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mardi, 20 septembre 2005

Rendre hommage à François Thiffault

Il faut que je me calme et que je modère un peu ma plume quand j'écris. Eh, Guillaume, le net est un espace public, compris? En l'occurrence, l'autre soir, un peu beaucoup agacé, j'ai terriblement exagéré mon impression de la prestation du quintette de Kevin Mark. Je maintiens que je n'ai pas aimé, qu'il y avait des côtés agaçants, une sonorisation qui écrasait le son des saxophones, etc.

Mais les commentaires à la fois peinés et très positifs du saxophoniste François Thiffault me désemparent; une fois encore, j'ai dégainé un peu vite. Je n'arrive pas à m'habituer à moi-même. Prends-en de la graine, Guillaume, prends modèle sur cet invité offensé pourtant si courtois.

Bonne résolution de l'automne: je ne m'indigne plus. Ex abrupto: pauvre abruti!

vendredi, 16 septembre 2005

Acharné

Je suis

 

noirci sous le harnais

mercredi, 14 septembre 2005

S’indigner

 

La réponse que je viens d’écrire à destination de l’étudiante du Collectif de soutien m’a incité à m’interroger sur mes prises de position dans ce blog. Il faut que je sois plus vigilant et consciencieux dans toute note relative à des questions idéologiques. Je dois être le plus clair possible dès la première prise de parole, pour éviter ces malentendus. Au demeurant, je ne renie pas, loin s’en faut, l’essentiel de la note incriminée. J’ai éclairci ce qui devait l’être, et repris là où j’avais exagéré.

 

 

Au fond, que signifie s’indigner ?

Je ne veux pas dire : à quoi sert-il de s’indigner?, encore que cette question mériterait quelque approfondissement.

Ce que je veux dire, c’est que l’étymologie même du verbe, et le sens qu’il faudrait donner à la tournure pronominale, l’oriente vers une perte de dignité : s’indigner, c’est sortir de ses gonds, perdre de sa dignité. On pourrait me faire valoir que c’est justement l’absence d’indignation qui ravale l’homme en dessous de sa dignité d’être doué de pensée et de raison. Mais cela n’est-il pas un sophisme?

 

J’ai nommé Indignations, presque sans y penser, la catégorie correspondant à mes sautes d’humeur (encore une expression qui mériterait réflexion), mais c’était mal formulé : si j’écris (c’est-à-dire, si je prends le temps de démarrer mon ordinateur, d’écrire une note, puis de la publier), l’indignation ne devrait plus avoir droit de cité. Or, l’échange très dilué et ‘dialogue de sourds’ entre cette jeune femme et moi montre à quel point je me trompe. C’est peu dire que je suis dans l’erreur : je ne me relis pas assez, je ne tourne pas assez longtemps les doigts au-dessus du clavier.

 

Un autre aspect de l’indignation est qu’elle passe pour une qualité dès lors que l’on s’imagine que le monde actuel en est dénué, ou qu’il y aurait pénurie de légitimes indignations dans notre société. Un récent commentaire de M. Romero et ma propre réponse immédiate (et, une fois encore, pas assez réfléchie) à Claire attestent de cela. Or, quitte à passer pour fou (je n’en suis plus à ça près), je suis en désaccord avec M. Romero et moi-même: il ne faut pas continuer de s’indigner. Il faudrait pouvoir continuer de lutter, de réfléchir, de penser, d’élaborer des positions intellectuelles et/ou politiques sans indignation.

 

Insomnie et palindromes

Hier soir, ayant lu un bon tiers du Sujet monotype de Dominique Fourcade, lecture plutôt irritante (je m’expliquerai sur le choix de cet adjectif quand je reparlerai du livre, mais, dans tous les cas, il n’est pas à entendre en mauvaise part), à quoi s’est ajouté un chapitre des Wild Palms, je n’ai pas réussi à m’endormir, j’ai tourné viré dans le lit, finissant, étouffant de chaleur, par aller m’allonger sur le vieux canapé de la buanderie, recouvert seulement d’un peignoir, et, avec le frais, le froid, m’endormant enfin, mais non sans avoir passé presque une heure aussi à rouler, dans mon cerveau obsédé, des calculs et des formules complexes autour des nombres palindromiques à trois et quatre chiffres. (J’ai fait deux découvertes complémentaires à leur sujet, et, vérification faite cet après-midi dans les très rares ouvrages mathématiques auxquels j’ai accès, n’ai pas trouvé d’explication ou de théorisation ; comme toujours, il est évident que je n’ai rien inventé, que j’ai seulement retrouvé des cheminements maladroits sur des chemins déjà frayés, aussi n’écris-je jamais rien de mes ruminations arithmétiques, laissant la parole aux spécialistes. (Cette désistance, ce refus d’inscrire ici des traces de tout ce qui me préoccupe, cette restriction aux sujets pour lesquels je me sens une (même vague) autorité, est vraie aussi du domaine politique, légal, de la biologie, etc. Je me forme continuellement à des sujets dont je ne suis qu’amateur. Humaniste et prudent.))

 

Bref, voilà ce qui me taraude les nuits d’insomnie : des calculs infinis, des extractions de racines, des factorielles, etc. Moi qui n’ai pas fait de mathématiques au-delà de la terminale, quel ridicule.

 

J’ai tout lieu d’être mécontent ou honteux de moi, car la soirée avait très mal commencé, puisque j’ai regardé un match de football, en y prenant, au demeurant, un plaisir plutôt vif. Mais, s’il est des loisirs, des plaisirs agréables, dont la jouissance ne procure aucun mécontentement, celui-là, dans lequel je ne verse qu’environ une dizaine de fois l’an, me contraint à chaque fois à prendre en compte les côtés les plus abrutis de ma personnalité, et, si c’est peut-être une nécessaire expérience de ravalement de soi, elle n’est, tout simplement, à terme, pas plaisante.

 

De surcroît, il faudrait que je sois, vendredi, jour du poisson, frais comme un gardon !

 

Réponse à Claire (du Collectif de soutien aux demandeurs d’asile)

Il semble y avoir un malentendu, à en croire le commentaire récent de Claire : je n’ai jamais remis en cause le bien-fondé des demandes d’asile spécifiques de chacune des familles « accueillies » sur le site Tanneurs. En revanche, oui, dans ce billet d’humeur pas très mesuré, parfois excessif, j’émets des doutes sur la stratégie du collectif (et non du comité, c’est noté, même si ce “collectif”-là a paru, à nombre de collègues et d’étudiants, bien sectaire et peu enclin à s’ouvrir à la collectivité de ceux qui auraient voulu soutenir les demandeurs d’asile) et sur le rôle réel des vrais étudiants de l’université dans cette instance.

J’ai eu l’occasion, entre début avril et la mi-mai, de discuter à trois reprises avec des membres du dit collectif. La première discussion a eu lieu le lendemain du concert de clôture de Marc Ducret, en lever de rideau duquel nous, les spectateurs, avions applaudi le petit laïus de l’un des responsables du collectif, qui avait fort bien parlé, et dans la plus grande justesse. Ce premier entretien, avec le responsable en question et une jeune fille qui n’avait pas l’air très bien renseignée* sur le statut des demandeurs d’asile et la Convention de Genève, mais pleine de bonne volonté et de détermination. Discussion intéressante.

Plus tard, tout début mai, passant près de l’amphithéâtre Thélème, dans la rue, me rendant directement au département d’anglais par l’extérieur, je fus interpellé par un des membres du collectif, qui, me voyant en cravate, ce qui apparemment, était un crime, me lança « Eh toi, le PDG, t’arrêtes pas surtout pour t’informer ». Vous l’avouerai-je ? je ne fus pas surpris du tutoiement ni de cet amalgame entre mon habit et l’idéologie que l’on me supposait**, mais j’allai vers le “jeune” en question (de cinq ans, au bas mot, plus âgé que moi), à qui j’expliquai ma position très modérée sur le sujet, à qui je racontai que j’avais déjà eu une longue discussion avec deux de ses acolytes, et à qui je déclarai aussi qu’il me semblait qu’avec le blocage des négociations, il y avait peut-être moyen de passer à d’autres modes d’action, au lieu de poursuivre une occupation qui avait pour principale conséquence d’irriter et de s’aliéner des personnes (agents, professeurs et étudiants) qui soutenaient au départ, pour la majorité,  la cause des demandeurs d’asile et dont la patience s’effritait. Le vociférateur n’eut rien à me dire, qu’un espèce de bafouillement assez incohérent que j’interprétai comme un laissez-passer (ou un refus de discuter?) ; je vaquai donc à mes occupations.

La troisième discussion eut lieu quelques jours plus tard, car je voulais m’informer directement de l’évolution de la situation, assurer le collectif de mon soutien, à quelques restrictions que j’ai ensuite (plus d’un mois plus tard) explicitées et aggravées dans la note qui a provoqué votre courroux.

Pas d’incident cette fois-là, mais, si vous y tenez, je vous signalerai qu’une étudiante que je connais depuis deux ans et qui avait voulu s’informer semblablement, avait été (je cite) « branchée par un type qui puait le shit » (moi, je ne pourrais pas confirmer, c’est une odeur que je ne parviens pas  identifier) et qu’elle « n’avait rien pu lui tirer d’autre » et « avait filé vite fait ». Comme le collectif me semble avoir vécu isolé dans sa bulle pendant deux mois, plus ou moins contraint (et je le regrette, et en veux, de ce point de vue-là aussi, à la préfecture***) à une radicalisation des discours et des actes, je pourrais vous citer de nombreux autres exemples, pour ne rien vous dire de certains propos que m’ont tenu certains agents, qui étaient excédés par la situation.

Enfin, si je comprends votre indignation à la lecture de ma note, sachez que, contrairement à ce que vous affirmez :

1)      je ne me suis pas tenu à l’écart de ces “événements”

2)      je ne suis pas ignorant en matière de droits des demandeurs d’asile*

3)      je n’ai pas de leçon de civisme, d’humanisme ni de morale, ni surtout de militantisme, à recevoir de vous

4)      je n’ai jamais douté que les étudiants du collectif étaient capables d’être admis à leurs examens, et je ne vois pas où vous êtes allée pêcher une idée pareille

Je conçois que votre erreur et votre véhémence viennent en grande partie d’un malentendu ou d’une mauvaise interprétation de mes propos, qui, très partiels et partiaux, se prêtaient effectivement à cette mauvaise interprétation. J’espère que c’est plus clair maintenant.

 

* contrairement à moi, si vous me permettez un peu d'orgueil (et je pourrai vous expliquer en long, en large et en travers, pourquoi je maîtrise assez bien le sujet)…

** Non seulement il est interdit d’exprimer le moindre désaccord avec les dogmes le plus radicaux d’un mouvement d’extrême-gauche, sous peine d’être aussitôt soupçonné de fascisme, mais ne pas être en jeans troué revenait, de même, à être aussitôt étiqueté «anti-collectif».

*** La seule (mais importante) rectification que j’aimerais apporter à la note En quoi se perdre est relative à ma trop grande véhémence, qui est d’ailleurs directement responsable de la vôtre : évidemment, je pense que la préfecture a laissé pourrir la situation, selon une stratégie bien connue, en profitant d’ailleurs de la perche que lui a tendu le collectif. Une fois que presque tous les personnels et les étudiants, exaspérés par l’escalade des provocations du collectif, furent d’avis que cette occupation avait perdu une bonne part de sa légitimité, l’évacuation devenait possible.

mardi, 13 septembre 2005

Holocaust Day

Si vous lisez l'anglais, cet article-ci, démentiellement consternant, vous apprendra les projets actuels du gouvernement britannique, qui viseraient à supprimer Holocaust Day, afin de ne pas froisser certaines susceptibilités islamiques. L'idée de commémorer les exactions contre les palestiniens ou d'autres tentatives de génocide, pourquoi pas? Mais vouloir alléger les commémorations de la Shoah, voilà qui me semble aller à contresens: c'est plus de profondeur et de complexité historique qu'il faut pour adoucir les rancoeurs, pas ces petits rafistolages de complaisance.

Merci à Livy d'avoir attiré mon attention sur cet article, dont j'ignorais tout. (Comme par hasard, l'article date du 11 septembre. Yuck!)

 

lundi, 12 septembre 2005

Oxymores des gargotes tourangelles

J’ai choisi, comme déjà une autre fois, précédemment, de commander et déjeuner d’un Irish Welsh dans cette brasserie de la place Plumereau dont l’enseigne existe également dans de nombreuses autres villes françaises. Un Welsh rarebit, je sais ce que c’est (et d’ailleurs, ce n’est pas ce que servent ces tavernes, de par notre pays) ; un Irish Welsh, c’est comme un Basque breton, c’est plus délicat.

 

Ne nous plaignons pas, toutefois : la brasserie concurrente de celle-ci, qui se trouve sur cette même un rien touristique place, propose, dans la version anglaise, des raped carrots, c’est-à-dire des carottes violées.

 

jeudi, 08 septembre 2005

Premier texte dicté

Oui je viens dans son temple adorer l'éternel.

C'est le premier vers qui m'est venu à l’esprit, ou plutôt la première phrase. Je découvre à l'instant le fonctionnement et les modalités d'utilisation du logiciel de dictée que m'a gentiment copié Arbor. L'installation n'a pris que deux minutes et l'enregistrement de ma voix, ainsi que sa mise en conformité avec le logiciel, dix minutes tout au plus. C'est très étonnant. Le fait de travailler dans un logiciel de traitement de texte est extrêmement pratique, dans la mesure où il est possible de corriger au clavier quand cette procédure est plus rapide que par la voix. Je pense d'ores et déjà que le texte que je suis en train d’improviser au micro prendra place dans le carnet de toile intitulé Touraine sereine. Je suis tout à fait ravi de constater, au montrer chair, mon adorable logiciel de dictée, que tu connais sans faillir le titre de mon blog, même si le mot blog t'est apparemment inconnu et même si je dois me déclarer surpris que l'apostrophe montrer chair devienne mon très cher. Dans la phrase qui précède, j'ai gardé volontairement l'erreur afin de montrer qu’elle venait tout autant de moi que du logiciel. Évidemment, c'était l'inverse : c'était mon très cher qui était devenu montrer chair, car j'avais syncopé sans doute les trois mots en deux, au point d’aboutir à cette confusion entre, d'une part, un pronom et un adjectif, et d'autre part, un verbe.

Pour l'instant, je ne suis pas convaincu que ce système soit plus rapide que la saisie manuelle par l'intermédiaire du clavier, mais il est beaucoup plus reposant pour les mains et les yeux. J'aimerais ici dire toute mon admiration pour les cinq informaticiens capables de mettre au point ce genre de technique, ce type d'outil d'une infinie utilité même si, dans l'immédiat, j'en use de manière quelque peu futile. J'aimerais aussi, et c'est peut-être là plus important encore, exprimer de vive voix, et presque aussitôt sur l'écran, mon amitié et ma sincère gratitude à Arbor, dont c'est ici le pseudonyme mais dont le vrai nom mériterait d'apparaître.

Je n’ai pour l'instant que des stupidités à écrire, ou des choses banales, mais bientôt ce sera une autre paire de manches. La seule chose qui ne soit pas banale dans ce que je viens de dicter, et qui constitue d'ores et déjà une note destinée à être publiée dans mon carnet de toile, c'est cet hommage à un véritable ami.

En effet, pour mon travail, je vais pouvoir dicter mes ébauches de cours, qui me serviront de trame, ou encore pouvoir passer outre le pénible exercice consistant à recopier un texte ou à le scanner, ce qui n'est jamais un gain de temps, loin s'en faut. Il y a aussi l'aspect de mon travail qui touche à la recherche, et Dieu sait que j'ai toujours de grandes difficultés à passer au stade de l'écriture, me contentant généralement pour les communications de versions incomplètes, d’ébauches, de plans détaillés que je me charge d’oraliser en une conférence, mais qui me redemandent un nouveau surcroît de travail quand il s'agit décrire l'article. Avec ce logiciel, je pourrai enfin gribouiller au brouillon, puis faire face à l'ordinateur ce que je fais dans les colloques : une improvisation maîtrisée et appuyée sur des notes.

Relisant l'ensemble de ce qui vient d'être écrit sous la dictée de ma voix numérisée, je corrige quelques menues inexactitudes syntaxiques ou graphiques, et m'interroge également sur le hiatus entre ma voix est le modèle standard de français oral qui doit servir de soubassement à ce remarquable logiciel. Je sais que ce logiciel est évolutif, que plus je prendrai le soin de lui faire corriger les erreurs qui ponctuent notre parcours commun, plus il s'améliorera et s'adaptera à ma voix. Mais je m'amuse en découvrant que le groupe nominal « les informaticiens » devient ici « les cinq informaticiens ». C'est sans doute que je marque une pause trop importante entre in et for. J'ai laissé cette scorie à sa place, car je trouvais cela comique, et je pense que les lecteurs de ce texte seront surpris de ce cinq énigmatique, sibyllin, car, que je sache, il n'y a pas moyen de connaître avec suffisamment de détail l'équipe qui a présidé à la création de ce logiciel. Donc, cher lecteur, plus chère encore lectrice, ce cinq finit par trouver son explication.

Je viens de passer vingt minutes à écrire ce texte, en incluant les corrections apportées par l'intermédiaire du clavier. Il me reste à programmer ma voix pour la langue anglaise, si cela est possible, et à publier cette note presque instantanément dans mon carnétoile.

lundi, 05 septembre 2005

Petitesse et décadence des journalistes

Entendu à 10 h 29 sur France Info (au volant de ma voiture) : «On sait pourtant qu’en période électorale les promesses et les amitiés de trente ans ont souvent la vie dure.»

Ce que voulait dire le journaliste, de toute évidence, c’était le contraire de ce qu’il a dit. Avoir la vie dure, cela signifie résister au temps, durer. Or, cette phrase était un petit commentaire ironique qui venait clore un « sujet » relatif à l’affrontement entre Sarkozy et Villepin dans la course à l’Elysée, et même juste après une intervention ô combien perfide du fourbissime Devedjian, dans laquelle ce cauteleux personnage expliquait que Villepin avait déclaré qu’il ne “serait pas candidat”, et que lui, Devedjian, ne pouvait pas imaginer une seconde que le Premier Ministre “mente aux Français”.

Ce que voulait dire le journaliste, c’était que la vérité, justement, au vu de l’expérience, était soluble dans l’ambition présidentielle et qu’elle n’avait pas la vie dure.

Je n’écoute presque jamais la radio, je ne regarde jamais la télévision, et pourtant il suffit que je m’y arrête quelques minutes pour entendre, à tout coup, ce genre d’erreur ahurissante. Le problème, à mon avis, vient de la conjonction de trois éléments :
1) le style journalistique est très friand d’expressions idiomatiques ou imagées (comme « avoir la vie dure », « faire long feu », etc.) ;
2) la majorité des journalistes ne connaissent pas les expressions qu’ils désirent employer ;
3) le travail de journaliste, dont on nous répète à l’envi qu’il se fait dans l’urgence, s’accommode mal, semble-t-il, de la vérification dans un dictionnaire.

Luynes, suite

Au demeurant, la guide, fort instruite, nous a appris qu’il ne restait de nos jours qu’un seul duché-pairie en France, celui d’Uzès. Je me renseignerai, mais, comme je le lui ai fait remarquer, en l’absence d’un roi ou d’un système monarchique, qui peut bien désigner un pair de France ? Comment cette dignité s’est-elle maintenue à travers plus d’un siècle de République continue ? Un souverain étranger (anglais, danois ou suédois, disons) a-t-il pu maintenir la pairie d’Uzès, au titre d’une quelconque alliance ?

Enfin, cela a surtout confirmé l’inculture crasse dans laquelle je nage en ces matières historiques.

vendredi, 02 septembre 2005

Sueur, suée, suite

Jeudi soir, au sujet du poème écrit ce matin et qui sera publié demain à 11 heures 10 La suie, la fuligo latine qui a donné son nom à la famille de canards plongeurs que je préfère, les fuligules (et en particulier le morillon mâle, si attendrissant et sévère avec sa livrée noire et blanche, et sa huppette distinguée), la suie du poème que j’ai écrit ce matin en m’interrompant dans ma lecture, au salon, ce serait, tout autant la sueur, si la traînée du crayon n’était pas de cet anthracite approximatif. Ce serait la suée, le “tu es en nage” que me lançait ma mère quand, enfant, je jouais dehors, et que je ne cessai d’entendre en âge que tardivement (vers huit ans, peut-être). Ce serait la suite dans les idées, dont je ne suis pas dépourvu, en écrivant ces lignes, non plus que de sueur quand je m’exerce.

jeudi, 01 septembre 2005

Pintomate

11 h 35

La voisine du 11, en face, vient de donner à A., avec qui je me trouvais (lui jouant dans la courette, moi lisant le chapitre 2 de Maupassant in the Hall of Mirrors (dont la première phrase du chapitre 4 pourrait constituer une excellente épigraphe à ce carnet de toile)), deux énormes tomates. Comme il s’agit de ces voisins dont nous avons cru à tort, pendant plus d’un an, que leur patronyme était Pinto, et comme la tendance actuelle de ce carnet est de pousser quelque peu l’interrogation sur les signifiés sans signifiant, je prends la décision de baptiser ces « tomates », qui font plus songer à des citrouilles miniatures, et ont dû bénéficier, dans le jardin ouvrier de La Riche où elles poussèrent, de force engrais – je me propose de les nommer des Pintomates (substantif qui se prononce pinn-tomates, ou pinn-to –mates, selon que l’on désire les apparenter ou non au fruit dont elles dérivent).

mercredi, 31 août 2005

Palindromes

L'un des liens les plus manifestes, pour moi, entre chiffres et lettres, entre nombres et mots, se trouve dans la succession des chiffres à l'intérieur d'un nombre, et particulièrement dans le palindrome, ce qui me permet, du même coup de vous informer que ce carnétoile a reçu hier la visite de 191 internautes.

Le dernier août 2005

Il est question du dernier août à l'adresse indiquée, mais en un sens, dirais-je, figuré. Or, "le dernier" suivi du nom du mois est une forme archaïque qui peut se substituer au 31 août, au 30 avril, ou au 28 février (années monosextiles uniquement). Ainsi, il y a 343 ans (ah, quel nombre!), l'abbé Dorguet pouvait déclarer ceci, le plus banalement du monde:

L'an. 1662 et le dernier Août je soussigné ai transigé avec les habitants de St Laurens touchant la maison qu'ils doivent bastir pour ma résidence suivant l'ordonnance de Monseigneur d'Uzès en sa dernière visite du douzième Novembre mil six cent soixante (source ici).

La forme se retrouve fréquemment dans les Mémoires de Saint-Simon.

J'ai trouvé une ou deux occurrences très contemporaines de ce terme, mais au sens d'août dernier, probablement des québécismes sous influence de l'anglais. (Car, quoi que certains professeurs ou linguistes québécois que j'ai pu rencontrer professent, les Québécois sont (et c'est bien normal) très sensibles à et envahis par maints anglicismes. Qu'il y ait un désir de contrer cette influence, c'est une autre affaire.)

Prolongement d'OBJET SANS NOM

A. jouait dans sa chambre, à ses petites voitures, et comme, ayant saisi son (faux) appareil photographique, il m'a demandé de poser pour lui, je me suis assis à son petit bureau, où je me suis emparé de son feutre-toupie, ai fait quelques jolies irisations sur une feuille de brouillon, ai caressé momentanément l'idée de "dessiner" une série abstraite et à fort ancrage théorique histoire d'agacer le Vrai Parisien qui s'agace à juste titre de certaines dérives, puis ai composé le petit quintil puéril publié il y a deux heures (j'écris tout ceci de nuit, quand tout dort). Afin que l'on voie combien la manie des chiffres & des nombres me poursuit aussi dans la composition poétique, j'ai écrit ce quintil sur une alternance bancale d'heptasyllabes (mon vers préféré) et d'octosyllabes, pour aboutir à une première version, dans laquelle le cinquième vers rimait en -eutre.

Ayant compté le total des syllabes, j'ai constaté que ce quintil se composait de trente-huit syllabes ((2x7)+(3x8)=38), ce qui a fait naître l'idée d'un distique employant un vers inusité de dix-neuf syllabes, d'où la rime inattendue du dernier vers (rose âgée), apparemment isolée mais qui rime en fait (quoique approximativement) avec objet.

Je donne ici derechef le texte du dérisoire quintil:

Faut-il l'appeler toupeutre
Ou tenter le mot feuoupie
Pour cet objet qui sert de feutre
Et qui, toton, met en charpie
Ses orbes d'un rose âgé?

......................

Sachez par ailleurs que l'objet en question (si l'on s'en tient à la marque déposée de la toupie-feutre rose) se nomme un Doodletop, composition nominale en partie onomatopéique et à ce titre difficilement traduisible. Au moins, l'anglais ne s'effraie pas du néologisme, ce qui m'a remis en mémoire un passage d'un roman de Paul Auster, le troisième tome de la Trilogie new-yorkaise, me semble-t-il, dans lequel le narrateur rencontre un vieil homme obnubilé par la nécessité de donner un nom spécifique et donc nouveau à des obets sans signifiant précis (ainsi, crois-je me souvenir, un parapluie qui ne s'ouvre plus n'est plus un parapluie, il faut lui trouver un autre nom etc.). Un feutre qui est aussi une toupie (et ne dessine bien, d'ailleurs, qu'en gyration) doit avoir un nom jusque là inconnu.

Objet sans nom

Faut-il l'appeler toupeutre
Ou tenter le mot feuoupie
Pour cet objet qui sert de feutre
Et qui, toton, met en charpie
Ses orbes d'un rose âgé?

mardi, 30 août 2005

Des nombres

Ce jour, entre 14 h 18 et 14 h 24.

Que je vous montre un peu comment j'ai la folie des nombres: venant d'écrire deux notes en ligne, je m'aperçois que 28 minutes séparent la publication de ce diptyque (l'une publiée à 13h49, l'autre à 14h17). Je constate alors que c'est le quadruple de 7, et, calculant la différence entre 1417 et 1349, je tombe sur le quadruple de 17, à savoir 68.

Je sais que cette folie est assez courante, et je fais mes délices, d'ailleurs, des aveux de Jacques Roubaud à ce propos (mais lui est mathématicien, ou "compositeur de mathématiques", ce qui n'est hélas pas mon cas) dans les différents tomes de son Projet (et de manière flagrante, dans sa meileure poésie).

Cette folie est courante, donc.
J'aurais un questionnaire à vous soumettre:
1) En êtes-vous victimes?
2) Est-ce une malédiction?
3) Pensez-vous que cette manie des calculs soit liée à la passion des mots?
4) Vous pousse-t-elle à lire différemment oeuvres poétiques ou de fiction?

Ceux qui auront répondu "non" à la première question peuvent toujours essayer de répondre aux suivantes, mais je crains que ce ne soit un exercice périlleux...

Un beau vers de Baudelaire

Le propre d'un beau vers ne serait-il pas d'appeler le lecteur, qu'il lise pour soi ou à voix haute, à le relire, à le prononcer, à lui trouver des inflexions nouvelles, à en changer le rythme, subtilement?

Je relisais quelques poèmes de Baudelaire. Dans "La servante au grand coeur", cette élégie remarquable, équivoque, voici un vers, dont il est difficile de dire qu'il se hisse au-dessus des autres tant le poème entier est splendide, mais dont je puis au moins affirmer qu'il m'a incité à le relire, le redire maintes et maintes fois:

Vieux squelettes gelés travaillés par le ver

Quelle musique, quelle délicatesse, à mille lieues du sordide ou de la chansonnette... Est-ce le rythme tour à tour croissant et décroissant (1-3-2 dans le premier hémistiche, 3-1-1-1 dans le second), ou l'ouverture de l'adjectif dérivé en un participe passé (gelés) sur un participe passé passif (travaillés), ou encore l'homophonie si baudelairienne entre le signifiant macabre (ver) et le vers poétique, ou -qui sait?-, pour le lecteur déjà familier du poème, l'appel du vers suivant par la rime ver/hiver?

Il m'arrive de m'indigner. Que je m'indigne un peu contre moi-même, d'une erreur que je découvre: quand je me récite ce poème, je dis ainsi le dix-neuvième vers:
Grave, et venue du fond de son lit éternel
Alors que c'est:
Grave, et venant du fond de son lit éternel
... ce qui change tout! En effet, le participe présent donne tout son sens à l'apparition du spectre, alors que le participe passé tiendrait la mère revenue à distance, dans une action déjà figée. Venue, c'est un tableautin; venant, c'est une hallucination foudroyante.

La duplicité

Il n’y a guère que les chiens qui n’aient qu’un regard. On croit aimer un personnage noble, ce n’est qu’un pitre, un porc respectueux de la police, des usages établis, prêt à toutes les souplesses d’échine.

(Lise Deharme. Eve la blonde, p.45)

lundi, 29 août 2005

Dominique et Dante

J’ai retrouvé avec plaisir, en rentrant ici, à Tours, mercredi dernier, notre demeure, et notamment ma table de chevet, plus chargée de livres que la barque de Dante. Justement, j’ai repris ma lecture, interrompue début juillet pour cause de vacances, de La Divine Comédie, dans l’édition bilingue parue il y a peu aux éditions La Différence (très belle traduction de Didier Marc Garin).

 

Jeudi soir, je lus les chants XXX à XXXIV de l’Inferno. Par une de ces coïncidences si fréquentes, et qu’accentue la lecture simultanée de quatre ou cinq livres au minimum (as is my wont), j’ai lu vendredi, le lendemain donc, l’opuscule de Dominique Fourcade, en laisse, dont le meilleur texte est d’ailleurs, à mon avis, celui qui donne son titre au recueil et s’inspire de l’une des photographies représentant les sévices subis par les prisonniers irakiens dans les geôles américaines. Fourcade cite à deux reprises le tercet suivant, extrait du chant XXXI :

Cercati al collo, e troverai la soga
che’l tien legato, o anima confusa,
e vedi lui che’l gran petto ti doga.*

 

On pourrait, je pense tenir un répertoire de ces coïncidences souvent frappantes, et qui éclairent les œuvres lues sous un jour nouveau, qui est peut-être celui, aussi, de la maigre existence du lecteur

 

* Traduction de Didier Marc Garin :

Cherche à ton cou, tu trouveras la sangle
qui le** tient attaché, âme confuse,
et vois-le** qui barre ton grand poitrail

** Les deux pronoms le font ici référence au cor de Nemrod, auquel Virgile ici s’adresse.

Fourcade, lui, traduit différemment, avec un faux-sens sans doute délibéré qui lui permet de relier, justement, ces beaux vers à la situation infernale que représente la photo du soldat irakien tenu en laisse comme un chien : cherche au cou tu trouveras la laisse qui te tient lié (Dominique Fourcade. en laisse. Paris: P.O.L., 2005, p.46).

dimanche, 28 août 2005

" Notre langue française s’abîme ", dit-il

L’autre jour, dans Sud-Ouest (que je ne lis plus, ayant regagné la Touraine et ne vivant pas dans un foyer rivé à la presse régionale), un journaliste attribuait à un responsable socialiste, peut-être à Ségolène Royal, la pétition suivante: "nous demandons le retrait de la suppression des lignes Corail". Je ne sais s’il faut vraiment attribuer cette ineptie au dignitaire politique cité, ou au journaliste, mais, quoi qu’il en soit, il y a bien quelqu’un que cela ne gêne pas de retirer une suppression… Il se trouve, accessoirement, un journal pour accueillir ce genre de sottise.

Avant-hier, un exemple voisin dans Le Monde, niché dans le très intéressant dossier consacré à l’extinction des langues rares (La mondialisation menace la planète Babel, Le Monde daté du 26.08.2005, p.17): cette fois-ci, la faute de français est attribuée, dans un entretien, à Bernard Caron, directeur de laboratoire au CNRS. Je cite : "Certaines langues peuvent subsister avec moins de locuteurs, en isolation."

Voilà une faute de lexique (et de sémantique) que je m’évertue encore à sanctionner dans les versions d’étudiants de première année, en rappelant la règle par un moyen mnémotechnique dont je pense détenir les droits exclusifs: "isolement" rime avec "solitairement", "isolation" rime avec "maison". Si même un directeur de laboratoire (ou un journaliste) parle comme le dernier des illettrés, à quoi bon se débattre?

L’ironie, sans doute, est qu’il s’agit de propos attribués à un linguiste dans un dossier consacré aux menaces qui pèsent sur la diversité linguistique.

samedi, 20 août 2005

On enleva Wlérick des nouveaux dictionnaires…

Le sculpteur Robert Wlérick, dont je voulais vérifier les dates de naissance et de mort (car mon beau-père m’apprenait qu’il avait réalisé une série de dessins (exposée en ce moment à Mont-de-Marsan) pour l’édition originale des Fleurs du mal, et j’aurais pensé qu’il était très jeune en 1857)), ne figure ni dans le Petit Larousse 2000, ni (et c’est plus surprenant) dans le Robert des noms propres en cinq volumes…! Là, à la page 3356, entre Lars Wivallious et Wloclawek, une horrible béance!

mercredi, 17 août 2005

Allons-y Alonso?

Comme mon ordinateur portable met plusieurs minutes à se lancer et à afficher le bureau, après le traditionnel (mais, je le crains, inefficace) contrôle du système par le logiciel anti-virus (pourtant dûment mis à jour, avec une belle régularité), j’ai pris l’habitude d’avoir un journal ou un livre à portée de main lors de cette opération, afin de ne pas perdre stupidement ces instants à contempler béatement le toujours identique processus de démarrage, et de m’user les yeux avec des visions plus variées. Cet après-midi, j’ai lu, ainsi, une page du supplément des Inrockuptibles qui consiste en un florilège de dix-sept extraits de romans de la «rentrée littéraire». (Je déteste les Inrocks, comme on dit, et je fuis autant que possible la rentrée littéraire, mais enfin, voilà, paradoxe, que j’ai acheté ce numéro du 17 août avec ce supplément.)

La page que je lus était un extrait du dernier roman paru, ou à paraître, de Jean-Philippe Toussaint, Fuir. Toussaint est un écrivain dont j’ai lu parfois quelques pages, dans des revues, ou à l’étal des libraires, mais que, devant la platitude de sa prose, je n’ai jamais pu me résoudre à fréquenter plus avant. Ce ne sont pas ces quatre colonnes qui changeront mon point de vue: quel style pauvre, et quel banal début de roman!

Ce n’est pas de cela dont je voulais parler ici. Vers la fin de l’extrait, le narrateur, dans une sorte de “stream of consciousness” très fragmentaire ou minimaliste, lance cette phrase brève: «Allons-y Allons-o.» Je n’ai pas tout de suite identifié cette formule, qui pourtant fait partie de mes classiques (c’est mon côté calembours répétitifs), sans doute parce que, ne l’ayant jamais vue écrite, et ne l’ayant jamais écrite moi-même, je l’écrivais mentalement comme il me semble qu’elle doit s’écrire pour être intelligible, à savoir selon le rapprochement avec le patronyme ibérique: Allons-y Alonso. (Et, autre bifurcation, je m’aperçois que des journalistes sportifs ont dû s’en emparer, car il existe un coureur cycliste ainsi nommé, non? Monsieur de Gougle en cela nous aidera, s’il le veut.)

Lançons donc ici une brève enquête:
1) connaissez-vous cette expression?
2) l’utilisez-vous?
si vous avez répondu oui à la première question, comment l’écririez-vous?

Toute autre remarque sera la bienvenue.

Les notes que je voudrais écrire si mon ordinateur marchait mieux et si j'avais plus de temps

Voici les titres de quatorze notes que j'aimerais écrire:

* Tariq Goddard (a.k.a. le serpent de mer de Guillaume)
* Deux nouvelles de Henry James
* Deux nouvelles de Florian ("Claudine" et "Valérie")
* Longlive de Menan du Plessis
* La collection Simonow à Flaran
* La Terrauboise, à Terraube
* L'Eté photographique de Lectoure
* Huit melons dans la malle
* Allons-y Alonso?
* Visite de Plieux le jour de l'Assomption
* D'une phrase de Faulkner
* La valise de Lise Deharme
* Où en est la Touraine?
* Les Entrepôts Lainé... est-ce bien raisonnable?
* Tramway de Bordeaux

dimanche, 14 août 2005

Psychanalyse

Après les mésaventures que j'eus, ces derniers temps, avec les fenêtres de commentaires de H&F, je n'ose plus écrire dans les carnétoiles amis... J'aurais pourtant aimé laisser un commentaire sur le blog de Jacques Layani, qui m'a donné longuement à réfléchir, avec, en particulier cette citation de Roger Vailland: "La psychanalyse ne m’intéresse pas. Je vois très clair en moi".

Et si, pourtant, la psychanalyse (ou: une certaine psychanalyse) n'était pas surtout le moyen, pour ceux qui voient clair en eux, de désapprendre, de se défaire de leurs illusions, ultime degré de l'élucidation?

samedi, 13 août 2005

Villes (1)

9 juillet 1998 (mais écrit ce jour)

Dans le caveau, où que l’os tende
Une pitié de pacotille,
Chère, vêtez votre mantille
Et sous le vent qui nous titille,
Rallions prestement Ostende.