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lundi, 18 juin 2018

(pas les) Corrigés du bac philo

Grâce aux sujets de philosophie du baccalauréat (séries générales), j'apprends que Schopenhauer et J.S. Mill écrivaient en français...

Nos collègues de philosophie — et les relecteurs (?) du Ministère (?) — ont fait fort.

 

Suggestion de sujet pour la session 2019 :

Peut-on commenter un texte

quand on ignore ce qu'est un texte ?

dimanche, 17 juin 2018

Treize distiques épars (série de juin 2018)

Plus dur ai-je qu'on est de trouve le yéti

Qu'à quoi peuve servir un pot à spaguéti.

 

On a plus dur de monte le meuble IKEA 

Que pronostic de foot par un Nestor kéa.

 

Mec qu'il a agité très beaucoup du bocal

Clodo Capéo pas opéré kordvocal.

 

Synesthésiquement la musique fétide

Ç'a le Connemara par les Kids Younaïtide.

 

On a dur quoique je suis encours t'es à moi

Où qu'on jumeau de rime avecque siamois.

 

Content-je que je suis arrive à Parthenay

Puis 100 borne que tous les bistrots sont fermay.

 

On a dur qu'on avait excellent au ballon

Parce car j'ai bogoss et de la mettre au fond. *

 

Demandu-je moi très qui tapont le corner

Si qu'au pianobretel il ne resté qu'Horner.

 

Faim-je que je fourmille estomac œsophage

Pourtant que je n'ai pas un gros myrmécophage.

 

Trop fort qu'il est mon fils pas fait dans la dentèle

Qu'il sache l'aardwolf se disut le protèle.

 

Étouffont-je presque qu'à l'œdème de Quincke

Que le seul ouakari avait au docteur Quinque.

 

On a dégueu de laisse un reste de poisson

Qu'on est du nettoyage un caca d'hérisson.

 

On a bon qu'au coup d'envoi de France Australi

On s'envoye un vouvray avec des taralli.

 

 

___________________________________________

* Ce distique est une tentative de traduction d'un distique composé en latin, en respectant les deux principes fondamentaux du ribérysme : solécismes et incohérence.

Praeclaro durum habet pediludio

Quia cur pulcher est tantum Riberyus vir.

 

samedi, 16 juin 2018

16 juin 2018

Lu quelques pages de La Bruyère, de l'Histoire parallèle du cinéma, deux poèmes d'Edna St Vincent Millay, deux nouvelles du n°1 des Lettres de Lémurie, et même achevé, sur le soir, Sang de chien de Savitzkaya. Pourtant, impression tenace, ces temps-ci, à cause du travail mais surtout à cause de moi-même, de ne pas lire ce que je voudrais, de ne pas lire comme il faudrait.

Les vidéos ? nada. Traduire ? nada.

C'est bien vilain, tout ça.

(Au début de ces carnets, en 2005, je ne justifiais pas les textes. Aujourd'hui, je ne me justifie pas.)

 

vendredi, 15 juin 2018

15 juin 2018

Pourquoi ne pas recevoir plus souvent, pour ce genre d'occasions qui n'en sont pas, dans la clarté du vouvray et l'obscurité du chèvrefeuille ?

Aurions-nous peur de nous faire trop d'amis ?

 

jeudi, 14 juin 2018

14 juin 2018

Il y a quelques semaines, j'avouais n'avoir jamais relu Soljenitsyne depuis trente ans, et me proposais de lire au moins un de ses livres brefs avant le centenaire de sa naissance.

Parmi les Russes dont il me reste à découvrir la prose, il y a les nouvelles de Tchekhov. Ça fait x années que je tourne autour. Voici que le Projet Gutenberg publie, en un seul fichier avec liens internes (par recueil et par ordre alphabétique) 233 nouvelles (l'intégrale ?) de Tchekhov en anglais... mais sans jamais mentionner de noms de traducteur ou traductrice : pas une seule fois, alors qu'en plus ces 233 nouvelles en anglais doivent avoir plusieurs traducteurs/rices...

 

mercredi, 13 juin 2018

13 juin 2018

Rien n'est semblable à (je n'ai pas écrit rien ne vaut*) l'excitation qu'il y a à travailler sur une tâche administrative ardue, et à se rendre compte qu'on est toujours aussi rapide, et qu'on trouve efficacement les bonnes solutions, et surtout les bonnes connexions.

 

 

 

* Rien ne vaut la jouissance sexuelle.

mardi, 12 juin 2018

12 juin 2018

 

Qu'est-ce qu'un youtubeur ?

 

Vous avez 4 heures.

lundi, 11 juin 2018

11 juin 2018

Aujourd'hui, à Saintes, pour les obsèques de mon grand-père maternel.

Il est mort le 3 juin ; il allait sur ses 95 ans.

 

dimanche, 10 juin 2018

10 juin 2018

Je lis un poème d'Edna St Vincent Millay, “The Road to Avrillé”.

Rien, dans les éléments biographiques que l'on peut glaner sur le Web, ne permet de savoir si ce poème est, même partiellement, autobiographique, ni surtout de quel Avrillé il s'agit : celui de Vendée, celui d'Anjou, ou celui de Touraine ?

De proche en proche, découvre que ce poème a été mis en musique par Richard Pearson Thomas, qui a également composé un cycle de trois chants sur des poèmes d'Edward Lear.

 

samedi, 09 juin 2018

Sept distiques sur un lapsus de D.D.

L'équipe les Bleus ils ont vraiment bien lotis

Si que leur entraîneur il a au pilotis.

 

pilotis.PNG

 

 

Pour comme on gagne en Russie à bien les niquet

Je croive qu'on sélectionnut Gérard Piquet.

 

*

 

Maximum de respect pour Deschamps son artiche

Bien que multimillions pas refait les ratiches.

 

*

 

Goals que Mandanda Areola pis Lloris

Tandis comme Deschamps il est au piLloris.

 

*

 

Mec qu'il est au pilotis Deschamps lève-tôt

Où qu'il part en Russie avec 23 poteaux.

 

*

 

Astuce que j'ai dit qu'il est lève-tôt mieux

Comme il n'est pas aimé traîner beaucoup au pieu.

 

*

 

Lapsus que pilotis Deschamps est humilier

Malgré compte sur Griezmann comme pilier.

 

 

vendredi, 08 juin 2018

8 juin 2018

Au déjeuner, sur les bords de Loire, j'observe le bal des sternes.

Un coupe d'aigrettes garzettes est passé, repassé, piétine et déambule sous les arches du pont Wilson. Aussi, un héros cendré qui est apparu, s'est renvolé. On ne compte plus les moineaux, les colverts, qui viennent mendier à tout hasard des miettes aux noceurs de peu assis sur les bancs.

Je ne sais pas dessiner, mais le type qui a décoré l'escalier d'honneur du bâtiment E, au Plat d'Étain, non plus.

 

jeudi, 07 juin 2018

7 juin 2018

Il faut le reconnaître, personne ne m'a demandé quand je reprendrai l'écriture de sonnets, ni si les rondels reviendront. Il me faut admettre que je suis seul face à tout ce hasard.

Tricher avec le temps, ce n'est pas possible.

À vieux bourrin, l'or au chanfrein.

 

Chacun le sait, et pourtant cette mélodie, ces trilles envahissent l'espace, avant le raffut des grues, le vacarme des ouvriers cognant sur le métal, se hélant. C'est la mélodie lourde du temps qui ne passe plus, comme on voit le monde avancer vers sa perte, sa ténèbre.

 

mercredi, 06 juin 2018

6 juin 2018

La figure tabwa fixe à présent le mur de ses yeux en cauris.

Sorti rue de la Scellerie, soudain j'ai senti le soleil, enfin réapparu, me brûler dans ma veste, dans la touffeur d'un jour chargé de pluie.

Sait-on vraiment pourquoi on écrit ?

 

Pourquoi j'abandonne le titrage, ce n'est pas bien clair.

 

jeudi, 31 mai 2018

Qui a peur du texte ? (Nnedi Okorafor)

Nnedi Okorafor parle beaucoup ces temps-ci, sur Facebook, de la traduction française de Who Fears Death. Il se trouve que cette traduction est absolument exécrable : contresens, incohérences, choix à la limite du racisme, style de roman à deux balles des années 60...

Je le lui ai signalé par mail il y a quelques mois. Silence. 

Je l'ai indiqué en commentaire sur son mur FB, car cela explique, à mon avis, les problèmes de réception du livre par le lectorat français qu'elle évoque. Suppression immédiate du commentaire.

Nous voici donc face au cas d'une écrivaine (excellente, je ne retire rien de ce que j'ai déjà dit) qui est contente qu'un de ses livres soit massacré, du moment que le pognon rentre.

Je le redis donc ici, sur mon mur : lisez Nnedi Okorafor mais surtout pas en français.

 

lundi, 28 mai 2018

Du sous-titrage sur YouTube

 

 

Voyons voir ...

 

Livres de Philip Roth

Il y a quelques jours, pour saluer Philip Roth dont on venait d'annoncer la mort, ma mère a posté une photographie des exemplaires qu'elle possédait de l'Américain, en précisant qu'elle avait dû m'en prêter quelques-uns.

Roth.PNGEffectivement, je viens de rassembler tous les Roth que je pense avoir, et on voit bien que deux d'entre eux viennent de la bibliothèque maternelle : Zuckerman Unbound et... un doublon de The Ghost Writer (ironie au carré !!).

Elle pourra donc les récupérer.

J'ai beaucoup travaillé sur l'œuvre de Roth entre 2011 et 2013, car j'ai donné le cours d'agrégation sur American Pastoral. Certains des exemplaires que l'on voit ci-contre (on peut agrandir en cliquant sur l'image) sont même bardés de fiches bristol dans lesquelles j'avais pris des notes (trop de notes, même). Il y a aussi, comme toujours avec moi, un certain nombre de livres de Roth que j'ai empruntés à la B.U..

Je peux aussi l'avouer, il y en a un dont j'ai arrêté la lecture à la page 44 : I Married A Communist. Et, parmi ceux que j'avais empruntés alors, un autre que je n'ai jamais pu finir : The Plot Against America.

vendredi, 25 mai 2018

Le foulard qui cache la forêt.



Décidément, le hijab joue bien, et régulièrement, son rôle de chiffon rouge médiatique, pour le plus grand plaisir des gouvernements successifs.

Gérard Collomb a fait ce qu'il fallait, avec ses déclarations insensées, pour relancer la machine... Celles et ceux qui passent leur temps, depuis 48 h, à tenter de démontrer, par exemple, que Riss a caricaturé Maryam Pougetoux en guenon (alors qu'il n'y a, dans ce dessin, absolument aucun trait simiesque (et rien de drôle non plus, d'ailleurs)) sont tombés dans le piège : on ne parle que de ça, et presque plus de la SNCF, du financement des universités ou de la santé publique mise en danger par les divers renoncements de Macron à son programme (sur le glyphosate notamment). 

Il y a les idiots utiles qui montent au créneau au nom de la laïcité dès qu'ils voient un foulard, et les idiots inutiles qui leur donnent la réplique en acceptant d'entrer dans la polémique.

mercredi, 23 mai 2018

ParcoursSup & la politique de l'hystérie

Je ne veux pas donner l'impression de défendre ParcoursSup et le gouvernement, car cette réforme était d'une totale idiotie, et on va en constater désormais l'impéritie. Mais enfin, à quoi riment tous ces cris d'orfraie à base de captures d'écran des dossiers affichant 10 refus sur 10 demandes ?

Franchement, à quoi s'attendait le lycéen moyen qui a demandé 10 BTS “singuliers” ou formations hypersélectives ? Avant, avec APB, il y avait des tripotées de lycéens qui faisaient 25 vœux dont aucun n'était accepté. 

Tous leurs professeurs ont dû leur dire de mettre une ou deux universités dans la liste, histoire de ne pas avoir que des refus... mais bon, même s'ils sont totalement tocards, ça fait des années qu'on leur fait croire qu'ils sont géniaux et qu'ils auront tout ce qu'ils veulent...

 

14:39 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 avril 2018

Un million d'euros de dégâts (?)

Frédérique Vidal veut-elle faire pleurer les contribuables alors que son gouvernement relâche la pression sur l'évasion fiscale ?

Même à croire le surchiffrage des dégâts par les présidents d'université, l'évasion fiscale représente annuellement 80.000 fois ce montant.

 

Ne parlons même pas des centaines de millions d'euros économisés annuellement en demandant aux chercheurs de financer leur outil de travail, et en employant massivement des vacataires et des contractuels tout en supprimant à tout-va des postes d'enseignants-chercheurs.

 

lundi, 23 avril 2018

D'un bureau l'autre

redémarrage.PNG

Quand tu n'as pas pu empêcher le redémarrage automatique, tout se ferme alors que tu étais en plein dans le document RECUEIL DES TEXTES L2S3 2018-9...

dimanche, 22 avril 2018

Pourquoi j'aime Heaney. Réponse à une question que je ne me posais pas.

Claire Placial m'a interpellé récemment sur Twitter pour me demander, en gros, comment j'expliquerais mon amour pour la poésie de Heaney. Je ne me rappelle plus sa formulation exacte, mais l'idée était que, parmi les nombreuses personnes avec qui elle échange sur les réseaux sociaux, je serais celui-qui-aime-Heaney.

Cela, déjà, est un peu embarrassant, parce que, d'une part, je ne prétends pas connaître si bien que cela la poésie de Heaney (par exemple, je ne possède, comme édition, que les New Selected Poems 1966-1987), et, d'autre part, il y a plusieurs poètes de langue anglaise contemporains de Heaney que je place plus haut que lui qui comptent plus pour moi — par exemple, et pour le redire, car je ne le dirai jamais assez : Walcott.

J'ai encore écrit récemment que, si on exigeait de moi de ne garder qu'un seul poète de langue anglaise du vingtième siècle, ce serait — vrai crève-cœur pour les délaissés — Walcott. Mais là n'est pas le sujet.

 

Le sujet, donc, est Seamus Heaney, et cela doit faire une bonne semaine que j'ai différé ma réponse, tout en y réfléchissant. Il se trouve qu'hier j'ai lu, dans le dernier recueil publié de Leontia Flynn, The Radio, le poème composé le 30 août 2013, ou en mémoire du 30 août 2013, et donc, puisque c'est ce jour-là qu'est mort Heaney, en mémoire de Heaney. Il se trouve aussi que j'ai enregistré cette semaine une vidéo dans laquelle je suis revenu sur le roman de Robert McLiam Wilson, Eureka Street, dans lequel un des personnages caricature la poésie irlandaise, et notamment Heaney. Enfin, en travaillant récemment avec ma collègue Fanny Quément sur des traductions de Billy Ramsell, on a forcément pas mal repensé à Heaney, et parlé avec Ramsell de Heaney, vu que, notamment, Fanny a consacré sa thèse de doctorat à Heaney.

 

Bon. Cela doit faire assez d'adverbes et d'occurrences du nom Heaney dans un seul paragraphe.

 

Now, seriously...

 

Il faudra que j'approfondisse, mais, si je dois expliquer pourquoi je suis attaché à la poésie de Heaney, pourquoi elle compte pour moi, c'est parce que la langue est à la fois complexe et un peu rude. J'aime être malmené, c'est-à-dire que j'aime qu'un poème – ou une œuvre – résiste, mais pas jusqu'à l'abstrusion. C'est pour cela que, j'hésite à l'écrire, j'admettrai volontiers que la poésie de Celan est plus importante (whatever that means) que celle d'Ingeborg Bachmann ou de Rose Ausländer, mais que je suis incapable de lire Celan plus de vingt minutes d'affilée, alors que ce n'est pas le cas avec Bachmann ou Ausländer. Autrement dit, Heaney – comme Ted Hughes, pour évoquer une autre grande figure que j'ai beaucoup relu depuis Noël – est, d'une certaine façon, un poète classique, mais qui ne cesse d'accrocher. Il n'est pas délibérément moderniste ou provocateur, et pourtant chacun de ses poèmes dérange.

 

Dérangement... oui, de la langue mais aussi du lecteur. Et c'est, du coup, une poésie qui exige d'être dite à haute voix, ou à mi-voix.

 

Un autre aspect important, c'est que Heaney parle du monde réel, c'est-à-dire des choses, des objets, des sensations. Il y a, dans sa poésie, le corps humain, et il y a ce qui échappe à l'humain. De là vient peut-être aussi ce dérangement. La manière dont les poèmes de Heaney jouent de la prédominance des mots monosyllabiques dans la langue anglaise, des termes saxons, je la relie – sans doute à tort – à cette façon qu'ils ont, sur un autre plan, de confronter l'humain au non-humain. (C'est plus vrai encore de la poésie de Hughes.)

 

Je pourrais prendre quinze exemples, comme un seul. The Grauballe Man. Dans la forme brève, on voit – même sans connaître ces cadavres de tourbières – ce qui est donné à voir : un portrait. Mais ce portrait est aussi (surtout) un portrait sonore. De là l'émotion. Que ce poème fasse un accroc.

 

Ou un autre exemple, le huitième des sonnets de Glanmore. Le jeu avec la construction du sonnet, sans que ce soit pur jeu formel. L'irruption de l'adjectif composé allitératif blood-boltered, qui évoque Hopkins (alors quoi : est-ce que ça perle parle du Christ?), préfigure le tas de bois du vers suivant (woodpile) ainsi que l'identification finale du sujet du poème à du bois de bouleau : My all of you birchwood in lightning.

(Et le mot birch lui-même... passons...)

 

Je vais m'égarer. C'est inévitable. Disons, pour tenter de répondre à la question posée, que la plupart des poètes qui m'accrochent sont ceux dont les poèmes font naître un monde étrange tout en représentant le monde réel. Peu importe l'attention à l'objet, ou le lyrisme du lieu : en ce sens, je suis autant lecteur de Guillevic que de Ponge ou Maulpoix. C'est dire.

 

Il faudra, je le crains, répondre de cette réponse.

 

samedi, 21 avril 2018

Quatrains animaliers discrépants composés en regardant “Planète bleue”

À Lyon si je vocalise 

Le gamin devient un gone.

 

Les dauphins conduisent

Le petit vers le gorgone.

 

♣♣♣♣♣♣

 

As-tu lu Britannicus ?
Ne me spoile pas l'histoire. 

Le corail a un mucus
Aux vertus anti inflammatoires.
 

♣♣♣♣♣♣

 

 
Je me la coule
Douce pendant les vacances. 

Le corail-boule 
A une grosse excroissance.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Ma verve est à la remorque 
Des grands poètes d'antan. 

Pour se nourrir, l'orque 
Assomme un banc de harengs.
 

♣♣♣♣♣♣

 

D'où vous vient, cher duc d'Aumale,
Ce magnifique Aubusson ?

La baleine à bosse avale
D'un coup cent kilos de poissons.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Après 
L'oasis vient le désert. 

La raie
Manta plane dans les airs.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Strophes déclamées,
Je vous aime avec délicatesse. 

Les raies affamées 
Pêchent à toute vitesse.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Le soleil annihile
Soudain le pergélisol. 

La sterne juvénile 
Peine à décoller du sol.
 
 

♣♣♣♣♣♣

 

Si contre toi je m'entête 
Ce sont des balivernes. 

La carangue à grosse tête 
Fait son festin de sternes.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Je monte sur les tréteaux 
Pour incarner Harpagon.

Les sternes montrent aux
Sterneaux le chemin du lagon.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Ta casaque, tourne-la,
Avant que l'orage gronde. 

Prédateur nocturne, la
Rascasse fait des rondes.
 
 

♣♣♣♣♣♣

 

Qui est donc Marina Fois ?
Je ne sais. C'est mon dilemme. 

Eunice aphroditois 
Aspire une grosse brème.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Mon ami trouve sauvage 
Cette œuvre rococo. 

Les poissons clown déménagent 
Une grosse noix de coco.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Les sportifs déambulèrent 
En portant haut le fanion.

Le mérou patibulaire 
Se dirige vers le canyon.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Tunique chamarée
Où vais-je te ranger ?

Les courants de marée 
Sont en train de changer.
 

♣♣♣♣♣♣

 

Tu n'as pas assez de croûtons
Dans ton potage ? Reprends-en.

Le labre à tête de mouton
Est franchement séduisant.
 
 

♣♣♣♣♣♣

 

J'ai posé le sabre
Près de ce miroir convexe. 

La femelle du labre,
Trop vieille, change de sexe.
 
 

♣♣♣♣♣♣

 

En écoutant du Manset,
Souvent je chante ou je danse. 

Le mâle dominant s'est
Fait chasser par un gros trans.
 
 

♣♣♣♣♣♣

 

Au fond de mon carafon
Coule une liqueur sereine.

Les crabes rouges se font
Dévorer par les murènes.
 
 

♣♣♣♣♣♣

 

Quand il dit areuh-areuh 
Le bébé n'est pas revêche.

Le couple de macareux 
Se relaiera pour la pêche.
 

vendredi, 20 avril 2018

Haut comme trois pommes

Treize heures treize. Je croque dans une pomme.

La troisième.

Trois pommes : c’est là tout mon déjeuner.

(Je peux bien écrire ce que je veux. Qui me lit.)

 

Il y a très longtemps que je ne fais plus les allers-retours entre le site Tanneurs et le site Fromont. Quand j’y réfléchis, je me dis que la dernière fois que j’ai mis les pieds rue Fromont, c’était peut-être pour cette surveillance de concours blanc de CAPES, il y a six ans, peut-être plus.

Bien des images de cours donnés à Fromont me reviennent, mais aucun souvenir plus récent que cette journée de… quoi ? décembre 2011, je dirais.

Ça se vérifie facilement : j’avais traduit, pour me désennuyer, un récit bref de Ben Okri.

Ainsi, je n’enseigne plus jamais à Fromont, l’avantage (le seul ?) de faire cours principalement le lundi et le vendredi, le lundi dès 8 h du matin souvent, et le vendredi jusqu’à cinq heures du soir généralement, parfois plus tard.

Plus d’allers-retours, donc.

 

Et si je passe devant ce qui est désormais la Maison des Vins de Loire, ou quelque chose comme ça, je me rappelle que, quand je faisais les emplois du temps avec l’ancien logiciel (entre 2004 et 2006), c’était le site Béranger : il y avait des amphis, où je n’ai jamais dispensé de cours mais où j’ai surveillé, au moins une fois, un examen de littérature britannique de deuxième année.

 

J’ai fini de manger ma pomme.

La troisième.

 

Et, d’ailleurs, qui était Fromont ?

(Étienne ?)

lundi, 16 avril 2018

Traduire Ringelnatz : Großer Vogel

Je me suis mis, sur un coup de tête, il y a une semaine, à traduire chaque jour un poème de Joachim Ringelnatz, puis à publier cette traduction sur Facebook.

Pour que le pari d'en traduire un par jour tienne, il faut bien sûr que ces traductions ne me prennent pas trop de temps, de sorte qu'elles présentent le double désavantage d'être :

* un peu bâclées

* uniquement des traductions de poèmes brefs

 

C'est ce second point que je voudrais aborder ici, car c'est cela qui me turlupine. Ainsi, aujourd'hui, j'aurais aimé traduire Fußball, mais cela me prendrait sans doute plus d'une heure... probablement deux... Je ne dispose pas de ce temps... Deux solutions, donc :

* m'en tenir aux poèmes brefs (ce sera une façon d'orienter la sélection) et attendre d'en avoir fait le tour pour voir où j'en suis

* commencer à “attaquer” des poèmes plus longs, mais en les découpant sur deux ou trois “journées”

Par ailleurs, je suis parvenu, pour le moment — et à une ou deux exceptions sur un distique —, à proposer des traductions versifiées et rimées très proches de l'original. Pour celui publié aujourd'hui (cf infra), j'ai dû, en revanche, passer de 11 vers à 13 vers... Choix délicat, décision prise non sans hésitations, mais il me semble que le ton du poème est respecté.

(Et le ton, c'est essentiel.)

 

___________________________________

 

Grand oiseau

 

Le rossignol capturé refusait

De chanter derrière les barreaux de sa cage.

Menaces, cajoleries,

Blandices... rien n'y fit.

Rossi ne chantait pas. Cet oiseau endurci

Fut placé dans l'obscurité

Au profond d'une cave.

Là, seul, illico,

Sans auditeur ni écho,

L'oiseau chanta

Absolument pas...

Et mourut dans la solitude

De sa rossignolitude.

 

 

Großer Vogel

 

Die Nachtigall ward eingefangen,

Sang nimmer zwischen Käfigstangen.

Man drohte, kitzelte und lockte.

Gall sang nicht. Bis man die Verstockte

In tiefsten Keller ohne Licht

Einsperrte. - Unbelauscht, allein

Dort, ohne Angst vor Widerhall,

Sang sie

Nicht —,

Starb ganz klein

Als Nachtigall.

 

dimanche, 15 avril 2018

Over hill, over dale

Cette après-midi, roborative interprétation du Songe du nuit d'été (de Britten) au Grand Théâtre de Tours.

C'était bien. Content.

Seul triple bémol pour le décor, un peu comme ci comme ça, l'accent anglais pourri d'une partie du chœur des fées (la maîtrise du Conservatoire de Tours (de jeunes adolescent·e·s français·e·s, donc)) et pour les places au rang N, car ma voisine (et épouse adorée) n'a pu voir les surtitres qu'en risquant le torticolis.

samedi, 14 avril 2018

De la ponte intempestive d'un Pélobate cultripède

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Que se lève enfin l'aède

Qui parle de sa bouche d'ambre !

 

Le Pélobate cultripède

A pondu au mois de novembre.