Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 19 mars 2013

Le Roitelet de Madère, version française

Le limerick en anglais que j’ai publié hier, selon le principe d’écriture des Wikimericks, m’a donné l’idée d’une transposition encore plus idiote. La voici.


 

Amis, sachez que le roitelet de Madère,

Plus gros qu’un pou, est plus petit qu’un dromadaire.

Il siffle, à tout hasard,

Feldman, Thierry Hazard

Et même Macumba de Jean-Pierre Madère.

 

Poème à la noix

La cale a disparu

Je l’avais fabriquée à grand peine

Mardi dernier

Pour que la porte de la salle

50 ne vibre plus

La cale a disparu

 

Les travaux ont commencé au

1er sous-sol pour y construire

Le nouveau C.R.L.

Du coup les habitués du 1er

Garent leur tacot au parking du second

Ne connaissent pas les manœuvres

Et font n’importe quoi

 

Bientôt le nouveau C.R.L.

Au 1er sous-sol sans fenêtres

Mais fuites flaques d’eau partout

Prévoyez pour les ordis

De jolis parapluies

 

Mardi encore sous la pluie

Mardi matin sous la grisaille

Foutu hiver automnal qui

N’en finit pas

N’en finit pas


08:11 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

Sonnet-fatrasie

 

composé en Prius sur le pont Mirabeau, 7 h 45 – 7 h 49

 

Tu dégaines ton pistolet

Pour parler de l’épistolaire

Ton fils veut des patat’ au lait

C’est de la purée au gruyère

 

Quand il a mal à la molaire

Toi, tu lui sers des œufs mollets

Tu trouves vraiment Christo laid

Ses œuvres ne t’emballent guère

 

S’il fallait vivre à Eu dans l’eau

Sur la Manche où les pédalos

Sillonnent l’écume du rêve,

 

Jésus combien tu t’ennuierais

Le roman jamais ne s’achève

Tué dans l’œuf il t’en cuirait

 

lundi, 18 mars 2013

Dernière demeure ¦ destination finale

Depuis quelques jours, je me suis plongé dans la poésie de Cynthia Atkins (dont on peut lire des poèmes ici et - sans oublier son site personnel), et ai même (à peine) commencé à la traduire. Très ému, pour diverses raisons – pas seulement littéraires – par “The Information Age”, un poème qui se trouve au début du recueil Psyche’s Weathers, je viens d’en achever, à l’instant, un premier jet.

Dans ce poème, la première et la deuxième strophe (16 vers chacune) se répondent. Dans l’une, le corps de l’oncle est comparé à une lettre, et la terre où il est inhumé au « trajet de la lettre » ; dans l’autre, ce sont les lettres qui sont comparées à un corps passant de main en main et, dans le texte

strung from house

to house—to its final resting place

 

Pour l’image de ‘final resting place’, j’hésite entre dernière demeure (euphémisme funèbre qui offre un beau contrepoint à ‘house’, maison) et destination finale (expression plus respectueuse de la métaphore postale). Je me pose aussi des questions de ponctuation : j’aime beaucoup le tiret, et je serais d’avis de le conserver tel quel, d’autant que la virgule – seule alternative ici – est vraiment de nature à “aplatir” la portée du suspens.


W.M. 57 : Le Roitelet de Madère

 

How I love the Madeira Firecrest,

 A tiny bird that has no rest!

 There can be no eira

 It lives in Madeira…

 And here’s a limerick I’ve exprest.

Cináed mac Mugróin

Le 18 mars 829 mourut Cináed mac Mugróin, roi du peuple des Uí Failge de 806 à 826, et dont on ne sait pas grand chose d'autre, la date de sa mort étant elle-même source de nombreuses conjectures, en fait non, d'aucune conjecture, il n'y a pas d'élément et tout le monde s'en tape.

Que je puisse avoir l'idée de le célébrer le lendemain de la Saint-Patrick montre à quel point je ne suis vraiment pas quelqu'un de sérieux, ni de fréquentable. Tout de même, il y a des cochons à Nousse, et à Nerbis aussi. Prends un siège, allez, prends un siège.


Cette rubrique – qui connut quatre années de jachère, quelques sursauts, encore deux années de jachère – est une de celles qui me valut, à l'époque où ce carnétoile avait des lecteurs, le plus de critiques ou d'incompréhension. Elle m'a toujours bien amusé, c'est déjà ça.

[Sans titre : III]

21 janvier 2012

Vois la griffe crochue du diable

et la fauche

de son nez

 

Dieu sait de quoi il est capable

seul

car ce n'est

 

pas rien de deviner le diable

 

(his skull

of course)

.

08:29 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 17 mars 2013

L'air de rien

21 janvier 2012.

 

Pas d'appétence

pour le manque

 

et pas de goût pour la lacune

 

guère d'amour

pour ton absence

 

et rien à dire bon augure

.

22:27 Publié dans Buandes | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 16 mars 2013

Mousseuse

21 janvier 2012.

j'ai oublié de dégrafer

La bouteille de Tsin-tao

Pendant le match Clermont-Ulster

 

(On peut braver

les interdits —

vas-y mollo)

 

Ce n'est pas un film de gangster

Comme un poème insoumis

Aux lois de Murphy et Dexter

— Un roman de Raja Rao

 

BREF dans cette sombre affaire

On peut braver les interdits

Et même sans bière un ulcère

ici même vous est promis

 

(Ce poème est le premier d'une série déjà ancienne, retrouvée aujourd'hui à la buanderie ; j'avais commencé, l'hiver dernier, à écrire des poèmes au bic sur des feuilles de brouillon, généralement en attendant que s'achève l'essorage du lave-linge, ou en d'autres occasions. Il s'agit donc d'impromptus que j'avais baptisés Poèmes de la buanderie. Ici j'ai scrupuleusement respecté le texte manuscrit d'origine, me contentant d'ajouter un titre.)

Insolite épisode de la vie d'Anton(in) Dvořák

On le sait peu, Anton Dvořák 

Aimait beaucoup Jacques Chirac.

Questionné par Le Parisien,

Le très émouvant musicien

Lança un jour « Il est fort, Jacques ! »



Lukas Dvořák.jpg

(En illustration : une photographie d'un certain Lukas Dvořák.

J'aime bien les hasards de l'homonymie, et les filles à oilpé.)


vendredi, 15 mars 2013

Hugo Chavez, à embaumer

Quel est ce pataquès ?


Celui qu’on embaume


– Feu Hugo Chavez –


Résiste par le psaume


Et par saint Guillaume.


François Ier

Ce François n'est pas un jambon,

Lui qui prêche depuis l'ambon,

Et non (curieux imbroglio)

Depuis la chaire. Bengoglio

Boit-il du Villers-le-Gambon ?

W.M. 56 : Didier Cuche

Dans sa carrière, Didier Cuche

A sans doute pris quelques bûches.

Enfin, vaille que vaille,

Il amassait médailles

Tandis que ses tartines grillaient in'dercuche.

jeudi, 14 mars 2013

no one left

no one in their right minds

: ¿would have left


14:03 Publié dans 373#47 | Lien permanent | Commentaires (0)

Les deux biens, en écoutant Jacqueline du Pré

Je mets, sur la platine, plusieurs disques du coffret Jacqueline du Pré, afin de m'accompagner dans mon travail, mais, écoutant le concerto d'Elgar d'une oreille neuve, me rends compte qu'un des thèmes de l'adagio est commun à une œuvre orchestrale de Borodine, me lance alors dans maintes recherches sur la genèse, la date etc. de ces pièces. On doit invoquer la théorie des deux biens (Renaud Camus). Sur le motif : la vérification n'a pris que 10 secondes, puisque Borodine est mort 35 ans avant la composition du Concerto d'Elgar — mais, du coup, on lit plein de choses intéressantes sur Elgar.

Le Concerto de Delius, après ça, vraie douche froide. Que d'affectation et de cucuterie.

———Le finale du concerto de Dvořák est, regrettablement, pompier, ronflant, faussement enthousiaste. C'est l'Adagio que je retiens. (Note to self : write a limerick in French with "dvorjak" and "fort, Jacques".) ————

Après des flottements, donc, des flottements d'archet (?), les trois mouvements du Schumann (souvenir de Peter au sortir du Prieuré : “the Schumann [qu'il prononce ‘shew-mun’] was wonderful”) font l'effet d'une sorte d'apothéose absolue, perfection de chaque vibration, tous les rayons de soleil élevés au porte-mine. Le concerto de Monn, sous la baguette (derechef) de Barbirolli, c'est un autre univers. Avec l'ordonnancement des disques du coffret, et la succession des « plages » sur la platine, il ne faut pas avoir peur des transitions abruptes. Un côté jésuite, ou est-ce dans l'air du temps, pas dans la musique. Le splendide Allegro du Hob. VIIb2 (Haydn) va réconcilier, avec la lumière chaude et flamboyante de ce jeudi matin, ces longs enfoncements dans l'impromptu. Puis il faudra quitter la salle.  

W.M. 55 : Nikita Filatov

 

Pouvons-nous lancer Mazel tov

Et saluer ce Filatov

Qui, à pas vingt-trois ans,

Répond déjà présent

En page d'accueil de la Wikipédiatov ?

 

 

L'Octroi investi

The great strength of the ferret is in the teeth, neck, and forefeet. Nog nooit by hul speul’tjies het hy dit gedoen—en so dikwels tot selfs die klein voetjies gesoen. Pour rendre notre pensée plus claire, nous comparerons la douane à l'octroi.

Apámnak később tettekben kellett felelnie azért, amit szavakban hirdetett. Investis de cette confiance, nous pourrons beaucoup, j'ose le dire. Mein purpurner Mantel war mürbe geworden und warf von den Hüften abwärts weiche demütige Falten. 

mercredi, 13 mars 2013

L'abbé mousse

Ta blancheur, pigeon ramier,

Toute latine,

François Ier

La pluma en la Sixtine.

Aaaaaargh ou youpi

Il est notoire que je ne suis pas carriériste, puisque, depuis 2005 au moins (tiens ? année de naissance de ce carnétoile… coïncidence ? je ne kroille pas), j’ai fait à peu près tous les choix qui m’éloignent des promotions, des avancements, et surtout, surtout, de la sacro-sainte HDR (Habilitation à Diriger des Recherches), ce fleuron de l’Université française, ce sésame, ce fanal, ce CRITERE ABSOLU au titre duquel, entre un feignant complet grand intellectuel retiré dans sa tour d’ivoire qui ne fait qu’à moitié ses cours et ne fait jamais ni réunion ni travail de fond dans sa fac MAIS publie en dix ans 20 articles et 1 livre que personne ne lit de première importance, et un tâcheron qui fait tourner la boutique en s’occupant des échanges Erasmus, de faire les emplois du temps, d’assurer les cours dont personne d’autre ne veut, d’aider les étudiants dans leur projet professionnel ETC., le premier finira professeur hors-classe à 6.000 euros par mois, avec des semestres sabbatiques dans l’intervalle, et le second prendra sa retraite de maître de conférences, avec, peut-être, s’il n’a pas trop déconné, 3.000 et quelque euros dans l’escarcelle. (Je ne mentionne pas, parmi les privilèges du second, le droit de bosser in situ 5 jours sur 7 pendant 40 semaines et de recevoir les mails des collègues absentéistes qui s’offusquent qu’on envisage de leur demander de venir sur leur lieu de travail en dehors des 24 semaines de cours, et, sacrilège absolu, le vendredi.)

 

Eh bien, figurez-vous que le plumitif, le polygraphe, le tâcheron Cingal essaie depuis deux ans (après un hiatus de trois années de jachère) de renouer les fils de sa recherche, en se disant que, si, si, il est capable de tout faire, et qu’il va se remettre à publier, oui, oui, oui. Figurez-vous que, autre coïncidence, il va être appelé à plusieurs reprises, dans les deux ans, à siéger dans des jurys de thèse (ce qu’il a déjà fait en 2003 et 2004). Or, il vient, à la demande d’une doctorante, de tenter une plongée en eaux troubles, à savoir dans son propre CV.

Il va de soi que je n’ai pas de CV à jour, et même la version ancienne doit être quelque part dans un pénultième, voire antépénultième, voire antédiluvien ordinateur portable.  Que fis-je, oncques ? Ni une, ni deux, une recherche fissa sur la base bibliographique du MLA, à mon nom. Fissa toujours, je classai tous les articles que j’ai écrits et qui sont répertoriés dans MLA, et, alors qu’il en manque une demi-douzaine, MLA en répertorie pas moins de quinze, dont trois seulement publiés pendant mes années de thèse, ce qui signifie qu’en allant rechercher les trois ou quatre articles importants qui ne figurent pas dans MLA, et si j’avais eu le temps – ou l’inspiration, ou l’envie – d’écrire les articles correspondant aux cinq ou six communications de ces cinq ou six dernières années, j’aurais à peu près de quoi attaquer le dossier de synthèse et enquiller sur la fichue HDR.

Aaaaaargh, hein, ou youpi, ça dépend du point de vue.

17:20 Publié dans WAW | Lien permanent | Commentaires (1)

10501 — 11340

Si la fumée blanche finit par témoigner de la désignation, pour nouveau pape, du cardinal brésilien Odilo Scherer, on peut imaginer qu'il ne choisira pas, pour nom de pape, Odilon Ier, ce qui nous aurait bien amusés, mais ce serait le signe d'un narcissisme, ou de vanité, ce défaut si largement répandu dans l'Eglise mais dont il est bon de considérer —pour cela même— qu'il s'agit d'un péché, comment dire, inavouable. À moins, pensait-il après une mauvaise nuit à racler et tousser sur le cubicule du petit salon, à l'étage, après une belle soirée à racler et tousser sur ce même cubicule en lisant Jaime Siles, Breton, Pound, Sylvie Taussig, à moins que, venant de Saõ Paulo, le cardinal choisisse, par facétie ou cratylisme, de se faire connaître sous le nom de Paul VII, sans qu'on puisse exclure qu'un autre visage émerge de la fumée.

15:11 Publié dans 420 * 420 | Lien permanent | Commentaires (0)

another kettle in the misspelling

another kettle of fish

the crow calls for seconds


no episode that's odd enough

what's the point of spilling the beans

of a sudden

stilettoed unsilent tread


what's wrong with telling

itlike it isn't

yousee there's no argument

the fierceness of it all beats me


I'm all shook up says my mother

& I'd rather

call again again call for seconds

minutes lost in the misspelling


Alternative

 

– Ouh, c’est pressé, je vais aux toilettes.

– Ah… pipi ou caca ?

– Je ne sais pas, un des deux, je pense.

 

Cinq ans et demi, ça doit être un peu jeune pour avoir besoin de vomir ses excès d’alcool de la veille, non ?

mardi, 12 mars 2013

8401 — 10500

Pour poursuivre, encore un peu, sur des questions de basse cuisine, signalons que le décompte des signes est lié à une contrainte particulière : les espaces insécables ne sont pas respectées lors de la première saisie du texte, et sont ajoutées ensuite lors de la publication sur le blog — il s'agit là d'un principe logique, puisque les outils statistiques des logiciels de traitement de texte n'en tiennent pas compte. Autre chose, dont on s'est rendu compte tardivement, peut-être aussi sous la douche, je ne sais plus, l'espace (non insécable, celle-là) qui sépare deux phrases n'est jamais prise en compte lors de la saisie, de sorte qu'il faudra considérer que chaque phrase fait, non 420 mais 421 signes, ce qui, d'une certaine manière, convient mieux au vœu initial de nombres non ronds, ou premiers, & à quoi s'ajoute le jeu de dés.

Tu as vraiment osé employer espace au féminin, cuistre infernal, avec ta cuisine d'empoisonneur, maître Jacques de pacotille aux fantômes de chevaux, et donc, ta ratiocination arithmétique qui nous casse les nèfles ne suffisant pas, te voilà à te complaire dans des finasseries de pivot, des subtilités d'arrière-garde, tant il est vrai, aussi, que la typographie est un art aussi consommé qu'invraisembable et compassé.

Oui, j'ai osé, mais sachez que si un jour ce texte démarre différemment, trouve enfin un rythme de récit, sort de l'atelier pour aller respirer le grand air, on aura la solution, bien finaude, de publier tous ces premiers chapitres vers la fin, ou en tout cas PAS AU DEBUT, de même qu'à l'époque des manuscrits, l'auteur était libre de recomposer différemment ses recueils et de placer le plus croustillant en ouverture. (Cela reste vrai, au demeurant, de bien des pratiques artistiques, ainsi du chanteur qui choisit rarement la première chanson composée pour « ouvrir » un album, ou du poète contemporain, ou du journaliste, ou, hors de l'art, de bien des usagers des réseaux sociaux, dont on serait surpris de constater que, sous des dehors de spontanéité, ils ont ajouté au moins une phrase au début de leur commentaire ou statut initial.)

22:13 Publié dans 420 * 420 | Lien permanent | Commentaires (0)

La martre de Zurich

Sur le terrain, cette martre

Helvète a pris,

À mordre un meurtre,

Le doigt du preste Loris.


Je ne peins pas l'être

Autoportraits variables, lundimanche I

 

Je ne peins pas l'être, je peins le passage.

Oui, mais... peindre ?  Trafiquer, conduire dans la neige, crier au sommet des montagnes ?

Très peu pour moi.

Je veux m'endormir sous une couverture de secours,

je veux prendre la poudre d'escogriffe,

je veux je veux

terrasser les démons extérieurs. (Ceux d'ailleurs

me plaisent assez.)

lundi, 11 mars 2013

Olympia

cette Olympia sans ruban

dans le couloir

comme Artaban

nulle absence dans le noir


Machine à écrire Olympia. Site Tanneurs, lundi 11 mars 2013, 8 h du matin.