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mercredi, 13 mars 2024

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Je ne suis jamais allé à Naples ou à Mexico City, mais, supposant

qu'il y a au moins 2 ou 3 rues à peu près calmes dans ces deux

villes, peut-on se mettre d'accord pour dire que Lyon est la ville la

plus bruyante et la plus fatigante du monde ?

 

Pour précision, cette phrase, postée sur Facebook, a valu un déferlement – à la modeste échelle de mon peu déferlant compte Facebook – de commentaires. Que les choses soient claires : c’est peut-être hyperbolique, mais à peine. À chaque fois que je me rends à Lyon, je suis frappé par la saleté et le bruit. Il n’y a pas une rue où on puisse échapper aux bagnoles. Par ailleurs, je ne trouve pas cette ville très belle ni très attachante. Les ponts sur le Rhône sont trop californiens, et les ponts sur la Saône forment un paysage d’ensemble sans charme. Lyon, c’est Paris en plus bruyant et surtout en pas beau. Change my mind.

 

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dimanche, 15 janvier 2023

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20230115_102232   Aujourd’hui il fait un grand soleil ; je suis allé à pied à la boulangerie, en photographiant au passage – mal, vite – une partie du terrain vague où se prépare la construction de nombreux logements. J’ai regardé plus en détail et, outre 12 maisons avec leurs « annexes » (?), il doit y avoir 2 blocs de logements sociaux (une centaine en tout), 56 appartements pour étudiants et une soixantaine d’appartements privés. Quand on sait que les écoles et collèges du quartier débordent déjà jusqu’à la gueule…

C’est très bien situé : juste en face de la galerie marchande Petite Arche, à deux minutes à pied du bus 2 et de l’arrêt du tramway Marne, et à 15 minutes du Beffroi.

 

Hier après-midi, j’ai fait quelque chose d’inhabituel : comme j’avais emprunté les trois romans de la trilogie policière Crane & Drake de Parker Bilal, et comme je n’ai ni le temps ni l’envie de les lire, j’ai lu le premier et le dernier chapitre de chacun des romans. C’est une expérience intéressante, d’autant que Jamal Mahjoub (dont Parker Bilal est le pseudonyme) entremêle son style propre aux codifications obligées (ou supposées telles) du genre. Ce qui n’était pas prévu, c’était qu’à cause de l’épigraphe coranique de The Heights, je me retrouve plongé dans la 7e sourate (« Les redans » dans la traduction de Jacques Berque (ce qui a été l’occasion de voir que j’avais déjà pas mal travaillé sur cette sourate, sans doute pendant que j’écrivais ma thèse)), et en particulier à tenter de comprendre pourquoi Berque traduit ce fameux verset 46 (que cite Mahjoub dans une traduction anglaise non créditée) avec une temporalité différente d’autres traductions consultées. Bref, tout ça ne m’a pas emmené très loin, mais j’en ai profité pour reparcourir les dernières sourates, notamment les 62, 63 et 64e (« Il s’est couvert d’une cape » dans la traduction de Berque – quel texte génial). Autre livre emprunté car je l’ai fait acheter à la B.U., le cycle de nouvelles – ou roman composite – d’Imraan Coovadia Tales of the Metric System : j’ai lu le troisième fragment, « Boxing Day 1979 », dont il faudra que je photocopie les 4-5 premières pages pour mon collègue E° qui est spécialiste de musique et lui-même compositeur.

fmf.JPG   Ce matin, corrigé un tiers du paquet de copies de traductologie de L3. (L’avantage de se lever tôt en étant réglé comme une pendule…) Il faut que je toilette mes cours sur Célène et que je prépare plus en détail mes séances de mardi, mais j’ai préféré, pour le moment, me replonger dans tel et tel passage de la tétralogie de Ford Madox Ford, Parade’s End, lue à l’époque où j’assurais le cours de CAPES et d’agrégation sur The Good Soldier, il y a bientôt vingt ans, et donc pas très nette dans mon souvenir. J’ai voulu vérifier deux ou trois choses sur le personnage de la romancière, Mrs Wannop, dont Tietjens pense, dans le premier tome, qu’elle est l’autrice du seul roman valable depuis le 18e siècle… ce qui raye d’un trait de plume Mary Shelley, Dickens, les Brontë, Hardy et j’en passe…

 

mercredi, 30 septembre 2020

Un pochoir rose en guise d'humanité

Ce matin à sept heures moins le quart, allant prendre le tramway, je longeais l'alignement triste de ces magasins — ou plutôt hangars commerciaux — qui entourent mon quartier. Devant le Saint-Maclou, je m'avise que le parking est couvert de grands plots blancs en béton, griffés de rose (c'est la marque en rose avec l'inscription LOUEZ-MOI qui a attiré mon attention). Je scrute ; le parking est entièrement couvert de ces parpaings, dont j'ignore le nom. J'aurais dû prendre une photo ; pas le temps, le tramway, je l'aurais manqué.

Des plots sur toute la superficie du parking, 20 ou 25 emplacements. Le magasin est donc fermé, je ne l'avais pas compris.

 

Ainsi,  une boutique qui met la clé sous le paillasson a encore les moyens de payer des sommes que je devine assez rondelettes, juste pour... pour quoi, au fait ? Pour empêcher les “gens du voyage” de s'y installer, je gage, comme il y a quelques années sur le parking du Tati abandonné. Pendant plusieurs mois, quatre ou cinq caravanes s'étaient installées là, au carrefour, sous les lampadaires. Et ne dérangeaient personne.

 

Alors, oui, généralement, sur ces aires non prévues, les “gens du voyage” se branchent sur l'électricité publique... ou sur celle du magasin ? Je ne crois pas. Tout de même, ça, empêcher les caravanes, sur un parking à l'abandon, avec cette masse polluante construite depuis moins de quinze ans et déjà passée... si les nomades dépensent un peu d'électricité en branchant leur lave-linge, ce sera toujours beaucoup moins cher que ces milliers de réverbères éclairés toute la nuit, partout, qui ne servent à rien, et dont le quart suffirait à ce que les rares noctambules du coin se sentent en sécurité...

 

En guise d'humanité, des plots blancs avec "Louez-moi" écrit en rose.

 

dimanche, 04 novembre 2018

« Et les paons fastueux crieront sur les ardoises »

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Partir vider

le verre à recycler

(bocaux, bouteilles)

 

d'un geste sûr

(cageot tenu contre la poitrine, les deux mains libres)

 

et au milieu de l'immensité

minuscule de la banlieue

où j'habite,

 

ces quelques framboises écrasées

dont rien alentour

ne me dira l'histoire.

 

lundi, 23 avril 2018

D'un bureau l'autre

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Quand tu n'as pas pu empêcher le redémarrage automatique, tout se ferme alors que tu étais en plein dans le document RECUEIL DES TEXTES L2S3 2018-9...

vendredi, 24 juin 2016

comme ce.

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j'ai. le courage de rien. de rien. je suis moi aussi comme ce caddie. cabossé comme ce caddie. comme ce caddie cabossé et aplati et démantibulé. pourtant je me promène. je trouve encore à rire. j'ai belle gueule de rire. pourtant cabossé. pas pouvoir dire je très longtemps. la belle gueule de rire aplati. c'est ainsi.

mardi, 24 mai 2016

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Pas atteint après avoir discuté avec la mère de Baptiste et Sandro, en marchant rue Ronsard, remontant vers le lycée Vaucanson. Un bois sauvage a fini par devenir square —— dépeuplé de bêtes —— peuplé de bancs. Tôles partout. À ce moment précis je me trouvais dans la contre-allée située derrière la longue file des magasins de camelote de la zone d'activité, où l'on trouve des cartons défoncés remplis de cintres rouillés, toute la poésie des banlieues saccagées, sous le ciel froid.

dimanche, 08 mai 2016

Nettoyage dominical

IMG_20160508_102309.jpgIMG_20160508_102412.jpgCe matin, lors de mon habituel tour à pied en solitaire, j'ai encore arpenté ces zones de pavillons et d'immeubles que jouxtent d'improbables bâtiments de bureaux portant le nom d'aviateurs célèbres. On est tout près de l'aéroport : ceci suffit à expliquer cela, je pense.

IMG_20160508_104036.jpgPrès de la ferme de la Milletière, une sorte de parc minuscule, généralement fermé, j'ai été tellement agacé de voir, sur le parking et l'espèce de boulodrome qui conduit aux terrains de handball et de basket (ils étaient accessibles, eux, comme en atteste un billet du projet 3333 pas), divers détritus que j'ai décidé de les ramasser, photographiant même — après l'avoir à demi remplie — la petite poubelle métallique située sur le trottoir et que n'avaient pas eu le courage d'utiliser tous les sagouins consommateurs des canettes, emballages de fast food et paquets de cigarettes que j'ai ramassés.

IMG_20160508_103104.jpgIMG_20160508_104606.jpg

dimanche, 17 avril 2016

Colverts sous le carrefour

Rond-point Maginot, dimanche 17 avril 2016. Ce matin, vers dix heures, de retour de promenade, je suis passé prendre quelques photos du rond-point situé juste à côté de chez moi, au carrefour de la Petite Arche, qui contient un grand bassin d'orage, souvent plein, actuellement presque à sec, et où nous devions, François Bon et moi, enregistrer il y a déjà quelque temps une lecture à deux voix dans le cadre de son tour de Tours en 80 ronds-points. Rond-point Maginot, dimanche 17 avril 2016.

Ça ne s'est pas fait, mais peut-être est-ce partie remise. 

Rond-point Maginot, dimanche 17 avril 2016. Après avoir alerté une merlette, puis une fauvette, j'ai découvert un couple de colverts barbotant dans la bourbe de ce fond de bassin d'orage. Cela ne m'a pas étonné.

mardi, 12 avril 2016

Phallacieux podomètre

(J'hésite à écrire et publier ce qui suit — mais enfin, si le ridicule tuait, la moitié au moins des chroniques de ce blog et les trois-quarts de mes cours m'auraient déjà valu un foudroiement en bonne et due forme, donc autant ne pas s'arrêter en si bon chemin.)

Je signalais hier que je m'étais lancé dans un nouveau chantier d'écriture, les Élugubrations, série de textes parlécrits, c'est-à-dire dictés en marchant au smartphone (parlés en vue de les publier sous forme écrite). Comme je compte trouver un moyen de relier ces textes aux trajets qui les ont, non pas inspirés, mais encadrés, pour ainsi dire, j'ai également recours, depuis avant-hier, à un podomètre, dont j'ai voulu vérifier l'exactitude ce matin en allant acheter pains aux raisins, tresses chocolatées et palmiers à la boulangerie.

À l'aller, le smartphone était dans la poche de mon blouson, et il a calculé un trajet de 830 mètres. Au retour, j'ai dicté quelques paragraphes, sur une grosse moitié du chemin, et il en a conclu que l'itinéraire était de 1070 mètres. Or, il s'agit du même trajet, au pas près. J'en conclus que, selon que je laisse le smartphone au repos dans la poche du blouson ou que je l'agite plus ou moins en dictant un texte, l'application Pedometer ajoute ou retranche des pas. Après vérification dans Google Maps (et à supposer que ce site-là ne se trompe pas lui aussi), l'itinéraire fait 950 mètres... soit une distance exactement intermédiaire entre les deux calculées par l'application Pedometer !

Reste, le désir d'exactitude étant définitivement enterré, à régler la vraie question qui se pose à moi : comment faire aussi du podomètre un outil d'écriture ?

lundi, 11 avril 2016

◘ BUS ◙

Levé très (trop) tôt, encore, ce matin, j'ai eu beau éviter l'écran, j'ai eu rapidement les yeux explosés. Entre six et neuf, j'ai donc lu, pris quelques notes, et fait quelques repérages pour mes prochaines traductions sans filet.

Après avoir un peu travaillé — pour mes cours de littérature de L1 — je suis allé faire un tour à pied, bientôt agrémenté d'un crachin printanier tout à fait caractéristique, sous la grisaille. De cette promenade (d'une heure et presque sept kilomètres), j'ai ramené — outre un nouveau projet d'écriture (ou, devrais-je dire, de parlécriture) dont la publication sera bientôt amorcée dans l'autre blog (a priori sous le titre Élugubrations) — quelques images, la plupart dans la rétine, mais quelques-unes confiées au smartphone, dont celle-ci,  2016-04-11_11-09-01  tout près du Centre de Formation des Apprentis, lequel est une sorte de chantier en pagaille. Toute promenade dans les rues d'une ville, et singulièrement ici des quartiers nord d'une ville de taille moyenne, est l'occasion de voir, en à peine une heure, des centaines de signes, qu'il s'agisse de déchets, de détritus, d'inscriptions sibyllines, de traces, de couleurs, de palimpsestes.

mercredi, 02 mars 2016

Se dépêtrer

Emmanuel a mis trois quarts d’heure à se dépêtrer de l’habituelle métastase des zones commerciales qui enserrent aujourd’hui toutes les villes, les étouffe sous leurs logos publicitaires comme le gui étouffe les vieux arbres. (“Les muets”, in La neige gelée ne permettait que de tout petits pas, 2005, p. 56)

Ce que je trouve, quand je marche sur les trottoirs fissurés au rouge passé, dans mon quartier d’amère banlieue, ce sont de vieux kleenex — ce que je foule, ce sont parfois des étoffes abîmées — pas grand-chose qui m’embrase (ce qui dans la phrase

de Garcin porte le nom de métastase.

)

samedi, 05 décembre 2015

Petit poème überurbain

Ce n'est pas rien, hein, les amin-

Ches de se trim-

Baler un sapin

(Un Nordmann, je l'énonce bien)

À bout de bras 

De l'auvent sale et gla-

Cé à chez soi

Le gant droit de jardin

Oublié par ce con de Cin-

Gal à l'atelier, mâtin !

Après midi, pas le matin —

Rues grises, rongez le frein

D'appétits froids

Sur d'autres (encore) trottoi-

Rs.

 

 

mardi, 01 décembre 2015

Nescience

De retour de l'école, traversant ces rues, contre-allées et ronds-points de gravier sale, papiers gras ou morceaux de caddies démantibulés, j'ai observé le manège d'un jeune type sur son VTT trop petit : longeant les grandes poubelles et les conteneurs de Blue Box et Easy Cash, jetant un œil à l'intérieur... Je ne l'ai pas vu fouiller, ni en sortir quoi que ce soit, mais il m'a ensuite dépassé avant de s'enfoncer dans l'allée de gazon brunâtre jonchée de détritus et d'emballages de McDo lavés par la pluie, lui, avec son VTT, dans son survêt usé et un peu craspec, dont je ne sais pas s'il cherchait à glaner pour quelque misérable revente, ou dans l'espoir de trouver quoi pour chez lui ? du contreplaqué pour un poêle ?

Nescio.

mardi, 28 avril 2015

Grüne Welle

C'est un peu compliqué.

Dans ma topographie — celle des kleptomanies monotones — le franchissement des feux tricolores jusqu'au Beffroi occupe une place à part, celle de la conduite machinale mais occasionnelle (pour mieux dire : irrégulière). Il y a toujours un moment où la voiture passe à l'orange ; peut-être l'arrière même est-il parfois au niveau du rouge. Je respecte scrupuleusement la limitation de vitesse, donc je l'ai dans l'os pour la vague verte.

(Peut-être est-ce à Düsseldorf, ces premiers échos de la grüne Welle...)

Pourquoi encore tenir ces carnets. Je devrais projeter ces trajectoires avec la violence retenue explosante fixe des monologues d'Éric Delphin Kwegoué. Pourquoi encore tenir. Pourquoi tenir. Pourquoi ternir.

Vous n'avez pas de quoi. Y a pas de quoi.

C'est un peu compliqué.

À l'aller, souvent, je passe par Marie et Pierre Curie, bifurque avant le L.P. ▬▬ mais au retour, c'est plus avec ambages, soit l'avenue de l'Europe, son enfilade de feux dont toujours au moins un rouge que je ne grille jamais, parfois tourne à gauche vers Sapaillé pour la boulangerie, le chinois, Emmaüs ou tout simplement coupe-file.

Quand je marche, ou quand je prends le tramway, c'est encore une autre histoire.

Mes liens en vert se mordent la queue ; je n'ai pas écrit le centième des textes en souffrance.

Ça vous fait souffrir c'est un peu compliqué ?

mardi, 31 mars 2015

Pandas PVC

De retour du garage (où j'ai déposé la guimbarde (réparée il y a 10 jours avec un boîtier papillon d'occasion — le tout avec dépannage, 330 euros tout de même), de nouveau calante et possiblement claquante), j'ai pris, sous le crachin (le beau fixe est un concept totalement disparu en Touraine, et il est à craindre que le beau temps tout court n'existe plus) et les bourrasques, de belles bouffées de la station d'épuration, et tout en longeant les ateliers, entrepôts et hangars tous plus laids les uns que les autres (et dont certains s'avèrent être des restaurants !), ai constaté qu'un grand panneau d'affichage vante, grand format des pandas à l'appui, les mérites du zoo de Beauval — ce panneau est implanté sur le parking de l'Entr'Aide Ouvrière, de sorte que les faces placides des pandas viennent frôler les volets en PVC gris, baissés, derrière lesquels se trouvent les chambres de l'Entr'Aide, cela le long d'une 2 x 2 voies bien sûr.

Je n'avais pas l'appareil photo avec moi, mais cette image m'impressionne, car elle ne peut en rien être un symbole... ou alors d'une très grande complexité. Un succédané à creuser.

 

▬·▬ Note en retour : un des premiers billets de ce blog était consacré à un autre bâtiment de l'Entr'Aide Ouvrière, beaucoup mieux placé, et convivialement.

samedi, 14 février 2015

Sacs de mots

Ce n'est rien, et pourtant.

▒▓░

Un fleuriste quadruple, et deux baguettes → le mot “roller” désigne une sorte de patin à roulettes et un genre de stylo feutre à pointe fine.

Sur le chemin du Laser Maxx, photographier chaque mégot ou chaque sac déchiqueté demanderait une journée.

▒▓░

Un podcast fait le même bruit qu'une casserole de pop-corn, mais n'a rien de commun avec les cosses de petits pois (rares souvenirs, avec ma grand-mère paternelle peut-être) ; je continuerai, malheureusement, à préférer — à la radio qui documentarise avec fenêtres sur Deezer — m'enfoncer dans la lecture de Ligne & Fils.

samedi, 29 novembre 2014

Oiseaux entendus

Dans cette rue, non loin de la rue Arthur-Honegger, serins ou perruches.

On entend leurs pépiements, leurs piaillements, une haute cour emmurée, à peine les devine-t-on, perruches ou serins, par les feuillages de la haie, et de l'autre côté de leurs moucharabiehs.

Aucun concerto de prisonniers — le bitume ne lance pas d'appel.

Le souvenir de ces ternes mašrabīya perdus dans la fausse ville, les quartiers en toc, ruelles fades, tout en kitsch de grisaille tiède, hante d'un pépiement de serin, d'un piaillement de perruche.

Modifiée la virgule, en un tiret qui déchire l'espace, la promenade du samedi après-midi perce le souvenir même, clavecin habile, clavecin.

jeudi, 23 octobre 2014

... comme un cabour.

27 septembre

 

Lucas Digne a lancé : ▬ Mind the gap !

(Bordel de merde, contrôle raté.)

——•——Ce midi les garçons dehors pour la langue de bœuf avaient un petit gilet au soleil, moi à l'ombre en chemisette, tout mon content, pensez un 27 septembre.

Bahebeck a tapé dans le ballon comme un cabour.

—°—Dans la chilienne, un fort volume abandonné.

 

Le soleil sèche le peignoir.

vendredi, 30 mai 2014

K.602, hockey

Minez, minez, la nuit est courte (Capolican)

 

Ce matin, la chatte jouait au hockey avec un tampon pour pied de chaise. Il ne faisait pas assez chaud pour ne pas avoir un truc en sus de la chemise.

 

Anna la belle — Les raisons pour lesquelles je me retrouve à écouter ceci proviennent d'une kyrielle à faire pâlir mes “Dimanche pleurera” de jadis. ▬▬·▬▬ YOU DON'T WANT TO KNOW. ONLY ENJOY !

 

“Deh, che non ho io potente ispirazione quanta basti a dipingere una madre quale la conobbi e la conosco?”

 

« Je me sens dans les mêmes dispositions que l'année dernière. L'année dernière, je ne m’étais pas vraiment mis d'objectifs. J'avais essayé de prendre les tours les uns après les autres. Cette année, c'est ce que je fais également. J'espère que cela va m'amener au moins aussi loin. »
(Jo-Wilfried Tsonga. in L'art du paradoxe : une approche méta-husserlienne au prisme de la poésie objectale, p. 891)

 

I jumped my snowman. Utterly not cool.▬·▬·▬(My wife had “I kicked a condom”.)

 

Il Diavolo nell'ampola.

 

L'arbitre de chaise vient de demander aux spectateurs de prendre les photos sans flash. Donc les tennismen sont des tableaux de musée.

 

“Sans faire exprès j'ai fait mal à Julie en la culbutant, mais elle l'avait cherché aussi. Une fois elle a chanté la Reine des neiges, et puis elle a continué, on lui a demandé d'arrêter.” (Oméga)

 

\\\ Retour de promenade vespérale avec Alpha. 3 groupes de 3, 4 et 7 lapins respectivement près de la Cousinerie (habitat Pérochon et habitat Cassin), et, sur la pelouse de Sanofi Aventis, 22 lapins, no less, en position longitudinale, placides — avec une vue d'avion, on aurait vu un joli W/M, je pense ▬ se préparent donc, certains, pour le Mondial. /////

 

Et soudain, au beau milieu de la troisième danse K.602, la — quoi ? — cromorne ? cornemuse ?

dimanche, 18 mai 2014

“Good enough for Jehovah”

Tandis que je lisais dehors, sur la terrasse, en plein soleil (souvenirs de Tarkos sur le toit en zinc, à Beauvais), une minuscule araignée jaune tissait sa toile sur mon livre, et une tout aussi minuscule araignée noire tissait sa toile sur ma chemisette. Il m’a bien fallu les déranger pour aller chercher la feuille-de-chêne que mon voisin me tendait, par-dessus la haie qui sépare notre maison de son potager. Avant, deux paires de témoins de Jéhovah, écumant le quartier, se partageaient les demeures. Sur la marelle, je me suis contenté de leur opposer un ferme « Je ne supporte pas le prosélytisme », mais un autre voisin, sur le rond-point, leur a exposé sa vision du monde et de l’intolérance religieuse ; je buvais du petit lait, sans que les araignées  en perdissent leur fil.

samedi, 13 avril 2013

De l'averse à l'extravagance

Aujourd’hui, après une promenade calme quoique narrative au parc de la Cousinerie, j’ai écrit un nouveau poème en anglais, publié aussitôt, et passablement abstrus, je le crains. Pour moi, il est pourtant singulièrement vivant, charnel, lié à des sensations très précises et prégnantes. On a un peu triché pour ce qui est des cheminements de banlieue, et, afin de pouvoir consacrer la marche au parc lui-même (ses allées défoncées et boueuses, ses pelouses grasses d’averses, son ru débordé où sautaient de loin en loin d’heureuses grenouilles), n’avions pas marché à travers les ruelles et avenues de la déprimante ZAC, préférant l’approche en voiture.

Cela ne nous a pas empêchés de connaître, lors du retour à la voiture, justement, un pur moment de kleptomanie überurbaine : sur l’asphalte entourant le hangar ou l’entrepôt le plus proche, nous avons vu débouler un énorme lapin qui courait à tout berzingue et dont le cul blanc a disparu de l’autre côté d’une haie de cotonéasters peuplée de détritus abjects. De l’autre côté de la haie, Alpha a trouvé – au pied d’un arbre municipal malingre, s’enfonçant entre le carré de terreau entourant l’arbre pollué et la pelouse qui permet (permettrait) de se diriger vers d’autres entrepôts – le terrier du lapin précédemment entraperçu, avec plusieurs crottes caractéristiques à l’entrée : sans chasseurs ni renards à craindre, le réflexe atavique de faire disparaître les crottes, fût-ce en les ingérant, a lui-même disparu.

Misérable garenne. ZAC de la Cousinerie, Tours-Nord. Là n’était pas toutefois l’élément le plus ironique (le plus iconique ?) de cette scène de banlieue. En effet, le terrier se trouve en face d’un minable hangar gris peinturluré de rose  (ou de mauve beigeasse, je ne sais plus) et qui abrite, je vous le donne en mille, un cabaret dont j’ignorais même l’existence et dont il est bien curieux que ses propriétaires aient voulu l’installer là, entre ces demi-usines désaffectées, ces grillages défoncés, ces entrepôts énigmatiques. Toutefois, le site Web du cabaret annonce que les « soirées d’exception » ont lieu « dans un cadre prestigieux » : à cette aune, on peut s’attendre, en poussant la porte, à ce que le champagne du menu s’avère n’être qu’une infâme roteuse, et que les affriolantes girls en strass affichées sur ce même site ne se muent subitement, par un cendrillonesque coup de trafalgar, en une malheureuse arrière-grand-mère arrachée à son tricot et maquillée à la hussarde.

Pour voir déboucher sur quelque réelle fantasmagorie cette ébauche de conte, il faudrait, nous aussi, aplatir nos oreilles et pénétrer dans le terrier de l’énorme lapin, pour – qui sait – une chute dans un monde unter-rural qui nous consolerait de notre über-urbanité.

mercredi, 03 avril 2013

Loxam

Dans un fatras de 2x2 voies, de ruelles, d'impasses, de parkings gris, l'enseigne Loxam se détache, avec son losange trompeusement proche de celui, plus connu, de la firme automobile Renault (losange qui a tant évolué avec les décennies – je me rappelle, comme pour la différence entre le lion de la vieille 304 que mes grands-parents avaient léguée à mes parents, le losange d'un seul tenant sur les R6 et R12, le losange déjà en plusieurs traits sur la R16 et la R30 familiales, etc.), et donc, en passant près du hangar Loxam, engins agressifs, piquants, débordant sur le trottoir, avant une enfilade interminable, ennuyeuse, de panonceaux, de panneaux, d'autres hangars, plus moches les uns que les autres.

Je ne sais même pas ce qu'est ce Loxam — firme de location d'engins de chantier, peut-être (avec un triple génitif). La peinture rouge y prédomine. Le nom (sigle ? invention d'une époque où l'on crut que les néologismes en -am seraient durablement “vendeurs” ou accrocheurs ?) semble l'anagramme d'un médicament. La verrue, comme les autres le long de cette 2x2 voies, fait bien mal aux yeux, sinon au bide.

vendredi, 25 janvier 2013

La Crasse bitumineuse

Vieux restes de fruits pourris, excroissances, chewing-gums écrasés et en voie de décomposition, morceaux de sac en papier de fast-food déchirés et collés par la pluie… depuis le temps que je voudrais m’en saisir… C’est là un des sens possibles de la texturologie : un fragment banal de sol, ou d’une surface quelconque, est généralement complexe, dense, hétéroclite. Le plus difficile est de rendre l’impression de fondu, de masse informe, en n’appuyant pas trop sur les contrastes. Par le film ? la vision de biais ? toujours, à défaut, reste l’écriture, qu’on emporte partout avec soi.

mercredi, 16 janvier 2013

« chez gégène »

Sans titre Toujours, près de la boulangerie de quartier – place grise, vaste espace sans structure encadré, d'un côté, par des sortes d'HLM, de l'autre par une rue menant à d'autres ruelles impersonnelles (Emmaüs, supermarché asiatique, garage) – je m'arrête pour regarder la maisonnette fruste, au jardinet bardé de statues en plâtre gris, naisn ou cygnes, lions inoffensifs peut-être, absolue camelote. J'ai longtemps envisagé de prendre quelques photographies, de la maison ou des statues ; je ne trouvais pas l'angle, ni le bon moment, l'humeur propice. Peut-être était-ce là des excuses, je n'avais pas envie, entre le moment où je comptais les pièces de monnaie en fermant la porte de mon tacot et celui où, ressortant de la boulangerie avec mes baguettes mais sans béret, j'allais rouvrir la portière pour m'enfoncer dans l'habitacle, je n'avais pas envie d'être surpris par l'occupant, le propriétaire, ou je me doutais que la photographie serait anecdotique.

Et là, ce matin, froid glacial, ouvrant la portière arrière de l'intérieur pour Oméga, me penchant, j'ai vu ce que mon oeil n'avait jamais réellement enregistré, le portillon vert au ras du sol – un de ces portillons dont la hauteur, avec celle du grillage, enjambable par un enfant de cinq ans, m'a toujours fait me demander à quoi ils servaient, marqueur spatial, frontière, limite for the sake of it – avec son inscription vieillote, lettrage d'un autre temps et tout à fait concomitant avec la chanson dont il ne manque pas de ressusciter le refrain, et qui m'a toujours paru, non d'un autre temps, mais d'un autre espace : l'époque des guinguettes est surtout, pour moi, associée à des lieux étrangers, à une culture que, pour faire vite, je pourrais résumer par la formule “culture oïl” (j'ai grandi dans les Landes, où, passé la Garonne, et même, dans certains cas, passé l'Adour, on est « au Nord »). Donc l'inscription sur le portillon, tout à fait au ras du sol, dans un quartier délabré et maussade au nord de Tours, peut indiquer combien le chronotope des guinguettes d'entre-deux-guerres ou des années cinquante est, avant tout, pour moi, un topos, exotique absolument, et dont la verdeur un peu désuète, l'entrain toujours perceptiblement factice se mire dans les écailles de peinture rouillée, vert-de-gris, et les lettres de teinte écrue, impeccablement de traviole.

La maison, elle, date plutôt, selon toute probabilité, des années 1970, et, quand on ressort de la boulangerie, un mercredi glacial, si près d'un chronotope aussi abscons (bords de Marne, printemps frisquets prétendument caniculaires et défrisant les houppes), avec, dans un sac en papier pseudo-vintage, deux immenses viennoiseries dont la forme et le nom même – palmiers – connotent cette même irréductible schize entre l'ici de l'écriture et l'ailleurs de la forme, ou (mieux vaudrait cela) entre une forme sans indice et l'écriture à l'indicatif, on ne laisse pas de penser que tout finit de traviole, oui, et même ce qui est blême : la mémoire, certes, mais aussi le vol des images dans les lieux abandonnés, et ce qui donne son zeste aux matinées.

lundi, 07 janvier 2013

Pluie battante, depuis octobre

M'expliquer ici de ces séries de photographies que je prends, par temps de pluie, sur de petits trajets urbains. Aujourd'hui, il ne pleut pas, il fait gris, on nous rannonce le froid, on annonce le retour de froid. Ce que je vole avec mon regard, je peux aussi le voler avec ma mémoire, ou la mise en mots, qu'importe. Tous les flacons ont leur revers.

 

Donc, depuis trois ou quatre ans, je prends, à intervalles (très) irréguliers, et en conduisant, des photographies du paysage urbain traversé. Les photos sont toujours prises à travers le pare-brise, après avoir pris soin de déconnecter les essuie-glaces. (Je crois qu'il ne faut jamais de s à “pare-brise”, et un s au pluriel d'“essuie-glace”. Laissons les puristes vérifier, et trancher.) Double infraction au code de la route : une main ne tient pas (ou pas toujours – on peut commander un appareil photo ou un smartphone et le volant d'une même main) le volant, et la pluie bat la vitre sans que l'essuie-glace n'intervienne. Pourtant, je croise pas mal d'automobilistes qui n'ont pas du tout leurs lumières, ce qui ne fait jamais l'objet d'une contravention et est pourtant très dangereux.

 

 

J'ai dû prendre les premières photos de ce genre début 2008, et je me rappelle que quelqu'un (Eric ?) m'avait appris que j'imitais Abbas Kiarostami. Du coup, il m'arrive d'employer le tag « Kiarostami » quand je mets ces images en ligne sur Flickr, afin de brouiller les pistes du plagiat par anticipation.

En décembre, j'ai pris souvent de telles séries, on peut dire que j'ai renoué avec ce genre. C'est, pour moi, une manière de garder une trace, bien sûr, de telle journée particulièrement pourrie, de marquer tel trajet particulièrement anodin ici transfiguré par la grisaille, mais aussi d'effacer – ever so briefly – la mocheté de ces zones périurbaines qui entourent le quartier où je réside, et que je nomme, avec une bonne dose d'affèterie, « le quartier des sçavans ».

 

Three Red Dots A Rainy Rayless Day, Feb 1st, 2008 #19 Images sous la pluie, 14 février 2011 : les spectres menaçants Tours sous la pluie / jeudi & pare-brise 4

Effacer la mocheté en la soulignant, en la rendant plus coulante, plus morne, plus grise et déprimante encore – c'est en partie ce que j'avais commencé à essayer de faire en créant cette rubrique des Kleptomanies überurbaines, il y a six ans. À l'époque, nous habitions rue Guillaume-Apollinaire. Si je veux renouer avec ces pages, il va falloir autre chose que des clichés.

dimanche, 23 décembre 2012

« Elle me vend du saucisson »

Ce matin, dimanche, le fromager du marché n’était pas là. J’ai composé un haïku en son honneur.

Le caissier de la station-service du Leclerc m’a demandé si, « à tout hasard », je ne connaîtrais pas quelqu’un qui recherche « un monospace Toyota essence ». Non. J’ai payé 59,95 € pour 42,25 litres, palindromes qui me ravissent.

Pris une photographie d’Oméga dans l’embrasure d’une sorte de fausse porte, paroi de béton rouge – qui paraît rose, sur l’image. Anorak orange. Les alentours de la benne destinée au verre à recycler, sur le parking d’Auchan, étaient très propres, à l’exception d’une assiette (en faïence) brisée.

Toujours pas arrêté dans le « bois » du Mortier. Mon regard happait tout – lisérés des portillons EDF, griffures sur les boîtes à lettres, arabesques des merdes de chien sur le trottoir de la rue de Jemmapes. Oui.

Such is the stuff days are made of.

mercredi, 07 novembre 2012

Arche de septembre

Sans titre Une arche, près d'un terrain vague. Restes d'un siècle dont il n'y aura bientôt plus trace, à Tours-Nord.

La force d'un tramway fonce plus vite, hélas, que les pâles mortels.

samedi, 28 janvier 2012

Haïku photo

 

Petite Arche le samedi

galerie de monstres

- ma tronche y compris ?

 

 

(Stricto sensu, c'est plutôt une photo haïku, car le poème a été composé dans la file d'attente,

à la caisse 23, et la photographie n'a été prise qu'à dessein d'illustrer le poème.)

samedi, 14 janvier 2012

Promenade dans la vase

Cet après-midi, au cours d'une brève promenade dans mon quartier, je me suis aperçu que, dans ma rue, le n° 29 se trouve pile en face du n° 58, alors que, pourtant, le "retard" du côté impair, dû principalement au square en début de rue, semble en grande partie compensé dès le premier virage, où n° 7 et n° 16 se font face. Par ailleurs, j'ai pris conscience que je pouvais faire un tour, au sens strict du terme, en ne quittant jamais le côté pair de la rue Mariotte, puis en revenant par le côté pair de la rue Torricelli... ce que je suis tenté de nommer le "tour sans impair" (d'autant que j'étais vêtu d'une parka). Il est bien bref, c'est son défaut. Ainsi, je lui préfère tout à fait le tour bazardeux par la passerelle, les musiciens, et même le faux parc et le Carrefour Drive.

Plus tard, j'ai lu de brefs récits de Gary Lutz tout en jetant un oeil négligent à Toulouse-Connacht. Quoique les Irlandais arborassent un sponsor doté d'un triple A, Aer Arann, ils sont tout de même repartis avec une petite valise.

mardi, 13 décembre 2011

Le chantier avance, pfffff...

Certaines fois, il vaut mieux ne pas trop ouvrir les yeux.

Le soleil à quatre heures de l'après-midi vient couronner une belle journée, ciel bleu. Puis c'est un fracas de grue. Le lendemain, à 13 h 13, le soleil finit par poindre timidement, mais c'est après bourrasques, averses, à telle enseigne que le bas du pantalon s'en est retrouvé, le matin, crotté de boue. Et même étalage, mêmes bétonnages, même grue qui se déplace en sifflant et vrombissant. Ce n'est pas dieu possible. Dis-je.

jeudi, 15 septembre 2011

No Arizona thumbsicle (we're Ligerians)

La ville chavire, à l'état gazeux ou à l'ambiance nocturne.

 

Guingois du mercredi - 14 septembre 2011 : escalier de la Bibliothèque municipale (II)

Nous ne sommes plus grand chose. Nous nous regardons de biais, ou bien sommes enfoncés dans ce qui est devant nous boudeurs ? Le contraste a permis d'appuyer sur ce qui était gris, ou alors délavé ocre.

 

Aujourd'hui, tout de même, deux mots : thumbsicle (n'est pas dans l'OED) + bolosse (n'est pas dans le Robert).

 

mercredi, 08 juin 2011

Rapides remparées * avides désemparés

La généralisation des rapports abstraits s'est comme incarnée dans le décor. [...] Et comme la vie et le travail se trouvaient dissociés, on a tiré au cordeau des voies rapides remparées de glissières en acier zingué, connectées au moyen d'échangeurs et de rocades où il vaut mieux éviter de se tromper parce qu'il n'est plus question de faire demi-tour et de recommencer. (Pierre Bergounioux. La fin du monde en avançant, p. 33)"L'Heure tranquille", centre commercial des Deux-Lions, Tours sud,(Indre-et-Loire), 20 avril 2010.

Parfois je me promène dans mes quartiers, qui ne m'appartiennent pas, puisqu'ils sont déshumanisés, en un sens, et je fais des photos : je ne construis pas de savantes images, je ne compose pas grand chose, je fais des photos. Faire, dans un tel décor, le plus machinalement possible, est ce qui s'approche le plus d'une appropriation de la déshumanisation. Lorsque, par un clin d'oeil à Thiéfaine, j'ai créé, dans ces carnets, la rubrique des Kleptomanies überurbaines, je jouais sur le vieux cliché de la photographie comme vol, dérobade ; or, je me rends compte que ce sont ces quartiers, ces étendues qui ont poussé à son paroxysme le principe de construction pour y perdre souvent l'urbanité, qui nous volent quelque chose, et que ce quelque chose évanescent, il nous faut, difficilement, c'est-à-dire (peut-être) machinalement le reconquérir, fût-ce une bataille gagnée dans une guerre perdue depuis longtemps, une lutte d'arrière-garde, un rempart de sable contre de plus hautes buttes mouvantes. Dans de tels déplacements (car le terme de promenade, employé plus haut en totale usurpation de son sens, ne peut convenir), on n'est, machinal, que l'ombre de soi-même. Reste le langage, si rempart de sable soit-il.

lundi, 28 mars 2011

Six heures moins six

De ma timonerie, je vois passer la vie.

 

Georghe nous casse les oreilles avec sa chignole (ponce le mur), et les avions en vrombissant dans tous les sens au-dessus de nos têtes nous rappellent l'évidence : notre pays est encore en guerre.

Soleil sur les sabots, ombre sur les tongs.

Après le cerisier des voisins, c'est notre prunier qui blanchit, mais (lui) avec cette teinte jaunâtre de l'arbre moins noble. Après mars, c'en sera fini, feuillages banals, branches écorchées ou bien ballottées par la brise, dérision d'un solfège visible. 

J'essaie de pénétrer des secrets inatteignables.

 

Sous terre, et je ne le savais pas.

mercredi, 23 février 2011

Quelques guingois II

Guingois du jour des Morts 019Guingois du jour des Morts 015Guingois du lundi (Driving to work) 004Guingois du lundi, 3.01.2011 014Guingois du lundi (Driving to work) 003

dimanche, 20 février 2011

Quelques guingois

Guingois du lundi : pavois / Pavois du lundi : guingoisGuingois du lundi (Driving to work) 001Guingois du lundi 012Guingois du lundi, 3.01.2011 003Guingois du lundi, 3.01.2011 006

samedi, 25 septembre 2010

Super divin

Donner, d'une certaine manière, des coups de poing dans le vide -- ou fendre l'air.

Ainsi, d'une certaine manière, aura commencé ce samedi, comme s'est achevé vendredi, à la lecture des 40 puis des 100 premières pages de Saturday. Non sans avoir déliré ou pastiché Cendrars, bien sûr, l'heure était à la décompression (ce que les voisins sexagénaires ont dit de Balzac et Tolstoï.....(me faisant rater de surcroît la rencontre avec Laurent Cohen).....(mais C*** et G***, eux, méritaient la soirée).....).

Je contorte, c'est pénible. J'hyperhypotaxise, non... même pas...!... je sauts-et-gambades en fait ! comme ça... tout droit...! Sans heurts, fleur au fusil... l'épieu en bandoulière... pas déconner, non...!

On n'entend plus le percolateur. (Didascalie futile.)

 

Mois d'automne. Fresques de l'église Saint-Martin. Lignières-de-Touraine, dimanche 20 septembre 2009.Ensuite, il reste possible de diverger, de bifurquer, de prendre la tangente, sans tergiverser (ce n'est pas dit). Mois de vendanges (mais on a raté la Foire aux vins). Mois où le ciel prend des couleurs étranges (mais assommé sous le boulot que veux-tu que je m'esbaudisse ?). Mois où la flèche va moins vite que la tortue (or sumpfin' like that). Mois de fringale. Mois de jeûne pour les vieillards. Mois d'épanchements spermatiques (aussi). Mois d'élégance, à descendre d'un pas vif, la tête droite, la rue Nationale (mais personne ne te regarde, pauvre cloche). Mois où l'église Saint-Julien elle-même s'épanche (étrange vendange).

 

dimanche, 05 septembre 2010

Septième mois de jeûne

Quetsches par couches stratigraphiques, mais sans recours au moindre théodolite GPS.

"L'homme qui narre chavire, navré." (P. Boutibonnes. Le beau monde, § 226)

Les fous sont de sortie. [C'est l'heure défendue où, près des déchets envolés, le béton prend racine. Les hangars éventrés que j'entrevois sont, pour l'instant, flambants neuf. Bientôt y aura plus que ceux qui traînent qui porteront seuls le poids de toutes les chaînes.] Fitz-James :

 

: près d'un sarcophage d'adulte, les archéologues découvrent celui d'un enfant. En véritable drag queen, Marc Antoine ricane. Le soleil accueille à belles dents le jeu des casquettes.

 

Wer liebt nicht Weib Wein and Gesang

Der bleibt ein Narr sein Lebenslang.

 

(Couldn't agree more, Martin.)

 

mercredi, 07 juillet 2010

Mine en route

Chronotope. Mûrier. Lundi, en passant le long du petit square de la rue Briçonnet, il m’est soudain apparu que ce lieu, et le moment où les mûres tombant en lourdes grappes s’écrasent âcrement au sol, est l’un des plus beaux de Tours. Mûrier. Epiphanie.

Comme à chaque mois de juillet, les pavois de Michel Gressier, aux triangles colorés flottant dans le vent, ont refait leur apparition, sur le pont Wilson.

Un Modiano dans la poche droite, un Herbart dans la gauche, j’ai pris le bus. Vol d’instants, dont je retiendrai ça : verre brisé sur le parking du Quick, goélands ligériens sur les bancs de sable, dalle effritée sur un trottoir de la rue Mirabeau (je ne l’avais pas vue, l’ai sentie sous mon pied droit, me demandant ce qui se passait). Kleptomanies überurbaines encore et toujours.

Entendu avant-hier : « je me suis acheté un pyjama, mon chéri va être hyper content – c’est une chemise de nuit Betty Boop ».

Nastasia sert, le soir, à la guinguette des bords de Loire. « C’est tellement sympa que ce n’est pas du travail. » (Même plus du travail ?) Dans deux mois, elle sera à Dublin, pour une année à Trinity.

(Sept magnolias place des Joulins. En ai-je assez parlé ?)

 

vendredi, 11 janvier 2008

Quartier Chopin, mercredi soir

Pin parasol, quartier Chopin      Signatures de la lumière II
Signatures de la lumière Les Grands ciseaux
Au loin
Rouge noir Orbe d'ambre Vinho verde
Soldats      Au loin
Auréolé parti Arrêt au cimetière
Seul fanal Antipromotionnel
Autoportrait dit "de l'oreille et des stries"

mercredi, 12 décembre 2007

60 centimes au 27

Dans ma ville, on voit, au dos d'une boîte à lettres, l'inscription Saïd l'escroc habite au 27 suivie d'une flèche. Dans ma ville, une jeune postière tutoie les clients. Dans ma ville, les regards s'effacent pour un rien. Dans ma ville, les gens sont tout surpris si vous leur tendez un ticket de stationnement qui leur permet d'économiser soixante centimes. Dans ma ville, les cyclistes roulent sur les trottoirs et les passages pour piétons, ce qu'aucun d'eux ne faisait il y a encore cinq ans. Dans ma ville, la grisaille s'efface difficilement en décembre. Dans ma ville, on voit, au dos d'une boîte à lettres, l'inscription Saïd l'escroc habite au 27 suivie d'une flèche.

mercredi, 07 novembre 2007

9,1 m à l'égoût

 9,1 mètres à l'égoût


Make no bones about dogs
The grass is forever green
There's no dough in my blogs
Your boots are in shagreen

And my soul walks barefoot
In the frightened alleys

samedi, 03 novembre 2007

7 étroit

Sept fois trois (#1111)

Drei Augen

Wie Zigeuner die es gern hätten

Möwen zu sehen in den Städten

Wie Roboter das Laufen lernen

Die sich von niemandem kaufen lassen

De guerre lasse.

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28 octobre. Pour se promener on se promenait. D'aventure on tombe sur divers lieux, variés immeubles même pas transis, avec même des signaux hostiles. On prend le large, mais ce n'est jamais le bitume. Si on croise un visage tendre, on n'a pas le temps d'entendre sa prière. Les cheveux galopent, alors c'est joué d'avance.

mercredi, 31 octobre 2007

1771 - Meet you at the big pylon

Knobgoblins

                      No one or a reflection in / a goldeneye when no one knows / just a golden nose staring / only this golden hose flashing at you / this hose with waterfalls into your nose at night / a green portal

                      Teas or fleas would kill you straight / just a goldeneye staring / scaring the hell out of you / Meet you at the big pylon

                      No one or a reflection in / a dead end / in a flashlight with / no one knowing / the beauty of your eyes / like a whiplash

mercredi, 19 septembre 2007

... rêvent de prendre un fusil ...

Une cacugne bâchée : une guimbarde sous un drap ; éclats de voix, de rire, dans un garage lilliputien. (Cela, c'était au retour.)

Mon fils m'a dit : "la maison au portail bleu, c'est celle de Noémie". Mais celle-là est en travaux, et il y a, mitoyennes, deux maisons au portail bleu.

Trous même plus rouges

Chaque fois que je traverse ce champ j'essaie de repenser aux bocages, aux prairies, aux haies jadis de ces campagnes désormais devenues béton. Les promoteurs et les agents immobiliers des dollars dans les yeux doivent y voir tours et barres bonnes à démolir trente ans plus tard. On dira que je suis passéiste et les promoteurs tournés vers l'avenir.

(Ce qui commença comme projet photographique a dérapé dans l'écriture. (La peinture rouge des tags de juin a été nettoyée, mais les trous sont toujours là.))

Les promoteurs : la chanson d'Yves Simon n'a hélas pas pris une ride. Plus personne n'écoute, je crois, les chansons d'Yves Simon. Les promoteurs, cette race abjecte au nom infâme, sont toujours florissants.

 

{ griffonné jeudi dernier, à 5 heures du soir }

vendredi, 07 septembre 2007

Sourire aux fossettes

Tags et trous

 

   Pour rentrer, j’ai coupé à travers champs et me suis retrouvé à devoir enjamber, pataudement, un large fossé. Au bout de la rue Tartifume, j’ai salué une vieille dame très rabougrie et un monsieur plus jeune, septuagénaire peut-être, qui tenait en laisse une sorte de berger allemand et s’est écarté pour me laisser passer, car le fil rouge sur lequel tirait le chien barrait tout le chemin. Malgré mes acrobaties délicates sinon périlleuses, j’ai mis huit minutes à revenir, contre treize à l’aller, sur trottoirs et voies.

   J’ai volé des vues, des voix. J’ai volé l’odeur atroce du kérosène, et les couleurs des panneaux À vendre placés aux murets des maisons. J’ai volé le bleu noir des nuages gris, et l’éclair soudain du soleil. J’ai volé du regard les trous dans les parpaings du mur, toujours rue Tartifume. J’ai volé par la mémoire, je me suis rappelé les photos d’avril.

   Dans le lotissement, rue du Colonel Chabert, j’ai salué ce monsieur avec qui nous discutions parfois à la sortie de l’école maternelle, et j’ai volé au même instant l’image enfouie d’un enfant arborant tétine et sourires dans une poussette canne.

   J’ai volé encore l’odeur du kérosène, et le tintamarre des avions de chasse.

   Les clefs du kleptomane ont tinté contre la porte du garage ; c’est l’affaire de cinq minutes.

 

Ciel fuligineux

mardi, 04 septembre 2007

Incursion

Six rosiers taillés ras. Quatre grenouilles dans une sorte de zinc, qui font sprinkler. J'ai dû toquer trois fois, puis la porte s'est ouverte.

Mutuellement nous nous sommes tenus la jambe cinq minutes peut-être.

Sur le chemin du retour, près du chantier, toujours cette odeur atroce si semblable à celle du lisier, épandu à devoir s'en boucher les narines. Les Jardins Giraudoux, tu parles...

mardi, 14 août 2007

Avocat melon

La roche Tarpéienne n'est pas éloignée du Capitole, ce qui signifie aussi que le dépôt de vêtements et de vieux livres des Compagnons d'Emmaüs est proche d'un supermarché mal ficelé où jamais d'ordinaire je ne vais, et proche aussi du cabinet de pédiatrie où l'on n'a guère envie (croisons les doigts) de remettre les pieds avant la prochaine vaccination impérative d'Oméga.

Autrement écrit : je suis de retour en Touraine.

Une série de ronds points après des bâtiments et des murs de béton gris comme ci comme ça rafistolés, et on ne voit que panneaux vantant un film de Michel Boujenah avec l'affreuse Seigner et l'inepte Kad Merad, chiens promenés au vent lourd et chaud d'août gris. De quoi confisquer, dérober la ville à l'attention de ses habitants : kleptomanies toujours.

lundi, 30 avril 2007

Méandres

(Finalement, c'est entre la page 912 et la page 925 que les méandres sont plus frappants encore.) ................ Je parviens à l'orée de l'automne 1976, dans le Journal de Travers, juste comme j'achève la lecture de L'Amour l'Automne (par le (difficile) dernier chapitre)..............

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La dernière promenade par là, c'était le 21 janvier : que le temps passe vite, à pleines saisons ! Tous nos mots, tous nos moments, tous nos émois passent aussi. (C'était la platitude du jour.)

jeudi, 15 mars 2007

Nouveau bâtiment des Tanneurs

Voici quelques images volées, ce matin, dans le nouveau bâtiment du site principal de l'université, rue des Tanneurs. Voyant l'accès, jusque là en travaux, enfin ouvert, je n'ai pu résister à l'appel de la curiosité. Heureusement que cette aile du site reste encore déserte, car je devais avoir une drôle de mine, à traquer les ombres dans ce lieu où ne manque qu'une ultime couche de ripolin, et quelques derniers coups de balai (à suivre je suppose d'ici après-demain, pour la Journée Portes Ouvertes).

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mardi, 23 janvier 2007

Sainte Radegonde, un dimanche après-midi

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Dans un trou de vert bétonné, entre des dédales de ruelles, un tennis recouvert de mousse et sans filet, les piquets tordus et rouillés.

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En face, un bête bloc gris aux quatre paires d'yeux sans facettes. Il ne pleut même pas d'orangeades. Au loin, je suis hanté, et diverses beautés se reflètent quand même, trop loin, par delà les places de parking encore & toujours

 

 

bétonnées.