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dimanche, 24 juillet 2005

Au ZOO d’Asson : le Musée de Madagascar

Ce petit parc zoologique — qui abrite surtout des volières d’oiseaux exotiques, des lémuriens, des petits singes, mais aussi cinq espèces différentes de gibbons, mais où j’ai vu, pour la première fois, fort actif, un petit panda — s’enorgueillit de deux superbes serres ou verrières absolument inutilisées, mais aussi d’une bâtisse peinte de blanc et de rouge, dont l’écriteau suivant énonce l’identité :

« Ce bâtiment ressemble à une case traditionnelle de la côte Est de Madagascar. Sous le regard bienveillant du Président de la République Philibert Tsiranana, père de l’Indépendance, vous découvrirez de nombreux objets authentiques en provenance de la Grande Île. Vous verrez, entre autre [sic], une très vieille statue qui ornait un tombeau du sud de l’île (don de Mr TSIEBO Calvin [re-sic], vice-président de la République, lors de sa venue au zoo d’Asson en 1968). Dans la deuxième pièce se trouve une collection de minéraux et de peintures malgaches.»

Mais ce musée était fermé.

Les Deux Palmiers, à Nay

Si vous voulez être certains de très mal bouffer, de vous voir servir de la tambouille décongelée dans une gargote, pour les prix d’un restaurant moyen, allez déjeuner, comme nous hier, aux Deux Palmiers, à Nay. Expérience culinaire abominable. Les trois autres restaurants du patelin étaient fermés ; il manquait du temps pour pousser plus avant notre quête.

En vrac

Depuis hier, le bal des voitures a repris, chez les Destoesse. Hier, je me suis déshabillé et rhabillé quatre fois, pour diverses raisons: au réveil; avant le départ en virée; pour la douche du soir; en me relevant pour ma séance nocturne de pianotage et navigation sur Toile. Je dois encore ramasser les prunes pourries en façade.

Lundi dernier, j’oubliai d’écrire ici que l’Office de Tourisme de Dax propose, sur ses présentoirs, toute une série de cartes de visite faisant la promotion d’une «guérisseuse spirituelle», Marie-Luce Le Mappian, membre du G.N.O.MA. et de la S.N.A.M.A.P. ( ?); j’en ai volé une quinzaine, car je trouve ce genre de prosélytisme et de carabistouillage absolument scandaleux.

Connaissez-vous l’athérure, une sorte de petit porc-épic très vif, qui, hier matin au zoo d’Asson, n’a jailli de son nid que le temps de faire un tour circulaire, dévorer un fragment de fruit, et rentrer dans son nid, en tous points semblable à un de ces Glockenspiele allemands, dans lesquels des hallebardiers, des princes ou des reines se suivent en un défilé tintinnabulant et vaguement burlesque?

Il y a, à Bugnein, fort joli petit village du Béarn, une très belle maison de maître, certainement du milieu du 19ème siècle, repeinte, curieusement mais non sans charme, dans une sorte de jaune Marie-Thérèse assez inattendu dans ces parages.

La suite de mes aventures béarnaises dans de prochaines notes.

Sur le verre de la baie vitrée, une fine trace de sang, deux plumettes collées; une tourterelle aura percuté la baie.

Proses profuses

En écrivant plus tôt, ou plus haut (ou plus bas, vu l’organisation des pages sur H&F), remerciements profus, je me suis pris à vérifier l’adjectif dans les dictionnaires. Le Grand Robert analogique, toujours lui, nous apprend que l’on peut parler de “sueurs profuses” (dont mon naturel ne me prive pas, dois-je dire, au grand bonheur des moustiques, qui peuvent hanter une maisonnée sans piquer personne d’autre si je m’y trouve, au repos).

Dans son Journal, à l’entrée du 17 juillet 1943 (mon grand-père avait dix-huit ans pile ce jour-là (difficile de s’imaginer cela)), Gide écrivait :

« Lumière profuse; splendeur. L’été s’impose et contraint toute âme au bonheur. » (cité dans le Grand Robert analogique, tome 2, p. 668)

***

C'est aujourd'hui l'anniversaire de ma mère.

Distractions

Désoeuvré, déraisonnable au point de ne pas rejoindre le lit où il se reposerait enfin quelque peu, lassé de reprendre une à une les vieilles notes pour les enregistrer sous de nouvelles catégories, que fait l'auteur du carnétoile? Eh bien, par exemple, il cherche le nombre d'occurrences de ce néologisme dans le site. Autre activité puérile, il ajoute une phrase tout à fait plate à une précédente note déjà pas folichonne, comme si la fonction "commentaires" était faite pour les chiens.

samedi, 23 juillet 2005

Distrait

Peu productif, le Guillaume, aujourd'hui. C'est qu'il a passé la journée en vadrouille et que, de surcroît, il perd maintenant son temps à lire le blog des autres, après avoir (presque) achevé la lecture du roman de Tariq Goddard: demain, il faudra ramasser les douilles et nettoyer le sang sur la moquette près du lit (la fin est un rien sanglante).

Voici donc quelques flèches vraiment inversées, vers les rollers, les collages, une papeterie de luxe.

Comme je suis très égocentrique, je vous renvoie vers des notes que j'ai commentées, histoire de ne pas perdre de vue mes oeuvres complètes, mais cela ne vous dispense pas de lire le reste, car ces blogs sont excellents.

...........

Ah, je voulais ajouter, à l'attention plus particulière de Philippe[s], que je suis dans l'incapacité d'écrire sur son blog, car la fenêtre se fige (explication déjà donnée). Je lui renouvelle mes excuses, et rappelle qu'il est assez facile de supprimer des commentaires sur son propre blog; j'espère que l'incident du message en dix exemplaires est effacé, à défaut d'être devenu invisible...!

Plaque Hemingway (sortie Nord)

J’ai promis à Fuligineuse (encore elle…?) de dire en quelles circonstances il me fut donné d’assister à l’inauguration de la plaque célébrant le séjour de Hemingway rue du Cardinal-Lemoine.

C’était… ce fut… tout à fait par hasard.

En juin 1994, je vivais encore à Bordeaux, à Talence pour être plus précis. Je ne vivais donc pas encore à Paris, mais je m’y trouvais, à partir du 22 ou du 23, je ne sais plus, pour passer les oraux d’admission à l’Ecole Normale Supérieure. Pour cette deuxième tentative, j’étais hébergé par des amis, ou plutôt, des collègues de mes parents, dont les enfants étaient respectivement en hypokhâgne et Terminale au Lycée Henri-IV et occupaient un appartement rue Rollin.

L’aîné se trouve d’ailleurs être l’un des deux camarades avec qui j’avais fondé un Club C.P.N.. Il s’est désintéressé de protection de la nature depuis, et comme il était plus attaché à Paris que moi, qui ai toujours cherché à fuir la capitale, nous nous sommes définitivement perdus de vue après une année commune entre les murs du 45, rue d’Ulm.

Là n’est pas le propos. Un après-midi que je me trouvais à réviser, au troisième étage, donc, de l’immeuble, je fus distrait par un petit mouvement de foule, de l’autre côté de la rue. Il semblait y être procédé à quelque commémoration. Il était question de Hemingway. Après deux ou trois discours (un officiel de la Mairie, un responsable associatif quelconque, et peut-être un Américain), la plaque fut révélée. Je me souviens d’ailleurs que le tissu la protégeant était si bien accroché que le représentant de la Mairie manqua le déchirer, car le coin supérieur gauche ne suivait pas, et il fallut, à quelque sous-fifre, faire un petit numéro d’escalade pour détacher délicatement le tissu. C’était assez ridicule, et sentait la corrida d’opérette.

J’avais déjà lu, à l’époque, plusieurs nouvelles de Hemingway, mais aussi Fiesta. Je devais lire, l’année suivante, pour le séminaire de Toni Morrison, To Have and Have Not. Depuis, que je sache, pas une ligne de Hemingway.

Ardoisé (suite)

On peut imaginer d’inventer d’autres sens pour cet adjectif: un client fortement ardoisé (au comptoir); un peloton passablement ardoisé (c’est de saison); etc.

On peut aussi essayer d’écrire un sonnet utilisant quatre fois la rime en –oisé. Ou tout autre texte utilisant tous les mots du dictionnaire qui commencent par ard–. Vraiment, avec un dictionnaire, on ne s’ennuie jamais.

(Si ces propositions vous enthousiasment plus que les épitrochasmes, go ahead!

Promesses

Je m’amuse souvent à user des expressions synonymes «promesse de Gascon» et «promesse de Normand», car il se trouve que je suis Normand par dérivation paternelle, et Gascon par le lignage maternel. Autant dire que j’étais condamné à ne pas tenir mes promesses, même si je crois ne pas les tenir trop mal en général, surtout dans une époque où la parole donnée vaut de moins en moins (et je pense là, notamment, à cette collègue éminente qui ne cesse de poser des lapins aux étudiants, de changer l’ordre du jour des réunions, de ne pas faire le travail qu’elle s’était engagé à accomplir, puis va s’imaginer que la prétendue fuite de nos étudiants vers les rivages de la Seine est imputable à tel collègue, ou à telle autre…)

Je ne connais pas l’origine des expressions, qui voient en Gascons et Normands de piteux roublards, ou de fieffés menteurs. Je constate qu’à la page 498 du tome 5 du Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (réédition de 1981), Paul Robert ne semble connaître que celle qui vise les méridionaux. Aurais-je, depuis des lustres, confondu avec autre chose ? Avec la réputation des Normands pour le demi-mot, leur tendance à ne pas se mouiller, comme dans la chanson (posthume) de Brassens ?

Non. Dans son remarquable Nouveau Dictionnaire universel de 1881, en trois volumes, Maurice Lachâtre confirme ce que je pensais savoir : “normand” signifie “peu sincère, ambigu”, comme dans les expressionsréponse normande, promesse normande. Ma double origine, ou ma généalogie bifrons, se vérifie donc, d’autant qu’elle s’autorise, sur ce point, d’une référence à La Fontaine, pas moins : «certain renard gascon, d’autres disent normand». Voilà d’où venait, sans doute, ma certitude, car il s’agit d’une fable que j’appris dans mes jeunes années. (Comment ne pas s’étonner, d’ailleurs, de ce jeune professeur de lettres qui avouait benoîtement, sur une liste de discussion réservée à ses pairs, n’avoir jamais lu ni étudié une ligne de La Fontaine au cours de ses études, et, pis, ne savoir qu’en faire ? Mais ce débat, comme je m’en étais fait l’écho, a déjà eu lieu ailleurs.)

Revenons à la parole donnée. J’ai, ce printemps, pour cause de travail imprévu et excessif, manqué à ma parole auprès d’une personne qui m’est chère, et dont je n’ai pas relu tous les chapitres de thèse qu’elle m’avait demandé de lui relire. Ce genre de faux pas est inhabituel, mais scandaleux. Je dois garder cela en tête, ou le porter au front comme une marque au fer, afin que cela ne se reproduise pas. Lachâtre nous apprend que ne pas tenir ses promesses se dit, fort ironiquement, je trouve, se ruiner en promesses.

Je ne saurais finir sans quelques embardées littéraires. Ce qui me saute aux oreilles, évidemment, c’est le célèbre vers de Malherbe (rappelons que je lisais, courant juin, le Pour un Malherbe de Francis Ponge) : «et les fruits passeront la promesse des fleurs ».

Parlant de Kairouan, Maupassant écrivait : «nous apercevons entre les maisons un beau ciel propre et pâle plein de promesses de chaleur et de lumière». Cette citation, empruntée, une fois encore, au Grand Robert analogique, pourrait me pousser vers l’exploration de souvenirs tunisiens, ou, tout simplement, à dire que ce sont de pareils cieux qui agrémentent en ces temps-ci, sur le matin, notre séjour landais.

vendredi, 22 juillet 2005

Le 3 mars 2003

Ce jour-là, j’avais reçu un courrier électronique d’un correspondant jamais rencontré, mais souvent côtoyé sur la Toile, à qui j’avais envoyé un enregistrement du merveilleux opéra, malheureusement méconnu, de Britten, Gloriana. A ses remerciements profus, et à sa proposition de m’adresser, en retour, quelques morceaux choisis de sa discothèque, voici ce que je répondis :


Cher °°°°°°,

c'est moi qui devrais vous remercier d'avoir si longtemps patienté après une promesse qui faillit bien être de Gascon! Je n'ai pas vraiment copié le livret, puisque vous n'avez pas les paroles...

Pour un enregistrement en retour, je ne dis pas non, même si ce n'était nullement le but de l'affaire, croyez-le. Je suppose que vous avez une immense discothèque, donc j'hésite... Puisque vous êtes pianiste, que me conseilleriez-vous de fondamentalement méconnu dans la musique pianistique du XXème siècle?

Cordialement,

Guillaume

Ardoisé

Ma mémoire me joue des tours. J’entends par là que j’aimerais retenir des foules de choses passionnantes, mais qu’il m’arrive de constater que ce sont parfois les plus terribles inepties qui s’accrochent à mes neurones. Ainsi, ayant rencontré l’adjectif “ardoisé”, hier, m’est venue aussitôt à l’esprit l’expression “toits ardoisés”, que j’étais sûr d’avoir rencontrée dans un poème, peut-être un sonnet de la seconde moitié du 19ème siècle…

Cela m’est revenu, un peu comme dans ces mouvements, ces flux si bien décrits par Nathalie Sarraute dans l’un de ses derniers textes parus, Ici : à ma stupéfaction, à ma grande honte, c’était une bribe d’une chanson, et d’une chanson d’un groupe que je déteste, Tri Yann :

Et la pluie tombe noir’ sur les toits ardoisés.

 

Dans ces cas-là, il faut un puissant contrepoison, comme jeter un œil, prétendument distrait, au dictionnaire, qui nous offre cette belle phrase de Francis Jammes : «les nuages légers et rares s’écaillaient, à peine ardoisés». Il s’agit, à suivre les indications du Grand Robert analogique (tome 1, page 227), d’une citation de Clara d’Ellébeuse. Un gouffre d’ignorance s’ouvre alors sous mes pieds. Jammes aurait-il écrit des romans ?

Autre piste, et non des moindres. Je projette, depuis deux ou trois jours, d’écrire une note sur les descriptions de nuages, car, après avoir cité Eric Laurrent, l’autre jour, j’ai rencontré une très belle description dans le roman de Tariq Goddard que je lis ces jours-ci.

La phrase de Jammes mérite d’entrer dans le florilège.

…………………………….
En écoute : Venus d’Othmar Schoeck (acte I).

Sonny Rollins

Juste un lien pour signaler un joli article de Libération consacré à Sonny Rollins.

J'ignorais que Brecker fût atteint d'une leucémie: c'est, lui aussi, un géant du jazz.

Se corriger

Fuligineuse faisait part de son malaise, ou de ses doutes, face à tel de mes délires, ou telle de mes verbigérations, car elle ne comprenait pas ce que j’entendais par « ne pas se corriger ». J’ai répondu sommairement, dans un commentaire en réponse au sien, mais j’aimerais pousser un peu mon avantage ici même et perpétuer de quelques piques le galop effréné de mon fringant destrier.

C’est que relisant, à l’instant même (vendredi 22, à dix heures et des brouettes), une note tout juste écrite dont je ne sais quand je la publierai (elle s’intitule “Promesses”), je me surprends à hésiter sur mon recours fréquent aux parenthèses. Je crois savoir que cet excès de parenthèses, qui a pour moi une valeur tant ludique qu’explicative, en agace plus d’un, ou en décourage d’autres, ce qui est plus gênant. Toutefois, je pense, à trente ans, avoir atteint un point de non-retour dans l’élaboration de mon style personnel: non qu’il ne puisse connaître de nouveaux détours, de soudaines bifurcations, des ruptures, de concomitantes divergences, mais, voilà, ce que je sais faire, en matière d’écriture, la manière dont il me plaît de tourner mes phrases, cela ne saurait faire l’objet d’un vif trait de plume, d’une relégation au panier, et basta ! Non. Je me corrige sans cesse, sur le choix des mots, la reprise d’un début de phrase bancal pour le conformer à la syntaxe provisoirement finale, l’insertion de tel exemple ou d’une citation idoine, mais sur le ton, le style en général, point d’affaire.

Evidemment, au plan moral et esthétique, il faut sans cesse se corriger, être, de soi-même, le plus vigoureux critique. Je ne m’en prive pas, et les éperons m’entaillent bien souvent le flanc, avant d’attaquer celui de mes petits Pégases. Se corriger, pour devenir toujours différent, si possible s’améliorer.

Fuligineuse faisait remarquer que j’employais le terme d’émendations, qui est certainement un néologisme. S’agit-il de ma part, d’un latinisme ou d’un anglicisme ? Des deux, peut-être bien. Je viens de vérifier dans trois dictionnaires, sans aucun succès. Le verbe émender, est bel et bien d’ordre judiciaire. L’“émendation” telle que je l’entends, ou telle que la langue française m’appelle, une fois passé l’envol lyrique, à l’entendre, serait donc, appliquée à soi-même, cette forme d’auto-censure que je réprouve partiellement.

S’émender pour mieux dire, s’amender, faire amende honorable, dire où sont erreurs et errements, tout cela, j’y souscris. Mais, s’il s’agit, par exemple, de taire, par scrupule, par désir de tranquillité, certaines pensées un peu hétérodoxes, je trouve ces émendations-là bien peu recommandables. Par exemple, un diariste fumiste comme Pierre Driout, qui veut donner des leçons à tout le monde et en remontrer sur tout, alors qu’il n’a, de tous les domaines qu’il aborde, que des vues bien superficielles et infantiles, est, pour moi, le champion du monde toutes catégories de la non remise en question: il se considère le seul et unique étalon de tout, lui seul a raison, et, s’il a décidé une fois pour toutes que les Noirs, par exemple, sont inférieurs intellectuellement aux Blancs, il ne s’interrogera jamais sur cette «théorie». Il lui faut toujours baigner dans son petit conformisme confortable. Je ne mange pas de ce pain-là. Si j’écris, c’est pour examiner des questions ouvertes, m’interroger sur mes failles et mes fautes, sur mes réussites aussi, c’est pour donner (quand je me pique de concurrencer les guides touristiques (!)) ma vision forcément partielle et partiale de tel lieu.

La correction s’entend aussi comme justesse (de ton ?), politesse (à l’égard des lecteurs ou des sujets traités ?), reprise indéfinie des moindres nuances (où l’on en revient à la Korrektur bernhardienne).

Un os

Il semble y avoir un bogue sur mon blogue.

Le dernier message qui s'affiche, sur la page d'accueil, est "Dr Avishai et Mr Cohen", sauf si je passe par le calendrier, où je peux lire les derniers publiés (et écrits, car j'ai puisé dans mes réserves).

Soaring or skyrocketing?

J'avais décidé d'arrêter de ponctuer ce carnet de toile de commentaires triviaux sur des statistiques plus triviales encore, mais là, je n'y résiste pas: 202 visiteurs hier (soit un record absolu), et 135 sur mon autre blog (record aussi).

Passé une bonne nuit (enfin), peut-être en anticipation de ces bonnes nouvelles statistiques matinales. M'objecteriez-vous que je suis bien attaché à ces statistiques, dont l'essence est sans doute qu'elles soient fluctuantes, je vous ferai remarquer qu'on n'écrit pas pour personne. Je, dans tous les cas, pas.

Fouilles à Marmoutier

Ce 21 juillet dans La Nouvelle République:

Quatre semaines pour creuser les mystères de Marmoutier
(
Nouvelle République, 21/07/2005 )

Du 4 au 29 juillet, une vingtaine d'étudiants en archéologie travaillent à Marmoutier. Le site du monastère cache encore de nombreux mystères.

Au fond d'un trou, Géraldine est assise en tailleur à moins d'un mètre de Coraline. Non, ces deux jeunes filles ne jouent pas à cache-cache ; elles appartiennent au groupe d'étudiants venus participer au nouveau programme de recherches archéologiques sur le site du monastère de Marmoutier. « Dans les années 70, Charles Lelong avait permis d'identifier la localisation des églises abbatiales de ce site, fondé par saint Martin, à la fin du 4e siècle, explique Elisabeth Lorans, maître de conférence en archéologie médiévale à l'université de Tours et directrice de ces fouilles. Actuellement, nous connaissons juste l'emplacement des principaux bâtiments religieux mais rien sur leur succession et les habitations réservées aux laïcs au service des moines. »

Le Laboratoire archéologie et territoire, constitué de chercheurs du CNRS et de l'université de Tours, a donc entrepris cette campagne de fouilles, financée par la Ville de Tours, le conseil régional et l'État, plus de vingt ans après celles de Charles Lelong.

Coraline et Géraldine commencent tout juste à relever les caractéristiques d'un muret. « On note l'emplacement de chacunes des pierres pour les dessiner sur papier millimétré. Cet enregistrement fondamental peut permettre de faire la relation entre ce mur et un autre élément, plus éloigné » Grâce au fil à plomb, pour être sûre de bien mesurer à la verticale, et son mètre, Coraline indique des chiffres à Géraldine. Toutes deux découvrent le métier d'archéologues. « On ne s'attend pas à ce qu'il y ait autant de travail avant de commencer les relevés ! », explique Géraldine. En vingt ans, la végétation a quelque peu repris possession des lieux et les éboulements, remis de la terre dans les trous… « il a bien fallu une semaine de nettoyage avant de commencer notre travail de relevé ». Les deux étudiantes sont conscientes que leurs notes marquent le point de départ d'un travail de longue haleine pour comprendre la complexité du site. « Nous responsabilisons progressivement les étudiants », ajoute Elisabeth Lorans, « Sur ce stage, ils sont encadrés par Véronique Marthon et Vincent Hirn, qui préparent tous deux une thèse d'archéologie au sein du Laboratoire archéologie et territoires ».

A l'écart, Fabienne, étudiante en licence, n'a ni crayon, ni papier. Allongée, elle bichonne depuis trois jours un partenaire peu locace. « Mon boulot consiste à dégager le maximum de terre autour des ossements de ce squelette, découvert par M. Lelong. » Avec une balayette et une pince à épiler, l'étudiante ne doit pas bouger les os, avant que des photos ne soient prises. Ensuite, l'individu, qui a vécu entre le 7e et le 10e siècle, rejoindra le laboratoire d'un anthropologue pour délivrer son histoire. Fabienne l'attend avec impatience.

Magalie BERRY

jeudi, 21 juillet 2005

Pollution à Pittsburgh

Cela dans le pays qui obstinément refuse de ratifier le protocole de Kyoto.

De Bombard à Bernhard, en passant par Rimbaud

D’Alain Bombard, mort mardi, j’apprends qu’il vivait retiré, depuis plusieurs années, dans sa demeure de Bandol. Outre le vin, ce que suggère ce toponyme, c’est la bandoline de Mes petites amoureuses:

« J’ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front. »

La mort, à quatre-vingts ans, du « naufragé volontaire » de 1952, me rappelle des souvenirs d’enfance, et l’admiration mêlée d’agacement de mon père, crois-je, pour ce précurseur des défenseurs de l’environnement. Elle suscite en moi, également mais sans rapport avec l’histoire personnelle d’Alain Bombard, le souvenir d’une lecture qui m’a marqué, l’un des nombreux romans lus de Thomas Bernhard, Der Untergeher, peut-être parce que C., en défaut de lecture chez mes parents, a choisi la traduction française de Zerstörung, récit que je n’ai jamais lu, mais que m’avait envoyé, dans la collection “L’Imaginaire”, l’attachée de presse des éditions Gallimard, Hélène de Saint-Hippolyte, en 1990, suite à notre discussion relative aux démons littéraires de Hervé Guibert.

Ainsi, le premier des textes de Bernhard que j’ai eus en ma possession n’a toujours pas été lu, même en allemand, alors que j’en ai défriché, parcouru, arpenté depuis des dizaines d’autres, comme j’aime extrêmement ce remarquable écrivain, dont les traductions rendent assez bien, d’ailleurs, tout compte fait, la voix et le rythme si singuliers. C’est C. qui lit maintenant Perturbation, et cela devrait suffire à m’inciter à acheter et lireZerstörung.

Je suis sans doute incorrigible de ne pouvoir, partant d’un événement précis (la disparition d’Alain Bombard), m’empêcher de le ramener à l’évocation de mes marottes littéraires, ici Arthur ou Thomas. C’est sans doute l’une des questions que pose incessamment l’œuvre de Thomas Bernhard: faut-il se corriger? que signifie la correction (pour le dire en trois langues : ‘Korrektur’, émendation, ‘correctness’) ?

Rites de Jan Garbarek

De Jan Garbarek, depuis voilà dix ans, je ne sais précisément que penser. Parmi les premiers CD que j’ai achetés, aux alentours de 1994, il y avait son Visible World, dont nous avons assez aimé les volutes, C. et moi, avant de nous en agacer, après deux ou trois écoutes, et de décider que c’était presque de la soupe, du easy listening.

Peu de temps après, j’avais remis le couvert ; le disque qu’il a enregistré avec des musiciens indiens, Ragas and Sagas, est très bon, à mon sens, et sans doute parce que la quasi-totalité des compositions ne sont pas de lui, et qu’il n’est pas véritablement le maître d’œuvre de cet album.

Comme j’ai vu que mon beau-père avait, sur ses rayonnages, le double CD enregistré par le saxophoniste à Oslo en 1998 avec son groupe habituel (Brüninghaus, Mazur, Weber), je me suis décidé à lui donner une nouvelle chance. (Vraiment, que de magnanimité en moi !)

Or, le premier disque est conforme à mes précédents sentiments équivoques : les trois premiers morceaux ne déparent pas à la tradition de fond percussif peu varié avec volutes new age du saxophone imperturbable et immarcescible, puis, au moment où l’on se dit que c’en est trop, que vraiment, malgré les propos dithyrambiques d’Untel ou de Mr. Whatshisname, bien que Garbarek soit encensé de ci de là, eh bien, oui, c’est de la soupe, ou à peu près, eh bien, à ce moment précis, une composition de bon aloi, jouée avec originalité, me demande plus d’indulgence, et l’une des plages, enfin, parvient à émouvoir, pour s’achever sur Her wild ways, authentique composition de jazz jouée sans fioritures, avec panache et douceur, sans kitscherie superflue. Je me surprends à écouter Her wild ways trois fois de suite et à ne pas m’en lasser.

Toutefois, as inconclusive as all this may be, je pourrais conclure en écrivant que, par rapport à tant d’autres musiciens, Garbarek offre trop peu de pépites, parmi la glaise, et que, si c’est, incontestablement, un bon interprète, il ne vaut pas grand chose comme orpailleur. A foolish figure, comme dirait Polonius (j’aime bien citer Polonius).

Puisque je publie ces notes dans la communauté Jazz de H&F, j’aimerais avoir quelques réactions ou commentaires d’amateurs ou professionnels plus calés que moi, ou qui auraient entendu Jan Garbarek en concert.

Dr Avishai et Mr Cohen

Ce qui frappe en comparant cette note-ci, par moi écrite et relative à Avishai Cohen, et ce commentaire, écrit par Livy presque en direct du festival de Marseille, c'est qu'il y a une légère contradiction.

Eh bien, il y a deux Avishai Cohen: le trompettiste et le contrebassiste. Le plus insensé, dans cette histoire, c'est que, dans mon écoute du disque dirigé par le trompettiste, j'avais surtout été frappé par le jeu de son... contrebassiste (qui s'appelle John Sullivan).

Le site officiel du contrebassiste, c'est ici.

Plus d'informations sur le trompettiste? C'est .

Famine au Niger

Ce n'est pas que ça m'amuse de vous orienter vers ce genre de lien. Mais si peu de Français sont au courant...

Près du chemin de Ménaoupède

La poix épaisse et cotonneuse du brouillard nous préserve, ce matin, de chaleurs trop vives et trop précoces. J’aimerais écrire une ode à la vigne vierge, clairsemée cette année, et dont les feuilles, rouges près du toit, vertes près du sol, composent une toile chatoyante, douce. Je voudrais prendre moins de temps pour l’écriture, et j’aimerais que ma vie ne soit qu’écriture ; je voudrais avoir plus de temps pour lire, et je serais si content de pouvoir voyager, dériver — réinventer, sur mon chemin, les caresses des corps et la chaleur des étreintes. L’épuisant désir de ces choses, s’il n’est pas épuisant, se pose là, en triste insigne sire.

Statistiques (encore et encore)

Seule satisfaction, je suis parvenu à connecter l'ordinateur au réseau téléphonique de manière durable, après deux essais infructueux, et la journée du 20 juillet fut, à l'exception de celle du 8 courant, et à en croire les statistiques de H&F, la plus faste pour la fréquentation de ce site, dont il faudrait toutefois que je cesse de vérifier quotidiennement la maigre popularité, misérable rongeur sautillant pour qu'on le remarque.

Informe?

Eh bien, éteignant la lumière à onze heures et demie hier soir, pensant ainsi me reposer, être raisonnable, j'aurais mieux faire de suivre mon penchant et de redescendre au salon écrire quelques notes pour ce carnet de toile, ou de poursuivre la lecture de Homage to a Firing Squad, commencée hier soir, car, entre les deux moustiques zézayant et vrombissant sans cesse, les fenêtres légèrement ouvertes donnant, à travers la moustiquaire, sur le trafic honteusement ininterrompu de la route de Monségur, l'oreiller de piètre qualité, eh bien, je n'ai quasiment pas fermé l'oeil, ce qui est un peu inhabituel mais surtout exaspérant, d'autant qu'à chacune de ces mini-insomnies, je me retrouve à gigoter dans tous les sens, à tourner et virer, à avoir de mauvaises pensées (au sens catholique et confessionnel du terme) et, enfin, à dérouler des dizaines de pages de pastiches des Mémoires de Saint-Simon, dont j'ai décidément, au début du mois, lu trop frénétiquement les tomes VII et VIII.

Qui était Maurice de Tastes?

Toi qui donnes ton nom à une longue rue de Sainte-Radegonde, qui étais-tu?

Un météorologue injustement tombé dans l'oubli, à en croire un article anglais de 1915, dont j'ai extrait le passage ci-après:

The consideration of these atmospheric circuits which constitute the general circulation of the atmosphere is due to a French scientist Maurice de Tastes, whose work has been overlooked, and whose name is not even mentioned in certain treatises on meteorology. This conception more-over did not pretend to give details but only a general impression of the atmospheric circulation. The complete theory, which would enable us to predict, with all their most detailed circumstances, every meteorological phenomena without exception, has yet to be attained, but the outline given by Maurice de Tastes will none the less remain as the first exact general representation of the movements with which the air enveloping us is endowed.

Togo

Concernant la situation au Togo, une dépêche d'Associated Press, datée d'avant-hier, peut en donner une légère idée. Alors, alarmiste ou alarmant?

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At Least 150 Said Killed in Togo Violence
By THE ASSOCIATED PRESS
Published: July 19, 2005

LOME, Togo (AP) -- Togo security forces and allied militia fighters have killed at least 150 people since April elections, Amnesty International said in a report released Tuesday. The London-based rights group said witnesses told investigators of bodies being buried or dumped in morgues anonymously and that the number of people killed is likely to be ''much, much higher.''
Justice Minister Jean Abi Tchessa was skeptical of the report, telling The Associated Press: ''We are waiting to see where and when all those people were killed in Togo.'' At least 22 people were earlier confirmed killed in violence since April 24 elections won by Faure Gnassingbe, son of the late 38-year dictator Gnassingbe Eyadema.
Togo's opposition cried balloting fraud and citizens took to streets in many neighborhoods in the capital, Lome, and elsewhere in the country. Security forces moved into the streets and the ensuing violence caused 40,000 refugees to flee. Amnesty said the human rights violations caused by security forces and military-trained militia included extrajudicial killings, kidnappings, arbitrary arrests and torture.
Togo slipped into crisis in February when Eyadema, one of Africa's longest-reigning strongmen, died and the military installed his son in the presidency. Gnassingbe bent to intense international pressure and arranged the elections.


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Pour ne pas rester sur une note trop tragique, pathétique ou géopolitique (ces trois termes ne sont-ils pas vaguement synonymes?), j'écrirai prochainement une note sur quelques écrivains togolais.