jeudi, 12 janvier 2012
Gaillard d’avant
De sombres pensées peuplent les greniers de votre crâne. Ce n’est pas pour rien que l’on avait choisi de ne pas reconstruire les presbytères bombardés à l’identique. (RUE TORRICELLI.) D’ailleurs, l’eût-on voulu, ç’eût été impossible. J’aime ces affèteries, de ne pas mettre les accents – ou signes diacritiques – à leur juste place. Ça me console de trouver à hurler cette mise en scène des Justes. On se console comme on peut, je n’en ai cure. Or en barre, au mètre.
23:03 Publié dans Ruses de Sioux | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 11 janvier 2012
Sophie d’avant
Celle-ci, donc.
Dont on (ma mère) m’apprend qu’elle serait désormais en ménage avec le Chevalier casse-berlon du Subjonctif himself.
Elle reste à peu près au même niveau culturel qu’auparavant.
23:07 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 10 janvier 2012
L'île carcérale, Melun
« Dans la centrale. Melun... La vieille taule. Un couvent recyclé. cette île... En soi elle est déjà mélancolique. Oui, c'est une île. La Seine dort dans son lit. Je vais toujours dans les crépuscules. Du train en arrivant j'ai vu les réverbères s'ouvrir. J'entrais sous terre à Paris, c'était encore le jour, oui, le jour fatigué mais le jour, et là, quand je descendais à Melun, il faisait nuit de puits. »
Dimitri Bortnikov. Repas de morts (Allia, 2011), p. 173.
11:15 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (3)
lundi, 09 janvier 2012
S'autofustigeant
Je glandouille c'est mal mal mal. J'achète des chaises cannées, un sax alto, je fais des photos loupées, je lis un peu (mais pas assez), je procrastine, je glandouille sur Facebook et youTube, je n'écris pas (pas ce que je voudrais, ni ce que je devrais), je regarde (vaguement) un match de foot dont j'aurai oublié les moindres détails demain. Secoue-toi, légume !
Note au moins ici (mais n'est-ce pas honteux de mêler leur nom à cette fange indignatoire ?) que, dans l'anthologie des Poètes russes d'aujourd'hui que tu as eue pour Noël, les poètes les plus frappants sont Viktor Sosnora et Sergueï Gandlevski.
23:47 Publié dans Indignations | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 08 janvier 2012
Bast(ingag)e
Si je m'efforce d'écrire la vérité sur ce que je ressens, alors :
oui, moi aussi, je sens une part de mon corps s'en aller, voguer vers un océan lointain, tout en ayant le cerveau collé au bastingage.
.......
Mais ça ne fait pas de moi un livre à couverture verte emprunté à la B.U..
23:48 Publié dans Ecrit(o)ures, Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 07 janvier 2012
Lucernaire
Commencé hier soir Carpenter’s Gothic, et cet après-midi, La Symphonie du loup.
En lisant quelques poèmes en prose de Gérard Macé (étrange pendant aux poèmes russes contemporains d’hier), j’ai découvert que le lucernaire pouvait être un nom commun. Pour moi, le Lucernaire était un cinéma, où d’ailleurs je ne suis pas sûr d’être allé plus d’une ou deux fois, à moins aussi, si c’est aussi un théâtre, que ne s’y soit jouée, à l’été 96, cette pièce de Sade dont le titre m’échappe.
Toujours est-il que le Robert culturel propose deux acceptions différentes pour le lucernaire (« première partie de la vigile » et « puits creusé pour éclairer les catacombes [romaines] »), et une pour la lucernaire (un genre de méduse). Il me semble que, dans la phrase ci-après, Macé n’emploie lucernaire (au masculin) dans aucun des deux sens répertoriés, mais, plus proche du latin, dans un sens plus général, et donc non sans préciosité :
« Il regardait sous la lumière du lucernaire (une foudre oubliée) des acteurs trop sûrs d’eux qui voulaient se souvenir de tout » (Gérard Macé, in Bois dormant. NRF-Poésie, 2002, p. 155)
22:22 Publié dans Mots sans lacune | Lien permanent | Commentaires (4)
vendredi, 06 janvier 2012
Markson à Marissel
Corot painted approximately two thousand pictures. Three thousand of these are in American collections.
Springer's Progress. [1977], 1999, p. 9.
L'heure à laquelle j'achève ma lecture du premier texte nonpolar de Markson. Marquant. En germe, tout. Et tout un pan joycien, assez nabokovien aussi, dont il se sera ensuite, progressivement défait. Corot, pour moi, c'est Marissel, mes heures à cadrer d'un regard gris l'étendue des pierrailles et bétons qui ont remplacé les étangs. Et ce soir aussi, les faussaires en Egypte. Fuite.
22:31 Publié dans BoozArtz, Pynchoniana | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 05 janvier 2012
Louis Sclavis (Quintette) : L’imparfait des langues (ECM 2007)
Il n’est guère pertinent d’écrire une recension sur un album de Louis Sclavis, car le terrain est certainement bien, et mieux, défriché ailleurs. Toutefois, je me suis promis d’écrire ne serait-ce que quelques phrases sur les disques de jazz que j’ai reçus pour Noël, et commence donc par cet album de quintette qui date de 2007. Cela fait bientôt quinze ans que je connais le travail de Sclavis, tant dans des formations assez traditionnelles que pour des projets plus proches de la musique dite « contemporaine » (en fait, je l’ai d’abord connu par un album du Double Trio).
L’album, intitulé L’imparfait des langues, appartient à la vague plutôt mélodique et voyageuse, entre Chine et les disques du trio qu’il a formé longtemps avec Aldo Romano et Henri Texier. Filant la métaphore du titre, chaque morceau reprend l’idée d’une langue musicale. Or, s’il s’agit là d’un poncif (à même enseigne, inversement, que les formules toutes faites « la musique des vers », « le tempo du récit », ou même – oserai-je un tel sacrilège ? – la polyphonie bakhtinienne), Sclavis évite soigneusement tout cliché, tant dans les harmonies et les équilibres entre les éléments de son quintette, que dans la métaphore du langage. Il ne cède pas à la facilité des correspondances, dans le style ligne mélodique / grammaire & arrangements/syntaxe, mais creuse l’idée même d’expression : à l’écoute, les concepts d’annonce, de dialecte, de palabre ne semblent aucunement plaqués. Par ailleurs, le titre général de l’album apporte une modulation tout à fait significative : il ne s’agit pas de l’imparfait comme temps grammatical, mais bien d’une interrogation sur le passé des langues qui prend en compte tout ce qu’elles ont d’imparfait, au sens général. Le jeu de mots, qui paraîtra complaisant à certains, est tout à fait assumé : sans être du côté du bricolage ni du dissonant délibéré (il m’a toujours semblé compliqué de rattacher la musique de Sclavis au free jazz, et même à l’avant-garde : il n’est d’avant-garde qu’en tant qu’il explore et montre un chemin possible (encore des métaphores !)), Sclavis donne à entendre, avec ses comparses, tout ce qu’une musique a d’émouvant quand elle assume, humainement, d’être imparfaite. La clarinette basse, celui des trois instruments dans lequel le leader se montre le plus entreprenant et le plus émouvant, fait si bien entendre la voix et le cri humains qui se trouvent par là derrière qu’elle peut servir d’emblème à cet imparfait des langues.
14:20 Publié dans Jazeur méridional | Lien permanent | Commentaires (0)
Ecorces
Le Jouet enragé de Roberto Arlt est l’un des derniers livres – le dernier roman – que j’ai lu en 2011.
Ecorces de Georges Didi-Huberman est le premier livre que j’aie achevé en 2012. (J’ai commencé L’Aimant de Ramon Sender le jour de la Saint-Sylvestre et ai laissé son protagoniste principal en suspens à Melilla, à trois chapitres de la fin. J’ai commencé Springer’s Progress de David Markson avant-hier et l’ai bientôt fini.)
Ecorces est un livre bref, dans lequel Didi-Huberman raconte, à partir de photographies numériques prises lors de sa visite d’Auschwitz-Birkenau, les points de vue qui se sont imposés à lui au cours de cette « déambulation ». Ce qu’il écrit de la muséification, pour Auschwitz, m’a rappelé, mutatis mutandis, ce que Renaud Camus reproche, à juste titre, aux demeures d’artistes qui se dénaturent entièrement par des ravalements, des aménagements en vue d’être visitables/visitées. Dans le cas d’Auschwitz, cela semble particulièrement douloureux, scandaleux.
Plus subtilement, Didi-Huberman remarque, avant d’élaborer, que seules trois des quatre photos prises en état de danger absolu par l’un des membres du Sonderkommando ont été élevées au rang d’artefact mémoriel par les autorités chargées de la gestion du site de Birkenau. Il a consacré il y a quelques années un essai entier, Images malgré tout, à ces quatre photos ; on ne peut que le suivre quand il écrit que, si la quatrième photographie ne représente rien des opérations de gazage, cette incapacité à représenter témoigne admirablement de la précarité de la situation du photographe : « elle témoigne du danger lui-même, du vital danger de voir ce qui se passait à Birkenau » (p. 49). Pour ce qui est des trois autres images, elles ont été recadrées, simplifiées, ce qui pousse Didi-Huberman à poser la question : « faut-il mentir pour dire la vérité ? » (p. 47)
Ce qu’il écrit, plus tôt, de la « moderne vis cruciforme » (p. 16) apposée sur la pancarte à tête de mort annonce ce qu’il écrit, vers la fin de l’ouvrage, de l’impératif de « voir malgré tout » (p. 61). Si le fil conducteur de ce bref texte d’une grande force est l’écorce de bouleau – arbre qui donne son nom à Birkenau – je n’ai pu m’empêcher de relier cette image de l’écorce-peau à la croûte de neige glacée des Récits de la Kolyma, au bûcheronnage aussi intensif qu’inexpert du Voyage au pays des Ze-Ka ou aux légumes pourris qu’évoquait Charlotte Delbo dans le tome 2 d’Auschwitz et après. Même (surtout ?) lorsqu’il n’y a rien à voir, en apparence, on imagine la matière avec une autre densité.
10:45 Publié dans Lect(o)ures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 janvier 2012
Pauses, escapades, vents.
Dans l'errance, il a déclenché d'étranges processus.
Du square au rond-point, il n'y avait qu'une demi-heure de marche, et encore. Il songea à squatter les immeubles de bureaux toujours déserts.
Dans sa marche, à l'horizontale, il ne cessait d'interroger du regard les grandes excroissances, toutes de verticalité, déjouant leurs pièges, s'intéressant aux trames tout aussi horizontales que lui (le marcheur).
Un hangar, puis un autre hangar. Tout un monde de codes-barres.
Tout finit par prendre un aspect tremblé, et, dans son errance, il se demande pourquoi les buttes herbeuses lui semblent toujours si peu hostiles au promeneur.
Quand le vent s'est remis à souffler, le vagabond s'est réveillé dans un square, la tête lourde et les jambes prêtes à redonner du muscle.
Il a cherché un café ouvert, mais n'est tombé que sur un alignement infini de pharmacies.
Les couleurs vives lui faisaient mal aux yeux.
Il avait faim de tout ce bleu déraisonnable.
Il cherchait à s'attribuer les qualités d'un cinéaste tchécoslovaque, ou albanais.
Mais le monde continuait sans lui, qui avait laissé passer l'occasion de se gaver de bleu.
Un oiseau en plastique, géant, le nargua.
Cette errance immobile ne pourrait donc jamais finir, même dans la formation de nouvelles images, tels des nuages.
Il fallait s'épanouir dans cette infinité même.
Il fallait observer le vent, celui qui secoue les drapeaux.
14:56 Publié dans Mirlitonneries métaphotographiques | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 janvier 2012
Le Chevrier ventru
On ne l’a pas cru. On ne m’a pas cru. Toute confiance a disparu.
Au moment précis où la confiance s’est émoussée, et aussitôt s’est effacée, au moment où la voiture a glissé dans la flaque d’eau sans que les freins puissent faire leur office, il s’est remis à pleuvoir – dru. Pas le crachin des derniers jours, ce vilain petit malotru.
Des traces sur des traces sur des gommages sur la croûte terrestre, et les yeux se dessillent, malgré l’absence totale de confiance, et le peu de foi, et, dans la voix, ce ton bourru. Du regard, steppes, fougères, sentiers grattés – monde de tant de rien, du regard, on vous a parcouru.
Mais on ne l’a pas cru. On n’a pas cru son regard incongru. Toute confiance a disparu.
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09:15 Publié dans Un fouillis de vieilles vieilleries | Lien permanent | Commentaires (0)
Mouais...
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 janvier 2012
Ainsi (en) soit-il
Il faudra toute ma force d’âme – et j’en ai peu – pour venir à bout des trois années simultanées. Dans cette tâche, la topographie peut m’aider. Ou pas. Un vaccin contre l’infortune. / / / Dimanche, au moment où nous passions au croisement de la Nationale 10 et de la route des Négresses, le lecteur de disques jouait Je voudrais être noir de Nino Ferrer.
09:15 Publié dans Autres gammes | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 01 janvier 2012
Art pour rien
Le bourgeois scandalise le bourgeois. Alors ça, ça m'épate.
20:32 Publié dans Aphorismes (Ex-exabrupto) | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 28 décembre 2011
3413 / Un mystère
Signaux de briquet dans la brume. Rien à l'horizon, à peine une feuille de salade mâchonnée par un escargot, au carrefour aménagé. La crypte, ce n'est pas encore assez, même s'il faut répéter à l'envi les caractéristiques d'un monde disparu. Numance se tait, on ne comprend pas pourquoi. Nouveau mystère au milieu des décombres. Un mystère un peu jaune, comme de la brique sale.
09:15 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 27 décembre 2011
3313 / Dans les planches
Le gris, le beige, et l'écru, puis encore le gris. le brouillard d'hiver a une saveur particulière. Enfermé dans ma guérite, je traduis cet improbable poète polonais imaginaire, tout en essayant de me méfier de la prolifération des adjectifs, qui guette, inéluctablement, de même que celle des averbes, qui me nargue, me menace, sans que je puisse transiger.
09:13 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 26 décembre 2011
3213 / Rien ne demeure
Au petit matin, après le réveil brusque, tous les liens entre le rêve fraîchement éclos (éclaté telle une bulle, au réveil, au petit matin) et les lieux imaginaires du rêve, les décennies passées, les autres lieux rêvés -- tous ces liens se firent avec la force de l'évidence. Il reste plusieurs images fortes du rêve, mais des enchaînements écrits qui s'imposaient dans la première veille, au petit matin, rien ne demeure.
(Lu quelque chose de semblable dans le journal de Claude Ollier, la semaine dernière. Et dans un texte de jeunesse de Dubuffet. Et dans Jesus macht nicht mehr mit. Et je ne suis plus en Touraine, je ne traduis plus le poète polonais imaginaire.)
Les liens se sont effacés. Du rêve restent des fragments. Des phrases qui s'enchaînaient avec la force de l'évidence, rien ne demeure. Même en octanes je n'arrive plus à compter.
Il n'est plus question de Numance.
À chaque jour suffit sa ligne.
09:11 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 25 décembre 2011
3113 / Invention du Palindrome
Le palindrome construit des marionnettes, avec de la ficelle et du papier.
------------- que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami que je suis leur ami ------------
La marionnette construit des palindromes, avec du papier et de la ficelle.
16:44 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 24 décembre 2011
3013 / Causerie
--- poème de Stanisław Kucžbōrski
― Ce brave artiste me saura gré de lui montrer ce chef-d'œuvre de la nature, et il voudra faire tout de suite sa statue...
― Pourtant tu me disais encore ce matin que tu les détestais.
― J'ai besoin d'être seul ici un instant.
― Je te regardais à l'éclat des bougies, avec ta robe blanche et tes beaux bras languissants dont tu semblais honteux, et ton sourire mélancolique dont la candeur contrastait avec l'impudence mal replâtrée de toutes ces bacchantes !
― On ne chantait plus les stances d'Arélin.
Un instant de silence, puis un cri.
― C'est ce qu'il voulut me faire croire lorsqu'il m'annonça ses projets, et je n'y ai pas apporté d'obstacle.
― Frère Côme, puisque vous avez ouï parler de cette horrible histoire, sachez que je n'aurais pas eu besoin de l'aide de mon mari pour repousser des tentatives aussi détestables.
― Il faut qu'il parte à l'instant pour Florence.
― Mon devoir est de ne pas vous induire au péché en vous résistant.
― Le carnaval fut toujours une circonstance favorable aux amants, aux jaloux et aux voleurs.
― Ah! tout inconstant qu'il est, Antonio est encore l'amant le plus magnifique que j'aie eu, et ce n'est pas toi qui me ferais un pareil cadeau.
― Quoi que ce soit, Marc, je te défends d'exposer ta vie en faisant résistance.
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vendredi, 23 décembre 2011
2913 / Naissance de la forêt
--- poème de Stanisław Kucžbōrski
Un chêne de cinquante-six ans n’est encore qu’un adolescent.
Un olivier de cinquante-six ans, un enfant sorti des jupes de sa mère.
Et moi, mon corps noueux, ma sève qui s’épuise – qu’en dire ?
16:32 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 22 décembre 2011
2813 / Rêve de rien
--- poème de Stanisław Kucžbōrski
Une petite dame en fichu bleu bonnet vert vient sonner à ma porte en fichu bleu bonnet vert et me lance d’un coup en fichu bleu bonnet vert Tenez c’est pour vous, et me tend un paquet en fichu bleu bonnet vert, attendant ensuite la pièce en fichu bleu bonnet vert, le pourboire qu’elle pense être son dû en fichu bleu bonnet vert, de sorte que, ne comprenant pas son geste en fichu bleu bonnet vert, je la dévisage en fichu bleu bonnet vert, je la regarde en fichu bleu bonnet vert, et lui demande ce qu’elle fait là, en fichu bleu bonnet vert, à rester en fichu bleu bonnet vert tandis que j’ouvre le paquet ; et dans le paquet, que j’ouvre sous les yeux de la petite dame en fichu bleu bonnet vert, je découvre fichu bleu bonnet vert.
16:31 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 21 décembre 2011
2713 / La bonne odeur du café
--- poème de Stanisław Kucžbōrski
La bonne odeur du café, tirilikloupi tirilikloupa, réveille les enfants, les vieillards – et même le soleil !
Voici jusqu’à nous venue, en ce matin glacial, la bonne odeur du café.
Tout revigore tout.
Le café.
15:06 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 20 décembre 2011
2613 / La Pologne
--- poème de Stanisław Kucžbōrski
Dans les épaisses forêts où vivent des espoirs ternis, dans les épaisses forêts de la vie, dans les épaisses forêts, dans les forêts renaît toujours pour moi une Pologne sans symptômes.
Dans les noires forêts où s’exhalent de lourdes plaintes, dans les noires forêts de la contrainte, dans les noires forêts, dans les forêts sombre toujours pour moi une Pologne de fantômes.
Dans les forêts dort la Pologne.
Dans les forêts vit la Pologne.
Dans les cendres et la suie, dans le vent et les hautes branches des bouleaux, dans les nuages et dans la suie – vit et dort la Pologne.
Dans les forêts toujours revivra la Pologne.
Dans les forêts toujours renaîtra la Pologne.
15:03 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 19 décembre 2011
2513 / Retouche à l’identité
--- poème de Stanisław Kucžbōrski
Je n’y suis pour personne.
16:46 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 18 décembre 2011
2413 / Bribe de bribe de bribe
Finger-lickin’ good
So good
Finger-lickin’ fine
So fine
Personne ici peut plus bien marcher droit.
18:48 Publié dans Une année de 398 jours | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 17 décembre 2011
Un freux dans le saule du square
22:10 Publié dans Moments de Tours, Zestes photographiques | Lien permanent | Commentaires (0)