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jeudi, 14 juin 2012

Un whisky d'abord

Les yeux clignant d’épuisement, ce sont les doigts sur le clavier qui écrivent seuls le texte, ce qui est faux. Aller-retour précipité, tout à l’heure, au square, après fausse alerte en trottinette, et jambes lourdes, mais moins que les plis du visage ou les yeux. Le café renversé sur la chemise verte a pu contraindre, divertissant sottement un début de réunion morne, à aller s’isoler, le temps d’enlever la dite chemise, de la passer sous l’eau et de la mettre à sécher – j’avais un tee-shirt impeccable en-dessous, que j’ai pu exhiber sous mon costard. Nuit d’épuisement, et toute la journée qui suit effrite le moindre instant. Même le cidre est indigeste, on s’endort alors, quasiment, dans la salle d’attente de l’ophtalmologue (pour moi, je dois prendre un rendez-vous – je n’ai pas dû aller chez ophtalmo ou dentiste depuis cinq ou six ans). Donc ce sont les doigts qui écrivent tout, ce qui est vrai, et ce qui est faux.

mercredi, 13 juin 2012

D'un Trissotin des temps modernes

Si la conjonction du ridicule et de la médiocrité tuaient, Gilles Bouillon devrait, d'avoir commis le texte "C'est à cause d'elle que l'on joue", être foudroyé sur-le-champ et jusqu'à la vingtième génération.

mardi, 12 juin 2012

Virage

Depuis l’élection de François Hollande, j’étais affligé – et en rien amusé – par les sketches des Guignols de l’info faisant passer Hollande pour un mollasson et sa compagne pour une virago. Je trouvais cela facile, sexiste, totalement d’un autre âge.


Or, il semble s’avérer que la vraie Valérie Trierweiler est pire que sa marionnette.

Ce n’est toujours pas drôle, d’ailleurs.

Péri-urbain

Interrogé ce matin sur France Infos, un spécialiste du FN confirmait, en parlant d'ailleurs de l'évolution dont je livrais il y a un mois et quelque un relevé très partiel, ce que Renaud Camus dit, depuis plusieurs années, de l'enlaidissement du paysage, et surtout de ce qu'il nomme la "banlocalisation généralisée de la France". En effet, cet expert employait, pour parler des nouveaux électeurs du Front National, des "zones péri-urbaines", avant de préciser qu'il entendait par là des zones d'habitation "situées à 60 ou 80 kilomètres des centres villes".

Il va de soi que, pour moi, et, en théorie du moins, dans le paysage français, ce qui se situe à plus de cinq (disons) kilomètres d'un centre ville, c'est la campagne. J'ai grandi près d'une petite sous-préfecture. Quand j'avais six ans, mes parents ont fait construire une maison à la campagne, c'est-à-dire à douze kilomètres du centre ville de Dax. Sur la route qui nous conduisait quotidiennement de la maison à l'école (au collège, au lycée), il y avait plus de bois et de champs que de maisons. Cela a bien changé, depuis, d'ailleurs (et par un effet dont mes parents, dois-je le dire, furent pionniers : toute une génération a souhaité bâtir sa propre maison neuve plutôt que de rester en ville, en proche banlieue, ou retaper une ferme déjà bâtie), de sorte qu'un politologue peut désormais, sans ambages, déclarer que le "péri-urbain" se situe "à 60 ou 80 kilomètres des centres villes".

lundi, 11 juin 2012

Pour remercier la pluie au matin

E***, un de mes meilleurs amis, si mélomane et expert que j’en viens à ne plus parler de musique avec lui qu’avec d’infinies précautions et ronds-de-salive, n’aime pas beaucoup la musique pour piano de Satie (par Ciccolini, pourtant d’une richesse inépuisable) et justifie cela, notamment, par son peu de goût pour les formes brèves. Or, il est quasiment fanatique de Debussy, dont je découvre ces jours-ci, presque en boucle, les pièces pour piano à quatre mains (notamment les superbes Epigraphes antiques), qui, une fois encore – comme pour les pages de Mompou – me paraissent très voisines de l’univers satien, en moins dégingandé, bien sûr, en moins bousculé. (Mompou, lui, est absolument chantant… mais c’est encore une autre affaire.)

Ammonite encastrée et inscription latine. Eglise Notre-Dame de Bayeux, 22 juillet 2009.Il se trouve, par ailleurs, et dans un ordre d’idées assez éloigné mais qu’appelle le démon de l’analogie, que je prends toujours beaucoup de plaisir à déchiffrer (et à photographier) les inscriptions latines que l’on trouve à l’extérieur de telle ou telle église, sur de grands cartouches, ou sur des pilastres gallo-romains, dans les musées (Poitiers, Périgueux). Pourtant, l’épigraphie est un art qui me passe à cent coudées au-dessus de la tête, au point que je suis, en parlant d’épigraphie, à peu près certain de me gourer de concept.

Se gourer de concept était, dois-je l’admettre, une de mes grandes forces, quand je subissais encore un peu de philosophie. À chaque fois que je tente de me replonger, en V.O., dans Buber ou Benjamin, je suis tout à fait séduit (et distrait) par la possibilité que mes compétences étriquées en allemand me fassent comprendre tout autre chose. Ces jours-ci, je lis l’essai qu’André Hirt vient de consacrer à l’œuvre de Hélène Schjerfbeck, et principalement à ses autoportraits (ce qui me déçoit un peu : les autoportraits sont ce que je connais (et comprends) le mieux de la Finnoise), ce rien que moi dur et glacial. Les passages sur lesquels je peine le plus sont ceux où s’entend et s’écrit le plus manifestement la formation phénoménologique de Hirt. Inversement, il m’arrive de douter quelque peu – et par l’exemple que je m’apprête à donner nous en revenons au latin et au gourage – de son autorité : ainsi, lorsque, une cinquantaine de pages après un long développement sur la connaissance, la vérité et le réel, Hirt propose de traduire la formule de Lucrèce – eripitur persona, manet res – par « le masque tombe, la vérité demeure » (p. 116), je suis gêné aux entournures. Les traducteurs et spécialistes de Lucrèce sont-ils tous d’accord pour traduire res ici par vérité ? Voilà qui m’en boucherait un coin.

dimanche, 10 juin 2012

Sortir d'ordinaire

L’enregistrement des mélodies de Kurtag par Adrienne Csengery – que je n’avais pas réécouté depuis quelques années – reste, pour moi, un sommet absolu, musicalement et vocalement. Adrienne Csengery, dont je me dis que, tout de même, il faudrait que je me procure d’autres enregistrements, a une voix d’une force expressive, chantante et équilibrée, qui m’émeut toujours autant. Et les 15 Scènes d’un Roman, sur des poèmes de Rimma Dalos, est – avec le Pierrot lunaire et les Illuminations – un des cycles de mélodies les plus éblouissants du vingtième siècle ; ma préférée, la douzième, dissèque avec lancinance, en perpetuum mobile, la « suite infinie des dimanches ». On ne pouvait plus approprié, pour ce jour gris de juin automnal.

samedi, 09 juin 2012

Antédiluvien

"Y a la pluie qui nage dans la rue"

(Oméga, 5 ans)

mercredi, 06 juin 2012

Des aboiements


Dans le vestibule, je viens de changer la date au calendrier en bois : restée coincée au 29 mai, elle a basculé à ce 6 juin, date qui rappelle, outre – évidemment – le débarquement de Normandie (nous avons passé une dizaine de jours, en juillet 2009, à faire le tour de plusieurs sites, dans le Calvados et le Cotentin), mon débarquement en blogosphère. C’est l’occasion pour moi, après sept années, de faire le point sur les nombreuses béances, et les frustrations, surtout. Il y a que je suis velléitaire, ne me tiens pas à grand-chose, de sorte que ces carnets, qui auraient pu devenir dépositaires de tant de choses, sont frêles, précaires, à ciel ouvert.

Peut-être aussi devrais-je me décider à donner un coup de collier et clore un des cinq ou six chantiers d’écriture en cours depuis des années, souvent même un lustre : Dubuffet, les mines, Courbouzon, etc.

Je pressens que ce billet, que j’écris à neuf heures moins le quart et vais publier avant d’aller étendre une lessive puis d’emmener les garçons au Jardin botanique, sera l’occasion de quelques ajouts, au fur et à mesure de ce mercredi.

lundi, 04 juin 2012

Distiques tennistiques (ribéryens)

J'ai allé demander skisspass à Jo-Wilfrid ;

Il m'a dit "On a dur" d'un ton mégakostrid.

 

Maintenant Jo-Wilfrid il a en perdition.

(C'est un mot de bogoss pour dire "on a au fond".)

 

Ah, ça y a, j'a compris pourquoi c'est Wilfri-ed :

À Tours et même au Mans on mangeons des riyed.

 

***********

 

Je suis vu que Richard Gasquet a pas celui

Qui ave une casquette. (Et mon cortex reluit.)

 

Suis vu aussi le jogueur qui boire au goulot

Et pensa qu'on a dur de filmeur du boulot

 

Si j'avoir que vu que Murray est une casquette

Alors peut-être Gasquet qu'il soit la murette.

 

J'ai triste que Gasquet a pas gagné le match

Et être pour plus que fumer j'ai mettre un patch.

dimanche, 03 juin 2012

Trois distiques ribéryens du samedi

Le fils est un render-vous pour radio sinus

(Il paru DTC qu'il a dans ton anus.)

 

****

 

le blanc sur un pantalon a salissant

et le tennis barbu m'a un peu lassant

 

*******

 

Les oeufs a brûlé sont cramés en casserole --

Un est d'être explosé trop lassez de ce rôle.

samedi, 02 juin 2012

Cinq nouveaux distiques ribéryens, dont trois tennistiques

Je suis vu Jo-Wilfrid que se faire lober

Par où l'autre - un rital - qui la balle tomber.

 

Si tu ne passerons pas ta première balle

Le début tu te faire breaker pour que dalle.

 

J'être vu la Jap qui s'a déguisé en ourse :

Elle rit comme je quand m'est gratté la bourse.

 

 

À minuit je ne suis toujours pas dormi. Merde,

On a dur que le match le coach ne pas le perde.

 

 

Je suis compris tout l'album du Barbapapas

Et en tacler sur le terrain j'ai dérapas.

vendredi, 01 juin 2012

Cinq distiques ribéryens (jeudi soir & vendredi)

Je croyé que c'être une très belle mi-temps

Et que si le public il aura bien content.

*

Enfin je ne suis pas ouvrir une autre bière :

La deuxième mi-temps avait nul à chière.

 

*******

 

J'ai calme et suis chaud au bureau quarante-quatre

Et les bruits du couloir je n'en suis rien à battre.

*

Je vais être allé manger au soleil de juin

Un kebab que c'est bon qui passe en l'intestin.

*

J'ai bien bonheur d'avoir allé manger au turc,

Endroit que j'aime aller, malgré le pain berk-yurk.

mercredi, 23 mai 2012

En compagnie

Pas de coup de trafalgar Détonne explosion pas de coup de Trafalgar on comprend comment le jeu des biais On comprend comment Comment comprendre le jeu des biais ? éternuements fragments d'éternité Eternuements le temps qu'on se dénude Le temps qu'on exsude quelque chose d'autre de soi que de vaines paroles Comment trouver le temps ? (éternue éternue c'est bon pour le moral) Comment damer le pion apprendre le jeu du cambouis --- ho hisse ce mot qui t'échappe tu bâtiras un cimetière autour Pourquoi les fondations persistent-elles à s'échapper ? pourquoi comment pourquoi Le jeu des biais n'est pas noirâtre ou huileux --- s'il y a une explosion S'il y a pour de bon S'il y a bel et bien une putain d'explosion alors on dira Pourquoi Comment Alors on dira Alors on dira pas de coup On dira Pas de coup de trafalgar.

mardi, 22 mai 2012

Le Vent à carreaux

La fresque de céramique éclate en lignes, en courbes, en ovales, en couleurs vernissées. On se pose là.

On se pose là, un jour de pluie froide, en mai.

On se pose là.

Asger Jorn et Jean Dubuffet, qui ont beaucoup manigancé ensemble, et composé notamment la musique d'un petit film expérimental parfaitement cocasse que l'on peut voir, avec tant d'autres documents, dans la salle centrale du musée, étaient amis. Ceci explique cela. Alors, même si, avec les toits en tôle et les blocs de parpaing brut, la cour ne paie pas de mine, on a envie de trouver cela plus proche encore de Dubuffet que de Jorn, car Jorn n'a pas proposé une rupture aussi complète avec l'esthétique traditionnelle (ses codes, ses conduits).

Donc on se pose là, on attend, on regarde yeux mi-clos, on scrute.

Et si on s'affaire, ce n'est pas pour rien. On a le temps pour soi, en cette journée froide et pluvieuse de mi-mai. On est à Silkeborg, tout de même.

jeudi, 17 mai 2012

#22bis

 Le maire de Douadic

M’écrit sitôt : « Je vous dis qu’

Evariste Luminais

A passé quarante années

À peindre à Douadic ! »

 

Maisonnisses sans Sarkozy

On reconnaît, à Maisonnisses,

Un sarkozyste à ces indices :

Quasi spectral,

Faux libéral,

Et, depuis le 6 Mai, atteint par des jaunisses. 

Cumul

Fleur Pellerin a l'air d'être quelqu'un d'exceptionnel, une chance pour le gouvernement Ayrault. Toutefois, est-il possible de considérer qu'en nommant Ministre déléguée une experte qui est déjà conseillère référendaire à la Cour des comptes, MCF à l'ENA, administratrice de la chaîne Public-Sénat, membre d'un comité permanent à France Télévisions, la nouvelle équipe n'envoie pas précisément le meilleur message en matière de cumul des responsabilités ?

(Et j'aurais pu prendre dix autres exemples tout aussi frappants, dans ce même gouvernement.)

#22

 Un poète de Douadic,

Cherchant une rime en –dic,

S’exclama : « Sans déc

Ce bled est ad hoc

Pour déménager à Pordic ! »

 

mercredi, 16 mai 2012

La Cellette sans Sarkozy

L'U.M.P., à La Cellette,

Brûle un peu sur la sellette :

Même au trot galopé

Nul Jean-François Copé

Ne se risque à La Cellette.

#21

 Un scribe de Ménétréols

S’abreuve à divers vitriols.

Il dessine en vert anis

Des Carla Brunis

Et des Andréa Ferréols.

 

mardi, 15 mai 2012

Nouzerolles sans Sarkozy

Le brave Olivier Mazerolles

N'est guère ouï à Nouzerolles :

Son parisianisme ultralibéral

Est aussi lointain qu'Andes ou Oural,

Et le bleu flambe en fumerolles.

#20

 Un menuisier de Meunet-Planches

 Avec des chênes fait des planches.

« Ma scie musicale

Est inimicale

À confondre noires et blanches. »

 

lundi, 14 mai 2012

Méasnes sans Sarkozy

Dans le village de Méasnes,

Moins d'un quart des gens sont des asnes.

Comme beaucoup de Français

Ils n'en peuvent mais

Des ultralibéraux insasnes.

#19

Un funambule de Tendu

S’activait sur un fil tendu

Par-dessus la Bouzanne.

« Eh, si je me gadanne,

Recollez-moi, bien entendu. »

 

dimanche, 13 mai 2012

#18


Une délurée de Pellevoisin

Aime baguenauder dans les bois. Un

Jour, l’entraînant

Là, et le surprenant,

Elle roula une pelle (et plus) au voisin.

Javaugues sans Sarkozy

Le village de Javaugues 

À Sarkozy : "Eh bien, tu vaugues

Sur le yacht de Bolloré ?!

Tu vas voir comme je t'oré

En 2012 à Javaugues ! "