes. D’ailleurs, « meeting aérien débile » est un pléonasme. A bas les militaires et les pollueurs d’atmosphère. Honte à la Patrouille de France !

Lire ou écrire...?

« Mon problème est que je ne lis pas. Entre sept et vingt ans j’ai lu énormément. Mais ensuite j’ai consacré tout mon temps à l’“écriture” et à la baise – ou à la drague. La drague ni la baise ne m’occupent beaucoup aujourd’hui, mais je ne lis toujours pas, parce que écrire, au fond, me paraît toujours plus excitant. Ma manie est d’écrire, pas de lire. Je suis un graphomane, pas un bibliophage. Et ma plus grande excitation de lecture se traduit aussitôt par une envie d’écrire. C’est le comble de l’hommage littéraire, chez moi : fermer le livre que je lis et me précipiter vers mon bureau pour écrire. » (Renaud Camus. Outrepas, p. 423)

L’auteur de ce blog est un bibliophage qui ne parvient jamais à trouver un terrain d’entente entre son penchant pour la lecture et sa graphomanie, qui voudrait fendre l’armure. (Et qui parle de lui à la troisième personne, maintenant… !)

……………………….

En écoute : « 27 octobre 1926 », extrait du sixième volume des œuvres pour piano de Gurdjieff et De Hartmann (Rituel d’un ordre soufi, dans la version enregistrée par Alain Kremski (Naïve V 4889).

Propos de garçonnet, 1

Je vais faire une petite sieste, aussi grosse qu'une queue de renard. (25 juin 2005)

samedi, 25 juin 2005

Caméléon

« Stéphane a maintenant la passion des bizarres animaux de compagnie, il possède un caméléon, des grenouilles bleues, deux espèces de marmottes ou de je ne sais trop quoi, d’origine dûment exotique, qui sont très sympathiques et affectueuses, adorant être caressées. » (Renaud Camus. Outrepas, journal 2002, p. 542)

Posséder un caméléon, n’est-ce pas, à certains égards, chercher à s’approprier le secret de la mort ? De nombreux mythes africains rendent le caméléon responsable du fait que les hommes ont cessé d’être immortels. Selon certains versions, le caméléon, porteur du message de mort, serait parvenu aux hommes avant la tortue, porteuse du message de vie. Dans d’autres versions, ce sont les hommes qui envoient le caméléon dire aux dieux qu’ils souhaitent rester immortels, et le caméléon transforme, chemin faisant, le message, causant ainsi la chute de l’humanité dans la mortalité. Il y a bien d’autres variantes encore, mais toutes insistent sur la duplicité métamorphique du caméléon.

Le mot caméléon, en français, est tout à fait fascinant. les deux syllabes médianes se livrent à une semblable métamorphose : le [e] ouvert s’associe à deux consonnes différentes avant d’ouvrir sur l’ambiguïté terrestre de la diphtongue. Le chevalier d’Eon était un agent double et hybride. On, c’est tout le monde.

Posséder un caméléon, est-ce espérer qu’on le dupera, qu’on le hantera au point de détourner la mort de soi ?

Peut-on posséder un caméléon ?

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En écoute : le « Chant derviche » du sixième volume des œuvres pour piano de Gurdjieff et De Hartmann (Rituel d’un ordre soufi, dans la version enregistrée par Alain Kremski (Naïve V 4889).

Tours, Reverdy, Touraine, Jazz, etc.

Samedi, onze heures ; il pleuviote, juste assez pour nous forcer à quitter le jardin, et pour faire ressortir la chaleur accumulée dans l’humus et l’herbe desséchée. A. construit des fusées en Lego.

Hier soir, J.C. et C---, C., Ph. et C*, sont venus dîner. Le premier couple, en transit entre Paris et Nantes, a passé la nuit chez nous, dans la « chambre aux corbeaux ». Le second, plus habitué des lieux et tourangeau, nous a quittés vers une heure du matin. Leur fille, E., qui passe le baccalauréat en ce moment et a gardé plusieurs fois notre fils au cours de l’année scolaire qui s’achève, a été reçue à l’Ecole du Louvre.

Il a été question d’Yves Bonnefoy, et de la rue Traversière, à Tours, qui a donné son titre à l’un de ses ouvrages les plus connus. Je veux absolument refaire un tour aux expositions Bonnefoy avant qu’elles ne s’achèvent.

Il paraît qu’il existe un Monopoly de la ville de Tours, dans lequel la rue Traversière occuperait la place privilégiée de la rue de la Paix dans le Monopoly standard (ou national).

Hier après-midi, surveillant A. qui jouait à déterrer des os de dinosaure dans la cour (!), je me suis pris à relire Reverdy, dont je n’avais pas ouvert les Sources du vent depuis belle lurette.
C’est certainement l’un des poètes les plus difficiles, quoiqu’il ne soit pas hermétique.

Entre autres projets, j’aurais grande envie, si le temps ne me faisait pas aussi cruellement défaut, de donner à lire certains de mes poèmes préférés, et d’en proposer un petit commentaire informel.

J’ai aussi songé au genre topographique, et à la manière dont je pourrais y inscrire plus étroitement ce carnet de toile ; peut-être pourrais-je l’an prochain, sur les demi-journées d’école d’A. où je n’ai pas moi-même d’obligations professionnelles, sacrifier une demi-journée par semaine où j’irais faire un tour aux environs, visiter tel ou tel village, prendre quelques photos, écrire une note.

Mais il faudrait aussi parler de musique, de jazz ou de chanson française. (J’écoute beaucoup de musique classique ou contemporaine, mais, si forts soient mes goûts, mon expertise en la matière ne me permettrait pas, je pense, de tirer à la ligne sans me ridiculiser.)

Près de moi, A. dessine, à présent. J’ai décidé, pour être certain de ne pas laisser ce blog à l’abandon, de publier à l’avance, certaines fois, des propos tenus par lui, et dont j’ai la trace écrite. Il dessine des méduses bleues, des planètes roses ou vertes.

C. est au téléphone avec K., ami de la famille de C., qui nous annonce avoir obtenu sa mutation pour l’Aveyron, mais s’apprête, la cinquantaine approchant, à goûter les joies du statut de TZR (titulaire remplaçant) et à changer de poste tous les quinze jours, tous les deux mois, ou, au mieux, tous les ans.

Le temps que j’écrive cette note, le soleil est revenu, la pluie n’a nullement rafraîchi l’atmosphère.

vendredi, 24 juin 2005

Irritations majuscules

J’écris rarement sur des événements politiques, ou sur mes opinions. Toutefois, deux informations entendues aujourd’hui témoignent du sens de la politique de notre gouvernement depuis 2002, et du degré d’estime qu’il faut avoir pour elle.

Un rapport de l’INSEE montre que la réforme des 35 heures a bel et bien créé des emplois, et qu’elle n’a pas fait décroître la consommation, au contraire. Les arguments de la droite contre les 35 heures se voient opposer un cruel démenti.

Le Ministre des Finances annonce la suppression de 7 000 postes de fonctionnaires, ou, pour parler en jargon bien-pensant, le non-renouvellement des départs en retraite, ce qui revient au même. Les postes les plus touchés sont les Finances et l’Education nationale. Avez-vous remarqué comme la Défense et l’Intérieur ne sont jamais touchés par ces mesures ? La peur, les phobies, l’imbécillité militariste ont de beaux jours devant elles, et les autres andouilles n’ont pas fini de nous casser les oreilles aux commandes de leurs avions de chasse...

La recherche fondamentale, l’enseignement et la santé, ce sont les danseuses de la nation, à qui on refile un petit billet quand on n’a pas envie de recommander une caisse de champagne (ou de missiles).

Toujours plus de cadeaux aux grandes entreprises, à leurs dirigeants multi-millionnaires, aux grands actionnaires et aux marchands de mort. Jaurès, reviens ! (Parce que, s’il faut compter sur Hollande, Lang ou Buffet, nous sommes cuits…)

En écoute : la Sonate pour violon et piano de Zdenek Fibich, par Josef Suk et Josef Hala (Supraphon, 2000, SU 3473-2 131).

Papier recyclé, 3

Il n’y a pas, sur le site Tanneurs, où travaillent des centaines de secrétaires, de professeurs, et environ six mille étudiants, de benne pour le papier recyclé. Cela m’a toujours choqué, et, si l’administration est, en quelque sorte, excusable, c’est que cela ne choque guère la majorité des collègues, qui jettent des liasses entières dans la poubelle. C’est un geste que je suis incapable de faire, un acte qui me semble quasiment criminel. (Traitez-moi de chochotte si vous le désirez. Peu me chaut.)

Quand je dois me défaire d’une liasse de papier, je la ramène dans mon cartable pour la déposer dans la poubelle jaune du tri sélectif, chez moi.

J’ai réclamé plusieurs fois que les autorités se penchent sur la question. il semblerait qu’il y aura bientôt des conteneurs spéciaux. Nous sommes en 2005 ! Pas trop tôt !!!

Papier recyclé, 2

Les sujets en surplus, dont j’ai près de moi la pile, sont des textes extraits de Abroad at Home de Julian Street (1914), de An Appeal of one Half of the Race, Women…, de William Thompson (1825), de Theatre, de Somerset Maugham (date non mentionnée).

Papier recyclé

En écoute : « Kalicom » de Julien Jacob (album Shanti, 2000).

Au rang des irritations minuscules, je pourrais compter la gestion du papier dans les administrations. E*** et G***, les collègues chargés de la surveillance des diverses épreuves d’anglais pour germanistes, hispanistes, lettres modernes, qui se tiennent aujourd’hui rue Fromont, m’ont fait remarquer tout à l’heure que, là où le nombre d’inscrits sur la liste ne dépassait jamais la demi-douzaine d’étudiants collés lors de la première session, les secrétaires, peut-être poussées à cela par qui sait quelle circulaire émanant de telle ou telle responsable administrative inepte et sûre de son fait (ça va ensemble, en général), le nombre d’exemplaires du sujet était fréquemment de cinquante ou soixante.

Dans certains cas, le sujet peut être réutilisé par un collègue l’année suivante dans un cours, mais c’est loin d’être systématique.

Le plus absurde, c’est, pour le sujet de deuxième année d’allemand, le tirage à 60 exemplaires, alors qu’il n’est même pas sûr qu’il y ait soixante étudiants germanistes dans notre université, tous niveaux confondus ! Comme j’étais venu en voiture, j’ai récupéré tout le surplus, dans l’intention d’épargner mes collègues parisiens et piétons, mais aussi de réutiliser ces feuilles ou de les déposer dans une benne destinée au recyclage.

M***, drôle et passionnant collègue recruté cette année sur un poste de professeur, et comme moi africaniste, me racontait que Chang-Kaï-Chek (Jiang Jie-shi, comme je crois que la nouvelle doxa historique veut nous faire écrire, ou dire) avait inondé les villages chinois, au début des années 1950, de tracts. Mao décida de réutiliser les tracts pliés en deux, face imprimée vers l’intérieur, évidemment, et d’en faire des cahiers d’école.

En écoute : « Abandon » de Julien Jacob (album Shanti, 2000).



Philippe Lejeune

Je me suis sans doute montré exagérément léger en mentionnant les travaux de Philippe Lejeune, dont on peut consulter le site AUTOPACTE, qui vaut le détour, et mérite que l'on s'y attarde ou s'y égare.


...

Je suis l'auteur de deux tentatives (avortées) de journal intime en ligne, Quiproquotidien au printemps 2001, et le Multijournal, en décembre-janvier. Je songe à publier, de temps à autre, des bribes de ces journaux sur ce blog... histoire de semer à tout jamais la pagaille et qu'une chatte n'y retrouve pas ses petits.

Enfin des images...

... mais pas les miennes...

En effet, j'ai encore essayé de transférer des fichiers de mon ordinateur portable dans le dossier FILES de mon carnet de toile, mais en vain. La manipulation toujours échouait.

Je viens donc d'essayer de transférer un fichier image à partir de la vieille bécane de Fromont, et ça marche, confirmant ainsi tous les soupçons que je nourris à l'encontre de mon portable et/ou de Netscape Navigator.

Toujours est-il que j'ai l'immense plaisir de vous proposer une vue de la chapelle Saint-Eloi, l'un des monuments que je préfère à Tours, et qui sert de siège aux archives municipales.

Dérange du globe (les genres du blog)

Récemment, en son blog, Simon…
(Cet incipit ressemble furieusement au titre du premier roman de Christine Montalbetti, Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine…)

Simon, disais-je avant d’être assez grossièrement interrompu par moi-même, a écrit récemment une note relative à la question des genres littéraires et de la nouveauté que représente le blog. Je crois savoir que Philippe Lejeune, le pape de l’autobiographie comme disent ceux que la tournure gentiment « fond de commerce » du projet de recherche a fini par prendre, a déjà pondu quelque article ou quelque ouvrage sur le phénomène des blogs (qu’il n’a pas songé, contrairement à moi, à rebaptiser « carnets de toile »). Il doit certainement consacrer une part de sa réflexion à la question du genre.

Mais point n’est besoin de lui. Je trouve intéressante l’analyse de Simon, qui postule que le blog est un nouveau genre en devenir constant. A mon avis, la plupart des blogs se rattachent à un genre déjà existant, pour l’essentiel au genre autobiographique mais sous des formes d’expression variées (journal, chronique, récit de vie parfois). Certains blogs proposent des textes poétiques sans lien réel avec la vie de leur auteur, et s’apparentent donc à des recueils poétiques. D’autres, certainement, sont plus romanesques. Existe-t-il des blogs théâtraux ?

Il ne faudrait pas sous-estimer non plus les forts liens entre le blogging et le journalisme : bulletin d’information, billet d’humeur, analyse politique, pamphlet, propagande pour telle ou telle chapelle.

Parmi les genres peu exploités, il y a la chronique topographique, dont mon pauvre Touraine sereine se voudrait un exemple, au-delà de son titre, si possible… (Je recommande au passage la lecture des différents ouvrages de topographie de Renaud Camus, dont l’un au moins, Le Département du Gers, est en ligne sur son site.)

Là où les carnets de toile proposent assurément quelque chose de nouveau, c’est par l’interaction qu’ils permettent entre l’auteur principal et les lecteurs, susceptibles de devenir eux-mêmes auteurs. En ce sens, ce que le blogging réinvente et réinvestit, c’est le genre épistolaire. Je me commets moi-même passablement à ce titre, puisque plusieurs de mes notes sont des réponses à telle ou telle note d’un autre blog, ou à tel ou tel commentaire glané sur le mien.

Evidemment, on continuera longtemps de lire Les Lettres Persanes, Les Liaisons dangereuses, les Mémoires de deux jeunes mariées ou Une si longue lettre, pour ne citer que quatre romans écrits en français au fil de quatre siècles. (Et d’ailleurs, si vous n’avez rien lu de cela, qu’attendez-vous pour éteindre votre ordinateur and do some serious reading for once !!??!)

Mais le blogging réinvente le genre épistolaire en donnant la parole à une réelle multiplicité d’auteurs. On pourrait d’ailleurs imaginer une publication conjointe, sur papier, de plusieurs blogs qui se répondent, comme le mien et celui de Simon par exemple. (C’est un exemple ; je suis persuadé que Simon est promis à une belle carrière et je ne compte nullement m’accrocher à lui comme je ne sais quel rémora à la baleine nonchalante et orangée qui fend les flots profonds de sa course puissante.)

Dans la plupart des cas, une version papier démontrerait le caractère restreint de la polyphonie : par exemple, je dois reconnaître que je suis moi-même l’auteur de plus d’un tiers des commentaires publiés sur mon propre carnet de toile. (Livy, Fuligineuse et Simon existent vraiment. La signataire pseudonyme des premiers commentaires aussi.)

A creuser…

Rue Fromont

Dans la salle des professeurs de l'annexe de l'université, rue Fromont. Canicule chaque jour plus marquée. Déplacement en catastrophe de tous les examens sur le site Fromont. Contraint de courir dans tous les sens, d'apporter les sujets, les copies et le brouillon avec ma voiture, tout au long de la journée. De flécher les salles. De guider les étudiants, car l'une des salles est introuvable si l'on ne connaît pas le site sur le bout des doigts.

Le site Tanneurs est fermé pour cause de paranoïa.

De plus, j'ai fait suivre mon appareil numérique mais j'avais oublié de recharger la batterie. Et je voulais prendre enfin quelques photos pour ce carnet de toile...

Enquiquiné

Je me suis quelque peu enlisé il y a une semaine. La note suivante devait être publiée le 18 juin.

***

Hier, vendredi, j'avais envie de reproduire ce quatrain de Mathieu Boogaerts:

C'est le jour de Vénus
Avec ponctualité
Cent-soixante-huit heures de plus
Que vendredi dernier.


Toutefois, c'est aujourd'hui samedi, le 18 juin. Et je sais ce que cela signifie.

Cela signifie:
TREIZE ANS APRES !

Et non:
DEUX SEMAINES APRES.

Ou autres variations temporelles, tout dans l'équivoque.

jeudi, 23 juin 2005

Place Jean-Jaurès, 2: Musiques

Je reviens sur mes pas pour répondre à une suggestion de Livy, en début de semaine : quel air ou quelle musique vient accompagner ma traversée de la place Jean-Jaurès ? A question simple, réponse complexe… L’air qui me vient à l’esprit quand je pense à la place Jean-Jaurès, c’est un air des Pièces pour clavecin de Couperin, « Les Baricades mistérieuses » ou « Le Bavolet flottant ». C’est l’architecture, en croix majestueuse, de la place qui appelle cette musique tout en chatoiements et volte-faces.

(Des souvenirs de notre maisonnette de Beauvais s’entent aussi à ces mélodies.)

Mais, si j’essaie de me rappeler quel air m’accompagna lors de ma première promenade tourangelle, c’est l’échec. Me voilà réduit aux supputations stériles. Je suis à peu près certain d’avoir chantonné « Avant l’exil » de Gérard Manset lors d’une de mes dernières virées piétonnières en ces parages. Ou « Spirits Rejoice » d’Albert Ayler ? (J’aime beaucoup « chanter » la partition du saxophone et de la trompette.)

Mais je ne dirais pas tout si je taisais un souvenir que le nom de Jaurès convoque immédiatement. Quand j’avais entre trois et six ans, dans la petite maison que nous occupions, mes parents, ma sœur et moi, à Saint-Paul-lès-Dax, j’écoutais le plus souvent ce qui fut le dernier disque de Brel ; il s’agissait d’un enregistrement sur cassette, un « repiquage ». J’avais appris à me servir du petit magnétophone : ouvrir la trappe, retourner la cassette, appuyer sur PLAY.
« Le Bon Dieu » me tirait des larmes. Cela ne m’est quasiment jamais arrivé avec d’autres chansons, mais celle-là a poursuivi ses efforts lacrymogènes jusqu’à récemment !

Si j’évoque ici ce disque, c’est qu’il s’ouvre sur la chanson terrible et sobre dédiée au grand socialiste français :
Ils étaient usés à quinze ans,
Ils débutaient en finissant,
Les douze mois s’appelaient Décembre.
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre la faim et les grand-messes ?
Ils étaient vieux avant que d’être.
Quinze heures par jour, le corps en laisse
Laisse au visage un teint de cendre.
Oui, not’ monsieur,
Oui, not’ bon maître !
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?!


Tout le disque me bouleversait, quoique je ne comprisse à peu près rien, assurément, aux paroles. Pareil bouleversement me secoua, mutatis mutandis, entre dix et douze ans, en lisant la poésie de René Char, à laquelle je ne comprenais goutte (et, dès que je compris, cette poésie me parut plus fade…).

J’ai quelque peu dévié de la place Jean-Jaurès, et vais bifurquer plus encore. L’une des chansons les plus primesautières, dans sa mélodie et son rythme, du disque de Brel, s’intitulait Les Remparts de Varsovie. Je l’adorais et la connus bientôt par cœur, au point de la chanter un jour, dans la cour de l’école maternelle, aux maîtresses et dames de service dont, la légende familiale ayant embelli et réagencé constamment l’épisode, je ne sais plus si elles étaient amusées ou médusées. Qu’on juge à tout le moins de leur désarroi sur pièces.

Pareille mésaventure pourrait bien arriver à mon cher petit garçon, qui, fêtant bientôt son quatrième anniversaire, aime beaucoup fredonner le refrain suivant, de Mathieu Boogaerts :

Un hurricane
Sur Marianne
Et toute la panoplie
Des souvenirs, son zizi…
Mais tout nu dans l’avion,
J’aurais dû dire non.


Quintil en -OPS

Après avoir quelque peu hésité, je vous livre un feuillet arraché au long livre des délires que généra, en mars dernier, une discussion débridée autour d'un boulanger qui sévissait naguère en la belle commune de Souvigny. Si ce n'est pas parler de la Touraine, cela...

***

Puant, cro-magnonnien, plus qu'un tricératops,
Et le gousset au jus d'une huître de Marenne,
S'il était suédois il vendrait des rollmops,
De la rate d'élan, des terrines de rennes...

Et de ses excréments ferait des CHOCO POPS...!

Autre ordinateur, autres moeurs

Confirmation de mes soupçons, c'est bien mon ordinateur portable qui me joue des tours, car, ce matin, à l'ordinateur du bureau, je n'ai eu aucune difficulté à laisser mon commentaire en réponse à Marione sur le Blog Oranginal.

Par ailleurs, les CRS sont venus expulser les demandeurs d'asile ce matin, et toutes les issues sont fermées sauf la porte M, qui est large de 80 centimètres. Il y a des examens, des réunions etc. Des milliers de personnes dans le bâtiment des Tanneurs. S'il y a un incident (ou un incendie), tout le monde crève (ou crame). Vive le Comité de Gestion de Site de l'Université François-Rabelais!!!

(Sur la question des demandeurs d'asile, lire une précédente note.)

mercredi, 22 juin 2005

Château de Tours, Bonnefoy et Marione

Il m'arrive, ces temps-ci, quelque chose de curieux, lorsque j'essaie de poster un commentaire sur d'autres blogs que le mien: ça marche mal, ou plutôt: ça ne marche pas toujours bien. Le curseur se déplace dans la fenêtre, mais n'y inscrit rien. De plus, je ne peux sortir de la fenête d'identification pour passer dans les autres (adresse électronique, texte du commentaire).

Perchécet oiseux préambule? Parce que je m'apprête à copier-coller ci-dessous un commentaire assez long, relatif à l'exposition Bonnefoy qui se tient au Château de Tours jusqu'au début du mois de juillet. Il s'agit d'une réponse à Marione, laquelle répondait, sur le blog Oranginal, à une mienne recommandation. Je vous recommande d'aller y faire un tour afin de voir de quoi il retourne.

Voici maintenant le texte de mon commentaire:


Chère Marione (je ne sais jamais si le "e" est une coquetterie, un effet de surnom, ou votre "vrai" prénom, bref...),

ne vous défendez pas de vos goûts, qui sont marqués et que vous justifiez fort bien. Nous retombons sans doute, là, sur la vieille problématique des "goûts et des couleurs". Le plus amusant, dans votre réaction, c'est qu'elle se trouve assez à contre-courant, car beaucoup de personnes trouveraient ou trouvent la poésie de Bonnefoy infiniment plus "barbante" ou, à tout le moins, plus difficilement accessible que les oeuvres représentées dans l'exposition. (D'ailleurs, je serais très curieux de savoir ce que vous avez lu de Bonnefoy qui vous incite à qualifier sa poésie de "farfelue". Je ne suis pas sûr non plus que les quelques heures qui seront consacrées en Terminale à son récent recueil soient suffisantes ou interminables.)

Juste une petite mise au point: cette exposition présente des oeuvres d'artistes avec lesquels Bonnefoy a travaillé ou travaille depuis de nombreuses années. Ce que j'aimerais savoir, c'est ce que vous avez trouvé ennuyeux: les éditions de livres d'artistes, les panneaux avec des traductions de la poésie d'Yves Bonnefoy, les oeuvres plastiques en général, ou surtout celles de X ou Y? Dans une exposition aussi hétéroclite, j'ai du mal à imaginer que vous ayez tout trouvé ennuyeux, sans hiérarchie.

Je reviens deux secondes aux "goûts et couleurs": l'art contemporain et/ou abstrait ne plaît pas à tout le monde. Normal. Parmi les amateurs d'art contemporain, au rang desquels je me compte, la plupart n'apprécient qu'une infime partie de ce qui s'expose. Normal encore. Si j'entrais dans le détail, j'aurais de sérieuses réserves à émettre sur certains des artistes exposés au Château; je pourrais aussi élaborer les raisons qui me poussent à préférer tel ou tel autre. L'intention qui était la mienne en rédigeant le commentaire ci-dessus était surtout de rappeler aux Tourangeaux, et aux autres, que le Château est un très beau lieu d'exposition, gratuit, ouvert à tous, ouvert à la curiosité intellectuelle et esthétique, ouvert aussi aux critiques, voire au désaccord, à la vindicte. D'un certain point de vue, vous n'étiez presque pas la destinataire de mon commentaire, puisque vous connaissez déjà le lieu et connaissiez déjà l'exposition. Je vous remercie de votre réaction, qui m'a permis de préciser ma position.

Ah si, une dernière chose, et je cesse mon bavardage: votre remarque sur l'adolescence relève d'un réflexe d'auto-défense sans doute compréhensible mais superflu me concernant. Enseignant à l'université, je connais beaucoup d'adolescents (car, fort heureusement et contrairement à ce qu'une certaine doxa sociologique voudrait nous faire accroire, on reste adolescent au-delà de dix-huit ans!) et les apprécie, en général. Votre analyse témoigne d'un plus grand intérêt, a priori, pour l'art que l'on n'en trouverait chez pas mal de "vieux" (au rang desquels vous me comptez, ce que j'admets).

Conclusion pour les autres lecteurs de ce trop long commentaire: tentez quand même l'aventure de l'exposition au Château de Tours. Pour les amateurs d'art moins contemporain, celle du Musée est également remarquable.